Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart

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Casimir de Rochechouart
de Mortemart
Casimir de Rochechouart, duc de Mortemart
Casimir de Rochechouart, duc de Mortemart
Fonctions
8e président du Conseil des ministres français
et Ministre des Affaires étrangères
(9e chef du gouvernement)
(désigné, n'a jamais exercé ses fonctions)

(0 jour)
Monarque Charles X
Gouvernement Mortemart
Législature Ve législature
Prédécesseur Jules de Polignac
Successeur Louis Philippe d'Orléans, Ministère provisoire du 1er août 1830 et Gouvernement Louis-Philippe Ier
Biographie
Nom de naissance Casimir Louis Victurnien de Rochechouart de Mortemart
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès Neauphle-le-Vieux, (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Indépendant
Père Victurnien-Jean-Baptiste de Rochechouart de Mortemart
Conjoint Virginie de Sainte-Aldegonde
Profession Officier général
Religion catholique
Résidence Château de Meillant, château de Neauphle-le-Vieux

Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart
Présidents du Conseil des ministres français

Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart (Paris[1], Neauphle-le-Vieux, ), prince de Tonnay-Charente, puis baron de Mortemart et de l’Empire, 9e duc de Mortemart et pair de France (1814), est un militaire, diplomate, et homme politique français du XIXe siècle.

Il fut nommé président du Conseil des ministres par Charles X en 1830.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Victurnien-Jean-Baptiste de Rochechouart de Mortemart (1752-1812), duc de Mortemart, et d'Adélaïde de Cossé-Brissac, Casimir de Rochechouart émigra avec sa famille en 1791, et, élevé en Angleterre[1], il revint en France avec sa mère en 1801.

Tout en portant un grand nom de la noblesse d’Ancien Régime, il se rallie à l'Empire.

Guerres napoléoniennes[modifier | modifier le code]

Entré au service en , dans les gendarmes d'ordonnance, commandés par M. le comte de Ségur[Lequel ?][1], il passa sous-lieutenant au 1er régiment de dragons le , et fit les campagnes en Prusse (1806), en Pologne (1807), en Autriche (1809) et en Russie (1812)[2]. Il se trouva aux combats de Golymin et de Pułtusk (1806), à la bataille d'Heilsberg et à celle de Friedland, où il donna des preuves de sang-froid et de fermeté, en repoussant les attaques des Russes[2].

Il fut nommé successivement membre de la Légion d'Honneur le , lieutenant au 25e régiment de dragons et aide de camp du général Nansouty les 2 et , enfin capitaine au même corps le 26 juillet suivant[2]. M. de Mortemart combattit aux journées de Ratisbonne, d'Essling et de Wagram. Nommé officier d'ordonnance le , et chargé de faire l'inspection des côtes de la Hollande et du Danemark, il rejoignit Napoléon Ier à Posen[2], après avoir rempli cette mission, et fit la campagne de 1812 en Russie, pendant laquelle il reçut le titre de baron de l'Empire, avec une dotation de 2 000 francs de revenu en Belgique.

Le baron de Mortemart, échappé aux désastres de la fatale retraite de Moscou, rentra en France avec une santé tellement délabrée, qu'il ne put prendre part qu'aux derniers événements de la campagne suivante. Il combattit à Leipsick et à Hanau. Sa conduite, dans cette dernière bataille, lui mérita la décoration d'officier de la Légion d'honneur le [1]. Il rentra en France avec l'armée.

Dans la campagne de France (1814), il fut chargé de présenter à Marie-Louise les drapeaux pris sur les alliés aux affaires de Champ-Aubert, de Mormant et de Montereau.

Il adhéra, l'un des premiers, à la déchéance de Napoléon Ier[3].

Restauration française[modifier | modifier le code]

Après la première Restauration, Louis XVIII le nomma pair de France ([3]) et capitaine-colonel des Cent-Suisses de la Garde, place que possédait, à l'époque de la révolution, le duc de Brissac, son grand-père maternel. Il fut aussi créé chevalier de l'ordre de Saint-Louis le [1].

Au (retour de l'île d'Elbe), le duc de Mortemart escorta les princes jusqu'à Béthune, où la maison militaire du roi fut licenciée. Peu de temps après, il rejoignit Louis XVIII à Gand, et rentra avec le roi au mois de juillet[1].

Il réorganisa alors sa compagnie des gardes à pied ordinaires du corps du roi[1], présida le collège électoral du département de la Haute-Vienne, et fut créé major-général de la garde nationale de Paris et maréchal-de-camp les 14 octobre et , et successivement commandeur de la Légion d'honneur le , grand officier de la Légion d'honneur le , et chevalier des ordres du Roi le [1].

Au mois d', il fut envoyé comme ambassadeur à Saint-Pétersbourg en remplacement de M.de La Ferronnays, fut promu lieutenant-général le 24 décembre suivant et revint en France au début de 1830[3].

Il allait partir pour « les eaux »[3] lorsqu'il apprit la publication des Ordonnances. Il se rendit immédiatement auprès de Charles X pour obtenir quelles fussent retirées[3]. Mais déjà on se battait dans les rues de Paris et le roi crut faire une concession suffisante en offrant (29 juillet) à M. de Mortemart la mission de composer un ministère dont il aurait la présidence. Le duc ne céda aux instances du roi qu'après l'assurance que les ordonnances seraient reportées et les Chambres immédiatement convoquées : mais le temps passé n'avait pas arrêté la marche des évènements et quand M. de Mortemart se présenta à la réunion des députés, il n'obtint de M. Bérard que cette réponse :

« Il est trop tard[3]. »

Il s'installa néanmoins au Luxembourg, mais, devant l'attitude de l'Hôtel de Ville, il fallut bien se rendre à l'évidence et il rejoignit le roi à Saint-Cloud[3].

Monarchie de Juillet[modifier | modifier le code]

Le duc de Mortemart, ayant prêté serment au gouvernement de Juillet, continua de siéger à la chambre haute, fut promu grand-croix de la Légion d'honneur le et envoyé général en inspection.

Resté fidèle de cœur à la monarchie légitime, il refusera à Louis-Philippe d'être l'un des témoins de sa fille aînée, la princesse Louise, lorsqu'elle épousera Léopold Ier de Belgique le . D'après Rodolphe Apponyi (1802-1853) dans son Journal, Louis-Philippe en fut « furieux et la reine profondément blessée »[4].

Son adhésion au nouveau régime fut raisonnée :

« Pour gouverner un pays de 32 millions de Français, écrivait-il à un ami le , il faut en satisfaire 31 millions au moins. Charles X n'y a pas pensé, se fiant sur son droit qui a péri comme il avait commencé par la volonté des masses. Le gouvernement actuel est une nécessité d'existence sociale pour l'Europe.[3] »

Le , il avait accepté la mission de faire reconnaître le nouveau régime par l'empereur Nicolas Ier, qui ne ménageait pas à la révolution de Juillet 1830 ses manifestations antipathiques[3]. Parti à Saint-Pétersbourg comme ambassadeur extraordinaire, le duc de Mortemart y succéda comme ambassadeur au duc de Trévise, et y resta jusqu'en 1833.

Il revint ensuite siéger à la chambre haute où il se montra partisan d'une politique libérale.

1848-1870[modifier | modifier le code]

Admis d'office à la retraite comme général le , il fut rendu à l'activité par le prince-président qui lui offrit, en vain, le portefeuille des Affaires étrangères, et qui le nomma commandant de la 19e division militaire (Bourges), puis sénateur du Second Empire ().

Le duc n'assista guère aux séances, se tint également à l’écart de la nouvelle cour et se consacra aux œuvres de charité. Une seule fois, il se rappela ses rapports avec les hommes du Second Empire, lorsqu'il protesta, par une lettres indignée à M. de Persigny, contre la suppression de la Société de Saint-Vincent-de-Paul[5].

On a de lui : Le Château de Meillant sous Louis XIII[5] (1851).

Récapitulatif[modifier | modifier le code]

Casimir de Rochechouart
Duc de Mortemart
Origine Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français Empire français
Arme Cavalerie puis Infanterie
Grade Lieutenant général
Années de service 18041855
Conflits Guerres napoléoniennes
Commandement Cent-Suisses
Gardes à pied ordinaires du corps du roi
19e division militaire (Bourges)
Faits d'armes Bataille de Friedland
Bataille de Hanau
Distinctions
Famille Maison de Rochechouart
Famille de Mortemart

État de service[6][modifier | modifier le code]

Titres[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Chevalier du Saint-Esprit Grand-croix de la Légion d'Honneur Chevalier de Saint-Louis Médaille de Sainte-Hélène
Ordre de Saint-André « Petite-croix[8] » (4e classe) Ordre impérial et militaire de Saint-Georges

Armoiries[modifier | modifier le code]

Image Armoiries
Orn ext baron de l'Empire OLH.svg
Blason Casimir de Rochechouart de Mortemart.svg
Armes du baron de Rochechouart de Mortemart et de l'Empire

Fascé nébulé d'argent et de gueules de six pièces franc-quartier des barons tirés de l'armée brochant au 9e de l'écu.[9]

Orn ext Duc et pair de France (Restauration) OSE.svg
Blason-Rochechouart.svg
Armes du duc de Mortemart, pair de France

Fascé-ondé d'argent et de gueules de six pièces.[10],[7]

Ascendance & postérité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a, b, c, d, e, f, g et h Courcelles 1827, p. 191.
  2. a, b, c et d Courcelles 1827, p. 190.
  3. a, b, c, d, e, f, g, h et i Robert & Cougny 1891, p. 440.
  4. cité par Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Fayard, 2002, p. 696
  5. a et b Robert & Cougny 1891, p. 441.
  6. S.H.A.T. 7 Yd 1 090.
  7. a et b Velde 2005, p. Lay peers.
  8. a, b, c et d Base Léonore.
  9. a et b Archives nationales BB/29/969, p. 87.
  10. Bunel 1997-2011, p. Duché de Mortemart.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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