Emblématique d'une nouvelle chanson française pas franchouillarde, qui a des choses à dire mais garde un humour nature sans se prendre trop la tête (façon Sanseverino, Vincent Delerm, M, Mathieu Boogaerts, etc), Bénabar a acquis ses lettres de noblesse par la scène. Ce banlieusard parisien, d'abord attiré par les clowns et le cirque, puis apprenti photographe, technicien de cinéma, réalisateur de courts-métrages (dont un "José Jeannette" plusieurs fois primé) a déboulé dans les bars et petits lieux parisiens à l'âge de vingt-sept ans. Avec ses potes musiciens, il monte le groupe Bénabar & associés, sort un album autoproduit en 1996 et après avoir tourné à tour de bras pendant deux/trois ans, signe sur un important label, celui de Britney Spears. Leurs points communs s'arrêtent là cependant, et le Y'a une fille qu'habite chez moi qui va accrocher l'oreille des professionnels comme du public n'a rien à voir of course avec la donzelle d'outre-Atlantique. Invité en première partie d'Henri Salvador, participant à des "tribute" autour de Georges Brassens et Serge Reggiani, ce cousin cadet de Renaud, dont il partage le sens du quotidien, la tendresse et l'humour volontiers en révolte, en remet une couche de portraitiste des années 2000 dans l'album trés réussi : Les risques du métier. Un titre lui aussi très cinéma, clin d'oeil à un film d'André Cayatte dont la vedette était - tiens, quel hasard ? un autre chanteur portraitiste : Jacques Brel.