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jeudi 31 octobre 2002


De l'écrire ci dessous m'a rappelé la délectation que j'ai pu ressentir le jour où j'ai appris les mots 'trivial' et 'prosaïque'.

Elle qui m'a traité de salaud parce que, parce que et parce que. L'explication fût brève et cinglante, en trois étapes. Je ne pouvais en contredire aucune, bien que toutes me semblaient particulièrement triviales. J'avais mal à la tête, mais je m'en tirais honorablement dans un silence vaguement hautain.
Après elle est partie.
Après j'ai pleuré.

Pas là ce soir. Pas là demain soir. Pas là samedi soir. Pas là dimanche soir.
Certainement pas là les jours suivants.
Il va falloir réapprendre à vivre le lit vide.

mardi 29 octobre 2002


Impossible de décrire cette cour, sans verdure, local à poubelle en plain air, sans lumière, juste des murs, une caisse de résonnance, du bruit, des voitures qui passent pas très loin, une sirène me réveille, pas d'ouvertures sur l'autre face de l'édifice, je reste dans le sombre, le quasi vide, le tordu, ma chambre ressemble à un tableau de Picasso période cubiste tellement je ne peux rien poser sur la table, tout roule glisse à en tomber par terre, et ce mal de mer la nuit quand le visage n'est pas au niveau de pieds, je n'en dors plus je suis fatigué.

Ma nouvelle cabane du centre ville en banlieue au loin, moins loins pourtant, plus d'autoroute le matin, juste le RER qui avance un peu moins vite et plus rapidement, les gens qui sont là qui ne regardent pas qui gardent le silence, cette odeur de sueur qui se mélange à celle de mon café du matin, on garde le silence dans le train monsieur, qui ne disent rien, et surtout pas pardon quand ils vous écrabouillent le pied vous bousculent le corps, j'aime pas le RER je préfère la voiture j'y suis plus seul, en compagnie de ma radio, mais j'aime pas les embouteillages je préfère le train.

mercredi 23 octobre 2002


Les frères Karamazov, de Dostoievski

Au passage, à l'occasion, Romain Gary, Clair de Femme. Lucide, délicat et tendre. Et beau, ce qui est rare.

Je me souviens L., en maternelle, avec qui je devais alors me marier.
Je me souviens L., plus tard, dont j'étais scrètement amoureux, et qui acceptait de me donner la main, malgré mes verrues d'alors.
Je me souviens L., dont j'écrivais le nom à la craie sur le mur près de mon lit pour dormir avec elle.
Je me souviens L., avec qui je devais devenir écrivain bien sûr, je me rappelle bien.
Je me souviens L., avec qui se fût si laborieux au début, elle si patiente, et si amoureuse certainement.
Je me souviens L., un peu folle et ses jambes qui me rendaient fou.
Je me souviens L., et ses seins magnifiques qu'elle portait comme si de rien n'était.
Je me souviens L., qui changeait d'amant comme moi de chemise, et moi, jamais.
Je me souviens L., mais pas de son prénom, toutes ces bouteilles vides, puis la nuit pas grand chose de la tendresse c'est déjà beaucoup, et notre gène au matin.

Note : J'aurais quand même pu en profiter pour en faire une acrostiche...tout se perd, bonne mère...

Gisèle-n'a-qu'un-oeil n'a qu'un oeil. Elle a aussi un sourire édenté. Tous les soir, elle vient boire son demi de bière au bar tabac du coin de la rue.
Gisèle-n'a-qu'un-oeil est amoureuse de Dominique.

mardi 22 octobre 2002


Je pense à lui, qui a pensé la Mondialisation heureuse, qui a écrit une biographie de Spinoza, à cause de laquelle, il a été accusé de plagiat, vu qu'il avait en partie recopié une autre biographie, dont un passage complètement inventé. Lui est considéré par moult journaleux comme étant un grand intellectuel de notre temps, et on continue à lui demander son avis sur tout, comme si...

Je pense à lui qui a été successivement adorateur de Mao et de J2-4-6-8M, qui n'a de plus grand adorateur de lui même que lui même. Lui qui est considéré comme un grand écrivain par quelques journaleux, et que parfois on interroge sur quelque grand sujet de société et politique, comme si...

Je pense aux sondeurs, gouroux de bas étages qui ont mainte fois démontré leur indigence et leur incompétence, et que quasiment tous les journaleux continuent à interroger, et commenter leurs oracles, comme si...

J'ai jeté ma télévision à la poubelle hier, comme si...

J'ai envie de contacts. De tendresse un peu pornographique. De la tenir dans mes bras. De sentir sa peau.

jeudi 17 octobre 2002


A quoi tu penses quand tu ne penses pas à moi ?
Pourquoi quand je pense à toi j'attend comme ça ?

A quoi tu penses quand tu me fais attendre comme ça ?
Pourquoi quand tu m'as pas dis que tu venais, tu viens pas ?

A qui tu penses quand tu n'es pas là ?
Pourquoi quand tu t'en vas tu restes pas ?

A qui tu penses quand tu penses à lui ?
Pourquoi t'es pas là ?

...

Je me love dans tes bras
Et je n'aimerai que toi
A la longue
Je t'aime et dans mes bras
Toi si tu ne love que moi
On prolonge

mercredi 16 octobre 2002


Hier soir, j'ai lu Je l'aimais de Anna Gavalda.
Avant, j'avait lu Je voudrais que quelqu'un m'attende quelquepart de la même auteur, que j'avais acheté à cause du titre, comme tout le monde, on en est tous là, enfin presque, bref, je me comprend.

Ce genre de livre, c'est un peu comme un film, on commence vers 20h30, on
fini vers 22h30, on a payé 50 francs, on est (presque) dans le noir pendant la scéance, et on va se coucher après en se disant qu'on a passé un bon moment.

En même temps ça va pas révolutionner l'histoire de la littérature.

Mais j'aime bien ses titres.

Parce que c'est inévitable.

mardi 15 octobre 2002


De plus en plus, je n'arrive pas à finir les livres que je commence. Je m'arrête à 50, 20 pages de la fin. Le dernier chapitre m'échappe, plus aucun désir d'en connaître la fin. Comme ça, celle ci peut rester ouverte un fois le livre fermé, enfin, j'imagine que c'est un truc comme ça.

Tous les livres que j'ai cité ici, je ne les ai pas fini. J'ai l'impression en lisant que la fin qui se dessine sera forcément décevante, et comme j'ai envie de rester sur un bon souvenir, sur une bonne idée de ce que je suis en train de lire, j'arrête.

- FIN -

lundi 14 octobre 2002


Il ne sait pas très bien quelle différence il fait entre belle, jolie et charmante. Pourtant il est tout à fait certain d'en faire une.

Celle avec qui il devait devenir écrivain, il aurait pu la recroiser. Il en a eu l'occasion, et puis il a hésité. Et puis non.

Il a eu trop peur qu'ils n'aient plus rien à se dire, eux qui s'étaient tant dit...

mardi 8 octobre 2002


En cours :
Dolce Agonia de Nancy Huston.

La maison des feuilles, est un livre assez étrange. Vous vous en rendez compte dès que vous l'avez en main, à cause de son format assez inhabiituel, et de son aspect assez déroutant au feuilletage.
C'est une sorte de mille feuille, Les histoires sont enchevêtrées, la mise en page est assez exeptionnelle, déroutante.

Sinon, c'est l'histoire d'un mec qui raconte son histoire et l'histoire d'un mec qui raconte l'histoire d'un film qui doit être autobiographique du point de vue du cinéaste. Le centre du film, donc du livre dans le livre donc du livre donc du livre, c'est une maison quelque peu déroutante.

De toute façon, j'ai jamais su raconter un livre, et celui-ci est particulièrement retord au résumé. Mais c'est vraiment à essayer.

Ce mois d'octobre, un gars a tiré au pif dans un bar, parce que ses occupants étaient pas blanc comme il faut.
Ce mois d'octobre, un gars a poignardé et failli tuer le maire de Paris, parce que il était pas hétéro comme il faut.
Ce mois d'octobre, un gars a brulé une gamine qui l'avait largué, parce que elle n'était pas amoureuse comme il faut.
Ce mois d'octobre, un gars a littéralement égorgé une rhumatologue, je ne sais pas pourquoi au moment où j'écris, mais elle ne devait pas être un truc comme il faut.

Ca n'a aucun sens d'écrire tout ça ici, comme ça, d'un bloc. Mais tout ceci est vrai.

Je n'y comprend rien.

C'est juste pour m'en souvenir dans deux, trois dix ans, quand je relirais tout ça.

Je prend ma feuille, blanche.
Je prend un stylo, je ne sais pas encore ce que je vais écrire. Je ne sais jamais à l'avance.

Les mots arrivent, les associations, les idées, les phrases avancent, les pages se remplissent.

A cause de cette ignorance de ce qui va arriver, trop souvent je crois que je n'ai rien à écrire.

lundi 7 octobre 2002


Tout ce bitume, ces camions, ces voitures, ces motos, ces échangeurs, cet asphalte, ces panneaux, ces poteaux, ces lampadaires, ces ponts. Matin et soir, jusqu'à l'écoeurement.
Ces ralentissements, ce trafic fluide, ces accidents, ces voitures pulvérisées, et ce temps perdu.

Sur la route, cette perte de relief, cette perte de sens. Je suis énervé, quand un accident a lieu sur ma route, à cause du temps perdu. Je n'ai même pas une pensée pour celle qui est restée emprisonnée dans sa tôle entre asphalte et ciel.

Lamentable.

vendredi 4 octobre 2002


Hier, je me suis trouvé un cheveu blanc.

Je ne sais pas quoi en penser.

mercredi 2 octobre 2002


Dimanche soir, impossible de vous endormir avant deux heures du matin, tellement vous vous êtes levé tard. A six heures, votre réveil sonne. Vous trouvez déjà la journée trop longue. Heureusement, les embouteillages permettent de se réveiller en douceur, tranquillement, sans trop de risques. Vous buvez approximativement deux litres de café dans la journée, pour que la pupille de vos yeux puisse garder un accès à la lumière.

Le lundi soir, le café que tu a ingéré pendant toute la journée commence enfin à faire son effet, sauf que tu trouves que ce n'est plus du tout le moment. Du coup ça t'énerve, et tu trouves la nuit encore plus longue que le jour qui l'a précédé. Tu regardes défiler toutes les heures sur ton réveil, une par une.

Vers 3 heures, tu n'en peux plus, tu abandonnes l'idée de dormir, et tu reprend le livre que tu a fermé trois heures plus tôt. Vers 6 heures, ton réveil sonne. Tu est fatigué rien qu'à l'idée que le soleil va se lever et toi avec lui. Maintenant tu dormirais bien, mais c'est trop tard. De toute façon tu ne sais déjà plus très bien qui tu es à ce moment là. Tu ne sais toujours pas.

Le voyage de Celine

Je suis en train de lire la maison des feuilles de Mark Z. Danielewski.

Aucun rapport entre les deux.

Cachez ce sein que je ne saurais voir..
Cachez ce vin que je ne saurais boire..
Cachez ce saint que je ne saurais croire..