Louis Raphaël Ier Sako y voit un outil pour affronter « les problématiques politiques et sociales » qui touchent les communautés chaldéennes de par le monde. Une Conférence internationale de fondation de la Ligue des Chaldéens s’est ouverte mercredi 1er juillet 2015 à Erbil, au Kurdistan irakien. Elle devrait se clore le 3 juillet par une déclaration finale résumant « les buts et les domaines d’action de la nouvelle organisation », rapporte l’agence Fides.

Outre le patriarche sont également présents des représentants des communautés chaldéennes du monde entier, les évêques chaldéens d’Irak et de l’étranger. À l’ordre du jour, se trouvent l’approbation définitive des règlements de l’association et la création de ses organes internes.

Caisse de solidarité et de résonance

Le but de cette Ligue chaldéenne est de mobiliser les professionnels de la communauté, ses intellectuels et ses experts dans différentes disciplines dans la représentation de la communauté chaldéenne au sein de la société civile, en Irak comme dans la diaspora.

« Les partis politiques chrétiens ont échoué, et ils sont très divisés : treize listes s’affrontent pour faire élire cinq députés au Parlement », expliquait le patriarche Sako à La Croix en mars 2014. « La Ligue chaldéenne serait une association civile, indépendante de l’Église mais en lien avec elle, internationale et composée de laïcs : elle servirait à la fois de caisse de solidarité pour financer un puits, une école, aider les jeunes à se marier, mais aussi de porte-voix, pour faire pression sur le gouvernement, par des condamnations en cas d’attaque, des manifestations, ou tout simplement en vérifiant qu’il tient ses promesses d’embauche de chrétiens par exemple. »

Instrument de pression

Depuis, l’irruption de Daech, l’invasion de Mossoul et de la plaine de Ninive et l’exil forcé de centaines de milliers de chrétiens au Kurdistan irakien et dans les pays de la région ont aggravé la crise.

Dans le contexte actuel, particulièrement éprouvant pour cette Église catholique unie à Rome, l’association se propose de consolider les fondements de la coexistence et, dans le même temps, de défendre les droits des Chaldéens en se présentant également comme « instrument de pression » sur les pouvoirs publics.

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La nouvelle organisation pourra participer en tant que telle à des forums internationaux et devra rester indépendante des partis politiques. Les ressources financières de l’organisation devront provenir seulement de donations privées et des cotisations de ses membres, précise Fides.

En février 2014, Louis Sako avait lancé ce projet pour aider l’Irak à vaincre les dérives du sectarisme confessionnel et ethnique.