Neuf de Little Rock

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Manifestations des partisans de la ségrégation raciale à Little Rock en 1959, à l'écoute d'un discours du gouverneur Orval Faubus protestant, devant le Capitole, contre l'intégration de 9 élèves noirs au lycée central de la ville.

En 1957, Les neuf de Little Rock étaient un groupe d'élèves afro-américains (six filles et trois garçons) inscrits à la Little Rock Central High School qui furent empêchés d'étudier par les partisans de la ségrégation raciale dont le gouverneur de l'Arkansas, Orval Faubus, provoquant l'intervention du président Eisenhower. Cette crise est considérée comme l'un des événements les plus importants du Mouvement afro-américain des droits civiques.

L'histoire[modifier | modifier le code]

Début septembre, c'est la rentrée scolaire et la ségrégation raciale est légalement abolie depuis 1956. Malgré cela, la ségrégation scolaire qui sépare Noirs et Blancs depuis la fin de la Reconstruction après la guerre de Sécession (période entre 1865 et 1877 ayant suivi la défaite des Sudistes et la fin de l'esclavage), entraîne des incidents chaque année.

Le maire de New York Robert Wagner félicitant neuf adolescents qui intègrent la Central High School de Little Rock en 1958.

Le , dans la ville américaine de Little Rock, capitale de l'Arkansas, neuf élèves noirs sont attendus au lycée central de la ville jusque-là réservé aux seuls Blancs. Le gouverneur Orval Faubus ordonne à la garde nationale d'empêcher les étudiants noirs d'accéder à l'établissement.

Lorsque les élèves noirs s'y présentent, ils sont insultés et repoussés par la garde. De violentes manifestations racistes prônant la ségrégation et appuyées par la garde nationale de Little Rock font rage pendant environ trois semaines.

Devant la décision illégale de Faubus, le gouvernement fédéral est contraint d'intervenir et le président Eisenhower donne alors l'ordre de retirer au gouverneur Faubus le contrôle de la garde nationale de l'État en renvoyant cette dernière dans ses baraquements. Il la remplace alors par plus de mille soldats de la 101e division aéroportée qui ont pour mission d'escorter et de protéger les neuf élèves noirs (bientôt baptisés les "neuf de Little Rock") dans leur nouvelle école, afin de faire appliquer la loi.

Le 24 septembre, sous bonne escorte, 7 des 9 étudiants noirs entrent dans leur salle. Quelques élèves blancs en sortent, refusant de s'asseoir à côté d'eux.
Constamment harcelés, les neuf élèves se voient affecter chacun un militaire de la 101e comme garde du corps.

Des lynchages entre noirs et blancs ont lieu devant le lycée[réf. nécessaire], malgré la présence des forces de l'ordre.

Le , la Cour suprême ordonne l'intégration immédiate des étudiants noirs dans les écoles de Little Rock. Les autorités locales préfèrent fermer les établissements scolaires plutôt que d'obtempérer. Les tribunaux fédéraux ordonnent alors leur réouverture, décision confirmée par la Cour suprême des États-Unis.

Les neuf de Little Rock[modifier | modifier le code]

  • Minnijean Brown-Trickey (né en 1941)
  • Elizabeth Eckford (née en 1941)
  • Gloria Ray Karlmark (née en 1942)
  • Melba Pattillo Beals (née en 1941)
  • Thelma Mothershed (née en 1940)
  • Ernest Green (né en 1941)
  • Jefferson Thomas (1942-2010)
  • Terrence Roberts (né en 1941)
  • Carlotta Walls Lanier (née en 1942)

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Le contrebassiste de jazz Charles Mingus a composé Fables of Faubus en réaction à ces évènements. Les paroles visent directement le gouverneur Orval Faubus : Mingus demande à son batteur, Dannie Richmond : « Nomme-moi quelqu'un qui est ridicule, Dannie. – Gouverneur Faubus ! – Pourquoi est-il si malade et ridicule ? – Il veut interdire les écoles mixtes. – Dans ce cas c'est un fou ! [il hue] Nazi, fasciste, raciste[1] ! »

Le titre figure sur l'album Mingus Ah Um, dans une version instrumentale, Columbia ayant eu peur des ennuis que les paroles pourraient lui attirer.

L'auteur Annelise Heurtier a également raconté cet épisode d'intégration dans son roman Sweet Sixteen (2013).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes, sources et références[modifier | modifier le code]

  1. En anglais : « Name me someone who's ridiculous, Dannie. / Governor Faubus! / Why is he so sick and ridiculous? / He won't permit integrated schools. / Then he's a fool! Boo! Nazi Fascist supremists! »