Chypre du Nord

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République turque de Chypre du Nord

Kuzey Kıbrıs Türk Cumhuriyeti (tr)

Τουρκική Δημοκρατία της Βόρειας Κύπρου (el)

Drapeau
Drapeau de la République turque de Chypre du Nord
Blason
Armoiries de la République turque de Chypre du nord
Description de l'image Northern Cyprus (ortographic projection).png
Devise nationale Yurtta sulh, cihanda sulh
(Paix dans le pays, Paix dans le monde)
Hymne national İstiklâl Marşı
Administration
Forme de l'État République[1]
Revendiqué par Drapeau de Chypre Chypre
Reconnu par Turquie uniquement
Président Mustafa Akıncı[1]
Langues officielles Turc[1]
Capitale Nicosie[1]

35° 10′ N 33° 21′ E / 35.17, 33.35

Géographie
Plus grande ville Nicosie
Superficie totale 3 355 km2
(classé 167e)
Superficie en eau 2,7 %
Fuseau horaire UTC +2 (+3 à l’heure d'été)
Histoire
Indépendance Sécession de Chypre
Date
Démographie
Gentilé Chypriote turc
Population totale (2006) 265 100 hab.
(classé 173e)
Densité 79 hab./km2
Économie
IDH (2009) inconnu (inconnu) (inconnu)
Monnaie Livre turque (TRY​)
Divers
Domaine Internet .nc.tr[2] ou .cy
Indicatif téléphonique +90-392[3]

Chypre du Nord ou la République turque de Chypre du Nord[4] (dénomination abrégée en RTCN[5]), en turc Kuzey Kıbrıs Türk Cumhuriyeti (abrégé en Kuzey Kıbrıs), en grec moderne Τουρκική Δημοκρατία της Βόρειας Κύπρου (abrégé en Βόρεια Κύπρος ou ΤΔΒΚ), est un État non reconnu, sauf par la Turquie, occupant le nord de l'île de Chypre. Il a proclamé son indépendance le , neuf ans après l'occupation militaire de la partie nord de l'île en 1974 par la Turquie, en réaction contre la volonté proclamée de rattacher l'île à la Grèce, d'un groupe d'officiers de la garde nationale chypriote (l'EOKA-B, mené par Níkos Sampsón) ayant déposé le président Mikhaíl Makarios par un coup d'État.

Reconnu uniquement par la Turquie qui le soutient militairement, économiquement, démographiquement et diplomatiquement, l'État de Chypre du Nord est considéré par l'ONU[6] et par le Conseil de l'Europe[7] comme la partie nord de la République de Chypre, « occupée par la Turquie ». Les forces armées turques y maintiennent près de 30 000 hommes[8] et la Turquie y a favorisé l'implantation de quelque 120 000 colons anatoliens depuis 1974[9].

En 2004, en vue de l'adhésion de la République de Chypre à l'Union européenne, un plan de réunification proposé par l'ONU, appelé plan Annan, a été soumis à un référendum. Le plan est accepté par 65 % des Chypriotes turcs, car il permet une reconnaissance légale de l'autonomie du territoire au sein de l'état chypriote, tout en ouvrant la ligne verte, mais rejeté par 75 % de l’électorat chypriote grec parce qu'il limite à 33 % le nombre de réfugiés autorisés à rentrer chez eux et à récupérer leurs biens. Ce résultat du référendum empêche la réunion de la partie occupée par la Turquie avec la République chypriote reconnue au niveau international : de facto (de fait), la zone turque ne fait pas partie de l'Union européenne et est exclue des unions économique, monétaire, fiscale ou douanière, et de l’espace Schengen dont fait partie de jure (de droit) la République chypriote. Un autre élément qui bloque la réunification de l'île (et, accessoirement, l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne) est le fait que la Turquie ne reconnaît pas la République chypriote[10].

Toutefois, depuis 2004, l'Organisation de la conférence islamique accorde à l’État turc de Chypre du Nord le statut d'observateur sous le nom d'« État turc de Chypre ». La Gambie et le Pakistan sont les rares pays présentant le souhait de considérer Chypre du Nord comme un État à part entière[11].

Géographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Géographie de Chypre.
Plages à Famagouste

La zone occupée par la Turquie depuis 1974 a une superficie de 3 355 km2, ce qui représente près de 36 % de la superficie de l'île. Située au nord-est du bassin méditerranéen, dans le bassin Levantin, l'île est à 65 km de la Turquie au nord, 100 km de la Syrie à l'est, 420 km de l'Égypte au sud et à 480 km de l'île grecque de Rhodes[12]. Le littoral chypriote turc, qui compte 780 km[13] de côtes sableuses et rocheuses, est un des lieux de ponte des Tortues vertes et des Caouannes[13] entre le mois d'avril et le mois d'août.

Au sud du territoire, la ligne verte, une zone démilitarisée et contrôlée par les Casques bleus (UNFICYP) de l'ONU, constitue une ligne de démarcation avec la République de Chypre au sud.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat est typiquement méditerranéen avec des étés chauds et secs, et des hivers doux et humides[14].

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
T° (max) 15 16 18 22 26 30 34 34 31 27 23 17
T° (min) 6 6 8 10 14 18 21 21 19 15 11 8
T° (moy) 11 11 13 16 20 24 27 27 25 21 16 13
Précipitations (mm) 80 50 50 20 20 5 0 0 5 25 40 100
T° de la mer (moy) 13 12 13 15 15 17 24 25 19 20 16 12

Faune et Flore[modifier | modifier le code]

Côtes du nord de Chypre.

On distingue trois grands espaces vitaux pour la faune et flore en Chypre du Nord : les chaînes montagneuses, la côte et les surfaces utilisées pour l'agriculture.

Les forêts se concentrent dans les monts de Kyrenia : on y trouve des pins, des cyprès et des cèdres ; mais également le genévrier, le platane, le chêne, l'olivier et le caroubier.

Peu d'animaux vivent à l'état sauvage à l'exception du vautour fauve, du renard, de la chauve-souris, de la tortue de mer et du mouflon[15].

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire de Chypre.

Création de la République indépendante de Chypre[modifier | modifier le code]

Article connexe : Partition de Chypre.

En 1570, l'île de Chypre passe durant plus de trois siècles aux mains des Ottomans qui mettent en place leur système de millet permettant aux Chypriotes grecs, majoritaires sur l'île, de conserver leur identité. Par la suite, des colons turcs anatoliens peuplent peu à peu l'île. Les relations entre les deux communautés sont tout à fait pacifiques[16].

En 1878, l'Empire ottoman cède Chypre au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande sous la forme d'un bail d'une somme de 500 000 dollars par an en échange de son soutien à la guerre russo-turque de 1877-1878. Motivés par cette nouvelle situation, les Chypriotes grecs demandent le rattachement de l'île à la Grèce (Énosis) aux Britanniques, ce que ces derniers refusent catégoriquement rappelant que l'île appartient toujours juridiquement à l'Empire ottoman ; mais la Sublime Porte se rangeant aux côtés de l'Allemagne durant la Première Guerre mondiale, les Britanniques annexent l'île dès 1914, annulant ainsi le traité de 1878. Après la défaite turque, le traité de Lausanne en 1923 fait de l'île une colonie britannique[16].

Une révolte des Chypriotes grecs en faveur de l'Énosis éclate dans les années 1930, et sera durement réprimée par les Britanniques qui promulgueront l'état d'exception jusqu'en 1941[17].

Makarios III

En 1950, Michael Christodoulou Mouskos est nommé archevêque orthodoxe de Nicosie, et prend le nom de Makarios III. À cette époque, 96 % des chypriotes grecs sont en faveur de l'Énosis ; s'appuyant de ce soutien, Makarios III utilise la voie diplomatique avec la Grèce puis, avec les Nations unies, pour rattacher l'île à la Grèce. Mais le contexte de la Guerre froide empêche cette tentative[17].

À partir de 1955, les nationalistes chypriotes grecs se radicalisent et commencent la lutte armée contre les autorités britanniques, réticentes vis-à-vis de l'indépendance de l'île. C'est dans ce contexte que l'EOKA (Organisation Nationale des Combattants Chypriotes) est fondée par Georges Grivas, et soutenu par Makarios III[18].

Les Chypriotes turcs, qui participent également à la « lutte anti-terroriste » menée par les Britanniques contre l'EOKA, demandent le Taksim, c'est-à-dire le partage de l'île entre la Grèce et la Turquie. En utilisant les Chypriotes turcs pour contrer les nationalistes chypriotes grecs, les Britanniques transforment un conflit anti-colonial en conflit inter-communautaire. Les Chypriotes turcs, qui étaient également visés par les attaques de l'EOKA, ont fondé leur propre mouvement de guérilla, le Türk Mukavemet Teşkilatı (Organisation de résistance turque). Leur chef était Rauf Denktaş[18].

Débordés, les Britanniques décrètent l'état d'urgence en 1956, condamnent à la pendaison un certain nombre d'activistes de l'EOKA et déportent Makarios III aux Seychelles[18].

La lutte anti-coloniale prend fin avec les accords de Zurich et de Londres en 1959 : la République indépendante de Chypre est proclamée le 16 août 1960 ; la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni deviennent les garants de cette nouvelle république : le Royaume-Uni conserve les deux bases militaires à Akrotiri et Dhekelia, la Grèce et la Turquie maintiennent respectivement 900 et 650 soldats sur place[18].

Northern Cyprus in Cyprus (semi-secession).svg

Le coup d'État de 1974[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Coup d'État de 1974 à Chypre.

Makarios III rentre d'exil et devient le premier président de la jeune République de Chypre, le chypriote turc Fazıl Küçük devient vice-président. En 1963, Makarios III demande la révision de la Constitution chypriote, visant à diminuer la surreprésentation des Chypriotes turcs au pouvoir législatif. Cet événement va engendrer le départ des politiciens chypriotes turcs du gouvernement et du parlement chypriote[18].

Les violences inter-communautaires reprennent : en décembre 1963, elles atteignent une intensité majeure avec la semaine noire (134 morts, dont 108 chypriotes turcs). Malgré les efforts américains pour apaiser la situation, les Nations unies envoient 2 500 casques bleus en mars 1964 pour former une force d'interposition. Ceci n'empêche pas la Turquie d'envoyer des avions qui vont bombarder certaines zones de l'île, et la Grèce de fournir en armes, en troupes et en conseillers militaires les Chypriotes grecs[19].

En 1967, les militaires prennent les rênes de la Grèce. Ce régime des colonels est hostile à Makarios III, et soutient les activités de l'EOKA afin de déstabiliser le président chypriote grec. Celui-ci est réélu deux fois (en 1968 et 1973). En 1974, il est démis de ces fonctions par le coup d'État de la garde nationale, aidée par les colonels grecs. Makarios III est remplacé par Nikos Sampson, un ancien membre de l'EOKA[19].

L'opération Attila[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Opération Attila.
Tombes des Chypriotes turcs tués au combat.
En rouge et jaune, les zones de peuplement turc en 1970 et en 1998, d'après Marie-Pierre Richarte, La partition de Chypre: étude géopolitique, Univ. Paris IV, 1998.

En 1974, l’intervention militaire de la Turquie, redoutant l’Énosis, est officiellement menée en réaction au coup d'État mené le 15 juillet par la garde nationale sous la direction d'officiers grecs[20]. Le 20 juillet 1974, les troupes turques débarquent 10 000 soldats au nord de l'île et occupent en deux jours 38 % du territoire chypriote[21]. Dans le même temps, 200 000 Chypriotes grecs sont contraints de quitter le nord pour le sud de l'île[22]. Pour Bülent Ecevit, premier ministre turc de l'époque, l'Opération Attila était une opération de maintien de la paix[23].

Dans le même temps, Nikos Sampson est contraint de démissionner, le pouvoir en place des colonels en Grèce est renversé, et Makarios III revient sur l'île pour accéder au poste de Président avec l'appui de nombreux Chypriotes grecs. Ce dernier ne devient président en fait que de la partie sud de l'île après la proclamation unilatérale, le 13 février 1975, de l'État fédéré turc de Chypre par le chef des chypriotes turcs, Rauf Denktaş[22]. À ce moment-là, cette zone nord de l'île ne se considère pas en tant qu'État indépendant.

Naissance de la République turque de Chypre du Nord[modifier | modifier le code]

Le 15 novembre 1983, à la suite de plusieurs tentatives de négociations infructueuses avec la partie chypriote grecque, Rauf Denktaş proclame l'indépendance de la « République turque de Chypre du Nord » et ne considère plus ce territoire comme un État de Chypre, mais comme une République à part entière[24], reconnue immédiatement par la Turquie. Les Nations unies désapprouvent cette proclamation d'indépendance et la considèrent juridiquement nulle.[réf. nécessaire]

Le projet de réunification : le plan Annan[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Plan Annan.
Article connexe : Réunification de Chypre.
Drapeau chypriote turc et drapeau turc côte à côte

En vue de l'adhésion de Chypre à l'Union européenne, un plan de réunification proposé par l'ONU, appelé le plan Annan[25], a été soumis à un référendum le .

Le taux de participation avoisine 90 % dans les deux parties de l'île. Le plan est accepté par 65 % des Chypriotes turcs mais rejeté par les trois quarts de l’électorat chypriote grec. Les résultats du référendum empêchent de fait le rattachement la partie occupée par la Turquie au reste de l'île (seule partie reconnue au niveau international).

Communauté Oui Non Participation;
Chypriote grecque 24,17 % 75,83 % 88 %
Chypriote turque 64,90 % 35,09 % 87 %

Les responsables politiques chypriotes grecs motivent le « non » de la partie sud à cause d'un plan trop déséquilibré et qui ne prévoyait pas le retour de tous les réfugiés chypriotes grecs dans la partie nord, mais seulement de 40 000[26] ; ni l'expulsion de tous les colons de Turquie et ni une démilitarisation intégrale de la partie nord.

Par conséquent la zone turque ne fait partie que juridiquement de l'Union européenne et est exclue de toute union (économique, monétaire, douanière...) et de l’espace Schengen.

Une autre conséquence de ce vote se retrouve dans le fait que la partie sud n'a pas pu adhérer, elle non plus, à l'espace Schengen[27] : en effet la partie nord de l'île voit arriver un afflux massif de réfugiés qui n'ont qu'à passer la ligne verte pour se retrouver dans l'Union européenne ; or la République de Chypre refuse de contrôler cette frontière de facto entre le nord et le sud, car elle considère que cela équivaudrait à reconnaître les frontières et par conséquent la République turque de Chypre du Nord[28].

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Observatoire sur la Ligne Verte, rue Ledra à Nicosie.

L’absence d’avancées politiques concrètes a perduré et le ont eu lieu, de façon anticipée, les huitièmes élections législatives de Chypre du Nord : c'est le Parti de l'unité nationale (UBP, nationaliste), dirigé aujourd'hui par Derviş Eroğlu, qui remporte les élections.

Le , lors d'une entrevue entre le nouveau président de la République de Chypre, Dimitris Christofias, et le représentant élu de Chypre du Nord, autoproclamé président, Mehmet Ali Talat, il est annoncé l'ouverture d'un point de passage dans la rue Ledra, grande rue commerçante de Nicosie. Ce nouveau "check point" s'ajoute aux cinq autres ouverts depuis 2003 sur plusieurs points de la ligne verte. Un autre point de passage serait ouvert à Limnitis dans la partie nord-ouest de l'île coupée en deux depuis 1974. Le , malgré l'opposition de l'armée turque qui a dû reculer ses soldats de 50 m, la rue Ledra est donc rouverte et devient le premier point de passage du centre de la ville[29]. Environ 30 000 chypriotes turcs passent quotidiennement la ligne de démarcation à Nicosie pour se rendre en zone libre[30].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Rauf Raif Denktaş.

Selon sa constitution, la République turque de Chypre du Nord est une république démocratique laïque à régime semi-présidentiel[31]. Le Président est dans le même temps le chef d'État, le Premier ministre est quant à lui le chef du gouvernement[1].

Principaux partis politiques[modifier | modifier le code]

Huit partis se partagent la vie politique chypriote turque[32] :

Élections[modifier | modifier le code]

Présidentielle[modifier | modifier le code]

Le dirigeant de la République autoproclamée de Chypre du Nord est élu tous les cinq ans au suffrage universel direct. La première élection s'est déroulée en 1981 et a vu Rauf Denktaş être élu dirigeant de Chypre du Nord et ce jusqu'en 2005 (soit durant cinq mandats), date à laquelle il ne se présenta pas. L’élection du 24 avril 2005 a vu la victoire du social-démocrate Mehmet Ali Talat du Parti républicain turc[33]. L'élection du 18 avril 2010 place le "premier ministre" Derviş Eroğlu à la tête de l'État.

Législatives[modifier | modifier le code]

Les élections législatives ont lieu tous les cinq ans au suffrage à la proportionnelle[33] afin d'élire cinquante députés[34]. Le seuil minimal à atteindre pour pouvoir prétendre à avoir des députés élus est de 5 %[1].

Le 19 avril 2009 ont eu lieu, de façon anticipée, les huitièmes élections législatives de Chypre du Nord : c'est le Parti de l'unité nationale, dirigé aujourd'hui par Derviş Eroğlu, qui remporte les élections devant le parti républicain turc du Président de Chypre du Nord Mehmet Ali Talat[35].

Divisions administratives[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Subdivisions de Chypre.
Carte des districts de Chypre depuis 1974

La République turque de Chypre du Nord est divisée en cinq districts portant les noms de leurs chef-lieux :

La capitale est la partie nord de Nicosie (Lefkoşa en turc). La séparation entre Chypre du Nord et la République de Chypre, appelée la ligne verte, est sous le contrôle de 1 400 casques bleus, mais aussi du Royaume-Uni. Ce dernier y maintient des bases militaires avec près de 4 000 soldats à Akrotiri, au sud de l'île, et à Dhekelia[36]. La question de l’attribution territoriale de ces bases n’étant pas tranchée, ces bases britanniques (situées dans la zone frontière) sont sous une double administration conjointe partagée entre les deux États chypriotes, avec une législation différente pour les résidents britanniques, mais un système légal civil largement calqué de celui de l’État chypriote grec, avec des aménagements pour les résidents chypriotes turcs de Dhekelia. Ces zones de souveraineté britanniques servent aussi de lieu d’échange, de négociation et de passage entre les deux communautés de l’île.

Défense[modifier | modifier le code]

La force de sécurité de Chypre du Nord (KKTC Güvenlik Kuvvetleri Komutanlığı) est composée de 5 000 soldats. Elle ne constitue pas en soi une armée, mais plutôt une division militaire. En plus de la formation des soldats, elle est également chargée de la formation de la police chypriote turque.

Le Major-général de la force de sécurité de Chypre du Nord est désigné par cette même armée turque[37].

Major-général[modifier | modifier le code]

La durée de fonction des Major-généraux chypriotes turcs est de deux ans[38] :

# Major-général début de mandat fin de mandat
1 Hayri Ündür 10 septembre 1976 29 août 1978
2 Attila Erdoğan 26 août 1978 21 août 1980
3 Kemal Yavuz 21 août 1980 24 août 1982
4 Hikmet Köksal 24 août 1982 22 août 1984
5 Yusuf Selçuk Saka 22 août 1984 14 août 1986
6 Bilgi Büyükünal 14 août 1986 20 août 1988
7 Ali Yalçın 20 août 1988 17 août 1990
8 Erdoğan Dirik 17 août 1990 17 août 1992
9 Yaşar Spor 17 août 1992 19 août 1994
10 İsmail Koçman 19 août 1994 25 août 1996
11 Hasan Peker Günal 25 août 1996 21 août 1998
12 Ali Nihat Özeyranlı 21 août 1998 17 août 2000
13 Galip Mendi 17 août 2000 16 août 2002
14 Necmettin Baykul 17 août 2002 18 août 2004
15 Tevfik Özkılıç 18 août 2004 9 août 2006
16 Mehmet Eröz 9 août 2006 19 août 2008
17 Abdullah Recep 19 août 2008 19 août 2010

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

En 1925, après la défaite de l'Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale et la création de la République turque, le rapport démographique se modifie avec le départ, de Chypre vers la Turquie, de nombreux Turcs : les chypriotes grecs représentent, après le départ, 80 % de la population de l'île[16].

D'après le dernier recensement officiel effectué en 1973, soit un an avant l'invasion de l'île par l'armée turque, la communauté chypriote turque représentait 116 000 personnes[39].

D'après les autorités chypriotes grecques, entre 1975 et 2000, près de 55 000 Chypriotes turcs ont quitté Chypre du Nord pour diverses raisons (en particulier économiques[39] ; d'après leurs estimations, la population originaire de Turquie et installée après l'invasion turque aurait dépassé la population autochtone chypriote turque : 115 000 originaires de Turquie contre 87 600 autochtones[39].

Le dernier recensement officiel a été fait en 2006 par les autorités turques du nord de Chypre : 265 000 habitants ont été recensés au nord de l'île. 115 000 sont nés dans la zone occupée ; 32 500 sont nés en zone libre reconnue internationalement ; 95 000 sont nés en Turquie et près de 15 000 sont nés dans d'autres pays (dont 5 000 au Royaume-Uni)[40]. Sur ces 265 000 personnes résidant en Chypre du Nord, 178 000 (67 %) ont la nationalité chypriote turque : 112 000 (63 %) d'entre eux sont nés en Chypre du Nord, 32 500 (18 %) sont nés dans la République de Chypre (la majorité sont des chypriotes turcs nés dans la zone sud de l'île et qui ont émigré vers le nord de l'île après la partition de l'île), 27 700 (15 %) sont nés en Turquie, le reste (2,6 %) est né dans d'autres pays[41].

Diaspora chypriote turque[modifier | modifier le code]

Par ailleurs, selon la BBC, 130 000 Chypriotes turcs se seraient installés au Royaume-Uni[42] et près de 25 000 en Australie[43].

Transport et communication[modifier | modifier le code]

Port de Kyrenia

L'indicatif téléphonique international est le +90392. Le domaine internet est celui de la Turquie, .nc.tr (nc pour northern cyprus). L'Union postale universelle ne reconnaît pas la République turque de Chypre du Nord en tant qu'État autonome, par conséquent elle ne lui accorde pas de code postal. Afin de contourner cet obstacle, Chypre du Nord utilise la ville turque de Mersin en tant que base postale et a pour code postal Mersin 10 Turkey[44].

Il n'existe pas de liaison maritime ou aérienne directe entre les ports ou aéroports chypriotes turcs et les autres pays, à part la Turquie et l'Azerbaïdjan (même si cette dernière ne reconnaît pas Chypre du Nord[45], à l'exception de sa république autonome du Nakhitchevan).

La compagnie aérienne nationale était jusqu'en 2010 la Cyprus Turkish Airlines (Kıbrıs Türk Hava Yolları).

Aéroports et ports[modifier | modifier le code]

Éducation[modifier | modifier le code]

En 2006, selon les autorités de Chypre du nord, l'éducation représentait plus de 14 % du budget ; le système éducatif est divisé en cinq niveaux[46] :

  • classe d'âge de 5 à 7 ans (2 ans) : maternelle.
  • classe d'âge de 7 à 12 ans (5 ans) : école primaire, gratuite et obligatoire.
  • classe d'âge de 12 à 15 ans (3 ans) : collège, gratuit et obligatoire.
  • classe d'âge de 15 à 18 ans (3 ans) : lycée général, lycée professionnel, lycée technique et autres.
  • classe d'âge supérieur à 18 ans : université

Enseignement supérieur[modifier | modifier le code]

Monument à l'entrée de l'Université technique du Moyen-Orient

1 631 étudiants chypriotes turcs étudient à l'étranger (en particulier en Turquie) ; à Chypre du Nord, ils sont près de 10 300 pour l'année 2006-2007. Le nombre d'étudiants étrangers croît chaque année pour atteindre un chiffre de 30 000 en 2007, dont 27 000 provenant de Turquie et 3 000 d'autres pays étrangers[46].La petite République turque de Chypre du Nord compte pas moins de cinq universités soit au total quelque 25.000 étudiants dont la plupart sont non-Chypriotes (Turcs dans la majorité des cas)[47]. Un nombre conséquent qui devrait atteindre, selon les estimations, 45 000 dans les années à venir. D’ores et déjà cet effectif représente un cinquième de la population du nord de l’île.

L’éducation est un secteur-clé de l’économie, et les établissements d’éducation de Chypre fournissent des opportunités de travail pour de nombreux universitaires de Turquie. Les étudiant et universitaires constituent ainsi une part significative des résidents temporaires en République turque de Chypre du Nord, séjournant la plupart du temps sur de vastes campus universitaires ou dans des appartement loués en zone urbaine. Longtemps bercée par l’illusion d’une prometteuse explosion du tourisme, la classe dirigeante s’est recentrée sur cette nouvelle vocation, et le terme d’eğitim adası s’est progressivement répandu dans les discours politiques pour désigner Chypre[48]. Il y a quatre campus qui accueillent ces étudiants :

Il est vrai que le marché de l’enseignement supérieur est très porteur, eu égard aux frais de scolarité pratiqués, extrêmement élevés. La majeure partie des universités, privées, aux noms anglicisés ronflants, dispense des cours en langue anglaise, drainant des populations turques aisées, venues d’Istanbul, Ankara et Izmir pour la plupart. Toutes les universités chypriotes turques sont privées. Elles sont au nombre de cinq et accueillent près de 25 000 étudiants[46] :

  • Université de la Méditerranée Orientale (Doğu Akdeniz Üniversitesi)
  • Université Américaine de Girne (Girne Amerikan Üniversitesi)
  • Université Européenne de Lefke (Lefke Avrupa Üniversitesi)
  • Université Internationale de Chypre (Uluslararası Kıbrıs Üniversitesi)
  • Université du Proche-Orient (Yakın Doğu Üniversitesi)

Ces établissements, parfaitement intégrés au système turc, n’imposent cependant pas d’avoir obtenu de résultat-plafond à l’examen sanctionnant la fin des études secondaires . Aussi, les ressortissants turcs sont-ils souvent présentés comme issus de la « jeunesse dorée », comme des étudiants contraints de s’installer à Chypre à grand renfort de dollars pour pallier des résultats scolaires médiocres et échapper à des universités turques de seconde zone. Afin de réduire cette inégalité d’accès aux universités chypriotes, le législateur a imposé un quota d’élèves boursiers fixé à 5 % dans ces établissements. Parmi ces universités, l’Eastern Mediterranean University (Université de la Méditerranée Orientale) s’est établie à Gazimağusa comme une université tournée vers l’international et réunissant actuellement plus de 11.000 étudiants venus d’une trentaine de pays. Les facultés de science, d’ingénierie et d’économie-gestion sont les plus importantes, mais elle dispense également des cours en droit, relations internationales ou en littérature turque et anglaise.

Depuis les années 1990, on assiste également, de manière beaucoup plus discrète, à la multiplication des établissements religieux, qu’ils s’agisse de lycées ou d’universités généralistes financées par des fondations musulmanes (vakıf) ou bien de medrese (écoles coraniques). Ces établissements profitent de la liberté offerte dans l’île, là où la stricte laïcité turque vient très étroitement réglementer « dress code » comme enseignement coranique.

Santé[modifier | modifier le code]

Il existe cinq centres hospitaliers majeurs : l'hôpital Dr Burhan Nalbantoğlu, plus grand centre hospitalier de Chypre du Nord avec près de 400 lits[49], l'hôpital Gazimağusa, l'hôpital Dr Akçiçek, l'hôpital Cengiz Topel, l'hôpital Barış Ruh ve Sinir Hastalıkları (psychiatrie et gériatrie). Il existe également, selon ministère de la santé chypriote turc, des centres médicaux spécialisés dans les maladies chroniques, les maladies hématologiques, l'oncologie, les maladies endocriniennes et diabétiques[50].

Culture[modifier | modifier le code]

Langue[modifier | modifier le code]

La langue officielle est le turc, parlée par 99 % de la population de Chypre du Nord. La population est ethniquement homogène avec 99 % de Turcs, le reste des habitants étant d'origine chypriote grecque. La langue turque de l'île a subi l'influence du grec chypriote ; cette influence a diminué après l'arrivée des Turcs de Turquie et le transfert de l'ensemble des Chypriotes turcs dans la partie nord de l'île[51].

L'anglais qui était une des langues officielles sous le mandat britannique[52] est encore parfois utilisé par les Chypriotes turcs, notamment dans l'enseignement supérieur et plus rarement dans la publicité et la signalisation routière[53]. La majeure partie de la population parle Grec, et est bilingue Grec/Turc, ce qui s'explique du fait qu'avant 1974, l'ensemble des Chypriotes Turcs étaient dispersés sur toute l'île, et qu'ils cohabitaient avec les Chypriotes Grecs. En revanche, les Turcs qui sont arrivés après 1974 ne parlent pas du tout le grec, pour la grande majorité.

Religion[modifier | modifier le code]

La laïcité est inscrite dans la constitution chypriote turque. 99 % des habitants de Chypre du Nord sont musulmans[54].

Médias[modifier | modifier le code]

Télévision

Presse[modifier | modifier le code]

Bayrak Radyo Televizyon Kurumu (BRT) est la chaîne publique chypriote turque. C'est la première chaîne de télévision de Chypre du Nord. Deux autres chaines de télévisions, BRT 1 et BRT World, et cinq stations de radio assurent la communication du service public. Il existe six autres chaines de télévisions privés et vingt-deux stations de radio privées[55].

Türk Ajansı Kıbrıs (TAK) est l'agence de presse liée à l'État. Il existe neuf autres agences de presse, dont deux étrangères (de Turquie), treize journaux quotidiens, quatre magazines hebdomadaires, quatre magazines mensuels en Chypre du Nord[55].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Allée marchande à Famagouste

En 2008, la République turque de Chypre du Nord estime avoir accueilli 1 008 000 touristes, soit une augmentation de près de 25 % par rapport à l'année précédente. 65 %, soit 650 000, étaient originaires de Turquie et 57 000 étaient des britanniques[56].

En octobre 2009, le nombre de lits était de 15 705 (dont 11 065 seulement à Girne), soit une augmentation de 1,7 % par rapport à la même période en 2008. Les hôtels cinq étoiles accueillent près de la moitié des touristes[57]. On retrouve notamment un hôtel Mercure[58].

Sport[modifier | modifier le code]

Une enquête menée par la Fédération des journalistes sportifs chypriotes turcs montre que le sport le plus populaire est le football (22,50 %), suivi du basket-ball (11,70 %). En queue de peloton, on trouve le golf avec 0,50 % des sondés[59].

Football[modifier | modifier le code]

Fondée le 29 octobre 1955, la Fédération Chypriote Turque de Football est la plus ancienne fédération sportive de Chypre du Nord. Elle est affilié à la NF-Board. La FLY OIL 1.Lig, première division de football en Chypre du Nord, et la 2e division accueillent chacune 14 équipes de football. La 3e division accueille quant à elle 20 équipes. La Fédération Chypriote Turque de Football a fêté ses 50 ans en organisant un tournoi avec l'Équipe de Laponie et celle du Kosovo[60]. L'équipe la plus titrée avec douze trophées est le Çetinkaya Türk SK.

Jours Fériés[modifier | modifier le code]

Les jours fériés officiels sont les suivants[61] :

Économie[modifier | modifier le code]

La République Turque de Chypre du Nord subit un embargo international ; du fait de cet isolement diplomatique, elle ne peut commercer directement avec d'autres États hormis la Turquie : de ce fait, près des deux-tiers des exportations et des importations se font avec l'État turc[62]. La monnaie utilisée est la livre turque.

Le bureau de statistiques chypriote turc déclare que le produit national brut par habitant aurait été multiplié par trois en moins de dix ans[63]ce qui le rapprocherait de celui de Chypre :

Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
PNB/hab ($) 4 978 4 303 4 409 5 949 8 095 10 567 11 837 14 765 16 158 13 354

En 2009, selon la presse turque, le salaire minimum était de 1 237 tl ; le salaire minimum d'un fonctionnaire est quant à lui de 1 500 tl[64].

Commerce[modifier | modifier le code]

Mosquée de Selim II de Nicosie, ancienne cathédrale Saint-Sophie transformée en mosquée pendant la période de domination ottomane.

Le commerce avec les États tiers est entravé depuis l'arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes du 5 juillet 1994, qui précise que les certificats d'origine de la zone nord ne sont plus acceptés dans l'Union européenne[65].

Importation[modifier | modifier le code]

En 2007, selon le ministère de la culture, de l'environnement et du tourisme, les importations représentaient plus d'un milliard et demi de dollars, soit une augmentation de plus de 450 % en six ans[66]. La majorité des biens importés étaient de type véhicule (10 %), combustible (7 %), construction (4 %)[67]... Deux tiers des importations se feraient avec la Turquie, 16 % avec les pays de l'Union européenne, 7 % avec les pays d'Asie centrale[68].

Exportation[modifier | modifier le code]

En 2007, les exportations représentaient plus de quatre-vingts millions de dollars, soit une augmentation de plus de 100 % depuis la prise de pouvoir par l'armée turque[69]. La majorité des biens exportés sont des agrumes (25 %) et du lait (25 %)[70]. D'après les chiffres publiés par le gouvernement chypriote turc, près de deux tiers des exportations se feraient avec la Turquie, 15 % avec les pays de l'Union européenne, 11 % avec les pays d'Asie centrale[69].

Tourisme[modifier | modifier le code]

La dépendance vis-à-vis de la Turquie se retrouve également dans ce secteur de l'économie. Selon les autorités chypriotes turques, plus de 65 % des 1 008 000 touristes qui ont visité Chypre du Nord en 2008 sont turcs ; dans le même temps 158 000 étrangers dont 57 000 Britanniques ont visité le pays ; le restant, soit plus de 200 000 personnes, représentent la diaspora chypriote turque. Ce secteur dispose d'ailleurs d'un potentiel de croissance considérable en raison de la richesse culturelle et balnéaire, qui reste importante malgré un entretien insuffisant[56]. En 2008, le secteur du tourisme avait employé près de 10 000 personnes[71] et rapporté près de 430 millions de dollars au pays[72].

En 2008, l'exploitation des différents musées du nord de l'île aurait rapporté plus d'un milliard d'euros à l'État chypriote turc[73].

Éducation[modifier | modifier le code]

Le système d'enseignement supérieur y est développé avec cinq universités et apporte des revenus précieux. 70 % des étudiants sont turcs et 15 % étrangers.[réf. nécessaire]

Diplomatie[modifier | modifier le code]

Office de la RTCN à Londres.

La zone nord de Chypre est reconnue en tant que République turque de Chypre du Nord uniquement par la Turquie. Lors du 25e anniversaire de l'indépendance de Chypre du Nord, Rauf Denktaş, ancien et premier dirigeant chypriote turc, affirme lors d'une interview que le Pakistan et le Bangladesh avaient reconnu Chypre du Nord dès l'annonce de leur indépendance, mais ces deux pays ont dû faire machine arrière sous la pression internationale[74],[75]. Le Pakistan fut également le seul pays à voter contre la résolution 541 des Nations unies qui considèrent la proclamation unilatérale d'indépendance de Chypre du Nord comme juridiquement nulle[76].

En 1992, la République autonome du Nakhitchevan a reconnu la République turque de Chypre du Nord, mais cette reconnaissance n'a rien d'officiel, puisque l'Azerbaïdjan, même s'il a exprimé une volonté de traiter à maintes reprises Chypre du Nord comme un État, ne reconnait pas l'indépendance du nord de l'île[77],[78],[61].

En juin 2004, l’Organisation de la conférence islamique accorde à cette entité de facto, le statut d’observateur sous le nom de l’État turc de Chypre (terme employé dans le plan Annan)[79],[80].

En 2005, selon la presse turque, le ministre des affaires étrangères chypriote turc Serdar Denktaş aurait déclaré à la presse, après une visite effectuée en Gambie, que son homologue gambien n'aurait pas vu d'inconvénient à créer des liens diplomatiques avec Chypre du Nord[81] ; rien n'a été fait en ce sens à ce jour. En 2008, la République turque de Chypre du Nord ouvre un office de tourisme et de commerce au Qatar[82].

En 2007, en visite à Denizli en Turquie, le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat déclare : « Nous avons besoin de l'aide du monde turc, car nous venons avant tout de la même ethnie. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas reçu l'aide que nous attendions de la part des pays turcophones. À part bien sûr la Turquie, nous recevons une aide assez limitée de la part de l'Azerbaïdjan et du Kirghizistan. Et en dehors du monde turc, nous recevons également l'aide du Pakistan[83]. »

La fédération chypriote turque de billard fait partie de l'Union Mondiale de Billard (fédération internationale du Billard français)[84].

Représentations étrangères en Chypre du Nord[modifier | modifier le code]

Seule la Turquie possède une ambassade dans la République de Chypre du Nord. L'Union européenne a ouvert un Office d'aide, situé également à Lefkoşa[85].

Représentations chypriotes turques à l'étranger[modifier | modifier le code]

La Turquie est le seul pays dans lequel Chypre du Nord possède des ambassades et des consulats : l'ambassade de Chypre du Nord en Turquie se trouve à Ankara ; c'est à Istanbul, Mersin et Izmir que l'on peut trouver les consulats chypriotes turcs[61].

Reconnue par aucun autre État, Chypre du Nord peut cependant ouvrir des offices dans le but de garder un contact avec la diaspora chypriote turque, mais également dans le but de nouer des liens avec les pays tiers[61]. Ces offices sont aussi bien gérés par les instances chypriotes turques que par des bénévoles[86] :

« Officiel »[87] :

Bénévole[88] :

Office de tourisme[89] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a, b, c, d, e et f Constitution de la RTCN document word
  2. Domaine de second niveau de la Turquie.
  3. Indicatif régional turc
  4. http://www.france24.com/fr/20100418-election-presidentielle-republique-turque-chypre-nord
  5. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/chypre_12227/index.html
  6. Simón Duke, United States military forces and installations in Europe, Stockholm International Peace Research Institute, Oxford University Press, 1989, ISBN 0-19-829132-9, p. 274. (Turkey's occupation of Cyprus...)
  7. Council of Europe, Parliamentary Assembly, Official Report of Debates, p. 212. (Cyprus is.....under Turkish military occupation.)
  8. (fr) « La candidature de Chypre à l'Union européenne », Rapport d'information du Sénat Français, 29 mai 2001.
  9. Cf. note 36.
  10. Sevki Akdag : Les aspects juridiques de la question chypriote, Univ. de Montpellier, sur [1].
  11. Sources: le site de l'OCI sur [2], le site de l'Agence pour l'Organisation de la conférence islamique de Mars 2008 sur [3] et Catégorie Organisation de la conférence islamique de l’annuaire DMOZ.
  12. Rémy Leroux-Monet, Chypre, Editions Marcus,‎ , 72 p. (ISBN 9782713101564), p. 4.
  13. a et b (tr) KKTC Hakkında
  14. (tr) Site officiel de la météorologie chypriote turque
  15. Chypre du Nord - Informations générales
  16. a, b et c Sophie Chautard, L'indispensable des conflits du XXe siècle, Studyrama,‎ , 3e éd., 266 p. (ISBN 9782844728326), p. 30.
  17. a et b Sophie Chautard, op. cit., p. 31.
  18. a, b, c, d et e Sophie Chautard, op. cit. p. 32.
  19. a et b L'indispensable des conflits du XXe siècle, Sophie Chautard, p. 33.
  20. Magali Gruel-Dieudé, Chypre et l'Union européenne : Mutations diplomatiques et politiques, Éditions L'Harmattan,‎ , 249 p. (ISBN 9782296034907), p. 22.
  21. Magali Gruel-Dieudé op. cit. p. 21-22.
  22. a et b L'indispensable des conflits du XXe siècle, Sophie Chautard, p. 34}.
  23. (tr) “Kıbrıs” sizin için ne ifade ediyor?
  24. Jean-Pierre Reymond, Maurice, p. 18.
  25. Chypre. Histoire de rencontres et de métissage
  26. Perspectives de règlement de la question chypriote Assemblée nationale, 9 juillet 2008.
  27. Espace Schengen
  28. Voilà pourquoi Chypre est restée hors de Schengen
  29. « La rue Ledra, symbole du conflit chypriote, est rouverte » dans Le Figaro, 3 avril 2008 [lire en ligne (page consultée le 5 avril 2008)]
  30. La Politique De Jeunesse a Chypre, Conseil de l'Europe : Direction de la jeunesse, p. 17.
  31. (tr) Site officiel du parlement de la République de Chypre du Nord
  32. (tr) Faaliyette Olan Siyasi Partiler
  33. a et b Système politique en Chypre du Nord
  34. (tr) KKTC sandık başında kibrispostasi.com (19/06/2009)
  35. (en) Hardliners win N Cyprus election
  36. Île de Chypre, Situation géographique
  37. (en) "Cyprus." Jane's Sentinel: Eastern Mediterranean, 2007, p. 22.
  38. Major-généraux de Chypre du Nord Site officiel de l'armée chypriote turque.
  39. a, b et c Colonisation par des colons turcs de la partie occupée de Chypre Assemblée parlementaire
  40. Démographie de la RTCN en fonction du lieu de naissance
  41. Démographie de la RTCN en fonction du nombre de citoyens chypriotes turcs et de leur lieu de naissance
  42. (en) Viv Edwards, « Turkish today » sur BBC [lire en ligne (page consultée le 10 novembre 2008)].
  43. (en) Turkish Cypriots seek recognition
  44. (tr) KKTC Telekomunikasyon
  45. (tr) İletişim ve Ulaşım
  46. a, b et c (tr) KKTC'de Eğitim Site officiel du ministère de l'éducation de Chypre du Nord
  47. [Chiffres datant de février 2005 du ministère du tourisme cités par HATAY Mete, Beyond Numbers. An Inquiry into the Political Integration of the Turkish ‘Settlers’ in Northern Cyprus, Oslo (PRIO), International Peace Research Institute, 2005, p. 10.], texte additionnel.
  48. Silvère Boucher-Lambert, Identité politique des étudiants turcs et chypriotes turcs en république turque de Chypre du Nord, 99p
  49. (tr) Compte rendu annuel de l'hôpital Dr. Burhan Nalbantoğlu
  50. (tr) Site officiel du ministère de la santé chypriote turc
  51. Le Petit Futé Chypre, Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Delphine Millet-Prifti, François Sichet, Collectif, p.56.
  52. (en) « Cyprus », CIA Factbook,‎ (consulté le 31 mai 2011).
  53. « Le Chypre », Commission européenne (consulté le 31 mai 2011).
  54. Le Petit Futé Chypre, Dominique Auzias,Jean-Paul Labourdette,Collectif,Delphine Millet-Prifti,François Sichet, p. 58
  55. a et b (tr) Au sujet de la RTCN : les médias Site des affaires étrangères chypriotes turques
  56. a et b (tr) Chiffres du tourisme en Chypre du Nord en 2008
  57. (tr) Turizm Istatistikleri 2009
  58. (tr) Liste des hôtels en RTCN
  59. (tr) Birinci Spor Dalı Futbol
  60. Site de la Fédération Chypriote Turque de Football Historique
  61. a, b, c et d (en) K.K.T.C'deki Temsilciliklerimiz
  62. (tr) Commerce avec la Turquie (document officiel)
  63. (en) Sectoral Developments in Gross National Product
  64. (tr) Kıbrıs’ın röntgeni Milliyet (18/10/2010)
  65. La candidature de Chypre à l'Union européenne
  66. (tr) Chiffres des importations en fonction des années
  67. (tr) Biens importés en RTCN
  68. (tr) Importations en fonction des pays
  69. a et b (tr) Chiffres des exportations en fonction des années
  70. (tr) Biens exportés en RTCN
  71. (tr) Nombre d'employés dans le secteur du tourisme en Chypre du Nord
  72. (tr) Chiffre économique du tourisme en Chypre du Nord
  73. (tr) 2008 Yili Bilet Gelir Tablosu
  74. (tr) KKTC’Nin Kurulusuna Giden Yolun Hikayesi Récit du premier président chypriote turc Rauf Denktas au sujet des premières heures de l'indépendance de Chypre du Nord
  75. (tr) Seyahatname – 1: Kıbrıs ve Microsoft Ne yazık ki, KKTC yalnızca Türkiye, Pakistan ve Bangladeş tarafından tanındı. Nitekim Pakistan ve Bangladeş, uluslararası baskılar sonucu bu kararlarından döndüler
  76. (en) Mediating in Cyprus: the Cypriot communities and the United Nations, Oliver P. Richmond, p. 261
  77. (en) Europe, the US, Turkey and Azerbaijan recognize the “unrecognized” Turkish Republic of Northern Cyprus
  78. (tr) Türkiye Nahcıvan'dan Ne İstiyor ? Soner Çağaptay : Sonuçta bugün Nahcıvan Türkiye ile “de facto” birlik içinde. Bu öyle garip bir birlik ki, Nahcıvan Türkiye”den sonra KKTC’yi resmen tanıyan ikinci devlet olarak sayılıyor.
  79. État membre Observateurs
  80. (tr) İKÖ'den KKTC ve Batı Trakya desteği
  81. (tr) Gambiya, KKTC'yi tanımaya hazır
  82. (tr) KKTC Katar Temsilciliği açıldı
  83. (tr) Cumhurbaşkanı Talat “Ban’ın Raporunun İzolasyonlarla İlgili Bölümü Olumlu” Site internet présidentiel de Chypre du Nord (officiel).
  84. (en) Union Mondiale de Billard
  85. (tr) Yabancı Temsilcilikler Site de l'État chypriote turc.
  86. Fahri temsilciligi = représentations bénévoles (traduction)
  87. Temsilcilikler
  88. (tr) Fahri Temsilciliklerimiz
  89. (tr) Turizm Büroları

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr) Pierre Blanc, La déchirure chypriote, Géopolitique d'une île divisée, Paris, L'Harmattan, 2000.
  • (fr) Andréas Chatzisavas (dir.), Chypre et l'Europe, Besançon, Ed. Praxandre, 1998.
  • (fr) Daphné Chrysostomides, Les requêtes cypriotes contre la Turquie devant la Commission et la Cour Européenne des Droits de l'Homme et leur importance, Nicosie, Institute for Political Research and European Affairs, 1998.
  • (fr) Étienne Copeaux (dir.), Recherches en cours sur la question chypriote, Cahiers de Recherches du Groupe de recherches et d’Études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, Monde arabe contemporain, Lyon, 2001, n. 9 [4]
  • (en) Étienne Copeaux et Claire Mauss-Copeaux, « Dividing Past and Present. The ‘Green Line’ in Cyprus, 1974-2003 », in Inga Brandell (ed.), State Frontiers. Borders and Boundaries in the Middle East, Londres, IB Tauris, 2006, p. 33-52.
  • (fr) Étienne Copeaux et Claire Mauss-Copeaux, Taksim! Chypre divisée, Lyon, Aedelsa, 2005. (Ce livre résulte d'une enquête menée parmi la population turco-chypriote de 1995 à 2004)
  • (fr) Jean-François Drevet, Chypre, île extrême, chronique d'une Europe oubliée, Paris, Syros/Alternatives, 1991.
  • (fr) Jean-François Drevet, Chypre en Europe, Paris, L'Harmattan, 2000.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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