Située au 23 de la rue du Simplon
dans le dix-huitième arrondissement, La Paroisse
orthodoxe serbe Saint Sava à Paris est à la
fois une paroisse au sens propre du terme et
le siège épiscopal du diocèse de France et d'Europe
occidentale de l'Eglise orthodoxe serbe. Fondé
en 1994 et placé depuis 1999 sous l'autorité
de Mgr Luka Kovacevic, ce diocèse comprend outre
la France, le Bénélux et la Péninsule ibérique.
La paroisse date, elle, de 1947.
Elle voit le jour à l'initiative de Serbes soit
domiciliés avant la deuxième guerre mondiale
à Paris soit venus y trouver refuge après leur
refus de vivre dans leur pays soumis aux communistes
depuis 1945. La communauté religieuse n'a pas
d'adresse fixe avant de devenir en 1952 locataire
de l'église roumaine, rue Jean de Beauvais dans
le cinquième arrondissement. Elle officie dans
la chapelle attenante qui ne peut accueillir
plus de soixante-dix personnes. Née dans le
dénuement, elle vit dans la pauvreté et l'exiguïté
jusqu'en 1965 quand elle trouve, toujours en
location, un lieu de prière plus ample dans
un temple protestant, construit au début du
siècle dernier rue du Simplon et dont elle se
rend propriétaire en 1984.
Son installation dans le dix-huitième
arrondissement coïncide dans le temps avec le
début de l'arrivée massive en Europe occidentale
de travailleurs immigrés yougoslaves auxquels
le pouvoir titiste ouvre les frontières pour
des raisons économiques. L'Eglise orthodoxe
serbe met à profit ce courant migratoire programmé
par les autorités communistes pour fonder en
1969 un diocèse couvrant tout l'Ouest européen
(ce qu'elle n'a pas pu faire jusque là), puis
elle le fractionne, vingt cinq ans plus tard,
en trois diocèses afin de mieux remplir sa mission
pastorale. Durant cette période, de nombreux
Serbes, dans le pays et à l'étranger, retrouvent
ou même découvrent leur Eglise et sa place vivante
et essentielle dans l'histoire et la culture
de leur peuple. Ce renouveau est apparent à
Paris par le nombre croissant des fidèles aux
offices et par une forte proportion de jeunes
parmi eux. L'église de la rue du Simplon qui
semblait au début presque trop ample, devient
bientôt étroite et même inaccessible aux retardataires
lors des grandes fêtes. Au début des années
90, des travaux sont entrepris pour étendre
l'espace de prière à une grande pièce adjacente
qui servait aux réunions, et aménager le sous-sol
en salles de conférence, d'exposition et de
lecture. Des difficultés de diverses sortes
empêchent leur achèvement et contraignent les
paroissiens à vivre désormais dans l'ambiance
déprimante d'un chantier à l'abandon.
La Paroisse orthodoxe serbe Saint
Sava est aujourd'hui en mesure de reprendre
les travaux entamés et de les mener à leur terme.
Elle entend ensuite doter l'église de peintures
murales afin qu'elle soit conforme à l'esprit
authentique de l'orthodoxie, c'est-à-dire à
la beauté du Dieu vivant. L'achèvement de la
rénovation en cours lui permettra ainsi d'assumer
dans des conditions satisfaisantes sa double
mission paroissiale et diocésaine et donner
un nouvel élan à l'action culturelle et humanitaire.
Lorsque l'ensemble du projet sera parachevé,
l'église Saint Sava devrait être digne dans
sa modestie de la grande tradition qu'elle représente
tout en constituant un apport à la richesse
esthétique de l'illustre et harmonieuse cité
où elle s'élève.
SAINT- SAVA
L'église orthodoxe serbe de Paris.
C'est un ancien temple protestant,
de style néo-roman, converti en église
orthodoxe serbe en 1984.
L'intérieur comprend un
narthex et une nef dont les murs portent encore
des inscriptions bibliques. Mais un programme
de restauration est prévu:
- la toiture doit être refaite,
- la nef sera décorée de fresques
Pour l'instant, une iconostase,
ruisselante de dorures et faisant le plus vif
contraste avec la rigueur de l'architecture,
permet aux fidèles de suivre la liturgie
orthodoxe.
On y voit, de gauche à
droite : les icônes de saint Nicolas,
de saint Sava, de saint Stéphane, de
la sainte Mère de Dieu et de l'enfant
(selon une icône du monastère Chilandar,
sur le Mont Athos), L’archange Gabriel
et la Mère de Dieu (sur la Belle Porte),
les icônes de Notre Seigneur Jésus-Christ,
de l'archange Michael, de saint Jean le Baptiste
et de saint Georges.
Sur les murs de la nef se trouvent de nombreuses
icônes. Chaque jour, l'une d'entre elles
est placée sur 1a prothèse devant
l'iconostase (celle du saint dont on célèbre
la fête).
Sur le tympan du portail se trouve 1'icône
de saint Sava, premier arche-vêque de
l'église orthodoxe serbe, devenue autocéphale
en 1219.