mar 092011
 

Source: Les révolutions qui touchent le monde arabo-musulman atteignent le lieu de culte du Petit-Saconnex.

La mosquée du Petit-Saconnex est-elle à l’aube d’un printemps de l’islam genevois ou la cible d’une tentative de prise de pouvoir par une coterie de fidèles déçus? Après l’intervention policière du vendredi 4 mars, lors de la prière de midi, et le prêche récent d’un imam critiquant des décisions de la direction actuelle (GHI, 24.02), une partie de la communauté est en ébullition.

Printemps arabe

Youssef Ibram, l’imam malmené le 4 mars, assure: «Je ne prêche plus depuis deux ans, mais des fidèles m’ont demandé de venir pour régler les problèmes.» Une semaine plus tôt, en effet, l’imam montant en chaire avait refusé de parler de la situation au Proche-Orient, ce qui avait mécontenté une partie de l’assemblée. «Mais l’imam Youssef a refusé lui aussi d’évoquer les événements qui secouent le monde arabo-musulman», évoque Hafid Ouardiri, ancien porte-parole de la mosquée, remercié en 2007.

Conscience

Des insultes ont alors fusé, selon l’imam Youssef: «Un groupe formé d’Egyptiens, de personnes licenciées il y a quelques années par la mosquée et de M. Ouardiri, ont exigé que je descende de la chaire.» Finalement, c’est un religieux à la retraite, l’imam Yahia Basalamah, «un sage», selon M. Ouardiri, «un ami», pour Youssef Ibram, qui parlera. «Il a prêché l’obéissance, mais pas sans conscience et c’est tout ce que nous demandons», affirme Hafid Ouardiri.

Mauvais jardinier

Tout? Pas tout à fait. De nombreux fidèles, même s’ils ne veulent pas apparaître au grand jour parlent de «téléguidage de la mosquée par le consulat saoudien» et appellent de leurs vœux une direction genevoise. «Il faut surtout créer un comité de gens efficaces, choisis dans la communauté, et qui pourraient opposer leur compétence à l’allégeance», évoque M. Ouardiri qui ajoute: «l’Arabie Saoudite a planté un bel arbre, cette mosquée, et à cause du mauvais jardinier actuel, les fruits pourrissent avant de mûrir.»

Pluie et beau temps

Un problème de direction que ne réfute pas l’imam Youssef: «Un bénévole nous dirige par procuration [Omar El Sanie, par ailleurs secrétaire de l'ambassade saoudienne]. Nous avons besoin d’une vraie direction. Mais au vu de l’ambiance actuelle, les gens compétents et parlant bien anglais ou français ne se bousculent pas.» Pour l’imam, toutefois, «le cadre genevois ne possède pas ce genre de qualifications». Pire encore, la fronde en cours serait, pour M. Ibram, «une crise de pacotille, menée par des gens qui ne parlaient pas de printemps lorsqu’ils faisaient la pluie et le beau temps au sein de la Mosquée.»

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