L'Arche de Zoé - France est une association à but non lucratif dédiée aux enfants orphelins.

Massacres au Darfour, L’Arche de Zoé lance un cri d’alarme


« Il faut sauver les enfants du Darfour pendant qu’il est encore temps.
Dans quelques mois, ils seront morts ! »

Voilà quatre ans que dure le conflit du Darfour, à l’ouest du Soudan. Quatre ans que des millions de civils innocents, pour la plupart des femmes et des enfants, sont massacrés, torturés, violés, pillés, affamés et chassés de leurs villages par la dictature islamiste du gouvernement soudanais ou les milices qu’il a armées, les Janjaweeds.

De très nombreux rapports des Nations Unies et de diverses ONG ont dénoncé les atrocités commises sur les populations civiles, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés par les intégristes de Khartoum. Sans effet !

De nombreux médias ont montré au monde entier les images insoutenables de cette population martyrisée, des « people » se sont mobilisés, des collectifs de soutien à la population du Darfour ont été créés dans plus de 50 pays… Mais l’indifférence générale persiste.

Après le Sud Soudan, où plus de 3 000 000 de personnes ont été tuées en vingt ans de conflit, c’est aujourd’hui au Darfour que le gouvernement du Soudan impose dans le sang sa tyrannie.

Alors que le régime de Khartoum ne « reconnaît » que 9 000 morts au Darfour, les Nations Unies faisaient état d’au moins 200 000 morts dès 2005. Aujourd’hui, en avril 2007, à défaut de bilans officiels sérieux, y compris de la part des institutions onusiennes obligés de cacher ou de minimiser les rapports pour ménager le contexte diplomatique, l’analyse des bilans des organisations humanitaires démontre que plus de 550 000 personnes ont « disparu » des statistiques. Le bilan est même sans aucun doute beaucoup plus lourd si on tient compte du fait que les ONG et les différentes agences des Nations Unies (Unicef, Programme Alimentaire Mondial, Organisation Mondiale de la Santé, Haut Commissariat aux Réfugiés…) n’ont pas accès à toutes les zones du Darfour, entravées par la police et l’administration soudanaise.

Au Darfour, le droit humanitaire n’a pas plus de valeur que les droits de l’homme…

Plus de 4 000 000 de personnes sont aujourd’hui touchées par le conflit et des milliers d’enfants du Darfour vont continuer de mourir. Au Darfour, aujourd’hui un enfant meurt toutes les 5 minutes !

Données chiffrées
Population affectée
4 134 178

Dont déplacée au Darfour 2 060 420

Dont réfugiée à l'étranger 279 000



Enfants affectés
2 314 920

Dont enfants de plus de 5 ans 1 014 920

Dont enfants de 1 à 5 ans 1 023 077

Dont enfants de moins de 1 an 276 923



Enfants en danger (mortalité à 1 an) 812 855

Dont enfants de plus de 5 ans 139 065

Dont enfants de moins de 5 ans 673 790



(Sources UNOCHA, UNDP, UNICEF, au 15 mars 2007)

Après la Bosnie et le Rwanda, l’ONU et la communauté internationale démontrent, une nouvelle fois, qu’elles ne peuvent pas arrêter le massacre. Sur place depuis quatre ans, leur incapacité à faire respecter les droits de l’homme et à protéger les populations civiles coûtent tous les jours en vies humaines.

Pour trouver une issue au conflit du Darfour, la communauté internationale ne fait que se reposer et se réfugier derrière les diplomates de l’ONU, donnant parfaitement bien l’illusion qu’elle agit.

Une mascarade d’accord de paix a même été signée le 17 mai 2006 entre le gouvernement de Khartoum et quelques factions rebelles. La seule conséquence notable de cet accord de paix a été une très forte extension des zones de massacres au Darfour.




En rouge : les zones de massacres et de pillages dans les trois provinces du Darfour.

Carte de gauche : au 17 mai 2006       Carte de droite : au 15 mars 2007.


Pire encore, l’ONU et les agences humanitaires ont, au travers de leurs activités et de leurs différents programmes, injecté ces dernières années plusieurs milliards de dollars dans l’économie soudanaise (achats locaux, personnels locaux, taxes diverses, frais de vie des staffs expatriés, organisations humanitaires rackettées par l’administration soudanaise, vols de marchandises et de véhicules par les milices qui ont ainsi pu remplacer leurs chameaux par de beaux 4x4, etc.). Ces milliards de dollars ont finalement profité en premier lieu aux fondamentalistes de Khartoum et ont renforcé leur puissance et leur pouvoir sur les populations vulnérables.

Une simple visite de Khartoum permet de mesurer combien les Nations Unies et les grandes entreprises internationales font vivre l’économie de la ville, à un niveau bien supérieur que les villes et villages du Darfour.

Une nouvelle fois la diplomatie et la politique onusiennes ont échoué !

Parmi les raisons de ce nouveau fiasco onusien, il faut noter le manque de soutien politique de ses états membres dans la lutte contre le régime soudanais.

La Chine, premier partenaire officiel du régime de Khartoum, joue de son droit de veto pour protéger le Soudan des sanctions internationales et ainsi protéger ses propres approvisionnements en pétrole soudanais et vendre en retour (légalement ou non) autant d’armes que possible à son partenaire sanguinaire. La Chine est dans les faits un véritable complice des crimes contre l’humanité commis au Darfour.

Il suffit, pour s’en convaincre, de croiser sur les pistes du Darfour les milliers d’enfants soldats (de 10 à 18 ans), vêtus de guenilles, sans une paire de sandales, mais avec dans les mains une Kalachnikov flambant neuve !

La communauté internationale préfère fermer les yeux sur les massacres des populations civiles et les crimes contre l’humanité, en soulageant sa conscience par quelques subventions aux organisations humanitaires, plutôt que de risquer de perturber l’économie mondiale.

Ainsi fonctionne le monde des affaires !

Beaucoup réclament aujourd’hui le déploiement des Casques Bleus au Darfour.

Cela permettrait, parait-il, de protéger les populations civiles…

Un beau trompe-l’œil idéologique car l’ONU ne s’est jamais interposé directement dans un conflit. Aucun pays occidental n’est prêt aujourd’hui à dépenser de l’argent et à risquer la vie de ses soldats pour une guerre qui n’est pas la sienne. Les Casques Bleus n’interviendront au Darfour que dans quelques années, après de longues négociations avec Khartoum, après des millions de morts.

Les populations de l’ex-Yougoslavie, du Rwanda et du Sud Soudan en ont déjà fait les frais par le passé, sans que l’on en tire visiblement de leçon.

Face à cette réalité incontournable et accablante, qui laisse bien peu d’espoir de survie aux populations civiles du Darfour, il faut refuser la fatalité et le sort tragique réservé à plus de 2 millions d’innocents.

Les enfants du Darfour, comme les autres, méritent de vivre.

Conformément aux déclarations universelles des droits de l’homme et des droits de l’enfant, à la convention de Genève de 1949, aux conventions de 1951 et 1989 définissant les droits des enfants réfugiés de guerre, nous pouvons encore sauver les enfants du Darfour en les évacuant des zones de massacres et en leur offrant le droit d’asile en Europe et en Amérique.

Le droit international le permet autant que la morale l’impose.

Nous pouvons, ensemble, sauver les enfants du Darfour en les accueillant dans nos pays en paix..

Nous pouvons tous devenir leur famille d’accueil dans nos pays en paix.

L’Arche de Zoé, association humanitaire œuvrant au secours des enfants depuis le Tsunami du 26 décembre 2004, lance une opération d’évacuation des enfants orphelins du Darfour.

Elle propose aux familles d’accueil qui le souhaitent de venir en aide et de prendre en charge dans leur foyer un enfant orphelin de moins de cinq ans, réfugié de la guerre au Darfour.

Les enfants orphelins, ou « enfant non accompagnés », sont les victimes les plus vulnérables de n’importe quel conflit. Sans aucun moyen de subvenir seul à leurs besoins vitaux car ne disposant pas de l’autonomie d’un adulte, ces enfants sont très rapidement en danger. Les orphelins du Darfour qui n’ont pas la chance d’avoir été pris en charge ni par la communauté locale ni par les organisations internationales, très souvent dépassées, se retrouvent rapidement en situation de détresse. Isolés, beaucoup sont condamnés à mourir rapidement ou, pour les plus grands, à être enrôlés de force comme enfant-soldat.

Plus que toute autre catégorie de victimes, les enfants orphelins sont la priorité.

En France, en Grande-Bretagne, aux USA, au Canada, et dans tous les pays d’Europe, plusieurs milliers d’enfants peuvent échapper à une mort programmée si nous leur ouvrons nos bras, nos cœurs et nos foyers !

Les équipes de L’Arche de Zoé, composées de médecins, d’infirmières, de sapeurs-pompiers et d’autres spécialistes, assureront une prise en charge complète des enfants depuis les zones de guerre jusqu’à leur arrivée dans la famille d’accueil, en veillant tout particulièrement au confort matériel et affectif des enfants. Consciente des traumatismes déjà infligés à ces enfants pendant le conflit (blessures, maladies, villages brûlés, massacres de leur famille, etc…), L’Arche de Zoé assurera un suivi médical et psychologique à long terme afin de minimiser autant que possible l’impact du déracinement et des séquelles de cette guerre.

En s’appuyant sur le droit international et l’aide des ONG, dans le respect du droit et des institutions du pays d’accueil, la famille d’accueil assurera l’intégration de l’enfant en déposant une demande de droit d’asile. Ces formalités sont très longues, mais pendant ce temps là, l’enfant aura été sauvé et mis à l’abri des dangers.

L’Arche de Zoé s’exposera certainement aux foudres de Khartoum, de certains politiciens, de quelques philosophes ou autres «grands penseurs» qui vont crier au scandale en parlant d’éthique, d’illégalité ou de traumatisme psychologique des enfants déracinés…

Mais l’extermination en cours au Darfour, n’est-elle pas déjà scandaleuse, illégale et traumatisante ?

Le commerce du pétrole et des armes, entaché du sang des enfants, n’est-il pas déjà pas scandaleux, illégal et traumatisant ?

Les enfants orphelins du Darfour ayant vu leur village brûlé, leur famille massacrée, leurs sœurs violées ne sont-ils pas déjà exposés à des traumatismes et des périls beaucoup plus grands en restant au Darfour ?

Comme souvent, pendant que certains se trouveront une multitude de raisons de ne pas faire, d’autres essuieront les critiques mais agiront.

Il faut sortir de la logique des discours politiques stériles, de l’humanitaire alibi et des négociations diplomatiques interminables…

La survie des enfants passe par des actes. Maintenant !

Dans quelques mois, ces enfants seront morts.




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