Mercedi 12-9-2007 : première au théâtre de Marigny du Dom Juan de Molière, interprété et mis en scène par l'acteur Philippe Torreton. L'ex-pensionnaire de la Comédie française renoue avec le répertoire classique après s'être illustré récemment dans de nombreux films tels que Jean De La Fontaine, Le Défi de Daniel Vigne (2007), Le Grand Meaulnes de Jean-Daniel Verhaeghe (2006), Les Chevaliers du Ciel de Gérard Pirès (2005) ou encore Monsieur N d'Antoine de Caunes (2003). L'acteur et metteur en scène s'attaque ici au séducteur le plus populaire du théâtre. Présenté pour la première fois le 15-2-1665 au Théâtre du Palais-Royal, Dom Juan ou le Festin de pierre est l'une des pièces les plus joués de Molière. Zoom sur Jean-Baptiste Poquelin, le génie du théâtre français.

Molière

Naissance-Famille
  • Nom : Poquelin
  • Prénom : Jean-Baptiste
  • Pseudonyme : "Molière", son nom d'homme de théâtre. Pourrait avoir été choisi en hommage à François de Molière d'Essertines, romancier et libertin notoire, assassiné en 1624.
  • Dates de naissance/mort : 15-1-1622, à Paris/17-2-1673
  • Père : Jean Poquelin, valet de chambre et tapissier ordinaire de la Maison du Roi (charge anoblissante).
  • Mère : Marie Cressé (meurt en 1632).
  • Epouse :
    • 1662-20-2 Armande Béjart (15 ans, fille de Madeleine ; Molière est accusé d'avoir épousé sa propre fille).
  • Enfant : Louis (dont le parrain est Louis XIV).

Molière peint par Nicolas Mignard/Collection Comédie-Française

Quelques dates
  • 1635-39 études au collège de Clermont (jésuite, actuel lycée Louis le Grand). A pour condisciple le prince de Conti (qui deviendra l'un de ses protecteurs).
  • 1643 fonde la troupe de « l'Illustre Théâtre » (s'associe par contrat avec 9 comédiens dont Madeleine Béjart avec laquelle il eut une liaison).
    • -juin 1re signature sous le pseudonyme de Molière.
  • 1645 faillite, prison pour dettes.
  • 1646-58 acteur ambulant.
  • 1658-24-10 la troupe de Molière est autorisée à paraître devant la Cour.
    • Sous la protection de Monsieur, frère du Roi, la troupe s'installe au "Théâtre du Petit-Bourbon".
  • 1659 1er grand succès d'auteur avec les Précieuses ridicules.
  • 1661 la troupe déménage dans la salle du "Théâtre du Palais-Royal".
    • Molière cumule les fonctions de comédien, de chef de troupe et d'auteur.
  • 1662 devient le fournisseur attitré des divertissements de la Cour. Organise, avec le compositeur Lully, de grandioses fêtes à Versailles. Naissance d'un genre nouveau, "la comédie-ballet".
  • 1664-69 lutte contre le « parti des dévôts » qui fait interdire Tartuffe.
  • 1665 Louis XIV achète sa troupe 6 600 livres/an. La troupe de Molière devient la « Troupe du Roy ».
  • 1672 perd la faveur de Louis XIV.
  • 1673-17-2 meurt chez lui, à l'issue de la 4e représentation du Malade imaginaire.
    • L'Église lui refuse d'abord la sépulture religieuse, il est inhumé presque clandestinement grâce à l'intervention royale.
  • 1680 Comédie-Française créée. Molière en devient le symbole.
    • Chaque année, le 15-1 (jour anniversaire de sa naissance), il est l'objet d'un hommage à l'issue de la représentation.
  • 1817 ses restes sont transférés au Père-Lachaise.
Œuvres
  • 1645 le Médecin volant
  • 1655 l'Étourdi ou les Contretemps
  • 1656 le Dépit amoureux
  • 1659 les Précieuses ridicules
  • 1660 Sganarelle ou le Cocu imaginaire
  • 1661 Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux
    • l'École des maris
    • les Fâcheux
  • 1662 l'École des femmes
  • 1663 l'Impromptu de Versailles
  • 1664 le Mariage forcé
    • la Pcesse d'Élide
    • Tartuffe ou l'Imposteur
  • 1665 Dom Juan ou le Festin de pierre
    • l'Amour médecin
  • 1666 le Misanthrope (l'Atrabilaire amoureux)
    • le Médecin malgré lui
    • George Dandin
    • Mélicerte
  • 1667 le Sicilien ou l'Amour peintre
  • 1668 l'Avare
    • Amphitryon
  • 1669 M. de Pourceaugnac
  • 1670 le Bourgeois gentilhomme
  • 1671 la Comtesse d'Escarbagnas
    • les Fourberies de Scapin
    • Psyché
  • 1672 les Femmes savantes
  • 1673 le Malade imaginaire

La Comédie française : "La Maison de Molière"

Historique
  • Créée : 21-10-1680 par Louis XIV. Jonction des troupes de l'Hôtel de Bourgogne et de l'Hôtel Guénégaud (issue de la fusion de la troupe de Molière et de celle du Marais en 1673, à la mort de Molière).
  • Salles occupées :
    • 1680 Hôtel Guénégaud
    • 1689-17-4 rue des Fossés-St-Germain-des-Prés (actuelle rue de l'Ancienne-Comédie), 87 pièces.
    • 1770-23-4 salle des machines du palais des Tuileries.
    • 1782-93 salle construite spécialement, devenue le théâtre de l'Odéon.
    • 1784-27-4 Mariage de Figaro de Beaumarchais créé.
    • 1789 après le 14-7, passe sous tutelle municipale et devient le "théâtre de la Nation".
    • 1791-janv. liberté des théâtre proclamée. Les comédiens dissidents, conduits par Talma, rejoignent le théâtre de la rue de Richelieu (alors rue de la Loi), construit par Victor Louis pour l'Opéra et inauguré en 1790 (salle actuelle de la Comédie française).
    • 1792 théâtre de la République.
    • 1793 l'Ami des lois de Laya interdit car jugé réactionnaire ; incidents lors des représentations de Paméla de François de Neufchâteau.
      • -3-9 comédiens de la troupe royale arrêtés, théâtre fermé.
    • 1794-juillet sauvés de la guillotine par Labussière (du comité de Salut public), libérés : se dispersent et jouent sur différents théâtre (dont Feydeau, Odéon, Louvois, th. de la République).
    • 1799 troupe réunie.
      • -mars Odéon incendié.
      • -30-5 reprise au Théâtre Français de la République, rue de Richelieu.
    • 1830-25-2 bataille d'Hernani (Victor Hugo).
    • 1864 foyer rénové par Prosper Chabrol (architecte).
    • 1865 incidents à la création de Henriette Maréchal (pièce naturaliste des Goncourt).
    • 1892 Thermidor, pièce de Victorien Sardou, interdite pour « outrage à la République dans un théâtre subventionné ».
    • 1900-8-3 incendie († de Jane Henriot, pensionnaire, née 1878).
      • Le plafond du foyer du public (représentant la Vérité, un miroir à la main, au milieu des figures de la Tragédie, de la Comédie et du Drame), de Guillaume Dubufe, est préservé.
      • -29-12 réouverture.
    • 1911 Après moi de Henry Bernstein, doit être retirée (agitation fomentée par l'Action française et les Camelots du roi contre Bernstein, « juif déserteur », en mai 1897 pendant son service militaire, condamné par contumace ; a été amnistié).
    • 1933-4-2 Coriolan de Shakespeare, dont certaines répliques sont jugées provocatrices, entraîne le renvoi de l'administrateur Émile Fabre (remplacé par le directeur de la Sûreté nationale, Thomé) presque aussitôt réintégré dans ses fonctions.
    • 1936 nomination d'Édouard Bourdet qui s'entoure de metteurs en scène issus du Cartel (Jouvet, Dullin, Baty, Copeau).
    • 1946 2e salle ; l'Odéon devient « Salle Luxembourg ».
    • 1959 André Malraux l'attribue à la Compagnie Renaud-Barrault.
    • 1974-76 salle Richelieu fermée (rénovation, 68,4 millions de F) ; joue au th. Marigny.
    • 1993-avril réouverture du théâtre du Vieux-Colombier attribué à la Comédie-Française à titre de seconde salle.
    • 1994-mai/déc. rénovation, 55 millions de F.
    • 1996 création du Studio-Théâtre au Carrousel du Louvre (136 pl.).
      • -3-1 salle accessible aux handicapés sensoriels.
Statut
  • 1799 l'État impose un commissaire du gouvernement (1833 directeur, 1849 administrateur).
  • 1804-9-7 nouvel acte de société, prennent le titre de « Comédiens ordinaires de l'Empereur ».
  • 1812 Napoléon organise ses statuts (décret en 87 articles, signé à Moscou le 15-10).
  • 1946 dispose de 2 salles : "Richelieu" et "Luxembourg" (Odéon, inaugurée 20-11) ; administrateur nommé pour 6 ans avec devoir d'organiser des tournées.
    • -9-6 partie de la troupe démissionne, à la suite de Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud.
  • 1959 André Malraux, ministre de la Culture, retire la salle Luxembourg à la Comédie-Française et la confie à Jean-Louis Barrault (Odéon-Th. de France).
  • 1975 réforme des statuts.
  • 1978 administrateur de la Comédie-Française nommé directeur de l'Odéon.
  • 1983 l'Odéon reprend son autonomie et devient le Th. de l'Europe.
  • 1986 de nouveau rattaché à la Comédie-Française.
  • 1988 redevient Th. de l'Europe ; des difficultés sociales obligent les comédiens à jouer sur d'autres scènes pendant quelques semaines.
  • 1995-1-4 établissement public industriel et commercial. Exploitée par la "Sté des comédiens-français", composée de sociétaires en activité et dirigée par un administrateur général, nommé par décret en Conseil des ministres. Administrateur général : Jean-Pierre Miquel (1937-2003).
  • 2001-31-7 Marcel Bozonnet (né 1944), assisté d'un Comité d'administration de 6 sociétaires, plus 2 suppléants, et dont est membre de droit le doyen, sociétaire le plus ancien dans la société (depuis 1988 Catherine Samie). Bénéfices partagés en 32 parts (1 mise en réserve) : 30 réparties entre les sociétaires, de 3/12 de part (pour le sociétaire nouvellement nommé) à 1 part entière (le maximum) ; la part restante peut être attribuée chaque année à titre exceptionnel, en totalité ou partie, à 1 ou 2 sociétaires à part entière, dont l'activité au cours de l'année écoulée aura été particulièrement remarquée. Les accroissements successifs de la part se font par 1/12 ou 1/6.

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