A I R B A G   Magazine

N° 03/2003

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P. 1. Rudolf von Thadden : «Un moment d’inquiĂ©tude et de tension Â»
- Editorial : Irak, Irak et l’Europe ?
- L’Exposition sur les forces françaises Ă  Berlin au MusĂ©e des AlliĂ©s de Berlin-Zehlendorf.

P. 2. STRATEGIES : The Days After : Jean-Paul Picaper : « Effort de rĂ©alisme dans un aprĂšs-guerre incertain Â» - Georg Gafron : « Encore l’ONU Â».

P. 3. « Thank You Jessica Lynch Â» : la Jeanne d’Arc amĂ©ricaine
- « The Days After Â» (suite).

P. 4. GĂ©nĂ©ral Robert de ChergĂ© : « La stratĂ©gie nuclĂ©aire en voie de transformation Â». « The Days After Â» (suite et fin)
-  « Les manifestations anti-guerre, un phĂ©nomĂšne typiquement « jeunes Â» Â» (sociologie).

P. 5. Le dĂ©bat sur cette guerre et sur les relations avec les Etats-Unis : Extraits de la presse
- « EpinglĂ© Â» (informations brĂšves)
- « Contes des mille et une nuit Â» (la propagande irakienne).

P.6. J.-P.P.: « Les guerres paradoxales Â» - Ludovic Woets : « Shaping the World Â» : la nouvelle stratĂ©gie amĂ©ricaine
-  Nations Unies : Un communiquĂ© de « Reporters sans frontiĂšres  - Regards sur un rĂ©gime dĂ©funt : Un communique de l’Alliance Internationale pour la Justice

- Declarations de Renaud Donnedieu de Vabres, de Jean-GĂ©rard Lapacherie et un
site web américain.
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P. 7. CONTROVERSES : GĂ©rard BramoullĂ© : « America-bashing Ă  la française Â»
- AndrĂ© Bord : Amis et alliĂ©s de l’AmĂ©rique, mais lucides Â»
- Sondage Gallup : la dĂ©cote des Français aux Etats-Unis.

P. 8. « America-bashing Â» (suite et fin)
- deux points de vue anonymes et contraires.

P. 9. Jean-GĂ©rard Lapacherie : « L’imposture islamiste Â».

P. 10. « L’imposture islamiste Â» (suite et fin)
- Courrier des lecteurs.

P. 11. DYSFONCTIONNEMENTS FRANCO-ALLEMANDS : CĂ©line Caro : « Le problĂšme de la reconnaissance des qualifications entre la France et l’Allemagne Â».

P. 12. HISTOIRE : « Enfants d’occupants Â«  (les 200 000 enfants de soldats de la Wehrmacht en France).
« J.-P. P. : « La WAST : Comment furent sauvĂ©es les archives de la Wehrmacht en 1945 Â».

P. 13. Bombes 4045. CĂ©line Caro : « Churchill est-il un criminel de guerre ? Â» (le livre de Jörg Friedrich). « J.-P. P. : « Ainsi mourut WĂŒrzburg, la belle Â» (des Français expriment leur solidaritĂ© avec les Allemands bombardĂ©s).

P. 14. TECHNOLOGIE : « Galileo en chantier Â»
- ZVEI : « L’investissement dans la Recherche et la Technologie de la DĂ©fense Â».

P. 15. Thomas Enders : « AGS - Une nouvelle dimenseion de la DĂ©fense transatlantique Â».

P. 16. HUMOUR Ă  l’amĂ©ricaine.

P. 17. LIVRES.

LÂŽIslam

L’imposture islamiste.

De l’islam nous savons en France peu de choses. De plus, les bribes que nous sommes autorisĂ©s Ă  connaĂźtre nous sont assĂ©nĂ©es par des orientalistes complaisants tels Berque, par les gauchistes Kepel et Etienne qui voient avec plaisir l’islam radical continuer l’entreprise criminelle de Pol Pot, LĂ©nine, Mao, Trotski, Staline, Castro, Ă  laquelle ils ont adhĂ©rĂ©, par les turcologues Lewis et Veinstein, experts en nĂ©gation du double gĂ©nocide dont les ArmĂ©niens ont Ă©tĂ© les victimes en 1894-96 et 1915-1916, par le mage Roy qui prĂ©dit le vendredi au moment de la grande priĂšre l’échec de l’islam politique, ou par des musulmans « Ă©clairĂ©s Â», comme Arkoun, Ben Cheikh, Meddeb, etc. L’objectif de ces « savants Â» n’est pas de nous Ă©clairer, mais de nous laisser mariner dans le jus noir de l’ignorance. Comme de bons compagnons de route, intellectuels communistes ou partisans du national socialisme, ces « savants engagĂ©s Â» colmatent dans les livres que publient des Ă©diteurs « rĂ©putĂ©s Â» dont Gallimard, Le Seuil et les Editions de Minuit, l’épaisse chape de bĂ©ton que fissurent parfois les historiens et penseurs, Bat Ye’or (Les ChrĂ©tiens d’Orient entre Jihad et Dhimmitude: VIIe - XXe s., Editions du Cerf, 1991; Juifs et chrĂ©tiens sous l’islam: les dhimmis face au dĂ©fi intĂ©griste, Berg International, 1994; “Comment j’ai dĂ©couvert la dhimmitude”, Les Cahiers de l’Orient, 4e trimestre 1997, n° 48; “Juifs et chrĂ©tiens sous l’islam”, Commentaire, n° 97, printemps 2002), Taslima Nasreen, JP Valognes (Vie et mort des chrĂ©tiens d’Orient, 1994, Fayard), les animateurs des sites internet coptes, maronites, assyriens. La connaissance ne peut plus se rĂ©duire Ă  un « aveuglement volontaire Â». Il faut se frotter aux dures et tragiques rĂ©alitĂ©s.


1. MĂ©thode
Soyons mĂ©crĂ©ants, comme tout intellectuel digne de ce nom. Quand on a voulu comprendre le national socialisme, on a commencĂ© par les idĂ©es. En vain, jusqu’à ce qu’on regardĂąt les corps. Ce ne sont ni le nationalisme, ni le socialisme, ni leur mĂ©lange qui disent ce qu’est le national socialisme, ce sont les corps dĂ©charnĂ©s, hĂąves, suppliciĂ©s, ce sont les cadavres entassĂ©s, c’est la chair blessĂ©e, brĂ»lĂ©e, torturĂ©e, souffrante, rĂ©duite en cendres. Ce n’est pas ce que disent les hommes qui importe, mais ce qu’ils font. Le communisme n’est pas dans les textes sacrĂ©s de Marx, LĂ©nine, Engels, Mao, Trotski, Pol Pot, etc. mais dans les corps dĂ©charnĂ©s, affamĂ©s, suppliciĂ©s, relĂ©guĂ©s derriĂšre des fils de fer barbelĂ©s, dans les entassements de cadavres et les chairs congelĂ©es de SibĂ©rie. La vĂ©ritĂ© surgit des prisons, des salles de torture, des goulags et des laogaĂŻs, des camps de la mort, pas du Manifeste du Parti Communiste, ni de Mein Kampf.

« La loi impose que, sur la carte nationale d’identitĂ©, la photo du titulaire soit tĂȘte nue (
). Cette obligation est respectĂ©e par les religieuses catholiques, rien ne justifierait que les femmes musulmanes ne la respectent pas Â».
Nicolas Sarkozy, ministre de l’IntĂ©rieur (discours du 19 avril 2003 au Bourget).


Il en va ainsi de l’islam. Ce sont les gorges tranchĂ©es de Tibhirine, les corps gĂ©nocidĂ©s de Timor ou du Sud Soudan, les enfants de cette rĂ©gion vendus et rĂ©duits Ă  l’esclavage, les dĂ©bris de chair humaine ramassĂ©s Ă  la petite cuillĂšre dans les dĂ©bris du DC 10 d’UTA ou des wagons du RER, ou des tours de New York ou de Bali, etc. qui dĂ©finissent l’islam. Le rĂ©el, ce sont les corps suppliciĂ©s. Les pays musulmans s’affirment comme des pays purs, tels le Pakistan par exemple, au sens oĂč tous leurs habitants sont fidĂšles Ă  l’islam, mais aussi parce que ces pays, sauf – paradoxe -  l’Arabie saoudite et les Emirats du Golfe persique, ont Ă©tĂ© purifiĂ©s: les impurs, les infidĂšles, les Ă©trangers ou prĂ©tendus tels en ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s ou chassĂ©s.
En 1940, vivaient dans les pays musulmans des juifs, un million environ. Aujourd’hui, ils sont quelques milliers Ă  y survivre. En mai 1948, plusieurs centaines de juifs vivant dans le ghetto du Caire ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors de pogroms. En janvier 1952, lors de l’incendie du Caire, les immeubles et les magasins qui appartenaient Ă  des familles juives ont Ă©tĂ© incendiĂ©s. Dans les pays musulmans, vivaient des infidĂšles, qu’ils soient autochtones ou d’origine Ă©trangĂšre ou ressortissants de puissances europĂ©ennes ou travailleurs immigrĂ©s italiens, maltais, grecs. S’il y en a encore, ils se terrent, ils Ă©vitent de se faire voir ou de s’exprimer.
Les crimes rythment l’islam depuis des siĂšcles. 1860 : massacre des grecs catholiques de Damas Ă  la suite d’un djihad lancĂ© par des autoritĂ©s musulmanes. 1861: massacre de chrĂ©tiens au Liban sauvĂ©s par les armĂ©es de NapolĂ©on III. 1894-96, au moment de l’affaire Dreyfus: massacre d’ArmĂ©niens dans l’empire ottoman. 1915-16 : gĂ©nocide des ArmĂ©niens de toute la Turquie, conversion forcĂ©e des enfants, femmes et fillettes engrossĂ©es comme butin de guerre pour fabriquer de vrais musulmans. 1923 : expulsion de tous les Grecs de Turquie (1 million d’expulsĂ©s). 1948 : pogroms du Caire. 1952: incendie des biens juifs du Caire. 1952-1961 : purification de l’Egypte, dĂ©part de tous les â€œĂ©trangers”. 1956 : dĂ©part des â€œĂ©trangers” et des juifs de Tunisie. 1954-1962 : dĂ©part des Ă©trangers d’AlgĂ©rie: la guerre a Ă©tĂ© un djihad (un moudjahid est un “combattant du djihad”). AnnĂ©es 1960-90 : exode massif des chrĂ©tiens du Proche Orient (Liban, Turquie, Syrie, Irak). Fin des annĂ©es 1960 : dĂ©part organisĂ© des juifs du Maroc. 1970-80 : la population des Ă©trangers (Italiens, Français, Grecs, Maltais, Espagnols) vivant au Maroc a Ă©tĂ© divisĂ©e par 4: elle est passĂ©e de 400000 Ă  moins de 100000 Ă  la suite de la « marocanisation Â» des emplois, des biens et des entreprises. 1978-90 : coptes massacrĂ©s dans leur propre pays. 1980-90 : gĂ©nocide des chrĂ©tiens et des animistes du Soudan (1 million de morts); rĂ©duction des prisonniers Ă  l’esclavage. 1976-96 : le quart de la population de Timor Ă©liminĂ© par les musulmans. AnnĂ©es 1980-90 : massacres de chrĂ©tiens en IndonĂ©sie et dans le sud des Philippines. AnnĂ©es 1990 : meurtres d’étrangers, touristes ou rĂ©sidents, en AlgĂ©rie, en Egypte, etc. 1990 et annĂ©es suivantes : pogroms des Chinois, christianisĂ©s pour la plupart d’entre eux, d’IndonĂ©sie. Etc. etc. etc.
Une fois les faits Ă©tablis, alors, on peut les rapporter au « Manifeste Â», Ă  « Mein Kampf Â», au « Coran Â», pour isoler ce qui, dans ces textes fondateurs, incite les croyants Ă  tuer ceux qui ne partagent pas leur foi. Le « Manifeste du Parti communiste Â», texte sacrĂ© du marxisme, et autres « Corans Â» du marxisme justifient l’extermination des classes nuisibles. « Mein Kampf Â», texte fondateur des nazis, affirme la supĂ©rioritĂ© fantasmĂ©e d’un peuple. Le « Coran Â» est explicite. Il affirme la supĂ©rioritĂ© de la race Ă©lue des vrais croyants, lesquels, au nom de cette supĂ©rioritĂ©, sont incitĂ©s Ă  tuer, Ă  Ă©gorger, Ă  assassiner, Ă  brutaliser les « infidĂšles Â», Ă  piller leurs biens, Ă  leur faire payer la « jiziya Â». Les musulmans dĂ©clarent: “Il y a, dans ce Livre, 123 versets qui appellent Ă  tuer et Ă  faire la guerre”, le plus cĂ©lĂšbre Ă©tant “Tuez les infidĂšles partout oĂč vous les trouverez”.

2. La civilisation islamique

blue-Mosque Istanbul

Les musulmans et leurs affidĂ©s nous rebattent les oreilles des beautĂ©s de l’architecture islamique, des apports sociaux et intellectuels de l’islam Ă  l’occident ou de la grandeur de la civilisation dont l’islam a Ă©tĂ© ou aurait Ă©tĂ© le moteur, etc. Le Programme des Nations Unies pour le DĂ©veloppement (PNUD) a publiĂ© au Caire en 2002 un rapport “sur le dĂ©veloppement humain dans le monde arabe” rĂ©digĂ© par des experts arabes. Dans les pays arabes (280 millions d’habitants rĂ©partis dans 22 pays), plus 50% des femmes sont analphabĂštes. La proportion est moindre chez les hommes, mais elle est supĂ©rieure Ă  ce que l’on observe dans les autres pays du monde. La production de biens et de servicesy est quasiment nulle. 330 livres seulement y ont Ă©tĂ© traduits en un an, soit trois fois moins que la seule GrĂšce. “En mille ans, les arabes ont traduit moins de livres que les Espagnols en une seule annĂ©e”. Et ces analphabĂštes fiers de leur ignorance volontaire auraient crĂ©Ă© une « civilisation Â» ! Soyons sĂ©rieux. Les habitants de la pĂ©ninsule arabique d’oĂč l’islam s’est propagĂ© par la violence Ă©taient des nomades analphabĂštes regroupĂ©s en tribus vivant de razzia. La « gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e Â» a expliquĂ© pendant des siĂšcles l’apparition de la vie jusqu’à ce que Pasteur nous en guĂ©risse. En matiĂšre de civilisation, c’est-Ă -dire de textes ou de lois Ă  portĂ©e universelle, de morales, d’institutions que les hommes ont Ă©tablies, de monuments qu’ils ont bĂątis et autres faits tangibles de civilisation, les affidĂ©s de l’islam veulent encore tout expliquer par la « gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e Â». Personne n’a jamais appris les mathĂ©matiques, l’algĂšbre, les principes de l’architecture monumentale, la philosophie, la mĂ©decine d’un coup de baguette magique. Il faut du temps pour crĂ©er cela. Les analphabĂštes vivant de razzias ne civilisent pas d’un coup des peuples entiers. C’est cette « farce Â» que l’on nous sert dans le « fast food Â» de la civilisation islamique.
Au Proche Orient, en Irak (l’ancienne MĂ©sopotamie), en Syrie, en Palestine (dans le Croissant fertile de nos vieux livres d’histoire), en Egypte, a existĂ© une civilisation brillante, mais elle ne fut pas islamique. MĂȘme inspirĂ©s par Allah, les arabes du dĂ©sert n’auraient rien crĂ©Ă©, s’ils ne s’étaient pas emparĂ©s par la force d’immenses territoires dans lesquels s’était Ă©panouie la trĂšs brillante civilisation des Byzantins, des premiers chrĂ©tiens, des Assyriens (qui ne sont pas arabes et n’étaient pas musulmans), des anciens Egyptiens. Les arabes ont plaquĂ© l’adjectif « islamique Â» sur ce qu’ils ont accaparĂ© et en partie pillĂ© et que d’autres avaient crĂ©Ă©. Ils ont fait travailler Ă  leur seule gloire les architectes, les savants, les philosophes, les mĂ©decins de Byzance, de Damas, d’Alexandrie,de Babylone, de ThĂšbes. L’algĂšbre, le calcul, les mathĂ©matiques, l’astronomie sont la crĂ©ation des Assyriens, les chiffres dits « arabes Â», dont le zĂ©ro, des Hindous, la gĂ©omĂ©trie et l’architecture des Egyptiens et des Grecs, la science des Grecs et des Byzantins. D’ailleurs, cinq ou six siĂšcles de pillage, de table rase, de destructions opĂ©rĂ©s par l’islam ont dĂ©truit ces civilisations et rendu le Proche Orient dĂ©vastĂ©, aussi misĂ©reux que la pĂ©ninsule arabique des VIIe-VIIIe siĂšcles, d’oĂč les arabes islamisĂ©s sont partis Ă  la conquĂȘte du monde. Si les armĂ©es nationales socialistes n’avaient pas Ă©tĂ© dĂ©faites en 1945 et qu’elles eussent maintenu leur fĂ©roce domination sur l’Europe, nos lointains descendants auraient Ă©voquĂ© en l’an 3000 la brillante « civilisation nazie Â», dans laquelle ils auraient englobĂ© le ChĂąteau de Versailles, la Tour Eiffel, Racine, Hugo, le cinĂ©ma, Diderot, l’esprit des LumiĂšres, Pasteur, l’automobile et la dĂ©couverte de la radioactivitĂ©.
« Islamique Â» est impropre pour qualifier les apports du Proche Orient Ă  l’histoire de l’humanitĂ©. Il en va de mĂȘme de « civilisation Â». Pour que « civilisation islamique Â» soit valide, une condition est nĂ©cessaire: que l’islam se pense comme une civilisation. Or ce n’est pas le cas.
La civilisation s’oppose Ă  la forĂȘt, oĂč vivent les sauvages et au dĂ©sert, oĂč errent les nomades. C’est un processus qui consiste Ă  rendre urbain un rustre ou un nomade. La civilisation n’est pas un Ă©tat, c’est une transformation. Elle suppose un terme distinct du dĂ©but, des changements, des mutations. La civilisation est une: le mot ne devrait s’employer qu’au singulier. De fait, la thĂšse de Huntington sur les conflits de civilisations n’a pas de sens. En revanche, il y a un refus de la civilisation, c’est-Ă -dire la volontĂ© affichĂ©e par des hommes de ne pas ĂȘtre affectĂ©s par ce processus. C’est leur droit.
Il en est ainsi de l’islam. L’islam vit un moment historique qui n’a rien en commun avec le nĂŽtre. Nous sommes en 2003, l’islam en l’an 1420 et quelques. Le comput ne mesure pas que le temps. C’est aussi une histoire, qui a un dĂ©but et une « fin Â». Pour nous, l’homme est la fin ultime de nos actes, que nous soyons chrĂ©tiens, humanistes, mĂ©crĂ©ants, libĂ©raux. De la civilisation, l’homme est le seul acteur, maĂźtre de son destin et de la nature, qu’il façonne en fonction de ses besoins. En islam, l’homme n’est rien. N’existent que les membres de l’« oumma Â», ensemble englobant qui abolit les destinĂ©es individuelles et l’histoire, et que couronne « Allah Â» ou, si nous traduisons ce mot en français, non pas “dieu”, mais “le-lui” ou “il-lui”, celui qui est Ă  l’origine de tout, le principe dont tout relĂšve, le dĂ©but et la fin. Ce qui ne relĂšve pas d’Allah n’est pas ou, si par hasard ça existe encore, c’est condamnĂ© Ă  disparaĂźtre. Le processus de civilisation est un progrĂšs. DĂ©muni de tout, l’homme apprend Ă  trouver sa subsistance dans la nature ou Ă  crĂ©er cette subsistance, Ă  fabriquer des biens qui satisfont peu Ă  peu ses besoins. En islam, cette histoire est un conte Ă  dormir debout. Les membres de l’« oumma Â» se soumettent aux volontĂ©s d’Allah. En islam, l’homme est « prosternans Â». Il heurte la terre de son front, reconnaissant qu’il n’est rien et que “le-lui” est tout. En 1989, Francis Fukuyama a prĂ©dit la fin de l’histoire, parce que deux ou trois pays renonçaient au communisme. Vue d’islam, cette prĂ©diction est loufoque. Depuis la nuit de la (prĂ©tendue) rĂ©vĂ©lation, « leilet el qadr Â» du 27 ramadan, l’histoire n’a plus de raison d’ĂȘtre. Il n’y a plus qu’Allah, dont seule l’islamisation forcĂ©e et forcenĂ©e du monde rĂ©alisera les volontĂ©s. En islam, la civilisation n’existe plus.
C’est entre Bagdad, Damas, Le Caire qu’ont Ă©tĂ© inventĂ©s chez les Assyriens, puis en Egypte, les villes, l’Etat, l’écriture, le monothĂ©isme, aprĂšs l’agriculture et l’élevage qui ont libĂ©rĂ© les hommes des alĂ©as de la cueillette et de la chasse et les ont sĂ©dentarisĂ©s. Ville, Etat, Ă©criture, monothĂ©isme, c’est ce que nous, EuropĂ©ens, nous sommes. Cette histoire a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e Ă  notre histoire. De ces hommes, nous avons fait nos ancĂȘtres, non de sang, mais de culture, parce qu’ils nous ont appris le processus de civilisation. Ce que nous percevons comme la civilisation, parce que nous sommes ce que nous sommes, en islam, il n’y a que le triomphe inachevĂ© de l’islam, que beaucoup poursuivent jusqu’à la Parousie, c’est-Ă -dire jusqu'Ă  l’islamisation du monde.

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