témoignage 19/07/2012 à 10h49

Administration de la honte : ma femme et moi quittons la France

Arnaud99 | Migrant


Nos papiers

L’année passée, les deux témoignages de Florian Julien, confronté à « l’administration de la honte » à Antony (Hauts-de-Seine), publiés sur Rue89, m’ont beaucoup touché.

Je voudrais à mon tour vous partager une expérience similaire dans la sous-préfecture de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

C’est la troisième année que ma femme, avec mon aide, tente de renouveler son titre de séjour : je suis français, elle est américaine. Il y a trois ans, elle a obtenu sa mutation professionnelle sur Paris pour que l’on puisse vivre ensemble.

« UN pré-accueil toute la journée »
Joints par Rue89, les services de la sous-préfecture ont répondu point par point au témoignage d’Arnaud99 : « Il n’y a pas de possibilité de prendre rendez-vous par téléphone ou par internet, l’octroi d’une date de rendez-vous se faisant après vérification de la constitution du dossier, une préocédure de pré-accueil assurée toute la journée. » Yann Guégan

Nous étions tous le deux en CDI et propriétaires de notre logement – autrement dit, dans une situation qui nous semblait confortable. Mais malgré cela, un visa de travail était trop lourd à obtenir. Etant Français, nous avons préféré faire une demande de titre de séjour pour « rapprochement familial ».

Chaque année, il faut commencer par prendre rendez-vous pour faire la demande de titre de séjour : comme la plupart des villes françaises, notre commune ne permet pas la prise de rendez-vous en ligne.

En théorie, il est possible de le faire par téléphone, dans la réalité, les fonctionnaires de la préfecture ne le décrochent plus. Résultat ? Tout le monde se déplace.

Jamais sans mon carton de documents

Premier arrivé, premier servi : réveil aux aurores, donc, pour venir faire la queue dehors dans le froid (qu’il pleuve ou qu’il neige). Il faut penser à se munir d’une feuille et d’un stylo, pour que chacun note son nom et son ordre d’arrivée, sinon ce sera la loi du plus fort. Même quand vous êtes enceinte de six mois – comme c’était le cas de ma femme lors du dernier renouvellement. Visiblement, la préfecture défend l’égalité pour tous.

« Pas de surbooking »
Démenti de la sous-préfecture : « Une fois le rendez-vous donné, l’usager prend un ticket à la borne et passe au premier étage sans attendre. Il n’y a pas de surbooking, les rendez-vous étant échelonnés toutes les vingt minutes, mais il peut y avoir des dossiers qui nécessitent un temps d’examen plus long. » Y.G.

Démenti de la sous-préfecture : Après avoir fait la queue environ trois heures, on obtient enfin votre rendez-vous... deux mois plus tard ! Mieux vaut ne pas être pressé.

Deux mois plus tard donc, rebelote : réveil aux aurores pour recommencer à faire la queue.

Y compris quand le rendez-vous est à 9 heures : plusieurs dizaines de personnes ont rendez-vous, et il n’y a qu’entre un à six guichets ouverts (variable selon les RTT et congés maladies).

« Des listes identiques »
Démenti de la sous-préfecture : « Les documents demandés en sous-préfecture sont bien ceux publiés sur Internet. » Y.G.

Quand notre tour arrive, la fonctionnaire nous appelle. N’attendez ni humanisme, ni flexibilité de sa part.

Ce n’est pas son boulot : ces agents semblent être au service de leur employeur, pas à celui du peuple.

On commencera par vous demander toute une série de papiers. Un conseil : ne jamais se fier à la liste de documents que l’on vous donne lors de la prise de rendez-vous, ni à celle du site Internet de la préfecture (elles sont d’ailleurs toutes les deux différentes).

La première année, il nous manquait un document (qui ne figurait sur aucune liste), nous avons donc du recommencer, deux mois plus tard. Ma femme et moi avons donc retenu la leçon : nous ne nous déplaçons jamais sans notre carton de documents originaux, tous accompagnés de leur photocopie respective.

Le dossier est « perdu » chaque année

Une fois la procédure terminée, on nous indique que l’on reçoit un courrier pour venir chercher le titre une fois prêt. Vous pourrez alors refaire la queue pour venir le retirer. Il faut compter généralement, au mieux, deux mois de plus.

« Les femmes enceintes prioritaires »
Nouveau démenti de la sous-préfecture : « Bien sûr, l’accueil est priorisé. L’usager qui se signale (femme enceinte, personne handicapée...) est pris en charge en priorité. » Y.G.

Au mieux, car il y a plus dramatique. Chaque année, nous ne recevons ce fameux courrier. Parce que TOUS LES ANS, ils perdent notre dossier. A chaque fois, retour à la case départ.

Cette année, lorsqu’ils ont perdu à nouveau notre dossier, ils n’ont pas voulu s’occuper de ma femme en priorité, malgré ses six mois de grossesse : elle n’avait pas la « carte famille de priorité ». La taille de son ventre ne suffisait apparemment pas.

Vingt heures de démarches par an

Au total, c’est près de vingt heures de démarche chaque année (avec le temps de transport)... C’est donc aussi du salaire en moins pour chacun – nous n’avons jamais réussi à justifier à nos employeurs respectifs ces absences répétées.

« Conforme au guide de l’accueil »
La sous-préfecture confirme que pour « la délivrance d’un titre de séjour en qualité de conjoint de français, le guide de l’accueil des étrangers qui est appliqué par mes services invite bien l’agent de guichet à contrôler la présence du conjoint français lors du dépôt de la demande ». Y.G.

.Je dis « chacun », car moi aussi je dois être présent chaque année. Je dois attester que nous sommes toujours mariés et que nous vivons sous le même toit sous le régime de la monogamie. Il y a bien cette circulaire officielle de 2002 pour la « simplification des démarches administratives » qui m’autorise à ne pas me déplacer si je présente une attestation écrite sur l’honneur.

Mais non : ces fonctionnaires ne connaissent pas la circulaire (que nous avions imprimé) et n’ont donc pas voulu la recevoir... Certes, nul n’est censé ignorer la loi, mais cette règle ne s’applique apparemment pas pour tout le monde.

« 450 usagers par jour »

La sous-préfecture reconnaît que « la configuration des locaux ne permet pas un accueil dans les meilleures conditions de confort », et indique chercher « des locaux plus adaptés ».

Elle explique aussi avoir mis en place un premier accueil sur toute la journée, pour éviter à l’usager une attente inutile si son dossier n’est pas complet ; un accueil téléphonique l’après-midi ; le traitement de demandes de renseignements simples par e-mail ; un guichet dédié aux opérations simples comme les changements de domicile.

Et rappelle enfin qu’elle reçoit « chaque jour plus de 450 usagers, tous services confondus. Y.G.

Côté calendrier, le renouvellement du titre de ma femme est en décembre mais habituellement, nous finissions par l’obtenir en juillet. Cela dit je m’avance peut-être un peu : nous sommes en juillet et nous n’avons toujours pas reçu le fameux courrier indiquant que le titre est prêt. Ce sera donc plutôt pour août ou septembre...

Dire qu’il faudra recommencer trois mois plus tard. Car oui, même si le titre est valable un an, la date d’expiration n’est pas décalée s’il y a un retard dans la délivrance.

Chaque année, nous avons donc un titre pour six mois, puis en moyenne trois récépissés de deux mois qu’on nous renouvelle.

Quel gâchis de temps et d’argent pour l’Etat !

Je ne sais pas si c’était le but recherché, mais ils ont gagné : nous quittons ce pays qui ne veut pas de nous. Nous irons créer de la croissance et des emplois ailleurs. Je refuse d’être traité comme du bétail.

J’ai vécu dans six pays différents et aucun ne nous a traité ainsi : la rigidité bureaucratique, l’absence de conscience professionnelle et l’important absentéisme des fonctionnaires de cette administration ont eu raison de nous.

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  • EdkOb
    • Posté à 11h18 le 19/07/2012
    • Internaute 85736

    La France est un pays où il fait bon vivre :

    - pour les français (et encore, faut-il préciser qu’il y a des français + français que d’autres)
    - sous réserve de situation financière confortable.

    Je ne sais pas comment sont recrutés les fonctionnaires des préfectures, ni quels ordres ils reçoivent, mais si par hasard l’actuel gouvernement pouvait se pencher sur l’accueil dans les préfectures, ce serait un acte important.

    Ce ne sont pas les témoignages qui manquent, ni les images.

    Il suffit par exemple, qu’un ministre (celui de l’Intérieur de semble être la bonne personne pour cela) se rende un matin, très tôt, à la préfecture de Bobigny (au hasard, hein, sans prévenir personne, sans escorte, sans le barnum qui accompagne les déplacements officiels), pour assister à un « spectacle “ d’un autre temps.

    Faire les démarches de renouvellement des différents titres de séjour et autres documents essentiels est, chez nous, en France, en ce début du 21° siècle, un acte d’humiliation et de mépris, de souffrance, de douleur.

    Les files d’attente qui se forment la veille au soir, par n’importe quel temps.
    Les documents jamais complets, les incohérences, les mots échangés, les regards, les attitudes,... mais qui sont donc ces fonctionnaires, et pas seulement ceux qui sont aux guichets, il ne faut pas oublier les supérieurs, ceux qu’on ne voit jamais ?

    A quel poison carburent-ils ?

  • silsilsil
    silsilsil
    Odieux campagnard
    • Posté à 11h29 le 19/07/2012
    • Internaute 121365
      Odieux campagnard

    Mille fois merci d’avoir publie ce temoignage qui coupe l’herbe sous le pied a la propagande faite sur les sans-papiers.

    Les derives des services administratifs sont justifiees par la lutte contre l’immigration illegale, alors meme que les etrangers auxquels ils ont affaire n’ont absolument rien a voir avec des sans-papiers.

  • balte
    balte
    outlaw
    • Posté à 11h37 le 19/07/2012
    • 184813
      outlaw

    je suis dans un cas similaire, ma femme étant d’origine étrangère mais je n’éprouve pas les mêmes difficultés. Ma femme établit son dossier à la mairie (nous habitons dans une commune de 5000 hab dans le Finistère). La mairie expédie le dossier à la préf, celle-ci nous demande souvent un ou deux documents supplémentaires (certificat de vie commune, factures à nos 2 noms) mais rien d’insurmontable... et la carte de séjour arrive dans les délais. J’ai eu affaire à la préfecture et cela s’est toujours bien passé, il suffit d’être patient et poli. Mais il est vrai que dans le Finistère, la population d’origine étrangère est encore faible. et je trouve tout à fait normal de respecter les règles, rien ne m’énerve plus que les associations qui appellent à ne pas respecter la loi et accueillir tous les sans-papiers ! ! ! Et ma femme est la première à être choquée par les étudiants qui veulent profiter de leur statut pour rester en France après la fin de leurs études... la loi, c’est la loi !

  • feoh
    feoh
    Lecteur
    • Posté à 11h49 le 19/07/2012
    • 173323
      Lecteur

    Encore un témoignage très orienté anti-fonctionnaires, où on retrouve bien tous les clichés éculés, du genre « congés-maladie », « rte », « la loi s’applique pour tous sauf pour eux », etc...
    Alors oui, les fonctionnaires, comme tous les travailleurs, ont le droit d’être malades, ou de prendre leurs congés. Mais si vous en voyez de moins en moins dans les administrations, ça n’est pas pour cela, mais simplement parce que la population française crie pour avoir moins de fonctionnaires, applaudit quand on supprime des postes, mais chacun rêverait d’avoir son fonctionnaire attitré qui lui ferait tout, ne serait jamais malade, jamais en congés, etc...
    Quant au respect des lois et des textes réglementaires, hélas, c’est la seule possibilité offerte au fonctionnaire, qui ne peut pas se permettre de faire du cas par cas lorsque son service reçoit 450 personnes par jour.

    Hélas, on ne peut avoir que des témoignages d’administrés agacés et haineux envers le service public. Hélas, les fonctionnaires n’ont pas le droit de témoigner sur leurs conditions de travail, sur leur quotidien, leur hiérarchie les en empêche. pourtant, j’aimerais également lire le témoignage d’un de ces agents de sous-préfecture, qui doit composer entre des textes inapplicables mais qu’il doit appliquer malgré tout, des conditions de travail, notamment en terme d’effectifs, de plus en plus désastreuses, et le mépris émanant des 450 personnes que son services reçoit chaque jour et qui profitent d’être devant un fonctionnaire pour exprimer toute leur haine de ce système, alors que le fonctionnaire en question n’y peut pas grand chose.
    A quand un tel témoignage ?

  • balala
    balala répond à Africaviking
    • Posté à 12h00 le 19/07/2012
    • Internaute 3552

    Selon les préfectures ou sous-préfecture, tout est fait pour que le demandeur se trouve en situation irrégulière. L’humiliation est la règle courante. Ayant, moi française « de souche » comme vous aimez dire accompagné mon fils étranger pour ses renouvellements de papiers, je peux témoigner de la situation.
    Si ce n’est pas nous, les bourgeois, les bien blancs qui protestons, personne ne le fera... trop peur de se voir refuser le prochain sésame.
    Quand pendant 8 mois sur 12 vous n’obtenez que des récépissés (qui vous interdisent de voyager à l’étranger) pour n’avoir que 4 mois par an le permis de séjour en règle qui vous permet de répondre à vos obligations professionnelles internationales, comment faites-vous ? comment fait votre employeur ?
    A Antony, les queues se sont allongées, et il ne suffit plus comme à l’époque d’arriver juste avant 5heures du matin pour pouvoir passer dans la journée, maintenant il faut être au plus tard à 4 heures.
    Que dire du préposé qui vous dit... Ah ! j’ai fait une erreur en recopiant votre nom, il faut que vous retourniez à votre consulat pour qu’il certifie que c’est bien l’orthographe qui est inscrite sur votre passeport qui est la bonne et non celle que je viens de mal recopier ? Bien entendu, vous revenez avec votre femme et vos 5 enfants.
    Pourquoi n’y a-t-il pas de site internet qui donne la liste des papiers pour Antony, et pourquoi ce ne sont pas les mêmes qu’à Paris (où, en passant tout se passe admirablement bien : on reçoit une convocation à une heure donnée, il peut y avoir du retard, mais rien de dramatique ; vous avez la liste complète de ce qui vous sera demandé, et on vous téléphone quand c’est prêt... une procédure normale, quoi !)

  • EdkOb
    EdkOb répond à Africaviking
    • Posté à 12h14 le 19/07/2012
    • Internaute 85736

    Peu importe qui il est, il me semble.
    Au vu de la liste des humiliations subies, il ne fait que témoigner et dire à quel point tout cela est ignoble.

    Pour un qui témoigne, combien se soumettent aux pseudo-règles changeantes et à toutes ces humiliations ? Combien subissent ?

    Allez à Bobigny, à la préfecture, un matin vers les 4 heures, vous verrez.

    Je ne vois pas pourquoi il serait interdit de décrire les conditions d’accueil dans les préfectures. Ce ne sont pas « les » fonctionnaires qui sont « stigmatisés », mais des comportements « de » fonctionnaires.

    J’en connais, dans d’autres secteurs, qui exerceraient leur droit de retrait, si les conditions de travail ne leur permettent pas d’exercer leur mission de service public dans de bonnes conditions.

    Or, il semble que ces fonctionnaires là se conduisent d’une manière que je qualifie a minima d’irrespectueuse.
    Ont-ils des ordres allant dans ce sens, le font-ils de leur propre chef, peu importe.
    Ce ne sont pas des comportements acceptables, surtout quand on sait qui sont en majorité les personnes qui doivent faire renouveler leurs documents de séjour, au vu de la xénophobie actuelle.

    Je ne peux qu’être d’accord avec l’auteur de ce témoignage, c’est une administration de la honte.

  • balala
    balala répond à No_Comment
    • Posté à 12h32 le 19/07/2012
    • Internaute 3552

    Vous faites plusieurs erreurs :
    l’accueil des étrangers à Antony c’est tous les jours, il n’y a pas d’heure ou de jour pour prendre RV.
    Les dates de renouvellement varient d’un mois sur l’autre : parfois on vous renvoie quand vous venez 2 mois avant (règle de l’année précédente) on vous refoule (après 8h d’attente) en disant, maintenant c’est 15 jours avant, vous revenez 3 semaines avant (prudent), on vous répond, « mais vous avez laissé passer le délai, il fallait venir 6 semaines avant », vous vous étonnez et dites qu’il y à 5 semaines on vous a refoulé en disant : 2 semaines avant « Oui, vous répond-on, mais on a rechangé la semaine dernière, vous êtes donc hors délai »
    Quant aux demandes de visa à l’étranger, les RV peuvent également être payants.
    Pour faire venir mon fils adoptif adolescent, il m’a fallu pas moins de 4,5 kg de documents ! A chaque envoi on me demandait un nouveau, probablement dans l’espoir que je ne pourrais pas le fournir.
    J’ai ainsi fourni
    10 ans de relevés bancaires,
    Certificat de la banque que j’avais les moyens d’accueillir mon fils
    Certificat de propriété de mon logement
    Métrage par un géomètre expert de mon logement (métrage figurant bien entendu déjà sur l’acte de propriété)
    Certificat de nationalité française, pour moi, puis de mes enfants, puis de mes parents, puis de mes 4 grand-parents, puis de mes 8 arrière grand parents
    Certificat du Maire qu’il ne voyait pas d’objection à ce que j’accueille mon fils
    Déclaration d’impôts des 10 denières années (IR, TH, TF, TP,ISF)
    Même déclarations pour mes parents
    Evidemment acte de naissance de mon fils (difficile à trouver dans la mesure où il a été trouvé à quelques mois vivant encore parmi des cadavres morts de faim)
    certificats de scolarité de l’enfant, etc
    etc... ;
    finalement tout s’est résolu sur un coup de fil pour demander où en était les choses, qu’on m’a dit qu’il n’aurait pas ses papiers parce qu’il ne parlait pas français (il le parle comme vous et moi, était admis sur concours dans un institut universitaire français, avait terminé les 3 ans d’Alliance française et le diplôme correspondant avec mention très bien, sans lesquelles on n’aurait même pas accepté le dépôt de la demande de visa) que j’ai répondu qu’il le parlait fort bien et qu’une des preuves en était qu’il avait été accueilli pour un stage d’étude dans une école suisse prestigieuse (ce qui était dans le dossier depuis le début et que visiblement personne n’avait ouvert... l’idée était de me demander LE papier impossible qui allait justifier le rejet de la demande).... et là, miracle, l’idée d’une école suisse a tout débloqué dans l’administration française et le visa a été accordé dans la minute !
    Comprenne qui pourra !

  • lajam
    lajam
    Maître de conférences
    • Posté à 12h56 le 19/07/2012
    • Internaute 190190
      Maître de conférences

    Marié à une canadienne depusi 2006, j’ai eu aussi à faire à la préfecture de Lille et je dois dire que j’ai été à chaque fois très agréablement étonné par l’efficacite et la simplicité des démarches. Je n’ai jamais fait plus de 30 minutes d’attente et la liste des documents à fournir est bien celle qui est sur le site internet de la préfecture.

    La préfecture d’Antony est reconnue pour son accueil déplorable.

    Pour répondre une question, ce n’est pas parce qu’on est marié à un français, qu’on a directement la nationalité française. On obtiendra une carte de séjour d’un an qu’il faudra renouveler tous les ans pendant 4 ans et au bout de 4 ans, soit on fait les démarches pour la citoyenneté française, soit pour la carte de séjour de 10 ans. Donc les mariages blancs ne servent que la première année pour pouvoir rentrer en France. Si on divorce au bout d’un an, il y a peu de chances pour qu’on puisse rester en France (de ce que j’ai compris).

  • rue75012
    rue75012
    développeur
    • Posté à 14h11 le 19/07/2012
    • Internaute 147575
      développeur

    Scène vécue à la mairie de Vincennes lors de l’inscription pour notre mariage :
    - madame est française ?
    - non
    - euuuhhhhhh... (long silence) vous êtes quoi ?
    - américaine
    - ahhh d’accord tout va bien alors.

    La classe.

  • caro
    caro
    délinquante avérée
    • Posté à 14h14 le 19/07/2012
    • Internaute 6484
      délinquante avérée

    il y a quelques années, j’ai vécu en Turquie. Administration parfaitememnt kafkaienne, des mois et des mois, par exemple, pour faire enregistrer notre voiture ...
    Plus jamais ça, avions nous dit ... jusqu’à ce que je sois amenée à m’intéresser au sort des sans papiers et v’là t’y pas que je retrouve cette ambiance kafkaienne dans mon propre pays ! ! !
    A la préfecture de l’Isère, nous avons quand même noté un changement (maintenant) pour les demandes de cartes de séjour, avec le changement de chef de service. L’accueil n’est pas chaleureux, mais très correct. Certes, il faut attendre, parfois des heures s’il y a beaucoup de monde, mais les guichetiers ne vont plus chercher à toute force à éliminer votre dossier et vous faire sans cesse revenir.

    Le gros point noir reste l’accueil spécifique des demandeurs d’asile de l’Isère (ceux des 3 autres départements dépendant de l’Isère, obtiennent eux, des rendez-vous), qui doivent toujours faire la queue des nuits durant, avec un cerbère qui, à 9 h du matin désignera l’heureux élu ou heureuse élue (maximum 5) qu’elle aura l’honneur de faire entrer dans le service. La cerbère, car il s’agit d’une femme, traite les étrangers avec le plus grand mépris et refuse systématiquement les demandes de réexamen.

    A défaut d’une changement de préfet, une directive « vallsienne » devrait arriver en septembre. Il serait grand temps ... si le « changement est maintenant »

    Apparemment, la préfecture d’Antony est pire que celle de Grenoble, ça ne vient pas directement des petits fonctionnaires, quoique certains ont été bien formatés, mais plutôt de l’encadrement qu’il faudrait « recadrer » de toute urgence.

  • incassable
    incassable
    internaute
    • Posté à 14h31 le 19/07/2012
    • Internaute 102970
      internaute

    Et l’ambassade américaine avec 4 h d’attente pour un visa étudiant de 3 mois ou on me demande les origines de mes grand-parents maternels ?

    Ça me fait rigoler qu’une américaine se plaigne des services d’immigration. Aux US, on passe certes moins de temps à faire la queue, mais on est invité à retourner dans son pays beaucoup plus vite ...

    Ça s’appelle le principe de réciprocité ...

  • CitizenSim
    CitizenSim répond à Patate
    Au monde
    • Posté à 18h15 le 19/07/2012
    • Internaute 114259
      Au monde

    Avant de vous répondre je signale que vous aussi, faites dans la généralisation abusive. D’une expérience, certes regrettable vous généralisez à « les fonctionnaires ». Moi je constate que certains fonctionnaires sont obtus, comme il se trouve partout des gens obtus.
    Ensuite je vous répondrais que, pour avoir travaillé auprès des usagers dans un service public, les ’’comportements obtus’’ peuvent s’expliquer par le manque de moyen. Plus les files d’attente sont longues, les mails nombreux, les appels téléphoniques incessants, plus il faut se montrer ferme, parce que lorsqu’on commence à faire des fleurs, à contourner légèrement les réglementations, on se fait manger. Ça n’excuse certes pas tout mais c’est un élément d’analyse.
    Quant à votre témoignage, il est intéressant mais ne permet pas de juger l’administration en générale. Des aventures similaires à celles que vous décrivez me sont arrivées chez France Telecom pour ouvrir une ligne, chez Carrefour pour obtenir un crédit, chez LCL pour ouvrir un compte, chez DELL pour acheter un PC... rien de bien spécifique au fonctionnaires qui font ce qu’il peuvent... sauf quelques imbéciles... mais il y en a partout !

  • Arnaud99
    Arnaud99
    Auteur(e) de l'article Migrant
    • Posté à 05h08 le 20/07/2012
    • Internaute 189539
      Migrant

    Bonjour à tous,

    Je voulais réagir suite aux nombreux commentaires, positifs et négatifs.

    Tout d’abord, petit aparté sur quelque chose qui m’a choqué de la part de certains : les spéculations sur notre origine sociale et notre couleur de peau sont infondées. Sachez que nous ne sommes ni des « bourgeois », ni des « blancs de souche ». De la même façon, je ne suis pas de droite, et je ne quitte pas non plus la France pour des raisons fiscales (nous ne sommes d’ailleurs pas concernés par les réformes majeures). Ces personnes n’ont rien compris de mon article, par contre elles dénotent d’une chose que je trouve frustrante : en France, on est systématiquement taxé de riche blanc de droite dès lors que l’on critique son administration. Bref...

    Rien de méprisant dans le ton de cet article (en tout cas ce n’était pas mon intention !), simplement triste de voir que dans un pays occidental aussi développé que la France, nous ne parvenons toujours pas à mettre en place une culture du service, public comme privé d’ailleurs ni à respecter de façon pragmatique des process en place. Je n’espérais ni passe-droit, ni accueil privilégié (de quel droit ?) ; simplement qu’ils respectent ces mêmes procédures qu’ils nous demandent de respecter et surtout qu’ils considèrent les étrangers avec humanisme ! Comme je le disais, j’ai effectué ces mêmes procédures dans 5 pays. Certains ne sont pourtant pas réputés « faciles » (je pense aux usa et au uk), mais a la différence de la France, ils sont rationnels, efficaces et humanistes... On peut avoir la politique qu’on veut (limiter le nombre de titres, etc.), il n’empeche que pour moi ces valeurs devraient demeurer...

    Bonne semaine,

    A.

  • Kritikeuse
    • Posté à 11h36 le 20/07/2012
    • Internaute 187661

    L’administration est la « maison qui rend fou ! » Déjà dans les années 70 on le savait...

  • Rapoutouk
    Rapoutouk
    Intellectuel domestique
    • Posté à 14h41 le 20/07/2012
    • Internaute 121214
      Intellectuel domestique

    En tout état de cause, je trouve que - globalement - on est quand même mieux accueilli dans les administrations françaises que dans les cinémas américains...

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