Suite et fin de la grande saga du poil. La campagne a donc été supprimée comme on l’a dit hier.
Ca fait tout drôle d’avoir contribué à ça surtout face à des personnes qui s’en foutaient royalement. Alors BRAVO à tous et à toutes, qui ont fait tourner l’info, qui ont bombardé le service consommateur, qui ont réagi. On considère ça comme une putain de victoire personnelle.
Par rapport à l’opinion des renifleurs de doigt cités dans l’article précédent. On a fait le tour des blogs hier pour prendre la température, lire des commentaires bien sentis (et on a été gâtés-ées) Globalement, l’indignation était présente en force, mais quelques personnes persistaient dans le genre de discours qui fait oublier toute logique ou diplomatie et donne envie de passer directement par la case coups et blessures
« C’est que de la pub, ya plus important, si vous aimez pas regardez-pas, de toute façon c’est pas nouveau hein, moi je trouve ça marrant »
Justement. Au PG la pub fait partie de nos ennemis mortels et même sans être farouchement antipub on peut s’apercevoir que la pub est liée à des questions importantes qui nous concernent comme la santé, l’éducation ou l’estime de soi pour ne citer que celles-là.
On pourrait faire le choix de ne pas regarder la pub, mais il vaut voir les choses en face, ce choix nous ne l’avons pas, on ne peut difficilement y échapper à moins de porter des oeillères en permanence, de ne pas écouter la radio non plus, bref de se couper totalement du monde. Donc on la regarde et on s’efforce de décrypter, d’analyser, d’exercer notre esprit critique. Si on regarde la pub c’est aussi pour pouvoir faire des constats sur ce que l’on cherche à nous faire avaler, on va faire une redite mais pour nous la pub est bel et bien un indicateur sur notre société.
La plupart du temps on se sent terriblement impuissant face aux médias (en tout cas en ce qui nous concerne) Toujours le même rapport de domination dont on ne peut se détacher, on reste là face à son écran, et on se sent spolié, mais ce n’est qu’une fois de plus. Alors on fait le choix d’en avoir rien à carrer, de minimiser tout ça. Bref le monde est fait comme ça, on peut rien y faire même si ça nous atteint. Et pour tout dire face au site de Veet j’ai eu très très mal, ça m’a touchée en plein dans la chatte.Si vous nous suivez vous savez que Ovaire the top a posté récemment un article sur les enfants. Touché. Alors voilà va expliquer à ta gamine qu’elle n’a pas besoin de s »épiler le minou pour être aimée, même si dans la vidéo le chat il est tout mignon… Et ensuite n’allez pas m’expliquer que ce n’est que la pub alors qu’on nous abreuve de toutes ces conneries hygiénistes et anti féministes sans que personne ne réagisse.
Des personnes qui se fichent du féminisme ont réagi, que doit-on en conclure? Que cette idée comme quoi le féminisme est
1) Un gros mot 2) Obsolète 3)Marginal est totalement infondée (il fallait qu’on le dise même si notre groupe n’a aucun besoin de se rassure là-dessus ça fait quand même du bien)
Ensuite que si le progrès en matière de droits des femmes, d’indépendance, de liberté sexuelle dont on nous rebat les oreilles pour nous endormir se trouve pulvérisé par une simple campagne de pub c’est qu’on a pas tant progressé que ça…
Mais réjouissons-nous. Ce que Jocaste écrivait à propos de la lutte à petite échelle vient de se confirmer. Ce n’est pas rien, on a réussi à prouver que nous n’étions pas prêts-es à avaler n’importe quoi. Et on ne va pas s’arrêter là…
BONUS: Le courrier de Veet reçu ce matin qui demande pardon en nous appelant « Monsieur » (comme c’est ironique)
Monsieur,
Vous nous avez fait part de vos réactions dans votre e-mail du 4 mai sur notre campagne interactive « Mon Minou tout doux ».
Nous sommes évidemment désolés qu’elle ait pu rencontrer une incompréhension ou des réserves. Notre intention, conformément à notre politique de respect des personnes, n’est jamais de choquer ni de heurter des sensibilités. Veet est une marque engagée depuis si longtemps dans le bien-être, l’élégance de la femme, que nous ne pouvons concevoir un seul instant toute velléité d’abaisser l’image de la femme.
Nous avons, sans y voir de malice, utilisé une communication, un peu « décalée » et humoristique. Nous ne soupçonnions pas que cette initiative pourrait être mal comprise.
Pour éviter tout malentendu sur un sujet que nous ne voulions pas provocateur, nous avons pris la décision de la suspendre.
Nous vous remercions beaucoup d’avoir attiré notre attention sur cette question, sachant que nous accordons la plus grande importance aux attentes de nos consommatrices et de tous ceux qui suivent fidèlement nos marques.
Et nous vous prions, Monsieur, de recevoir nos meilleures salutations.
Le Service Consommateurs
Nous aussi on te fait plein de bisous qui piquent à cause de la moustache, le Service Consommateurs. Mouack.
INDIGNATION EXPRESS PETASSE ! EJACULATRICE PRECOCE DE L’ACRIMONIE!
Trop contente de pas avoir à se creuser la tête pour ce nouvel article, ça m’est tombé dessus. Moment de grâce. On adore ça avoir un os à ronger. Sans aucun complexe. Moi ça me donne des fourmis dans les doigts, un lynchage textuel c’est toujours bon à prendre, précisément quand l’objet de la détestation contribue à nous avilir. Dans ces cas-là ruer dans les brancards est salutaire. Alors Taïaut ! On accuse souvent les féministes de brasser du vent, de s’indigner pour des motifs futiles et de passer à côté des causes « vraiment importantes ».Ces remarques viennent la plupart du temps de personnes spectatrices, des commentateurs qui passent énormément de temps avec les doigts vissés dans leur arrière train qu’ils ressortent de temps à autre pour apprécier le doux parfum de l’esprit critique qui est le leur, l’arôme délicat de quelqu’un qui sait ce qui est important. Vous voyez ce que je veux dire.
La réponse que nous avons à leur donner est simple. Nous agissons à notre niveau, en l’occurrence celui de consommateurs/consommatrices, rester passif face à ce qui est supposé nous définir n’est en aucun cas acceptable. La publicité c’est le nerf de la guerre, c’est le baromètre de nos mœurs occidentales, un indicateur. Si la plupart des gens se sont habitués aux corps nus, aux rêves à crédit, aux injonctions à être beau/sexy/performant/riche (aucune mention inutile à rayer) notre petit groupe ne peut se résoudre à tolérer toute cette pollution. La lutte à petite échelle reste de la lutte quoi qu’on en dise, l’émancipation passe aussi par-là, précisément en ce qui concerne les femmes qui sont les victimes souvent consentantes numéro 1 de la publicité. Tant mieux si vous trouvez ça normal, c’est que vous vous sentez bien dans votre époque, donnez-nous la recette! Les membres du PG sont heureux de vous annoncer l’arrivée du nouveau site Internet de la marque Veet®.
En totale exclusivité les paroles de la chanson illustrant merveilleusement ce fleuron de la communication publicitaire (dites merci, il a fallu plusieurs écoutes pour tout retranscrire et certains-nes subiront pour une durée indéterminée des dommages collatéraux, d‘autres attendent le single avec impatience)
« Spéciale dédicace à tous les minous yeah baby !
Quand mon minou est tout doux il fait miaou miaou !
Quand mon minou pique partout il fait bouhouhou !
Quand mon minou est tout doux c’est mon trésor mon bijou
Quand mon minou pique partout il fait bien trop voyou
Quand mon minou est tout doux il vaut le coup
Quand mon minou pique partout c’est pire que du houx
Quand mon minou est tout doux il est trop chou
Quand mon minou ressemble à un chien fou il ne me plaît plus du tout
Quand mon minou pique partout trois petits coups (psh psh psh)
Quand mon minou pique partout trois petits coups et il est tout doux
Quand mon minou est tout doux il aime être caressé partout
Quand mon minou est tout doux il aime être caressé partout (rires) »
J’ai parcouru le site dans son intégralité (la vidéo vaut son pesant de poils de chatte), j’ai senti la démangeaison caractéristique de la colère me hérisser le poil, fort à propos. J’ai tenté de refouler toutes mes récriminations et toutes les vulgarités qui me venaient spontanément, me questionnant sur le genre des auteurs de cette immondice, juste comme ça. Et je mets de côté mon opinion générale sur le poil. Mais je parie que vous voulez savoir. Sachez-le je ne suis pas une extrémiste du naturel, c’est simple, je suis pour le naturel dans une certaine mesure, c’est donc totalement subjectif et je ne juge personne. Cependant, je reste persuadée que le porno n’est pas étranger à cette mode de l’intégral. Ce n’est pas la pornographie qui me dérange, c’est un divertissement comme un autre et comme dans tout cinéma de genre il y a du bon et du mauvais. Ce qui me dérange c’est l’identification immédiate sans aucune réflexion, sans aucune distance, assimiler ce qui relève de l’outil masturbatoire à la réalité. Je poursuis ma navigation et soudain la rubrique « contact » m’a fait de l’oeil, l’allumeuse. Et vous devinez la suite.
« Nous vous écrivons pour vous faire part de notre consternation et de notre colère. Et en tant que consommateurs et consommatrices nous avons notre mot à dire nous ne le ferons pas à moitié, surtout quand on nous prend pour des imbéciles. Votre site est assez pénible pour les nerfs et pour notre éthique. La chanson illustre parfaitement le phénomène de narcissisme putassier omniprésent dans la publicité qui pousse les femmes à consommer comme des écervelées pour mieux vivre et être conformes à un idéal inatteignable et totalement factice. Le visuel du site est vraiment enfantin, limite bêtifiant, nous supposons que c’est votre stratégie pour toucher un public jeune, et nous ne pensons pas qu’un traitement aussi léger soit pertinent surtout envers des jeunes filles qui pourraient s’imaginer qu’une vie sexuelle idéale passe par l’épilation intégrale et que parler de son minou à tout bout de chant est une attitude normale. Si on analyse les paroles de votre chanson on peut difficilement faire plus consternant et injonctif. Votre vision est parfaitement antiféministe, insultante envers les femmes, leur droit à disposer de leur corps comme elles l’entendent et l’indépendance d’esprit. La personnification assez puérile du sexe féminin en chat est un lieu commun qui nie totalement le caractère important voire grave de la sexualité. La vision du corps et de la sexualité que vous présentez est totalement fausse. La sexualité peut être ludique mais ce n’est pas un jeu, pas plus que l’épilation alors quand vous présentez cet acte à la fois comme anodin et idéal nous ne pouvons que nous indigner. Il est de notoriété publique que les crèmes dépilatoires contiennent des substances irritantes, l’application de crème dépilatoire sur les muqueuses n’est pas sans risque, la cire peut provoquer de très graves brûlures. De plus l’épilation intégrale augmente le risque d’infections et de troubles vulvo-vaginaux. Mais dans le monde merveilleux de Veet® ces conséquences-là sont inexistantes. Votre animation montrant un chat mâle « émettre » des petits cœurs à la vue du matou épilé indique clairement que l’épilation intégrale rend plus désirable. La phrase « Le minou aime être plus épilé » qui apparaît à la fin du test lorsque l’épilation est jugée insuffisante fait clairement penser que nous ne sommes pas en mesure de juger ce qui est bon pour notre propre corps. Votre propos est volontairement édulcoré mais si nous faisons une synthèse de votre message voilà ce que l’on apprend : « Le poil est une affreuse tare inesthétique et dévalorisante qu’il faut absolument éradiquer afin d’obtenir l’intérêt du mâle dominant. L’épilation est un acte totalement anodin, indolore, sans danger qui procure une intense satisfaction et une vie sexuelle extraordinaire, chose impossible si on ne la pratique pas. Nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous, vous avez besoin de nous pour exister. Achetez » Votre démarche nous paraît totalement nocive et nous embarrasse énormément. Nous espérons que ce message vous aidera à réaliser la gravité et l’absurdité du message que vous véhiculez.
Bien à vous, Jocaste Eierstock, du PG. »
Je sais ce que vous pensez, ça sert à rien. Mais peu importe je me suis surpassée et si il y a bien un exercice dont je ne me lasse pas c’est l’écriture incendiaire.
par Jocaste Eierstock
PS: Pour les messieurs qui se sentent lésés, pas de souci, vous êtes aussi concernés, et tout est bien expliqué…
edit du 05/05/2011: Ya même une pétition pour le retrait de la campagne et à l’heure où je vous écris impossible d’accéder au site… Bim! [Quelques heures plus tard...] C’est officiel la campagne est suspendue… Victoire écrasante du poil.
L’article « Buzz les glaires » soigneusement éjecté par Paix Foireuse (je sais, facile) est venu nourrir ma propre réflexion sur mon usage de Facebook. Précisément un, dont j’ai parfaitement honte mais que je ne suis pas la seule à pratiquer. Etre seul dans sa connerie c’est toujours plus grave que d’être en groupe, c’est même une règle fondamentale qui s’applique dans notre société, la majorité c’est la sécurité. Bref, sur Facebook j’espionne mes anciens camarades de classe. Espionner car ils ne sont pas mes amis, j’ai déjà du mal à digérer toutes ces humiliations vécues de la primaire jusqu’au lycée, il faudrait en plus qu’après avoir survécu à ça il faudrait faire le bilan (calmement) et les ajouter, sous prétexte que c’est trop cool de garder le contact. Le sportif dont j’étais amoureuse, ma meilleure amie au collège qui à pris le préfixe « ex » comme par magie sans que j’en comprenne la raison, le club des filles plus cool que moi, et ceux dont je me moquais car ils étaient encore plus seuls que moi, j’ai pas envie de revenir là-dessus. J’ai trop souffert pendant toute cette période, au point qu’aujourd’hui dans certaines situations j’ai l’impression d’y revenir, à cette époque où j’avais honte d’être une première de la classe trop émotive et nullissime en EPS. Les raisons qui m’ont poussée à intégrer le PG ne sont pas étrangères à ça. Le parti c’est une version paisible du massacre de Columbine. On s’attaque à tout ce qui nous déplaît, on fonce pas mal dans le tas sans faire trop de distinctions, on se soulage et c’est ce qui nous fait vibrer. Tu peux penser ce que tu veux de cette comparaison mais une chose est sûre, le PG est avant tout un club de Némésis avides de représailles. Si pour l’instant chacun/une à réussi à juguler son agressivité, sa colère ou sa frustration, rien n’est acquis et la menace plane (montée dramatique intense, idéalement lisez cette phrase avec en fond sonore Une nuit sur le Mont Chauve ou le thème de Godzilla ).
Quand je pense au PG, je pense au sexe, au genre, à la couleur de peau, je pense aux lunettes de vue, aux kilos en trop, à l’acné, à la misère sociale, un détail quelconque en fait, à tout ce qui peut faire de toi une victime potentielle alors la liste est longue. Je pense aux brutes des cours de récré, toujours les mêmes mais qui ont à peine, en grandissant, pris une apparence plus élaborée, je n’ai pas grand espoir de leur mettre la misère mais ça fait toujours chaud au cœur d’être capable de se défendre, pour l’honneur, et parce que ça soulage. Petit merdeux, va!
En résumé une curiosité malsaine me pousse à aller fouiner sur FB, après tout certains n’hésitent pas une seconde à s’exhiber sur leur profil, alors donnons leur ce qu’ils veulent.
Consulter les albums photos et constater avec satisfaction que le temps n’a pas joué en leur faveur est une douce vengeance. Mais il y a pire ou mieux, selon le point de vue.
J’ai constaté une recrudescence de femmes au foyer et de jeunes parents parmi mes anciens camarades. Cela m’horrifie que des hommes et femmes procréent si tôt, autant, et s’imaginent que la vie doit ressembler à ça. Totale immersion dans le monde merveilleux de la grossesse avec des statuts émouvants qui mélangent homicide de la langue française et dilatation de l’utérus, on salue la venue du nouveau-né, toutes ses premières fois, on assortit ça d’un nombre incalculables de photos et voilà comment on obtient une vie aussi remplie qu’une couche de nouveau né.
Je ne veux pas d’enfants, et tu peux librement ajouter « pour le moment » car c’est ce qu’on dit aux femmes qui tiennent ce genre de discours. Une femme c’est forcément une mère, et l’horloge biologique est là pour confirmer que l’envie d’un enfant viendra tôt ou tard nous démanger. Les femmes sans enfants sont incomplètes, ce sont des immondes carriéristes sans âme bla bla bla.
Je ne veux pas d’enfants parce que je suis égoïste, je n’ai aucune envie de passer 9 mois à sous louer mon utérus à un/e ingrat/e qui claquera la porte de sa chambre, me réclamera un portable, dira à ses copains et à ses copines que je suis une vieille conne trop nulle qui comprend rien, et qui me jettera en maison de retraite dès que l’occasion se présentera.
Pour moi 9 mois c’est beaucoup sans boire, sans fumer, sans dormir sur le ventre, sans manger de poisson cru (il suffit de m’en priver pour que j’en meure d’envie c’est inéluctable), , sans faire l’amour sans se poser de questions, sans voir ses pieds. 9 mois avec des nausées, des flatulences, des carences, des sans gênes qui veulent te toucher le bide et te parler en long et en large de leur propre expérience, avec des kilos en trop qui risquent de s’installer pour longtemps, avec des examens médicaux les pieds aux étriers. Et merde qu’est ce que ça coûte cher d’avoir des gosses !
Et après ce que beaucoup de personnes appellent la libération, moi je pencherai plutôt pour « la déchirance » ce n’est pas fini, au contraire la servitude ne fait que commencer et elle va durer, des années. Et puis l’instinct maternel soyons clair : je n’y crois pas une seconde.
S’imaginer qu’en mettant un enfant dans les bras d’une femme et paf elle deviendra mère c’est encore un coup de la GRANde CONspiration SExiste INternationale, La Granconsein.
Mais au fond je me fiche de la maternité, c’est certes l’aspect le moins ragoûtant techniquement parlant (j’ai beau mater du gonzo, je me cache toujours les yeux devant les vidéos d’accouchement), mais il y a autre chose.
D’abord quelles valeurs positives pourrais-je inculquer à un gosse quand à mon sens l’apocalypse n’est pas loin, et que si la vie sur Terre continue elle sera infernale ?
Comment vais-je bien pouvoir répondre à toutes ses questions au sujet de l’attitude totalement égoïste, irresponsable et violente du genre humain en général ?
« Mange ta soupe il y a des milliards de gens qui crèvent de faim ailleurs »
« Mais pourquoi ils meurent de faim les gens alors que nous on a à manger, Maman ? »
« … »
Ok c’est tarte à la crème, mais va leur expliquer que l’être humain n’est pas fondamentalement bon, que la vie est pour la plupart des gens une longue et pénible servitude éclairée par quelques plaisirs qui ne sont pas toujours autorisés. Parle-lui de l’injustice, de la chance que nous avons, que nous ne sommes pas sur terre pour le plaisir, allez, je te regarde.
Vais-je réussir à passer l’odieux cap de la fierté d’avoir un enfant ? Genre « Oh regardez moi je suis une maman, j’ai crée cet être magnifique »
Vais-je donner un prénom stupide à mon enfant pour le singulariser, « c’est MON enfant il est forcément exceptionnel et son prénom doit en témoigner ».
Vais-je tellement le gâter que cet enfant deviendra une immonde petite personne pourrie et convaincue que le monde lui appartient, un peu comme moi ?
Vais-je essayer de le façonner à mon image comme ces jeunes mères qui déguisent leur fille en Mini-moi ?
Vais-je rater ma vie et essayer de rattraper le coup en faisant reposer tous mes espoirs sur mon enfant?
Vais-je rater ma vie et accuser mon enfant d’en être la cause et lui faire payer?
Et il y a pire, l’angoisse, une angoisse qui durera toute la vie. Du moment où j’apprendrai l’arrivée du nouveau venu je ne pourrai plus jamais vivre en paix.
J’aurai peur des maladies, peur qu’elle boive de l’eau de Javel, peur qu’il tombe, j’aurai peur d’un gentil Monsieur qui pourrait lui offrir des bonbons à la sortie de l’école, j’aurai peur que quelqu’un brise le cœur de mon bébé, j’aurai peur qu’il rate son bac, j’aurai peur qu’elle ne trouve pas de travail, j’aurai peur qu’il parte vivre dans un autre pays, j’aurai peur quand elle découchera, et par dessus tout j’aurai peur d’être une mauvaise mère. Le genre qui injecte du Botox à sa fille et qui l’inscrit dans des concours dégradants et lui paye des cours où on lui apprend à danser comme Beyoncé (rassurez-moi, il n’y a pas que moi qui trouve ça craignos ?)
Et si je ne fête pas Noël ou si je décide de ne pas parler du père Noël ça posera forcément problème dans la cour de récré, on pourrait me trouver cruelle de ne pas laisser mon enfant croire, on pourrait penser que je suis une mauvaise mère qui refuse de donner une belle enfance pleine de rêve à ses gamins.
J’aurai peur de cette époque à laquelle j’essaye de résister mais qui pourrait bouffer toute crue la prunelle de mes yeux.
J’aurai peur de reproduire les clivages sexuels bleu ou rose, poupée ou camion.
Et comment expliquer à ma fille que 8 ans n’est pas l’âge idéal pour porter un string, même s’il est possible d’en trouver à sa taille un peu partout. Qu’elle n’a pas besoin de s’exhiber pour qu’on la respecte ou qu’on fasse attention à elle.
Comment expliquer à mon fils/ma fille que la violence n’est pas la solution et que ce type de comportement à tendance à se retourner contre soi; Expliquer que le porno ce n’est pas vraiment la réalité, que le sexe ça doit être un plaisir et non une obligation, fille ou garçon et que la contraception c’est important, que le risque zéro n’existe pas, et que quelqu’un qui t’aime ma chéri/mon chéri ne te traite pas comme ça. Qu’être un homme ce n’est pas forcément être une grosse brute hétérosexuelle, et que même si ça me fait plaisir d’être une exception je ne pense pas que « Toutes des putes sauf toi Maman » puisse être une vraie devise. Comment je vais faire pour leur expliquer que c’est important d’avoir ses propres opinions, d’être indépendant ¨même si c’est très difficile?
Ce qui m’affole c’est échouer avec mes gosses comme je pourrai échouer dans ma tentative d’accomplissement de moi-même.
Et s’accomplir pour moi, ce n’est pas avoir des enfants, ce n’est pas essayer de les convaincre que je crois en l’avenir, car ce n’est pas le cas. Je connais beaucoup de mauvaises raison de faire des enfants plutôt que l’inverse. Faire des gosses pour se remplir l’esprit de questions domestiques, parce l’enfant est une excellente occupation quand on veut absolument avoir un boulot à temps plein. Pour pouvoir faire des tonnes de shopping sans culpabiliser et devenir un super coeur de cible, la maman ménagère à l’affut de toutes les nouveautés. Pour se dire qu’on a accompli sa mission sur terre, la reproduction, pour retenir son mec, pour ne plus être seuls, faire un enfant parce qu’on en a envie comme d’un sac à main, et parce que Brad et Angelina sont trop stylééés avec toute leur smala.
Moi ça me déglingue qu’on puisse avoir envie de fonder une famille dans ce climat, et s’imaginer que ça sert à quelque chose de continuer à peupler la planète.
Mais evidemment « un jour tu changera d’avis », si c’est le cas, si l’envie me prend, je pourrais relire cet article…
Quoiqu’il arrive, une chose est sur ce sera non pour le piercing et pour le tatouage, pas de discussion et d’abord à mon époque c’était différent de toute façon, tu verras ça quand tu seras majeur(e)
par Ovaire the top
Cela n’arrive qu’une fois par an mais ça me fait aussi mal qu’un bon vieux SPM*, je récapitule. J’ai entendu parler de la journée de la femme il y a 5 ans, quand à la sortie des cours un type m’a offert une fleur. C’était une fleur jaune, couleur symbolisant une foule de choses positives telles que la fête, le soleil, la joie et l’adultère et c’était le 9 mars, le lendemain de la journée de la femme. Autant d’ironie d’un coup ne pouvait pas m’échapper. Voilà pour l’anecdote.
L’an dernier toutes les femmes du PG ont arboré une jolie moustache ou une quelconque pilosité faciale, monosourcil inclus. Les hommes du PG ont dégainé leurs plus jolies nuances de rouge à lèvres, et les autres qui refusent de se définir selon les critères habituels homme/femme ont fait tout leur possible pour se montrer à la hauteur d’un tel évènement d’une ampleur planétaire.
Cette année nous ne ferons qu’y penser, relater, analyser, critiquer, dégobiller les faits et faire notre petite cuisine, et un jour nous aurons notre journée nous aussi, le 9 mars peut-être. Et ça fera très femelle. Ou très mâle. Poil au cortex cérébral.
Le PG a également écrit un petit texte pour l’occasion l’an dernier, donc cette année que des redites rien de nouveau sous le voile de pollution qui siffle sur nos têtes.
Comme chaque année un bilan positif de la cause de LAFÂME.
Violence conjugale? En progrès, les femmes bastonnent de plus en plus leur mari, c’est ça l’égalité.Et l’égalité salariale? Baaah c’est la crise toussa alors ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour mais on y travaille t’inquiète pépette. Et sinon ailleurs? On a déjà assez de problèmes dans notre pays, faudrait pas en plus qu’on s’embête avec les lapidations, les viols guerriers, mariages forcés, et tous ces trucs de sous évolués, chacun chez soi quoi, crotte.
Ô Joie, comme chaque année une débauche de programmes télévisuels consacrés à la question de LAFÂME, avec de très beaux documentaires pas du tout complaisants sur ces femmes fortes du bout du monde qui luttent chaque jour et qui lavent encore leur linge à la main.
Et des émissions spéciales avec des archétypes de femmes qui « ont réussi » (par réussir comprenez faire partie d’une hiérarchie de préférence en haut et par conséquent gagner plein de sous et par conséquent contribuer à la bonne marche de ce pays en consommant comme il se doit).
Un sujet brûlant pour des interrogations très pertinentes.
« Alors qu’est ce que ça fait d’avoir à la fois un vagin et une entreprise? Et sinon comment réussissez vous à accomplir un tel prodige avoir les sourcils parfaitement épilés et réussir à vous exprimer en public? Mais c’est pas trop dur d’être une femme dans un milieu d’hommes? Vous avez songé à la péniplastie? En plus vous avez déjà de la moustache alors… »
A noter, une émission spéciale avec les plus grandes ambassadrices de la variété française qui chanteront des chansons. Dans la foulée elles sortent un album pour la bonne cause. Vous pouvez l’acheter, mais l’écouter je ne suis pas sûre. Je sais c’est pas du tout sympa d’enfoncer des artistes qui donnent de leur personne pour aider les autres mais après avoir écouté 15 secondes de Tina Arena s’égosillant sur un remix techno de Vanina je doute du bien fondé de l’opération.
Ma journée de la femme, c’est penser à LA voisine du dessus qui se fait tabasser (tout le monde en a une),et le jour où quelqu’un se décide à réagir, les gentils hommes en bleu viennent constater le tapage que peut faire un corps de femme quand il heurte violemment un mur et appellent ça « une querelle d’amoureux ». Et ces messieurs aimeraient bien que cela cesse, mais ils ont l’impression « qu’elle le cherche ».
Ma journée de la femme c’est mon amie R. qui se pose des questions sur le consentement, et qui se demande si c’est normal que son copain ne lui demande jamais son avis lors de leurs relations sexuelles.
Ma journée de la femme c’est aussi apprendre qu’en République Démocratique du Congo, des femmes utilisent des cubes de bouillon en guise de suppositoire pour mieux satisfaire aux canons de la beauté, sisi… Et pendant ce temps là en Occident, on achète des jeans et des culottes push-up pour bomber ses fesses plates…
C’est aussi me demander si j’ai pas un trop gros cul, si mes cheveux sont bien, et si je ne devrais pas plutôt me concentrer sur mon potentiel intellectuel ou essayer de développer un peu plus ma créativité au lieu de me comporter constamment en victime.
Au travail. Ouais en fait, rien ne se fait en un jour.
*Syndrome pre-menstruel.
par Ohlala
Bonus +++ notre playlist pour le 8 mars, SPECIALE JOURNEE DE LA FEMME, exclusivement féminine, une avalanche d’hystériques, d’affreuses braillardes etc. ATTENTION! Un intrus se cache dans cette liste, sauras-tu le retrouver?
On a pas de page FB, on attend que quelqu’un nous apprécie suffisamment ou l’inverse pour nous jeter dans la fosse [sceptique] aux lions des réseaux sociaux. Ceci n’a rien d’un message subliminalement très mal engagé.
On attend d’être populaires. Qu’on nous aime au point de chacun de nos faits et gestes puisse créer l’évènement. Même si un seul membre à cédé (rires) et a son profil histoire de propagander discrètement (Bien sûr qu’on met un lien tu crois quoi? Nous aussi on veut des amis!)
En attendant… Voilà, encore une éjaculation verbale dans les draps de l’Internet on essuie nos doigts sur le clavier, on se repasse de la pommade en massages circulaires pour assouplir les articulations, on s’en fume une petite, on se recrée une nouvelle image mentale stimulante et on s’y remet.
Le PG c ‘est du coït virtuel, de l’onanisme intellectuel simulé sur un support immatériel.
Je ne vous apprends rien en vous disant que certaines personnes vivent pour marcher sur la gueule de tout le monde. Nous, nous aimons simplement éclabousser.
Internet est le lupanar des déviances et ça nous met en joie de pouvoir mater le spectacle sans même avoir à payer. C’est à la fois navrant et terriblement excitant de voir à quel point la vie réelle n’a plus de sens, que nous sommes des avatars d’avatars, que nos vrais amis/es sont virtuellement insupportables, et que nos connaissances virtuelles sont réellement des amis/es. Et en celà nous remercions Zéro sociaux de nous conforter dans notre décision d’être à moitié discrets/tes.
Allez venez ramper sur la toile, montrez-vous tous les pornographes amateurs et professionnels de la violence, tous les néo nazis travestis mangeurs de vomi, fans de Harry Potter anorexiques et exhibitionnistes, les haineux et haineuses, les pervers narcissique les passionnés tous ceux qui se déploient sur la toile comme si c’était une autre planète, pour mieux sortir de leurs conditions. On veut en être, nous aussi, on veut raconter notre vie à des milliers de personnes qui n’en ont rien à carrer et s’abreuver sans arrêt au super juteux fil d’information et s’ajouter au flux et reflux de ce magma mobile, se déployer pour dilater ton réseau étendu. Sans prétention. Combien sommes-nous avides de « créer le buzz et se clasher devenir un people dans le showbiz genre la sextape en 3D trop lol de la nouvelle star du net où elle suce un chien rouquin amputé ancien réfugié politique dans les toilettes du carré VIP avec la bande son « offisha » en autotune remixée par le dernier DJ à la mode qui sort tout juste de prison après un scandale sexuel tellement extrême qu’il a fallu alerter la Maison Blanche pour étouffer l’affaire.
Nous avons l’exclusivité d’évènements inintéressants, on twitte parce que c’est la mode, pour faire tourner, mais tant qu’on n’aura pas notre programme électoral en 140 caractères (on y travaille) on évite de faire les malins en racontant ce qu’on a mangé au petit dèj’.
Non on ne veut pas passer pour des personnes qui passent leur temps à upper, à guetter les followers, à s’ennuyer au point de vouloir que tout le monde le sache. La vérité c’est qu’il nous en faut de la volonté pour ne pas passer notre temps à dégueuler du clavier. Un peu de pudeur. D’ailleurs en parlant de pudeur, à la demande générale (elle se reconnaîtra) il y a du nouveau sur le divan.
par Paix Foireuse
Trop occupés-ées à reconstruire fragment par fragment une vie sociale moribonde, le PG n’a plus la force de commenter le lot de tumeurs comportementales grosses comme le poing qui lui passe sous le nez tout le jour, et qui l’empêche de dormir toute la nuit.
Nan j’déconne.
D’autant plus que le fait de vivre dans le microcosme d’une école d’art n’est pas sans rappeler les pires moments de Beverly Hills, (Kelly couche avec Dylan qui sort avec Brenda qui est plutôt lesbienne mais seulement quand elle est bourrée d’ailleurs tout le monde l’a remarqué à la soirée chez les Walsh quand elle s’est mise à rouler des pelles à Donna qui s‘est faite larguer il ya deux jours par Steve quand il l‘a surprise en pleine partouze dans la salle informatique)
version arty décadente, en fait c’est Secret Story avec à peine un cran au dessus niveau culture mais le même genre de préoccupations, l’ego en plus.
ARTY, celui-là on l’a trop entendu.
Adjectif qui dans le monde post-néo-über moderne est supposé faire référence à la fameuse fibre artistique censée nous différencier du reste du monde. Souvent utilisé pour parler de groupes de musique « non conventionnels », de personnes, de manière de s’habiller, d’une attitude.
Arty c’est presque neutre en fait, ça se mouille pas, c’est artistique, mystique mais pas au point de se couper une oreille, de peindre avec son anus ou d’immortaliser son corps infecté par un lymphome.
Arty, le degré zéro de l’implication, de la passion, l’objet vendeur, le détail accrocheur qui donne du style.
C’est juste sympa, pot pourri populaire au parfum délicat et pas trop extrême pour qu’on puisse y adhérer, ça n’appelle qu’à un élitisme social aimable, partouze d’idées tièdes mais toujours très rock ‘n roll dans l‘âme et tellement subversif.
Le PG ne veut pas être d’arty, pas de contrat sur sa conscience
(Note: Sur un tee shirt ça aurait de la gueule)
Nous sommes convaincus-ues qu’il s’agit d’une conspiration internationale cette manie d’inventer des mots ou d’en détourner le sens, de créer des étiquettes bien pratiques pour épingler ce qui dépasse et nous mystifier, nous faire croire à une évolution, un changement dans nos mentalités.
Si nous écrivons c’est aussi parce que le sens des mots commence à nous échapper, il commence à disparaître, les mots sont abandonnés, il ne sont plus que faire valoir de stupides démonstrations de force, le cartel « Joie de recevoir » totalement bidonné pour justifier un vide même pas sidéral, même pas sidérant juste assez tendance pour s’accorder avec la couleur des rideaux.
On a oublié de préciser qu’on fait de l’art nous aussi, mais en fait non, écrire, militer à tort et en travers et produire des objets sans qualité ni plus value ne fait pas de nous des artistes, mais nos études attestent que oui, après tout pourquoi pas, non, pourquoi?
En fait on cherche un nouveau mot pour définir notre démarche, mais un truc vraiment énorme et pompeux sans aucun indice étymologique, ainsi lors de notre entrée dans le monde de l’art et des artistes, si ça arrive, si l’on nous demande de nous définir en un mot (pas plus, le temps c’est de l’argent), nous seront prêts-tes à en découdre, en s’improvisant farouches guerriers-ères dans cette compétition de profanations d’orifices de mouches. Déchargez!
(voilà ce que l’on trouve quand on tape déchargez sur youtube…tous en choeur)
Joyeux Noël.
par Polypster(qui sait déjà qu’une seule personne va comprendre ce calembour de fin d’année et s‘en félicite)
PS: 2011, année de la gonze. C’était mieux l’an dernier, quoique…
PS: Vous ne savez pas quoi offrir pour Noël? Ayez le reflexe Glory Hole!
Nous avons participé aux deux derniers numéros qui n’y vont pas avec le dos de la bétaillère. Love and Bite, quoi demander de plus en cette période de fêtes?
Sur l’autre blog du PG on a parlé de la campagne contre le viol entre autres choses.
Sans l’avoir vue. Sans connaître les enjeux, les tenants et les aboutissants de la pétition contre le viol. Alors on demande pardon d’avoir mis tout le monde dans le même panier. Nous pensons très sincèrement qu’il faut signer cette pétition, nous l’avons d’ailleurs signée et nous vous encourageons à en faire autant.
Sachez qu’en ce qui concerne la Journée de la Jupe, nous n’avons pas changé d’avis, ça reste une initiative totalement dénuée de sens voir l’article très juste de l’Arabe chez les charmants casse couilles de C’est la gêne
C’est à cause de cette publicité un peu foutraque pour le nouveau parfum de Thierry Mugler, Womanity.
Les pubs pour le parfum à la télé on y voit une ou des femmes pas très grosses en train faire pas grand chose, de préférence à moitié nues et au ralenti mais avec énormément de charisme de mystère, de sensualité et d’assurance parce qu’elles portent Eau de Cyprine de chez Yolatasse Cartécuisse (Ooooh)
Le spot pour Womanity ne fait pas spécialement exception, mais il m’a tout de même intriguée de par une espèce d’esthétique tribale moitié mystique, façon amazones pleines d’audace avec casques à plume et autres accessoires mystérieux à haute teneur symbolique.
Le spot à un côté assez dynamique, genre avec des femmes qui ont a peu près une expression sur le visage, qui bougent à une vitesse normale. Rajoutez par dessus un petit riff de guitare rock qui va bien, une voix qui répète « Womanity » Efficace j’avoue. Le message est tellement bien rentré qu’il a fallu que j’écrive un article là-dessus.
Ajoutez un point pour la diversité car à côté de la sublime blonde, il y a quand même une « femme de couleur » (restons courtois) dans cette publicité, parce que sincèrement à part pour la crème Mont Blanc et tout ce qui est à base de chocolat, des noirs dans la pub yen a pas des masses… Miam du politiquement positif correctement discriminatoire…
Le site womanity.com est ouvert depuis le 8 mars 2010, date ô combien symbolique de la journée de la femme dont tout le monde se fout (de la femme ou de la journée? Choisis…)
Et bizarrement il n’est pas exactement la vitrine du produit. J’ai eu du mal à saisir le principe du site. Ya des trucs écrits PARTOUT, une interface qui pique les yeux, genre kaléidoscope sur lequel on peut naviguer, un nuancier où l’on peut sélectionner la couleur de son humeur et lire les contenus qui correspondent à la couleur qu’on a choisi.
Je vois des commentaires d’internautes qui parlent du parfum des dessins, des photos…
Et un autre spot, genre film d’auteur, 3 minutes d’abstraction bien léchée où il n’y a rien à voir mais tout à comprendre.
J’hallucine, c’est quoi ce délire.
Womaniquoi?
« Un espace d’expression et d’échange sur l’identité féminine, qui invite à partager sa vision de ce qu’est être une femme aujourd’hui. Les internautes peuvent donner leurs points de vue, transmettre leur expérience, exprimer leur créativité… et avant tout s’amuser, grâce à des contenus de toutes formes inspirants, profonds, légers, ou même provocants » (selon Wikipédia)
Ce que j‘ai trouvé provocant c‘est l‘orthographe des internautes qui frôle parfois le happening dadaïste
« La féminité dans sa splandeur! »
« Le plus important est ce qu’une femme apprend de l’autre. C’est ça le lien Womanity. C’est la transmission, c’est cette complicité, cette connivence secrète. » (Thierry Mugler)
Womanity un sacré néologisme (traduisez féminitude, hahaha)
Voilà ce dont Thierry Mugler veut nous parler, le fameux lien invisible. C’est tellement touchant de voir que quelqu’un s’intéresse à la solidarité féminine dans un monde cerné par l’esprit de compétition. Ultra fédérateur.Les femmes ont l’air assez friandes du néologisme et le traduisent même en français, la womanité (!) Et celles qui postent sur ce site pour exposer leur vision de Womanity vont parfois très très loin, yen a même une qui cite Cookie Dingler*
Morceaux choisis (textes originaux)
« Commuanuté représentant et liant les femmes par un lien indescriptible mettannt en valeur toutes nos qualitées, nos envies, notre côté glamour et sensuel »
« Womanity est un lien énergisant entre tous et toutes comme une addiction ou une appartenance qui préserve l’unique de chacun mais qui lie entre eux cet attachement propre et cher à l’humain [prenez le temps de respirer avant de continuer] je le vois comme une antidote à la fin du monde, comme une armée pacifique de résistance et de révélation, comme l’onde qui crée la vague, comme la pulsion qui crée le mouvement, assumer et résister, se lier et se démarquer, de jour ou de soirée, à la frontière exacte du mélange sucré et salé, Womanity restera à nous à jamais »
Waouh, à ce niveau là, il faut le boire ce parfum parce qu’au vu de ce que celle-là raconte il doit y avoir un max de drogues synthétiques dedans…
Certaines expriment leur créativité à travers leur idolâtrie pour leur mari ou leur chat, émancipation quand tu nous tiens…
On se la joue surréaliste avec une rubrique faite de cadavres exquis en plusieurs langues qui racontent des histoires de nana de base, à base de chaussures à talons, sourires enjôleurs, bras protecteurs, mystères et boules de geisha. Une autre risque un acrostiche, ce poème où la première lettre de chaque vers forme un mot qu’on peut lire à la verticale.
« World’s women Ode à la vie Mythique Inspiration Ame des femmes Nuances mystérieuses Impalpable subtilité Tonalités de joie Yin qui harmonise le yang »
Sur Womanity.com on développe une interprétation inédite de la féminité, loin des sentiers battus:
« Etes vous une vrai femme. Vous etes coquette Vous prêtez attention a votre tenue vestientaire Vous préférez être bien coiffée Vous êtes très fashion peu importe votre age Vous aimez plaire aux autres et surtout a vous-même tout en restant simple et naturelle Vous aimez attirer le regard, laisser un sillage de parfum passer derrière vous après votre passage Un parfum qui vous ressemble Si vous remplissez toutes ces conditions vous êtes alors une vraie femme dans tous les sens du mot vous êtes tout simplement et spontanément: very womanity »
Bravo Thierry Mugler, le concept est totalement obscur, idéal pour enfumer la consommatrice lambda. Quand on parcourt le site on a vraiment l’impression d’être face à quelque chose d’énorme qui n’a rien à voir avec du marketing. Mais s’en est pourtant. On appelle ça le crowdsourcing, c’est plutôt rentable puisque ce sont les internautes qui génèrent le contenu du site avec leurs idées. Il y a même des concours sur « votre vision de Womanity ».
Le site est donc une véritable base de données sur la Femme du 21e siècle vue par la principale intéressée.
On met l’accent sur le durable dans la rubrique « Womanity et responsabilité »:
Attention écolo avec un flacon « ressourçable » (non chez les parfumeurs on ne recharge pas le flacon de parfum on ressource, ça me tue ce snobisme linguistique) un emballage en carton recyclé et les éléments du flacon qui peuvent être séparés pour le tri sélectif.
Rien n’est laissé au hasard. Thierry ratisse large. La catégorie « Womanity Inspire » est pétée de citations, Simone de Beauvoir en tête avec son fameux « on ne naît pas femme on le devient » côtoie Georgia O’Keeffe, Diane Arbus, la grosse artillerie des femmes qui ont un cerveau en état de marche. Avec des illustrations spécialement faites pour le site par de vrais/es artistes (pas comme nous quoi), des articles rédigés par des pointures genre journalistes, psychologues, des exemples de réussite de femmes.
Preuve que Womanity inspire et est inspiré. Car c’est le fond du projet, l’inspiration. Quoi de plus logique que de demander aux premières concernées leur vision de l’identité féminine. Thierry Mugler compte faire quelque chose de tout ce contenu à savoir CREER autour de la vision de ces femmes qui viennent s’affirmer sur le site. Le parfum ne semble être qu’une étape, on le voit bien sur le site que Titi s’intéresse à l’art et tout et tout, aux femmes et tout, et que donc grâce aux concours qu’il organise et aux contenus que les femmes d’aujourd’hui envoient il va pouvoir faire plein d’autres trucs, de l’art, du cochon, des chansons, une nouvelle communauté de femmes qui entreprennent des choses, qui osent être elles-mêmes et tous les poncifs du genre sur la liberté, la sensualité, les soi-disant qualités propres aux femmes, solidarité, bon sentiments, diversité et tous les mots à la mode qui ne veulent rien dire dans notre société parce qu’on est que des pétasses individualistes et matérialistes qui se fichent totalement du bien-être de l’humanité et de la planète, tu comprends?
C’est très très malin de caresser les femelles dans le sens du poil inexistant.
Psychologie de haut vol, nous faire croire que nous sommes indispensables, que notre opinion compte et qu’on peut en faire quelque chose, en nous appâtant avec des cosmétiques, si représentatifs de la féminité.
Exploiter la créativité des femmes en partant juste d’une bouteille qui pue à 150 euros les 100 ml c’est un tour de magie. Une créativité somme toute assez discutable, même si je n’ai aucune envie de juger les personnes qui sont venues s’exprimer sur le site, c’est exactement tout ce que je déteste en matière de Meufitude.
C’est des clichés convenus sur l’amour, la maternité, des concepts obscurs complètement surfaits et générés par la publicité et la logique capitaliste « je me sens libre, différente, désirée, youpi le parfum c’est la liberté, cocotter c’est féministe! » Des idées cucul-la-praloche à tire larigot, des rêves d’absolu de femelle capricieuse qui veut tout. En fait j’ai l’impression de retrouver l’illustration même de ce que la plupart des hommes reprochent aux femmes.
J’ai même honte, je me sens personnellement insultée. C’est de l’instrumentalisation, un gros canular fait de bonnes intentions, je refuse de cautionner ce genre de démarches, c’est un foutu leurre, n’allez pas me dire qu’on peut avancer de cette manière là. Si c’est ainsi que la révolution doit se faire, le PG veut bien être sponsorisé par la préparation H, aïe aïe aïe…
La Womanity c’est un prétexte pour être le plus complaisant possible dans sa condition de femmelette.
Et pourquoi au fait ? Pour vendre du parfum, c’est ça ?
MAIS NON pas du tout grâce à Womanity on va développer des tas de trucs de ouf, pas que perpétuer une mentalité hygiéniste (les humains ils puent il faut qu’ils se parfument) une vision assez futile de ce que peut être la féminité (sentir bon), la plus belle des utopies consumériste muée en combat pour l’émancipation, la liberté, l’égalité et…
Parenthèse coquine inside.
Le mot du jour « mysophilie » : attirance pour ce qui est souillé, personnes ou objets. Le catch dans la boue, oule trip petite culotte sale sont des exemples de mysophilie. Avis aux amateurs, c’est un marché porteur…
On pense sérieusement à se lancer sur ce marché, en vendant nos sous-vêtements sur Internet, puis à composer une eau de toilette qui réunisse ce bouquet de senteurs. Quelques idées de noms pour ces fragrances « Bonbons-qui-collent » pour homme « Abricot sirupeux » pour femme. Et après ça on pourra lancer une communauté d’idées autour du slip d’il y a 2 jours, des fluides et élaborer un véritable projet pluri disciplinaire. Qui dit mieux?
*Pour ceux qui ignorent l’existence de Cookie Dingler, voilà qui va soigner votre manque de culture…
On regarde par la fenêtre, la manifestation avancer, klaxons, pétards et chansons, drapeaux et toute la panoplie, nous la regardons avec envie.
Nous sommes dans l’un des bastions de l’indifférence où la conscience politique n’a pas sa place, la forteresse du mépris généralisé, l’Ecole des Beaux-Arts.
On ne fera pas exception aujourd’hui. Partant du principe que nous manifestons tous les jours, que nous produisons de la révolte h/24 ou presque, nous avons décidé de mener cette grève à notre façon. On pond quelques articles et on prend une journée de congé pour réfléchir au futur.
On n’impose notre mode de vie et de pensée contestataire à personne (pour le moment), alors aujourd’hui nous ne participons pas, parce que c’est ainsi que nous faisons la différence au PG® tout en contradiction, invisible, sans intérêt.
Une bonne partie de la matinée à été consacrée à la lecture des journaux et des commentaires des internautes. Il y a comme d‘habitude à boire et à manger mais surtout à déféquer.
Il nous prend l’envie de participer à la grande foule de donneurs de leçons de tous poils, anarcho-hippies, gaucho ringards, umpistes résignés, doux rêveurs, lycéens munis d’une conscience politique ou pas, tout le monde dans le même panier, c’est à notre tour.
Veuillez prendre note de l’effort accompli pour réunir toute notre mauvaise foi, nos phrases toutes faites et notre manque de cohérence. A votre service
Tenez également compte de notre persistance à n’aller nulle part dans cet article, nous sommes confus.
Pour la journée, pour cette occasion de prouver notre mécontentement on empruntera celle là à Serge Gainsbourg,
« Politiquement plus consterné que concerné » (1979)
« Imagine, tu vis dans un pays.
Le gouvernement dit : j’ai été élu, je fais ce que je veux.
Le parlement dit : oui-oui, je vote.
La presse dit : tout va bien Madame la marquise.
L’opposition ne dit pas grand chose de clair.
Personne ne représente ta position de Monsieur, Madame Tout-le-monde.
Et pourtant… on te demande à toi de pousser la barque
Bon, tu ferais quoi à notre place ?
Tendre l’autre joue ? » Commentaire d’un internaute sur le site LeMonde.fr.
Nous sommes très très mécontents/tes.
La révolution ce n’est pas pour aujourd’hui. En plus on déteste les manifs. Ce n’est pas à la hauteur de notre vision de ce que quoi être la lutte, un grand carnaval coloré, brillant, où le sang versé serait des confettis et où le peuple en tenue de gala, et n’aurait pas besoin de scander « TOUS ENSEM-BLEUH TOUS ENSEM-BLEUH, OUAIS OUAIS » pour prouver une hypothétique solidarité qui ne trompe personne.
On a pas envie de chanter l’Internationale en soufflant dans les rebuts de la coupe du Monde aux côtés d’autres privilégiés qui nous ignorent la plupart du temps et qui tout d’un coup se sentent pousser des glandes révolutionnaires, mais au nom de quoi, de leur confort personnel, de l‘individualisme. Oui des privilégiés, on te passe le discours sur les autres pays qui n’ont pas ce que nous avons, parce que ce n‘est pas une raison pour fermer sa gueule, mais tout de même, manifester reste un luxe, et de ce point de vue, nous pensons que notre pays manque de panache.
On a pas envie de discuter de LA réforme. Tout ce qu’il y a à savoir c’est que nous sommes contre. Pour plusieurs raisons que l’on peut facilement retrouver dans des discours autres que les nôtres. Et pour une autre raison qui passe à la trappe, comme d’habitude. Une seule question: Et les femmes dans tout ça? Encore de la révolte virile où on se regarde le nombril. Où on a réagi bien trop tard et où on va abandonner bien trop tôt. Après tout c’est principalement une question d’argent, non? Croire que le retrait de cette réforme va changer le système c’est tout de même très con, non? Oui mais quand même.
Encore du remake à la française où on se repasse les grandes victoires de la France, mai 68 en tête, la gloire de notre pays, comme une VHS pourrie d’un mariage célébré il y a des années dont il ne reste rien, mais dont on essaye quand même de sauver les meubles.
On a envie d’autre chose. Nous ne pensons pas que les gens soient dans la rue uniquement pour défendre leurs retraites. Quelque part, cette réforme est le point de départ, le déclic d’une grande vague de mécontentement, provoqué par toute une série de faits marquants sur lesquels personne n’a vraiment réagi, expulsions et magouilles financières en tête, et last but not least, le réveil brutal pour un lendemain qui braille « Mais pourquoi j’ai voté pour lui? » pas besoin de plus de précision.
Les questions que nous nous posons: «Le gouvernement cédera-t-il? Si oui, à quel prix? Si non, la situation va-t-elle dégénérer? »
C’est dur à dire, mais nous avons tendance à lâcher prise rapidement, sans le moindre résultat. Un bon bain de sang ne serait pas de trop, là au moins prendre les choses au tragique serait justifié, et là on va trop loin, pas vrai?
Cependant, cette réforme est-elle un enjeu, la preuve que le bon peuple français à encore une conscience, une prise sur sa destinée, ou un simple sursaut d’égoïsme des gâtés pourris de la patrie des droits de l’homme désormais écrits en minuscules?
Ce que nous pensons, ne change pas de l’ordinaire. C’est un pas mais ce n’est pas assez, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Et avec le nombre de personnes qui n’en ont rien à faire pour parler poliment, il y a du travail pour reconstruire une démocratie moribonde. Heureusement que le PG ® est là…
« dans tout gouvernement libre, les hommes doivent avoir un moyen légal de résister à l’oppression; et lorsque ce moyen est impuissant, l’insurrection est le plus saint des devoirs » Devine où on l’a trouvée celle-là…
Pour ceux qui ne manifestent pas, on ne vous jette pas la première lacrymo venue, on vous encourage simplement à écouter notre playlist préparée spécialement pour l’occasion, pour rattraper cet article parfaitement piteux mais tout à fait représentatif du contexte actuel. En plus on évite Imagine de John Lennon, Bob Marley et Bob Dylan on est pas si consensuels finalement…
Yes it’s fucking political<<Skunk Anansie
Police and Thieves<< Junior Marvin ou The Clash
Government Flu<<The Dead Kennedys
What’s going on<<Marvin Gaye
Avertissement :
Toute ressemblance avec des personnes réelles est totalement volontaire.
Oui en fait c’est la réalité
Le protagoniste à l’origine de cet article le prendra comme il le voudra, mais nous somme d’avis qu’il l’a bien cherché !
Nous espérons qu’il ne souffrira pas trop de notre trop large propension à crucifier tout ce qui nous passe par la plume le clavier ou le micro.
Ce texte ne risque pas selon nous de l’empêcher de trouver le sommeil, le mettant face à sa propre incapacité à communiquer, et puis si le PG existe c’est justement grâce à l’ère de néo-non-communication…
En tant que collectif civilisé nous tenons à le remercier de nous avoir donné de l’inspiration de par son attitude somme toute assez évasive.
Nous précisons que cette interprétation est la notre, donc dénuée de toute objectivité et de bonne foi, c’est le manque d’informations qui nous a mené à faire cette petite analyse de texte et transformer ce rien du tout en une montagne de clichés. Parce que nous le valons bien, t’as vu…
Resituons un peu le cadre de cette sombre affaire.
Gogoplata, l’un de nos agents de propagande sévissant sur Internet afin d’encourager la lecture de nos blogs nous a fait parvenir un extrait de conversation sur messagerie instantanée. Le nom du jeune homme en question a été changé pour ne pas pousser la provocation trop loin…
Texte original.
Mr Machinchose : Je suis allé lire ton blog l’autre jour
Mr Machinchose : Tu es une feministe convaincu !
Mr Machinchose : C’est un peu flippant je trouve.
Gogoplata : pourquoi ?
Mr Machinchose : Je ne sais pas, je trouve.
Gogoplata : ah
Mr Machinchose : Je ne sais pas dire pourquoi.
Mr Machinchose : Mais bon Que ça ne te bloque pas.
A-HA ! Vous avez vu ça !
Tous les éléments sont réunis pour obtenir un dialogue typiquement médiocre.
On commence par un enfonçage de porte ouverte en toute délicatesse. (« Féministe? Tu rigoles c’est du second degré… »)
Finalement ça ne fait pas de mal de se répéter autant sur nos textes au moins le message est passé…
Une opinion s’engage, timidement telle une demi molle s’aventurant hors d’un pantalon par beau temps… Ce « c’est un peu flippant je trouve » aurait pu se poursuivre par un commentaire très très très modéré sur le côté extrémiste des articles, complété par un « Quand même t’exagères, en plus les femmes ont des droits aujourd’hui, la situation n’est pas dramatique, blablabla PRESQUE aussi bien payées que les hommes, la contraception, blabla, liberté sexuelle blabla… »
Le simple fait de demander pourquoi ce « flip » face à nos convictions semble
Faire barrage. Nous louons ici la froide détermination et la fausse nonchalance de Gogoplata qui aurait pu directement lui assener une pique désagréable type papier de verre versus hémorroïde, enfin en tout cas faire plus qu’une simple interrogation. Quelques exemples :
« Flippant, ah bon? Et encore t’as pas vu la rafle qu’on a fait en centre-ville avec les copines ! On a pécho un mec, on l’a mis à poil et on lui a épilé le scrotum à la cire chaude ! Ohlala c’était d’enfer ! »
« Tu trouves ça flippant d’avoir des convictions? Ou c’est juste le côté femme pas facile qui te rebute ? »
« Moi ce que je trouve flippant c’est d’en arriver à poster des textes outranciers sur Internet pour se sentir exister en tant que femme et en tant que personne. Si la société respectait un peu plus les femmes, il n’y aurait pas lieu de trouver ça flippant qu’elles s’expriment et le PG n’aurait pas besoin d’exister. Ce n’est pas le féminisme qui est flippant, c’est la manière dont on considère le genre dans notre société, qu’il s’agisse des hommes des femmes des femmes qui se sentent hommes des hommes qui se sentent femmes etc.… «
Bon un simple pourquoi finalement.
Notre interlocuteur est incapable d’expliquer pourquoi c’est « flippant »
Nous trouvons ça insupportable. Dans notre souci d’être le plus souvent possible excessifs et véhéments, tout un conservant un certain goût pour les justifications et argumentations de toutes sortes, ne pas avoir d’opinion est un véritable affront.
Le PG veut être aimé ou détesté, rien de plus, rien de moins.
Notre première hypothèse vis-à-vis de l’affront en question est la peur. Le PG ferait-il peur ? Il s’agit d’une grande victoire pour nous, le premier pas vers notre objectif, LA TERREUR !
Ce petit moment de gloire à néanmoins un goût bien amer quand à l’avenir des revendications que sont les nôtres et du combat que nous menons…
Nous ne sommes plus à une contradiction près mais,
Quelle tristesse de voir que nous faisons peur au point de ne pouvoir instaurer aucun dialogue…
Mais passons à la petite remarque finale, un encouragement teinté de paternalisme. Si tu crois que ça va nous bloquer… Ce qui nous atteint le plus dans ta remarque c’est son incomplétude. Mais bon sang, insultez-nous, louez notre talent, mais dites-le!
En complément, une délicieuse trouvaille obtenue grâce à nos recherches sur « la torture des organes génitaux masculins ». Oui quelque part il doit bien y avoir un lien avec ce qui a été dit précédemment…
Un de nos péchés mignons. Pas tant la torture mais les pratiques dites « déviantes ». La psyché humaine nous réserve tant de surprises coquines… Ou pas.
Un peu de vocabulaire. Le PG ne fait pas qu’humilier les innocents qui
Ne disent pas de mal de nous, il essaye aussi de vous instruire…
Le mot du jour: Tamakeri (coups de pieds dans les couilles) ou en anglais « Ballbusting »
Une forme de fétichisme sexuel particulièrement répandue au Japon, à base de torsions des testicules et de coups de pieds.
Pour les plus curieux, nous avons déniché une vidéo, pour plus de clarté…
Outch!
Et une découverte qui fera plaisir à nos amis mélomanes, un groupe de grindcore, qui porte le nom de cette pratique, avec un titre qui nous touche particulièrement, et qui ravira les tympans de tous/toutes avec toute la poésie et la sensibilité qui s’imposent « Anthem to Genital Violence »
Paye ta chatte, big up les cramouilles, wassup schnecks!
4 mai
INDIGNATION EXPRESS PETASSE ! EJACULATRICE PRECOCE DE L’ACRIMONIE!
Trop contente de pas avoir à se creuser la tête pour ce nouvel article, ça m’est tombé dessus. Moment de grâce. On adore ça avoir un os à ronger. Sans aucun complexe. Moi ça me donne des fourmis dans les doigts, un lynchage textuel c’est toujours bon à prendre, précisément quand l’objet de la détestation contribue à nous avilir. Dans ces cas-là ruer dans les brancards est salutaire. Alors Taïaut ! On accuse souvent les féministes de brasser du vent, de s’indigner pour des motifs futiles et de passer à côté des causes « vraiment importantes ».Ces remarques viennent la plupart du temps de personnes spectatrices, des commentateurs qui passent énormément de temps avec les doigts vissés dans leur arrière train qu’ils ressortent de temps à autre pour apprécier le doux parfum de l’esprit critique qui est le leur, l’arôme délicat de quelqu’un qui sait ce qui est important. Vous voyez ce que je veux dire.
La réponse que nous avons à leur donner est simple. Nous agissons à notre niveau, en l’occurrence celui de consommateurs/consommatrices, rester passif face à ce qui est supposé nous définir n’est en aucun cas acceptable. La publicité c’est le nerf de la guerre, c’est le baromètre de nos mœurs occidentales, un indicateur. Si la plupart des gens se sont habitués aux corps nus, aux rêves à crédit, aux injonctions à être beau/sexy/performant/riche (aucune mention inutile à rayer) notre petit groupe ne peut se résoudre à tolérer toute cette pollution. La lutte à petite échelle reste de la lutte quoi qu’on en dise, l’émancipation passe aussi par-là, précisément en ce qui concerne les femmes qui sont les victimes souvent consentantes numéro 1 de la publicité. Tant mieux si vous trouvez ça normal, c’est que vous vous sentez bien dans votre époque, donnez-nous la recette! Les membres du PG sont heureux de vous annoncer l’arrivée du nouveau site Internet de la marque Veet®.
En totale exclusivité les paroles de la chanson illustrant merveilleusement ce fleuron de la communication publicitaire (dites merci, il a fallu plusieurs écoutes pour tout retranscrire et certains-nes subiront pour une durée indéterminée des dommages collatéraux, d‘autres attendent le single avec impatience)
« Spéciale dédicace à tous les minous yeah baby !
Quand mon minou est tout doux il fait miaou miaou !
Quand mon minou pique partout il fait bouhouhou !
Quand mon minou est tout doux c’est mon trésor mon bijou
Quand mon minou pique partout il fait bien trop voyou
Quand mon minou est tout doux il vaut le coup
Quand mon minou pique partout c’est pire que du houx
Quand mon minou est tout doux il est trop chou
Quand mon minou ressemble à un chien fou il ne me plaît plus du tout
Quand mon minou pique partout trois petits coups (psh psh psh)
Quand mon minou pique partout trois petits coups et il est tout doux
Quand mon minou est tout doux il aime être caressé partout
Quand mon minou est tout doux il aime être caressé partout (rires) »
J’ai parcouru le site dans son intégralité (la vidéo vaut son pesant de poils de chatte), j’ai senti la démangeaison caractéristique de la colère me hérisser le poil, fort à propos. J’ai tenté de refouler toutes mes récriminations et toutes les vulgarités qui me venaient spontanément, me questionnant sur le genre des auteurs de cette immondice, juste comme ça. Et je mets de côté mon opinion générale sur le poil. Mais je parie que vous voulez savoir. Sachez-le je ne suis pas une extrémiste du naturel, c’est simple, je suis pour le naturel dans une certaine mesure, c’est donc totalement subjectif et je ne juge personne. Cependant, je reste persuadée que le porno n’est pas étranger à cette mode de l’intégral. Ce n’est pas la pornographie qui me dérange, c’est un divertissement comme un autre et comme dans tout cinéma de genre il y a du bon et du mauvais. Ce qui me dérange c’est l’identification immédiate sans aucune réflexion, sans aucune distance, assimiler ce qui relève de l’outil masturbatoire à la réalité. Je poursuis ma navigation et soudain la rubrique « contact » m’a fait de l’oeil, l’allumeuse. Et vous devinez la suite.
« Nous vous écrivons pour vous faire part de notre consternation et de notre colère. Et en tant que consommateurs et consommatrices nous avons notre mot à dire nous ne le ferons pas à moitié, surtout quand on nous prend pour des imbéciles. Votre site est assez pénible pour les nerfs et pour notre éthique. La chanson illustre parfaitement le phénomène de narcissisme putassier omniprésent dans la publicité qui pousse les femmes à consommer comme des écervelées pour mieux vivre et être conformes à un idéal inatteignable et totalement factice. Le visuel du site est vraiment enfantin, limite bêtifiant, nous supposons que c’est votre stratégie pour toucher un public jeune, et nous ne pensons pas qu’un traitement aussi léger soit pertinent surtout envers des jeunes filles qui pourraient s’imaginer qu’une vie sexuelle idéale passe par l’épilation intégrale et que parler de son minou à tout bout de chant est une attitude normale. Si on analyse les paroles de votre chanson on peut difficilement faire plus consternant et injonctif. Votre vision est parfaitement antiféministe, insultante envers les femmes, leur droit à disposer de leur corps comme elles l’entendent et l’indépendance d’esprit. La personnification assez puérile du sexe féminin en chat est un lieu commun qui nie totalement le caractère important voire grave de la sexualité. La vision du corps et de la sexualité que vous présentez est totalement fausse. La sexualité peut être ludique mais ce n’est pas un jeu, pas plus que l’épilation alors quand vous présentez cet acte à la fois comme anodin et idéal nous ne pouvons que nous indigner. Il est de notoriété publique que les crèmes dépilatoires contiennent des substances irritantes, l’application de crème dépilatoire sur les muqueuses n’est pas sans risque, la cire peut provoquer de très graves brûlures. De plus l’épilation intégrale augmente le risque d’infections et de troubles vulvo-vaginaux. Mais dans le monde merveilleux de Veet® ces conséquences-là sont inexistantes. Votre animation montrant un chat mâle « émettre » des petits cœurs à la vue du matou épilé indique clairement que l’épilation intégrale rend plus désirable. La phrase « Le minou aime être plus épilé » qui apparaît à la fin du test lorsque l’épilation est jugée insuffisante fait clairement penser que nous ne sommes pas en mesure de juger ce qui est bon pour notre propre corps. Votre propos est volontairement édulcoré mais si nous faisons une synthèse de votre message voilà ce que l’on apprend : « Le poil est une affreuse tare inesthétique et dévalorisante qu’il faut absolument éradiquer afin d’obtenir l’intérêt du mâle dominant. L’épilation est un acte totalement anodin, indolore, sans danger qui procure une intense satisfaction et une vie sexuelle extraordinaire, chose impossible si on ne la pratique pas. Nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous, vous avez besoin de nous pour exister. Achetez » Votre démarche nous paraît totalement nocive et nous embarrasse énormément. Nous espérons que ce message vous aidera à réaliser la gravité et l’absurdité du message que vous véhiculez.
Bien à vous, Jocaste Eierstock, du PG. »
Je sais ce que vous pensez, ça sert à rien. Mais peu importe je me suis surpassée et si il y a bien un exercice dont je ne me lasse pas c’est l’écriture incendiaire.
par Jocaste Eierstock
PS: Pour les messieurs qui se sentent lésés, pas de souci, vous êtes aussi concernés, et tout est bien expliqué…
edit du 05/05/2011: Ya même une pétition pour le retrait de la campagne et à l’heure où je vous écris impossible d’accéder au site… Bim! [Quelques heures plus tard...] C’est officiel la campagne est suspendue… Victoire écrasante du poil.
Ne cachons pas notre satisfaction…
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