Militantes,
militants,
Chers frères et soeurs,
Comme vous le savez notre Parti a été crée
le 13 septembre 1992. Il a donc atteint, en ce jour de 13 septembre
1995, l'âge de trois ans. Trois années, ce n'est
rien pour la vie d'un parti, mais ce laps de temps, si réduit
soit-il, nous a apporté beaucoup à tous les points
de vue notamment en matière de fonctionnement des instances
de notre parti. A présent, compte tenu de notre expérience,
nous sommes en mesure de donner plus d'efficacité aux structures
de notre Parti afin d'en faire une organisation plongeant ses
racines dans la profondeur de nos traditions culturelles tout
en étant apte à maîtriser les impératifs
de la modernité.
Notre Parti est un parti nationaliste. Nous n'avons aucun complexe
à le dire. Qu'est-ce qu'un parti nationaliste ? C'est tout
simplement un parti qui aime son pays et son peuple. Tous ceux
et celles qui se rallient à cette conception peuvent, sans
distinction d'origine ethnique, tribale ou régionale, considérer
que ce parti, le Parti National Démocratique, est le leur.
Le plus grand crime qu'ont commis ceux qui ont en charge la direction
du pays depuis l'indépendance c'est d'avoir empêché
de germer dans ce pays toute idée de Nation. Le moment
est venu de remettre les pendules à l'heure. Fini le temps
où ce pays était considéré comme une
terre sans maître. Etre bon patriote c'est aimer son pays
pour le bien et pour le pire. Aimer ce pays, c'est par exemple,
contribuer à son développement en investissant sur
place l'argent qu'on y a gagné, et non l'envoyer ailleurs
comme le ferait n'importe quel étranger. Nombreux sont
les faux djiboutiens qui ne pensent qu'à traire ce pays
comme une vache à lait et qui prévoient de se retirer
dès le premier pépin.
Ce ler congrès ordinaire est l'occasion pour nous de tirer
les enseignements de notre expérience. Nous devons éviter
de nous décerner un certificat d'autosatisfaction. Pour
notre Parti la démocratie n'est pas un vain mot : celle-ci
est la règle qui régit le fonctionnement du Parti,
à la base comme au sommet ; les débats sont libres
et le droit à la critique ne doit souffrir d'aucune restriction.
Nous devons identifier clairement nos insuffisances et nous atteler
à les remédier. Notre faiblesse la plus criante
est sans aucun doute le non-paiement des cotisations par les adhérents.
Les cotisations constituent la principale sinon la seule ressource
d'un parti politique quel qu'il soit. Et il faut savoir que sans
ressources financières un parti politique est condamné
à l'inaction.
Les dépenses d'un parti politique digne de ce nom sont
: les loyers des locaux, les salaires du personnel administratif,
l'édition de publications de qualité, l'envoi de
missions à l'étranger, invitation de personnalités
étrangères, etc.. La moyenne des dépenses
mensuelles de notre Parti s'élève à un million
de francs (1.000.000). Pour financer cette somme il suffit que
3500 adhérents paient mensuellement 300 F chacun ou deux
mille personnes déboursant mensuellement 500 F. Et pourtant
le nombre d'adhérents inscrits sur les registres du Parti
dépassent les dix-sept mille. La question que l'on doit
se poser est le pourquoi de cette situation. A la suite d'une
analyse que j'ai menée pour élucider ce phénomène
je suis parvenu à la conclusion que cette situation ne
découle pas d'une mauvaise volonté ou d'un manque
de considération pour le Parti.
La vérité est que nos adhérents ne saisissent
pas l'importance que peuvent représenter leurs cotisations.
D'aucuns pensent que ces cotisations sont si modestes qu'elles
ne serviront à rien pour le Parti. D'autres attribuent
au Parti un pouvoir divin qui le met à l'abri du besoin.
J'aimerais que vous sachiez qu'aucune contribution, si modeste
soit-elle, n'est à négliger. Des milliers de petites
contributions formeront une grande fortune comme des milliers
de gouttes d'eau peuvent remplir un fût. Le budget de notre
Etat - 27 milliards de francs - ou de tout autre Etat n'est que
la somme de milliers ou de millions de petites contributions.
Sachez que les contributions de quelques milliers de nos adhérents
pourront non seulement assurer le financement des dépenses
courantes de notre Parti mais aussi de nous permettre la création
d'une radio libre qui romprait avec le monolithisme de la radio
d'Etat, et cela pour le plus grand bonheur de la démocratie.
Déclarons ensemble, aujourd'hui, ici, qu'à partir
de ce congrès les cotisations revêtiront un caractère
sacré pour tout membre du Parti. Ainsi, notre Parti s'acquittera
de sa glorieuse mission qui consiste à lutter pour l'instauration,
dans notre pays, d'une démocratie authentique, la seule
et unique voie permettant à notre peuple de connaître
enfin la liberté, la justice, le développement et
la concorde nationale.
Militantes,
militants,
Chers frères et soeurs,
Permettez-moi à présent de vous livrer ma réflexion
sur l'état de notre pays
Notre pays connaît actuellement une situation de crise sans
précédent. Il n'y a pas un secteur que la crise
a épargné. La santé, l'éducation,
l'eau, l'électricité, etc.. 80 % de la population
en âge de travailler sont au chômage. La famine commence
à poindre son nez dans les quartiers populaires. Le port
et l'aéroport sont désertés au profit des
pays voisins. Même Berbera fait mieux que nous dans ce domaine.
L'activité économique du pays est pratiquement arrêtée.
Notre production intérieure brute amorce une descente dangereuse.
Notre Etat est en état de cessation de paiement.
Quelle est la cause de cette situation que l'on peut qualifier
de catastrophique?
Le régime en place attribue la responsabilité de
cette crise à des facteurs externes, tels le F.M.I. ou
les effets de la conjoncture économique mondiale. Ce ne
sont là que des arguties qui ne convaincront personne,
car la situation économique mondiale y compris l'Afrique
est en croissance, et le F.M.I., quant à lui, il n'est
là que pour essayer de " ranimer ", avec les
méthodes brutales qui lui sont propres, un pays déjà
terrassé par la " maladie ".
Le malheur qui frappe notre pays a un seul responsable : le régime
en place.
Tout un chacun sait que le régime en place a géré
le pays comme il ne devrait jamais l'être. La situation
que connaît notre pays n'étonne donc pas grand monde.
On ne peut indéfiniment faire vivre un pays par l'aumône
internationale. Il aurait fallu dès le départ, c'est-à-dire
dès l'accession de notre pays à l'indépendance,
mettre au point une stratégie de développement digne
de ce nom. La bonne stratégie est celle qui consiste à
doter le pays d'infrastructures économiques solides. L'agriculture,
la pêche, le tourisme, l'élevage, ne demandent qu'à
être exploités. Dans ces secteurs et dans bien d'autres
des milliers de P.M.E. (petites et moyennes entreprises) et de
P.M.I. (petites et moyennes industries) pourraient être
créées. Ces entreprises créeraient des milliers
d'emplois et l'Etat cesserait d'être le premier employeur
du pays. La croissance économique de notre pays s'envolerait
et l'Etat deviendrait riche par le biais des impôts et taxes.
L'Etat déclare verser 21 milliards de francs à titre
de salaires chaque année. Est-ce que les dirigeants de
ce pays se sont jamais posé la question de savoir où
vont ces 21 milliards ? Je suis sûr qu'ils n'y ont même
pas pensé. Il faut savoir que cette énorme somme
va tout simplement à l'étranger. Notre pays aurait
pu garder au moins les deux tiers de cet argent en produisant
sur place un grand nombre de biens de consommation qui sont, à
présent, importés. Ce n'est pas seulement 21 milliards
de francs qui partent à l'étranger, c'est tout notre
produit intérieur brut (P.I.B) soit l'équivalent
de 500 millions de dollars américains ou 88 milliards de
francs djibouti qui prend le chemin de l'étranger. Cela
est inadmissible. Aucun pays au monde n'a pu commettre une pareille
aberration.
La question qui nous vient maintenant à l'esprit, c'est
de nous demander pourquoi ce régime qui a en charge la
direction du pays depuis dix-huit ans n'a pas fait ce qu'il fallait
faire.
Il y a à cela deux raisons essentielles :
1) une approche complètement erronée des réalités
du pays ;
2) le système politique.
une
approche complètement erronée
Nos dirigeants sont imprégnés fortement de l'idée
que ce pays est une terre stérile où il est inutile
d'essayer d'en tirer le moindre bienfait. Ils ont tout simplement
mémorisé les clichés de l'époque coloniale.
J'en cite quelques uns : " un pays aride " ; "
une nature hostile " ; " quelques arpents de sable "
; " le chacal lui-même fait son testament avant de
le traverser ", etc.., etc..
N'a-t-on
pas entendu, il y a à peine quelques jours, un ministre
déclarer à la télévision : "
notre pays est un pays maudit, nous n'en attendons rien. "
Comment voulez-vous qu'avec une telle mentalité on puisse
avoir confiance en son pays ? Nos dirigeants ont donc choisi la
voie qui leur semblait " normale " : l'aumône
internationale.
Notre pays a adopté par référendum, le 4
septembre 1992, une constitution pluraliste mettant un terme au
système de parti unique.
Comme vous
le savez, cette constitution a été arrachée
de haute lutte par le peuple djiboutien. En effet, nous avons
en mémoire la fantastique " guerre de tranchées
" à laquelle s'étaient livré les mordus
du système de parti unique pour
faire échec à toute ouverture politique.
Des "
élections " dites législatives et présidentielles
ont été organisées.
Notre Parti avait, à l'époque, déclaré
que ces " élections " étaient nulles et
non avenues pour cause de fraudes massives. D'ailleurs, notre
Parti a été le seul à refuser de prendre
part aux soit-disantes élections législatives. Nous
n'avions pas rejeté ces scrutins à la légère.
Notre Parti est animé d'un esprit hautement responsable
et s'il a adopté cette position c'est parcequ'il avait
de bonnes raisons de le faire. Nous maintenons cette position.
La chambre des députés reste monocolore comme au
temps d'avant la constitution du 4 septembre, puisque tout a été
fait pour que l'opposition n'y soit pas représentée.
Une Assemblée Nationale où le débat contradictoire
n'existe pas ne peut être qu'une chambre d'enregistrement.
Dans l'Afrique nouvelle, notre pays est le seul où l'opposition
ne siège pas au parlement.
En réalité notre pays vit sous un régime
de parti unique qui ne dit pas son nom.
Aux yeux des tenants du régime, les partis d'opposition
ne sont là que pour servir de faire valoir.
Le pouvoir reste concentré entre les mains du Chef de l'Etat
et de quelques personnes.
Les dirigeants actuels considèrent le pays comme une sorte
de latifundium leur appartenant en propre. Ils assimilent le peuple
à des travailleurs qui ne sont là que pour obéir
aux ordres du propriétaire qui, lui, n'a aucun compte à
rendre à qui que ce soit.
C'est en vérité, cette mentalité qui fait
que les dignitaires du régime se permettent toutes les
folies. Ne peut-on pas qualifier de folie le fait qu'un fonctionnaire
puisse aligner plusieurs véhicules dont le prix unitaire
dépasse les 12 millions de francs soit 65 000 dollars américains,
alors que la population vit dans la misère ? Je pourrais
citer des centaines d'exemples aussi inacceptables que le cas
que je viens d'évoquer.
C'est le système politique en vigueur depuis dix-huit ans
qui est le premier responsable de la faillite de notre pays. Ce
système inepte a gangrené notre société
en engendrant :
- la disparition de toute notion d'intérêt général,
- la disparition de l'esprit patriote
- la cupidité,
- le tribalisme,
- le clientélisme,
- la démotivation des gens honnêtes,
- l'incompétence.
Que faire
pour sortir le pays de cette situation ?
Le problème de ce pays n'est pas d'ordre économique
mais d'ordre politique.
Nous croyons, nous, le Parti National Démocratique que
notre pays est pourvu de grandes possibilités en matière
de développement économique.
Les problèmes économiques et sociaux actuels ne
résultent pas de situations objectives. Le responsable
de ces problèmes est identifiable : c'est le régime
en place.
Le manque de dialogue politique et social a emmené les
grèves qui secouent actuellement notre pays. La position
du PND à ce propos est que les salariés sont les
seuls juges de l'action à mener pour la défense
de leurs intérêts. Défendre les intérêts
des travailleurs, quelles que soient leurs affiliations politiques,
est le rôle spécifique des syndicats. Les partis
politiques, quant à eux, doivent avoir une vision globale
: ils représentent toutes les couches de la société,
c'est-à-dire l'ensemble des citoyens. En luttant pour l'avènement
d'une démocratie authentique, le PND sait qu'il lutte pour
l'ensemble du peuple y compris les travailleurs.
Dotons notre pays d'une direction politique saine et les problèmes
économiques et sociaux, si aigus soient-ils, trouveront
rapidement des solutions.
Sans une bonne direction politique, les salariés n'accepteront
aucune mesure d'austérité, car ils savent que les
fruits de leurs sacrifices ne servirons pas au redressement de
leur pays mais atterriront dans les poches sans fond des dignitaires
du régime.
Une bonne direction politique c'est celle qui associe le peuple
aux affaires de son pays.
Une bonne direction nommera à la tête de l'Administration
des responsables ayant non seulement de la compétence mais
aussi un attribut appelé " fibre patriotique ",
sachant que de tels responsables n'auront d'autre satisfaction
que celle de voir leur pays figurer dans le peloton de tête
des nations.
Sans une bonne direction politique, tout plan de redressement,
qu'il vienne du F.M.I. ou d'ailleurs, est voué à
l'échec.
Il faut que le peuple de Djibouti sache que sans la démocratie
il n' y a point de salut pour notre pays.
La démocratie permet la participation pleine et entière
du peuple aux affaires du pays.
Elle permet aussi :
- le contrôle régulier de l'action des dirigeants,
- l'émergence de gens compétents et honnêtes,
- l'éclosion des initiatives privées.
La démocratie n'est pas autre chose que la mise en oeuvre
des six piliers suivants :
- le multipartisme,
- l'organisation d'élections libres,
- la décentralisation,
- l'existence d'institutions judiciaires indépendantes,
- l'existence d'une presse libre et indépendante,
- la libre formation d'associations à caractère
professionnel et culturel.
Le régime actuel n'acceptera jamais l'avènement
de la démocratie dans notre pays. Il va falloir que le
peuple l'impose.
Il faut savoir que notre lutte pour la démocratie sera
dure, car les profiteurs du système en place ne capituleront
pas du jour au lendemain.
Pour imposer la démocratie nous n'aurons pas besoin de
fusils. Une forte mobilisation populaire pacifique suffit.
Le Parti National Démocratique est prêt à
être le porte-flambeau de cette lutte.
Il m'est particulièrement agréable d'annoncer du
haut de cette tribune la décision du PND d'organiser au
mois d'octobre prochain la première grande manifestation
pour la démocratie, manifestation qui prendra la forme
d'un Grand Rassemblement, la date et lieu de cette manifestation
devant être précisés ultérieurement.
Ne peuvent être absents de ce Grand Rassemblement tous ceux
et celles qui veulent sauver leur pays.
Nos exigences sont les suivantes :
1)
mise sur pied immédiate d'une Commission Nationale Electorale
Indépendante ;
2)
l'adoption d'une loi électorale juste ;
3)
la mise en oeuvre de la décentralisation.
Militantes,
militants,
Chers frères et soeurs,
Je
vous demande d'informer l'ensemble du peuple djiboutien de cette
grande décision historique que nous venons de prendre,
afin que le Grand Rassemblement ait un succès retentissant.
Je vous dis de tout mon coeur que je suis très honoré
d'être à la tête de notre Parti.
Je
vous remercie du fond du coeur.
Djibouti, 13 septembre 1995
ADEN ROBLEH AWALEH
Président du PND
_________________________________________________
29 Octobre
1995 08:32
GMT.
L'opposant Aden Robleh Awalleh
accusé d''incitation à la violence' DJIBOUTI, 29
oct (350 MOTS).
Le président
du Parti national démocratique (PND, opposition), M. Aden
Robleh Awalleh, arrêté vendredi à Djibouti,
est accusé d'incitation à la violence et au saccage',
a-t-on appris dimanche de source officielle.
Un communiqué
du ministre de l'Intérieur, M. Idriss Harbi Farah,indique
que l'opposant a été 'mis à la disposition
de la justice qui a ouvert une enquête'. M. Aden Robleh
Awalleh et plusieurs responsables de son mouvement ont été
interpellés lors d'un meeting 'en faveur de la démocratie'
qui avait été interdit et dispersé par la
police.Selon le ministre de l'Intérieur, le président
du PND a été arrêté alors 'qu'il exhortait
avec un porte-voix un groupe de gens à lancer des projectiles
contre les forces de l'ordre'.
Le Front uni
de l'opposition djiboutienne (FUOD) a pour sa part 'condamné
l'arbitraire du régime' et 'exigé la libération
immédiate et incondionnelle' de la direction du PND et
de ses dizaines de militants arrêtés vendredi. Dans
un communiqué, le président du FUOD,Mohamed Ahmed
Issa, dit 'Cheiko',estime que 'la violente répression du
meeting du PND par les forces de l'ordre, malgré des préparatifs
réalisés dans la légalité, est une
provocation de plus, pouvant générer des affrontements
incontrôlés'.L'arrestation des dirigeants du PND
est 'un acte arbitraire d'un régime en perdition et inconscient
de ses actes',a-t-il ajouté.
Le ministère
de l'Intérieur a par ailleurs indiqué que les autorités
étaient à la recherche des inconnus qui ont lancé
deux grenades qui n'ont pas fait de victimes, vendredi soir à
quinze minutes d'intervalle en deux endroits de Djibouti. La première
a explosé sur l'esplanade du palais du peuple. Cette explosion
a été confirmée de sources indépendantes.
La seconde, qui n'a pas explosé, a été retrouvée
dans la cour du ministère de l'Intérieur.
Dans son communiqué,
le ministre de l'Intérieur déplore que 'ceux qui
se réclament du droit et de la démocratie fassent
usage de violence pour accrocher une opinion publique et imposer
leur vision des choses'. 'Les autorités du pays ne toléreront
jamais que l'anarchie et le terrorisme s'installent comme moyens
d'expression politique', conclut le ministre.
kh/sa/dbo
a.
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AFP 29 Octobre 1995 13:20 GMT.
L'opposant
Aden Robleh Awalleh inculpé pour 'organisation illégale
de manifestation' - DJIBOUTI, 29 oct (150 MOTS).
Le président
du parti national démocratique (PND, opposition), M. Aden
Robleh Awalleh, a été présenté dimanche
devant le parquet de Djibouti qui l'a inculpé pour 'organisation
illégale de manifestation'.
M. Aden Robleh
Awalleh et plusieurs responsables de son mouvement avaient été
interpellés vendredi à Djibouti,lors d'un meeting
'en faveur de la démocratie' qui avait été
interdit et dispersé par la police. Selon le ministre de
l'Intérieur, le président du PND a été
arrêté alors 'qu'il exhortait avec un porte-voix
un groupe de gens à lancer des projectiles contre les forces
de l'ordre'. Avec lui a comparu dimanche le porte-parole du PND,
M. Farah Ali Waberi. Les deux opposants son passibles d'un an
d'emprisonnement et d'une amende de 200.000 francs djiboutiens
(environ 1.150 dollars).
KH/sa/sc dab.
AFP 29 Octobre
1995 13:59
GMT.
L'opposant Aden... (250 MOTS).
DJIBOUTI
- Avant
l'indépendance en 1977 du 'Territoire français des
Afars et des Issas', M. Aden Robleh Awalleh avait été
président du Front delibération de la côte
somalie (FLCS).
Une centaine
de militants du PND,contenus par les forces de l'ordre,étaient
rassemblé devant le palais de justice pour soutenir leurs
dirigeants emprisonnés. Aucun incident n'a été
signalé. Le PND a adressé à l'organisation
des droits de l'Homme, Amnesty international, une liste de 25
dirigeants et militants incarcérés depuis vendredi.
Le parti indique ignorer le nombre exact de ses militants détenus.
Le parti national
démocratique a également rejeté, dans un
communiqué, 'les allégations mensongères
du pouvoir tendant à lui faire endosser la responsabilité
d'une prétendue explosion de grenade'. Un communiqué
du ministre de l'Interieur,M. Idriss Harbi Farah, qui accusait
le président du PND d''incitation à la violence
et au saccage', avait fait état de deux grenades lancées
à Djibouti vendredi soir, sans faire de victimes. La première
a explosé sur l'esplanade du Palais du peuple. Cette explosion
a été confirmée de sources indépendantes.
La seconde, qui n'a pas explosé, a été retrouvée
dans la cour du ministère de l'Intérieur, selon
le ministre. Dans son communiqué, le ministre de l'Intérieur
déplore que 'ceux qui se réclament du droit et de
la démocratie fassent usage de violence pour accrocher
une opinion publique et imposer leur vision des choses'. 'Les
autorités du pays ne toléreront jamais que l'anarchie
et le terrorisme s'installent comme moyens d'expression politique',
conclut le texte. kh/sa/sc dab.
AFP 29 Octobre 1995 13:58 GMT.
L'opposant
Aden Robleh Awalleh inculpé pour 'organisation illégale
de manifestation' - DJIBOUTI, 29 oct (250 MOTS).
Le président
du parti national démocratique (PND, opposition), M. Aden
Robleh Awalleh, a été présenté dimanche
devant le parquet de Djibouti qui l'a inculpé pour 'organisation
illégale de manifestation'.
M. Aden Robleh
Awalleh et plusieurs responsables de son mouvement ont été
interpellés vendredi à Djibouti lors d'un meeting
'en faveur de la démocratie' qui avait été
interdit et dispersé par la police. Selon le ministre de
l'Intérieur, le président du PND a été
arrêté alors 'qu'il exhortait avec un porte-voix
un groupe de gens à lancer des projectiles contre les forces
de l'ordre'. Avec lui a comparu dimanche le porte-parole du PND,
M. Farah Ali Waberi.
Les deux opposants
son passibles d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 200.000
francs djiboutiens (1.150 dollars environ). Apres avoir passé
48 heures en détention au commissariat central de police,
ils ont été transférés à la
prison civile de Gabode, où ils ont été placés
sous mandat de dépôt. Leur procès, ainsi que
probablement celui d'autres responsables et militants du PND arrêtés
vendredi, doit avoir lieu jeudi prochain.
Dans une brève
déclaration à la presse, à l'issue de la
lecture de l'acte d'inculpation, M. Aden Robleh Awalleh a dit
que sa détention était 'purement politique'. 'Je
suis en prison pour avoir voulu simplement exercer mon droit constitutionnel
à la liberté d'expression (...) C'est malheureux
pour le pays mais cela prouve que le pouvoir en place ne veut
pas l'avènement de la démocratie',a-t-il poursuivi,
ajoutant ne pas redouter la prison, l'ayant déjà
'connue sous le régime du président somalien Mohamed
Siad Barre'. suivra.
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