Eoliennes volantes : l’avenir de l’énergie est dans le ciel !

11 avril 2013 10 h 40 min5 commentaires

Plus performantes et moins coûteuses que leurs grandes sœurs terrestres, les éoliennes volantes représentent l’avenir de l’énergie. Hissées à l’aide d’un câble à des altitudes oscillant entre 400 et 10.000 m, ces prototypes peuvent générer des quantités d’électricité phénoménales. Développée à grande échelle, cette technologie pourrait satisfaire l’intégralité des besoins énergétiques de la planète. L’exploitation commerciale est prévue dans moins de 10 ans.

Performances décuplées

Eoliennes volantes - Courant Positif

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Dans quelques années, des essaims de moutons blancs voleront au-dessus de nos têtes. Ni nuages, ni bovidés évidemment. Mais des éoliennes aériennes aux performances très prometteuses. Alors que leurs grandes sœurs terrestres tournent seulement 20% du temps à la faveur de vents d’intensité modérée, ces éoliennes volantes flirtent avec des vents beaucoup plus constants. Et surtout beaucoup plus puissants. Les plus performantes pourraient produire jusqu’à 10 mégawatts/h. A 1.000 m d’altitude, les éoliennes aériennes produiraient 5 fois plus d’énergie qu’au sol.

A 10.000 m, c’est la cour des grands vents soufflant à une puissance phénoménale. On les appelle « courant-jets », ils balaient les hauteurs du globe à des vitesses allant de 100 à 350 km/h. Selon une étude américaine de septembre 2012, ces vents de haute altitude représentent une énergie estimée à 1.800 térawatts. Si 1% de ce potentiel était exploité par ces futurs volatiles éoliens, la totalité des besoins énergétiques de la planète seraient couverts. Des performances qui pourraient bien accélérer le passage à une économie verte nécessaire pour lutter contre le changement climatique.

 

Si les éoliennes volantes captaient 1% des vents de haute altitude, la totalité des besoins énergétiques de la planète seraient satisfaits. 

 

4 prototypes sortent du lot

Parmi les prototypes des 20 entreprises à s’être lancées à partir de 2006 dans la course à l’éolienne volante, trois ressortent du lot : l’éolienne cerf-volant offshore constituée d’une voile unique de type kitesurf développée par l’Allemand Skysails qui grimpe jusqu’à 800 m ; les structures à hélices des Australiens Sky Windpower et leurs variantes californiennes de Makani Power et Joby Energy se hissant à 400 voire 600 m ; et la grappe de voiles de l’Italien Kite Gen qui culminerait à 10.000 m. Techniquement, l’éolienne est reliée au plancher des vaches ou à un pilonne marin par un câble. Là-haut, le vent entraîne l’engin dans un mouvement giratoire -pouvant atteindre 400 km/h- qui génère de l’énergie.

Sur les modèles à hélices cette énergie est transformée en électricité par des rotors situés sur l’éolienne elle-même et transmise ensuite au sol par le câble. C’est l’inverse sur les prototypes voiles et cerf-volant : l’énergie est transférée par le câble jusqu’à un générateur situé au sol qui la transforme en électricité. Un quatrième prototype tire également son épingle du jeu : le ballon circulaire à hélium de l’Américain Altaeros Energies, qui lui flottera à 600 m de façon statique. L’électricité est produite à la faveur d’une hélice placée en son centre et transmise au sol de la même façon par un câble.

Avantages multiples

Outre des rendements décuplés, une maintenance aisée et l’absence de nuisances sonores, les éoliennes volantes ont l’avantage de produire une électricité deux fois moins coûteuse : 0,03 euros le kilowattheure contre le 0,06 pour les éoliennes terrestres. Rétractables, ces volatiles ne causeraient en outre pas de pollution visuelle continue. Plus facilement installables, ils permettraient par ailleurs d’alimenter des régions isolées ainsi que les pays en développement affichant d’importants besoins en énergie.

Commercialisation dès 2020

En cas de vent trop faible ou trop fort, l’engin est automatiquement ramené au sol. Avant de passer à l’étape industrielle, reste à résoudre certaines questions de sécurité en suspens. Comme la solidité du câble ou le risque de collision avec un aéronef ou un oiseau. Les plus optimistes pensent pouvoir commercialiser leurs premiers produits à partir de 2015. Le gros des troupes devrait arriver aux environs de 2020.

Nicolas Blain

Un aperçu du prototype à hélices de Makani Power filmé par France 2 en 2012 :

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5 commentaires

  • Après avoir saccagé nos campagnes et défiguré notre littoral, les industriels de l’éolien pensent maintenant nous gâcher le dernier regard infini qu’on pouvait porter. Ces sinistres zeppelin, planant sur les cimetières marins d’éoliennes, ce sera vraiment la fin de tout…
    Et, bien sûr, tout cela sans câbles, sans lignes à haute tension.
    Du moment que l’Etat est d’accord pour garantir aux exploitants des profits pendant vingt ans, payés par le consommateur (+ 50% sur la facture) et le démantèlement à la charge du contribuable, tout va bien.
    Les écolos, aveuglés par leur fureur (compréhensible) anti-nucléaire, feraient bien de méditer Anatole France : « on croit mourir pour des idées ; on meurt pour des industriels ! ».

  • Tu as une meilleur idée que eux? Et il faut arrêter de penser a son propre petit nombril, ouais allez détruire la planête ailleur, je veut pas de votre énergie propre qui gache mon paysage :( :( bouhou pauvre toi, va vivre a coté des sables bitumineux, la tu pleureras bien pour une raison. Tu pleures tu quand tu vois des cerfs volants dehors dans le ciel?! »/$?&

  • L’usine éolienne littorale de la baie de Saint-Brieuc, si elle voit le jour, produira 0,24% de la production nationale ! Quel magnifique succès ! Pour plus de trois milliards d’euros d’investissements ! Cet objectif pouvait être atteint avec quelques économies d’énergie portées par de vrais emplois locaux. Et sans saccage du paysage et des industries traditionnelles (pêche, plaisance, tourisme, élevages marins)…
    Vous parlez d’énergie « propre », gobant les bobards des industriels. L’éolien est déjà presque dépassé et tout le fric qu’on se prépare à investir, avec trente ans de retard, ne sera pas investi ailleurs. Et tout cela vient de la complicité entre élus et industriels, auxquels on garantit une magnifique rente sur le dos du consommateur. Mais libre à vous de penser qu’Areva, EDf, Alstom sont désormais des bienfaiteurs de l’avenir écologique. Décidément, leur intox porte ses fruits…

  • Je ne comprend pas votre pessimisme, une telle éolienne pourrait produire 5 fois plus que la production d’une éolienne terrestre, tu parle d’intox mais ce chiffre est vérifiable en quelques clics. De plus imaginons une « intox » avec une éolienne terrestre si l’on prend en compte que l’éolienne produit 1MégaW soit 10 personne au tarif de 10KW distribué par EDF (approximatif on seras peut-être a 9 foyers pour l’éolienne terrestre soit 9*2,5=225)et dans tout mon calcul je part de votre pessimisme car avec leur chiffre annoncé on obtient 450 foyers. Le progrès est aussi le fruit de multiple échecs ne l’oublions pas.

    Je tiens aussi a préciser que ce chiffre est pour une altitude de 1000m soit 10MW alors qu’à une altitude de 10000m 18000 TéraW (rappel: Méga=10^6 Téra=10^12 ) Beaucoup de « 0″ différencie les deux. Divisé par 2 pour cause de pessimisme vous aurez encore tort et même par trois on est encore gagnant….

  • Bonjour,

    Je trouve cette innovation très prometteuse, elle présente beaucoup d’avantages.
    J’aurais une question pour l’auteur de l’article et aussi les lecteurs :
    En cas de fortes perturbations météorologiques (grêle, orage), les éoliennes sont-elles supposées supporter les contraintes ou sont-elles ramenées au sol pour les protéger ? Si elles restent en l’air, quels dispositifs pourraient les protéger ? Pourrait-on par exemple intégrer un paratonnerre pour éviter qu’elles ne soient brûlées par la foudre ?

    Merci beaucoup pour votre article,
    Toni

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