Trois présidents face à la crise ivoirienne

Par Europe1.fr avec François Clauss et agences

Publié le 28 décembre 2010 à 09h38 Mis à jour le 29 décembre 2010 à 12h17

La pression internationale se fait de plus en plus forte sur Laurent Gbagbo. © Montage MAXPPP/REUTERS

"Tout s'est bien passé", ont affirmé les émissaires de la Cédéao après un entretien avec Gbagbo.

C’était la mission de la dernière la chance en Côte d'Ivoire. Trois présidents ouest-africains se sont rendus mardi à Abidjan pour essayer de convaincre le président sortant Laurent Gbagbo de céder pacifiquement le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu par la presque totalité de la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection du 28 novembre. Ils sont mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a menacé le camp Gbagbo de recourir à la "force légitime".

Rencontre avec Gbagbo

Arrivés séparément avant 11 heures (heure française), les chefs d'Etat béninois, Boni Yayi, et sierra-léonais, Ernest Koroma, ont été rejoints dans la capitale économique ivoirienne par leur homologue cap-verdien, Pedro Pires, vers 11h30. Les trois présidents ont commencé leur mission par un entretien avec le représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci),Choï Young-jin.

Porteurs du message des quinze chefs d’Etat de la Cédéao, les trois présidents ont ensuite rencontré Laurent Gbagbo durant 2h30. Le président sortant, qui refuse de laisser son siège, avait fait savoir avant l'entretien qu'il ne tolérerait aucune ingérence dans les affaires intérieures du pays. "Tout s'est bien passé", a seulement consenti à déclarer le président béninois, à l'issue de la rencontre.

Les émissaires ont ensuite rencontré Alassane Ouattara à l'hôtel du Golf, où le président élu est réfugié avec son gouvernement, sous protection des casques bleus.Mais faute de résultat immédiat, "la mission des chefs d’État devra retourner en Côte d’Ivoire dans le courant de la semaine prochaine pour poursuivre les contacts et essayer de conclure la médiation", a indique la présidence cap-verdienne.

Favoriser une transition pacifique

L’enjeu reste le même : favoriser une transition pacifique dans un pays exsangue économiquement et paralysé politiquement depuis 10 ans. Ils ont tenté d’obtenir du président sortant qu'il accepte "de partir du pouvoir sans attendre", selon Jean Marie Ehouzou, ministre béninois des Affaires étrangères.

Pour faire pression sur le camp pro-Gbagbo, la Cédéao dispose de 3.000 soldats, essentiellement des Nigérians, des Togolais et des Burkinabais. Ces derniers sont déjà intervenus trois fois sur le terrain, notamment en Sierra Leone et en Guinée. Si Laurent Gbagbo persiste à s'accrocher au pouvoir, la Cédéao menace d'intervenir militairement pour faire appliquer le choix des urnes.

Menaces et théorie du complot

Ils seront accueillis "en frères, en amis", a réagi Emile Guiriéoulou, ministre de l'Intérieur du gouvernement Gbagbo, ajoutant cependant qu'il y avait une ligne rouge à ne pas franchir: le respect de la souveraineté de la Côte d'Ivoire et de sa Constitution.

Laurent Gbagbo a certes indiqué "prendre au sérieux" cette menace, mais il a aussi mis en garde contre un risque de "guerre civile" en cas d'intervention armée. Son camp a souligné la présence de millions d'immigrés ouest-africains sur le sol ivoirien, qui pourraient être pris à partie. Refusant de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouatarra, Laurent Gbagbo multiplie par ailleurs depuis lundi les sorties médiatiques pour mobiliser les siens et dramatiser la situation. Il a tout d’abord dénoncé un complot franco-américain visant à le destituer, puis exprimé ses craintes d’un retour de la guerre civile.

Une menace que tous redoutent dans un pays divisé en deux depuis 2002. Cette crise a déjà provoqué son lot de victimes : les violences post-électorales, visant en majorité des partisans de Ouattara, ont déjà fait 173 morts du 16 au 21 décembre, selon l'ONU.

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