Ket, ex-batteur de Yog Sothots
Par EvilSnef

À l'époque du tape trading, une cassette qu'on m'avait envoyé à passé haut la main tous les tests de contrôle de qualité; je l'ai tellement écouté qu'elle aurait bien pû se désintégrer dès son premier mois en ma possession! Elle contenait les démos de trois des meilleurs bands "Made in Québec City" à porter l'étiquette speed-metal, soit: ALAZIF, SOOTHSAYER et... YOG SOTHOTS! (R.I.P. 1982-1991) Ket, le batteur de cette dernière formation, a accepté de fouiller dans la fosse commune pour inhumer quelques-uns de ses souvenirs encore odorants...
EvilSnef: À quel âge ton intérêt pour la musique s'est-il manifesté?

Ket: Vers l'âge de 12 ans, mon frère prenait des cours de guitare; je prenais sa guitare et la "tournait de bord" pour m'en servir comme un tam-tam.

ES: Quel est le premier album que tu ais acheté?

Ket: Je crois que c'était le LP "Jump in fire" de Metallica. J'écoutais plutôt les disques de mon grand frère.

ES: Qu'écoutais-tu, adolescent?

Ket: GENESIS, YES, ensuite OZZY. Puis IRON MAIDEN, MOTLEY CRUE, pour finir avec VENOM, SLAYER et tout ce qui était speed-metal.

ES: Quelles fûrent tes premières expérences musicales?

Ket: Dans le sous-sol de mes parents, avec mon cousin qui jouait de la guitare. Notre premier morceau: "Les portes du pénitentencier"...

ES: YOG SOTHOTS est le nom d'un démon dans les livres de H.P Lovecraft; étiez-vous de grands fans de cet auteur?

Ket: Pas du tout. Ce nom est une sugesstion de Away, le drummer de VOÏVOD.

ES: Quelle était votre relation avec les gars de VOÏVOD?

Ket: Une relation amicale. Razz Evil, notre premier chanteur, avait rencontré Snake qui faisait du pouce en avant de chez lui sur l'autoroute 175. Un salut, une bière un joint et voilà, nous avons gardé le contact pendant plusieurs années.

ES: À ton avis, comment les autres musiciens de la scène percevaient VOÏVOD à l'époque? Comme un band très avant-gardiste ou seulement chanceux d'avoir décroché un contrat parce qu'ils étaient les premiers sur le marché?

Ket: On les voyaient comme des gars qui avait tenté leurs chances avec leur propre son et cela fonctionnait assez bien. Si c'était possible pour eux pourquoi pas pour nous?

ES: Quels sont les premiers shows underground dont tu te rapelles qui ont eu lieu à Québec?

Ket: MERCIFUL FATE au "Bar Univers" sur la 1er Avenue; SLAYER et VENOM à la salle Albert-Rousseau...

ES: Est-ce qu'il y avait beaucoup de groupe métal dans cette ville quand YOG SOTHOTS s'est formé?

Ket: Je ne sais pas... Nous étions une gang de chum a jouer dans le sous-sol de mes parents, à Notre Dames des Laurentides. Problablement qu'il y en avait d'autre ailleurs. Cependant, quand Razz Evil avait son émission de radio à CKRL, le vendredi soir de minuit à 3 hrs A.M., la réponse était très forte. On savait qu'il y avait des amateurs de cette musique à Québec.

ES: Le PCP (mescaline) semble être un fleau depuis toujours dans la région de Québec. As-tu été toi-même témoin des ravages que ce poison peut faire?

Ket: Trop souvent, j'ai vue du monde se détruire avec cette merde. Nous avons déjà eu un guitariste très talentueux - je tairai le nom - qui ne vivait que pour son buzz de mess. Il n'a pas fait lontemps avec nous. Je serais curieux de savoir ce qu'il est devenu... De notre coté on avait des problèmes, mais pas celui là.

ES: Avec quels moyens avie-vous produit votre démo?

Ket: Avec les moyen du bord. C'était un petit studio dans la côte d'Abraham, qui n'était pas habitué à ce genre de musique. Et nous on était totalement ignorant dans ce domaine. Ça donné ce que ça donné.

ES: Et combien d'exemplaires ont été distribués?

Ket: Pas d'idée. On trippait à faire des shows et à pratiquer au local. On ne tenait pas d'inventaire. Une chose était sûr, on était tout le temps cassé, mais ben heureux de monter un band et d'être des YOG.

ES: Avez-vous reçu beaucoup de réactions de l'extérieur du pays?

Ket: Les réactions ont toujours été bonne. Les critiques nous classaient comme un style unique, ce qui était très encourageant.

ES: Votre logo quasi-ilisible a été précurseur de cette habitude qu'on repris, quelques années plus tard, les premiers groupes death et black metal. Dans quelle catégories vous identifiez-vous à l'époque?

Ket: Le logo est une idées de Kashmir. Pour notre part on se classait comme un band de speed-métal, mais nous n'avions pas de problème à se faire classer death/black etc.

ES: Vous aviez tous des surnoms; avaient-il une signification particulière pour vous?

Ket: Pas vraiment, à part celui de Kashmir, à cause de ses cheveux blond quasi platine et les lignes blanches marbrées que l'on retrouvaient dans la drogue du même nom.

ES: Quels sont les bands du Québec que tu aimais le plus à l'époque?

Ket: ES: Pas vraiment de préférence. Cependant, je me rappelle les bons trips que nous avons eu au local "Musiquébec" à St-Malo, sur la rue Borne. Trois étages de local, avec plein de gens qui trippent à faire de la musique. C'était vraiment une belle place. Pour notre part, je pense que nous avions la réputation d'être un band un peu anti-social.

ES: D'après toi, quel est le groupe de votre région qui a obtenu le plus de succès?

Ket: Ça dépend la définition du mot succès. Si succès égale "argent", aucun n'en a eu... Si le mot succès égale apparaitre aujourd'hui sur ObituariesQc, alors on est plusieurs a en avoir eu. Je me rappelle du groupe métal OUTBREAK, qui avait fait plusieurs salle et bar à Québec

ES: Qu'est-ce qui a mit fin au groupe?

Ket: Nous avons perdu un des membres pendant presque un an; pensez à "Jail Break" de AC/DC... Pendant ce temps, le reste du band travaillait plus que l'on pratiquait. Ensuite on a prit plaisir à avoir un paye à tout les jeudis. Tu sais, le cash, c'est comme une drogue; quand tu y a gouté, tu en veux plus. On s'est réunis, après le "Jail Break", et on s'est dit: "On fait de la musique à temps plein, ou pas pentoute." Le cash a gagné, pis ca été la fin du band.

ES: Quels sont les meilleurs et les pires souvenirs que tu gardes de YOG SOTHOTS? As-tu des anecdotes à partager avec nos lecteurs?

Ket: Une fois, on avait été joué à "La Gare" à Alma. On ne savait pas où coucher, et un gars nous a dit "Venez chez nous", sans avertir sa blonde. Pauvre gars, le lendemain matin, sa blonde lui a donné une volée, la porte de la chambre fermé, pendant que le reste du band dégrisait dans la cuisine...

À la polyvalente de Donacona, on avait un gars en charge du "solo spot", tu sais le spot qui suit le chanteur ou un autre membre du band. En plein milieu du show, plus de "solo spot". Après le show on n'a demandé au gars en charge ce qui c'était passé, il nous a répondu qu'il était en train de baiser. Est-ce qu'il y a une demoiselle qui se reconnaît? Une autre fois, lorque nous avons fait la première partie de VOIVOD à la salle "Wilbrod Bhérer", j'ai signé un autographe sur le sein d'une jolie demoiselle...

Lors d'un show en plein air lors du rassemblement des "Maisons des Jeunes du Québec" à St-Hypolite, le frère à Kashmir était en charge de la machine à boucane. Je jouais torse nu et au moment de commencer mon solo, il enligne la machine sur moi et la met en marche. L'huile n'était pas assez chaude pour sortir en fumée et j'ai été arrosé d'huile chaude partout sur le dos. J'en ai été quitte pour quelque cloche d'eau...

Mais le meilleur souvenir, c'est d'avoir fait des shows, en particulier celui fait avec AGGRESSION et SOOTHSAYER au 1515 d'Estimauville. Tu sais, quand les lumières s'éteignent et que tu entends la foule crier, l'adrénaline est au maximun. On se regarde du coin de l'oeil, 4 coups de baguette, tac tac tac tac, pis le show commence. Je pense que rien ne pourras remplacer le feeling magique de faire de la scène.

Pour ma part, le plus mauvais souvenir c'est le "Jail Break" qui fût le point de non-retour pour les YOG.

ES: As-tu joué dans d'autres bands par la suite?

Ket: Non. Un petit "jam session" à gauche à droite, et de temps en temps, un solo de lavabo ou de cruche d'eau Boichatel. Tu sais, le plaisir d'être drummer, c'est qu'il y a toujours quelque chose pour taper dessus.

ES: Votre bassiste est décédé de façon assez atroce, il y a quelques années. Est-ce encore trop délicat de te demander dans quelles circonstances il a été prit dans ce feu?

Ket: C'est toujours plate de penser aux morts, surtout lorsqu'ils partent trop vite ou trop jeune. Beast travaillait dans le Parc des Laurentides, à la hauteur de l'Étape et le feu a pris durant son sommeil. Il parait qu'il dormait et n'a rien senti. Pour la cause de l'incendie, on parle d'une surcharge électrique à l'extérieur du bâtiment, mais je ne suis pas sûr des détails. Salut Beast!

ES: Est-ce que les ex-membres de YOG SOTHOTS ont joué dans d'autres bands?

Ket: Non, ce fût la fin pour tout le monde. J'ai encore mon drums; un jour, peut-être à ma pension, je vais me ramasser une gang de vieux fous à l'hospice et je vais peut-être essayer de réaliser mon rêve à nouveau! Le "OLD STICK BAND" serait un beau nom? En attendant, je fais mes paiements, pis je roule avec mon Harley le plus souvent possible.

ES: Qu'écoutes-tu en 2005?

Ket: C'est pas mal varié, mais pas de "boum boum"! GODSMACK, DISTURBED, AC/DC, du bon vieux METALLICA et SLAYER, bien entendu. J'ai encore "Master of Puppet" dans mon carrousel et le dernier DVD de SLAYER avec la pluie de sang qui leur coule partout, c'est vraiment bon. Les shows métal sont rares à Québec, mais j'essais de ne pas trop en manquer. Mon dernier show était SLIPKNOT et j'ai été très impressionné.

ES: Gardes-tu une oreille sur la relève?

Ket: Pas vraiment, mais j'aime bien voir des shows de jeunes qui débutent, ça me rappelle le bon vieux temps...

ES: Que penses-tu d'internet pour faire connaître son band?

Ket: Tu sais, quand on n'a fait notre démo, on ne pensait même pas aux CDs, et on faisait tout par courrier. J'imagine que notre avenir aurait pû être différent avec internet. C'est un bon moyen de se faire connaître, même quand on existe plus; ObituariesQc en est la preuve.

ES: Merci de ton temps Ket! Quelque chose à ajouter, un conseil pour la relève?

Ket: Il est important d'aller au bout de ses trips (sauf pour le PCP...) Pour la relève, travaillz fort, pratique, pratique, pratique, pis de la persévérence. Il faut surtout être prêt à payer le prix. En général, le cash vient toujours en dernier avec la musique. Pis si ça marche pas, le fait d'avoir essayé sera votre plus beau souvenir. Aujourd'hui, je regretterais tellement de ne pas avoir essayé d'être un YOG pour la vie.

Je retourne en enfer, travail, taxes, paiements, obligations, etc. Take care!

(ObituariesQc - Octobre 2005)


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