1768 |
Naissance, le
4 septembre, à Saint-Malo, de François René de Chateaubriand. Les historiens de la
météo ont confirmé qu'il y avait bien une tempête ce jour-là à Saint-Malo. Il
appartient à une vieille famille aristocratique ruinée qui a retrouvé sa dignité
d'antan grâce à la réussite commerciale de son père René-Auguste; réussite qui lui a
permis notamment, en 1761, le rachat du château et de la propriété de Combourg.
François René est le cadet de dix enfants, dont quatre sont morts en
bas-âge. Il a un frère, Jean-Baptiste ( né en 1759), et quatre surs, Marie-Anne (
1760), Bénigne (1761), Julie ( 1763), et Lucile, sa sur préférée ( 1764)
Dès son jeune âge, il est confié aux soins de sa grand-mère
maternelle, Mme de Bédée qui habite Plancoët : " en sortant du sein de ma
mère, je subis mon premier exil " (Mémoires d'Outre Tombe) |
1771 |
A 3 ans,
François René revient à Saint-Malo. Il est élevé par La Villeneuve, une domestique
qu'il évoque dans les Mémoires |
1777 |
En mai la
famille, s'installe dans le Château de Combourg, acheté 16 ans plus tôt.
François-René, que ses parents destinent à une carrière
ecclésiastique plutôt qu'à une carrière dans la marine, est inscrit au collège de
Dol. Il est brillant en mathématiques, doué pour les langues et fait preuve d'une "mémoire
extraordinaire".
Il restera quatre ans dans ce collège (de la sixième à la
troisième). Il passe ses vacances à Combourg |
1780 |
Lors du
mariage de deux de ses surs, François-René ressent devant la beauté de certaines
invitées, ses premiers émois d'adolescents. |
1781 |
François-René
fait sa première communion le 12 avril (jeudi Saint). c'est une "cérémonie
touchante et sublime". Il hésite avant de se confesser et finit par avouer ses
péchés de jeunesse. Le confesseur " devina mes futures passions".
François-René quitte le collège de Dol. Il entre en seconde au
collège de Rennes. Sa ferveur religieuse s'étiole. |
1782 |
Lors du
mariage de sa troisième sur, Julie, il connaît de nouvelles émotions face à la
beauté d'une ravissante invitée. |
1783 |
Il se rend à
Brest pour passer l'examen de garde-marine. Finalement il ne pourra pas le passer en
raison de limitations dans le recrutement.
De retour à Combourg, il s'apprête à choisir l'état
ecclésiastique. Il indiquera dans Les Mémoires, que " la
vérité est que je ne cherchais qu'à gagner du temps, car j'ignorais ce que je voulais".
Il achève ses études classiques au collège de Dinan. |
1784 |
Il va
connaître à Combourg "deux années de délire" qu'il décrira
abondamment dans Les Mémoires. Ce sont les automnes mélancoliques et les
soirées lugubres dans le château de Combourg. Seule, sa sur Lucile, dont il est
très proche, parvient à le tirer de son humeur morbide. Elle le révèle à la poésie.
C'est la période de la grande indécision : " Je n'avais point
voulu me faire marin, je ne voulais plus être prêtre. Restait la carrière militaire; je
l'aimais. Mais comment supporter la perte de mon indépendance ?" |
1786 |
Après toutes
ces hésitations, il se décide et indique son souhait de partir aux Indes. Mais son père
l'en dissuade fermement et lui impose de rejoindre le régiment de son frère, dans lequel
ce dernier lui a obtenu une place.
Il quitte Combourg le 9 août pour Cambrai. Il s'arrête en chemin chez
sa sur Julie, à Paris. Son père meurt le 6 septembre. " Ma famille se
rassembla à Combourg; on régla les partages; cela fait, nous nous dispersâmes."
La mort de son père marque une rupture dans sa jeunesse.
François-René ne retournera que très rarement au château paternel. |
1787 |
Poussé par
son frère, François-René va faire ses premiers pas dans le Monde. Il est présenté à
Versailles le 17 février et participe à une chasse avec Louis XVI.
Il se montre très réservé et ressent "un dégoût invisible"
pour la cour et ses coutumes.
En mars a lieu à Combourg le partage de la succession. Selon la
tradition, son frère, l'aîné, reçoit les deux tiers de l'héritage.
En septembre, il rejoint son régiment qui est stationné à Dieppe.
Il prend à la fin de l'année un congé pour retrouver ses surs
à Fougères puis à Paris. Sa sur Julie y tient salon. Il fait la connaissance de
plusieurs écrivains, dont Chamfort, la Harpe et Parny. Il côtoie également quelques
hommes politiques, marmi lesquels le ministre Malesherbes, dont son frère a épousé la
petite-fille.
Mais il goûte également aux joies de la solitude dans le
"désert de la foule". |
1788 |
François-René
de Chateaubriand est réformé en mars. |
1789 |
Chateaubriand
s'essaie à la vie politique. En janvier, il participe aux Etats de Bretagne à Rennes où
éclateront des violences : deux morts.
En juin, il est à Paris avec ses surs Julie et Lucile. Il
assiste à la prise de la Bastille et voit passer sous ses fenêtres les têtes de
plusieurs ministres et hommes politiques : "Ces têtes... changèrent mes
dispositions politiques; j'eus horreur des festins de cannibales et l'idée de quitter la
France pour quelques pays lointains germa dans mon esprit." |
1990 |
Il publie son
premier texte intitulé, L'Amour de la Campagne dans l'Almanach des Muses.
Ce texte est signé : Chevalier de C***.
Il songe à voyager aux Etats-Unis, encouragé en cela par Malesherbes.
Son voyage aurait deux buts : l'un scientifique (trouver un passage au nord entre
l'Atlantique et le Pacifique), l'autre poétique (écrire "l'Epopée de l'Homme
dans la Nature"). |
1991 |
Après une
visite à Combourg et deux mois de préparation à Saint-Malo, Chateaubriand s'embarque le
8 avril pour les Etats-Unis. Il arrive à Baltimore le 9 juillet. Il visite la côte est
de Philadelphie jusque Boston, puis se rend à New-York.
Le 8 août, lors de la visite des la région des grands lacs, il se
casse le bras.
Lors de ce voyage, les rêves du jeune Chateaubriand sont déçus. Il
décide de rentrer en France. Il revient avec de nombreuses notes qu'il utilisera
notamment dans Atala, Natchez, Voyage en Amérique... |
1792 |
Le bateau qui
le ramène en France connaît une violente tempête. Il arrive au Havre le 2 janvier
Il retrouve sa mère et ses surs à Saint-Malo qui ont prévu de
le marier avec Céleste Buisson de la Vigne, une amie de Lucile. La messe de mariage a
lieu le 19 mars.
Le couple s'installe à Paris, en mai, avec Julie et Lucile.
Chateaubriand prend conscience de la radicalisation de la révolution et décide le 15
juillet de quitter Paris. Il rejoint comme simple soldat l'armée des Princes et est
blessé au siège de Thionville. Il restera quatre mois entre la vie et la mort. Il
rejoint Bruxelles, puis il s'embarque pour l'Ile de Jersey, où il retrouve son oncle
maternel. |
1793 |
Il se réfugie
en Angleterre et arrive à Londres le 21 mai. Il va rester sept ans en exil et va
connaître l'existence du "paria infortuné. Il vit pauvrement "je
mâchais de l'herbe et du papier" et réalise quelques traductions alimentaires.
Il habite dans un grenier de Holborn.
Toujours souffrant, suite à sa blessure de Thionville, il commence à
écrire sa première uvre : l'essai historique sur les révolutions qui
paraîtra en 1797 |
1794 |
Il va dans le
comté de Suffolk, où il donne quelques leçons de français.
Il reçoit de douloureuses nouvelles de France : l'exécution de son
frère ( le 22 avril) et l'emprisonnement de sa mère, de son épouse et de ses surs
Julie et Lucile. |
1796 |
Il s'éprend
de Charlotte Ives, la fille d'un pasteur, mais leur idylle est contrariée.
Il revient à Londres en juin. |
1797 |
Publication le
18 mars de l'essai historique sur les révolutions. Cet essai d'un exilé n'est pas
le plaidoyer pour l'ancien régime que les royalistes attendaient. Il permet à
Chateaubriand de vivre plus décemment. |
1798 |
Le soutien de
Fontanes "premier ami que j'aie compté dans ma vie" lui est d'un grand
réconfort.
Mort de sa mère le 31 mai |
1799 |
Mort de Julie,
sa sur, le 26 juillet
Les morts successives de sa mère et de sa sur le rapprochent de
la religion. Il se lance dans la rédaction du Génie
du Christianisme avec " l'ardeur d'un fils qui bâtit un mausolée à sa
mère".
Tandis que Bonaparte arrive au pouvoir, suite au coup d'état du 18
brumaire ( 9 novembre), Chateaubriand prépare son retour. |
1800 |
Chateaubriand
arrive à Calais le 6 mai, avec Lassagne, pour pseudonyme : " j'abordais la France
avec le siècle".
Arrivé à Paris, il débute une carrière d'homme public. Grâce à
son ami Fontanes, il parvient à approcher l'entourage de Bonaparte. C'est ainsi qu'il est
présenté à Elisa Bacciochi, la sur de Bonaparte, et à Lucien, son frère.
Il continue à travailler au Génie
du Christianisme |
1801 |
Il rencontre
Pauline de Beaumont
Publication, le 1er avril, d'Atala : " c'est
de la publication d'Atala que date le bruit que j'ai fait dans ce monde."
Il séjourne de mai à novembre à Savigny sur Orge en compagnie de
Pauline de Beaumont, c'est là qu'il achève le Génie
du Christianisme. |
1802 |
Publication,
le 14 avril, vendredi Saint, de Génie du
Christianisme. L'ouvrage comprend également Atala et René. |
1803 |
Début de la
carrière diplomatique et politique. Il est nommé, en mai, premier secrétaire
d'ambassade à Rome, auprès du cardinal Fesch, l'oncle de Bonaparte.
Pauline de Beaumont, très malade qui est venue le rejoindre en
octobre, meurt de la phtisie le 4 Novembre. |
1804 |
Il séjourne
à Naples en janvier, puis rentre à Paris en février. Il est révolté, le 21 mars, par
l'exécution, sur ordre de Bonaparte, du duc d'Enghien. Bonaparte craignait en effet que
ce dernier organise une offensive royaliste.
En avril, Chateaubriand emménage avec son épouse, Céleste, à Paris.
Il reprend une "vie privée" et se remet à
l'écriture. Il commence la rédaction des Martyrs.
Mort, le 10 Novembre, de sa sur Lucile, probablement un
suicide. |
1805 |
En juillet
Chateaubriand fait la connaissance de Natalie de Noailles.
En Août il retrouve son épouse, Céleste, en cure à Vichy. Le couple
voyage en Auvergne.
Le 21 Août, il rend visite à Mme de Staël, exilée à Coppet. |
1806 |
Voyage de 11
mois en Orient. Céleste son épouse ne l'accompagne que jusque Venise.
Il est fait chevalier de l'ordre du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, le
4 Octobre.
Il profite de ce long voyage religieux pour chercher des
"images" qui lui serviront pour son livre Les Martyrs, qu'il a commencé
à rédiger en 1804. |
1807 |
Natalie de
Noailles le rejoint à Cordoue le 10 Avril
Chateaubriand rentre à Paris le 5 juin
Le 7 juillet il publie un violent réquisitoire contre Napoléon, alors
à l'apogée de sa gloire. Suite à la publication de ce pamphlet, Chateaubriand est prié
de s'éloigner de Paris. Il achète une résidence, la Vallée aux loups, à
Chatenay-Malabry. Il s'y installe avec Natalie de Noailles en octobre. |
1809 |
Il commence à
travailler à son projet biographique : Mémoires de ma vie commencés en 1809 ( les
futures Mémoires d'Outre Tombe)
Publication, le 27 mars, des Martyrs ou le triomphe de la
religion Chrétienne : le récit du périple de Chateaubriand de l'Italie à
l'Espagne, en passant par la Grèce, la Turquie, le Levant, et l'Afrique du Nord.
Le 31 mars, son cousin Armand de Chateaubriand, accusé
d'espionnage au profit de l'armée des princes est fusillé, et ceci malgré son
intervention. |
1810 |
Il travaille
à l'Itinéraire de Paris à Jérusalem |
1811 |
"L'année
1811 fut une des plus remarquables de ma carrière littéraire. Je publiai l'Itinéraire
de Paris à Jérusalem, je remplaçai M. de Chénier à l'Institut, et je commençai
d'écrire les Mémoires, que j'achève aujourd'hui."
Chateaubriand fut en effet élu à l'Académie le 20 février, mais
il n'y fut pas reçu, son discours, un éloge de la liberté en politique, ayant
indisposé Napoléon.
Il publie le 26 février l'Itinéraire, ouvrage qui parcourt le
cimetière des civilisations, et qui achève provisoirement la carrière littéraire de
Chateaubriand.
Le début de la rédaction des Mémoires est daté du 4 octobre.
|
1814 |
Il publie en
avril De Buonaparte, des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes
légitimes, qui lui ouvre la carrière d'homme d'Etat.
Chateaubriand est à Compiègne, lorsqu'abdique Napoléon et qu'arrive
Louis XVIII. |
1815 |
Il doit subir
l'hostilité " des rigides partisans de l'ancienne monarchie" qui le jugent trop
libéral et parviennent à le mettre à l'écart. Il obtient toutefois une ambassade en
Suède. Puis il sera nommé Ministre de l'intérieur par intérim et à la chambre des
Pairs, "une assemblée de vieillard". |
1816 |
Il essaie de
publier De La Monarchie selon la charte, un virulent pamphlet contre le ministre
Decazes (septembre 1816), mais son livre est saisi chez l'imprimeur. Il est rayé de la
liste des Ministres d'Etat et contraint de vendre sa bibliothèque |
1817 |
Il retrouve
Juliette Récamier qu'il a rencontrée en 1801 |
1818 |
Il est
contraint de vendre La Vallée aux loups |
1821 |
Il est
ambassadeur à Berlin (1821), à Londres (1822), ministre des Affaires Etrangères
(1822-1824), poste qui marque le sommet de sa carrière politique. |
1823 |
Liaison avec
Cordélia de Castellane, ce qui provoque le départ de Mme Récamier pour l'Italie |
1826 |
Publication de
: Les Natchez et Le Dernier Abencérage |
1828 |
Il est de
nouveau diplomate à Rome (1828-1829). Il a une liaison avec Hortense Allart, femme de
lettres. |
1830 |
Il est à
Dieppe avec Mme de Récamier lorsqu'éclate la révolution de Juillet. Chateaubriand,
idole de la jeunesse royaliste, proclame une dernière fois avec panache son
intransigeance légitimiste et refuse de prêter serment à Louis-Philippe. L'aristocrate
Chateaubriand est pourtant obligé d'admettre l'inéluctable avènement démocratique :
"... Mais Juillet, s'il n'amène pas la destruction finale de la France avec
l'anéantissement de toutes les libertés, Juillet portera son fruit naturel : ce fruit
est la démocratie. Ce fruit est peut-être amer et sanglant; mais la monarchie est une
greffe étrangère qui ne prendra pas sur une tige républicaine."
Il termine ainsi sa carrière politique et reprend résolument sa
carrière d'écrivain, Il continue ainsi la rédaction de ses Mémoires d'Outre Tombe,
déjà bien avancées et qui vont lui permettre "d'éterniser sa vie en destin." |
1831 |
Publication d'Etudes
Historiques |
1832 |
Il révise la
partie rédigée de ses Mémoires |
1836 |
Publication d'un
Essai sur la Littérature anglaise |
1838 |
Publication du
Congrès de Vérone |
1841 |
Il achève ses
Mémoires : " en traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841..." |
1844 |
Publication de
La Vie de Rancé |
1847 |
Mort de son
épouse, Céleste |
1848 |
Alors qu'il
agonise, on lui apprend la chute de Louis-Philippe, l'usurpateur. Il s'écrie : "c'est
bien fait".
Il meurt le 4 juillet, à quatre-vingt ans. Ses obsèques solennelles
ont lieu à Saint-Malo : il est inhumé sur le rocher du Grand Bé à Saint-Malo, face à
l'océan qui l'a vu naître.
Son épitaphe est le suivant :
Un grand écrivain français
a voulu reposer ici
pour n'entendre que la mer et le vent.
Passant,
respecte sa dernière volonté."
Prépublication en feuilleton, dans la Presse, des mémoires
d'Outre-tombe ( Octobre) |
1849 |
Mort de Mme
Récamier.
Publication en volumes des Mémoires d'Outre-tombe de janvier
1849 à octobre 1850 |