il divo affiche

Il Divo

(Films en salle)

Portrait à charge du célèbre politicien italien Giulio Andreotti dans un style grossier et pubard cheap.

De Paolo Sorrentino - Italie - 2008

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Il Divo, farce guignolesque postmoderne au vitriol, trace le portrait à charge du célèbre politicien Giulio Andreotti, figure majeure de la démocratie chrétienne et président du Conseil italien à plusieurs reprises. Andreotti fut aussi impliqué dans des affaires de corruption liées à la Mafia. Paolo Sorrentino (Les Conséquences de l’amour, L’Ami de la famille) reste fidèle au style étrange qu’il s’est choisi un jour funeste en pensant sans doute qu’il était classe : grossier et pubard cheap. Au milieu de jeux visuels inutiles, le film frappe aussi par l’interprétation chargée de ses marionnettes (ses comédiens), l’accumulation absurde de grands angles grotesques qui laissent à penser que le réalisateur italien vit dans Inland Empire de David Lynch avec une bande de vieilles poupées de ventriloques imbibés. Pourtant non, Sorrentino veut nous parler de l’Italie réelle. Or quiconque n’a pas vécu, étudié ou suivi de près l’histoire politique de ce pays pendant les cinquante dernières années aura peu de chance de comprendre quoi que ce soit à Il Divo. On ose à peine poser la question, mais : qu’est-ce que les membres du jury cannois qui l’ont récompensé de leur prix en mai dernier ont-ils bien pu saisir de ce récit italocentré qui fit fuir de la projection de presse la plupart des journalistes qui n’étaient pas transalpins ? Mystère. Imaginez Les Guignols de l’info transposés dans un pays dont vous ne connaîtriez rien, filmés à la Kalachnikov sur une durée de 1 heure 40, et vous aurez une idée de l’enfer qu’est la vision d’Il Divo. En outre, après enquête auprès d’éminents journalistes italiens de gauche (donc peu suspects de vouloir défendre Andreotti), il semblerait que la plupart des faits énoncés dans le film soient erronés ou déjà connus depuis longtemps… Alors, quel intérêt, sinon le risque de rendre sympathique quelqu’un qui ne devrait pas l’être ? Alors allez plutôt voir Nico, le petit renne, dont nous n’avons pu parler la semaine dernière lors de sa sortie. Ce dessin animé finlandais de facture disneyenne classique raconte l’histoire très belle et très simple d’un petit renne qui veut connaître son papa qui travaille pour le Père Noël. Elle dit en particulier que, même quand on est un renne, on a le droit de se choisir une marmotte pour figure paternelle. Je ne sais pas si c’est vrai, mais je l’espère et c’est très émouvant. Au moins, Nico… ne cherche pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

J.B.Morain
31 décembre 2008

Je suis étonné par la teneur de cette critique du film Il Divo. JB Morain se demande qui a pu comprendre ce film. L'ignorance est elle devenue une excuse pour des chroniqueur désarçonnés par le sujet d'un film ? La qualité du jeu de Toni Servillo, le talent de Sorrentino et la qualité de l'exploration de l'histoire la démocratie chrétienne et de l'instrumentalisation de l'Etat italien à des fins machiavéliennes en font un film d'un intérêt majeur pour tout spectateur doté d'un minimum de curiosité. La beauté de la langue et les excès des sbires d'Andreotti rappellent les charmes d'une Italie équivoque.

Les Inrocks du 23 décembre encensent "Twilight" et assassinent "Il Divo" : la fin de l'année aurait-elle altéré votre très honoré discernement ?

cowboy : pubard cheap ? ça veut dire quoi ? vendredi 02 janvier 2009 11:39

Nico le petit rennes, c'est certainement très bien mais "Il divo" aussi. Avec Gomorra et Il divo, les Italiens se sont penchés en 2008 sur des pans tragiques de leur histoire contemporaine et c'est passionnant. Je ne suis pas particulièrement connaisseur de l'histoire italienne et j'ai très bien réussi à suivre l'histoire tragique racontée avec humour par Paolo Sorrentino. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette description du crépuscule de la démocratie chrétienne italienne et des petits arrangements cyniques du régime des partis. Le pouvoir, l'argent, la mort. Passionnant. Cette critique me paraît exagérée, je préfère celle de Jean-Luc Douin sur lemonde.fr

ericano : et la France qui nous fait le promeneur du champ de mars mercredi 31 décembre 2008 21:17

bref je préfère cent fois ce film au funeste et très lèche cul promeneur du champ de mars...

La france c'est le cinéma des leches culs avec le pouvoir quand l'italie fait le caiman ou il divo...

pourtant Mitterrand a encore bien plus de cadavres sous les placards.

ericano : suite mercredi 31 décembre 2008 21:14

d'un homme qui ne veut rien savoir.
A titre personnel, j'ai plutôt apprécié ce style pompier, frime et décapant, l'humour aussi bien aidé par le personnage Andreotti, c'est une farce, un pamphlet évidemment à ne pas prendre trop au sérieux d'un point de vue de la réalité des faits, on prête beaucoup trop au riche Andreotti.
Le film n'est pas dérangeant en soi mais le cinéaste dans ses interviews un peu plus car il croit vraiment un peu à tout, à toutes les rumeurs, à tout ce que peut dire la justice, bref il instruit à charge.

ericano : mercredi 31 décembre 2008 21:07

M.Morain a le droit de ne pas apprécier un film, encore faut il avoir des arguments.
M.Morain sans la moindre honnêteté se permet même de remettre en cause la santé mentale du jury de Cannes qui a décerné un prix à ce film ou celle des critiques français qui ont l'air d'avoir beaucoup aimé ce film vu ce que j'ai lu ce matin...
Ensuite M.Morain a un argument irrécevable, celui de son inculture et de son ignorance, M.Morain ne comprend rien, n'y connait rien à l'Italie mais M.Morain ne veut surtout rien y connaitre, un vrai argument


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