Baisse d'activité dans le secteur de la construction en 2009.
A fin 2009, le secteur du BTP génère en Polynésie un chiffre d'affaires de 51 milliards de F.CFP, une somme en recul de 10 % par rapport à 2008. Les entreprises du second oeuvre connaissent la plus forte baisse d'activité (-15 %).
Dans ce contexte difficile, le nombre de salariés déclarés à la CPS passe en dessous de la barre des 6 000 personnes. La tendance des 18 derniers mois se poursuit et en un an, le secteur perd 10 % de ses effectifs. Le rebond constaté sur le dernier trimestre 2009 ne s'est pas poursuivi sur le premier trimestre 2010. Le secteur du bâtiment est l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois peu qualifiés, et à ce titre il occupe une place particulière dans le tissu économique et social du fenua. Ainsi, les emplois qui disparaissent sont ceux qui permettaient au mieux l’ajustement de l’offre et de la demande de travail. Si le salaire moyen dans le BTP progresse de 5 %, une croissance équivalente à celle du SMIG, il s’agit d’un effet purement mécanique. Les licenciements touchent essentiellement les salariés les moins bien rémunérés, ce qui provoque mathématiquement un redressement du salaire moyen. Cette situation devrait évoluer car les salariés mieux rémunérés commencent également à subir les effets de la crise.
La valeur des importations de matériaux de construction est en baisse depuis plus d’un an, traduisant à la fois le caractère durable de la crise et le manque de confiance qu’ont les professionnels en l’avenir, comme le souligne le dernier rapport de l'IEOM. Sur 2009, la valeur des importations de matériaux de construction diminue de 23 %, passant de 35 à 27 milliards de F.CFP. Cette diminution est plus prononcée que pour l’ensemble des importations hors BTP (-15 %).
Les entreprises du BTP représentent toujours 16 % des entreprises du champ ICS même si les radiations d’entreprises du BTP sont aujourd’hui plus nombreuses que les créations. Le secteur du BTP est d’ailleurs celui dont le solde entre création et radiation est le plus négatif. Les entreprises du second oeuvre, généralement plus fragiles, sont celles qui pâtissent le plus de la situation.
Pourtant en 2009, les demandes de prêts immobiliers accordés par les établissements de crédits locaux ont progressé. Le Prêt à l’Habitat Bonifié (P.H.B.) qui représente 66 % de l'ensemble des prêts, progresse de 40 %. Quant au Prêt à l’Aménagement du Bâti (P.A.B.), il reste stable. Sur la même période, le nombre des demandes de permis de construire augmente de 13 % et celui des certificats de conformité de 35 %.