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Islam

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Page d'aide sur l'homonymie Ne pas confondre l'islam (et l'adjectif islamique) avec l'islamisme (et l'adjectif islamiste).
La Kaaba, située à La Mecque en Arabie saoudite, est le centre de l'islam. Les musulmans du monde entier viennent y faire leur pèlerinage.

L'islam (arabe : الإسلام) est une religion abrahamique[1] s'appuyant sur le dogme du monothéisme absolu (l'adoration du Dieu unique sans lui attribuer aucun associé) et prenant sa source dans le Coran, considéré comme le recueil de la parole de Dieu (arabe : الله, Allah) révélée à Mahomet, identifié par les adhérents de l'islam comme étant le dernier prophète de Dieu[2], au VIIe siècle en Arabie. Un adepte de l'islam est appelé un musulman. L'islam a pour fondement et enseignement principal le tawhid (monothéisme, unicité), c'est-à-dire qu'elle revendique le monothéisme le plus épuré où le culte est voué exclusivement à Dieu.

La religion musulmane se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus[3]. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim)[4],[5],[6], c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah[7],[8],[9].

Le Coran reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme[10], tout en considérant qu'ils sont, dans leurs interprétations actuelles, le résultat d'une falsification partielle[11] : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la Tawrat (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre des Psaumes) et l'Injil (l'Évangile).

Outre le Coran, la majorité des musulmans se réfèrent à des transmissions de paroles, actes et approbations de Mahomet, récits appelés hadîths, pour l'établissement de règles juridiques (fiqh) permettant la compréhension et l'accomplissement des adorations du musulman au quotidien. Les différentes branches de l'islam ne s'accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et les hadiths dits « recevables » sont deux des quatre sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant l'unanimité (ijma’) et l'analogie (qiyas).

En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale[12], ce qui fait de l'islam la deuxième religion du monde après le christianisme et devant l'hindouisme. C’est, chronologiquement parlant, le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d'éléments communs.

L’islam se répartit en plusieurs courants, notamment le sunnisme, qui représente entre 80 et 85 % des musulmans[13], et le chiisme rencontré principalement en Irak et en Iran.

Étymologie

Le croissant et l'étoile verts, symboles politiques de l'islam.

Le mot « islam » est la translittération de l’arabe الإسلام, islām écouter, signifiant : « résignation », « reddition », « soumission », « allégeance », sous-entendant « à Dieu ». Il s'agit d'un nom d'action (en arabe اسم فعل ism fi'l), dérivé d'un radical sémitique, s.l.m qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière volontaire, de faire allégeance. Le mot Islam provient du mot Salam qui signifie salut et paix.

Le mot « islam » avec une minuscule désigne la religion dont le prophète est Mahomet. Le terme d'« Islam » avec une majuscule[14] désigne l'ensemble des peuples musulmans, la civilisation islamique dans son ensemble[15], « un ensemble de traits matériels, culturels et sociaux durables et identifiables »[16].

Le nom d'agent (en arabe اسم فاعل ism fā'il) dérivé de cette racine est مُسْلِم muslim « celui qui se soumet », à l'origine du mot français musulman. Le mot « Musulman » avec une majuscule désignait au sein de l'ex-Yougoslavie une des communautés nationales et la désigne encore dans certains des États qui en sont issus.

La religion musulmane a été désignée autrefois en français par le mot « islamisme » (comme « judaïsme », « christianisme », « bouddhisme », « animisme », etc). Mais ce terme tend à être remplacé par celui d'« islam », le mot « islamisme » s'étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux ou non du revivalisme musulman. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à l'expansion de l'islam[17].

Le mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent : il désigne, au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation général[18].

L'adjectif « islamique » qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation.

On trouve aussi, particulièrement dans les anciens romans de chevalerie, les termes mahométisme et mahométan, qui sont tombés depuis plus d'un siècle en désuétude. Leur usage actuellement, sans être insultant, prend le sens péjoratif de religion étrangère, inactuelle et surannée.

Situation contemporaine mondiale

Carte des pays dont la communauté musulmane représente plus de 10 % de la population. En vert, les pays à majorité sunnite, en rouge, ceux à majorité chiite, et en bleu, ceux à majorité ibadiste.

En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale[12]. La diffusion de l'islam, hors du monde arabe, s'explique par les migrations et les conversions. L'islam est aujourd'hui la religion ayant la plus forte croissance démographique[19]. Si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, l'islam pourrait dépasser le christianisme et devenir la première religion au monde d'ici 2070[20].

L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États, sous la forme de « République islamique ». Il s'agit alors officiellement de la religion d'État. Toutefois, ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et du religieux est conforme à ce que veut la charia comme en Arabie saoudite.

Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ 300 millions d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane[21]. En fait, 20 % seulement des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique subsaharienne, et la plus grande population musulmane du monde est en Indonésie. D'importantes communautés existent au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a trois millions de musulmans aux États-Unis représentant 1 % de la population américaine et environ 2,1 millions en France[22] selon l'INED et l'INSEE, principalement issus de l'immigration auxquels il faut ajouter les conversions, dont le nombre est très difficile à déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des apostats.

Théologie musulmane : les cinq piliers

Chahada gravée sur une colonne dans la Grande Mosquée de Kairouan, Tunisie.
Article détaillé : Piliers de l'islam.

Les piliers de l'islam sont les devoirs incontournables que tous les musulmans doivent appliquer. Les plus notables et respectés sont au nombre de cinq. Ces cinq piliers sont explicitement cités dans le Coran séparément, bien que le nombre de cinq n'est pas directement rapporté dans le Coran mais plutôt dans un hadith prophétique : « L'islam est bâti sur cinq piliers »[23] :

  • la foi en un Dieu unique (tawhid), Allah, et la reconnaissance de Mahomet comme étant son prophète : « أشهد أن لا إله إلا الله و أشهد أن محمداً رسول الله » (Je témoigne qu'il n'y a de dieu qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah)
  • l'accomplissement de la prière quotidienne et ce cinq fois par jour, la salat ;
    • الصبح (Al-Sobh)
    • الظهر (Al-Dohr)
    • العصر (Al-Asr)
    • المغرب (Al-Maghreb)
    • العشاء (Al-Ichâa)
  • la charité envers les nécessiteux, la zakât ;
  • le respect du jeûne lors du mois de ramadan ;
  • le hajj, le pèlerinage à La Mecque au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.

La chahada (« déclaration de foi »), qui représente une partie credo islamique, consiste en une phrase très brève : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité qu'Allah et que Mohamed est Son messager. »

Théologie musulmane : les six piliers de la foi

Mahomet a défini la croyance (ou la foi) par une parole qui signifie : « La foi (Iman) est que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers et en la réalité du jour dernier et que tu croies en la réalité de la destinée, qu'elle soit relative au bien ou au mal »[24].

Dans la jurisprudence religieuse, l'adhérent à l'islam est nommé mouslim (musulman) et l'adhérant à l'iman est nommé mou'min (croyant), sans pour autant faire de dissociation entre les deux car ces deux termes sont jugés indissociables et complémentaires du point de vue religieux.

En effet, l'imam Abou Hanîfa (mort en 150H/767G) a explicité la position musulmane concernant le rapport entre l'iman et l'islam en ces paroles: « Ils sont comme le revers et le plat de la main », c'est-à-dire qu'ils sont inséparables, et par conséquent tout musulman (mouslim) est considéré comme croyant (mou'min) et vice-versa.

Les juristes musulmans ont dit que sans une acceptation totale de la foi (iman) par le cœur, l'appartenance de quiconque à l'islam est invalide. De même, toute conversion à l'islam n'est valable que par la foi (iman) dans le cœur et additionnée de la prononciation verbale des deux « témoignages de foi » (Ach-Chahadah) à savoir par exemple « Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité que Dieu et je témoigne que Mouhammad est le Prophète de Dieu »[25]. Cependant, il existe plusieurs degrés de croyants (mou'minoun).

Dans l'islam, la croyance et la pratique sont intimement liées. En effet, les versets coraniques décrivent souvent le croyant mou'min comme étant « celui qui croit et pratique de bonnes œuvres ». Bien évidemment, il est alors question du mou'min complet. Toutefois ce lien met en lumière le fait que la spiritualité et l'action sont donc deux éléments fondamentaux qui participent de l'être du croyant. Les actes sont donc le reflet de la foi.

Allah

Allah écrit en arabe

Le fondement doctrinal de l'islam est que Dieu (Allah en arabe) est unique. L'unicité de Dieu (tawhid) se décompose en trois branches selon une position dogmatique remontant à l'Imam Ibn Taymiyya au XIVe siècle[26] :

  • L'unicité dans la Seigneurie (tawhid ar-Rouboubiya)

(Ou, la foi en la seigneurie d'Allah) C’est le fait de reconnaître les œuvres spécifiques à Allah (tel le fait de donner la vie, la mort, la subsistance…). Reconnaître Allah comme Seigneur c’est lui reconnaître :
- La création, Allah est Le seul Créateur
- La royauté, Allah est Le seul à détenir la royauté
- La gérance, Allah est Le Seul à gérer la création

  • L'unicité dans l'adoration (tawhid al Oulouhiya)

(Ou, la foi en la divinité d'Allah) C’est le fait de vouer tout acte d’adoration à Allah, en toute exclusivité.

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent »

(Coran. Sourate 51, verset 56)

L’adoration telle que la définit Ibn Taymiyya est :

« Un terme qui englobe tout ce qu’Allah aime et agrée comme œuvre apparente ou cachée »

  • L'unicité dans les noms et attributs (tawhid al asma wa sifat)

(Ou, la foi en ses noms et attributs) Allah dans le Coran s’est attribué des noms et des caractères, tout comme Mahomet dans sa sounna (traditions) a attribué à Allah des noms et des caractères, que tout musulman se doit d'accepter.

- Tous les noms d’Allah sont parfaits puisque chacun d’entre eux désignent un caractère qui est lui aussi au summum de la perfection. C’est pourquoi les musulmans doivent invoquer Allah par ces noms-là.

- Les attributs d’Allah sont tous parfaits, sans aucune faille.

« C’est à ceux qui ne croient pas en l’au-delà que revient le mauvais qualificatif, tandis qu’à Allah Seul est le qualificatif suprême et c’est Lui le Tout Puissant et le Sage »

(Coran. Sourate 16, verset 60)

Exemples de noms et attributs d'Allah : al-Wahid (l'unique) al-Rahmane (le miséricordieux) al-Rahime (le tout-miséricordieux) al-Afou (le tout-clément) al-Awal (le premier) al-Akhir (le dernier).

Ces trois branches de l'unicité sont indissociables et forment à elles trois, le Tawhid, ou le premier pilier de la foi.

Les théologiens musulmans affirment que les versets qui donneraient en apparence des organes ou un emplacement à Allah ne doivent pas faire sujet de comparaison avec une créature.

Dieu est décrit dans le Coran à plusieurs reprises. À titre d'exemple, les versets suivants :

« Dis : "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui". »

(Coran. Sourate 112)

Salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan, soutenue par une forêt de colonnes en marbres divers.

« Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "al-Qayyum". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. À lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône "Kursiy" déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand. »

(Coran. Sourate 2, verset 255)

Selon un hadîth, il est mentionné qu'Allah a quatre-vingt-dix-neuf noms parfaits (asma'ou l-Lahou l-housna) révélés par Dieu, qui permettent au musulman qui les connaitrait par cœur et les utiliserait, d’entrer au paradis. Le Coran cite des noms/attributs comme al-'ahad (Celui Dont les perfections sont sans rapport avec les caractéristiques des créatures) ou ar-rabb (Celui à Qui nous nous devons d’obéir), Al-Malik (Celui à Qui ce monde appartient en réalité et en totalité et Celui Dont la domination est absolue et exempte de toute imperfection) qui ne sont pas cités dans le hadith précédant. Un autre hadith affirme qu’Allah possède un nom inconnu des gens du commun. Selon une version de ce hadith, ce nom est qualifié de الأعظم "Al-Adham" qui veut dire "le plus grand" ou "le plus noble"[27].

Les anges

Article détaillé : anges dans l'islam.

Le Coran affirme l'existence des anges, cette croyance est obligatoire pour tout musulman qui est inscrite dans les six piliers de la foi (iman)[28],[29], qui sont les messagers (en arabe ملك‎ malak veut dire messager) de Dieu (comme ses homologues dont l'hébreux (malakh) et le grecque (angélos)) dont ils exécutent ou transmettent les ordres. Du point de vue coranique, ils ne possèdent pas de libre arbitre contrairement aux djinns et aux humains et de ce fait sont soumis et adorent Dieu de la meilleure façon possible. Les quelques missions des plus essentielles des anges sont de communiquer les révélations de Dieu, de le glorifier, d'enregistrer les œuvres des hommes et de servir d'instruments dans les affaires humaines notamment pour Mohammed, de prendre l'âme des personnes au moment de leur mort et d'avoir une spécificité à leurs résurrections. Les musulmans croient que les anges sont faits de lumière, ils sont par ailleurs décrits dans ce verset par exemple : "Louange à Allah, Créateur des cieux et de la terre, qui a fait des Anges des messagers dotés de deux, trois, ou quatre ailes. Il ajoute à la création ce qu'Il veut, car Allah est Omnipotent." (sourate 35:1)[29],[30],[31],[32]. Ainsi l'Islam confirme l'imagerie actuelle qu'on se fait d'eux, il existe comme les humains des anges de genres masculins et féminins bien qu'ils ne peuvent procréer[29].

Il y a particulièrement un vif débat au sein de la communauté musulmane au sujet d'Iblis où deux avis sont opposés sur l'appartenance de Satan parmi les djinns, ou à son stade particulier d'ange déchu[33],[34],[35].

L'ange Gabriel joue un rôle d'une importance considérable comme ayant transmis la parole coranique à Mohamed[36].

Les Écritures

Selon la doctrine musulmane, les écritures révélées sont au nombre de 104 comme le rapporte ce hadîth : « Le grand compagnon Abou Dharr a demandé au Prophète (Que Dieu l’élève d’avantage en grade) (dans le sens) : « Combien de Livres Dieu a-t-Il révélés, ô Messager de Dieu? Le Prophète (Que Dieu l’élève d’avantage en grade) répondit : 104 Livres. » »(Rapporté par Ibn Habban Les plus connus sont le Coran (qour’ân) révélé à Mahomet, la Torah (tawrât) révélée à Moïse, les Psaumes (zaboûr) révélés à David, l'Évangile (injîl) révélé à Jésus[37]. Selon les musulmans, le Coran est le dernier des livres révélés, car Mahomet est pour eux le dernier prophète et, de toutes ces écritures révélées, seul le texte du Coran demeure intact. Le texte des autres livres révélés aurait été falsifiés sur Terre et préservés dans les cieux.)

Le Coran

Article détaillé : Coran.
Le Coran

Le Coran (القرآن al qourān, « lecture ») est le livre le plus sacré des musulmans. C'est le premier livre connu à avoir été écrit en arabe, qu'il a contribué à fixer[réf. nécessaire]. Les musulmans le considèrent comme la parole de Dieu, transmise à Mahomet. Étant illettré, ce sont certains de ces compagnons lettrés par exemple Zaid ibn Thabit, qui ont mis par écrit les versets du Coran au fur et à mesure des révélations qu'eut Mahomet. Ces versets étaient écrits sur des feuillets, pièces de cuir, os plats prélevés de carcasses d'animaux. En somme, tout support sur lequel les scribes pouvaient écrire les versets que Mahomet dictait[38],[39].

C'est le calife et ami de Mahomet, Abou Bakr As-Siddiq, qui, peu après la mort du prophète de l'islam, met Zayd ibn Thâbit à la tête d'un comité ayant pour but de réunir tous les versets écrits de son vivant pour en faire un seul ouvrage. Afin d'éliminer tous risques d'erreurs, le comité n'accepta que les écrits qui avaient été rédigés en présence de Mahomet et exigea deux témoins fiables à l’appui, qui avaient réellement entendu Mahomet réciter les versets en question[réf. nécessaire]. C'est le troisième calife également ami de Mahomet, Outhman (calife entre l’an 23 et l’an 35 de l’Hégire) qui demanda qu’on en fasse plusieurs copies reliées.

Selon le récit religieux musulman, cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet aurait eu lieu de manière fragmentaire par voie auditive, par la voie du rêve prophétique ou par la voie de "l'inspiration divine" (wahy), durant une période de vingt-trois ans. Après des débats houleux, le calife al-Mamum à Bagdad, vers 820 proclame le Coran, manifestation de l'attribut de Allah appeléKalâm[40] de Allah", par dogme, incréé, éternel et inimitable. Le débat se prolongera jusqu'au IXe siècle. Ahmad Ibn Hanbal, aux prises avec une véritable inquisition musulmane, ayant assigné le rôle des autres écrits - hadîth, sunna — déclare finalement le Coran incréé de la première à la dernière page. Il ne peut donc pas avoir été écrit, précédé, ni prolongé. Son origine n'est pas humaine. La seule étude du texte se résume à l'apprendre par cœur et à en rechercher le sens transmis, et à le mettre en pratique. Il est au cœur de la pratique religieuse de chaque musulman. Pour celui-ci, le Coran est un livre saint qui n'a pas subi d'altération après sa révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps : le texte ainsi que sa signification sont préservés sur Terre, c'est-à-dire qu'ils existent et sont détenus par la majorité selon un hadith de Mahomet, mais cela n'empêche en rien l'existence de mauvaises interprétations chez ceux qui ne sont pas "versés dans la science".

Cependant cette non création du Coran n'est mentionnée explicitement ni dans le Coran ni dans les hadiths

Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres nommés sourates, de longueurs variables. Ces sourates sont elles-mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « preuve », « révélation »). L'ordre des versets et sourates tel qu'on le connaît a été dicté par Mahomet.

La plupart des musulmans ont un grand respect pour le Coran et font les ablutions, c'est-à-dire se lavent comme pour faire les prières, avant de le lire. Les vieux exemplaires sont brûlés, et non détruits comme du vieux papier. Le statut théologique du texte le met en effet à l'écart de toute autre chose : le texte contenu dans le livre est censé être une manifestation de la puissance de Dieu et est considéré par les musulmans comme un miracle accordé à leur prophète.

La plupart mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale, l’arabe. Cette partie correspond aux versets nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Ceux qui ont mémorisé le Coran en entier sont connus sous le nom de hāfiz. Il existe plusieurs traductions du Coran de l’arabe en langues étrangères. Certains musulmans pensent que le Coran n'existe que dans sa version originale en langue arabe et que les traductions étant d’origine humaine sont imparfaites et faillibles et aussi en raison de caractéristiques polysémiques proprement intraduisibles de l’arabe, et enfin parce que le contenu aurait été inspiré juste dans cette langue. Ils considèrent donc les traductions comme des commentaires ou des interprétations de sa signification, et non comme le Coran lui-même. De nombreuses versions modernes présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face. Selon certains enseignants de l'université Al-'Azhar du Caire[réf. nécessaire], penser à reproduire le Coran dans une langue autre que l’arabe est en soi un péché, mais l’explication et l’explicitation du livre dans toute autre langue que l’arabe ou en arabe (afin de faire comprendre le texte original) sont permis s’il est réalisé par quelqu’un comprenant non pas les mots selon la langue mais selon les règles de la religion[réf. nécessaire].

Ses prophètes

Article détaillé : Prophètes de l'islam.

Les musulmans considèrent que l’envoi des prophètes est une clémence et une grâce d'Allah pour ses créatures, car la raison à elle seule ne permet pas de connaître tout ce qui sauve dans l'au-delà. Leur fonction principale est donc de montrer aux gens le chemin, la voie (la charia) qui mène au bonheur éternel. Et pour prouver leur véracité, Allah les a appuyés par des faits hors du commun, à savoir les miracles qui constituent des défis implacables que personne ne peut contrecarrer ni imiter.

Tous les prophètes d'Allah ont fait valoir un bon comportement et une conduite exemplaire[41]. Ils sont nécessairement immunisés contre la mécréance, les grands péchés et les petits péchés reflétant une bassesse de caractère, ceci avant et après la mission prophétique. Le premier est Adam et le dernier est Mahomet.

Selon l'islam tous les prophètes sont soumis à Dieu, c'est-à-dire musulmans et ont tous appelé les gens à entrer dans sa religion. En effet, sa signification est croire en un Dieu unique sans rien lui associer et de croire au message de Mahomet envoyé pour son époque.

Les textes expliquent qu'Adam a inauguré la fonction prophétique, tandis que c’est par Mahomet, le dernier, qu’elle a été clôturée. Leur nombre est très grand, citons quelques-uns : Abraham (Ibrâhîm), David (Dâwoûd), Isaac (Ishâq), Ismaël (Ismâ'îl), Jacob (Ya'qoûb), Jean-Baptiste (Yahyâ), Jethro (Chou'ayb), Job (Ayyoûb), Jonas (Yoûnous), Joseph (Yoûçouf), Loth (Loût), Moïse (Moûçâ), Noé (Noûh), Salomon (Soulaymân), Zacharie (Zakariyyâ), Jésus (Issah)[42].

Mahomet

Article détaillé : Mahomet.

Il est possible de faire une histoire des représentations de Mahomet, mais pas une biographie historique au sens moderne du terme. L’ensemble des données non islamiques sur la vie de Mahomet ne dépassent pas une page[43].

Le chef religieux, politique et militaire arabe Mahomet (محمد en arabe), dont le nom est parfois aussi transcrit par Mohammed, Muhammad, etc. en français[44] est le fondateur de l'islam et de la communauté musulmane (oumma). Il est considéré comme le dernier prophète du monothéisme par les musulmans et il n'est reconnu comme prophète que par cette communauté. Ils ne le considèrent pas comme le fondateur d'une nouvelle religion, mais pensent qu'il est le dernier d'une lignée de prophètes de Dieu (du monothéisme) et considèrent que sa mission est de restaurer la foi monothéiste originale d'Adam, Abraham et d'autres prophètes, foi qui avait été corrompue par l'homme au cours du temps[45],[46].

Selon le Coran, pendant les 23 dernières années de sa vie, Mahomet dicte des versets, qu'il reçoit d'Allah par l'intermédiaire de l'ange Gabriel (Jibril), à des fidèles de plus en plus nombreux convaincus par ce nouveau message. Le contenu de ces révélations sera compilé moins de 20 ans après la mort de Mahomet en un ouvrage, le Coran, livre saint des musulmans[47].

Hadiths

Article détaillé : Hadith.

Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet considérés comme des exemples à suivre par la majorité des musulmans. Les écoles de jurisprudence madhhabs considèrent les recueils de hadiths comme des instruments importants permettant de déterminer la sunna, la « tradition » musulmane. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui rapportait les actions et coutumes de Mahomet. Cependant, à partir de la première fitna, au VIIe siècle, ceux qui ont reçu les hadiths ont commencé à questionner les sources des paroles[48]. Leur crédibilité est généralement proportionnelle au crédit des témoins qui les ont rapportés. Cette chaîne de témoins est appelée isnad. Il est généralement admis que c'est pendant le règne du calife ʿUmar II, au VIIIe siècle, qu'ont commencé les transcriptions par écrit de grands recueils de hadiths, qui se sont stabilisés au siècle suivant. Ces recueils sont, encore aujourd'hui, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire de l'islam. Les authentiques sont admis par l'ensemble des musulmans sunnites.

Une grande majorité de sunnites considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications essentielles au Coran. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient le germe de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques. Les musulmans croient donc qu'en examinant le mode de vie, ou sunna, de Mahomet et ses compagnons, ils pourront découvrir les comportements à imiter et ceux à éviter. Les penseurs musulmans trouvent utiles de savoir comment Mahomet ou ses compagnons ont expliqué les révélations, ou à quelle occasion Mahomet les a reçues. Parfois, cela clarifiera un passage qui semblerait obscur autrement. Le contexte pouvant totalement bouleverser le sens que l'on peut donner à un verset. Les hadiths sont aussi une source historique et biographique.

Ils sont considérés comme une source d'inspiration religieuse, alors que certains musulmans considèrent que le seul Coran est suffisant. Les chiites ont en effet plus de réserves à leur égard car ils montrent que Mahomet n'a pas parlé des choses qui sont fondamentales dans le courant chiite, ce qui fait qu'ils ont élaboré leurs propres ouvrages. Entre autres, ils n'éprouvent pas de gêne à la reproduction de visages humains, comme ceux de personnalités cultes telles Ali et Hussein, alors que plusieurs hadiths laissent penser que cela est proscrit par Mahomet.

L'au-delà

Selon l'islam un certain nombre d'évènements surviennent après la mort dont les plus importants sont :

  • Le jour du jugement : Il surviendra après la fin du monde dont seul Dieu connait l'échéance[49]. La durée sera de 50 000 ans[50]. La terre sera une autre terre ainsi que les cieux (Coran 14 :48). Allah jugera les gens sans intermédiaire.
  • Les étapes seront :
    • La résurrection physique : elle marque le début du jour du jugement. Les gens seront ressuscités par Allah, nus et incirconcis[51], afin d'être jugés.
    • Le rassemblement : tous les gens seront rassemblés en un lieu pour se faire juger.
    • L'exposition des actes : chacun verra exposés ses actes, bons ou mauvais.
    • La rétribution : en fonction de leurs actes, les gens seront récompensés ou châtiés.
    • La balance : les actes seront comparés, bons contre mauvais.
    • Le pont (al-sirat) : il relie la nouvelle Terre aux abords du paradis et il sera dressé au-dessus de l'enfer dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, les « infidèles » chuteront (ceux qui n'acceptent pas le Coran)[52].
    • Le bassin (al-kawthar) : chaque communauté aura son bassin dont boiront les musulmans pieux avant d'entrer au paradis.
    • L'intercession : avec la permission d'Allah, ses prophètes, ainsi que d'autres pieuses personnes ou le coran, intercèderont pour les musulmans qui méritent le châtiment (Tawassoul)
    • L'enfer (jahannama) : c'est un endroit dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, seront châtiés les « infidèles »[52]. L'interprétation des versets coraniques relatifs à la « durée » du séjour infernal est l'objet de développements théologiques.
    • Le paradis (al-janna) : c'est une demeure de félicité éternelle réservée aux personnes unifiant Dieu, ainsi qu'aux personnes sincères.
    • La vision du Seigneur : les musulmans verront Allah, sans notion de distance et sans qu'il y ait un doute sur cette vision.

La majorité des musulmans croient à la question, au supplice et à la félicité de la tombe. Ceci n'est pas mentionné dans le Coran mais dans la sunna. Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir : « Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta religion ? »[53]. Les musulmans pieux répondront correctement à ces questions et auront la félicité dans leur tombe, tandis que les non-musulmans et certains musulmans désobéissants n'y répondront pas correctement et seront châtiés.

La prédestination

La prédestination fait partie des fondements essentiels de l'islam. Elle consiste à croire que tout ce qui se produit dans ce monde - qu’il s’agisse de nos actes volontaires ou involontaires - est prédestiné par Allah. Ce qui arrive était écrit. Les évènements survenus étaient inéluctables. Sa volonté se réalise toujours selon sa sagesse éternelle. Ainsi, toute chose – bonne ou mauvaise - qu'Allah a su qu’elle existera se réalisera en temps voulu. Et celle dont Allah n’a pas voulu l’existence, ne se réalisera pas. Par conséquent, si tous les gens se mobilisent pour nous faire profiter d’un bienfait ou pour nous causer un mal qui ne nous a pas été prescrit, ils n’y parviendront pas.

Allah a tout prescrit dans le « tableau préservé » (al-lawhou al-mahfoûdh) comme l'apprend le Coran : « C'est Nous (Allah) qui ressuscitons les morts. Nous faisons inscrire ce qu'ils ont fait et les conséquences de leurs œuvres. Et Nous avons dénombré toute chose dans un Tableau clair. »[54]

Les rites musulmans

Interdits alimentaires

Articles détaillés : Halal et Haram.

La loi islamique fournit un ensemble de règles prescrivant ce que les musulmans doivent manger. Ces règles spécifient ce qui est halal (halāl), c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est illégal ou haram (harām). Il existe aussi d'autres règles venant s'ajouter à celles-ci qui ont été émises dans des fatwas par des mujtahids; mais elles ne sont suivies que par leurs propres disciples et non l'ensemble des musulmans.

La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool[55], de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc (la composition de certains savons peut contenir de la graisse animale à base de porc, avec la mention Lardate de sodium sur le produit), le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores)[56],[57]. Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou par des « gens du Livre » tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Différentes règles s'appliquent aux poissons. En général, les poissons à écaille sont toujours halal, bien que certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages comme haram. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.

L'abattage rituel islamique est appelé dhabiha (dhabīḥah) D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des « gens du livre »[58]. La viande kasher est considérée comme halal.

Les fêtes musulmanes

Prière à la mosquée Istiqlal de Jakarta: ramadan dans le plus grand pays musulman.

Dans l'islam, deux fêtes sont particulièrement sacrées : l'Aïd al-Adha et l'Aïd el-Fitr.

L'Aïd al-Adha (Grand Aïd) est célébré le dixième jour du dernier mois du calendrier islamique, en commémoration du sacrifice d'Abraham sur le Rocher de la Fondation, et coïncide avec le pèlerinage à La Mecque, le cinquième pilier de l'islam.

L'Aïd el-Fitr (Petit Aïd) qui tombe le premier du mois de Chawwal célèbre la fin du jeûne du mois de Ramadan.

D'autres jours ou mois sont également fêtés comme : Achoura. Le jeûne de Achoura n'est pas obligatoire mais il est recommandé. Pour les sunnites il s'agit, dans la continuité du jeûne instauré par Moïse, de remercier Dieu, pour avoir sauvé le peuple Hébreu, dans sa fuite hors d'Égypte. Pour les chiites, c'est surtout la date anniversaire de la mort de l'imam Husayn, petit-fils de Mahomet.

Ramadan : Le mois de ramadan est le temps du jeûne pour les musulmans. Il correspond au quatrième des cinq piliers de l'Islam. C'est un temps privilégié pour se recueillir, prier, lire le Coran, etc. La rupture du jeûne se fait en général en famille, avant une nuit de prières, le tarawih.

Laylat al-Qadr (La nuit du Destin, une des nuits de la fin du mois du Ramadan) : anniversaire de la révélation du Coran vers 610.

Mawlid ou Fête du Mawlid-ennabaoui "Moulad" : Le Mawlid est l'anniversaire de Mahomet. L'anniversaire de Mahomet n'a jamais été célébré de son époque, ni par ses compagnons, ni par les musulmans sunnites des premiers siècles, et aucune information fiable ne permet d'en établir la date réelle. Cette fête n'a pas le caractère religieux des deux Aïds. Cependant, des traces de cette célébration existent dans la tradition chiite.

Symboles et représentations

La Grande Mosquée de Kairouan est l'une des œuvres majeures de l'architecture musulmane ayant servi de modèle à plusieurs mosquées tant en Tunisie que dans l'ensemble du Maghreb. De plan arabe, elle possède une vaste cour à portiques et une salle de prière hypostyle. Fondée en 670, elle date dans sa forme actuelle du IXe siècle, Kairouan, Tunisie.

Les sunnites ne sacralisent pas d'icônes. Selon plusieurs hadîths de Mahomet[59], la malédiction de Dieu s'abat sur toute personne produisant (par le dessin, la sculpture…) un être doté d'âme y compris les animaux, car cela est considéré par eux comme allant contre l'esprit du monothéisme. Un certain aniconisme voire un iconoclasme plus ou moins strict existe donc dans l'islam. Ainsi, les musulmans se servent plutôt de versets du Coran calligraphiés comme dans le palais de l'Alhambra, des formes géométriques (arabesques) ou de représentation de la Kaaba pour décorer les mosquées, les maisons et les lieux publics.

On associe souvent le symbole du croissant et de l'étoile à l'islam, bien qu'il lui soit antérieur. Il s'agit à l'origine du symbole de l'Empire byzantin, repris à sa chute par l'Empire ottoman[60].

Un des symboles islamiques est la couleur verte[61]. Du temps de Mahomet, les premiers drapeaux brandis par les guerriers musulmans étaient verts. L'attrait de cette couleur est simple : les Arabes étant un peuple du désert, le paradis a pour eux été décrit comme verdoyant, où des sources d'eau couleraient en abondance, où les fidèles porteront des habits de soie verts (Coran 18:31). Avant l'islam, la légende d'al-Khadir (celui qui est vert), témoigne de l'importance de cette couleur pour ce peuple[62],[63],[64]. Enfin, Mahomet aurait déclaré que le vert était sa couleur préférée et portait souvent des habits et un turban de cette couleur. Autrefois, seuls les califes étaient autorisés à porter un turban de cette couleur[65]. On retrouve la symbolique du vert comme symbole du panarabisme aujourd'hui.

La cloche est un symbole rarement utilisé dans l'art islamique bien qu'un hadîth relatif à un échange de Mahomet et de El-Hareth ibn Hicham nous décrive la vision de Mahomet comme accompagnée d'un tintement de cloches : "…la Révélation me vient tantôt comme le bourdonnement d'une cloche…". (Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/327 - page203). Néanmoins on note par exemple la présence d'une grosse cloche très ancienne à la mosquée de Xi'an en Chine ou encore sur le minaret de la mosquée de la ville Saint-Louis au Sénégal.

Organisation

Le califat

Article détaillé : califat.

Les califes (arabe : خليفة signifiant « successeur » ou « représentant »)) désignent les successeurs de Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance, dans le cadre de la charia : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

Un différend entre sunnites et chiites conduira le califat à se diviser en deux visions très distinctes : les premiers considèrent que le calife doit être élu pour ses qualités morales et islamiques, et cela en dépit de ses origines. Les seconds considèrent que seul un successeur filial de Mahomet peut prétendre à ce titre. Un seul calife aurait donc de grandes difficultés à diriger l'ensemble de l'actuelle communauté musulmane.

Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un système pour en choisir un, mais plusieurs actes ont poussé l'unanimité des musulmans de l'époque à conclure qu'il préférait Abu Bakr (de son vivant même lorsqu'il était malade, il lui a demandé, et à personne d'autre, de diriger la prière). Par conséquent, le califat a été établi. Le calife a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans. Le titre khalifat rasul Allah, signifiant « successeur du messager de Dieu » est devenu le titre courant.

En 1517, le califat passe aux Ottomans

Les chiites ne reconnaissent que le quatrième calife, étant Ali, père de tous les imams. Les chiites estiment que le calife suivant, Yazīd Ier a été coupable de la mort d'Hussein, et par là toute succession de califes aurait perdu sa légitimité.

Certains califes étaient souvent appelés amīr al-mu'minīn أمير المؤمنين « commandeur des croyants ». Le titre a été raccourci et francisé en « émir ».

Aucun des premiers califes n'a dit avoir reçu des révélations divines, comme ce fut le cas pour Mahomet, soucieux de rester dans le droit chemin et craignant Allah. Mahomet étant le dernier prophète, aucun des califes n'a dit être un nabī, « prophète » ou un rasul « messager divin ». Les révélations faites à travers Mahomet ont rapidement été codifiées et écrites dans le Coran, qui a été accepté comme autorité suprême, limitant ainsi ce que le calife pouvait diriger. Cependant, les premiers califes étaient les chefs spirituels et temporels de l'islam, et insistaient sur le fait que l'obédience au calife en toutes choses était la marque d'un bon musulman. Le rôle est devenu cependant strictement temporel avec l'ascension des oulémas, et l'éloignement de certains califes de la pratique pure de la religion.

Après les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali ibn Abi Talib), le titre a été revendiqué de manière controversée par les Omeyyades, les Abbassides et les Ottomans, ainsi que par d'autres lignées en Espagne, en Afrique du Nord et en Égypte. La plupart des dirigeants musulmans portaient simplement le titre de sultan ou émir, et prétaient allégeance à un calife qui avait souvent peu d'autorité. Le titre n'existe plus depuis que la république de Turquie a aboli le califat ottoman en 1924[66].

Alors que le califat a été un sujet de discorde entre dirigeants musulmans, il a été peu évoqué depuis 1924. De nombreux musulmans souhaiteraient le rétablissement du califat, mais des restrictions ainsi que l'activité politique de nombreux pays à majorité musulmane, combinés aux obstacles pratiques à l'unification de plus de cinquante États-nations en une seule institution ont limité les efforts pour le faire revivre.

La loi islamique

Mosquée bleue à Mazâr-e Charîf, en Afghanistan. Devant, deux musulmanes portant la burqa
Articles détaillés : charia et Droit musulman.

La charia est la loi islamique. Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). Pour les Sunnites, la sunna n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais signifie l'ensemble des actes et paroles du prophète. La place des hadîths fait l'unanimité dans la loi islamique. Tous les religieux admettent de contredire leurs jugements personnels si un hadith authentique va à l'encontre de ce jugement. Deux ouvrages compilent les hadiths authentiques: le "Sahîh" d'Al-Bukharî et celui de Muslim, mais aussi de récents travaux gigantesques de l'imam Al-Albani. L’ijmâ' et le qiyâs (raisonnement analogique) sont généralement considérés comme les sources tertiaires et quaternaires de la charia, mais ceci est contesté par certains religieux selon qui seuls les hadiths et le Coran sont source de loi, comme certains hanbalites.

La loi islamique couvre tous les aspects de la vie, depuis les sujets très généraux de gouvernement et de relations étrangères jusqu'aux sujets de la vie quotidienne. Les lois islamiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont appelées hudud et traitent spécifiquement des cinq crimes de vol, attaque, intoxication, adultère et fausse accusation d'adultère, le meurtre étant classé au-dessus de ces cinq crimes et juste au-dessous de l'associationnisme. Pour chacun de ces crimes, une punition appelée hadd est prévue. Le Coran détaille aussi les lois portant sur l'héritage, le mariage, les compensations pour blessures et meurtres, ainsi que des règles régissant les fêtes, la charité et la prière. Cependant, ces prescriptions et ces prohibitions peuvent être très larges, donc leur application en pratique peut varier. Les penseurs musulmans (oulémas), ont élaboré des systèmes de loi basés sur ces règles larges, s'appuyant aussi pour cela sur les hadiths et leurs interprétations.

Quand des musulmans sont divisés sur un sujet particulier, ils peuvent demander assistance à un mufti (juge islamique), qui peut leur donner des conseils sur la charia et les hadîths.

Sources de législation sunnite

Pour les musulmans le Coran a été révélé par Allah ce qui en fait la première source de législation dans l'islam[67].

Les hadîths, l'ensemble des dires et faits du Prophète, est la seconde source de législation[67]. La sunna (« tradition ») a été rassemblée et classée par les savants sunnites dans plusieurs œuvres comme Mouhammad al-Boukhârî.

La troisième source de législation est l'unanimité, al ijmâ'. Cela en se référant à une citation de Mahomet qui dit que les musulmans ne font pas l'unanimité sur quelque chose de faux[68].

La quatrième source est l'analogie, al-qiyâs (القياس, littéralement « la mesure ») qui permet de tirer le jugement d'une chose pour laquelle il n'y a pas de législation à partir du jugement d'une chose analogue[69].

Il est à noter que certaines de ces sources de législation ont été mises en œuvre après la mort de Mahomet et sont considérées comme illicites (haram) par d'autres groupes de l'islam organisés en rite ou madhhab.

Clergé

La hiérarchie musulmane est la suivante : Le muezzin fait l'appel à la prière. L'imam dirige la prière. Le recteur de la mosquée dirige la mosquée. Le cheikh est un sage, un guide. Le mufti est l'interprète de la loi. L'ouléma, 'âlim (عالِم), est le gardien de la tradition musulmane et homme de référence. Dans le Coran, al-'Alîm (العليم), l'omniscient est l'un des nombreux noms de Dieu. Le molla ou mollah (Ayatollah ou Hodjatoleslam) est un érudit musulman dans des pays dont le langage a une influence perse (arabe : mawlān, مولًى, pl. mawâlin, موالٍ aide ; défenseur ; seigneur). Il est la plus haute autorité pour les chiites.

Jusqu'en 1055, le caliphe détenait le pouvoir temporel (politique et militaire) et spirituel (religieux).

En Europe et dans certains pays musulmans, les gouvernements réclament un alignement de la formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans d'étude au minimum[70].

Sunnisme

Carte postale de 1900 montrant le minbar (chaire utilisée par l'imam pour son prêche) de la Grande Mosquée de Kairouan. Cette chaire du IXe siècle, toujours en place dans la mosquée, est le plus ancien minbar encore intact du monde musulman[71].

Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien : en arabe, l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme, il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin, celui qui fait l'appel à la prière, n'est pas un prêtre non plus.

L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran se nomme tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (عِبادات [`ibādāt], pratiques cultuelles, pl. de عِبادة [ibāda]) ou sociales (مُعامَلات [mu`āmalāt], « comportements », pl. de مُعامَلة [mu`āmala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.

  1. al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre » en absence de texte, comme l'indique la racine de mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière. Ces compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;
  2. al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;
  3. al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles ;
  4. al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la Sunna ;
  5. al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.

Les savants exégètes sont considérés comme les « successeurs » des prophètes.

Chiisme

Le chiisme orthodoxe de la branche usuli (clergé des ayatollah) reconnaît (contrairement aux Chiites Akhbari), a contrario, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques[72], tandis que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'islam, pour sa partie sunnite, est une religion décentralisée.

Calendrier islamique

Décorations à l'intérieur de la médersa Tilla-Kari de Samarcande en Ouzbékistan. Un joyau exceptionnel de l'architecture islamique.
Article détaillé : Calendrier musulman.

L’an 1 de ce calendrier a débuté le premier jour de l’hégire, le 1er Mouharram (le 15 ou le 16 juillet 622 de l’ère chrétienne, selon les auteurs théologiens ; la première époque est dite « astronomique », la seconde « civile »). Ce calendrier a été adopté dix ans après cet événement. On indique qu’une date est donnée dans ce calendrier en ajoutant la mention (calendrier musulman), (calendrier hégirien), (ère musulmane) ou (ère de l’Hégire); ou en abrégé, (H) ou (AH) (du latin anno Hegirae). Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires qui sont plus courtes que les années solaires. Une année lunaire compte 11 jours de moins qu'une année solaire[73].

Chaque mois démarre au premier croissant de Lune visible à partir de la nouvelle Lune : selon l’endroit d’où est effectuée l’observation, le mois peut démarrer plus ou moins tôt.

Les grandes variantes théologiques de l'islam

Les croyants se partagent en trois branches principales : le sunnisme rassemble environ 90 % des musulmans, le chiisme environ 10 %, l'ibadisme (division du kharidjisme) moins de 1 %.

Principaux courants de l'islam.

La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse vont amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes normes juridiques, et différentes écoles religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. conduisent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions et aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.

Le sunnisme

Article détaillé : Sunnisme.

Le sunnisme (de sunna, « tradition ») est le courant de loin le plus répandu. 90 % des musulmans sont sunnites[74]. Il est apparenté à une vision orthodoxe de l'islam[75]. Le sunnisme s'organise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre, mais il y en a eu d'autres dans le passé. Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juridiques, mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition : le hanafisme (de Abou Hanîfa, 700-767) ; le malikisme (de Mâlik ibn Anas qui vécut entre 712 et 796) ; le chaféisme de Al-Chafi'i 768-820) ; le hanbalisme de Ibn Hanbal (781-856). Les sunnites se font appeler ahlou s-sounnah par opposition aux différents groupes considérés égarés.

Place particulière du salafisme à l'époque contemporaine

Le wahhabisme est un mouvement politico-religieux, fondé par Mohammed ben Abdelwahhab qui est présenté comme le précurseur du réformisme salafiste. Pour ses adeptes, ce mouvement représente la revivification du salafisme. On estime que 15 à 20 millions de Saoudiens sont salafistes ou wahhabites, un courant de l'islam sunnite.

Articles détaillés : Salafisme et Wahhabisme.

Le chiisme

Mosquée de l'imam Husayn à Kerbala, en Irak. On distingue aussi deux longs minarets de la mosquée Al Abbas sur la photo.

Le chiisme est divisé en différentes branches, dont les principales sont:

Chiisme duodécimain

Ils représentent 80 % des chiites[76]. On peut les séparer en deux grands groupes:

Alévisme et bektachisme

L'alévisme bektachisme regroupe des membres de l'islam dits hétérodoxes et revendique en son sein la tradition universelle et originelle de l'islam et plus largement de toutes les religions monothéistes[77]. L'alévisme se rattache au chiisme duodécimain à travers le cinquième imam (Dja'far al-sadiq) et à Haci Bektas Veli, fondateur de l'ordre des bektachi dont la généalogie mythique remonte aussi au cinquième imam[78]. Même si cette voie du souffisme est de tradition très ancienne, certains voient en l'alévisme un courant « libéral » ou « progressiste » de l'islam[79] qui diffère des interprétations orthodoxes et dogmatiques du sunnisme et du chiisme dit jafarisme.

Alevi signifie « adepte d'Ali », gendre et cousin du prophète de l'Islam[80]. À l'alévisme sont associés les termes « Qizilbash-Alevi » et « Bektachi ». Bien que les croyances soient similaires et que le distinguo ne soit plus d’actualité, ces deux termes renvoient à des réalités sociales distinctes sous l'Empire ottoman :

"Asadullah" surnom donné par le prophète Mahomet à son gendre et cousin Ali. Asadullah signifie le "Lion de Dieu". L'alevisme, le soufisme et le chiisme duodécimain considèrent Ali comme le détenteur des secrets divins et de la signification ésotérique de l'islam qui lui seraient transmis par Mahomet.
  • les Alevi-Qizilbash sont principalement des paysans et nomades d'origine turkmènes présents en milieu rural. Leur soutien au Chah Ismail Ier (d’origine turkmène) leur vaut l'assentiment du pouvoir central ottoman et une persécution féroce orchestrée par les forces de sécurité intérieures. À cette époque, les partisans du Chah Ismail Ier qui portent un bonnet de couleur rouge avec douze plis en référence aux 12 imams du chiisme duodécimain se font appeler Qizilbash.
  • les Bektachis sont un phénomène urbain et correspondent aux Sunnites, Chrétiens et Israélites convertis aux croyances alevies. Organisés en confrérie ou ordre religieux, ils sont influents chez les artisans (ahilik), les janissaires (chargé des frontières extérieures recrutés parmi les populations chrétiennes) et autres centres de pouvoir. Les Bektachi recevaient le soutien des sultans qui les utilisaient pour atténuer les tensions entre le pouvoir central Sunnite et les Alevi et pour préparer les populations locales avant l'annexions de nouveaux territoires. Chaque campagne militaire était précédée par l'envoi de derviches Bektachis dont la mission était de se fondre dans la population pour exposer un islam tolérant et ouvert. L'imbrication des Bektachis avec le pouvoir politique éloigne certains d'entre eux des valeurs religieuses et des idéaux originels. Ainsi, les janissaires deviennent un redoutable corps militaire à l'image des templiers, ordre religieux et militaire Catholique.

L'alévisme bektachisme est une voie du tasawwouf (soufisme) qui privilégie

  • l'amour de Dieu à la crainte du divin,
  • le fond du Coran (Batin) à sa forme (Zahir)

dans le but d'atteindre le Seyr-ü süluk ou la maturité spirituelle.
L'amour du genre Humain est l'essence de l'alévisme bektachisme qui croit en la manifestation du Créateur en l'Homme (tecelli) et donc en l'immortalité de l'Humanité.
Pour atteindre son essence, l'impétrant passe par une initiation (Dört kapı kırk makam) qui lui permet de sortir de l’enveloppe de son âme brute pour atteindre la Vérité et devenir Insani Kamil, « l'homme parfait » ayant atteint la vérité divine.

Les alévis bektachi sont musulmans mais n’ont pas l’obligation des cinq prières quotidiennes ni du hajj à La Mecque soutenant le véritable pèlerinage autour de la «Véritable Kaaba», le cœur de l'Homme. Leur lieu de culte n'est pas la mosquée mais le cemevi, cem evi qui comme masjid signifie maison ou lieu du rassemblement, où femmes et hommes assis côte à côte sont égaux devant leur Créateur. Ils célèbrent leurs cérémonies religieuses avec un système de mouvements circulaires sacré (le semah) au rythme du baglama. Leurs chefs spirituels, aussi bien des hommes (Dede) que des femmes (Ana), sont des descendants du prophète Mahomet, des dignitaires bektachis élus par la communauté ou de grandes figures de la cause alevi. Le Coran est considéré comme le dernier livre saint envoyé par Dieu. “Dört kitabın dördü de Hak” est une formule soulignant le fait que les quatre livres saints (Coran, Bible, Torah et Livre des Psaumes) ont le même degré d'importance. Pour les alévis bektachi, les textes relatifs au foulard des femmes n'ont aucun caractère universel et ces textes sont, selon les conditions de notre époque, caducs ou non valides. De plus, la révélation de Dieu ne se limite pas aux textes sacrés. La Science et le Savoir sont les paroles divines inépuisables et se conformer au Savoir c'est bénéficier de la révélation inépuisable de Dieu. Aussi, la première injonction de Dieu aux croyants, le premier message ou mot, le premier devoir du véritable croyant, le premier mode d'adoration de Dieu est de « Lire » pour augmenter ses connaissances et comprendre la plus grande création d'Allah : l'Univers. Par ailleurs, Dieu est en tout dans l'Univers, y compris en l'Homme. Aussi, l'initié ne doit pas faire l'économie d'une bonne action, aimer chaque créature ou création d'Allah et ne pas discriminer ou différencier les êtres humains. L'amour du genre Humain est l'essence de l'alévisme bektachisme qui croit en la manifestation du Créateur en l'Homme et donc en l'immortalité de l'Humanité (« Vech-i Âdemde tecelli eyleyen Allah'tır »). De nombreux versets du Coran font référence aux notions de justice, de solidarité et d'égalité entre femmes et hommes. Pour toutes ces raisons, les alévis bektachis privilégient l'imitation de l'état d'esprit progressiste du Prophète à la reproduction des conditions de vie de son époque. Contrairement à l'islam sunnite, qui reste fidèle à la langue du Coran dans tous les domaines de la vie religieuse[78], les alévis et les bektachi utilisent leur langue maternelle pour une meilleure compréhension des textes sacrés.

Pour les alévi bektachi, les successeurs légitimes du prophète de l'islam sont Ali et sa descendance[81]:

  • Ali est le gendre et cousin du prophète
  • Ali est le premier homme à se convertir à l'islam
  • Ali est le Musahip (Fraternité religieuse) du prophète qui déclare « Tu (Ali) es mon Frère Ici-bas et dans l’au-delà »
  • à Gadir-i Hum (Wadi Rabigh) le prophète désigne explicitement Ali comme son successeur. Mahomet tient les propos suivants:

« Qui aimera Ali, m’aura aimé ; et qui m’aimera aura aimé Allah ; et qui détestera Ali, m’aura détesté ; et qui me détestera aura détesté Allah ».

Or cette succession est mise à mal par les Omeyyades et en particulier par Yazid qui à travers la tragédie de Kerbala montre jusqu’où peut mener l'avidité, la cupidité ou la voracité politique des hommes. Aveuglés par l'amour du pouvoir, les Omeyyades assassinent les petits enfants du prophète et la Bataille de Kerbala marque l'apogée de la cruauté de Yazid. Hussein et ses compagnons y sont massacrés après un siège qui les prive de nourriture et d'eau. Yazid va jusqu’à faire trancher la tête d'Hussein représentant de l'Ahl al-Bayt.

Pour les alévi bektachi, les événements de Kerbala marquent une cassure dans l'histoire de l'islam. C'est l'une des premières formes d'intrusion du pouvoir politique dans la sphère religieuse. Muʿāwiyah et Yazid avides du pouvoir utilisent la religion comme un moyen pour maintenir leur autorité et sont à l'origine de la dénaturation de l'islam à travers l'assassinat des descendants du prophète. Aussi, cette intrusion du politique dans les affaires religieuses est une véritable tragédie pour l'islam. D’où l'importance de nos jours du respect de la laïcité pour éviter que l'islam ne soit mis à mal et utilisé comme un moyen politique de se maintenir au pouvoir.

Chiisme septimain (ou ismaélien)

Chiisme quintimain ou zaïdisme du Yémen

Le kharidjisme

Ghardaïa, la vieille ville ibadite en Algérie.

Le kharidjisme se divise à son tour en diverses communautés et tendances (kufrites, ibadites, etc). De nos jours la seule tendance kharidjite qui ne s'est pas éteinte ou marginalisée est l'ibadisme. Il se retrouve dans le sultanat d'Oman (qui pratique un ibadisme d'État), et dans quelques régions du Maghreb très localisées : en Algérie (chez les Berbères de Ghardaïa) et en Tunisie (île de Djerba).

Autres variantes théologiques, sociologiques, idéologiques ou politiques liées à l'islam ou dérivant de l'islam

Un quatrième courant, qui s'est éteint au Moyen Âge, le mutazilisme, est une école interprétative rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant; il est apparu à la fin du califat omeyyade, au milieu du VIIIe siècle, et a été éradiqué au XIe siècle par le sunnisme, en particulier par les Acharites (disciples de al-Ach'ari 873-935). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIXe siècle, connaît une petite résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, notamment en raison de ses conséquences politiques et de ses liens avec la démocratie[82]. Cependant, le mutazilisme n'a pas acquis de base populaire notable.

Un marabout et son chapelet (1890).

Une théologie populaire s'est aussi développée dans le maraboutisme, lequel pratique le culte des saints, polythéisme expliquant le fait que ce courant soit rejeté par l'unanimité des sunnites. En effet, ce genre de culte est passible de la peine de mort selon la charia. Le mot « marabout » vient de l'arabe murâbit, qui désigne un homme vivant dans un ribât, un couvent fortifié. Ces religieux très mystiques jouent à la fois les rôles de prédicateur, de sorcier, d'éducateur et de chef politique. Ils sont investis de pouvoirs surnaturels ; leur pratique du Coran, dans des civilisations où l'écriture a été apportée par l'islam, les dote en effet d'un pouvoir sacré. Ils ont trouvé un terrain de prédilection en Afrique où, dès le XVIe siècle, les souverains convertis réclament des marabouts aux autorités arabes. Vivant des dons de croyants, les marabouts formés à l'école coranique enseignent l'islam classique, non sans lui ajouter des pratiques populaires et superstitieuses, voire magiques, rejoignant parfois des croyances animistes traditionnelles de l'Afrique. La réputation de leurs pouvoirs miraculeux les apparente alors plus à des sorciers qu'à des imams. Le culte des saints qui caractérise désormais le maraboutisme a élargi le sens du mot « marabout », qui a fini par désigner le saint vivant ou mort, le monument qui abrite sa tombe, les successeurs du saint, etc. Ils sont considérés non-musulmans[réf. souhaitée] par l'islam orthodoxe.

Pour compléter la présentation de la religion musulmane, on ne peut éluder les pratiques populaires de l'islam. Souvent issues de syncrétismes avec les religions préislamiques, elles sont encore très présentes dans les sociétés rurales traditionnelles, qui mélangent animisme, culte des ancêtres, et religion révélée, s'exprimant essentiellement, en ce qui concerne l'islam, à travers des « confréries musulmanes ». Ces mouvements ou confréries s'apparentent grossièrement aux ordres religieux chrétiens non cloîtrés. Certains sont condamnés par l'islam qui les trouve hétérodoxes et réinstauratrices des vestiges archaïques de croyances superstitieuses. Il faut également mentionner l'apparition, au XXe siècle, des musulmans réformés ou libéraux qui visent à un aggiornamento général.

La Zaouïa

Article détaillé : Zaouïa (édifice religieux).

Dans un premier temps, ce terme désigne un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin).

Par la suite, le mot désigne un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.

La communauté soufie (رابِطة [rābita]) se regroupe dans un ribat (رِباط [ribāt]) parfois fortifié. Au Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts (مَرْبوط [marbūt] ou مُرابِط [murābit]).

Le soufisme

Shirdi Sai Baba (1838-1918) est un brahmane devenu fakir, yogi, et sâdhu, puisque considéré par les musulmans, tout autant que par les hindous (qui voient en lui un avatar de Shiva), comme un saint homme, et un grand sage. Un jour, il s'installa dans une mosquée pour y vivre toute sa vie, recevant des offrandes qu'il partageait avec les animaux. Les indiens de toute confession eurent tôt fait de voir en lui un baba (père), proche du soufisme et de l'hindouisme à la fois, enseignant sur le Coran et les écrits sacrés hindous en même temps, car on dit qu'il réalisa nombre de miracles, de son vivant et après sa mort. Il fut enterré à sa demande dans un temple hindou qui lui est désormais consacré à Shirdi.
Photo d'un fakir à Varanasi (1907) : l'islam en Inde, sous l'influence de l'hindouisme et par le biais du soufisme, donna naissance aux célèbres ascètes musulmans les fakirs, de l'arabe : faqīr فقیر, lit. pauvre) dont aucun élément extérieur ne les différencie de leurs confrères hindous, les sâdhus.

Le terme « soufi » apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIIIe siècle de l'hégire pour désigner des ascètes.

Les soufis sont des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements rugueux (l'arabe sûf, signifie « bure », « laine », car les premiers ascètes musulmans furent ainsi désignés à cause des vêtements de laine qu'il portaient ; (ils peuvent porter le muruga, manteau fait de morceaux rapiécés symbolisant le fagr, c'est-à-dire l'illusion du monde[83]).

Le soufisme peut être considéré comme une doctrine ésotérique de l'islam et un mouvement mystique et ascétique ayant influencé les dissidences chiites. Elle connait son développement maximum à Bagdad entre 750 et 950. Le soufisme est donc une forme mystique de l'islam, suivi par certains musulmans (ceux qui sont alors appelées soufistes). Les soufis considèrent généralement que suivre la loi ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirituels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs). La plupart des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances font l'objet de critiques, souvent formulées par les salafistes voire par le reste des sunnites, qui considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.

En Afrique noire, il existe deux grandes confréries, la al-qâdiriyya, fondée en 1166, surtout active du Moyen-Orient à l'Inde, et la al-tidjâniyya, fondée au Maghreb à la fin du XVIIIe siècle par Ahmed Tijani (mort en 1815) et répandue en Afrique subsaharienne. Ces deux tarîqa (doctrines) professent l'adhésion sans restriction aux préceptes coraniques. (prières, aumône, jeun, pèlerinage à la Mecque, éviter de faire du tort à son prochain, etc.) le tidjanisme.

Madaniya

La Madaniyya est une confrérie sunnite reliée au patrimoine du prophète Mahomet par une chaîne de transmission traversant quinze siècles. Elle est fondée tout au début du XXe siècle par le Cheick Muhammad b. Kalîfa al-Madanî (1888/1959). Après son retour de Mostaganem (Algérie) où il a passé trois ans en compagnie de son maître Ahmad al-’Alâwî, il s’installe en Tunisie et débute une vie spirituelle qui allait durer 40 ans, passés dans la diffusion de la voie spirituelle. Il commence ses prêches et discours dans les campagnes et les zones rurales avant de s’attaquer aux grandes villes de la Tunisie. Selon l’étude de S. Khlifa, il laisse entre cinq et sept mille disciples ainsi qu’une dizaine d’ouvrages édités. Toute sa vie durant, il n’a cessé de former les aspirants, de purifier les âmes et d’instruire ses disciples notamment par les sciences religieuses classiques telles que le droit musulman, la théologie musulmane et la langue arabe. Il laisse une littérature abondante axée sur la moralité religieuse, la spiritualité sunnite et l’impératif d’observer les préceptes de l’islam. En outre son exégèse coranique de certaines sourates et versets (Sourate al-Wâqi’a, al-Fâtiha, quelques versets de sourates al-Nûr), il compose un recueil de poésie et un commentaire de rhétorique. Sa doctrine spirituelle se distingue par son insistance sur le caractère indissociable entre la haqîqa (le savoir ésotérique) et la charî'a (le savoir exotérique). Une attention particulière est accordée à la morale de la conduite spirituelle et en particulier à l’égard du prophète, du cheikh et des autres croyants. Il en va de même pour la solidarité sociale et les œuvres de charité qui occupent une place de choix dans son enseignement. Les réunions quasi quotidiennes, hebdomadaires et annuelles (à l’occasion de la nativité du prophète : le mawlid/mouloud) permettent d’exhorter les disciples à accomplir les devoirs religieux, de former un ordre soudé[84].

Les Druzes

Cheikh Druze du Chouf (Liban).

Les Druzes (arabe : Darazī درزي, pl. durūz دروز), population du Proche-Orient professant une religion musulmane hétérodoxe (branche de l'Ismaélisme), sont établis dans le sud du Liban, dans le sud de la Syrie (où ils occupent notamment la zone montagneuse du Hawran, connue sous le nom de djebel Druze) et dans le nord de l’État d’Israël, en Galilée. Le druzisme est une doctrine philosophique fondée sur l'initiation et la recherche du côté ésotérique de la religion musulmane.

Leur interprétation de l'islam est secrète et n’est révélée aux fidèles qu’après divers degrés d’initiation, elle s’appuie sur la croyance en la métempsycose. En effet, certains versets du Coran sont parfois interprétés comme allant dans le sens de la métempsycose[Lesquels ?]. Ils sont estimés a environ 1 million d'individus[85].

La naqshbadiya

La naqshbadiya, fondée au XIVe siècle, est encore bien implantée en République autonome du Daghestan et au Turkménistan. Fondée par Muhammad Baha' al-ddîn Naqshband, elle concerne environ 10 % des musulmans pratiquant dans ces régions et 300 000 personnes en ex-Union soviétique. La confrérie a aussi des membres dans les régions telles que la Chine ou l'Afghanistan. Elle s'est illustrée par sa résistance à des années d'athéisme d'État. Lors de l'initiation (talqîn), le disciple s'engage par serment à suivre la voie (al-tarîqa) qui le mènera à Dieu. Un diplôme lui est donné. Une cérémonie rituelle hebdomadaire, des prières supplémentaires, des veilles, des jeûnes, des pèlerinages constituent la pratique. Les membres versent jusqu'à 30 % de leur salaire à la communauté.

La al-sanûsiyya

Fondée au début du XIXe siècle, par Muhammad ben Ali al-Sanûsi, est active en Libye et dans les régions sahariennes[86].

Le mouridisme

Article détaillé : Confrérie des Mourides.

Le mouridisme désigne une confrérie musulmane très présente au Sénégal et en Gambie.

La Nation of Islam américaine

Article détaillé : Black Muslims.

Fondée à Détroit en 1931, sous le nom de Allah Temple of Islam, par Wallace D. Ward (v.1877-1934)[87], l'association Nation of Islam, réservée aux Noirs, repose à l'origine sur des croyances parfois éloignées de l'islam orthodoxe, même si elle respecte les cinq prières quotidiennes et l'interdiction de consommer du porc ou de l'alcool. Aujourd'hui, cependant, le mouvement qui a pris le nom de World Community of Islam in the West (W.C.I.W.), puis celui de American Muslim Mission (A.M.M.), avant de se décentraliser complètement, est entré dans le sunnisme. En outre, la plupart des restrictions raciales ont été abolies.

Les Ahmadîs

Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908), un musulman né à Qâdiyân au Panjâb, fonde la communauté religieuse organisée, l'ahmadiyya ou Ahmadisme. Il fait la paix avec les Anglais et stoppe tout autre prosélytisme en se présentant comme une réapparition du Messie (Jésus pour les chrétiens, Avatâr de Vishnou pour les hindous). À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante[88]. Aujourd'hui encore, très dynamiques, les Ahmadîs sont environ 200 millions présent dans 190 pays, dont la moitié au Pakistan et le reste en Inde, au Nigeria, au Suriname, aux États-Unis, etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés en Afghanistan, au Pakistan, et en Arabie saoudite. Le mouvement est très actif de l'humanitaire, surtout en Afrique, en construisant des hôpitaux, cliniques et dispensaires gratuits, mais aussi des écoles et des centres de formation ouverts à tous et gratuits.

Le Tablîgh

Fondé en 1927, en Inde, par Muhammad Ilyas, un érudit musulman[89]. Le Jama'at al-tablîgh est une association cosmopolite dirigée aujourd'hui par des Arabes. Elle se fixe pour objectif de ramener à une pratique stricte de l'islam les musulmans égarés : « l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et Dieu ne va pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre. »

Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur des groupes de missionnaires de nationalités différentes pour faire du porte-à-porte (la al-jawla, la « tournée ») et répandre les idées du tablîgh (la « proclamation »). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la prière, la connaissance de Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman. Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines (khouroudj) sont aussi organisés dans le but de répandre la religion musulmane.

Les Frères musulmans

Le groupe des frères musulmans est une association à caractère politique fondée en 1928 par Hassan el-Banna en Égypte. Il est déterminé à lutter contre "l'emprise laïque occidentale" et "l'imitation aveugle du modèle européen" : son but est de passer par la politique pour instaurer un régime fondé sur l'islam dans tout pays où ils seraient implantés[90].

Lieux saints

La Ka'ba, à La Mecque
Article détaillé : Lieux saints de l'islam.

La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite, abrite la Kaaba (« le Cube »). Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière.

Médine (Almadinah), où émigra Mahomet après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam.

Jérusalem (al-Qods) est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension. Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.

Les chiites reconnaissent deux autres lieux saints : Nadjaf, en Irak et Kerbala, lieu du martyre d'Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et fils de Ali, troisième imâm, ainsi que ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Tous les ans, a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala.

Selon Paul Coulon[réf. insuffisante], les musulmans d'Éthiopie rajoutent à cette liste une quatrième ville sainte, celle d'Harar[91].

Relation de l'islam aux autres religions

L'islam reconnaît tous les pères fondateurs du judaïsme (Moïse, David, Salomon) comme des prophètes, sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en Lui et un comportement de droiture.

Îsâ (Jésus de Nazareth) est un prophète, dont le retour est attendu à la fin des temps. À son propos, il est écrit dans le Coran[92] que Jésus n'a pas été tué ni crucifié mais qu'il a "été élevé vers Dieu".

Il y a une controverse parmi les musulmans quant à l’existence de l'Antéchrist. Ce dernier n’est pas mentionné dans le Coran, mais certains hadîths parlent de lui[93] et du fait que Jésus le combattra à la fin des temps.

L'attitude de l'islam par rapport à ces deux religions antérieures, qu'ils appellent « religions du Livre », consiste à la fois à les respecter, leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (manipulations servant des besoins politiques, injustice, excès, etc.) (sourate 17, 30…). Mahomet, considéré comme le dernier prophète par cette religion, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale, c'est-à-dire telle que définie par Ibrahim (Abraham).

L'apostasie dans l'islam vers une autre religion, quelle qu'elle soit, est fermement interdite par l'interprétation majoritaire du Coran[94].

Relation entre hommes et femmes dans l'islam

Histoire

L'islam est apparu en Arabie au VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu de l'océan Atlantique dans l'ouest vers l'Asie centrale dans l'est. Celui-ci n'est pas resté unifié longtemps ; le nouveau régime a rapidement fini en guerre civile (voir Fitna) et plus tard affectée par une deuxième Fitna. Ensuite, il y eut des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde musulman, et beaucoup d’empires islamiques furent gouvernés par un calife incapable d'unifier le monde islamique.

Jeunes mauritaniens dans une Madrasah

En dépit de ce morcellement de l'islam en tant que communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l’empire moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et les plus puissants au monde. Les Arabes produisirent bon nombre de centres islamiques, de scientifiques, d’astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam (voir Sciences et techniques islamiques). La technologie s'épanouit ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des systèmes d'irrigation et des canaux; et surtout, l'importance de lire le Coran produisuirent un niveau relativement élevé de l'instruction parmi la population.

Plus tard, aux XVIIIe et XIXe siècles, plusieurs régions islamiques tombèrent sous les puissances impériales européennes. Après la Première Guerre mondiale, les restes de l'Empire ottoman furent partagés sous forme de protectorats européens.

Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles que le communisme, pendant une bonne partie du XXe siècle, l'identité islamique et la prépondérance de l'islam sur des questions politiques augmentèrent au cours de la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. La croissance rapide, les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les conflits internationaux et la globalisation influencèrent l'importance de l'islam dans le moulage du monde du XXIe siècle.

Critiques

Article détaillé : Critique de l'islam.

Les critiques négatives contemporaines, faites à l'islam par de nombreux auteurs de pays dont les systèmes politiques sont laïques ou séculiers, sont pratiquement les mêmes que celles faites aux deux autres religions monothéistes : obscurantisme, misogynie, phallocratie, intolérance, hostilité envers les autres croyances, éloge de certaines violences…. qui en sont les caractères extrêmistes et qui dominent face aux notions de justice, de paix, d'égalité que l'on peut retrouver dans ces religions.

Par exemple parmi les auteurs anglo-saxons, l'éthologiste et écrivain britannique Richard Dawkins[95]. Selon lui, l'islam est incompatible avec les avancées récentes de la science, et notamment la théorie de l'évolution. Dawkins a récemment émis le souhait personnel de "populariser l'évolution dans le monde islamique"[96]. Cette critique est formellement contredite par le medecin Maurice Bucaille qui affirme dans son livre L'homme d'où vient-il ? : les réponses de la science et des Écritures saintes que l'évolution est tout à fait compatible avec les récits Coraniques[97]. Pour l'historien Mohamed Talbi, l'évolutionnisme est une vieille tradition dans la pensée musulmane, il cite entre autres Ibn Khaldoun[98].

Le journaliste anglo-américain Christopher Hitchens[99], est encore plus virulent à l'égard de l'islam et des religions en général : « Violente, irrationnelle, intolérante, alliée au racisme, au tribalisme et au sectarisme, revêtue d'ignorance et hostile à l'investigation libre, dédaigneuse des femmes et coercitive envers les enfants : la religion organisée doit avoir beaucoup sur la conscience. » Au sujet de l'islam, Hitchens soutient que cette religion est sexiste, intolérante, et comprend de nombreuses "sectes guerrières et contradictoires entre elles"[100]; de plus "l'affirmation fondamentale" de l'islam selon laquelle l'islam « ne peut s'améliorer et est définitif », est selon lui "absurde"[101].

Cependant, bien des critiques peuvent paraître infondées, comme l’accusation de racisme, de tribalisme ou d'intolérance ; le Prophète au contraire lors du discours d’adieu avait dit qu'"aucun arabe n’a une supériorité sur un non-Arabe"[102]. À un autre moment il dit qu'"il faut obéir à l'autorité légale détenue par même un noir à nez coupé"[103],[104]. Aussi, à plusieurs reprises il recommanda "d'assurer à la femme le meilleur traitement"[102],[105]. Par exemple, il voulut élever la position de la femme en disant : "Le Paradis se trouve sous les pieds de vos mères"[106],[107]. Enfin dans les actes selon Muhammad Hamidullah, le Prophète nomma une femme, Umm waraqah bint 'Abdallah b. al-Hârith[réf. à confirmer], imam des hommes et femmes de son quartier à Médine à titre exceptionnel[108]. Mais selon Youssef al-Qaradâwî, le Prophète autorisa Umm waraqah à diriger la prière uniquement pour sa famille dans sa maison. De plus, ce dernier hadith est jugé faible[109].

Pour ce qui est de la tolérance religieuse, citons la lettre du Prophète aux évêques et chrétiens najrânites où ils purent exercer librement leur culte (ils purent en outre prier dans sa mosquée en s'orientant vers l'orient) en l'an 631. Il en fut de même pour les juifs de Médine conformément au verset 256 de la sourate 2 "Point de contrainte en religion"[110].

« Le futur de l'Islam se trouve dans le principe de l'accord des musulmans avec la conception de la [foi] universelle et la capacité, à travers cette universalité, de faire et d'abroger des lois. À mesure que les musulmans avancent, leurs lois peuvent, de même, avancer avec eux, et la prise de la mainmorte du droit canon peut se relâcher graduellement et légalement »[111].

Notes et références

  1. Foi en un seul Dieu transcendant, le panthéisme, immanence de Dieu, est considéré comme étant shirk
  2. Malek Chebel, "Dictionnaire des symboles musulman", éd. Albin Michel, 1995, p. 274
  3. Traité de croyance de l'imam Ahmad ibn Muhammad al-Tahawi
  4. La religion de Muhammad suit celle de Abraham
  5. Comment Abraham aurait-il pu être un "musulman", alors que le Coran n'était pas encore révélé à son époque ?
  6. (en) Millat-e-Ibrahim: the way of Prophet Abraham
  7. Voir Sourate 2, verset 135 du Coran
  8. Sourate 3, verset 67
  9. Sourate 6, verset 161
  10. Par exemple, Sourate 2 : La vache (Al-Baqarah) : « Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus [d'Israël], et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis. »
  11. Littéralement, le Coran indique que juifs et chrétiens auraient détourné le sens du message « Et puis, à cause de leur violation de l’engagement, Nous les avons maudits et endurci leurs cœurs : ils détournent les paroles de leur sens et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé. Tu ne cesseras de découvrir leur trahison, sauf d’un petit nombre d’entre eux. Pardonne-leur donc et oublie (leurs fautes). Car Allah, certes, récompense les bienfaisants. » (Coran, 5 :13). Les savants musulmans interprètent habituellement ces indications comme la dénaturation des écritures saintes même, ce qui permet d'expliquer les différences entre les croyances contenues dans ceux-ci et dans le Coran
  12. a et b (en)The Pew Forum - The Future of the Global Muslim Population
  13. (en) Ahmed Nezar Kobeisy, Counseling American Muslims : understanding the faith and helping the people, éd. Greenwood Publishing Group, 2004, p. 40
  14. Jean Girodet, Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française, Bordas,‎ , p. 506
  15. Définitions lexicographiques et étymologiques de « islam » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  16. Pascal Buresi, Géo-histoire de l'islam, Belin,‎ , p. 4
  17. le magazine L'Histoire no spécial, no 278
  18. Cette définition ressort de toutes les études générales d'histoire ou d'histoire de l'art sur l'islam, par exemple : "L'Islam", par G. Ryckman et Gaston Wiet, directeur du Musée arabe du Caire, p. 333, volume 3, in Histoire générale des religions, dir. Maxime Gorce et Raoul Mortier, 5 in-2°, Paris, Quillet, 1948. L'auteur précise dans l'introduction que le génie de Mahomet est d'avoir fait de l'islam un patriotisme dont le fondement est religieux. Le Larousse du XXe siècle donne à l'Islam le sens second d'ensemble des pays de religion islamique. Littré aussi, mais c'est au mot Islamisme, avec le "même sens que celui de Chrétienté pour les pays chrétiens."
  19. (en)The List: The World's Fastest-Growing Religions
  20. (en)The Pew Forum - The Future of World Religions: Population Growth Projections, 2010-2050
  21. Il y a environ 20 millions de chrétiens parmi les Arabes
  22. http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/01/des-jeunes-fideles-a-l-islam_1784520_3246.html Le Monde : En France, des jeunes de plus en plus fidèles à l'islam
  23. Rapporté par al-Bukhârî (1/49) (no 8) et Muslim (1/45)(no 1) d'après Abu 'Abd ar-Rahman 'Abdullah ibn 'Omar.
  24. Tradition (hadith) rapportée par Mouslim dans son livre "As-sahih"
  25. Pour les témoignages de foi, le nom véritable de Mahomet doit être conservé en arabe s'il est utilisé, seul ses surnoms sont susceptibles d'être traduits
  26. (ar)L'explication du dogme http://d1.islamhouse.com/data/ar/ih_books/single/ar_explaining_al-aqida_al-tahaweia.pdf Ahmed ibn Mouhammed aTahawi, et l'explication de Mouhammed ibn abiliz alHanafi
  27. hadith rapporté par Abu Da'ud et al-Tirmidhi, donc figurant dans leur Sunan respectifs
  28. « Les bases de la croyance islamique », sur Nour Al Islam
  29. a, b et c Malcolm Clark et Malek Chebel (trad. Maylis Gillier), L'Islam pour les nuls [« Islam for dummies »], 75005 Paris, Editions First (Marie-Anne Jost) (Education), Broché (ISBN 978-2-7540-0531-9)
  30. (en) John Esposito, What Everyone Needs to Know about Islam, Oxford University Press.,‎ (ISBN 978-0-19-979413-3)
  31. (en) W. Madelung, Encyclopaedia of Islam Online., "Malā'ika" p. (ISSN 1573-3912, lire en ligne)
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  35. (en) Adam Nawaz, « Was Satan (Iblis) from the jinn, if so why was he among the angels? », sur Question on Islam,‎ 10-09-2009 03:13:42
  36. (fr) L'ange Gabriel est même considéré comme un archange. Antoine Moussali, La croix et le croissant: le christianisme face à l'Islam, éd. Éditions de Paris, 1997, p. 45
  37. http://www.apbif.org/croyance-des-musulmans/croyance-en-les-livres/les-livres-reveles.html
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  39. Schimmel, Annemarie; Barbar Rivolta (Summer, 1992). "Islamic Calligraphy". The Metropolitan Museum of Art Bulletin, New Series 50 (1): 3.
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  46. (en) ''Islam: A Guide for Jews and Christians, F. E. Peters, Princeton University Press, ISBN 978-0-691-11553-5, p. 9
  47. Le terme Coran a été inventé et utilisé pour la première fois dans le Coran lui-même. cf l'article Coran dans l’Encyclopaedia of Islam.
  48. (en) « Sanguine Scholars: Hadith Criticism » in The Development of Exegesis in Early Islam, Herbert Berg, Richmond: Curzon Press, 2000.
  49. Malek Chebel, "Dictionnaire des symboles musulmans", éd. Albin Michel, 1995, p. 361
  50. Coran [70:4] Les Anges ainsi que l'Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.
  51. ref, Hadith : Le prophète a dit « Les gens seront ressuscités le jour de la Résurrection pieds nus et incirconcis » rapporté par al boukhari et mouslim
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  54. Sourate 36/V.12
  55. Voir Interdit de l'alcool
  56. (fr) Daniel-Youssof Leclercq, « Avis sur les produits alimentaires », Association Intégrité,‎
  57. (fr) Dr. Dalil BOUBAKEUR, « Alimentation et Islam, Les Interdits », Institut Musulman de la Mosquée de Paris,‎
  58. voir aussi Coran 2:173, 5:3, 5:5, 6:118, 6:145 et 16:115 pour les règles sur les interdits alimentaires
  59. exemple : "Ceux qui subiront le chatiment le plus dur, le jour du jugement dernier, ce sont ceux qui dessinent les images" (Bukhari 78/75)
  60. (en) Crescent Moon: Symbol of Islam?, by Huda, About, consulté le 24.4.2009
  61. Malek Chebel, "Dictionnaire des symboles musulmans", éd. Albin Michel, 1995, p. 143
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  64. Paul Alphandéry, Revue de l'histoire des religions, Volumes 99 à 100, éd. Presses universitaires de France, 1929, p. 5
  65. Le pigment vert, avec une partie sur l'islam
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  69. Mimoun Bendjillali, L'histoire des sources fondatrices de la législation musulmane, éd. Dar Albouraq, 2006, p. 32
  70. CFCM : commission Imams - Mission principale : La commission se penchera sur la formation des imams et élaborera un rapport en forme de recommandations.
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  101. Ibid.
  102. a et b Muhammad Hamidullah, "Le Prophète de l'islam", éd. Al-Najah, 1998, p. 253
  103. Muhammad Hamidullah, "Le Prophète de l'islam", éd. Al-Najah, 1998, p. 254
  104. Bukhari vol9, livre 89, no 256 avec cette différence : Écoutez et obeissez, même si l'on vous a donné pour chef un esclave éthiopien noir comme un raisin sec
  105. Autre hadith sahih du même type : Les meilleurs d'entre vous sont les meilleurs envers leurs femmes, dans Mosnad Ahmad, no 7354, et Al-Tirmidhi no 1162
  106. (en) Jamal Rahman, Spiritual Gems of Islam, éd. SkyLight Paths Publishing, 2013, p. 169
  107. Muhammad Hamidullah, "Le Prophète de l'islam", éd. Al-Najah, 1998, p. 161
  108. Muhammad Hamidullah, "Le Prophète de l'islam", Éditions El-Najah, Tome 1, p. 165
  109. Yussuf al-Qaradawi
  110. Muhammad Hamidullah, "Le Prophète de l'islam", éd. Al-Najah, 1998, p. 575 et p. 188-189
  111. Mahommedan law In Encyclopedia Britannica. vol. XVII (11th Ed.) New York, 1911, p. 417

Voir aussi

Bibliographie

Avertissement : la bibliographie ci-dessous est proposée à titre indicatif. La littérature sur l'islam étant très abondante, seuls quelques livres sont proposés. Toutefois, ces livres n'ont pas tous la même valeur didactique et leur choix repose sur celui de plusieurs éditeurs de cet article. Leur présence sur cette liste n'est en aucun cas gage de sérieux de l'ouvrage.

  • Gilles Keppel auteur de : Quatre vingt treize ISBN 2-07-013432-6 et Banlieues de la République - L'enquête ISBN 978-2-07-013682-7, Gallimard ; parutions 2012
  • Ibrahim Abu-Harb, Petit guide illustré pour comprendre l'islam, (ISBN 978-9960-58-112-5), Darussalam International Publications Ltd., Londres, Royaume-Uni, 2008
  • Comptes rendus d'ouvrages portant sur l'islam sur le site de l'Institut européen en sciences des religions
  • Hicham Djait, "Muhammad le Prophète" Tome 1: "révélation et prophétie", Fayard, 2007 et Tome 2: "La prédication de Muhammad à la Mecque", Fayard, 2008.
  • Charles Saint-Prot. Islam : l'avenir de la Tradition entre révolution et occidentalisation. Paris, Le Rocher, 2008, 620 pages.
  • Jean-Claude Barreau De l'islam en général et du monde moderne en particulier, Éditions Le pré aux clercs, 1991, collection Pamphlet
  • Mahmud Shaltut, L'islam : dogme et législation, Al bouraq, 1999
  • John R. Bowen, L'Islam à la française, Steinkis, 2011
  • John R. Bowen, L'Islam, un ennemi idéal, Albin Michel, 2014
  • Tahar Gaïd, La Femme musulmane dans la société, Iqra, 2003
  • Fdal Haja, Assalihats, les femmes vertueuses, Universel, 2005
  • Charles-André Gilis, Études complémentaires sur le Califat, Al Bustane
  • Tabari - Traduit par Hermann Zotenberg, Chroniques de Tabari (5 volumes), rééditée en 2001 par Actes Sud en deux volumes Volume I (ISBN 978-2-7427-3317-0), Volume II (ISBN 978-2-7427-3318-7)
  • Ibn Taymiyya, Lettre à un roi croisé, 2005, Tawhid
  • Mohammed bin Jamil Zeino, Comment comprendre le Coran ?, Éditions Chama, 2005
  • Dalila Adjir - Adlali Beghezza, Entrée interdite aux animaux et aux femmes voilées, Akhira Distributions
  • Roger Du Pasquier, Découverte de l'islam, Seuil, 1984 (Comprendre l'islam de Frithjof Schuon, Seuil, 1976)
  • Michel A. Boisard, L'humanisme de l'islam, Albin Michel
  • Dominique Sourdel, Vocabulaire de l'islam - no 3653, PUF, Collec. « Que sais-je ? », novembre 2002
  • Mohammed Arkoun, Ouvertures sur l'islam, Grancher, 1992
  • Michel Reeber, L'islam, Les Essentiel Milan, 1999 (pour une première approche)
  • Paul Balta, L'islam, Le Monde édition, 1997 (également pour une première approche)
  • Geneviève Gobillot, Les Chiites, éd. Brépols, 1998
  • Malek Chebel, Manifeste pour un islam des lumières, Hachette, 2004
  • Abdallah Penot, Le Coran, Éditions Alif, 2004.
  • Denise Masson, Le Coran, Paris, Folio, 1992.
  • traduction d'AbdAllah Penot, La Doctrine de l'unité, selon le soufisme, Éditions Alif.
  • Al-Nawawi, traduction d'AbdAllah Penot, Les Jardins de la piété, Éditions Alif
  • Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Folio, 1989 (ISBN 978-2-07-032353-1)
  • Fatima Mernissi, Sultanes oubliées, Femmes chefs d'État en islam, Albin Michel
  • Eva de Vitray-Meyerovitch, Anthologie du Soufisme, Albin Michel
  • Ligue francise de la femme musulmane, Éducation des enfants en islam, LFFM
  • Bernard Lewis, Islam, Quarto Gallimard (ISBN 978-2-07-077426-5)
  • Abdallah Penot, L'Entourage féminin du Prophète, Éditions Alif.
  • Brahim Labari, Recettes islamiques et appétits politiques, Paris, Syllepse, 2002.
  • Édouard-Marie Gallez, Le Messie et son prophète, Aux origines de l’islam, 2 tomes, Tome 1. De Qumran à Muhammad, Tome 2. Du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire, Versailles, Éditions de Paris (un résumé sur le lien suivant : http://www.ict-toulouse.asso.fr/ble/site/659.html) cette publication a constitué la thèse de doctorat en théologie / histoire des religions qu’Edouard-Marie Gallez a soutenue à l’Université de Strasbourg II en 2004.
  • Histoire de l'islam : Fondements et doctrines de Sabrina Mervin Poche: 311 pages, Nouv. éd (19 septembre 2000), Collection Champs Flammarion (ISBN 978-2-08-083009-8)
  • Alfred-Louis de Prémarre, Les fondations de l'islam, entre écriture et histoire, Seuil, 2002, 522 pages.
  • Alfred-Louis de Prémare, Aux origines du Coran, Téraèdre 2005, 144 p (ISBN 291286819X)
  • Muhammad Hamidullah, le Prophète de l'islam, sa vie, son œuvre édité par l'association des étudiants islamiques de France, 1989.
  • Abdelmajid Charfi L'islam Entre Le Message Et L'histoire Albin Michel, 2004. (ISBN 9782226154316)
  • Abdou Filali Ansary " Réformer l'islam?", la découverte, 2005. (ISBN 9782707146748)
  • Mohamed Mestiri, Moussa Khedimellah penser la modernité et l'islam, institut international de la pensée islamique IIIT, 2006. (ISBN 9782952447102)
  • Arno Tausch et Hichem Karoui, 2011. Les musulmans : un cauchemar ou une force pour l'Europe? L'Harmattan, Histoire et Perspectives Méditerranéennes, 261 p (ISBN 9782296139800)
  • Hamadi Redissi "Le pacte de Nadjd ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam" Seuil 2007, (ISBN 978-2-02-096081-6)

Articles connexes

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