Mercredi 26-9-2007 : la championne de patinage artistique Surya Bonaly et la présidente nationale de la SPA, Caroline Lanty, sont reçues par le Président de la République, Nicolas Sarkozy. A l'appui d'une pétition de 117 000 signatures, elles réclament l'interdiction de l'accès aux corridas pour les mineurs de moins de 16 ans. Réagissant à la colère des anticorridas, Nicolas Sarkozy a placé ce sujet polémique à l'ordre du jour lors du Grenelle de l'Environnement qui se tient cet automne. Les associations, révoltées par la cruauté et l'humiliation infligées aux taureaux, réclament en outre la suppression de l'alinéa de l'article 521-1 du Code pénal autorisant la corrida dans les villes "de tradition locale ininterrompue". L'animal n'aurait-il pas droit à la même dignité que l'homme ? Comment le public peut-il cautionner un tel "massacre" ? De leur côté, les aficionados se réjouissent de l'affluence aux ferias estivales et disent préférer voir "mourir les taureaux dans les arènes plutôt qu'à l'abattoir". Selon le maire d'Arles Hervé Schiavetti, interdire la corrida reviendrait à éradiquer une culture profondément ancrée dans la ville et à se priver d'un apport économique conséquent. Zoom sur la corrida, une tradition ancestrale vivement contestée.

Corrida à Arles, France, avril 2006/Galerie de Michel@, Creative Commons

Quelques termes

  • Brega : travail des subalternes (peones).
  • Brindis : offrande de la mort du taureau par le matador à une personne de l'assistance ou à toute l'arène.
  • Citar : citer, appeler le taureau pour provoquer sa charge.
  • Corrida : combat à l'issue duquel le taureau est mis à mort.
  • Faena : travail du matador.
  • Ganaderia : élevage.
  • Lidia : combat.
  • Muleta : morceau de flanelle rouge monté sur un bâton de 50 cm, utilisé comme un leurre par le matador pendant la faena.
  • Parar : attente de la charge avec sang-froid .
  • Pelea : combat du taureau et plus particulièrement à la pique.
  • Quite : action de détourner le taureau du cheval et de secourir un camarade en danger.
  • Recoger : recueillir, retenir l'animal en fin de passe pour enchaîner la passe suivante.
  • Suerte : chance, mais aussi les multiples épisodes du combat : banderilles, piques, mises à mort.
  • Tauromachie : art d'affronter le taureau lors de combats, jeux sportifs ou burlesques.
  • Templar : accorder le mouvement du leurre en parfait synchronisme avec la vitesse de charge de son adversaire.
  • Toril : petite enceinte où est enfermé le taureau avant le combat dans l'arène.

Quelques dates

  • Début du Moyen Age
    • 2 sortes de combat en Espagne :
      • la chasse aux taureaux : sans règle ni rituel ;
      • le combat à cheval : pratiqué par les nobles (joutes équestres pendant lesquelles le taureau est attaqué à la lance).
  • Fin du XIIIe s. fusion des 2 types lorsque la noblesse organise les fêtes publiques de taureaux (à l'occasion de solennités importantes).
  • XVIIe s.
    • apogée du combat équestre ;
    • les cavaliers emploient le rejon (sorte de javelot en bois flexible) et vont, au galop, au-devant du taureau au lieu de l'attendre.
  • XVIIIe s.
    • la noblesse espagnole se désintéresse de l'arène pour plaire à Philippe V.
    • les toreros à pied commencent à jouer un rôle important (surtout en Aragon, Navarre).
    • en Andalousie, les hommes du peuple se servent d'abord du rejon abandonné par les nobles, puis d'anciens bouviers introduisent la garrocha (ancêtre de la pique actuelle) et se font aider par des toreros à pied qui exécutent les manœuvres.
    • naissance de la corrida moderne sous l'impulsion de 3 maîtres andalous : Pedro Romero, "Costillares" et "Pepe Hillo" (inspirateur du 1er traité taurin publié en 1796).
    • les ordres religieux, Chartreux, Dominicains et Jésuites établissent des élevages de taureaux de combat dits bravo (issus en particulier du couvent de Jerez de la Frontera).
    • le comte de Vistahermosa crée la ganaderia, caste d'éleveurs dominante (Espagne et Portugal).
  • 1853-août 1re corrida en France, à Bayonne, devant Napoléon III.
  • 1904-24-7 dernier combat de fauves (dans une cage, tigre contre taureau) aux arènes de Saint-Sébastien.
  • 1951-24-4 légalisation de la corrida en France dans les villes de « tradition ininterrompue » pendant plus de 10 ans (29 communes).

Corrida à cheval ou Rejoneo, Edouard Manet, 1865-66, musée d'Orsay

Réglementation

Espagne

  • Avant 1917
    • Aucune véritable réglementation de la corrida.
    • Chaque ville, chaque arène a ses propres règles coutumières (assez proches les unes des autres, les arènes andalouses imitant généralement les pratiques en vigueur à Séville)
  • 1917 loi unique pour toute l'Espagne.
  • 1962 règlement entièrement refondu.
  • 1991 la loi Corcuera (ministre de l’intérieur) refond à nouveau le règlement.
  • 2006-1-4 règlement particulier pour l'Andalousie (diffère de la loi Corcuera que sur des points de détail).



France

Loi Grammont
  • Fin du XIX e siècle
    • "Loi Grammont" (2-7-1850) condamne les sévices sur les animaux.
      • Problème de l'applicabilité de la loi aux courses de taureaux (opinions diverses des tribunaux et préfets).
      • Corridas organisées dans toute la France (même au Havre et à Roubaix).
  • Début du XXe siècle
    • La Cour de Cassation décide que la loi s’applique aux corridas.
    • Pratiques depuis lors anarchiques.
      • Zones peu intéressées par la corrida :
        • toute organisation de corrida interdite par le préfet (interdiction généralement respectée).
        • si la corrida avait quand même lieu, organisateurs et matadors étaient passibles du tribunal correctionnel, qui les condamnait à une amende.
      • Zones à corridas :
        • pratiquement jamais interdites par les préfets.
        • dans le cas contraire, la corrida avait presque toujours lieu malgré l’interdiction.
        • en général, personne n'assignait les contrevenants devant le tribunal (si procès, coupables condamnés à des peines symboliques).
        • persistance de la corrida dans ces endroits.
    • Position pragmatique du législateur :
      • lorsque aucune tradition locale n'est avérée, les corridas continuent d’être interdites.
      • lorsque les courses de taureaux existent en vertu de traditions locales, que leur organisation répond à une demande d’une large partie de la population locale qui y a goût, alors elles sont expressément autorisées.
    • 1951 alinéa ajouté à la loi Grammont :« Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition ininterrompue peut être invoquée. »
    • 1959 la tradition doit être « locale et ininterrompue ».
Code pénal
  • Article 521-1
    • "Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende".
    • "Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée".

Portugal

  • Milieu du XVIIIe siècle : mise à mort en public interdite en pratique.
  • 1928
    • loi interdisant formellement les corridas (sous le régime du dictateur Salazar).
    • persistance de la corrida dans quelques communes (Barrancos, village de l'Alentejo proche de la frontière espagnole).
  • 2000 loi autorisant les mises à mort en public dans les communes où la corrida continuait d'être pratiquée.
 4e Jour de la Féria d'Arles, 7-4-2007/ Galerie de kahala, Creative Commons

Polémiques

Pétition des anticorridas

  • 2007-août 117 000 signataires dénoncent les corridas dont l'animateur et producteur Nicolas Hulot, le philosophe Michel Onfray, l'acteur Jean-Claude Van Damme, le chanteur Renaud, ou encore l'astrophysicien Hubert Reeves.*
    • Condamnent :
      • le massacre de bêtes pour quelques amateurs.
      • la cruauté et l'humiliation infligées aux taureaux.
      • le fait de donner la mort en spectacle.
    • Exigent :
      • l'interdiction pour les mineurs de moins de 16 ans d'accéder aux arènes.
      • la suppression de l'alinéa du Code pénal qui les autorise dans les villes "de tradition locale ininterrompue"


Arguments des aficionados

  • Combat ancestral entre l'homme et l'animal.
  • Courage du premier contre la bravoure du second.
  • Corrida considérée depuis le XXe siècle comme un art où l'esthétique est la préoccupation majeure.
  • Eloge de la lenteur, de la poésie et de l'émotion (la technique n'est plus une fin en soi).
  • Pas un combat mais une union charnelle, un ballet cruel et sincère entre deux partenaires.

Pratiques

Pays pratiquants

  • Sous sa forme habituelle
    • Espagne
    • Amérique latine (Mexique, Pérou, Colombie, Venezuela, Équateur et Bolivie)
    • Midi de la France
    • quelques communes du Portugal.
  • Rejoneo
    • divertissement aristocratique des premiers temps équestres où le combat du taureau est assuré par un cavalier (rejoneador).
    • pratiqué au Portugal, sous une forme différente en Espagne (surtout depuis 1969), en France et en Amérique latine.

Saisons en Espagne (mars à octobre)

  • Fallas de Valence (autour du 19 mars).
  • Feria de Séville (après Pâques).
  • Feria de la San Isidro, Madrid (mai, en 1991, 26 corridas).
  • Pampelune, Feria del Toro (7-14 juillet).
  • Valence (fin juillet).
  • Vitoria (début août).
  • Málaga (mi août).
  • Saint-Sébastian (semaine du 15 août)
  • Bilbao (sem. suivant le 15 août).
  • Linares (fin août).
  • Albacete, Salamanque, Valladolid, Barcelone (sept.).
  • Saragosse et Jaén (oct.).

Quelques chiffres

  • Nombre de corridas
    • dans le monde (en 2006) : 1 035
    • en France (février-début octobre 2006)
      • Corridas de toros 71
      • Corridas à cheval 13
  • Nombre de novilladas
    • dans le monde (2006) : 708
    • en France (février-début octobre 2006) :
      • Novilladas avec picadors 49
  • Nombre (en 2006, source : Semana Grande)
    • de matadors d'alternative : 225
    • de novilleros 238
    • de rejoneadores 100
  • Feria d'Arles (Pâques 2007)
    • nombre de visiteurs : 200 000
    • dépense par personne : 150 à 200 €
    • chiffre d'affaires des arènes : 3,3 M€ (en 2006, géré dans le cadre d'une délégation de service public).
  • Nombre de taureaux par corrida : 6.
  • Durée de la mise à mort : 15 minutes par taureau.

Protagonistes

  • Torero : tout homme présent dans l'arène (toreador, employé en France, est utilisé par les profanes).
  • Alguazil
    • vêtu de noir à la mode du règne de Philippe II, précède les combattants dans le défilé (paseo) ;
    • chargé de la police de la piste, donne au préposé du toril la clé qu'il reçoit à la volée du Pt de la course dont il transmet les ordres aux toreros pendant le combat.
  • Matador
    • principal acteur ; tue les taureaux.
    • costume pesant jusqu'à 10 kg (coût : jusqu'à 4 000 €).
    • porte la montera (coiffe).
    • fait parfois plus de 110 courses par an (El Cordobès : 121, en 1970).
    • les plus célèbres gagnent de 15 000 à 90 000 € par course (et plus si retransmission télévisée), mais doivent payer leur cuadrilla (équipe de 2 picadors et 3 banderilleros).
  • Picador : monté sur un cheval protégé, pique les taureaux.
  • Banderillero : pose les banderilles.
  • Novillero : torero débutant, combat les novillos (jeunes taureaux de 3 ans).
  • Rejoneador : torée et tue à cheval (son cheval n'est pas protégé).

Déroulement d'une corrida

Préambule

  • Le sorteo
    • Définition : répartition des taureaux entre les matadors par un tirage au sort (en présence du président de la corrida et d’un représentant de chacun des trois matadors).
    • Préalable : inspection des taureaux par les représentants, puis formation des lots (le plus équitablement possible).
    • Déroulement
      • numéros des taureaux inscrits par paires sur de petits papiers (traditionnellement du papier à cigarettes) par le représentant du plus ancien des matadors ;
      • papiers ensuite roulés en boule par le représentant du matador le plus jeune, puis mis dans le chapeau du mayoral (éleveur) recouvert d’un journal.
      • chacun tire une boule par ordre d’ancienneté (le représentant du matador le plus ancien en premier).
  • L’apartado
    • après le tirage au sort, taureaux séparés les uns des autres et placés un à un dans les chiqueros (cellules obscures d’environ trois mètres sur deux, dans lesquelles ils attendent l’heure de la corrida).

Paseo : défilé de tous les participants de la corrida/GNU Free Documentation License

  • Le paseo (ou "paseíllo")
    • Définition : défilé de tous les participants ouvrant la corrida.
    • Déroulement
      • au signal du président présentant un mouchoir blanc, le cortège s’ébranle, précédé par les alguaziles (ou "alguacilillos").
      • 3 matadors (classés par ordre d’ancienneté) au 1er rang :
        • à gauche (dans le sens de la marche) le plus ancien,
        • à droite le deuxième d’ancienneté,
        • au milieu le moins ancien.
      • derrière suivent les peones, les picadors, les areneros ou monosabios (chargés de remettre en état la piste entre chaque taureau), tous classés par ordre d'ancienneté.
      • cortège clos par le train d’arrastre (attelage de mules chargé de traîner la dépouille du taureau hors de l’arène).
    • Première : si un torero se présente pour la première fois dans la « plaza », il avance tête nue, sinon il est coiffé du chapeau traditionnel la montera.

Le combat ou "Lidia"

Premier tercio : le pique
  • Entrée du taureau.
  • Passes de cape (en percale et soie rose et jaune), par le matador et ses poenes pour juger le taureau.
  • Les picadors réduisent la puissance du taureau (testent sa bravoure à l'aide d'une lance en bois de hêtre de 2,60 m de long, terminée par une pointe d'acier : la "puya").
Deuxième tercio : la pose des banderilles

Banderilles/GNU Free Documentation License

  • Banderilles (banderillas en espagnol) : bâtonnets ronds (long. 70 cm), ornés de papier de couleur découpé et munis d'un crochet de 4 cm en forme de harpon. Se clouent par paires sur le haut du garrot du taureau. Posées généralement par les peones (parfois par certains matadors).
    • en principe, 3 paires (nombre réduit sur décision du président ; une 4e à la demande du matador).
    • Veuves : de couleur noire, signe de honte pour le taureau qui a refusé toutes les piques (harpons légèrement plus longs que la moyenne).
Troisième tercio : la mise à mort

Faena de muleta : rituel préparant la mort du taureau/GNU Free Documentation License

  • La faena de muleta
    • le matador prépare le taureau à la mort en effectuant des passes de muleta.
    • à l’origine, la faena de muleta se limitait à 4 ou 5 passes ; aujourd'hui elles sont innombrables.
    • Principales passes :
      • la « naturelle » ( natural en espagnol) : muleta dans la main gauche, le taureau chargeant depuis la droite du matador.
      • la « passe de poitrine » (pase de pecho ou pecho) : muleta dans la main gauche, le taureau chargeant depuis la gauche du matador.
      • le « derechazo » (signifie « de la droite ») : muleta à droite, agrandie à l’aide de l’épée tenue dans la main droite, le taureau arrivant de la gauche du matador.
      • la « passe de poitrine de la droite » : passe de poitrine à l’envers.

L'estocade : mise à mort du taureau à l'aide de l'épée/GNU Free Documentation License

  • L’estocade
    • mise à mort du taureau à l'aide de l'épée (estoc).
    • interdite en France, sauf dans les villes qui peuvent se réclamer d'une tradition tauromachique vieille d'au moins 50 ans (loi de 1952) : pratiquement toutes les villes au sud d'une ligne allant de Bordeaux à Fréjus, plus Vichy (étendu aux régions depuis l'arrêté du tribunal de Toulouse, 2000).
    • au Portugal, depuis un décret de 1928, les taureaux sont achevés au mousqueton dans le toril, hors de la vue du public.
  • Le descabello
    • parfois, après l’estocade, le taureau tarde à s’écrouler.
    • le matador doit alors descabellar (plante une épée spéciale verdugo entre la base du crâne et le début de la colonne vertébrale)
  • La puntilla
    • après l’estocade (et éventuellement après le descabello), le coup de grâce est donné par l’un des peones (appelé puntillero) à l’aide d’une puntilla, poignard à lame courte et large, plantée entre la base du crâne et le début de la colonne vertébrale.

Coutumes

  • Alternative
    • Consécration officielle donnée sur la plaza de Madrid (ou confirmée si la cérémonie a déjà eu lieu en province).
    • Le novillero devient alors matador de toros.
  • Présidence
    • Revient, en Espagne, au gouverneur civil qui délègue son autorité ; en France, à une notabilité que l'on veut honorer ou à un aficionado notoire.
    • Un timbalier et 2 clairons, face à la présidence, surveillent les gestes de celle-ci et sonnent les changements de phases du combat.
    • Mouchoirs
      • vert: ordonne le remplacement d'un animal défectueux (boiterie, défaut de vue, cornes abîmées) ;
      • rouge : ordonne de poser les banderilles noires ;
      • bleu : accorde un tour d'honneur à la dépouille d'un animal particulièrement brave ;
      • orange : ordonne la grâce (pardon de la vie) pour le taureau (exceptionnellement bon).
  • Prestation du matador
    • Réussie :
      • A la demande du public satisfait (cris et applaudissements), le président peut remettre au matador une ou 2 oreilles (parfois 2 oreilles et la queue).
      • Le président agite 1, 2 ou 3 mouchoirs blancs (selon le nombre d'oreilles accordé).
      • Les trophées sont coupés sous la surveillance de l’alguazil (remis au matador une fois la dépouille du taureau hors de la piste).
      • Le matador se retire en effectuant une vuelta al ruedo : tour de piste en longeant la barrière et en saluant le public.
    • Peu appréciée :
      • La bronca : les spectateurs mécontents crient, sifflent, ou jettent des bouteilles sur la piste (geste condamné par les aficionados).
      • Le silence : encore plus humiliant pour le matador que la bronca.
  • Grace : lorsque le taureau est gracié, ses oreilles sont données à titre symbolique ; l'animal retourne à son élevage et devient semental (reproducteur).

Les arènes

Amphithéâtre d'Arles (fin du Ier siècle) : capacité 12 000 spectateurs/© Corel Corporation

Les plus anciennes
  • 1749 vieille plaza de Madrid, démolie en 1874.
  • 1761 arènes de Séville.
  • 1764 Saragosse.
  • 1785 Ronda.
  • 1796 Aranjuez.
Principales arènes
  • Mexique
  • Espagne
    • plus de 400 arènes, dont 40 de plus de 10 000 places.
      • Madrid 23 000.
      • Barcelone 20 000.
      • Pampelune 19 000.
      • Murcie 18 000.
      • Valence 17 000.
      • Alicante 15 000.
      • Grenade 14 000.
      • Saragosse 13 000.
      • Séville 13 000.
      • St-Sébastien 10 000.

Taureaux

Taureau dans l'arène, Plaza de Toros Las Ventas, Madrid, oct.2005/GNU Free Documentation License

Elevages

  • Principales ganaderias (année de 1re présentation de taureaux à Madrid) :
    • Juan Pedro Domecq (2-8-1790).
    • Miura (30-4-1849).
      • Histoire :
        • 1849 fondée par Antonio Miura (aujourd’hui appartient encore aux descendants du fondateur).
        • 1879 le taureau de race navarraise Murciélago (« chauve-souris »), de la ganadería de Joaquín del Val, gracié pour sa combativité, a ensuite été offert à Antonio Miura.
      • Taureaux considérés comme les plus dangereux, les plus fougueux et les plus combatifs (très hauts sur pattes).
      • Plus grand nombre de taureaux graciés pour leur combativité.
    • Pablo-Romero (8-4-1888).
    • Victorino Martín (29-5-1919).
      • Le plus prestigieux des éleveurs de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle.
    • Yonnet (2-8-1991).

Prix

  • le lot de 6 taureaux : de 9 000 à 48 000 € (parfois plus).
  • les plus réputés : les Miura et les Victorino Martín (91 470 à 144 830 €).

Age

  • à 3 ans, novillo ; 325 kg au min., peut combattre dans les petites courses (novilladas) avec toreros débutants.
  • A 4 ans, toro de lidia ; sait se servir de ses cornes. Un taureau combattu dans les arènes de 1re catégorie doit peser au moins 460 kg et avoir 4 ans (on dit « 5 herbes »).
  • Les toros de bandera, à la bravoure exceptionnelle, sont surnommés "toros à oreilles" car leurs oreilles sont souvent données en récompense à ceux qui s'en montrent dignes.

Taureaux célèbres

  • Almendrito, 22-8-1876, prit 43 piques.
  • Azuleio, 24-6-1857, prit 23 piques, tua 9 chevaux, fut gracié et survécut.
  • Bravio provoqua la panique du matador Saleri.
  • Caramelo 8 ans, 17-6-1867, prit 27 piques et blessa grièvement le picador Gallardo et le matador José Ponce.
  • Civilon lécha la main de son éleveur et fut gracié (1936).
  • Cucharrero que Lagartijo mit 1/2 heure à tuer.
  • Gordito, 26-7-1869, prit 30 piques et tua 21 chevaux.
  • Granizo sauta la barrière 22 fois à Madrid et tenta de la resauter à 6 reprises.
  • Jaqueton fut gracié mais dut être achevé en piste (poumon perforé et lésions à la nuque).
  • Libertado, 23-12-1864, prit 36 piques et tua 6 chevaux.
  • Pamado franchit 14 fois la barrière et provoqua la déroute du matador Lagartijo.

Taureaux meurtriers


  • Perdigon tua El Espartero (27-5-1894).
  • Bailador José Gómez « Gallito » (16-5-1920).
  • Pocapena Granero (7-5-1922).
  • Islero Manolete (29-8-1947).
  • Cuchareto José Falcon (1-8-1974).
  • Avispado Francisco Rivera Paquirri (25-9-1984).
  • Burleo El Yiyo (30-8-1985).
  • Cuvatisto Manolo Montoliu, banderillero (1-5-1992).

Antonio Barrera, pendant la feria de Bilbao en 2003/GNU Free Documentation License

Matadors célèbres

  • En activité en 2007 (année de naissance et alt. : alternative) :
    • José Ortega Cano (né 23-12-53) alt. 12-10-74
    • Luis Francisco Espla (né 19-6-58) alt. 23-5-76.
    • César Rincón (né 5-9-65) alt. 8-12-82 (Bogotá, Colombie).
    • El « Zotoluco » (né 12-1-68, Mex.) alt. 20-7-86.
    • Mehdi Savalli (né 1-11-1985) alt. 8-9-1986
    • José Pedro Prados « El Fundi » (né 23-12-66) alt. 22-9-87.
    • Enrique Ponce (né 8-12-71) alt. 16-3-90.
    • Julio Aparicio (né 4-1-69) alt. 15-4-90, fils de Julio Aparicio Martinez.
    • David Luguillano (né 6-6-69) alt. 13-5-90.
    • Denis Loré (né 31-7-68) alt. 2-6-90.
    • Jesus Janeiro « Jesulín de Ubrique » (né 9-1-74) alt. 21-9-90.
    • Finito de Cordoba (né 6-10-71) alt. 23-5-91.
    • Manolo Sanchez (né 10-9-71) alt. 22-9-92.
    • Oscar Higares (né 26-7-71) alt. 12-10-92.
    • Manuel Diaz Gonzalez « El Cordobes » (né 30-6-68) alt. 11-4-93.
    • Pepín Liria (né 10-5-71) alt. 11-9-93.
    • Juan José Padilla (né 23-5-75) alt. 18-6-94.
    • Vicente Barrera (né 29-7-68) alt. 25-7-94.
    • Victor Puerto (né 29-8-73) alt. 9-4-95.
    • Francisco Rivera Ordoñez (né 3-1-74) alt. 23-4-95, fils de Paquirri, petit-fils d'Antonio Ordoñez.
    • Javier Conde (né 19-2-75) alt. 16-4-95.
    • José Tomás (né 20-8-75) alt. 10-12-95.
    • José Pacheco « El Califa » (né 18-4-74) alt. 1-5-96.
    • José Luis Moreno (né 28-11-74) alt. 30-5-96.
    • J. A. Canales Rivera (né 28-3-74) alt. 20-7-96 neveu de Paquirri.
    • José Ignacio Uceda Léal (né 21-1-77) alt. 3-10-96.
    • Luis Miguel Encabo (né 21-6-75) alt. 20-5-96.
    • Eugenio de Mora (né 14-2-75) alt. 17-8-97.
    • Antonio Ferrera (né 19-2-78), alt. 2-3-97.
    • Eduardo Dávila Miura (né 5-3-74) alt. 10-4-97.
    • Morante de la Puebla (né 2-10-79) alt. 29-6-97.
    • Miguel Abellán (né 24-9-79) alt. 24-6-98.
    • Julian Lopez Escobar « El Juli » (né 3-10-82) alt. 18-9-98.
    • Juan Batista (né 11-7-81) alt. 11-9-99.
    • Manuel Jesus « El Cid » (né 10-3-74) alt. 23-4-2000.
    • David Fándila Marín « El Fandi » (né 13-8-81) alt. 18-6-2000.
    • Sébastien Castella (né 31-2-83) alt. 12-8-2000.
    • Fernando Robleño (né 13-9-79) alt. 20-6-2000.
    • Rafael de Julia (né 7-11-80) alt. 15-4-2001.
    • Javier Castaño (né 28-2-80) alt. 1-4-2001.
    • Luis Vilches (né 12-3-76) alt. 21-4-2001.
    • Javier Valverde (né 22-11-77) alt. 12-6-2002.
    • Julien Lescarret (né 18-8-80) alt. 7-7-2002.
    • Cesar Jimenez (né 19-3-85) alt. 9-5-2002.
    • Serafin Marin (né 5-5-83) alt. 4-8-2002.
    • Antón Cortés (né 4-10-1984) alt 15-3-2002.
    • Manzanares fils (né 26-4-82) alt. 24-6-2003.
    • Salvador Vega alt. 16-2-2003.
    • Eduardo Gallo (né 30-10-1984) alt. 9-8-2004.
    • Luis Bolivar (né 21-5-1985) alt. 24-7-2004.
    • Miguel Angel Perera (né 27-11-1983) alt.23-6-2004.
    • Cayetano (né 13-1-1977) alt. 9-9-2006
    • Alejandro Talavante (né 24-9-1985) alt. 9-6-2006

Le torero mort, Edouard Manet, 1864-65

  • Morts ou retirés
    • Joselito (José Gómez Ortega dit, 8-5-1895, tué le 16-5-1920 par le taureau Bailador) alternative 1912, 680 corridas.
    • Juan Belmonte García (14-4-1892/suicide par amour 8-4-1962) alt. 1913, 60 novilladas, 675 corridas.
    • Domingo Ortega (López Ortega dit, 25-2-1906/8-5-1988).
    • Manolete (Manuel Rodríguez Sanchez dit, 4-7-1917, blessé 28-8-1947 par Islero, meurt le 29) alt. 2-7-39.
    • Carlos Arruza (Carlos Ruiz Camino dit ; Mexicain, 17-2-1920/accident voiture 20-5-1966) alt. 1-12-40.
    • Luis Miguel Dominguin (9-12-1926/8-5-1996) alt. 2-8-44.
    • Julio Aparicio Martinez (né 13-2-1932) alt. 12-10-50.
    • Litri (Miguel Baez Espuny dit, né 5-10-1930) alt. 12-10-50.
    • Antonio Ordoñez (Antonio Ordoñez Araujo dit, 6-2-1932/18-12-99) alt. 28-6-51.
    • Manolo Vasquez (Manuel Vazquez Garces dit, né 21-8-1930) alt. 6-10-51.
    • Cesar Giron (Venezuela, 13-6-1933/tué accident voiture 19-10-1971) alt. 28-9-52.
    • Pedrés (Pedro Martinez dit, né 11-2-1932) alt. 12-10-52.
    • Chamaco I (Antonio Borrero Morano dit, né 13-9-1935) alt. 14-10-56.
    • Paco Camino (Francisco Camino dit, né 15-12-1940) alt. 17-3-60.
    • El Viti (Santiago Martin Sanchez dit, né 1948) alt. 13-5-61.
    • El Cordobés (Manuel Benítez Pérez dit, né 4-5-1936) alt. 25-5-63, 121 corridas, s'arrête en 1994, revenu en 95, puis arrêté de nouveau.
    • Paquirri (Francisco Rivera Pérez dit, 24-3-1948/tué sept. 1984 par un taureau) alt. 11-8-66.
    • Antonete (Antonio Chenel Albaladejo dit, né 1934) alt. 8-3-53.
    • Rafael Ortéga (4-7-1921/1997) alt. 2-10-49.
    • Antonio Mejías Bienvenida VII (25-7-1922/1-10-1975) alt. 5-4-42 retiré 10-66.
    • Jaime Ostos (né 8-4-33) alt. 13-10-56 retiré une première fois en 1974 revient en 1977 et 1980.
    • Francisco Romero Lopez « Curro Roméro » (né 1-12-33) alt. 18-3-59 retiré 10-2000.
    • Pepe Mata (né en 1940, tué par un taureau 25-7-71).
    • José Falcon (né 1944, tué par le taureau Cuchareto 1-8-74).
    • Diego Puerta (né 1941) alt. 29-9-58 retiré 1974.
    • Damaso Gonzalez (né 11-9-48) alt. 24-6-69 retiré en 1990 revient en 1993 s'arrête 8-94.
    • Angel Teruel (né 1950) alt. 1967 retiré 1984.
    • José Luis Parada (né 19-2-50) alt. 31-8-69.
    • Julio Robles (1952/14-1-2001) très grièvement blessé par un taureau 13-8-90 resté tétraplégique et décédé en janvier 2000.
    • Pedro Moya Gutierrez « Nino de la Capea » (né 17-9-53) alt. 19-6-72 retiré 1988.
    • José Luis Palomar (né 22-11-52) alt. 4-3-78.
    • Roberto Dominguez alt. 1972.
    • Gabriel de la Casa (né 2-8-48) alt. 9-8-67.
    • Christian Montcouquiol « Nimeno II » (10-3-1954/suicidé 25-11-1991) alt. 28-5-77 grièvement blessé 10-9-89.
    • Paco Ojeda (né 6-10-55) alt. 22-7-79 retiré 1988 reprend 1991 retiré 1994.
    • Victor Mendès (né 14-2-59) alt. 13-9-81 retiré fin temporada 1997.
    • Vicente Ruiz « El Soro » (né 1962) plusieurs fois blessé retiré 1996.
    • José Cubero « El Yiyo » (né 16-4-64, tué par le taureau Burleo 30-8-85) alt. 30-6-81.
    • Antonio Borrero « Chamaco » (né 28-7-72) alt. 6-6-92 retiré 1998 fils d'Antonio Borrero Morano « Chamaco ».
    • Juan Antonio Ruiz « Espartaco » (né 3-10-62) alt. 1-8-79, retiré en 2001.
    • Richard Milian (né 31-3-60) alt. 5-7-81, retiré en 2001.
    • Raphal de Paula (né 11-12-40) alt. 9-9-60.
    • Palomo Linarés (né 27-4-47) alt. 19-5-66.
    • Curro Vasquez (né 1-5-21) alt. 12-10-69.
    • Manolo Cortès (né 11-6-49) alt. 14-3-68.
    • José María Manzanarés (né 14-4-53) alt. 24-6-71.
    • José Luis Galloso (né 27-8-53), alt. 18-7-71.
    • José Antonio Campuzano (né 30-1-54) alt. 29-4-73.
    • Manuel Ruiz Regalo « Manili » (né 25-2-52) alt. 24-4-76.
    • Tomas Campuzano (né 21-2-57) alt. 24-4-79.
    • Pepe Luis Vargas (né 14-2-60) alt. 15-4-79.
    • Morenito de Maracay (né 23-8-55) alt. 24-9-78.
    • Emilio Muñoz (né 23-5-62) alt. 11-3-79.
    • Miguel Baez Litri (né 8-9-68) alt. 26-9-89.
    • José Ortega Cano (né 23-12-53) alt. 12-10-74, retiré en 2003.
    • Manuel Caballero (né 29-1-71) alt. 20-9-91.
    • José Miguel Arroyo « Joselito » (né 1-5-69) alt. 20-4-86.
    • Stéphane Fernandez Meca (né 17-1-68) alt. 25-6-89.
    • Raul Garcia « El Tato » (né 3-12-72) alt. 7-10-92.
  • Quelques records
    • Lagartijo (1841-1900) a tué 4 867 taureaux.
    • Bienvenida a toréé 32 ans (1942-74).
    • Belmonte pendant 26 saisons (1909-37), a fait 3 000 mises à mort et a été encorné 50 fois.
    • Dominguin aurait tué 2 900 taureaux.
    • Guerrita (en 1895) en tua 18 en 1 journée dans 3 villes différentes.
    • Luis Freg (Mexique, 1888-1934) a été blessé 80 fois, a reçu 4 extrêmes-onctions, est mort noyé.
  • Classement des matadors
    • Nombre de corridas (en Espagne et en italique, en France ) et entre parenthèses, nombre d'oreilles et de queues, en 2006 :
    • El Fandi 108 (219, 15),
    • El Cid 83 (110, 3),
    • Rivera Ordoñez 79 (93, 4),
    • Enrique Ponce 79 (68, 1),
    • Sébastien Castella 75 (118, 6),
    • Juan José Padilla 65 (74, 6),
    • El Cordobes 65 (141, 5),
    • El Juli 63 (96, 1),
    • Manzanares 63 (91, 3),
    • Finito de Córdoba 61 (74, 4),
    • César Jiménez 61 (71, 2).

Femmes matadoras

  • Patricia Mc Cormick (Amér., années 1950).
  • Beta Trujillo (Colombie, années 1960).
  • Raquel Martinez (Mexique, 1981).
  • Cristina Sanchez (Fr., née 20-2-71) alt. 25-5-96 retirée 1999.
  • Mari Paz Vega alt. 29-9-97.

Rejoneadores célèbres

  • En activité
    • Joao Moura (né 24-3-60, Portugal) alt. 11-6-78.
    • Pablo Hermoso de Mendoza (né 11-4-66) alt. 18-8-89.
    • Fermín Bohorquez (né 21-1-70) alt. 4-5-89.
    • Antonio Domecq (né 15-2-71) alt. 21-5-92.
    • Martín Gonzalez Porras (né 9-7-71) alt. 26-7-98.
    • Andy Cartagena (né 31-1-81) alt. 8-3-97 neveu de Ginés Cartagena.
    • Patricia Pellen (née 18-5-76, Fr.) alt. 13-7-98.
    • Álvaro Montes (né 16-4-82) alt. 11-10-99.
    • Diego Ventura (né 4-11-82, Portugal) alt. 13-9-99.
    • Raphaël Durand (né 1-11-82, Fr.).
  • Retirés
    • Antonio Cañero, Alvaro Domecq Diaz 1940 ;
    • Conchita Cintron (Péruvienne, née Chili 9-8-1922) retirée 1-10-1950.
    • Ginés Cartagena (tuée par une automobile 22-11-1995) 1989.
    • Eduardo Funtanet (1965-97) tué à Mexico par un taureau de Cerro Viejo.
    • Marie Sara (née 27-6-64) alt. 21-9-91 retirée 1999.
    • José Samuel Lupi (né 5-5-31) alt. 16-6-63, retiré en 1977.
    • Manuel Vidrié (né 8-10-43).
    • Javier Buendia (né 17-8-51) retiré en 2002.

Bibliographie

Fictions

  • Mort dans l'après-midi, Ernest Hemingway, 1932, Folio-Gallimard.
    • "Bible de la tauromachie" et invention d'un nouveau réalisme.

Essais

Opéra

  • Carmen, de Georges Bizet, 1875, d'après la nouvelle de Prosper Mérimée (1847)
    • Torero Escamillo (ténor)
    • air célèbre : Toréador, en garde

Affiche de l'opéra Carmen, 1875

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