habit, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Pièce
d'habillement, quelle qu'elle soit : vêtement, costume, robe, pagne, lainage. Je l'ai boxé parce qu'il a sali mon habit.
(Copie 3ème, Bingerville, 1981). [.] il
lui payait* ses habits*. Deniel, 1985 : 212. Un habit comme ça, le tailleur connaît *pas faire. (Boy, Abidjan,
1986). [.] j'ai payé* des habits pour les
vieilles femmes de la cour*[.] Deniel, 1991 : 65. Comme il y avait plein d'habits dans l'atelier, j'ai dit aux gens de
venir les prendre. Deniel, 1991 : 68. A
l'accouchement, j'ai payé des habits* pour la femme et le bébé. Deniel,
1991 : 148. Qu'est-ce-que tu vas mettre
comme habit pour la soirée ? (Enseignante, Abidjan, 1992).
COM.: la
fréquence dans l'usage semble plus élevée que celle de "vêtement",
même au singulier où cet emploi est considéré comme vieilli dans les
dictionnaires français usuels.
habitat, n.m. Fréq. (administration), oral, écrit.
1- Ensemble
de logements construits sur le même type, qu'il s'agisse de maisons
individuelles ou d'immeubles à étages. Dans
les habitats, les grillages séparant les habitations sont déchirés* et ne
forment plus qu'un tas de ferraille. ID., 24.12.1972.
COMP.: habitat de cour, habitat évolutif, habitat sauvage,
habitat sommaire, habitat spontané.
2- habitat
de cour, type de logement des quartiers urbains modestes ou populaires,
consistant en concessions* closes contenant une habitation en forme de
quadrilatère, divisée en chambres locatives carrées et indépendantes, donnant
toutes sur une cour intérieure où se trouve généralement l’arrivée d’eau et où
les locataires font la cuisine. V. COUR*, CARRE*. L'habitat de cour construit dans l'illégalité a longtemps dominé mais
"Abobo-la-guerre" a connu d'importantes restructurations. Antoine
/Dubresson / Manou-Savina, 1987 : 123.
3- habitat
évolutif, ensemble de logements situés sur un terrain assez
important et susceptible d'être densifié par l'adjonction de nouveaux bâtiments
ou l'élévation d'étages. L'habitat
évolutif, qui constitue la plus ancienne forme d'habitat adoptée par les
Abidjanais, est ainsi dénommé parce qu'il peut évoluer progressivement par la construction
successive de nouveaux bâtiments au sein de la cour*, ou par la construction de
nouveaux niveaux sur les toitures en terrasse existantes. Antoine /
Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 127.
4- habitat
sauvage, V. HABITAT SPONTANE.
5- habitat
sommaire, V. HABITAT SPONTANE.
6- habitat
spontané, habitat sommaire, habitat sauvage, péj. Sorte de quartier illégal ayant l'apparence d'un bidonville,
à la périphérie d'une ville, en zone non urbanisée, où se regroupent des
habitations construites en matériaux provisoires hétérogènes pour servir d'abri
à des familles souvent nouvellement arrivées en zone urbaine et très démunies. Au
fur et à mesure que se poursuivent les restructurations et que l’espace urbain
s’étend et s’organise, ces quartiers spontanés sont détruits et
réorganisés pour une occupation planifiée légale. V. DEGUERPISSEMENT*.
On casse* beaucoup à Abidjan, presque
trop, et ce n'est pas seulement sous l'attaque sournoise des bulldozers au
petit jour pour rectifier quelque habitat sauvage de la périphérie et des
bas-fonds. David, 1986 : 70. En 1984,
l'important quartier illégal d'habitat sommaire de Gobelé face à la mer a aussi
été détruit et il ne reste plus qu'une faible surface d'habitat précaire à
Koumassi après l'aménagement du canal. Antoine /Dubresson /Manou-Savina,
1987 : 95. Avant de découvrir
Vridi-Canal, j'avais fait des incursions limitées dans les quartiers d'habitat
spontané. A Abidjan, cet habitat comprend deux catégories principales. La
première, composée de logements en matériaux résistants (parpaings et ciment)
disposé autour d'une cour rectangulaire dotée d'un minimum d'équipement
s'apparente aux cours* de Treichville, d'Adjamé ou de quartiers plus récents.
La deuxième regroupe des concentrations plus sommaires de petites maisons ou de
concessions* édifiées en matériaux précaires (panneaux en planches, bois de
caisse) et caractérisés par un sous-équipement plus accentué. Bonnassieux,
1987 : 6. L'habitat spontané concerne
tout habitat illégal, c'est-à-dire localisé hors des lotissements officiels
Ibid. : 127.
SYN.: campement*, , matiti*, poto-poto*, quartier spontané,
quartier en baraques, Sicobois*.
habiter sur, v.tr.ind. V. SUR*. Fréq., oral, écrit, tous milieux sauf
intellectuels. Habiter (+ nom de rue). Elle
habite sur la rue du Commerce. (Chauffeur, Abidjan, 1997).
hadj, n.m. Usuel, (religion), (de l'arabe), oral, écrit,
tous milieux, mélior.
1- Pèlerinage
à La Mecque (cinquième pilier de l'Islam), recommandé à tout bon musulman et
qui permet à celui-ci, à son retour, de porter le titre prestigieux de
El-Hadji* /El Hadj*. J'ai cotisé pour
faire le hadj. Bientôt je pourrai partir à La Mecque. (Commis, Korogho,
1981). Il met de l'argent de côté pour
faire le hadj l'année prochaine. (Fonctionnaire, Abidjan, 1990).
2- hadji,
haji, titre honorifique porté par le musulman qui a accompli le
pélerinage à la Mecque. Les
riches, ceux qui peuvent se permettre d'être hadj rien que pour revenir après
se pavaner devant les autres. A. Koné, 1980 : 95. Je suis allé visiter* le hadj pour qu'il me conseille.
(Universitaire, Abidjan, 1990). J'ai
honte de mon âge et de mon turban de hadj. Tierno Monenembo, 1993 : 153.
3- hadj, V.
EL*-HADJ, EL* HADJI, EL*-HADJA. La
fête d'Aid El Kebir* a été marquée par la grande prière traditionnelle dirigée
par EL Hadj* M. D. de la grande mosquée de Sinfra. FM.,
02/03.10.1982.
hadja,
hadjia, n.f. V.
ADJA*, EL* HADJA. Usuel , (religion), (de l'arabe), oral,
écrit, tous milieux, mélior. Femme musulmane qui a accompli le pèlerinage à
La Mecque, ce qui lui confère le droit de porter le titre prestigieux de
El-Hadja* /El Hadjia*. Ma mère est une
Hadja. Elle a fait le pèlerinage il y a trois ans. (Commerçant, Abidjan,
1984). Fatima, tu verras comment elle
deviendra quand elle sera une hadjia (Secrétaire,
Abidjan, 1992).
haji, n.m. V. HADJ* Parents et amis vont, surtout, se réjouir du retour,
sains et saufs au bercail de ces Haji et Adja* à qui Dieu a permis de réaliser
le cinquième pilier de l'Islam. FM., 28.04.1997.
hallihamdoulilahi, interj. V ALHAMDOULILAHI*.
hamac, n.m. Vieilli, (tradition), oral, écrit. Sorte de
palanquin ou de litière destinée au transport d'une personnalité. Le roi* et les patriarches sont portés dans
des hamacs comme l'exige leur rang. Kindo Bouabi, s.d. : 47. Ne sont pas rois tous les soliveaux portés en hamac
avec des foules par devant et des foules par derrière. Dadié,
1955 : 58. Il se voyait porté en hamac
avec des foules par devant, des foules par derrière, des foules par les côtés. Dadié,
1955 : 153. Je ne suis pas un grand chef*
comme toi pour avoir les honneurs du hamac. Du Prey, 1979 : 87. A la faveur de cette fête* de l'igname, le
roi* descend dans la rivière sacrée pour s'y baigner et les chefs méritants
sont portés dans des hamacs. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 105. A cette époque les Blancs venaient de très
loin à pied. Par la suite, on les a transportés en hamac. FM.,
14/15.04.1984. Les Nazaréens* arrivèrent
: le capitaine en personne, le lieutenant, une douzaine de gradés mulâtres et
noirs et l'interprète, en hamac portés par des prestataires. Kourouma, 1990
: 61. [.] nous vîmes surgir de la
brousse*, dans un hamac porté par quatre gaillards et éventé par trois autres,
un Blanc avec la barbe, la pipe, le casque colonial comme un toubib. Kourouma,
1990 : 67. [.]. Le chef* [.] est
transporté dans un hamac, fait le tour du village avec un important cortège de
danses* traditionnelles. FM., 01/02.12.1990.
COM.: fort utilisé à l'époque coloniale pour le déplacement
des Européens importants, le hamac ne sert plus qu'au transport des chefs lors
des cérémonies traditionnelles.
DER.: hamacaire*.
SYN.: chaise*-hamac, filanzane, tipoy (non
usités localement).
hamacaire, n.m. Vx , (tradition). Nom donné aux
hommes qui portent un hamac*. Enfin, les
hamacaires qui ont terriblement peiné pour transporter mon milicien blessé,
viennent me dire que celui-ci va mourir. Simon, 1973 : 58. C'était
un honneur d'être hamacaire car ça prouvait que tu étais très fort.
(Informateur, Bouaké, 1986).
SYN.: tipoyeur (non usité
localement).
hamalliste,
n.m. Dispon., (religion), (du nom
du marabout Hamallah de Nioro), oral, écrit, vieilli. Musulman,
membre de la secte fondée par le marabout Hamallah de Nioro qui s'opposa aux
forces coloniales et fut exilé et emprisonné à Vals les Bains en France. C'était un chapelet à onze grains, le
chapelet des hamallistes ; il était un disciple du marabout* Hamallah de Nioro.
Kourouma, 1990 : 161. Le dangereux
personnage prêche contre le charlatanisme* et les pouvoirs des Toubabs* et des chefs. Donc un hamalliste : il
nous faut l'expulser. Kourouma, 1990 : 163.
hangar, n.m. Dispon., (nord). V. APATAM*. La réception du mariage aura lieu sous le
hangar de la cour familiale. (Informateur, Korogho, 1982).
hansénien, n.m. ou f., adj. Fréq., (santé), (du nom du médecin norvégien, Hansen, qui découvrit le
bacille de la lèpre), écrit, lettrés.
1- n.m.ou f. Personne atteinte de la lèpre ou maladie de Hansen. Les hanséniens invalides dont les capacités
de travail sont sévèrement diminuées [.]. FM., 15.12.1980.
1- adj. qui est atteint de la lèpre. Le village s'est développé à partir de 1967
avec l'installation de malades hanséniens. FM., 15.10.1980. La chirurgie de la lèpre [.] permettra à de
nombreux malades hanséniens invalides [.]. FM., 07/08.06.1981.
haoussadji,
n.m. Dispon., (du nom d'ethnie
"Haoussa" et du mandenkan "eau") oral, fam. Boisson
rafraîchissante préparée et vendue par les Haoussa. Nous nous offrons donc un haoussadji sur le trottoir de la rue
Booker-Washington. Tierno
Monenembo, 1993 : 24.
haratou, [aratu], n.m. Spéc.,
(flore). Arbre de moyenne dimension de la famille des
Caesalpiniacées. Localement on distingue l'haratou (Crudia senegalensis
Planch. et l'haratou des lagunes (Crudia Klainei Pierre ex De Wild)
uniquement présent au bord de la lagune. Aubreville, 1959, I : 312-318.
SYN.: akotrosé (ébrié).
hareng, n.m. Spéc., (faune). Nom donné à
plusieurs espèces locales de poissons.
1- hareng
de lagune, V. AOUBE*. (Ethmalosa dorsalis = E. fimbriata
Bowdich). Poisson côtier de la fam. des Clupeidae dont les jeunes vivent en
lagune où ils sont surtout pêchés. Aldrin / Noyer /Brégéat, 1972 : 18. Seret
/Opic, 1981 : 98.
SYN.: aoubé*, ethmalose*, ayouwo (ébrié), éhoubé (nzéma).
2- hareng gros yeux, n.m. (Harengula rouxi). Sorte de
petit hareng de la fam. des Clupeidae qui possède de très gros yeux
proéminents. Aldrin /Noyer /Brégeéat, 1972 : 19.
3- hareng
tropical, (Sardinella eba Valenciennes = sardinella maderensis
Lowe). Poisson pélagique côtier, de la fam. des Clupeidae. Son aspect général
rappelle le vrai hareng des mers nordiques. Sa chair est une des plus
appréciées, surtout après fumage. Aldrin /Noyer
/Bregeat, 1972 : 20. Seret /Opic, 1981 : 94.
SYN.: sardinelle*, agouwa (ébrié),
djandjerema (nzéma), gran (alladian).
haricot, n.m. Spéc. (flore).
1- (Phaseolus
spec.). Terme généralement employé au singulier comme collectif non-comptable
pour désigner les graines comestibles de diverses espèces de haricots. Ici on mange du haricot et du riz.
(Informateur, Soubré, 1980). Elle cuit du
haricot pour ce soir. (Etudiante, Abidjan, 1992).
COMP.: haricot ailé, haricot du Kissi, haricot-kilomètre,
haricot niébé, haricot sauce.
2- haricot
ailé, (1ère attest.: 1980),
variété de haricot, originaire de Papouasie, cultivée en billons et dont la
culture a été lancée récemment. Nouveau
venu dans les cultures vivrières, le haricot ailé, mieux que le soja [.]. FM.,
26. 04.1980. Le haricot ailé est une
nouvelle légumineuse qui entre désormais dans l'alimentation des Ivoiriens.
FM., 18.06.1980. On fonde de
grands espoirs sur le soja, sur le haricot ailé déjà acclimaté au pays.
David, 1986 : 65.
3- haricot
du Kissi, vx. (Phaseolus lunatus Linn.). Sorte de
haricot africain. Roberty, 1954 : 234.
SYN.: pois* du Cap (pour les
commerçants).
4-
haricot-kilomètre, (Dolichos sinensis Linn.). Sorte de haricot introduit
et communément cultivé, à très longue gousse consommée comme haricot vert. Roberty, 1954 : 233.
SYN.: chowlee.
5- haricot
niébé, V. NIEBE*. On découvre en
même temps [.] les vertus fondamentales du riz, du manioc*, de l'igname*, du
maïs*, de la banane* plantain, des agrumes, du mil* et du sorgho*, de
l'arachide* de bouche et de toutes les plantes maraîchères : gombo*, tomate,
poivron, concombre, haricot niébé, aubergine*. David, 1986 : 65.
6- haricot
pistache, V. POIS* BAMBARA, VOANDZOU*.
7- haricot
rouge, variété de haricot assez fréquemment cultivé. Sur l'initiative du député, 35 hectares de
cocotiers* et 15 hectares de cultures vivrières (bananes-* plantains, igname*,
haricot rouge, maïs, manioc*[.]. FM., 05/06.01.1980.
8-
haricot-sauce, nom donné généralement aux haricots à écosser dont on
consomme les graines, par opposition aux variétés de haricots dont on consomme
les gousses (haricots verts). Le
haricot-sauce est cultivé en saison sèche*. (Moniteur d'agriculture,
Abidjan, 1990).
3- haricot
des plages, (Canavalia
rosea DC). Plante papilionacée des côtes sablonneuses. [.] le haricot des plages [.] aux petites grappes violacées et dont
les gousses épaisses rappellent celle de la fève. Marché-Marchad, 1965 :
48.
harmattan,
harmattant,
[armatS],
n.m. Usuel, (du fanti, l. du Ghana, haramata : "vent d'est"
selon R. Mauny), oral, écrit, tous milieux.
1-
Sorte d'alizé continental, vent chaud et sec qui souffle du nord-est, charriant
de la brume et du sable. Sur la côte, ce vent est parfois assez frais. Avec
l'harmattan, vent frais mais sec, engendrant dans son sillage un épais
brouillard qui réduit la visibilité mais aussi des nuages de poussière qui
emplissent l'atmosphère et s'en font maîtres, la vitesse du vent qui souffle
en permanence s'est accrue. FM., 26.12.1980. Le paysage reste si dégagé [.] que l'harmattan, chaud vent desséchant
du nord, peut y galoper de toute son ampleur. Conte, 1981 : 25. Mais
à Yamoussoukro il faisait plus frais que sur la côte et ce brouillard annonçait
l'harmattan, le vent chargé de sable qui descendait en cette saison du Sahara. Naipaul,
1984 : 173. C'était pendant la saison sèche,
l'harmattan soufflait, faisant grelotter même les Européens [.]. J.
Guenaman Colbert, 1985 : 43. L'harmattan,
vent chaud de l'est et du nord-est, aggrava au centuple les méfaits des brûlis
traditionnels. David, 1986 : 62. [.]
je savais où récolter le vert quand tout a jauni et séché sous l'harmattan
[.]. Kourouma, 1990 : 75. La ville s'essoufle/
d'harmattan /Sec et impitoyable. V. Tadjo, 1992 : 35.
2-
Période de l'année caractérisée par la présence de
ce vent (en général de la fin novembre au mois de janvier). C'est une saison
(relativement) froide et très sèche, très marquée dans le nord du pays, plus
atténuée sur le littoral. Chez l'homme,
l'harmattan se traduit par un déssèchement de la peau, principalement des
muqueuses [.] C'est l'époque des grippes. FM., 11.01.1975. Harmattan
: 50% de perturbations dans les vols. FM., 18.12.1980. Elles
[: les animatrices rurales] se
morfondent dans leurs cases* glacées par ces fraîches nuits d'harmattan. FM.,
20/21.12.1980. Venu avec un léger décalage
par rapport aux précédentes années, l'harmattan menace fort cette année avec
son vent sec, suivi de fréquents tourbillons de poussière. FM.,
25.01.1982. De dures épreuves ont précédé
puis accompagné, par une nuit sans lune et d'harmattan en novembre-décembre,
leur re-création, leur renaissance au bois sacré*. David, 1986 : 103. La
plus certaine [: des vérités] était
claire comme une pleine lune sur la savane en harmattan. Kourouma, 1990 :
29. Trois hirondelles ne font pas l'harmattan. FM., 18.09.1990. Ce
vendredi 13 janvier aussi la température à Man a baissé. Il faisait froid. C'était
l'harmattant. Détective, 06.03.1995. Je
connais des gens ici qui, en plein harmattant, seront atteints d'hypothermie si
vous leur versez de l'eau même tiède sur le corps. Ivoir'Soir,
09.06.1997. Depuis que les nuits sont
devenues fraîches à Bondoukou à cause de l'harmattan [.]. Ivoir'Soir,
22.12.1997. Dès que les premiers matins
brumeux de l'harmattan apparurent [.]. Kourouma, 1998 : 17. Dès le premier harmattan, elle est retournée au village pour
participer à l'excision* et à l'initiation des jeunes filles qui a lieu une
fois par an quand souffle le vent du nord. Kourouma, 2000 : 22.
ENCYCL.:
ce vent souffle généralement entre décembre et janvier, entraînant des
changements météorologiques assez spectaculaires: brume sèche*, poussière de
sable en suspension, baisse importante de la visibilité, taux d'hygrométrie
descendant jusqu'à 10%, nuits fraîches.
3-
Surtout écrit, lettrés,
plaisant. Par
extension : an, année. A 22 ans, il faut
reconnaître qu'il a de beaux harmattans devant lui. FM.,01.02.1993. Le
premier harmattan avec le fils de l'homme et de la femme nus, le futur Guide
suprême, n'égalera aucun harmattan de votre vie, poursuit le répondeur*.
Kourouma, 1998 : 65. Elle comptait elle-même à peu près 17 harmattans quand on l'avait
mariée. Oussou-Essui, 1999 : 53.
COM.:
correspond à l'emploi de "printemps" pour parler de l'âge d'une
personne jeune. Pour évoquer le nombre d'années d'une personne âgée, on
parle plutôt d'hivernages*.
DER.:
harmattanesque*.
harmattanesque,
[armatanDsk],
adj. Rare, écrit, recherché .
D'harmattan. Il nous montra [.] le ciel
harmattanesque que son charisme venait de créer. Kourouma, 1990 : 47.
harpe-luth
boloy, n.f. Spéc.,
(tradition), (du sénoufo). Instrument de musique traditionnel
spécifiquement sénoufo. A l'inverse un
instrument propre à une région déterminée peut y jouer un rôle important : la
grande harpe-luth boloy des Sénoufo, à une ou deux cordes, rythme de sa
sonorité grave et profonde certaines danses des cérémonies du poro*[.].
Oberlé, 1983 : 94.
harris, n.m. V. HARRISTE*.
harrisme, n.m, Usuel, (religion), (du nom du Prophète William
Wade Harris), oral, écrit, tous milieux. Religion syncrétique fondée vers
1910 par un Libérien, William Wade Harris (1865-1929). Elle repose sur la
croyance en un Dieu unique, la destruction des fétiches, la lutte contre la
sorcellerie, et condamne le mensonge, le vol, l'alcool ou l'adultère. Elle
autorise par contre la polygamie et glorifie le baptême. Le harrisme, fondé au début du siècle par William Harris, est une
religion dérivée du christianisme qui repose sur la croyance en un seul Dieu,
l'amour du prochain et la confession publique. Conte, 1981 : 49. Le harrisme est la doctrine enseignée par le
prophète* Harris. FM., 15/16.05.1982. Le harrisme est le plus important mouvement religieux de nature
syncrétique. Guido-Abidjan jour et nuit, n°32, 9/15.06.1982. Depuis 1961, le harrisme est reconnu comme
l'une des religions officielles du pays, à côté du catholicisme, du
protestantisme et de l'Islam. Oberlé, 1983 : 55. Le harrisme, moralement efficace, apolitique, adéquat à l'Afrique,
indépendant, s'est renforcé depuis 1945 et couvre aujourd'hui toute la Basse
Côte du Libéria jusqu'au Ghana, coexistant
harmonieusement avec les diverses familles chrétiennes plus universalistes.
David, 1986 : 144. La plus ancienne [:
des religions dérivées du christianisme] est
le harrisme [.] après la première guerre mondiale. Rémy, 1996 : 24.
DER.: harris
/harriste*.
harriste, harris, n.m.ou f., adj. Usuel, (religion),, oral, écrit, tous milieux
1- n.m. ou f. Personne qui pratique le Harrisme. Les Harris auront prochainement une église
digne de ce nom. FM., 15/16.05.1982. Le dimanche, on voit ici et là des hommes et des femmes habillés en
blanc : ce sont les Harris. Guido-Abidjan jour et nuit, n°32.
09/15.06.1982. Tous et toutes de blanc
vêtus, les Harristes, très disciplinés, bons chanteurs s'accompagnant de
maracas locales. David 1986 : 133.
2- adj. En rapport avec le Harrisme. Ce n'est qu'en 1948 après avoir suivi
l'enseignement harriste que son véritable travail commença [: celui
d'Albert Atcho]. Arnaut, 1976 : 68. Ils
ont tous revêtu leur costume harriste, c'est-à-dire la robe blanche.
Arnaut, 1976 : 81. Adou était sûrement
chrétien ? harriste ? baptiste ? Du Prey, 1979 : 29. La première église harriste Papa Nouveau* d'Abidjan [.] a été ouverte
depuis deux semaines aux fidèles. FM., 21.04.1980. Le chef de la communauté harriste en
Côte-d'Ivoire est accueilli par les autorités. (Légende sous photo), FM.,
15/16.05.1982. L'église harriste n'a
cessé de se développer et progresse actuellement en direction du centre et de
l'est du pays. Oberlé, 1983 : 84. L'église
catholique est à une extrémité du village-rue, le temple protestant à l'autre
et la maison harriste au milieu. David, 1986 : 131. En passant devant le temple harriste, on [: la procession
catholique] baisse un peu le ton des
chants et des flonflons pour ne pas déranger les cousins. David, 1986 :
133. Des temples harristes, il faut
admirer l'architecture parfois exubérante (comme à Bonoua ou à Bregbo) avec
colonnes torsadées, anges trompettistes, claustra* à étoiles et toujours la
statue naïve du prédicateur-fondateur. David, 1986 : 144. Cependant, sache que cette ruée vers la
religion harriste est surtout venue du fait que l'église catholique, trop
rigide, brimait certains fidèles. R. Yaou, 1999 : 7.
haut, adj.
1- adj. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Grand, de
haute taille. Comme moi je suis haute, je
souhaite que mon futur mari soit un peu géant*. (Institutrice, Abidjan,
1987).
LOC.: haut-de-en-haut,
haut les mains.
SYN.: géant*, long*.
2-
haut-de-en-haut, haut d'en haut, haut des en haut, n.m. V. EN* HAUT DE EN HAUT. Si les "hauts-de-en-haut",
amalgames des planteurs-fondateurs de l'époque héroïque, des barons politiques
du gouvernement et des Sociétés d'Etat et des cadres du secteur privé [.]
jonglent de la sorte avec les milliards. David, 1986 : 160. L'Abidjanais perçoit bien les hiérarchies
que le pouvoir et l'argent ont accentuées. Il les traduit dans le langage de la
rue en établissant une gradation par paliers successifs entre les "hauts
des en haut" et les "bas des en bas". Bonnassieux, 1987 :
52. C'est cela peut-être qui redonne de la vitalité à ces quartiers que les
" hauts d'en haut" comme on appelle les plus aisés des Ivoiriens,
boudent. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 78.
3- haut les
mains, loc.adv.
Fréq.,(confusion entre deux expressions proches: "haut les mains" et
"haut la main", la première étant, par les films policiers, beaucoup
plus connue que la seconde), oral, écrit, tous milieux sauf intellectuels.
Haut la main, sans aucune difficulté.
S'il entre haut les mains au Lycée Normal* de Korogho, Blondy n'en sortira pas
de gaieté de coeur. Y. Konaté, 1987 : 52. Le Président [.] aurait eu un nombre de voix lui permettant de passer
haut les mains au premier tour. FM. 23.02.1993. Il a réussi son concours haut les mains. (Fonctionnaire, Abidjan,
1994).
hauto, [awto],
n.m. Spéc., (flore), (du yakouba). (Amanoa
bracteosa Planch.). Arbre moyen des massifs montagneux de la région de Man, de
la fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 64.
héliconia, n.m. Spéc. (flore).
1-
héliconia magnifique, V. FLEUR*-OISEAU.
2-
héliconia pendant, V. BEC* DE PERROQUET.
héliosciure, n.m. Spéc., (faune). V. ECUREUIL*.
Ecureuil arboricole d'assez grande taille et au pelage verdâtre. Sur les trois
espèces existantes, on connaît localement : Heliosciurus gambianus Ogilvy ou écureuil
de Gambie des savanes boisées et Heliosciurus rufobrachium Waterhouse ou écureuil
aux bras rouges, écureuil à pattes rousses, des zones forestières,
caractérisé par la face interne des membres d'un roux vif. Dekeyser, 1955 :
182-183. Haltenorth /Diller, 1985 : 125.
henné, n.m. Fréq., (flore), (de l'arabe)., nord
surtout. (Lawsonia inermis Linn.). Arbuste de la fam. des Lythraraciées
dont l'écorce et les feuilles séchées puis réduites en poudre donnent une
poudre colorante qui, étendue sur les pieds et les mains, passe pour purifier
et protéger des esprits maléfiques. Pour
les fêtes, les femmes se passent du henné sur les mains et les pieds.
(Informateur, Korogho, 1989). [.] les
plantes de pieds violacées par le henné donnaient à ses pagnes* un charme
envoûtant. Kourouma, 1990 : 249.
herbe, n.f .Spéc., (flore).
1- herbe à
éléphant, herbe-à-éléphant, herbe à éléphants, (Pennisetum purpureum
Schum.). Graminée couvrant d'immenses étendues ripicoles, parfois utilisée comme
plante fourragère. Le décocté des racines
de l'herbe à éléphant est considéré comme un diurétique puissant. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 83. Roberty,
1954 : 400. L'homme ne s'est pas contenté
d'imposer rizières, champs de cannes à sucre et pampas d'ananas : à travers les
prairies de pennisetum ou herbe-à-éléphant, il fait se multiplier toutes sortes
de pépinières. Conte, 1981 : 28.
COM.: on rencontre parfois l'orthographe "herbe à
éléphants". Duponchel, 1972 : 98.
2- herbe à
paillottes, V. CHIENDENT* AFRICAIN, IMPERATA*.
3- herbe
aux fous, V. KATIDIANTABE*.
4- herbe de
Guinée, (Panicum maximum Jacq.). Graminée géante de la fam. des
Poacées qui envahit souvent les terrains plus ou moins marécageux ou les bords
déboisés de cours d'eaux. Roberty, 1954 : 396.
5- herbe
puante, V.
BANTAMARE*.
6- herbe
qui rend fou, V. HERBE QUI TUE*. Ce dernier sera appréhendé à Abobo-Gare alors qu'il était sur le point
de livrer l'herbe qui rend fou. FM., 02.01.1980. Cette opération aboutit à la découverte
d'une valise de 15 kgs de l'herbe qui rend fou. FM., 19.11.1980.
7- herbe
qui tue, Fréq., péj. V.
GUEDJI*. Euphémisme pour désigner le cannabis. Des renseignements que nous avons recueillis sur les lieux, il ressort
que de nombreux jeunes gens et jeunes filles se retrouvent tous les jours aux
environs du marché [.] pour fumer l'herbe qui tue. FM., 12/13.
01.1980.
SYN.:. ganja*,
guedji*, herbe qui rend fou.
herboriste, n.m., adj. Dispon., (tradition), mélior.
Personne pratiquant la médecine traditionnelle, guérisseur. Avait-il battu sa concubine par jalousie
pensant que le canari* provenait d'un soupirant herboriste qui trichait* avec
Z.L.? FM., 05/06.01.1980. C'est
un herboriste du Ghana qui l'a guéri. (Secrétaire, Abidjan, 1990).
SYN.: tradipraticien*.
hérisson, n.m. Spéc., (faune), mais assez fréq., oral, lettrés
moyens. Appellation étendue à tout animal porteur de piquants,
qu'il s'agisse d'un hérisson véritable (fam. des Erinaceidés), insectivore
nocturne, comme le hérisson à ventre blanc, (Atelerix albiventris
Wagner), fréquent en zone de savanes et de la taille d'un gros rat, ou d'un
rongeur de la fam. des Hystricidés comme le porc-épic savanicole,
(Hystrix cristata Linn.) semblable à celui qui vit en Europe ou encore l'athérure*,
(Atherura africana Gray) des régions forestières, très caractéristique.
Dekeyser, 1955 : 96-97 / 176-178. La
plupart des restaurants de cuisine nationale proposent de l'agouti*, du
phacochère*, de la biche* voire de l'hérisson (porc-épic) alors
qu'officiellement la chasse est interdite. Télé-miroir n° de mars
1982. C'est un hérisson avec une longue
queue qui sort la nuit. (Forestier, Guiglo, 1984). Haltenorth /Diller; 1985
: 135 et 299. Dans leurs cargaisons, il y
avait plusieurs espèces: 40 aulacodes*(agoutis*), 2 athérures* (hérissons),
quatre guibs* (gazelles*), 8 antilopes royales*, 5 cobs de buffon*, 16
céphalophes et deux singes. Ivoir'soir, 27.05.1997.
SYN.: porc-épic*,
athérure (part., lettrés.)
héron, n.m. Spéc., (faune). Grand
oiseau de la fam. des Ardeidae. Localement on distingue : le héron bihoreau,
V. BIHOREAU* (Nycticorax nycticorax Linn.), trapu, gris clair avec
calotte et dos noirs ; le héron crabier (Ardeola ralloides Scopoli),
jaunâtre à longue plumes rayées noir et blanc sur la nuque ; le héron
garde-= héron de boeuf, V. GARDE*-BOEUF, (Ardeola [Bubulcus]
ibis Linn.), très commun, blanc à pattes orange, peu aquatique mais lié à la
présence du bétail : le héron à dos vert (Butorides striatus Linn.), de
petite taille et à port caractéristique pattes fléchies ; le héron cendré
(Ardea cinerea Linn), de grande taille, gris cendré avec le bout des ailes, les
flancs, la calotte ainsi que de longues plumes sur la nuque noirs ; le héron
goliath, V. GOLIATH*, (Ardea [typhon] goliath Cretzschmar), de très
grande taille (150 cm) ; le héron pourpré (Ardea [Pyrrherodia] purpurea
Linn.), gris fumée avec aigrettes rousses sur le manteau, ventre d'un roux vif
et camail de longues plumes claires sur le jabot ; le héron blongios, V.
BLONGIOS*. Serle /Morel, 1988 : 16-23. [.]
des ombres silencieuses qui montent à bord de pirogues pour aller assister au
lever de centaines de milliers de
hérons garde-boeufs et de cormorans. Rémy, 1996 : 164. Les hérons garde-boeufs se tiennent à proximité des villages avec les
bovins. Mülhenberg /Steinhauer, 1984 : 12. [.] elles se ressemblaient toutes comme les hérons de boeufs d'une
volée sur des palmiers [.]. Kourouma, 1990 : 144. Héron à dos vert, héron pourpré, signalés (Comoé, Taï), héron ardoisé,
héron bihoreau, héron cendré, héron garde-boeufs, héron pourpré (Comoé,
Azagny), héron goliath, héron blongios (Comoé). Bousquet, 1992 : 178.
heure, n.f. Engendre quelques locutions
caractéristiques :
1- heure
CFA, V. CFA*. Ici
, le spectacle commence toujours à l'heure CFA : 21 h, 21h 30, 22 h. Il y a
toujours du retard. (Avocate, Abidjan, 1994).
2- heure
d'horloge, V. HEURE DE TEMPS. L'entretien
qui a duré près d'une heure d'horloge. FM., 01.03.1982. Le Ndjamo*n'djamo, de 9h. à 11 h., occupera
2 heures d'horloge*, à la radio. FM., 06/07.03.1983. Une affaire simple qui a pourtant duré 3
heures d'horloge. FM., 08.04.1983. Après la messe qui a duré plus de deux heures d'horloge [.]. FM.,
1ý?20.05.1984. C'est pour cette
démonstration qu'ils [: les danseurs]
sont venus parfois de très loin, qu'ils attendent, certains depuis 4 heures du
matin, depuis douze heures d'horloge. Kourouma, 1998 : 321
3- heure de
temps, heure d'horloge, fréq., oral
surtout, tous milieux. Locution insistant sur l'idée de durée par opposition
à "heure" qui tend à être considérée comme une simple indication de
temps. Mais voilà qu'il était 22 h,
c'est-à-dire une heure de temps qu'il est arrivé et toujours nulle trace de sa
bien-aimée. G. Sery, 1975, 16. [.] on
est arrivé à Paris après six heures de temps[.]. Deniel, 1991 : 53. Malgré le maigre public, le zagazougou
donnera un spectacle plaisant de 4 heures de temps. FM., 09.01.1993.
SYN.: heure
d'horloge.
hévéa, n.m. Spéc., (flore). (Hevea brasiliensis
Muell. Arg.). Grand arbre d'origine américaine, de la fam. des Euphorbiacées.
Planté comme arbre d'avenue dans les villes ou cultivé en plantations à
caoutchouc. Aubreville, 1959, II : 13.
Les jeunes gens allaient s'embaucher dans les plantations* d'hévéa, de canne* à
sucre, de coton et y travaillaient sans passion. A. Koné, 1980 : 6. Les terres les plus boueuses servent de
cantonnements à des armées entières d'hévéas. Conte, 1981 : 29. Verdure sauvage ou au contraire très
ordonnée : des bataillons élancés d'hévéas, un océan moucheté de palmiers* à
huile*. David, 1986 : 7. L'hévéa se
portait déjà très bien. [.] la Côte d'Ivoire avec ses 20 000 tonnes de latex et
42 000 ha de plantations, [.] est la pionnière depuis 1956. David, 1986 :
54. Ce travail consistait à
débroussailler sous les hévéas car c'était la période du nettoyage. Deniel,
1991 : 127.
COMP.: hévéaculture*, hévéaculteur*, saigneur* d'hévéa.
SYN.: arbre* à caoutchouc, arbre* à gomme.
DER.: hévéicole*.
hévéaculteur, n.m. Spéc., (agriculture). Planteur
spécialiste de la culture de l'hévéa. Nous
formons des hévéaculteurs et leurs encadreurs. Ivoir'Soir,
03.12.1997.
hévéaculture, n.f. Spéc., (agriculture). Culture
industrielle de l'hévéa. Toutefois,
l'Etat a pris des participations de poids dans plusieurs secteurs vitaux pour
l'économie nationale (l'hévéaculture par exemple). David, 1986 : 56. Il [:
le récipiendaire] a mis l'accent sur le
développement récent, rapide et spectaculaire de l'hévéaculture en terre
ivoirienne. FM., 17.02.1979. Nos
frères* de Béréby comprendront le bien-fondé de l'hévéaculture. FM.,
03/04.04.1982. Toujours dans le domaine de
l'agriculture, le séminaire souhaite l'introduction de nouvelles spéculations
comme par exemple l'hévéaculture. FM., 26/27.04.1997.
hévéicole, adj. Spéc., (agriculture). Lié à
l'hévéa, en rapport avec la culture et l'exploitation de l'hévéa. Une mission de supervision examine
l'avancement des programmes hévéicoles. FM., 28.02.1980. Le programme hévéicole de Grand Béréby
comporte beaucoup d'avantages pour la population Krou. FM.,
03/04.04.1982. Privatisation du domaine
hévéicole de l'Etat (appel d'offres)
FM.,15.05.1993.
hibiscus, n.m. V. ROSE DE CHINE*.
hibou [à
bec jaune], n.m.
Spéc., (faune). (Lophostrix letti Büttikofer). Sorte de hibou
forestier roux à "oreilles" très développées, assez rare. Serle
/Morel, 1988 : 114. Signalé (Taï).
Bousquet, 1992 : 172.
hié, [je], n.m. Spéc., (flore), de l'abé). (Elaeophorbia grandifolia [Haw.] Croizat). Petit arbre de la fam.
des Euphorbiacées, fréquent sur la Côte, plus rare et plus grand en forêt. Son
latex est utilisé comme stupéfiant pour la pêche. Aubreville, 1959, II : 28.
SYN.: dou /dôdô
(attié)
hier, adv. Quelques locutions :
1- hier
nuit, loc.adv.
Fréq., (sur le modèle de"hier soir, hier matin"), oral, écrit,
mésolecte ou basilecte. Hier soir, la nuit dernière. Désigne la période
allant du coucher au lever du soleil de la veille. Hier nuit, il est venu te manquer*, Patron*! (Gardien, Abidjan,
1990). Le second gangster, D.S. alias S.,
tué hier nuit, est reconnu comme l'ennemi n°1 des véhicules 4x4. Ivoir'Soir,
10/11/12.10.1997.
2- hier
soir, loc.adv. Assez fréq.,
oral, écrit, mésolecte ou basilecte. Hier après-midi. C'est hier soir, à la sortie de l'école, qu'il a fait l'accident.
(Institutrice, Abidjan, 1982).
high-life, highlife,
[ajlajf], n.m. Fréq., (de
l'anglais du Ghana), oral, écrit, tous milieux. Danse moderne originaire du
Ghana, très répandue sur toute la Côte et dont les pas rappellent ceux du
calypso. Si vous aimez le jazz new
orleans, m'akpongo* éburnéen*, le highlife ghanéen [.] alors rendez-vous au
jazz Club-Quartier Latin au 331 habitat* Extension à Adjamé Nord. FM.,
11/12.12.1982. Voyez-vous, quand j'écoute du ziglibithy*,
je retrouve un peu le high-life . FM., 05/06.11.1983. A Lagos, les Yoruba font un cadeau de roi
aux colons blancs [.] en leur composant les premiers morceaux de High Life.
Tilliette, 1984 : 301. Demain, quel
barouf de klaxons et de ragots, de rumba zaïroise et de high-life ghanéen [.].
Tierno Monenembo, 1993 : 81. Et l'on ne
joue que du high-life, la musique typique ghanéenne. Ivoir'Soir,
03.09.1997. Tété Bell nous propose de
danser sur des rythmes comme l'abodan*, le zouk*, le soukouss* et le high-life.
Ivoir-Soir, 08.10.1997. Il fera un
mélange de la rumba congolaise et du high-life pour créer le rythme
"ako". Ivoir'Soir, 14.10.1997.
hiotou, [jotu], n.m.
Spéc., (flore), (du krou, "dur comme la pierre" ).
(Cassipourea hiotou Aubr. et Pellegr.). Petit arbre de la fam. des
Rhizophoracées au bois très dur. Aubreville, 1959, III : 58
hippa, n.m. Spéc., (faune). (Hippa cubensis).
Petit crustacé décapode fouisseur, à carapace ovale de la grosseur de la
phalange d'un pouce. Il est comestible et utilisé comme appât pour la pêche sur
le littoral. Pour la pêche, faudra me
trouver des hippas. (Enseignant, Abidjan, 1978).
hippo, n.m. Spéc., mais usuel, (faune) oral, tous milieux, fam. Hippopotame, plus spécialement
l'hippopotame amphibie car l'hippopotame nain, nocturne et forestier, est assez
mal connu. Dans le parc national de la Comoé, il y a des points de vue
aménagés sur le fleuve pour observer les hippos. (Enseignant, Abidjan,
1984). Attention ! Y a gros hippo devant
! Jano, 1987 : 24.
hippopotame,
hippo, n.m. Spéc. (faune). Mammifère
artiodactyle dont les deux genres sont représentés localement : l'hippopotame
amphibie, (Hippopotamus amphibius Linn.), de grande taille (3 à 4 m. de
long) et l'hippopotame nain, = hippopotame pygmée = hippopotame du Liberia, (Choreopsis liberiensis Morton) de la taille d'un porc et
de moeurs beaucoup moins aquatiques, qui, lui, préfère un milieu de marais et
fourrés entourant les eaux douces dans les forêts primaires. L'hippopotame nain restant un hippopotame,
est un animal bien différent de ce dernier, (hippopotame amphibie) tant par ses
particularités morphologiques que par sa biologie. Dekeyser, 1955 : 333. Les chasseurs tuent tout ce qui se présente
sans discernement, le rare bongo*, le rarissime hippotame nain, tout ! FM.,
20.06.1980. La collection
d'hippopotames-pygmées du zoo d'Abidjan est la plus importante du monde. FM.,
07.04.1983. Seul ou par couples,
l'hippopotame nain, espèce menacée de disparition, aime lui aussi, passer sa
journée dans l'eau. FM., 13.10.1983. Haltenorth /Diller, 1985 : 13-15. Hippopotame amphibie signalé (Comoé, Marahoué),
hippopotame nain (Taî, Azagny). Bousquet, 1992 : 155.
COMP.: hippopotame
amphibie (H. amphibius), hippopotame nain, hippopotame pygmée, hippopotame du
Libéria (Choreopsis liberiensis).
SYN.: hippo* (H.
amphibius).
hipposideros, n.m. Spéc. (Hipposideros cyclops
Temminck, Hipposideros marisae V.Aellen). Chauve souris de la fam. des
Hipposidéridés dont les deux espèces représentées localement ont le museau orné
de feuilles nasales de forme complexe. Dekeyser, 1955 : 114.
SYN.: phyllorhine*(manuels).
hippotrague, n.m. Spéc., (faune). V.
ANTILOPE*-CHEVAL. Le parc national de
la Comoé [.] 1200 éléphants*, 6 000 buffles*, 2 000 hippotragues,... David,
1986 : 99. Les hippotragues, trés
braconnés, ont totalement disparu [: du parc de Marahoué]. Bousquet, 1992 :
162.
hirondelle
(1), n.f. Spéc., (faune). Terme
générique. Mises à part les migratrices paléarctiques, on distingue divers
genres locaux. Certains sont forestiers : l'hirondelle noire (Hirundo
nigrita Gray) au plumage bleu sombre à reflets avec une tache blanche sur la
gorge, assez commune près des rivières en forêt humide ; l'hirondelle
hérissée à queue courte (Psalidoprocne nitens Cassin) à queue carrée et
plumage bleu sombre à peine luisant. D'autres sont savanicoles : l'hirondelle
à longs brins (Hirundo smithii Leach) à longues rectrices externes, dessous
blanc, calotte marron et dessus bleu foncé luisant ; l'hirondelle à ailes
tachetées (Hirundo leucosoma Swainson) à dessus bleu sombre, dessous blanc
et large tache blanche à l'aile ; la grande hirondelle au ventre roux
des savanes claires (Hirundo senegalensis Linn.), bleu noir et rousse au vol lent
et lourd ; l'hirondelle à gorge striée (Hirundo abyssinica Guérin), très
fine et à queue très fourchue, manteau bleu sombre luisant, dessous blanc strié
de noir, tête et croupion marron, migratrice locale ; la petite hirondelle à
ventre roux, (Hirundo semirufa Sundeval) qui ne se distingue de la
précédente que par son dessous roux. Serle /Morel, 1988 : 152-156.
Signalés
(Comoé, Marahoué, Taï) : hirondelle hérissée à queue courte et hirondelle
noire. Bousquet, 1992 : 172.
hirondelle
(2), n.f. Spéc., (faune).
(Lichia glauca Linn. = Trachinotus ovatus Linn.). Poisson pélagique côtier
de la fam. des Carangidae. Comestible. V. LICHE*. Ce poisson est appelé hirondelle parce qu'il saute dans le filet en
rasant l'eau quand il est pris. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 66. Seret
/Opic, 1981 : 190.
COM.: sont
également appelées "hirondelle" deux espèces voisines : Trachinotus
glaucus et trachinotus goreensis dont le museau est plus court.
SYN.: liche
glauque, akparaman (nzéma), naniaranzoba (alladian), nébé (ébrié).
histoplasmose
africaine, n.f. Spéc. (santé). Mycose
due à des champignons du genre Histoplasma, filamenteux dans le sol et qui chez
l'homme prennent la forme de levures. La
contamination se fait par voie cutanée ou muqueuse. Le ganglion infecté peut dans
certains cas atteindre le volume d'une orange. Mazer /Sankalé, 1988 : 333.
hivernage, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Nom donné
à la saison des pluies (de mai à septembre), période pendant laquelle la
température est plus fraîche. Cependant
s'annonçait le mois de mai, avec les premières pluies de l'hivernage. Koné,
1976 : 51. C'est la saison [.]
l'hivernage [.] la saison des grandes pluies et des inondations. Anoma
Kanié, 1978 : 48. On peut programmer
librement ses voyages individuels pour n'importe quelle destination, sauf si
les pistes* choisies ont vraiment été maltraitées par les pluies d'hivernage. David,
1986 : 8. Cet été (on dit sur place
"hivernage") de 1977, je regarde longuement caracoler la petite
troupe des enfants du centre d'animation de Lakota [.]. David, 1986 : 174. Salif décide de partir pendant l'hivernage
[.]. Bonnassieux, 1987 : 155. [.] des
herbes qui attendent l'hivernage pour pousser [.]. Kourouma, 1990 : 41. Après l'hivernage, quand le mil* commence à
mûrir [.]. Deniel, 1991 : 43.
L'hivernage a reverdi le cordon d'acacias. Tierno Monenembo, 1993 : 9. [.] une centaine de partis politiques ont
poussé comme de la mauvaise herbe après une pluie d'hivernage. J. Carlos,
1994, 7. Dès que l'hivernage s'annonce au Mali, ces travailleurs regagnent leur
pays leurs champs et leurs familles. Ivoir'Soir, 18.05.1998.
DER.: hivernal*.
2- Par
extension de sens : année. Sert au décompte du temps spécialement s'il s'agit
d'hommes ou de personnes âgées, ou de périodes longues et diffciles à supporter.
Vingt hivernages étaient passés,
hivernages longs et diluviens. B. Dadié 1955 : 38. Quand j'avais vingt deux hivernages, j'étais sérieux, moi. Anoma
Kanié, 1978, 14. J'ai plus de soixante
hivernages et je suis encore fort. Anoma Kanié, 1978 : 167. Dans sa capitale Monrovia, Samuel Doe régna
peinard pendant cinq pleins hivernages. Kourouma, 2000 : 105.
hivernal, adj. Dispon., plutôt écrit, lettrés. De
l'hivernage, propre à la saison des pluies. Prenez
quand même une veste à cause des rigueurs de la période hivernale.
(Hôtelier, Korhogo, 1992).
hobereau
africain, n.m. Spéc., (faune).
(Falco cuvieri Smith). Petit faucon à dessus ardoisé, dessous roux strié de
noir, moustache noire. Serle /Morel, 1988, :52.
hocheur, n.m. Spéc., (faune). V. CERCOPITHEQUE*.
(Cercopithecus nictitans Linn.). Singe cercopithèque forestier, de taille
moyenne et de formes légères, caractérisé par une tache blanche arrondie sur le
nez. On distingue localement deux espèces: le pétauriste* ou hocheur
pétauriste (Cercopithecus petaurista Schreber) à l'ouest et le hocheur à
nez blanc (Cercopithecus buttikoferi Jentink), de la Sassandra à l'est du
pays. Les hocheurs paraissent strictement
cantonnés au domaine purement forestier. Dekeyser, 1955 : 143. Haltenorth
/Diller, 1985 : 269-270.
SYN.: guenon*, pain* à cacheter.
homme, n.m.
1- homme, assez fréq., oral, basilecte. Employé au
sens de "quelqu'un", au plur. :les gens. Y a l'homme ? (: Y a quelqu'un ?, Vendeur, Bouaké, 1978). Une histoire* comme ça, ça tue* l'homme ! (:
Une histoire pareille, ça fiche en l'air n'importe qui, Chauffeur, Abidjan,
1990).
2- homme de
caste, dispon., (tradition),
oral, écrit, nord, aire manden, péj. Homme appartenant à une basse caste au
statut social peu prestigieux. [.] le roi
ne pouvait accepter de la part d'un griot*, un homme de caste, une certaine
attitude à son endroit. Il le regarda fixement. Le griot entendit, s'excusa et
se prosterna. Kourouma, 1990, : 32. Comme
hommes de caste, ils [: les griots*] avaient
des droits, importants et imprescriptibles, ceux de n'être ni prisonniers de
guerre ni esclaves, et n'étaient pas tenus par l'engagement d'honneur des
nobles. Ibid. : 40.
3-
homme-panthère, Spéc.,
(tradition), (calque des langues dan et wè). Nom donné à un garçon pubère
qui a surmonté l'épreuve de survie en brousse, imposée dans quelques ethnies.
Par extension, nom donné dans la Société des Masques à ceux qui portent le
masque de l'homme-panthère. Autrefois,
les hommes-panthères constituaient une sorte de société secrète qui, sous le
couvert d'un déguisement les transformant en cette bête féroce, commettaient
des meutres rituels et faisaient régner la terreur dans la population. Guiglo où les militaires français
fusillaient les hommes-panthères, il y a trente ans. Du Prey, 1979 : 158. Chez certains groupes de l'Ouest, le garçon,
à l'âge de la puberté, est lâché seul dans la nature; il y reste environ sept
mois et doit subvenir à ses besoins en vivant comme un fauve. On l'appelle
alors l'homme-panthère. Conte, 1981 : 19. Les différentes sociétés secrètes sont la Société des Grands Masques*
et ses composantes, la confrérie des hommes-panthères, la société des Pythons*,
et la société Koni. FM., 10.02.1983. Mais la société secrète la plus puissante reste celle des
hommes-panthères. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 211 Et, malgré les inepties de ce bandit qui continuait à clamer qu'il peut
guérir toutes sortes de maladies parce qu'il appartient à la caste des
hommes-panthères de son village, le tribunal l'a reconnu coupable [.]. Ivoir'Soir,
22.10.1997. Avec la colonisation, la
société des hommes-panthères avait perdu son rôle social et agissait d'une
façon ambiguë et ambivalente, tantôt comme redresseurs de tort, le plus souvent
pour assouvir des haines et des rancunes privées, à titre de tueurs rémunérés. Kourouma,
1998 : 43.
4- homme
passe-partout, argot du milieu, oral.
Bandit, de corpulence mince, chargé de s'introduire, pour voler, dans une
maison ou un appartement, par la moindre ouverture éventuelle. Il est court* et maigre et ferait un bon
homme passe-partout. Il pourrait entrer par le trou du climatiseur.
(Informateur, Abidjan, 1982).
homo, n.m. Argot urbain, (abréviation usuelle de
"homonyme"), oral, tous milieux. Appellation amicale et familière
donnée à une personne qui porte le même nom que vous. Par extension, pote,
frangin. Ton frère, c'est mon homo depuis
le Lycée ! (Fonctionnaire, Abidjan, 1978). Salut homo ! Quelles nouvelles ? (Petit vendeur, Abidjan, 1987).
hon-hon ! interj. V. ON-HON*! "Et qui c'est qui prépare riz ?"-
"Hon-hon ! C'est vrai. Il faut femme". Jano, 1987
: 6.
honnir, v.tr. Fréq., oral, écrit, très péj. Couvrir de
honte, déshonorer, vilipender qqun ou qque chose. Mon neveu m'a honni. La figure versée *dans la boue. Oussou-Essui,
1979 : 22. Descends de ta place et je
vais te honnir aujourd'hui devant tout le monde. A.Koné, 1980 : 81. La seconde veillée fut moins catastrophique;
cependant les visiteurs avaient encore bien assez de motifs pour
"honnir" les organisateurs. Vidal, 1986 : 12. Appelle-t-il Yacouba pour l'honorer ou le
honnir ? Kourouma, 1990, 175.
Donne-moi mon argent ou je vais te honnir devant tout le monde ici. (BD). Ivoir'Soir,
15.4.1998.
SYN.: faire gagner la honte*, gâter* le
nom, minimiser*, verser* la figure par terre.
honte, n.f. Fréq., oral, écrit, mésolecte,
basilecte;
1- Respect,
pudeur, réserve, timidité, gêne. Assetou
a trop honte devant lui. Depuis son enfance, elle a appris qu'une épouse doit
être soumise à son mari. Bonnassieux, 1987 : 170. Chez nous, un homme doit avoir une certaine honte devant la mère de sa
femme. (Informateur, Adzopé, 1987).
Il a trop de honte pour répondre à la maîtresse, à l'école. (Mère de
famille, Gagnoa, 1992).
LOC.: avoir la honte, gagner la honte, trouver* la honte.
2- honte,
(avoir [la] ---- ), loc.verb. Manifester
un certain respect, observer une certaine pudeur, de la réserve dans le
comportement, et par conséquent, montrer de la gêne ou une grande timidité. Ce qu'il avait fait était très mal, parce
que dans notre coutume*, un beau* et une belle* ne doivent pas parler de
certaines choses entre eux car il y a un lien de respect qui les lie. On dit
qu'il faut avoir honte de son beau* ou de sa belle*. Akissi Kouadio, 1983 :
27. Comme j'ai honte de lui, je l'ai
suivi. Une fois dans sa chambre, il m'a dit encore de ne pas avoir peur [.].
M. Bandaman, 1986, 29. Il ne faut pas
avoir honte quand on vous interroge. (Enseignant, Abidjan : 1988)
3- honte,
(gagner la ---- ), loc.verb. Eprouver
une timidité ou une gêne paralysante. Quand
les garçons me blaguent* comme ça, je gagne la honte, je ne peux pas répondre,
je transpire et je tremble. (Lycéenne, Abidjan, 1988).
4- honte,
(enlever camarade avec la ---- ), loc.verb. V. ENLEVER*.
honter, v.tr. Dispon., oral, mésolecte, basilecte.
Couvrir de honte, déshonorer. Et encore
hier tu ne lui as pas donné ta considération distinguée : tu l'as hontée.
Du Prey, 1979 : 29. Augustin. Ah !
celui-là avait été "honté". Du Prey, 1979 : 122.
horloge, n f. V.HEURE* D'HORLOGE. Le spectacle a duré près de 3 heures
d'horloge. FM., 29.02.1984.
horon,
[CrCn], n.m.
Dispon., (tradition), (mandenkan : "homme noble"), oral, écrit, nord,
mélior. Homme issu d'ancêtres libres et non-castés, donc noble.
Nous retournons à la terre quand les horon et les fama* cessent d'être des héros.
Kourouma, 1990 : 42
hôtel du
plaisir, hôtel obscur, n.m. Dispon.,
écrit, lettrés, recherché. Euphémisme pour "maison de tolérance".
Ces hôtels du plaisir connaissent un
grand succès dans la capitale des lagunes. FM., 21.01.1980. S.O. est un habitué des hôtels obscurs. FM.,
12/13. 01.1980.
houphouétisme, n.m. Encore fréq. mais en cours de
vieillissement (du nom de Félix Houphouet-Boigny, premier président de la
Côte-d'Ivoire jusqu'à sa mort en 1994), oral, écrit, tous milieux, toujours
connoté. Situation politique créée par le pouvoir prolongé exercé par le
Président Houphouët-Boigny et rassemblement national autour de celui-ci. L'entrée en force de ses promoteurs au
Bureau Politique et au Gouvernement peut être le signe ou le point de départ
d'un renouveau à condition que les nouveaux venus ne se contentent pas de
revendiquer bruyamment la paternité du Houphouétisme. FM.,
08.07.1981. L'houphouëtisme est devenu un
slogan au PDCI-RDA, ce n'est pas une doctrine. Le Jour,
18/19.05.1996.
DER.: houphouëtiste*.
houphouëtiste, adj. Fréq., quoique déjà en cours de vieillissement
(du nom de Félix Houphouet-Boigny, premier président de la Côte-d'Ivoire
jusqu'à sa mort en 1994), oral, écrit, tous milieux. Partisan
du Président Houphouët-Boigny. Depuis
lors, le pouvoir houphouëtiste a trouvé son style probablement définitif [.].
David, 1986 : 44. Seydou Traoré, alias
Alpha "bandit"* dit Blondy [.] profondément patriote, houphouëtiste
et obsédé de paix. David, 1986 : 182.
Sur le problème de l'identité nationale, nous sommes plus houphouëtistes que le
PDCI-RDA. Le Jour, 18/19.05.1996.
hoya, hoia , n.m. V. AHUA*.
huile, n.f. Usuel,
oral, écrit, tous milieux.
1- huile de
l'amande de palme, huile jaune clair, fluide, extraite de l'albumen de
l'amande de graine de palmier à huile. V. HUILE DE PALMISTE.
2- huile
blanche, V. HUILE DE PALMISTE.
3- huile de ben, V. BEN* AILE.
4- huile de
coco, huile extraite de l'amande de la noix de coco (coprah) qui
sert, sur le littoral, à la cuisine mais qui est aussi vendue sur les marchés
comme cosmétique ou huile solaire. Tu
peux m'acheter une petite bouteille d'huile de coco sur le marché près de chez
toi ? (Enseignante, Abidjan, 1977). Il
faut toujours se graisser la peau avec de l'huile : huile de coco, beurre de
karité* ou huile de palme. FM.,
22.01.1982. Si vous allez vous baigner
souvent, si vos cheveux sont secs, il faut leur faire un bain d'huile de coco.
(Coiffeuse, Abidjan, 1984). Au menu,
carpes* frites à l'huile de coco et poulet grillé, accompagnés d'attiéké* et de
bananes*. R.Yaou, 1999 : 20.
SYN.: huile de noix de coco.
5- huile de
gorli, (santé). Huile
extraite de l'oncoba echinata Oliv., de la fam. des Flacourtiacées. L'huile de gorli a été utilisée comme
succédané de l'huile de Chaulmoogra pour soigner la lèpre. Bouquet /Debray,
1974 : 90.
6- huile de
karité, V. BEURRE* DE KARITE. La flamme vacillait et fumait : la pièce était remplie de la senteur
de l'huile de karité brûlant. Kourouma, 1990 : 39. [.] une rondelette, une vraie tourterelle, toujours luisante, parce que
toujours enduite d'huile de karité. Kourouma, 1998 : 44.
7- huile de
kapok, huile confectionnée avec des graines de kapokier*, utilisée
à des fins thérapeutiques ou cosmétiques. C'est un onguent fait avec de l'huile de kapok. (Planteur,
Abengourou, 1996).
8- huile de
noix de coco, V. HUILE DE COCO*. En outre l'adjonction d'équivalent du beurre de cacao [.] de remplaçant
(huile de soja, huile de graines de coton) et de succédané (huile de noix de
coco), pourrait faire perdre au chocolat de son goût et de sa qualité [.]. Soir
info, 29. 03. 1995.
9- huile de
palme, huile extraite
de la pulpe des fruits du palmier à huile*. Elle est rouge quand elle est
fraîche (huile rouge) mais fonce ensuite (huile noire). [.] des femmes [.] vendent de multiples gourmandises : tartines,
bananes* frites à l'huile de palme et autres friandises [.]. Anoma Kanié,
1978 : 21. C'est la seule possibilité
d'accroître à court terme la production nationale d'huile de palme. FM.,
19.02.1982. On soignait avec des poudres
d'écorce d'arbres et de l'huile de palme. A. Touré, 1985 : 118. [.] on retourne calfater les pirogues avec
une sorte de mastic jaune en boule fait de chaux, d'huile de palme et de bourre
de coton qui blanchit, durcit et tient plusieurs mois. David, 1986 : 167. Le litre d'huile de palme rouge [.] doit
rester à 300F tarif officiel et celui d'huile noire passé de 30 à 100 f doit
être vendu 150 F FM., 18.02.1993. [.] le coton, la banane, l'huile de palme produits par la CI [.]. FM.,:
15.05.1993. Sauce N'tro *: feuilles
d'agnaran, viande* de brousse, huile de palme, crabes, tripes de mouton, akpi*,
piment, tomates. (recette) Nouvelle Presse, 24.04.1993. [.] le coton, la banane, l'huile de palme
produits par la CI [.]. FM., 15.05.1993. En outre l'adjonction d'équivalent du beurre de cacao (huile de palme,
karité*)[.] pourrait faire perdre au chocolat de son goût et de sa qualité [.].
Soir Info, 29.03.1995.
ENCYCL.: cette huile, principalement utilisée pour la cuisine
est rougeâtre et épaisse. On le trouve sur tous les marchés.
SYN.: huile rouge, huile noire.
ANTON.: huile de palmiste.
10- huile
de genou (utiliser ---- ), loc.verb. V.
UTILISER*.
11- huile
de palmiste, huile jaune et fine extraite de l'albumen de l'amande du
palmier* à huile. L'huile de palmiste
sert surtout pour des frictions corporelles, pendant la saison sèche*. (Informatrice,
Adjamé, 1984).
12- huile
rouge, V. HUILE DE PALME. Nom courant de l'huile de palme fraîche en raison de
sa couleur orangée. Pour cette
1ère séance, le malade ou ses parents donnent une bouteille d'huile rouge, deux
poulets et la somme de 3 000 francs. ID., 03.02.1980. [.] mais elle serait susceptible d'être
vendue sous forme d'huile rouge, en fûts, à la porte de l'usine. FM.,
19.02.1982. Ces différents éléments
(manioc*, taro*, banane* plantain, riz, igname,*.) sont généralement
accompagnés d'huile rouge artisanale ou industrielle. FM.,
03.01.1983. N'as-tu pas de bras pour
porter toi-même ce petit panier contenant des graines de palme*, dix bananes*
plantain, une igname*, deux tubercules de manioc*, des aubergines, des tomates,
deux poissons, un kilogramme de viande avec os, du piment, du sel, une petite
bouteille d'huile rouge, deux oignons, un paquet d'attiéké*? J. Guenaman
Colbert, 1985 : 35. [.] une unité de
production d'huile rouge et de savon. Nouvelle Presse, 22.04.1993. Un autre voisin a apporté de l'huile rouge,
c'est l'huile de palme* qui sert à faire la sauce* graine. Krol, 1994 :
119. 0,90 l. d'huile rouge : 300 FCFA*.
Mercuriales Marché d'Adjamé. L'oeil du peuple, 13.03.1995. Je vends de l'huile rouge, précise t-elle.
Ivoir'Soir, 25.02.1998.
13- huile
noire, huile de palme artisanale dont la couleur rouge fonce quand
elle n'est plus de fabrication récente. Le
litre d'huile de palme rouge [.] doit rester à 300F tarif officiel et celui
d'huile noire passé de 30 à 100 f doit être vendu 150 F. FM.,
18.02.1993.
huilerie, n.f. Dispon., (industrie), oral, écrit, tous milieux.
1- huilerie
de coco, usine de traitement du coprah. Broyeurs à manioc*, igname*, arachide*, appareils de poids et mesures,
chaînes complètes de jus de fruits et de pâte de tomate, matériels complets
pour huilerie de coco, arachide et palme, alimentation du bétail. FM,
n°8740, cité Dagnac, 1996 : 180.
2- huilerie
de graine, V. HUILERIE DE PALME. Usine de traitement des graines* de
palme. Privatisation de l'huilerie de
graine de Vridi appartenant à la Palmindustrie. (Avis d'appel d'offres
international.), Le jour, 18/19.05.1996.
3- huilerie
de palme, usine de traitement des graines de palme. C'est ensuite à Bonoua que l'on trouve le
réseau le plus dense d'unités agro-industrielles comme l'huilerie de palme de
Toumanguié avec ses 20 000 tonnes. FM. 18.01.1982.
huître [des
palétuviers], n.f. Spéc., (faune). (Ostrea
tulipa). Mollusque vivant dans la lagune, fixé sur les pierres ou sur les
racines aériennes des palétuviers. Il est consommé localement, cuit dans
l'huile avec de la sauce tomate et du piment. L'huïtre forme des populations très denses dont les individus sont
étroitement agglomérés de telle sorte que, lorsque la branche est arrachée, il
reste souvent un manchon formé par les huîtres. Marché-Marchad, 1969 : 73. Nous, ici, les huitres, on les mange cuites.
(Informateur, Jacqueville, 1983).
SYN.: moule* africaine.
hulotte
africaine, n.f. Spéc., (faune). (Coccaba [Strix] woodfordi Smith). Chouette
forestière aux parties supérieures marron foncé tachetées de blanc et aux
parties inférieures rayées de blanc et de marron. Serle /Morel, 1988 : 116. Signalée (Comoé, Taï). Bousquet, 1992 :
172.
SYN.: chouette*
africaine.
humantin, n.m. Spéc. (faune). (Oxynotus centrina).
Sorte de squale (fam. des Squalidae), d'environ 1,50 m. de long, à l'aspect
massif et inélégant. Aldrin /Noyer, /Brégeat, 1972 : 5.
SYN.: porc*.
hydraulique
villageoise, n.f. Spéc.,
(administration). Programme national d'établissement de points d'eau dans
les villages qui en étaient jusqu'alors dépourvus. Le Directeur Général dont la société a réalisé à ce jour environ 4 000
points d'eau dans le cadre de l'hydraulique villageoise. FM.,
07.03.1980. L'hydraulique villageoise est
une nécessité capitale pour nos populations rurales .FM.,
27.01.1983.
hyène
[tachetée], n.f. Spéc., (faune),
mais usuel, oral, écrit, tous milieux. (Crocuta crocuta Erxleben). Grand
canidé de savane, massif (jusqu'à 85 kgs), à courte crinière sur la nuque et
les épaules. Les organes sexuels externes de la femelle ressemblent fortement à
ceux du mâle car le clitoris est très proéminent. Ce trait joint à l'aspect
souvent malpropre de ce charognard aux mâchoires impressionnantes, a frappé
l'imaginaire des peuples de savanes qui font de l'hyène un personnage usuel des
contes traditionnels représentant avidité et sottise tel le loup Ysengrin du
Roman de Renart. Dekeyser, 1955 : 274-277. L'hyène
est l'un des animaux les moins sympathiques. Les contes populaires la peignent
comme un animal vorace, balourd et toujours dupe des autres animaux.
Arnaut, 1976 : 146. Ricanements de
l'hyène solitaire. Zago Bia
(poème) in FM., 09.03.1982. Haltenorth /Diller, 1985 : 206-208. Dans les champs, les bandes d'hyènes et lycaons* se
disputaient des restes humains. Kourouma, 1990 : 25. L'interprète [.] s'esclaffa de la façon dont
l'hyène, dans les nuits de la lointaine brousse*, ricane en sortant de la
caverne. Kourouma, 1990 : 53. Hyène
tachetée signalée (Comoé, Marahoué). Bousquet, 1992 : 155. La hyène s'ébroue, on en parle. La hyène se
marie, on en parle. La hyène meurt, on en parle encore. Le sort de la hyène est
dans la bouche du perroquet. Tierno Monenembo, 1993 : 124.
COM.: on
rencontre tout autant la prononciation et la graphie: "la hyène" [lajDn]
que "l'hyène" [ljDn], "de hyène"ou
"d'hyène".
SYN.: hyène de savanes.
hylia verte, n.f. Spéc., (faune). (Hylia prasina
Cassin). Petit oiseau forestier à allure de fauvette, de la fam. des
Muscicapidae à dessus olive, et ventre grisâtre, caractérisé par un sourcil
jaune pâle. Serle /Morel, 1988 : 212. Signalée
(Taï). Bousquet, 1992 : 172.
hyliota,
hyliote [à dos violet], n.m. Spéc.,
(faune). (Hyliota violacea Verreaux). Magnifique oiseau de la fam. des
Muscicapidae, rare. Serle /Morel, 1988 : 280. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 172.
hylochère, n.m. Spéc., (faune). V. SANGLIER* GEANT (Hylochoerus meinertzhageni Thomas). Sorte de gros suidé (100 à 150 kgs)
au corps couvert d'une toison noirâtre grossière et à défenses importantes
quoique moins développées que chez le phacochère*. Il n'a été découvert en Côte
d'Ivoire qu'en 1930 (Dr. Bouet). L'hylochère
est biologiquement très mal connu, sans doute du fait de son habitat forestier,
voire marécageux. Dekeyser, 1955 : 327. Avec
plus de temps et de persévérance, vous voyez aussi des éléphants, des
hylochères, des guibs*, des cobs*, des panthères* à la tombée de la nuit. FM.,
26.04.1980. [.] des potamochères
(sanglier à belle robe rougeâtre avec poil rude), des hylochères (gros sanglier
noir à poils longs)[.]. Oberlé, 1983 : 22. Haltenorth /Diller, 1985 : 10. Hylochère signalé (Comoé, Marahoué, Taî,
Azagny). Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: sanglier* géant.
hypolaïs, n.m. Spéc., (faune). Petit oiseau de la
fam. des Sylviidae, hôte paléarctique d'hiver. On distingue, l'hypolaïs
polyglotte (Hippolais polyglotta Vieillot), brun olive et jaune, et l'hypolaïs
pâle (Hippolais pallida Hemprich et Ehrenberg) aux couleurs ternes et au
long bec plat. Serle /Morel, 1988 : 200.