L’auteur présumé des coups de couteau portés à un jeune homme agressé par une bande le 9 avril à Grenoble s’est rendu à la police et devait être déféré mercredi matin au parquet avec six autres suspects, parmi lesquels quatre mineurs.
Agé de 20 ans et déjà condamné, il a reconnu "avoir eu le couteau en main mais assure que ces coups seraient involontaires", a-t-on précisé de source judiciaire.
Ce jeune homme et les six autres mis en cause, âgés de 15 à 20 ans, devaient être mis en examen mercredi matin.
Recherché depuis l’agression, l’auteur présumé des coups de couteau s’est présenté mardi vers 18H00 au commissariat, où il a été placé en garde à vue, a précisé cette source, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné libéré.
Seuls deux jeunes mis en cause reconnaissent avoir porté des coups, mais sans fournir d’explication à leur geste, se contentant de "déclarations a minima", a ajouté la source interrogée par l’AFP. Les autres nient toute violence.
Le parquet, qui a ouvert une information judiciaire, a requis leur mise en examen pour tentative d’homicide visant l’auteur présumé des coups de couteau, violences aggravées en réunion avec usage d’une arme et "participation à un groupe violent", réprimée par la nouvelle loi sur les bandes votée le 2 mars.
Le parquet a également requis leur mise en détention, à l’exception du mineur de 15 ans.
Le résultat de leur présentation au juge d’instruction ne devrait pas être connu avant plusieurs heures.
Depuis l’agression, au total dix personnes avaient été placées en garde à vue, mais trois d’entre elles ont été depuis été remises en liberté.
Dans la soirée du 9 avril, la victime, Martin, géographe de 23 ans, se trouvait avec sa compagne et un ami lorsqu’il a croisé ces jeunes en état d’ivresse, qui ont demandé une cigarette avant de s’acharner sur Martin, insulté, battu et poignardé.
"On est dans des actes complètement gratuits conditionnés par l’effet de l’alcool et du groupe. Le résultat, c’est qu’ils ont pété les plombs", a souligné une source proche de l’enquête.
"C’est parti sur une cigarette, ça aurait pu partir sur un regard", a souligné cette source.
Après l’agression, les jeunes sont partis en "marchant", avait souligné le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, venu lundi à Grenoble.
Ils ont été ensuite identifiés sur un enregistrement d’une caméra de vidéo-protection pris dans le tramway, qu’avait également emprunté Martin avant de se faire agresser sur une place du centre-ville.
Les témoignages des amis du géographe ainsi que d’autres dépositions et "éléments" ont permis l’interpellation des suspects, lundi et mardi.
Les enquêteurs, qui ont réquisitionné d’autres bandes vidéo sur le lieu de l’agression, devront s’attacher à déterminer le rôle précis de chacun.
Totalement hors de danger, Martin a pu brièvement être entendu par la police, mais il ne conserve pas de souvenir précis de son agression.