4 - Les activités du parti

1995

________________ DISCOURS .......

 

1er Congrès ordinaire du Parti National Démocratique (PND)

13/09/95
Discours de M. ADEN ROBLEH AWALEH,
Président du PND


Militantes, militants,
Chers frères et soeurs,

Comme vous le savez notre Parti a été crée le 13 septembre 1992. Il a donc atteint, en ce jour de 13 septembre 1995, l'âge de trois ans. Trois années, ce n'est rien pour la vie d'un parti, mais ce laps de temps, si réduit soit-il, nous a apporté beaucoup à tous les points de vue notamment en matière de fonctionnement des instances de notre parti. A présent, compte tenu de notre expérience, nous sommes en mesure de donner plus d'efficacité aux structures de notre Parti afin d'en faire une organisation plongeant ses racines dans la profondeur de nos traditions culturelles tout en étant apte à maîtriser les impératifs de la modernité.

Notre Parti est un parti nationaliste. Nous n'avons aucun complexe à le dire. Qu'est-ce qu'un parti nationaliste ? C'est tout simplement un parti qui aime son pays et son peuple. Tous ceux et celles qui se rallient à cette conception peuvent, sans distinction d'origine ethnique, tribale ou régionale, considérer que ce parti, le Parti National Démocratique, est le leur. Le plus grand crime qu'ont commis ceux qui ont en charge la direction du pays depuis l'indépendance c'est d'avoir empêché de germer dans ce pays toute idée de Nation. Le moment est venu de remettre les pendules à l'heure. Fini le temps où ce pays était considéré comme une terre sans maître. Etre bon patriote c'est aimer son pays pour le bien et pour le pire. Aimer ce pays, c'est par exemple, contribuer à son développement en investissant sur place l'argent qu'on y a gagné, et non l'envoyer ailleurs comme le ferait n'importe quel étranger. Nombreux sont les faux djiboutiens qui ne pensent qu'à traire ce pays comme une vache à lait et qui prévoient de se retirer dès le premier pépin.

Ce ler congrès ordinaire est l'occasion pour nous de tirer les enseignements de notre expérience. Nous devons éviter de nous décerner un certificat d'autosatisfaction. Pour notre Parti la démocratie n'est pas un vain mot : celle-ci est la règle qui régit le fonctionnement du Parti, à la base comme au sommet ; les débats sont libres et le droit à la critique ne doit souffrir d'aucune restriction. Nous devons identifier clairement nos insuffisances et nous atteler à les remédier. Notre faiblesse la plus criante est sans aucun doute le non-paiement des cotisations par les adhérents. Les cotisations constituent la principale sinon la seule ressource d'un parti politique quel qu'il soit. Et il faut savoir que sans ressources financières un parti politique est condamné à l'inaction.

Les dépenses d'un parti politique digne de ce nom sont : les loyers des locaux, les salaires du personnel administratif, l'édition de publications de qualité, l'envoi de missions à l'étranger, invitation de personnalités étrangères, etc.. La moyenne des dépenses mensuelles de notre Parti s'élève à un million de francs (1.000.000). Pour financer cette somme il suffit que 3500 adhérents paient mensuellement 300 F chacun ou deux mille personnes déboursant mensuellement 500 F. Et pourtant le nombre d'adhérents inscrits sur les registres du Parti dépassent les dix-sept mille. La question que l'on doit se poser est le pourquoi de cette situation. A la suite d'une analyse que j'ai menée pour élucider ce phénomène je suis parvenu à la conclusion que cette situation ne découle pas d'une mauvaise volonté ou d'un manque de considération pour le Parti.

La vérité est que nos adhérents ne saisissent pas l'importance que peuvent représenter leurs cotisations. D'aucuns pensent que ces cotisations sont si modestes qu'elles ne serviront à rien pour le Parti. D'autres attribuent au Parti un pouvoir divin qui le met à l'abri du besoin.

J'aimerais que vous sachiez qu'aucune contribution, si modeste soit-elle, n'est à négliger. Des milliers de petites contributions formeront une grande fortune comme des milliers de gouttes d'eau peuvent remplir un fût. Le budget de notre Etat - 27 milliards de francs - ou de tout autre Etat n'est que la somme de milliers ou de millions de petites contributions. Sachez que les contributions de quelques milliers de nos adhérents pourront non seulement assurer le financement des dépenses courantes de notre Parti mais aussi de nous permettre la création d'une radio libre qui romprait avec le monolithisme de la radio d'Etat, et cela pour le plus grand bonheur de la démocratie.
Déclarons ensemble, aujourd'hui, ici, qu'à partir de ce congrès les cotisations revêtiront un caractère sacré pour tout membre du Parti. Ainsi, notre Parti s'acquittera de sa glorieuse mission qui consiste à lutter pour l'instauration, dans notre pays, d'une démocratie authentique, la seule et unique voie permettant à notre peuple de connaître enfin la liberté, la justice, le développement et la concorde nationale.

 

Militantes, militants,
Chers frères et soeurs,

Permettez-moi à présent de vous livrer ma réflexion sur l'état de notre pays

Notre pays connaît actuellement une situation de crise sans précédent. Il n'y a pas un secteur que la crise a épargné. La santé, l'éducation, l'eau, l'électricité, etc.. 80 % de la population en âge de travailler sont au chômage. La famine commence à poindre son nez dans les quartiers populaires. Le port et l'aéroport sont désertés au profit des pays voisins. Même Berbera fait mieux que nous dans ce domaine. L'activité économique du pays est pratiquement arrêtée. Notre production intérieure brute amorce une descente dangereuse. Notre Etat est en état de cessation de paiement.

Quelle est la cause de cette situation que l'on peut qualifier de catastrophique?

Le régime en place attribue la responsabilité de cette crise à des facteurs externes, tels le F.M.I. ou les effets de la conjoncture économique mondiale. Ce ne sont là que des arguties qui ne convaincront personne, car la situation économique mondiale y compris l'Afrique est en croissance, et le F.M.I., quant à lui, il n'est là que pour essayer de " ranimer ", avec les méthodes brutales qui lui sont propres, un pays déjà terrassé par la " maladie ".

Le malheur qui frappe notre pays a un seul responsable : le régime en place.

Tout un chacun sait que le régime en place a géré le pays comme il ne devrait jamais l'être. La situation que connaît notre pays n'étonne donc pas grand monde.

On ne peut indéfiniment faire vivre un pays par l'aumône internationale. Il aurait fallu dès le départ, c'est-à-dire dès l'accession de notre pays à l'indépendance, mettre au point une stratégie de développement digne de ce nom. La bonne stratégie est celle qui consiste à doter le pays d'infrastructures économiques solides. L'agriculture, la pêche, le tourisme, l'élevage, ne demandent qu'à être exploités. Dans ces secteurs et dans bien d'autres des milliers de P.M.E. (petites et moyennes entreprises) et de P.M.I. (petites et moyennes industries) pourraient être créées. Ces entreprises créeraient des milliers d'emplois et l'Etat cesserait d'être le premier employeur du pays. La croissance économique de notre pays s'envolerait et l'Etat deviendrait riche par le biais des impôts et taxes.

L'Etat déclare verser 21 milliards de francs à titre de salaires chaque année. Est-ce que les dirigeants de ce pays se sont jamais posé la question de savoir où vont ces 21 milliards ? Je suis sûr qu'ils n'y ont même pas pensé. Il faut savoir que cette énorme somme va tout simplement à l'étranger. Notre pays aurait pu garder au moins les deux tiers de cet argent en produisant sur place un grand nombre de biens de consommation qui sont, à présent, importés. Ce n'est pas seulement 21 milliards de francs qui partent à l'étranger, c'est tout notre produit intérieur brut (P.I.B) soit l'équivalent de 500 millions de dollars américains ou 88 milliards de francs djibouti qui prend le chemin de l'étranger. Cela est inadmissible. Aucun pays au monde n'a pu commettre une pareille aberration.

La question qui nous vient maintenant à l'esprit, c'est de nous demander pourquoi ce régime qui a en charge la direction du pays depuis dix-huit ans n'a pas fait ce qu'il fallait faire.

Il y a à cela deux raisons essentielles :
1) une approche complètement erronée des réalités du pays ;
2) le système politique.

 

une approche complètement erronée

Nos dirigeants sont imprégnés fortement de l'idée que ce pays est une terre stérile où il est inutile d'essayer d'en tirer le moindre bienfait. Ils ont tout simplement mémorisé les clichés de l'époque coloniale. J'en cite quelques uns : " un pays aride " ; " une nature hostile " ; " quelques arpents de sable " ; " le chacal lui-même fait son testament avant de le traverser ", etc.., etc..

 

N'a-t-on pas entendu, il y a à peine quelques jours, un ministre déclarer à la télévision : " notre pays est un pays maudit, nous n'en attendons rien. "

Comment voulez-vous qu'avec une telle mentalité on puisse avoir confiance en son pays ? Nos dirigeants ont donc choisi la voie qui leur semblait " normale " : l'aumône internationale.

 

le système politique

Notre pays a adopté par référendum, le 4 septembre 1992, une constitution pluraliste mettant un terme au système de parti unique.

Comme vous le savez, cette constitution a été arrachée de haute lutte par le peuple djiboutien. En effet, nous avons en mémoire la fantastique " guerre de tranchées " à laquelle s'étaient livré les mordus du système de parti unique pour
faire échec à toute ouverture politique.

Des " élections " dites législatives et présidentielles ont été organisées.

Notre Parti avait, à l'époque, déclaré que ces " élections " étaient nulles et non avenues pour cause de fraudes massives. D'ailleurs, notre Parti a été le seul à refuser de prendre part aux soit-disantes élections législatives. Nous n'avions pas rejeté ces scrutins à la légère. Notre Parti est animé d'un esprit hautement responsable et s'il a adopté cette position c'est parcequ'il avait de bonnes raisons de le faire. Nous maintenons cette position.

La chambre des députés reste monocolore comme au temps d'avant la constitution du 4 septembre, puisque tout a été fait pour que l'opposition n'y soit pas représentée. Une Assemblée Nationale où le débat contradictoire n'existe pas ne peut être qu'une chambre d'enregistrement.

Dans l'Afrique nouvelle, notre pays est le seul où l'opposition ne siège pas au parlement.

En réalité notre pays vit sous un régime de parti unique qui ne dit pas son nom.
Aux yeux des tenants du régime, les partis d'opposition ne sont là que pour servir de faire valoir.

Le pouvoir reste concentré entre les mains du Chef de l'Etat et de quelques personnes.

Les dirigeants actuels considèrent le pays comme une sorte de latifundium leur appartenant en propre. Ils assimilent le peuple à des travailleurs qui ne sont là que pour obéir aux ordres du propriétaire qui, lui, n'a aucun compte à rendre à qui que ce soit.
C'est en vérité, cette mentalité qui fait que les dignitaires du régime se permettent toutes les folies. Ne peut-on pas qualifier de folie le fait qu'un fonctionnaire puisse aligner plusieurs véhicules dont le prix unitaire dépasse les 12 millions de francs soit 65 000 dollars américains, alors que la population vit dans la misère ? Je pourrais citer des centaines d'exemples aussi inacceptables que le cas que je viens d'évoquer.

C'est le système politique en vigueur depuis dix-huit ans qui est le premier responsable de la faillite de notre pays. Ce système inepte a gangrené notre société en engendrant :
- la disparition de toute notion d'intérêt général,
- la disparition de l'esprit patriote
- la cupidité,
- le tribalisme,
- le clientélisme,
- la démotivation des gens honnêtes,
- l'incompétence.

 

Que faire pour sortir le pays de cette situation ?

Le problème de ce pays n'est pas d'ordre économique mais d'ordre politique.
Nous croyons, nous, le Parti National Démocratique que notre pays est pourvu de grandes possibilités en matière de développement économique.
Les problèmes économiques et sociaux actuels ne résultent pas de situations objectives. Le responsable de ces problèmes est identifiable : c'est le régime en place.
Le manque de dialogue politique et social a emmené les grèves qui secouent actuellement notre pays. La position du PND à ce propos est que les salariés sont les seuls juges de l'action à mener pour la défense de leurs intérêts. Défendre les intérêts des travailleurs, quelles que soient leurs affiliations politiques, est le rôle spécifique des syndicats. Les partis politiques, quant à eux, doivent avoir une vision globale : ils représentent toutes les couches de la société, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens. En luttant pour l'avènement d'une démocratie authentique, le PND sait qu'il lutte pour l'ensemble du peuple y compris les travailleurs.

Dotons notre pays d'une direction politique saine et les problèmes économiques et sociaux, si aigus soient-ils, trouveront rapidement des solutions.

Sans une bonne direction politique, les salariés n'accepteront aucune mesure d'austérité, car ils savent que les fruits de leurs sacrifices ne servirons pas au redressement de leur pays mais atterriront dans les poches sans fond des dignitaires du régime.

Une bonne direction politique c'est celle qui associe le peuple aux affaires de son pays.
Une bonne direction nommera à la tête de l'Administration des responsables ayant non seulement de la compétence mais aussi un attribut appelé " fibre patriotique ", sachant que de tels responsables n'auront d'autre satisfaction que celle de voir leur pays figurer dans le peloton de tête des nations.

Sans une bonne direction politique, tout plan de redressement, qu'il vienne du F.M.I. ou d'ailleurs, est voué à l'échec.

Il faut que le peuple de Djibouti sache que sans la démocratie il n' y a point de salut pour notre pays.

La démocratie permet la participation pleine et entière du peuple aux affaires du pays.

Elle permet aussi :
- le contrôle régulier de l'action des dirigeants,
- l'émergence de gens compétents et honnêtes,
- l'éclosion des initiatives privées.

La démocratie n'est pas autre chose que la mise en oeuvre des six piliers suivants :
- le multipartisme,
- l'organisation d'élections libres,
- la décentralisation,
- l'existence d'institutions judiciaires indépendantes,
- l'existence d'une presse libre et indépendante,
- la libre formation d'associations à caractère professionnel et culturel.

Le régime actuel n'acceptera jamais l'avènement de la démocratie dans notre pays. Il va falloir que le peuple l'impose.

Il faut savoir que notre lutte pour la démocratie sera dure, car les profiteurs du système en place ne capituleront pas du jour au lendemain.

Pour imposer la démocratie nous n'aurons pas besoin de fusils. Une forte mobilisation populaire pacifique suffit.

Le Parti National Démocratique est prêt à être le porte-flambeau de cette lutte.
Il m'est particulièrement agréable d'annoncer du haut de cette tribune la décision du PND d'organiser au mois d'octobre prochain la première grande manifestation pour la démocratie, manifestation qui prendra la forme d'un Grand Rassemblement, la date et lieu de cette manifestation devant être précisés ultérieurement.

Ne peuvent être absents de ce Grand Rassemblement tous ceux et celles qui veulent sauver leur pays.

Nos exigences sont les suivantes :
1) mise sur pied immédiate d'une Commission Nationale Electorale Indépendante ;
2) l'adoption d'une loi électorale juste ;
3) la mise en oeuvre de la décentralisation.

 

Militantes, militants,
Chers frères et soeurs,

Je vous demande d'informer l'ensemble du peuple djiboutien de cette grande décision historique que nous venons de prendre, afin que le Grand Rassemblement ait un succès retentissant.

Je vous dis de tout mon coeur que je suis très honoré d'être à la tête de notre Parti.
Je vous remercie du fond du coeur.

Djibouti, 13 septembre 1995

ADEN ROBLEH AWALEH
Président du PND

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________________ INTERVENTIONS

AFP 27 Octobre 1995 12:05 GMT.
Une manifestation de l'opposition dispersée par la police à Djibouti - DJIBOUTI, 27 oct (250MOTS).

La police djiboutienne a dispersé vendredi une manifestation du parti national djiboutien (PND - opposition) en faveur de la Démocratie et arrêté trois de ses dirigeants.

Dès les premières heures du jour, les forces de police ont investi le lieu du rassemblement situé dans le centre-ville, à proximité du siège central du parti d'opposition et bouclé les axes routiers menant vers le centre-ville. Ce déploiement de force n'a toutefois pas dissuadé de nombreux manifestants de se rendre à pied vers le lieu du rendez-vous, où la plupart d'entre eux ont été arrêtés. Ils ont ensuite été transférés vers un centre de formation de la police dans la banlieue de la capitale.

Certains manifestants qui ont échappé à la rafle s'en sont pris à un officier du renseignement qui s'est trouvé isolé dans un quartier populaire, jetant des pierres sur sa voiture. Suite à cet incident, la police a interpellé trois dirigeants du PND, dont son président Aden Robleh Awalleh et son porte parole Farah Ali Waberi, qui risquent d'être inculpés de voie de faits contre un officier de police. Le ministère de l'Intérieur avait annoncé jeudi soir avoir interdit cette manifestation. Le PND prévoyait depuis plusieurs semaines l'organisation d'une 'marche pour la Démocratie', avant de préférer organiser un 'rassemblement de protestation pour l'instauration d'une véritable démocratie en République deDjibouti'.

kh/mm/pvr t.


AFP 28 Octobre 1995 12:41 GMT.
Un parti d'opposition réclame la libération de ses dirigeants arrêtés DJIBOUTI, 28 oct (200 MOTS).

Le Parti national démocratique djiboutien (PND-opposition) a exigé samedi la 'libération immédiate' de son président Aden Robleh Awalleh et de plusieurs dizaines d'autres membres du parti arrêtés vendredi à l'issue d'une manifestation interdite.

Dans un communiqué remis à l'AFP et signé par Chideh Haji Abdi, deuxième vice-président du mouvement, le PND assure que les forces de l'ordre ont 'réprimé par la force' la manifestation et 'arrêté une dizaine de dirigeants et une centaine de militants et militantes du PND'.

Le PND somme le gouvernement de 'respecter les aspirations profondes du peuple djiboutien à la liberté en cessant de bafouer les principes fondamentaux de la Démocratie'. De source informée, on apprenait samedi que Aden Robleh Awalleh et les membres de son bureau politique incarcérés risquaient d'être déférés dans la journée devant le Parquet du tribunal de Djibouti pour y être inculpés d'organisation d'une manifestation interdite. Une cinquantaine de militants et sympathisants du PND étaient rassemblés samedi devant le tribunal de Djibouti pour soutenir leurs dirigeants. D'autres militants du parti se rassemblaient devant le commissariat de police où est incarcéré le président du PND et les membres de son bureau politique.

hn/mm/dbo a.

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AFP 28 Octobre 1995 08:04 GMT.
Un dirigeant de l'opposition en garde à vue - DJIBOUTI,28 oct (150 MOTS).

Le président du Parti national djiboutien (PND-opposition, Aden Robleh Awalleh et plusieurs responsables de son mouvement se trouvaient toujours vendredi soir dans les locaux de la police, neuf heures après leur interpellation à l'issue d'une manifestation interdite.

Selon des milieux informés, Aden Robleh Awalleh et ses amis ont été placés en garde à vue, mais aucune inculpation n'a été prononcée. Le Parti national djiboutien a tenté vendredi d'organiser un rassemblement de protestation en faveur de la Démocratie à Djibouti, qui a été interdit par le ministère de l'Intérieur. Après dispersion de la
manifestation, un officier de renseignement a essuyé dans un quartier de la ville des jets de pierres contre sa voiture. M. Awalleh, plusieurs responsables de son mouvement ainsi que des militants du PND ont été arrêtés après cet incident. Depuis l'interpellation de M. Awalleh,survenue vers 11H00 locales vendredi
(08H00 gmt), de nombreuses femmes attendent patiemment à proximité du
commissariat son éventuelle libération.
kh/mm/dbo a.

 

29 Octobre 1995 08:32 GMT.
L'opposant Aden Robleh Awalleh accusé d''incitation à la violence' DJIBOUTI, 29 oct (350 MOTS).

Le président du Parti national démocratique (PND, opposition), M. Aden Robleh Awalleh, arrêté vendredi à Djibouti, est accusé d'incitation à la violence et au saccage', a-t-on appris dimanche de source officielle.

Un communiqué du ministre de l'Intérieur, M. Idriss Harbi Farah,indique que l'opposant a été 'mis à la disposition de la justice qui a ouvert une enquête'. M. Aden Robleh Awalleh et plusieurs responsables de son mouvement ont été interpellés lors d'un meeting 'en faveur de la démocratie' qui avait été interdit et dispersé par la police.Selon le ministre de l'Intérieur, le président du PND a été arrêté alors 'qu'il exhortait avec un porte-voix un groupe de gens à lancer des projectiles contre les forces de l'ordre'.

Le Front uni de l'opposition djiboutienne (FUOD) a pour sa part 'condamné l'arbitraire du régime' et 'exigé la libération immédiate et incondionnelle' de la direction du PND et de ses dizaines de militants arrêtés vendredi. Dans un communiqué, le président du FUOD,Mohamed Ahmed Issa, dit 'Cheiko',estime que 'la violente répression du meeting du PND par les forces de l'ordre, malgré des préparatifs réalisés dans la légalité, est une provocation de plus, pouvant générer des affrontements incontrôlés'.L'arrestation des dirigeants du PND est 'un acte arbitraire d'un régime en perdition et inconscient de ses actes',a-t-il ajouté.

Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs indiqué que les autorités étaient à la recherche des inconnus qui ont lancé deux grenades qui n'ont pas fait de victimes, vendredi soir à quinze minutes d'intervalle en deux endroits de Djibouti. La première a explosé sur l'esplanade du palais du peuple. Cette explosion a été confirmée de sources indépendantes. La seconde, qui n'a pas explosé, a été retrouvée dans la cour du ministère de l'Intérieur.

Dans son communiqué, le ministre de l'Intérieur déplore que 'ceux qui se réclament du droit et de la démocratie fassent usage de violence pour accrocher une opinion publique et imposer leur vision des choses'. 'Les autorités du pays ne toléreront jamais que l'anarchie et le terrorisme s'installent comme moyens d'expression politique', conclut le ministre.

kh/sa/dbo a.

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AFP 29 Octobre 1995 13:20 GMT.
L'opposant Aden Robleh Awalleh inculpé pour 'organisation illégale de manifestation' - DJIBOUTI, 29 oct (150 MOTS).

Le président du parti national démocratique (PND, opposition), M. Aden Robleh Awalleh, a été présenté dimanche devant le parquet de Djibouti qui l'a inculpé pour 'organisation illégale de manifestation'.

M. Aden Robleh Awalleh et plusieurs responsables de son mouvement avaient été interpellés vendredi à Djibouti,lors d'un meeting 'en faveur de la démocratie' qui avait été interdit et dispersé par la police. Selon le ministre de l'Intérieur, le président du PND a été arrêté alors 'qu'il exhortait avec un porte-voix un groupe de gens à lancer des projectiles contre les forces de l'ordre'. Avec lui a comparu dimanche le porte-parole du PND, M. Farah Ali Waberi. Les deux opposants son passibles d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 200.000 francs djiboutiens (environ 1.150 dollars).

KH/sa/sc dab.

AFP 29 Octobre 1995 13:59 GMT.
L'opposant Aden... (250 MOTS). DJIBOUTI

- Avant l'indépendance en 1977 du 'Territoire français des Afars et des Issas', M. Aden Robleh Awalleh avait été président du Front delibération de la côte somalie (FLCS).

Une centaine de militants du PND,contenus par les forces de l'ordre,étaient rassemblé devant le palais de justice pour soutenir leurs dirigeants emprisonnés. Aucun incident n'a été signalé. Le PND a adressé à l'organisation des droits de l'Homme, Amnesty international, une liste de 25 dirigeants et militants incarcérés depuis vendredi. Le parti indique ignorer le nombre exact de ses militants détenus.

Le parti national démocratique a également rejeté, dans un communiqué, 'les allégations mensongères du pouvoir tendant à lui faire endosser la responsabilité d'une prétendue explosion de grenade'. Un communiqué du ministre de l'Interieur,M. Idriss Harbi Farah, qui accusait le président du PND d''incitation à la violence et au saccage', avait fait état de deux grenades lancées à Djibouti vendredi soir, sans faire de victimes. La première a explosé sur l'esplanade du Palais du peuple. Cette explosion a été confirmée de sources indépendantes. La seconde, qui n'a pas explosé, a été retrouvée dans la cour du ministère de l'Intérieur, selon le ministre. Dans son communiqué, le ministre de l'Intérieur déplore que 'ceux qui se réclament du droit et de la démocratie fassent usage de violence pour accrocher une opinion publique et imposer leur vision des choses'. 'Les autorités du pays ne toléreront jamais que l'anarchie et le terrorisme s'installent comme moyens d'expression politique', conclut le texte. kh/sa/sc dab.

AFP 29 Octobre 1995 13:58 GMT.
L'opposant Aden Robleh Awalleh inculpé pour 'organisation illégale de manifestation' - DJIBOUTI, 29 oct (250 MOTS).

Le président du parti national démocratique (PND, opposition), M. Aden Robleh Awalleh, a été présenté dimanche devant le parquet de Djibouti qui l'a inculpé pour 'organisation illégale de manifestation'.

M. Aden Robleh Awalleh et plusieurs responsables de son mouvement ont été interpellés vendredi à Djibouti lors d'un meeting 'en faveur de la démocratie' qui avait été interdit et dispersé par la police. Selon le ministre de l'Intérieur, le président du PND a été arrêté alors 'qu'il exhortait avec un porte-voix un groupe de gens à lancer des projectiles contre les forces de l'ordre'. Avec lui a comparu dimanche le porte-parole du PND, M. Farah Ali Waberi.

Les deux opposants son passibles d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 200.000 francs djiboutiens (1.150 dollars environ). Apres avoir passé 48 heures en détention au commissariat central de police, ils ont été transférés à la prison civile de Gabode, où ils ont été placés sous mandat de dépôt. Leur procès, ainsi que probablement celui d'autres responsables et militants du PND arrêtés vendredi, doit avoir lieu jeudi prochain.

Dans une brève déclaration à la presse, à l'issue de la lecture de l'acte d'inculpation, M. Aden Robleh Awalleh a dit que sa détention était 'purement politique'. 'Je suis en prison pour avoir voulu simplement exercer mon droit constitutionnel à la liberté d'expression (...) C'est malheureux pour le pays mais cela prouve que le pouvoir en place ne veut pas l'avènement de la démocratie',a-t-il poursuivi, ajoutant ne pas redouter la prison, l'ayant déjà 'connue sous le régime du président somalien Mohamed Siad Barre'. suivra.


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1 - Présentation du PND

2 - Intinéraire politique de M. ....Aden Robleh Awalleh

3 - Brève histoire de la lutte
.... de libération nationale

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Les activités du parti

5 - Découvrir le pays

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