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    Suspendu 2 ans pour avoir oublié un contrôle

    Posté le Wednesday 17 October 2007 @ 22:28:49

    Le 10 juillet, Anthony Colin (Roubaix) a abandonné une kermesse en Belgique et ne s'est pas présenté au contrôle antidopage. Lundi, cet oubli a été puni de la sanction maximale : deux ans de suspension et 1000 euros d'amende. Le jeune coureur devrait faire appel. Il se confie à Cyclismag.





    Propos recueillis par Pierre Carrey

    Cyclismag : La commission disciplinaire de la Communauté flamande vient de te condamner à deux ans de suspension et 1000 euros d'amende parce que tu ne t'es pas présenté à un contrôle antidopage en Belgique. Comment réagis-tu à cette condamnation ?
    Anthony Colin : Je suis sous le choc. Cette sanction est énorme. J'ai oublié de me présenter au contrôle et voilà que je prends la même suspension qu'un Floyd Landis. C'est grave ! J'ai un grand sentiment d'injustice et de déception. On vient de briser la carrière d'un jeune coureur de 21 ans qui n'a encore rien prouvé sportivement, et surtout qui est innocent. Mon avocate pensait que je prendrais au maximum six mois. Même avec un an, ça aurait été possible de continuer ma carrière ensuite. Avec deux ans, non...


    « NE PAS LAISSER TOMBER »

    Tu vas faire appel de cette décision ?
    Je dois déposer un recours avant le 25 octobre. Aujourd'hui, je me pose des questions. Est-ce que ça vaut le coup ? J'ai dû payer un avocat et il faudra engager de nouveaux frais. Mais je pense que je ferai appel, pour ne pas laisser tomber.

    Mais la fédération belge te reproche un "constat de carence", le fait de ne pas t'être présenté au contrôle, et non d'être dopé ?
    Pour eux, c'est la même chose. Ne pas aller au contrôle revient à être dopé. J'ai produit tous mes tests de sang pour montrer que j'étais propre. Mon dernier suivi longitudinal, réalisé par la FFC, remontait aux championnats de France, soit deux semaines avant la kermesse où je ne suis pas allé au contrôle. Mais j'ai cru comprendre que ce papier ne leur suffisait pas.

    Comment as-tu raté ce fameux contrôle, le 10 juillet, à Houtem-Vilvoorde ?
    J'habite à la frontière belge et je me suis décidé le matin même à courir cette kermesse. J'avais un entraînement de cinq heures à faire ce jour-là. Donc, je prends le départ et je crève au bout de 45 kilomètres. J'ai donc décidé de rentrer chez moi en voiture pour changer de roue et continuer l'entraînement. J'étais le seul Français engagé ce jour-là et personne ne m'a téléphoné. Je n'ai rien su jusqu'à Paris-Corrèze, quand un courrier m'a annoncé que je devais me présenter devant la commission disciplinaire de la Communauté flamande.


    « CE JOUR-LA, J'ETAIS ABSOLUMENT SEUL »

    Pour toi, ce n'est pas automatique de regarder à l'arrivée sur l'affichette officielle si ton nom n'a pas été tiré au sort pour un contrôle ?
    D'habitude, on part toujours à cinq ou six copains et il y en a toujours au moins un pour y penser. Sur les grandes courses, c'est le soigneur de l'équipe qui vérifie si on est tiré au sort. Mais ce jour-là, j'étais absolument seul. En plus, comme je n'ai pas terminé la course, que je ne suis pas passé sur la ligne d'arrivée, je n'ai pas du tout eu le réflexe d'attendre.

    Comment peux-tu prouver ton innocence ?
    Devant la commission disciplinaire, on ne m'a pas trop laissé m'exprimer. J'ai eu l'impression de me faire casser. J'ai commis une erreur en ne me présentant pas au contrôle. Je n'ai pas cherché à y échapper parce qu'au moment où je suis parti, personne ne savait qu'il y en aurait un. Je comprends qu'on me sanctionne, mais pas à ce point...

    Ta priorité, aujourd'hui, c'est d'assurer ta défense ?
    Oui. Si je ne réussis pas, j'irai chercher du travail, un job qui me plait. Pour ce qui est de la suite de ma carrière, j'ai quelques contacts avec des clubs amateurs, dans ma région, qui m'apportent leur soutien. Chez les pros, ce sera plus difficile de retrouver une place et je le regrette parce que je suis jeune, je n'ai pas eu le temps de prouver ce que je valais. J'ai envie de continuer le vélo même si j'étais dégoûté lundi en recevant mon courrier. Je me suis dit qu'il y avait quelque chose de pourri dans le vélo. Mais c'est mon sport et je veux continuer de progresser.


    « LES BONS PAIENT POUR LES MAUVAIS »

    Tu risquais entre trois mois et deux ans de suspension. Comment tu t'expliques le fait d'avoir écopé du maximum ?
    Peut-être parce que les Français sont mal vus en Belgique ? Parce qu'il faut frapper fort pour dissuader les tricheurs ?

    Tu penses que le contexte actuel du cyclisme a pesé dans la balance ?
    Oui. La multiplication des affaires, en particulier sur le dernier Tour de France, montre que des coureurs continuent d'abuser. Et là, ce sont les bons qui paient pour les mauvais. C'est malheureux.

    Cette semaine, la FFC rapporte que deux jeunes de 20 et 24 ans ont été suspendus six mois pour ne pas s'être présentés à un contrôle. Au Tour du Val d'Aoste, en septembre dernier, un coureur suisse qui avait abandonné a failli rater le test à l'arrivée (voir : ici). Que t'inspirent ces autres cas ?
    J'en ai entendu parler. Lorsque j'évoque mon problème, beaucoup de coureurs me disent que ça aurait très bien pu leur arriver. Sauf que c'est sur moi que c'est tombé. Je n'ai pas eu de chance. J'espère que mon affaire permettra à tous les autres de faire très attention dorénavant.


    « LES DIRIGEANTS ME FONT ENCORE CONFIANCE »

    Tu as discuté de ton problème avec la Fédération française de cyclisme ?
    Non, seulement avec mes dirigeants de Roubaix-Lille Métropole.

    Que te disent-ils ?
    Ils ont été obligés de me mettre à pied début août, conformément au règlement. Mais ils sont choqués par ce qui m'arrive. Je suis content qu'ils me soutiennent et qu'ils me fassent confiance encore aujourd'hui. Mes amis (1) et ma famille m'ont également soutenu dans cette affaire.

    Penses-tu que la réglementation est trop sévère ?
    Il faut lutter contre le dopage, conserver des contrôles et sanctionner les tricheurs. Mais il faut aussi savoir se montrer humain. Un coureur fait sa course, va à la douche et rentre chez lui. Ce n'est pas à lui de vérifier s'il est contrôlé. C'est bien pour ça que dans la plupart des cas, les soigneurs des équipes font ce travail. On ne pense pas au reste et aux conséquences d'un banal oubli...


    (1) Xavier Nesi, ex-directeur sportif et entraîneur d'Anthony Colin depuis quatre ans s'est porté caution auprès de Cyclismag de la probité de son coureur.
    "Avec certains, on peut toujours avoir des doutes, mais pas avec Anthony ! Exclure des jeunes comme ça du vélo, c'est aller à l'encontre de ce qu'on veut que le vélo soit !" a-t-il déclaré.


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    Photo : Anthony Colin, suspendu 2 ans pour avoir oublié un contrôle...
    Crédit : Régis Garnier - www.velofotopro.com


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