Article tiré du tout dernier numéro du journal Partisan:
Le 11 septembre prochain marquera le dixième anniversaire des attentats de l’année 2001. Deux événements viendront souligner la chose, non pas pour pleurer la mort des quelque 3 000 personnes qui ont perdu la vie dans ces attentats, mais pour ramener l’attention sur les millions d’autres qui ont depuis subi les bombardements et les tortures, au nom de la «lutte au terrorisme» déclenchée par les puissances impérialistes.
Une manifestation aura lieu à Montréal, dont le rassemblement est prévu à 14 heures au Square Cabot (voir plus bas). Au même moment, une rencontre publique aura lieu sur le campus de l’Université de Toronto (pour plus de détails, allez au www.practoronto.wordpress.com).
Les discours qu’on y entendra présenteront une version bien différente de celle que les médias états-uniens ont présentée à la suite des événements de 2001, eux qui n’ont eu de cesse de nous parler d’une «nouvelle ère post-11 septembre». De crainte d’apparaître comme insensibles aux morts qu’ils ont causés, bien peu de commentateurs ont alors osé contredire ce discours dominant. Mais ce qu’on a vu au cours de la décennie qui a suivi nous montre que le 11 septembre n’a pas marqué le début d’un temps nouveau, mais qu’il a plutôt servi à justifier les mêmes vieilles guerres impérialistes qui ont caractérisé le capitalisme au cours du siècle précédent.
Les événements du 11 septembre et les milliers de morts qu’ils ont causés ont été instrumentalisés par George W. Bush, qui en a profité pour déclencher ce qu’il a lui-même décrit comme une «guerre sainte». Une guerre dans laquelle le pétrole a remplacé le sang du Christ et qui fut alimentée par la volonté de l’impérialisme américain de rétablir sa suprématie. Si chacun des soldats tombés au combat a été célébré comme un martyr pour la cause américaine, les morts afghanes n’ont jamais été rien de plus qu’une simple statistique pour les partisans de cette guerre. Les Américains ont souhaité établir une base plus ou moins permanente dans une région géographiquement stratégique, bordée par la Russie et les pays qu’elle influence au nord, par la Chine à l’est, par le Pakistan et l’Inde au sud, et par l’Iran à l’ouest. Et comme par hasard, on y trouve aussi d’immenses réserves de gaz naturel…
Les gouvernements du monde entier, dont ceux des États-Unis, du Canada et de l’Inde, ont également utilisé les événements du 11 septembre et la guerre qui s’en est suivie pour justifier le renforcement des dispositifs de surveillance et des techniques de répression contre les divers mouvements sociaux, dont le mouvement anti-mondialisation, qui bien qu’il ait gardé un caractère militant, n’en est pas moins resté assez faible au plan organisationnel. Le gouvernement canadien et son armée furent évidemment plus que disposés à s’associer au géant états-unien dans toute cette aventure.
Dès 2002, le gouvernement états-unien a décrété que Hugo Chavez, le président démocratiquement élu du Venezuela, représentait une menace à sa volonté d’hégémonie sur les réserves pétrolières internationales; c’est ainsi qu’il a appuyé et aidé les organisateurs d’une tentative de coup d’État manqué contre ce chef d’État. Après cet échec humiliant, le gouvernement états-unien et ses alliés se sont tournés vers un ancien ami devenu l’ennemi numéro un, Saddam Hussein. Comme un lapin dans un chapeau, les Américains et les Britanniques ont découvert un lien entre Al-Qaïda et Saddam Hussein et exigé que celui-ci soit renversé. Il n’en fallut pas plus pour que les troupes américaines envahissent l’Irak.
Sous la pression des mobilisations populaires, le gouvernement canadien a alors choisi de s’abstenir de participer à cette opération (du moins ouvertement), se contentant de jouer un rôle plus discret. Au même moment, il accueillait une conférence internationale sur l’avenir d’Haïti, à laquelle le gouvernement haïtien légitime ne fut même pas invité. Mais les États-Unis et d’autres pays latino-américains, eux, y étaient. Peu de temps après, en 2004, le gouvernement américain a aidé financièrement, voire créé des milices vouées au renversement du président démocratiquement élu, Jean-Bertrand Aristide. Si elles n’étaient pas en Irak, les troupes canadiennes ont joué un rôle central dans l’occupation d’Haïti, qui a suivi le coup d’État du 29 février 2004. Tout cela s’est produit dans le cadre de la riposte américaine aux événements du 11 septembre, certains médias états-uniens ayant même prétendu, à tort, qu’Aristide avait soutenu les attentats.
Sur le plan intérieur, le 11 septembre a été utilisé pour justifier le profilage racial, l’augmentation de la brutalité policière contre certaines communautés et le resserrement des politiques d’immigration.
Bref, loin d’avoir marqué le début d’une nouvelle ère, le 11 septembre a plutôt servi un discours politique qui justifie les politiques impérialistes à travers le monde et l’exploitation continue des ressources humaines et naturelles qu’il recèle.
* * *
Manifestation anti-impérialiste
à l’occasion du 10e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001
Le dimanche 11 septembre à 14h
Rassemblement au Square Cabot (métro Atwater)
MONTRÉAL
L’impérialisme, c’est la guerre, la crise et la terreur: prenons la rue!
Pour plus d’info: mer@pcr-rcp.ca
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