musée des musées arabes



Situé au cœur du bâtiment, le musée se déploie autour d’un patio. Sa visite s’effectue à partir du 7e étage pour s’achever au 4e. Comme l’ensemble de l’édifice, il adopte un parti architectural qui se veut résolument moderne tout en intégrant des éléments traditionnels revisités : les  moucharabiehs mobiles, œuvre originale de la technologie et de la tradition réconciliées qui tapissent la façade sud du bâtiment, alors qu’au nord, il s’ouvre sur le Paris historique en suivant la courbe de la Seine.

Source de découvertes et d’émotion esthétique, le musée est un des organes vitaux de l’Institut ; placé au centre des différentes activités, il s’intègre à l’actualité vivante du monde arabe.

On pourra découvrir aussi, dans le musée de l'IMA, l'exposition destinée à accompagner le lancement du site www.qantara-med.org, dans le cadre du projet «Qantara - Patrimoine méditerranéen : Traversées d'Orient et d'Occident». Ce projet, inscrit dans le programme Euromed Heritage de la Commission Européenne, associe sept pays riverains de la méditerranée (Algérie, Tunisie, Maroc, Jordanie, Liban, Espagne et France) ; il est piloté par l'IMA qui l'a initié.


LES COLLECTIONS
La collection du musée est le résultat d’une politique d’acquisitions augmentée de dons et de legs.

Ce fonds permanent est enrichi par des prêts et dépôts de collections particulières et institutionnelles (Furusiyya Art Foundation, Vaduz). Des États membres fondateurs de l’Institut, comme la Syrie et la Tunisie, ont également accordé, depuis 1995, des œuvres significatives provenant de leur patrimoine qui visent à constituer au sein de l’Institut un « Musée des musées arabes ». En 2005, l’Organisation générale des Antiquités des Musées et des Manuscrits du Yémen a prêté à l’Institut quelque cinquante pièces remarquables. Ce partenariat culturel est appelé à se développer avec la participation d’autres pays.


UN MUSÉE DE CIVILISATION ET D'ART ARABO-MUSULMANS
Grâce  à un déploiement judicieux de ses collections, le musée a pour ambition de donner à ses visiteurs un aperçu de la civilisation arabo-musulmane et de son art, en montrant ses sources, sa formation puis son épanouissement.

Les territoires conquis par les Arabes à la suite du prophète Muhammad étaient déjà le berceau de brillantes civilisations : Sumer et Babylone, l’Égypte des pharaons, Phéniciens, Perses achéménides, parthes et sassanides, Empire romain d’Orient.

La civilisation arabo-musulmane, qui s’est étendue des confins de l’Asie centrale jusqu’aux rivages de l’océan Atlantique, a perpétué la tradition ancienne des brassages et échanges entre les peuples. Le musée tente d’en approcher la diversité et les influences mêlées, grâce à des objets appartenant non seulement au monde arabe tel qu’il se définit aujourd’hui (les 22 États de la Ligue arabe, membres fondateurs de l’Institut), mais aussi à la Turquie, l’Iran, l’Inde, ou l’Asie centrale.

Les collections permettent également d’envisager les différentes dimensions de cette civilisation : à côté des œuvres de prestige commanditées par des princes et des personnages de haut rang, sont présentés des objets plus usuels qui se rattachent à la vie quotidienne, sans oublier le monde des sciences.


LA VISITE DU MUSÉE

Au 7e étage : la période anté-islamique
Une présentation de pièces archéologiques trace les jalons de l’histoire ancienne du monde arabe : des stèles et divers objets en terre-cuite témoignent du rayonnement de Carthage, fondée par les Phéniciens ; la domination romaine est évoquée par des pièces archéologiques tunisiennes, tandis que des têtes avec de longs cous en albâtre évoquent la culture de l’Arabie Heureuse aux alentours de l’ère chrétienne. Quelques mosaïques et carreaux provenant de décors d’églises rappellent l’implantation chrétienne en Orient. De la stèle punique aux brûle-parfums en calcaire yéménites ; du symbole de la déesse Tanit au monogramme du Christ, c’est toute la genèse de l’Islam qui apparaît à travers ces œuvres antiques.


Au 6e étage : la formation de l’art islamique, les sciences et les expositions-dossiers
À la mort du prophète Muhammad, des califes lui succèdent à la tête de la communauté et entreprennent la conquête de vastes territoires. De puissantes dynasties règnent à partir de capitales florissantes : les Omeyyades à Damas et les Abbassides à Bagdad. Deux hautes vitrines rassemblent des témoignages (stucs, métaux et céramiques) de cette période de formation puis d’affirmation de l’art islamique.
À travers la riche collection d’astrolabes, de manuscrits et d’instruments scientifiques du legs Destombes, est évoqué l’essor des sciences arabes à partir du IXe siècle. Les princes, en encourageant les recherches dans des domaines aussi divers que les mathématiques, l’astronomie, la médecine ou la physique ont conduit les savants arabes à traduire et enrichir les savoirs hérités de l’Antiquité, ensuite largement diffusés en Occident.


Au 4e étage : l’épanouissement de l’art arabo-musulman
Le 4e étage présente côté Seine des objets s’étageant du Xe au XVIIIe siècle et qui ont été regroupés sur trois files, suivant leur provenance : à droite, Maghreb et Andalousie, au centre, Syrie et Égypte, à gauche, Iran, Transoxiane, Turquie ottomane et Inde moghole. Toutes les pièces présentées ici témoignent de la perfection technique atteinte par les artisans musulmans dans tous les domaines de l’art : céramique, bois, métal, verre… Un espace est réservé au tapis, meuble par excellence de la tente comme du palais. La visite du musée s’achève par des pièces maghrébines du XVIIe à l’aube du XXe siècle




 



Images : Georges Fessy | IMA/J.-P. Delagarde
copyright © 2009 Institut du Monde Arabe, Paris.
Dernière mise à jour : 29/01/09