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Le léopard de Sidi Ali Bounab

le léopard de sidi ali bounebSidi Ali Bounab est une montagne bien boisée de Kabylie. Culminant à 800m d’altitude, elle a été le fief des maquisards de la région durant la guerre d’Algérie. Tout en bas de la montagne, au nord, s’étend une plaine que traverse l’oued Sébaou et où se dresse Tadmaït, une ville à 83 Km à l’ouest d’Alger et 17km à l’ouest de Tizi Ouzou (Chef lieu du département). Du temps de la colonisation, du temps ou Tadmaït était le camp du Maréchal, un homme se distinguait par son courage et défraya la chronique.
 
Nous sommes en 1926, au milieu de l’automne, deux hommes, Abidat Amer et son ami se préparent pour aller s’offrir une partie de chasse, comme d’habitude. Après s’être assurés que tout est OK, accompagnés de leurs chiens, ils prennent la direction de Sidi Ali Bouneb. Le ciel est couvert et menaçant mais il faut beaucoup plus que ça pour les dissuader. Ils sont connus dans la région pour être de grands chasseurs, qui ne sont jamais revenus bredouille. Leurs cibles sont le sanglier, le lièvre et la perdrix.

Chemin faisant, ils bavardent gaiement, saluent les gens qu’ils croisent et qui ironisent « Le gibier n’a qu’à bien se tenir ». Ils sont loin de se douter que ce jour allait être différent des autres, qu’ils allaient entrer dans l’histoire du village. C’est donc sans appréhension aucune qu’ils commencent à escalader le mont qu’ils connaissent dans ses moindre recoins. Une demi-heure à peine s’était-elle écoulée que soudain, les chiens s’arrêtent puis reculent en aboyant. Les chasseurs s’arrêtent à leur tour, pointant leurs fusils et regardant autour d’eux. Le comportement inhabituel des chiens les intrigue. Ceux-ci continuent à aboyer rageusement en direction du haut de la montagne. Amar lève alors la tête en amont et ce qu’il découvre le fige sur place. Il n’en croit pas ses yeux, 40m plus haut, sur un rocher se tient majestueusement une énorme bête comme il n’en a jamais vue. Il fait un signe de la tête à son ami qui découvre à son tour la bête. Ils ont vraiment peur parce qu’ils ne connaissent pas ce genre de fauves mais ils ne paniquent pas. Des questions taraudent leurs esprits : faut-il fuir ou faire face ? L’animal va-t-il s’attaquer à eux ? Le fauve rugit maintenant dans leur direction, Amar se dit que la fuite pourrait leur être fatale, son instinct de chasseur finit par prendre le dessus, il épaule son fusil, vise longuement et bang ! Bang ! Il s’enfuit suivi de son ami et des chiens car il craint la réaction du fauve au cas ou il serait seulement blessé. Touché en plein cœur, celui-ci s’écroule avant de finir sa chute 40 mètres plus bas, écrasant tout sur son passage, là ou se tenaient nos chasseurs. A une centaine de mètres de là, ils attendent. L’animal de bouge plus depuis un bon moment déjà. Ils s’en approchent prudemment puis fusils pointés devant ils se précipitent pour le voir de près. Ils restent là un bon moment à admirer le fauve puis décident d’annuler la partie de chasse. Ils chargent la bête et l’emmènent au village, aidés par des gens qu’ils croisent.

Arrivés devant la mairie, ils la déposent au bas de l’escalier. C’est tout de suite l’attroupement, la nouvelle fait vite le tour du village jusqu’aux hameaux. L’animal est identifié : C’est un léopard. On félicite les chasseurs, on salue leur courage, jamais ils n’ont été aussi fiers.

Les autorités décident d’empailler le fauve pour le conserver car c’est peut-être le dernier léopard d’Afrique du nord. Quelques semaines plus tard, il est posé sur une grande table dans une salle de la mairie. Celle-ci ne désemplit pas de visiteurs, certains viennent de loin pour voir le léopard Sidi Ali Bouneb.

En 1963, le camp du Maréchal devient Tadmaït. Les nouvelles autorités de la commune, post-indépendance continuent à garder jalousement le léopard. Il devient vite un symbole, il incarne le courage d’une population qui a beaucoup souffert de la guerre, elle qui a perdu plus de 1000 de ses enfants.

2005, le président Bouteflika en visite officielle dans le département fait une escale à Tadmaït. Sa visite achevée, il continue sa route vers Tizi Ouzou. Les Tadmaïtis se dispersent, des personnes qui prétendent agir au nom du sous-préfet se présentent à la mairie pour embarquer l’empaillé. Quelques personnes du village présentes sur les lieux engagent un bras de fer avec eux. Des renforts arrivent et empêchent l’enlèvement. En fait, par excès de zèle, de mépris aussi, les autorités ont décidé d’offrir ce fauve au président sans consulter les Tadmaïtis, sans se soucier de leurs sentiments, sans se demander s’ils étaient disposé à s’en séparer, lui qui est là depuis 90 ans. Ayant échoué à la première tentative, ils reviennent tard dans la nuit, s’emparent du léopard à la sauvette comme de vulgaires voleurs. Le lendemain, la nouvelle fait le tour du village et de la commune. Les habitants ne cachent pas leur colère, un article paraîtra le lendemain dans un journal. Mais que faire face à des incultes, qui plus est, ont le pouvoir, et qui sont incapables de saisir la gravité de cet acte eux qui ont touché au patrimoine de la commune. Ce qui est en soit un acte de vandalisme.

Depuis les Tadmaïtis sont orphelins de leur fétiche symbole d’un passé héroïque. Ils auraient à la limite admis qu’il soit placé dans un musée pour en faire profiter tout le monde.

NB : Je ne pense pas que le président se doute de la manière dont on s’en est emparé.

Par MUS. pour La-kabylie.com

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