Bernard-Marie Koltès
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Bernard-Marie Koltès
Naissance | 9 avril 1948 Metz |
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Décès | 15 avril 1989 (à 41 ans) Paris 7e |
Activité principale |
Langue d’écriture | français |
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Genres |
Œuvres principales
Bernard-Marie Koltès, né à Metz le 9 avril 1948 et mort à Paris 7e le 15 avril 1989, est un auteur dramatique français. Il est inhumé au Cimetière de Montmartre (14e division)
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Bernard-Marie Koltès est né dans une famille bourgeoise de Metz. Fils de militaire de carrière, il voit très peu son père durant son enfance. Vivant mal l'éloignement de sa famille, sa scolarité au collège en pensionnat se déroule difficilement. Il effectue son premier voyage au Canada à 18 ans, voyage qui le marqua profondément[1].
Il s’initie à la musique de Jean-Sébastien Bach avec l’organiste Louis Thiry. Il voit, à l’âge de vingt ans, Maria Casarès dans Médée. Désirant devenir acteur, il passe le concours d'entrée du Théâtre national de Strasbourg (TNS) mais il n'est pas admis. Il envoie sa pièce Les Amertumes, écrite d'après Gorki, à Hubert Gignoux, alors directeur du TNS, qui impressionné par le talent de Koltès, lui propose d’intégrer l’école; il y entre en section régie[2], mais fonde très vite sa propre compagnie pour laquelle il commence à écrire et à mettre en scène ses pièces : le « Théâtre du Quai ».
En 1970, il écrit L’Héritage que Maria Casarès lit pour la radio. Ses premières pièces, expérimentales, ne connaissent pas le succès et Koltès les reniera lorsqu'il évoluera vers un style plus narratif à la fin des années 70, notamment à partir de Combat de nègre et de chiens. Entre un passage au Parti communiste français (1975-1978), de nombreux voyages en Amérique latine, en Afrique et à New York, Koltès crée de nombreuses pièces, comme le long monologue écrit pour Yves Ferry, La Nuit juste avant les forêts, qui est monté en off au Festival d'Avignon en 1977 par l’auteur, puis, à sa demande, par Moni Grégo au CDN de Lille. Son théâtre, en rupture avec celui de la génération précédente, met en scène la perpétuelle tentative de communication entre les hommes. Koltès a conçu le personnage de Roberto Zucco à partir de l’histoire réelle du tueur Roberto Succo. Au début des années 1980, il rencontre Patrice Chéreau, qui devient son metteur en scène. Mais l’écrivain, malade, décède en 1989 du SIDA[3].
Bernard-Marie Koltès, dont les textes sont traduits dans une trentaine de langues, est un des dramaturges français les plus joués dans le monde. Avec Retour au désert, il entre au répertoire de la Comédie-Française, dans une mise en scène de Muriel Mayette, mais une controverse avec ses ayants droit conduit à l’annulation des représentations.
Analyse de l’œuvre[modifier | modifier le code]
Le théâtre de Koltès, fondé sur des problèmes réels, exprime la tragédie de l’être solitaire et de la mort. Comme les auteurs absurdes, il se sent exilé. Cependant Koltès se fonde sur des racines classiques : Marivaux, Shakespeare dont il traduit Le Conte d’hiver, que l’on retrouve dans Roberto Zucco. L’une des scènes de « Roberto Zucco » a été empruntée à la prise d’otages de Gladbeck, en août 1988. Il est influencé par Rimbaud et Claudel ; il retient de ce dernier l’idée de communion avec le spectateur lors du théâtre. Auteur d’un théâtre de révolte, Koltès est homosexuel dans un monde hétérosexuel. En Afrique, il voit la culture africaine écrasée par les Européens. Ce sujet devient la pièce Combat de nègre et de chiens. Après une visite en Amérique, il écrit Le Retour au désert, sur un frère et une sœur dans une culture étrangère.
Dans Prologue et autres textes, il décrit de manière explicite son sentiment d’étrangeté face au théâtre et à la culture de son temps : alors que le film de kung-fu Le Dernier Dragon n’a reçu pratiquement aucune critique et peu de spectateurs à Paris - « encore un film de kung-fu » - lui, en revanche, crache à terre de dépit en disant « encore un film d’amour ». Car la supériorité des films de kung-fu, c’est que c'est eux qui parlent paradoxalement le mieux d’amour tandis que les films d’amour parlent « connement de l’amour, mais en plus, ne parlent pas du tout de kung-fu ». Dans Dans la solitude des champs de coton (1987) mais aussi à travers la plupart de ses pièces, les relations humaines sont envisagées parfois sous une perspective ethnologique (les êtres humains se rencontrent comme des chiens et des chats, sur des problèmes de territoire), voire économique (le contrat comme métaphore des relations entre individus et moteur d’une rencontre).
Œuvres[modifier | modifier le code]
- Théâtre
- Les Amertumes (1970), Les éditions de Minuit, Paris, 1998, 64 p. (ISBN 2-7073-1651-2)
- La Marche (1970), Les éditions de Minuit, Paris, 2003, 56 p. (ISBN 2-7073-1854-X)
- Procès Ivre (1971), Les éditions de Minuit, Paris, 2001, 80 p. (ISBN 2-7073-1753-5)
- L’héritage (1972), Les éditions de Minuit, Paris, 1998, 80 p. (ISBN 2-7073-1650-4)
- Récits morts. Un rêve égaré (1973), Les éditions de Minuit, Paris, 2008, 96 p. (ISBN 978-2-7073-2038-4)
- Des voix sourdes (1974), Les éditions de Minuit, Paris, 2008, 96 p. (ISBN 9782707320292)
- Le Jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet (1974), Les éditions de Minuit, Paris, 2006. (ISBN 2707319678)
- Sallinger (1977), Les Éditions de Minuit, Paris, 1998, 128 p. (ISBN 2-7073-1513-3)
- La Nuit juste avant les forêts Tapuscrit de Théâtre Ouvert (1977), éditions Stock (1978), les éditions de Minuit, Paris, 1988, 64 p. (ISBN 2-7073-1163-4)
- Combat de nègre et de chiens (1979), suivi des Carnets, Les éditions de Minuit, Paris, 1989, 128 p. (ISBN 2-7073-1298-3)
- Quai Ouest (1985), Les éditions de Minuit, Paris, 1985, 110 p. (ISBN 2-7073-1030-1)
- Dans la solitude des champs de coton (1985), Les éditions de Minuit, Paris, 1986, 64 p. (ISBN 2-7073-1103-0)
- Tabataba (1986), précédé de Roberto Zucco, Les éditions de Minuit, Paris, 1990, 130 p. (ISBN 2-7073-1297-5)
- Le Retour au désert (1988), Les éditions de Minuit, Paris, 1988, 88 p. (ISBN 2-7073-1184-7)
- Roberto Zucco (1988), suivi de Tabataba, Les éditions de Minuit, Paris, 1990, 128 p. (ISBN 2-7073-1297-5)
- Fragments : Coco (1988), publié avec Roberto Zucco, Les éditions de Minuit, Paris, 2000, 128 p. (ISBN 978-2-7073-2174-9)
- Traduction
- Shakespeare, Le Conte d’hiver, Les éditions de Minuit, Paris, 1988, 128 p. (ISBN 2-7073-1161-8)
- Récits
- La Fuite à cheval très loin dans la ville : roman (1976), Les éditions de Minuit, Paris, 1984, 160 p. (ISBN 2-7073-0692-4)
- Prologue (1986) et autres textes (1986-1991), Les éditions de Minuit, Paris, 1991, 128 p. (ISBN 2-7073-1346-7)
- Scénario
- Nickel Stuff (1984), Les éditions de Minuit, Paris, 2009, 128 p. (ISBN 2-7073-2080-3)
- Textes autobiographiques
- Une part de ma vie : Entretiens (1983-1989), Les éditions de Minuit, Paris, 1999, 162 p. (ISBN 2-7073-1668-7)
- Lettres, Les éditions de Minuit, Paris, 2009, 512 p. (ISBN 978-2-7073-2079-7)
Comédien[modifier | modifier le code]
- 1972 : L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, mise en scène Hubert Gignoux, Festival de la Cité Carcassonne
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat
- André Petitjean, Koltès : la question du lieu : actes des premières Rencontres internationales Bernard-Marie Koltès organisées par les Bibliothèques-Médiathèques de Metz, CRESEF, 2001.
- Jacques Deville, La Bibliothèque de Koltès : réécritures et métissages : actes des secondes Rencontres internationales Bernard-Marie Koltès, organisées à Metz en octobre 2002 par les Bibliothèques-Médiathèques de Metz, 2004.
- Revue Europe, Bernard-Marie Koltès, 2007.
- Stéphane Patrice, Koltès subversif, Descartes & Cie, Paris, 2008.
- André Job, Koltès. La rhétorique vive, Les éditions Hermann, Paris, 2009.
- Metz Magazine, L’année Koltès, numéro hors-série, 2009.
- Stina Palm, Bernard-Marie Koltès, vers une éthique de l’imagination, L’Harmattan, 2009.
- Brigitte Salino, Bernard-Marie Koltès, Stock, 2009 (ISBN 978-2-234-06083-8)
- Anne-Françoise Benhamou, Koltès dramaturge, Les Solitaires Intempestifs, 2014 (ISBN 978-2-84681-403-4)
Adaptations[modifier | modifier le code]
- Bruno Boeglin, Koltès voyage en Amérique Latine, 2009
- Pierre Thilloy, Le Jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet, opéra créé à l'Opéra-Théâtre de Metz Métropole le 23 mars 2011
Article connexe[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Biographie de Koltès sur « Théâtre contemporain »
- Documentation critique sur l’œuvre de Bernard-Marie Koltès (site Auteurs.contemporain.info)
- Site officiel de Bernard-Marie Koltès
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Olivier Goetz, « Biographie », Metz magazine, avril 2009
- « Fiche d'inscription Bernard Marie Koltès », sur http://www.tns.fr/, 22/10/14 (consulté le 22/10/14)
- « Bernard-Marie Koltès », sur Scopaltoo