03 juillet 2006
L'argent fou des grands patrons
Salaires annuels faramineux, plans de stock-options
gargantuesques, parachutes dorés, en veux-tu, en voilà : les rémunérations
des grands patrons atteignent des sommets inimaginables pour le commun des
mortels. Sans même aller toujours de pair avec la bonne santé des entreprises
qui les payent. Galerie de prédateurs.
Un salaire de 4,3 millions d’euros, une prime de départ de
13 millions, une retraite de 2,2 millions et des stock-options (actions de
l’entreprise cédées à un prix avantageux) pour un montant évalué à 173
millions : Antoine Zacharias, patron du leader mondial du BTP, Vinci,
n’était pas franchement dans la misère. Il en voulait pourtant toujours plus.
Lorsqu’il a réclamé un petit bonus supplémentaire, une prime de rien du tout de
8 millions, pour le rachat des Autoroutes du Sud de la France, le vase a
débordé. Dénoncé par son directeur général, il fut contraint à la démission.
L’actualité mettant en vedette peu après le cas de Noël Forgeard, co-président
exécutif d’EADS, voilà le grand patronat français dans l’œil du cyclone. Qu’a
fait ce manager avisé ? Il a revendu le 15 mars dernier des actions de son
entreprise (et celles de ses enfants) pour une plus-value de 3,7 millions
d’euros. Trois mois plus tard, on apprend un retard de six à sept mois de
livraison de l'Airbus A 380 et l’action plonge en une journée de 26 %,
l’équivalent de six milliards d’euros de pertes ! Forgeard affirme qu’il
ignorait les difficultés qui allaient frapper Airbus, société qu’il dirigeait
un an plus tôt… Une enquête est ouverte, en vue de déterminer si le fameux
délit d’initié est constitué. En attendant, Forgeard, après avoir affirmé le
contraire durant des semaines, a finalement dû démissionner. Tout de
même… L’indécence des rémunérations patronales est aujourd’hui une nouvelle
fois placée sur le devant de la scène.
Des sommes déconnectées des performances
JP Morgan, l’emblématique banquier américain incarnant le capitalisme triomphant du début du siècle dernier, considérait comme normal un rapport de 1 à 20 entre le salaire le plus faible de l’entreprise et celui de son dirigeant. Il y a 20 ans, le rapport était de 30. Il ne cesse de s’accroître à vitesse accélérée depuis. Entre 2000 et 2003, les salaires des PDG du CAC 40 ont doublé. En 2001, la rémunération des grands patrons a augmenté de 18 %, leur CAC 40 baissant, lui, de 23 %. Encore 15 % de plus l’année suivante pour les seigneurs de l’économie, parallèles à 34 % de nouvelle baisse de l’indice (source : cabinet d'étude Proxinvest). On voit bien là le problème : les sommes que touchent les dirigeants sont déconnectées des performances de leurs entreprises. Quelle géniale décision a donc bien pu prendre Patrick Le Lay, le patron de TF1, pour justifier une explosion de 42 % de ses émoluments (2,6 millions d’euros) en 2002 ? Pourquoi le salaire d’Igor Landau, du groupe pharmaceutique Aventis, a-t-il grimpé de 38,4 %, à 2,77 millions d’euros, alors que les bénéfices de sa société reculaient de 9 % ? Les exemples les plus criants de cette injustice sont les fameux parachutes dorés, primes de départs généreusement distribuées aux patrons évincés. En février 2005, Daniel Bernard se fait éjecter de Carrefour, pour résultats insuffisants. Durant les derniers mois de son règne, il a fait procéder à un bon millier de licenciements et héroïquement refusé une augmentation de 2 % pour les salariés. Ce qui n'a pas suffi à sauver sa tête. Pendant les 12 ans qu’il a passé à la tête de l’enseigne, il a accumulé environ 171 millions d’euros en actions. Mais ça ne suffit pas : pour que le pauvre homme se remette de son congédiement, il part avec un parachute doré de 38 millions d'euros ! Le cas de Jean-Marie Messier est lui aussi emblématique. Lorsque celui qu’on surnommait J6M – pour Jean-Marie Messier moi même maître du monde - quitte Vivendi, en juillet 2002, il laisse une entreprise au bord de la faillite. Son dernier salaire, à 5,6 millions d’euros, marquait une augmentation de 10 % par rapport à l’année précédente, dans le même temps que Vivendi accusait une perte nette de 23 milliards d’euros. Et voilà qu’il réclame, en démissionnant, 20,5 millions supplémentaires comme parachute doré ! Le capitalisme est devenu fou. Le grand patron le plus payé des entreprises françaises, dans le dernier classement publié par le journal Les Echos, est le Gallois Lindsay Owen-Jones, PDG de L’Oréal. En 2005, quand le salaire moyen de ses collègues du CAC 40 était de 2,3 millions d’euros, il en a touché 7,3 : 600 fois la fiche de paie d’un smicard. Rien qu’avec son salaire. En rajoutant les stock-options, on arrivait l’année précédente à 22,6 millions d'euros. 32 existences complètes de labeur de smicard pour une année de Monsieur Lindsay Owen-Jones. Vous avez dit obscène ?
Article écrit pour le magazine Newlook
Mise à jour du 11 juillet : on apprend aujourd'hui que Noël Forgeard quitte EADS avec l'équivalant de trois ans de salaire, à savoir 6,6 millions d'euros ! Il est pourtant officiellement démissionnaire... Dans quel monde vivent ces gens-là ?
Commentaires
Parcequ'il le vaut bien?
Qu'est ce qui vaut quoi? Les compétences? Tous ces patrons sont interchangeables car ils n'ont justement pas de "compétences" spécifiques...Et des demandeurs d'emploi trés spécialisés sont embauchés au SMIG en CDD..Bon, alors on gerbe et puis..Les économistes doivent bien avoir une petite idée du point de rupture de ce capitalisme fou..Olivier, en connaissez vous qui pourraient sur ce blog, nous consoler?
@KA
je ne suis pas spécialiste, mais ma position d'observateur au Chili (pays plus que très libéral économiquement) me montre qu'il semble ne pas y avoir de limite... hélas.
Le Chili, parait-il affiche l'écart le plus important entre riches et pauvres... D'ailleurs, ce la me fait penser que l'article ici ne fait pas référence aux revenus des "propriétaires" de grosse entreprise "familiales", comme Michelin...Du contrat patronal
Il faut peut être s'intérroger sur ceux qui permettent cette abération. Ce sont nos chers politiques. Les français ont coupé des têtes durant la révolution,il n y a plus d'aristos et de royalistes aujourd'hui, mais l'empire des pires est à son apogée: l'empire capitaliste...
Peut être qu'après les banlieues de novembre, les smicards se réveilleront. Et ce n'est pas contre les patrons qu'il faudra hurler mais contre ceux qui les soutiennet et votent des lois en leur faveur.
Lorsque notre chichi mangeur de pommes se promène dans le monde, il va avec sa délégation patronale, le PDG de la France avant lui faisait pareil et celui qui viendra après lui fera de même.
Politique= grand patron=grand filou
Human@ Bertrand : pour les fondateurs et les héritiers, c'est effectivement un autre problème, puisque les entreprises leur appartiennent donc font partie de leur patrimoine. Bien sûr que celui-ci est immense, hypertrophié, indécent. Mais le dénoncer revient à s'attaquer à la propriété privée, c'est donc un autre sujet.
@ Bridgetoun : Laurence Parisot du Medef joue encore sa Tartuffe, lorsqu'elle se félicite que la gouvernance préconisée par son organisation ait fonctionné dans l'affaire Zacharias. Sans la dénonciation par le DG, le vorace Antoine serait toujours en poste, à se goinfrer comme un malade. Et puis, son cas réglé, restent tous les autres... Position électoraliste en effet de la part du Medef, leurs analystes prévoyant que le scandale des obscènes rémunérations des grands patrons va coûter des votes à la droite en 2007.
@ Human : au moment de l'affaire Daniel Bernard, l'ex de Carrefour, Bayrou, Hollande et Clément (actuel ministre de la justice) étaient montés au créneau pour s'indigner. Mais c'en est resté là. Les politiques n'ont pas légiféré pour plafonner les rémunérations patronales. Ou au moins supprimer les parachutes dorés. Rien.@Olivier
pas tout à fait d'accord avec ta réponse sur les propriétaires, car ce n'est pas la propriété privée que je dénonce, mais les revenus qui en sont générés... que nous payons aussi un peu tous en tant que clients...
Je ris de te voir passer sur les autres blog pour y déposer ton offrande avant 6 heures du mat ! Bravo !Obscene?
Je propose ma candidature,a la tete d'une entreprise Francaise a hauteur de 5.2M€ annuel,sans me prevaloir de stocks-options,(honneteté intellectuelle )eventuellement désavoué par le conseil d'administration je démissionnerai,sans broncher,bien entendu apres avoir licencié le Maximum ( prescription du MEDEF )
Mon CV justifie diverses escroqueries et malversations sans condamnations! relaxé au bénéfice de mes compétences comptables
A bon entendeur..Cordialement votre dévouéVous pourriez utilement demander au bon docteur Lehmann comment installer un distributeur de Primpéran sur votre blog.C'est quoi, cette épidémie ? La gastro-anti-rites ?
Que les grands patrons se gavent n'a rien de bien nouveau. Que ceux qui le regrettent passent leur temps pliés sur la cuvette ne doit pas les inquiéter outre mesure. On n'est pas dangereux quand on dégueule tout le temps.Fleuryval, vous ici !
Bienvenue et repassez quand vous voulez.
Bonne idée que ce distributeur, tant les occasions de déverser un trop plein de bile sont fréquentes. J'en parlerai donc au docteur Justice.
"Que les grands patrons se gavent n'a rien de bien nouveau" : exact, mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal et en outre, sur ce coup-là, je suis payé pour l'écrirePeyrolles-Le Puy
Je vous réponds chez vous pour éviter les sarcasmes du Sachem à nous qu'on a du genre : "Pourriez parler de ça ailleurs que dans mes pages..." avec tout le mauvais esprit qu'on lui connait.
Mais que c'est mal foutu, ça! Nous étions donc voisins et vous allez amener votre marmouzette au collège de Peyrolles où je ne suis plus depuis presque quatre ans.
Et moi qui allait me fournir en cubis de rosé à la coopérative du Puy Ste Réparade et ne m'arrêtait pas chez vous, ignorant que j'étais!
J'ai un sujet pour vous! Roger Bombin. Pour Play-boy, ce sera parfait ))))))))))@ Fulcanelli : pauvre argent, si fatigué, oui...
@ LesYeux : j'approuve derechef !
@ Fleuryval : nous nous sommes croisés. Je suis dans la région depuis 5 ans et demi (avant Paris, d'où PSG !). Certes en septembre, Juliette sera Peyrollaise. Mais avant cela, je ne venais guère à Peyrolles qu'une ou deux fois l'an, au gré des matchs de foot avec les vétérans ou des tournois avec les jeunes que j'encadre. Mais c'est rageant : j'aurais bien aimé qu'on se rencontre. Partie remise !A Lourmarin!
J'ai un projet auquel je tiens particulièrement, "Crame la haine", que vous trouverez chez moi dans la rubrique art, dont je n'imagine pas la première étape ailleurs qu'au château de Lourmarin. Sa conservatrice anglaise me suit sur cette affaire. Imaginez un peu! Un souper après, chez la lorraine, dans le chant des cigales avant d'aller s'en boire une sur la tombe de Marcel... De l'historique, je crois.
A bientôt, donc.Je vais lire ça dès que j'ai un peu de temps
Lourmarin est à 20 mn de chez moi. Je connais le château : ma belle-mère, artiste peintre, y expose régulièrement. Mon équipe de foot s'y déplace aussi trois fois l'an, pour deux tournois et un match contre la Jeunesse Sportive Lourmarinoise. JSL-JSP : sacré derby !
Et le village est magnifique, un des plus beaux (bobo aussi !) de France. A bientôt donc, oui, cher ami.Le salaire de Lars Olofsson
Pour retrouver toutes les conditions du contrat de ce grand patron, visitez le site http://www.carrefouruncombatpourlaliberte.fr/2011/05/remuneration-salaire-lars-olofsson-directeur-general-group-groupe-carrefour-grand-patron/
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revoltee
ON S EN FOUS DES BANKIERS QU ILS SE DEMMERDENT ILS NS ONT ASSEZ PRIS NOS SOUS ILS MANGERONT DU PAIN SEC C EST PAS MOI KI VAS PAYER POUR EUX LES DERNIERS SERONT LES PREMIERS LES PREMIERS SERONT LES DERNIERS