Mise à jour 17:06

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  • Première étude sur le suicide des enfants

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    Par Agnès Leclair Publié Réactions (75)
    Le neuro-psychiatre Boris Cyrulnik invite à une véritable réflexion sur l'encadrement des enfants.
    Le neuro-psychiatre Boris Cyrulnik invite à une véritable réflexion sur l'encadrement des enfants. Crédits photo : Richard VIALERON/Le Figaro
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    Boris Cyrulnik rend ce jeudi son rapport sur ce douloureux phénomène sous-estimé. 

    «Comment concevoir qu'un petit âgé de 5 à 12 ans se tue, se donne la mort, réalise un homicide de soi, un autoassassinat ?» La question, posée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, est insoutenable. Mais, alors que le mal-être semble gagner des enfants de plus en plus jeunes, elle se devait d'être posée et analysée. Le célèbre neuropsychiatre rend ce jeudi un rapport qui explore ce territoire inconnu et effrayant à la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse, Jeannette Bougrab. Son travail, intitulé Quand un enfant se donne la mort , est également publié aux Éditions Odile Jacob.

    «40 % des enfants pensent à la mort tant ils sont anxieux et malheureux», se désole Jeannette Bougrab en préambule du rapport. Jugés plus précoces, les enfants sont-ils aujourd'hui plus fragiles ? «La précocité des enfants, valorisée par notre culture, n'est pas un facteur de protection, prévient Boris Cyrulnik. Elle améliore les résultats scolaires au prix de l'angoisse et des troubles relationnels.» Deuxième cause de décès chez les 16-25 ans, le nombre des passages à l'acte serait largement sous-estimé chez les plus jeunes, selon le spécialiste de la résilience.

    «L'épidémiologie des suicides des enfants de 5 à 12 ans est floue. Les suicides aboutis sont rares mais ses masques nous incitent à dire qu'ils sont certainement plus fréquents. À peu près 30 à 100 enfants se tuent chaque année, mais on peut penser qu'un grand nombre d'accidents sont des analogues suicidaires», avance Boris Cyrulnik.

    Une mauvaise note 

    «Pour se donner la mort, un enfant cherche autour de lui les outils qui pourraient la lui accorder : se pencher par la fenêtre, traverser la rue en courant», ajoute-t-il. Maquillés en jeux dangereux ou non, ces passages à l'acte semblent provoqués par des petits riens dérisoires et insondables : un accrochage avec un parent, une mauvaise note, ou une interdiction de manger des sucreries comme pour cette fillette de 9 ans, diabétique, qui s'est jetée du cinquième étage en janvier dernier après avoir accusé sa nounou d'être trop sévère. «Avant l'âge de 13 ans, 16 % des enfants pensent que la mort pourrait être une solution à leurs problèmes de famille, d'école ou de relations amicales !» indique Boris Cyrulnik. Bien évidemment, des raisons plus profondes se retrouvent à l'origine d'un acte suicidaire. Elles sont multifactorielles, fait valoir le neuropsychiatre, qui refuse de séparer facteurs génétiques et familiaux, biologiques et culturels. Quant à la vulnérabilité émotionnelle, qui facilite le passage à l'acte, l'impulsivité, elle est acquise très tôt, dès les premiers mois. Même in utero, elle peut être gravée dans le cerveau de l'enfant par la souffrance parentale, nous dit Boris Cyrulnik.

    Pour faire face à cette vulnérabilité émotionnelle, il propose de dresser quatre piliers autour de la naissance, de l'école, de la famille et de la culture. Un arsenal de guerre qui commence par un suivi des interactions précoces en fin de grossesse, passe par la création d'une université de la petite enfance pour les professionnels et s'appuie sur le retour à une culture de partage, à travers des clubs de quartier par exemple. Retarder la notation «stigmatisante» pour les petits, lutter contre le harcèlement scolaire, revoir les rythmes des élèves, développer des «traits d'union» entre les enseignants et les familles : le neuropsychiatre suggère de repenser l'école et de renforcer l'aide parentale. Au-delà d'une série de mesures, il invite à une véritable réflexion sur l'encadrement des enfants dans notre société.

    LIRE AUSSI :

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  • AvatarAnne Lauwaert

    il y a un facteur dont il faudrait aussi tenir compte: aucun enfant n'a demandé à naître -
    quand j'étais jeune, personne ne m'a dit "attention, prends bien la mesure de ta responsabilité: tu vas obliger quelqu'un à vivre..." bien au contraire tout le monde était euphorique "oh un bébé, oh un bébé"... aujourd'hui met-on en garde les jeunes de l'énormité de la responsabilité, quand ils décident de concevoir un enfant?
    il y a les enfants qui passent à l'acte mais faut-il considérer la drogue, l'alcool, les sports extrêmes comme des comportements suicidaires ?
    notre société doit-elle tenir compte du fait que des personnes ont été obligées à naître et puis ne se sentent pas bien dans la vie ... et admettre c.-à-d. respecter le non-désir de vivre ?... et à la limite jeter un autre regard sur ... par exemple les drogués...
    quand une personne demande à mourir, faut-il lui donner cette possibilité de façon digne au lieu d'attendre qu'elle ne « passe à l'acte » de façon généralement tragique...
    mais oui ça fait 35 ans que je tourne et retourne ces questions...

    Le 29/09/2011 à 16:17 Alerter Répondre
    AvatarAlbert Bourdi

    J'ai essayé de me suicider à l'âge de 8 ans pour une raison non évoquée ci-dessus. Je croyais au Paradis, et je voulais "vivre" là bas plutôt qu'ici. Et mon père m'avait dit que quand je grandirai mon âme serait moins pure. Je risquais donc de ne plus pouvoir y aller. Cela ne fallait donc pas la peine d'attendre. Cet acte était donc lié à aucune souffrance.

    Le 29/09/2011 à 15:44 Alerter Répondre
    Avatarladurite

    une âme moins pure ... Comme quoi la religion peut être perverse mise entre des mains inconscientes de ses dangers

    Le 29/09/2011 à 17:02 Alerter Répondre
    Avatarpiquoi encore

    "Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence" (source wikipedia). C'est assez rare les gens qui sont contre la paix et pour la violence.

    Le 29/09/2011 à 15:31 Alerter Répondre
    Avatarmerove

    Et voila , nous voyons maintenant que finalement les valeurs de la société traditionnelle ( travail -famille - idéal religieux ) ne sont pas si ridicules puisque nous y revenons tout doucement ...

    Soyons clair , il y a une chaine des responsabilités : les parents sont responsables de l'éducation et de l'affection de leurs enfants ( cela semble tellement évident ... ! ) , en même temps nous sommes dans une société de consommation qui a détruit toutes les croyances et les valeurs de l'humain . par exemple le travail des femmes est selon moi incompatible avec élever des enfants > mais il n'y a plus le choix c'est devenu une obligation ( merci les féministes , quel bon service rendu aux femmes ...)
    ensuite l'athéisme est incompatible avec un équilibre psychique équilibré ( quand on voit le nombre de dépressifs... ) . Comprenons bien une chose : la société de consommation veut nous faire consommer (des choses sans intérêts,du virtuel ) et pour cela utilise tout les vices de l'humain . On parle aujourd'hui de morale , mais la société toute entière pousse au vice , la seule morale de l'économie libérale est qu'il faut consommer pour jouir ... quel idéal en effet !!
    si vous ne consommez pas (des choses superflues et inutiles), si vous avez des valeurs religieuses , si pour vous la famille est plus importante que tout , alors on vous montre du doigt : vous êtes au mieux un arriéré au pire exclu du système ( et là je pense à certaines professions comme les petits agriculteurs )
    Voilà c'était un petit coup de gueule ,qui déborde un peu du sujet (mais quoi que), mais je suis content de voir enfin des articles comme ça sortir au grand jour , c'est du très bon travail .

    Le 29/09/2011 à 15:06 Alerter Répondre
    AvatarOriane Borja

    Boris Cyrulnik, en bon idiot utile, continue de trouver des prétextes pour augmenter la perfusion mondialiste en matière éducative (Encadrement renforcé de la petite enfance contre le salaire parental, pseudo sciences éducatives contrôlées par le rapport PISA, etc.).
    Il prône les méthodes de l'Ocde pour empêcher le suicide alors que l'Observateur de l'Ocde apporte les chiffres d'une augmentation remarquable des suicides en Finlande et Corée, respectivement deuxième et premier du classement éducatif de l'Ocde.
    Bref, il faut se méfier de ces rapports commandés par le système et fait pas les idéologues du système qui ne comprennent pas eux-mêmes qu'ils se font berner.

    Le détachement, c'est le suicide, le mondialisme est suicidaire.

    http://www.wikio.fr/article/ocde-degage-plaidoyer-enfant-265341346

    Le 29/09/2011 à 14:37 Alerter Répondre
    Avatarmax vercher

    Que l'on commence par réapprendre à être parent et les choses s'arrangeront d'elles même. Stop aux jeux vidéos et télé à outrance.....Recréation d'un vrai foyer et non d'une cantine et d'un dortoir .....que les parents retrouvent les gestes qui vont faire entrer un enfant dans la vie...

    Le 29/09/2011 à 14:09 Alerter Répondre
    Avatartankie

    Je tiens qd meme à signaler que les divorces et le travail des femmes ont modifié bcp d'équilibres (enfin au profit des hommes).
    J'adhère completement à cette évolution, étant moi meme une working maman mais il est clair que les parents ne passent plus bcp de temps avec leurs enfants (et pas la peine de faire culpabiliser les mères, les pères doivent s'occuper de leurs enfants et pas seulement jeux et punitions...) Le monde du travail n'est pas adapté à la parentalité, voire le présenteisme franco-français est devastateur. Les femmes ne travaillant pas ou peu harmonisaient tout ça, aujourd'hui ne le font plus - et surtout pourquoi ce serait uniquement à elle de la faire ?

    Les parents font des enfants, ils doivent les assumer financierement mais aussi socialement, l'école ne peut les remplacer, les babysitters/nounou non plus.

    Et je ne parle pas de facebook, où les enfants se font insulter "en public" ! Car être la tete de turc dans un petit groupe ou une classe pdt qq mois... on l'a eu nous aussi, mais que toute l'école et les autres amis etc... pendant des années affiché sur sa page ! ya de quoi être dépressif très très tôt. Et celui qui n'a pas de profil facebook est carrement rejeté du groupe. Bienvenue dans le XXIe siecle, l'apogée de l'individualisme déshumanisant. c'est à la famille de transmettre ces valeurs de communauté, de soutien.. pas les amis de facebook.

    Le 29/09/2011 à 14:06 Alerter Répondre
    Avatarrge rgeetge

    Le jour où les adultes se rendront compte, par delà leurs petits soucis quotidiens, au boulot, en famille, etc. qui sont bien vite oubliés par eux-mêmes que CHAQUE instant de la vie d'un enfant, CHAQUE réaction d'un adulte qui l'enverra paître en l'ayant oublié trois seconde plus tard marque un enfant dans la longue durée si ce n'est à vie, que les enfants sont commes des éponges, tant pour le savoir (d'où l'importance d'une école faite par des instituteurs qui le font honorablement) que pour les émotions, on aura déjà fait un grand pas.

    "- Mais non, ne fais pas ca !
    - Pourquoi ?
    - Ce n'est pas de ton âge".

    Apprécieriez-vous, vous aussi que l'on vous parle comme à un demeuré alors que vous êtes en grande partie apte à comprendre les choses à partir du moment où elles sont expliquées ?
    Les enfants sont des êtres humains, sont des individus en devenir.
    Mais non, bien sur que non, on préfère les voir comme "des gosses".

    Et après, on se plaint de la médiocrité ambiante, faite par des adultes qui ont été frustrés durant leur enfance...

    Le 29/09/2011 à 13:43 Alerter Répondre
    AvatarMarie Louise DELATTRE

    Il faut aussi se poser la question : pourquoi les enfants sont ils plus fragiles qu'avant ?
    J'ai 65 ans, il me semble que la vie était plus "dure" avant. Les enfants recevaient des fessées, étaient punis, frappés par les enseignants, mais acceptaient. Ils savaient que c'était mérité.
    Nos mères ont eu des grossesses plus difficiles, l'après guerre n'était pas tout rose.
    J'ai été élevée ainsi que mes frères et soeurs "à la dur", une mère veuve très jeune avec 4 enfants, j'était l'ainée j'assumais l'école, les frères et soeurs et l'aide au ménage et à la cuisine sans penser que ma vie était difficile.
    Je crois que les enfants sont trop maternés et au moindre problème ils ne peuvent pas accepter. Les cellules psychologiques étaient inconnues.

    Le 29/09/2011 à 13:30 Alerter Répondre
    Avatarladurite

    comme il est bon d'entendre la vérité

    Le 29/09/2011 à 14:33 Alerter Répondre
    AvatarOle002

    exactement! Quand on a tout, qu'on est trop mis à l'intérieur d'un cocon, le moindre petit soucis devient un très grand problème! Les mauvaises expériences endurcissent aussi. C'est comme ça qu'on se forme1

    Le 29/09/2011 à 15:14 Alerter Répondre
    Avatarreporter

    alors quand ? vite vite ça urge, c'est pas dans 10 ou 20 ans qu'il faut commencer, c'est tout de suite, c'est maintenant

    Le 29/09/2011 à 13:17 Alerter Répondre
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