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Europunk !

Il est un sujet d’actualité économique, sociale et culturelle auquel on ne peut échapper ces trois dernières années (et même bien avant cela mais les choses vont en s’exacerbant), et que pourtant la SF de chez nous semble ignorer poliment : l’Europe.

Pourtant héraut des thèmes qui font notre présent et modèlent nos futurs possibles, la SF se désintéresse de la construction européenne comme de l’an 40, alors que jamais depuis Maastricht on n’a connu autant de débats, de projets, de crises, de doutes. Jamais ce projet politique, économique et social inédit qui semble acquis pour beaucoup n’aura autant tremblé sur ses bases. Les citoyens d’Europe sont face à une crise majeure qui remet en cause les lignes de notre futur qui semblaient pourtant toutes tracées. La méthode Monnet est à bout de souffle, le nationalisme revient en force, les bienfaits du supranationalisme sont remis en question, avec le retour de vieux démons que tous les Européens partagent dans leurs différences. Le lecteur de SF d’aujourd’hui, à d’infimes exceptions près, n’a pas connu une Europe sans construction européenne. Beaucoup ne se souviennent pas vraiment de l’Europe sans Maastricht. La nouvelle génération n’a que de vagues réminiscences de ce à quoi ressemblait un billet de franc.

Or, face à ce déferlement de scandales, d’échecs dans un climat de crise, tout cela est contesté sérieusement pour la première fois depuis la création de la CECA. Ce que cela implique, c’est que les Européens font face à un choix crucial : Continuer, ou reculer. Alors qu’avant, on pouvait se contenter de faire du sur-place, la crise de l’euro donne un coup de pied dans la fourmilière. Les implications pour notre mode de vie à court, moyen, et long termes sont énormes, et pour beaucoup de jeunes aujourd’hui, inimaginables (bien qu’ils – ou parce qu’ils – ne s’en rendent pas forcément compte). Dans un contexte où de tels bouleversements s’amoncellent à l’horizon, que l’on décide de revenir en arrière ou de poursuivre franchement l’intégration, on aurait pu être en droit d’attendre que les auteurs de SF européens se penchent sur la question. Eh bien non.

L’Europe n’est pas glamour, c’est d’ailleurs l’un de ses gros points faibles. L’Europe ne sait pas se vendre, ni à l’étranger, ni même, et c’est bien plus grave, à ses propres citoyens. Toutes ses tentatives de communication ou presque finissent en eau de boudin, et l’Européen lambda ne ressent pour l’Union Européenne qu’un sentiment froid, neutre et vaguement chirurgical – l’efficacité en moins. Est-ce la raison pour laquelle, en langue française, on trouvera si peu d’écrits s’intéressant franchement au futur de notre continent ? Personnellement, pour avoir flâné en librairie autant que sur le net, j’en compte trois, dont une traduction. Je nomme ici L’Ange de l’Abîme de Pierre Bordage malgré le fait que ça commence un peu à dater (ainsi que d’autres bémols mais là n’est pas la question), L’insurrection de Pierre Lévy, et Super Etat, l’Union Européenne dans Quarante Ans de Brian Aldiss. C’est pas extraordinaire, vous avouerez, d’autant que L’insurrection est un pamphlet communiste « sous forme romanesque » et pas un roman avec un fond critique. Mais tout de même, disons ça compte [1].

Le livre de Pierre Bordage remonte à 2004, bien avant que la crise ne frappe l’Europe et ne remette en violemment en cause la fameuse « construction européenne ». En fait, le rejet de la Constitution par la France et les Pays-Bas n’a même pas encore eu lieu. On ne s’étonnera donc pas que l’Europe Unie ne soir, dans L’Ange de l’Abîme, qu’un décor, un accessoire, puisque le sujet réel du livre c’est le fanatisme religieux. Le roman parle de la paranoïa anti-islam post 11 septembre, sans grande subtilité d’ailleurs, et l’Europe s’y réduit à la France et à la Roumanie qui ressemble à la France. L’Europe, son intégration, ses dérives, ses potentiels, ses échecs, ses espoirs, son modèle social, tout cela n’est que vaguement effleuré, au profit d’une dénonciation du christianisme catholicisme appliqué à toute l’Europe. Une fois de plus, je le compte, mais plus par dépit qu’autre chose.

Et puis Super Etat, bien sûr. Là, un vrai roman de SF qui a pour thème l’évolution sociale (et vaguement politique) de l’UE. Ecrit comme une fable d’anticipation fortement et ouvertement référencée à la Huxley, qui enfonce des portes ouvertes avec un sens aigu de la redondance et se perd parfois dans les lieux communs du politiquement correct. Mais bon, c’est Brian Aldiss quand même, hein ! Hourra ! Au moins, on est en présence d’un roman de SF qui prend le temps de réfléchir sur le futur de ce « monstre » supranational qui continue de s’élargir, souffre d’un grave déficit démocratique et s’enfonce dans la crise politique et économique, alors qu’il porte les espoirs de toute une génération de pacifistes d’après-guerre et les fruits de leurs sacrifices. Sauf que voilà : 2002 pour la traduction française, là encore ça commence à dater.

En fait, Super Etat est l’exemple célèbre – grâce à son auteur – de la littérature d’anticipation sur le futur de l’Europe, parce qu’il est typique : il est profondément « anti » et il vient de l’autre côté de la Manche. Là-bas, d’autres romans sont disponibles, et bien plus virulents, comme The Aachen Memorandum de Andrew Roberts, traduit en allemand ou en néerlandais, par exemple, mais pas en français. Est-ce parce que dans cette vision dystopique des Etats Unis d’Europe la France collaboratrice des méchants fédéralistes allemands nazis a fait ériger des statues de Pétain, grand fédéraliste européen devant l’Eternel ? Je ne saurais dire. Tout ce que je m’aventurerais à dire sur cet épouvantable roman pourtant écrit par un « historien » et qui accumule les mensonges et les non-sens historiques au service d’une prose ultra-conservatrice, nationaliste et bigote, c’est que pour la subtilité on repassera. C’est un article du Daily Express fait roman. Et je pèse mes mots. Publié en pleine ère Thatcher – avec tous les raccourcis et les clichés que ça implique, le roman a été réédité tel quel pour « l’occasion » quand l’odeur du sang a envahi les rues d’Athènes.

On notera entre parenthèse que sortir les cerveaux nazis n’est pas l’apanage de Roberts. Dans le roman de politique-fiction The Budapest Protocole, Adam LeBor base lui aussi son scénario sur l’Union Européenne, un grand plan secret des méchants nazis qui veulent un 4ème Reich, mouahaha. Typique de la mentalité europhobe anglaise qui développe ses théories sans peur du ridicule ni du mauvais goût, lesquelles sont inspirées de patriotisme, nationalisme, xénophobie, « traditions », bref, tout ce que ne sont pas ces odieux nazis européens. Oh… Après on peut aussi accuser la facilité : une croix gammée sur la couverture, les Cathares et le trésor des Templiers caché sous le Vatican, c’est vendeur. Pourquoi ne pas y ajouter Bruxelles pour faire bonne figure ? L’Europe, une fois de plus, ne devient alors qu’un accessoire dans le délire paranoïaque habituel : on vous manipule, on vous ment, on vous vole votre souveraineté. On vous envahis ! Le thème de la collaboration et de l’entraide qui ne fonctionne pas, ou celui des conflits générationnels entre ceux qui ont connu la guerre, ceux qui n’ont connu que les nations en paix, et ceux qui n’ont connu que le supranational, sont éludés. Place aux méchants Allemands qui ne cherchent qu’à faire avec l’argent ce qu’ils n’ont pas réussi avec leurs canons. Ça fait (peut-être) un bon thriller, mais ça fait de la mauvaise SF.

Peu après The Budapest Protocole sortait United States of Europe de Ken Jack, un autre roman « anti » mais avec une autre approche, plus « à la Clancy » sans les détails techniques rébarbatifs, plus dynamique et vif (avec une partie « militaire », à prendre avec des pincettes), et une conclusion au final loin de l’extrémisme de Roberts, cherchant les compromis entre le « trop intégré » » et le « trop isolé ». Louable, donc, et sortant au bon moment… en numérique sur Amazon UK. Une version papier sera plus tard disponible à la demande sur Amazon.com. C’te blague… Passé complètement inaperçu, le roman n’aurait probablement pas fait date de toute façon. On parle quand même d’un bouquin où le personnage principal n’est jamais nommé ne serait-ce qu’une seule fois mais constamment évoqué comme « the Prime Minister ». Voilà pour le style.

Sur cinq textes approchant le sujet, quatre sont vraiment pertinents, et sont très, très hostiles ou au moins franchement contre. Soit, ça donne le ton, on peut considérer cela comme un baromètre, le signe que tout enthousiasme est perdu, désillusion, tout ça. Mais bon, trois sont anglais. Alors forcément, niveau représentation des mentalités européennes, ou au moins française, on repassera ! C’est d’ailleurs très intéressant de voir que les romans d’anticipation/SF qui s’intéressent à notre futur commun viennent majoritairement du pays à l’europhobie la plus virulente, quand les autres semblent ignorer cet énorme point d’interrogation de notre avenir.

Reste un sixième ouvrage, anglais lui aussi, non traduit lui non plus, Incompetence de Rob Grant. Un roman humoristique, grinçant, qui y va fort mais qui, étonnamment, n’est pas anti-européen malgré ce que presque tout pourrait laisser croire. J’ai été vraiment surpris par le message sous-jacent à la fin du roman. Il aura fallu une anticipation humoristique pour voir enfin passer une vision certes profondément critique de la construction européenne et de son devenir, mais qui inclus aussi… une certaine forme d’espoir ?

Car c’est là que le bât blesse. Presque toutes les (rares) fictions sur l’Europe de demain sont extrêmement négatives, pessimistes, voire nihilistes. Rien à sauver au presque, un rejet complet de ce que l’UE est devenue sans trop chercher à réfléchir sur le pourquoi, sur ce qui qui aurait pu être mieux fait, sur les motivations à chercher l’intégration. La plupart des arguments et visions « alternatives » tournent autour de ce simple crédo : c’était mieux avant. Sans jamais imaginer une seule seconde ce qui se passerait si on y revenait, à avant, d’ailleurs. Aachen, United States of Europe, même l’Ange de l’Abîme dans une certaine mesure, nous amènent jusqu’à la fin du colosse et laissent l’avenir en suspens sans réellement se pencher sur les implications des changements à venir. « Le futur est ouvert ! » oui, « aucune idée de ce qui vient ensuite », non. Nous avons de bien noirs tableaux, sans visions alternatives. On tire sur l’ambulance sans réelle alternative autre que : retournons avant l’accident.

En soi, on peut y voir un indice révélateur de la mentalité de notre époque. S’indigner, se révolter, trouver tout injuste et mal fait, oui, mais tout en peinant à trouver d’autre solution que la régression au passé glorieux, l’Âge d’Or révolu où il y avait emploi, paix et prospérité sur les terres. C’est intéressant parce qu’à l’heure où plusieurs nations européennes s’enfoncent dans ce magma idéologique qui nous a déjà apporté son lot de joyeusetés par le passé dans une pas si sympathique répétition de l’histoire (L’Aube Dorée, vous dites ?), personne, dans la SF actuelle, ne semble intéressé par ce phénomène, ou presque…

…presque, car je tiens à souligner l’excellent projet des Brigades Chimériques. Certes, il ne parle pas de l’Europe telle que nous la vivons ou telle qu’elle évoluera, mais dans sa volonté thématique, cette BD, et l’univers qui en découle, reste l’un des très rares ouvrage de SF à réellement s’intéresser à un thème fort de l’Europe d’aujourd’hui : l’identité européenne, ce mythe, cette légende. On en parle partout, on ne la voit nulle part. Or oui, les Brigades sont de la SF européenne, dans leur style graphique, leurs thèmes, leurs héros, leur contexte. Référençant la culture SFFF européenne d’époque, les Brigades Chimériques parviennent à faire ce que personne ne parvient à écrire/dessiner sur l’Europe actuelle : comment nos cultures sont complémentaires, notre histoire imbriquée, mais comment nous continuons perpétuellement à ne pas nous entendre en dépit de l’évidence même : notre union fait notre force, nos guerres intestines mènent tout le monde au désastre. « Les Super-Héros Européens »…

A l’heure où tout le monde cherche à créer des étiquettes de genres ronflantes et tape-à-l’œil, je m’étonne qu’aucun auteur n’ait eu l’idée de s’engouffrer dans cette brèche encore pratiquement vierge de la SFFF. Alors puisque qu’aucune célébrité ne s’y colle, je ne vois pas pourquoi je ne créerai pas à mon tour une appellation de toute pièce pour l’occasion.

Ce qu’il nous faut, c’est de l’Euro-Punk.

J’appelle solennellement les auteurs de SFFF européens à qui le futur politique, social et culturel de leur(s) pays fait lever des sourcils inquiets ou pleins d’espoir, de se pencher ne serait-ce qu’un instant sur ce continent en ébullition où 500 000 millions de citoyens sont peut-être sur le point de faire un pas d’un demi-siècle en arrière. Pour le meilleur ou pour le pire ? A vous de nous en parler.

Que vive enfin l’Euro-Punk !

[1] Plus d’infos ici : http://www.linsurrection.fr/

Florent Lenhardt

    Discussion

    10 Responses to “Europunk !”

    1. Merci Caracole pour cette pessimiste analyse, en effet l’UE n’est pas à la fête en SF. Déjà, l’anticipation sociale se fout de la politique, et la « grosse SF » va plus loin que ces basses considérations en imaginant un monde dans plusieurs centaines d’années.

      En littérature anglaise, si je puis me permettre, il y a deux titres qui méritent d’être signalés :
      - Misspent Youth, de Peter F. Hamilton. Hélas en anglais uniquement. Futur proche, l’UE est une fédération avec un pouvoir central fort, et malgré les nationalismes de tout bord tient plutôt bien la baraque. http://www.quandletigrelit.fr/peter-f-hamilton-misspent-youth/
      - Les guerres Wess’har, de Karen Traviss. On est dans un univers plus lointain, pourtant la fédération européenne est une entité prospère dont on suit un officier de police. Pessimiste sur la bêtise humaine certes, mais la Fédération (on en parle de temps à autre) a l’air d’être très bien vue.
      http://www.quandletigrelit.fr/karen-traviss-les-guerres-wesshar/

      Posted by Le Tigre | 17 avril 2013, 17 h 32 min
      • Je précise juste que l’article est de Florent. Je n’ai fait que le mettre en ligne, d’où mon pseudo en auteur. :)

        Posted by Caracole | 17 avril 2013, 18 h 18 min
        • Oups…la boulette. Désolé pour Florent, j’espère qu’il . En tout cas sa prose est très agréable à lire. Je suppute de bonnes conversations entre lui et moi.

          Posted by Le Tigre (en repentance) | 17 avril 2013, 22 h 40 min
          • Pas de problème, je n’ai pas l’intention de commencer à venir réclamer mes droits d’auteurs. et mon nom en grand sur la page. Au passage je te remercie pour les pistes de lectures, je vais essayer de mettre rapidement la main dessus…

            Et pour les conversations c’est quand tu veux, je suis quelqu’un de très accessible :p (enfin, pas vraiment géographiquement…)

            Posted by Florent L | 18 avril 2013, 14 h 07 min
    2. Dans F.A.U.S.T de Serge Lehman l’Union Européenne est le seul bloc supranational à se rebeller contre la dictature des multinationale.
      Dans les Futurs Mystères de Paris de Roland C Wagner, l’Europe est un endroit où il fait bon vivre, bien loin d’un Japon au main des Technotrans et d’une Amérique du Nord Balkanisée composée d’une multitude d’Etat dont certains ne sont guère présentables.
      Dans les deux cas le modèle social européen, humaniste et keynesien est opposé au modèle américain néolibéral et néoconservateur qui mène à la dictature économique. Les auteurs de SF ont été assez aveugles pour croire que l’Europe était l’espoir du monde libre. Ils n’ont pas vu que l’UE était la quintessence du modèle néolibéral qu’ils combattaient. Et je crois qu’ils n’en sont pas très fier.

      Posted by Fabien Lyraud | 19 avril 2013, 10 h 45 min
      • Intéressant que, de ce fait, ils arrêteraient complètement d’en parler. Cela veut-il dire que la SF française, si elle estime avoir fait fausse route, préfère essayer de se faire oublier plutôt que de se corriger ?

        Je trouve assez intéressant également que lorsqu’on écris sur le sujet, on réduise les enjeux positifs de l’UE ou de l’unité européenne au sens large à un modèle économique et social, et ses travers à un excès d’intégration politique à la limite de l’autoritarisme. C’est un peu là, à mon sens, que les auteurs ont fait fausse route – même si pour le Modèle Social Européen, il a beau ne pas être parfait, comparé à ce qui se fait ailleurs il reste l’un des plus « humains ».

        Si un auteur veut parler des problèmes d’aujourd’hui et des perspectives de demain concernant ce grand projet humain qu’est l’Europe, est-il raisonnable de se contenter d’en parler lorsqu’on y voit l’espoir d’une alternative et de laisser tomber le sujet lorsqu’on constate qu’il y a encore du boulot ? Pourquoi ne pas défendre cette idée d’espoir ?

        Qu’est-ce qui est publié aujourd’hui sur le sujet en SF ? Uniquement de l’euroscepticisme, majoritairement britannique. Où sont les fameuses vision d’avenir et d’espérance de la SF ? Je serai même près à lire une vision d’une Europe revenue aux États Nations et qui fonctionnerait mieux (ce que ne font pas les romans où les États Unis d’Europe s’écroulent, puisqu’on s’arrête toujours au moment où tout le monde fête le retour de la souveraineté tant regrettée en chantant cumbaya), si seulement quelqu’un avait l’audace de démontrer que l’unité européenne elle-même est un problème qui va à l’encontre des intérêts 500 millions de citoyens qui la composent. De la vision, quoi, pour ou contre, mais de la vision. En fait de cela, je ne vois que le pessimisme conservateur venu d’outre-manche qui par ailleurs est bien typé et ne correspond même pas à l’euroscepticisme français. Et pourtant l’Europe est sur toute les lèvres et ses enjeux décident de notre avenir constamment.

        Si on y a cru, pourquoi ne pas chercher à montrer pourquoi et comment revenir à cette alternative positive ? Ou même pourquoi les choses ont mal tourné et pointer du doigt les erreurs à ne plus commettre plutôt que de se complaire dans le « de toute façon, l’UE est pourrie comme les autre par la haute finance et les lobbys ». Au lieu de cela, un grand silence gêné.

        Si ce que vous dites est vrai, Fabien, les auteurs de SF se découragent bien vite et ne sont guère très combatifs.

        Posted by Florent L | 20 avril 2013, 8 h 59 min
        • En même temps Pierre Bordage a été plus réaliste dans Wang où l’Europe est comme le reste du monde occidental aux mains des mutinationales et où l’espoir vient d’Asie. Je pense qu’Ayerdahl ou Jean Marc Ligny ont montré aussi des visions négatives de l’Europe.

          A coté de ça, Les Futurs Mystères de Paris, est une série qui inscrit l’Europe dans la société de l’information et montre bien que cette société de l’information est un contrepouvoir face aux Technotrans. L’UE vit dans le déni de cette société de l’information et souhaite prolonger un modèle industriel considéré comme indépassable comme si la révolution conservatrice des années 80 avait tué dans l’oeuf non seulement les Utopies mais toutes visions innovantes de l’avenir du continent.

          Posted by fabien Lyraud | 20 avril 2013, 9 h 34 min
    3. L’évolution d’un Serge Lehman est intéressante. Il est passé de l’Europe de F.A.U.S.T avec ses supers agents qui luttent contre l’influence des multinationales qui possèdent les Etats à la réflexion qui préside à la Brigade Chimérique.
      Dans la Brigade Chimérique il nous explique que la destruction de la culture populaire européenne a tué le développement économique et social du continent. Les Européens et notamment les Français qui étaient fier de leur histoire et de leur culture sont venus à en avoir honte car le Nazisme avait récupéré des éléments de cette culture populaire. Un continent qui rejettent sa culture populaire qui se faisant rejette son identité et ne peut donc que devenir un satellite des USA le pays de la culture populaire.
      Serge Lehman fait peut être trop dire à la culture populaire qui devient le coeur de l’identité européenne mais il y a là quelque chose. Détruisez la culture d’un peuple, vous limitez sa capacité à créer, à penser et vous le réduisez à un modèle socio économique dont il est incapable de sortir.

      Posted by fabien Lyraud | 20 avril 2013, 9 h 43 min
    4. « En même temps Pierre Bordage a été plus réaliste dans Wang où l’Europe est comme le reste du monde occidental aux mains des mutinationales et où l’espoir vient d’Asie. » Oho. Donc hormis les multinationales, l’Europe n’a guère d’autres enjeux, et l’espoir vient d’Asie où les multinationales n’ont pas prise… c’est un point de vue. En revanche, pas convaincu qu’il soit même celui de Bordage dans son livre. Dans les thèmes développés c’est une division Nord/Sud plutôt qu’occident/orient, riche/pauvre. Cela fait bien longtemps que « occidental VS oriental » ne veut plus dire grand chose. D’ailleurs puisqu’on en parle, poussons le raisonnement « plus réaliste » : L’espoir viendrait-il vraiment d’Asie ? Est-ce qu’on peut dire que l’Asie a un meilleur modèle social, plus adapté à nos besoins, plus humain et moins axé rentabilité et efficacité, que c’est l’espoir de l’Europe ? Je ne vois rien de réaliste là-dedans.

      « Je pense qu’Ayerdahl ou Jean Marc Ligny ont montré aussi des visions négatives de l’Europe. » Si c’est le cas, cela illustre le problème que je souligne : Ah ? L’Europe ne marche pas comme ils le voulaient donc elle n’est plus porteuse d’espoir ? Fi de la recherche d’alternative positive, de solution pour corriger la trajectoire ? On abandonne aux premiers accrocs ? Cela étant, il me faudrait voir à quelle vision négative vous faites référence pour ne pas broder de l’air :)

      Quant à l’évolution de Serge Lehman et tout votre commentaire sur les Brigades Chimériques, je vous suis complètement là-dessus. C’est bien pour cela que je l’ai mentionnée, car cette BD parle d’Europe et des Européens, pas seulement de grands concepts généraux comme capitalisme VS socialisme, riche VS pauvres, Orient VS Occident, etc, et sans être un hommage aveugle ni une diatribe acerbe.

      Posted by Florent L | 20 avril 2013, 10 h 08 min
    5. Il faudrait aussi voir s’il n’y a pas de textes sur le futur de l’Europe dans l’anthologie Shine de Jetse de Vries ( c’est une anthologie présentant des visions optimistes du futur proche).

      Sinon là où Serge Lehman a été visionnaire dans F.A.U.S.T, c’est quand il imagine que suite à la cessation de paiement de certains pays Européens les multinationales se font attribuer des droits de propriété sur ces états. Quand la situation de la Grèce a été rendu publique j’ai quand même eu très peur que le pays soit vendu à une multinationale.

      Posted by fabien Lyraud | 20 avril 2013, 10 h 38 min

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