Missionnaire chrétien

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Saint François Xavier, missionnaire en Asie au XVIe siècle.

Un missionnaire chrétien est une personne qui, se sentant interpellée par les paroles de Jésus-Christ à ses apôtres après sa Résurrection[1], décide de faire connaître Jésus-Christ et son message, soit par la prédication directe de la « Bonne nouvelle » des évangiles, soit par des œuvres caritatives, éducatives ou autres. Le témoignage de vie personnelle fait également partie de la mission. Du XVIe au XXe siècle les missionaires chrétiens ont souvent accompagné la colonisation européenne[2].

Cette mission est d’initiative personnelle ou, plus souvent, soutenue et mandatée par un groupe religieux (congrégation religieuse) ou Église chrétienne. L'« annonce de l'Évangile » s’adresse à des personnes, des groupes sociaux, ou des pays, où le Christ est inconnu ou méconnu. Cela inclut les régions dites ‘déchristianisées’[3]. Ce que, par raccourci, on appelle alors la mission, est selon les Actes des Apôtres la raison d'être de l'Église, même si elle n’aboutit pas nécessairement à une ‘conversion religieuse’ et au baptême. C'est pour cette mission que le Saint-Esprit lui est donné.

Origine[modifier | modifier le code]

Si, dans le Nouveau Testament, le mot missionnaire n'apparaît pas[4], le mandat que donne Jésus-Christ à ses apôtres peut être considéré comme étant à l'origine du travail missionnaire chrétien: «Allez par le monde entier proclamer l'Evangile à toutes les créatures»[5].

Dans le christianisme, le missionnaire ou l'évangéliste est un don de Dieu pour l'Église qui est 'peuple de Dieu': «Et il (Dieu) a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ (l'Église)».[6]

Portrait actuel[modifier | modifier le code]

L'engagement missionnaire est d'abord réponse à un appel perçu comme venant de Dieu. Alors que certains missionnaires sont indépendants, d'autres sont mandatés par une Église chrétienne ou un groupe religieux [7].

Histoire des missions catholiques[modifier | modifier le code]

Dans son décret Ad Gentes sur l’activité missionnaire de l'Église le concile Vatican II rappelle que tout chrétien, de par son baptême même, est appelé à être missionnaire, ne fut-ce que par le témoignage de sa vie personnelle inspirée par les valeurs de l’Évangile.

Dès le début du christianisme, les apôtres et missionnaires sont vus comme menaçant l'ordre religieux établi. Ce qui entraina des persécutions. Lorsque les premières missions outremer furent entreprises les missionnaires furent d'abord bien accueillis [8], mais lorsque leurs liens avec le pouvoir colonial apparut, comme ce fut le cas en Chine ou au Japon, les autorités les expulsèrent et les nouveaux chrétiens furent parfois persécutés. Les jésuites ont eu une grande activité missionnaire, dès le XVIe siècle, importante et innovatrice, en Amérique latine, en Inde, en Chine et Extrême-Orient et en Afrique. Des essais poussés d’inculturation ont quelquefois causé de vives querelles et controverses. La plus célèbre est la «Querelle des rites chinois» au XVIIe siècle.

Au XIXe siècle, de nombreux instituts religieux, masculins et féminins, sont fondés avec vocation missionnaire explicite, en Afrique ou ailleurs. Ainsi la fondation des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) en 1868 et celle des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d'Afrique en 1869 par le Cardinal Charles Lavigerie, ou les Pères Spiritains.

Histoire des missions protestantes[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire des missions protestantes.

Plusieurs sociétés de mission voient ainsi le jour à partir de la fin du XVIIIe siècle. On peut citer: La Société des Missions de Londres (1795), Société des Missions des Pays-Bas (1797), le Comité Américain des Missions étrangères (1810, les Missions de Bâle (de) (1815), les Missions de Paris (1822), les Missions de Berlin (1824), les Missions de Suède (1835), les Missions d'Allemagne du Nord (1836), les Missions de Norvège (1842). Initialement, ces sociétés sont fondées par des fidèles appartenant à différentes églises protestantes. Interconfessionnelles, beaucoup d'entre elles sont également supranationales, comme la société des missions de Bâle qui regroupe des Suisses, des Allemands et des Français. Mais les grandes églises fondent également leur propre société de missions : le Church Missionary Society de l'église anglicane est créé en 1799. Elle est suivie par les méthodistes en 1813, les presbytériens d'Écosse, en 1825, les luthériens d'Allemagne, en 1836, avec la Société de Leipzig.

Histoire des missions évangéliques[modifier | modifier le code]

La BMS World Mission (en) (Société de Mission baptiste) est fondée en Angleterre en 1792 par William Carey[9]. Elle permet une expansion du mouvement vers d'autres pays. Toutefois c'est en 1960, que les évangéliques, baptistes et surtout les pentecôtistes commencent à se multiplier de façon accélérée, un peu partout au niveau mondial, pour regrouper 600 millions de personnes en 2014[10].

Missionnaires renommés[modifier | modifier le code]

Catholiques[modifier | modifier le code]

Protestants[modifier | modifier le code]

Évangéliques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mt 28:16ss ; Mc 16:15ss ; Ac 1:6ss
  2. Voir, par exemple, M. Bée, La Christianisation de la basse Côte d'Ivoire, Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 62, no 229, 4e trimestre 1975, pp. 619-639. doi : 10.3406/outre.1975.1874
  3. Claude-Alain, FAQ 253 Être missionnaire, Bible-ouverte.ch (2014)
  4. En fait le terme grec 'apôtre' et ses dérivés, très fréquents dans les évangiles et autres écrits néo-testamentaires, a la même signification («envoyé») que le mot 'missionnaire'
  5. Mc 16:15.
  6. Éph.4:11-12
  7. Göran Janzon, L'Église en mission: Pour une ecclésiologie missionnaire, Cahiers de l'école pastorale 48 (2003)
  8. Ainsi le roi de Bungo (Yamaguchi au Japon) donne à François Xavier la permission de prêcher (1551) (dans Georg Schurhammer, Francis Xavier: His life, His Times, Institut historique S.I., Rome, 1973-1980: vol.IV: Japan and China (1549-1552). En 1578 l’empereur Akbar invite les jésuites à sa cour de Fatehpur-Sikri (lettre d’invitation dans John Correia-Afonso : Letters from the Mughal court, Anand, 1988, p. 1). Vers 1626 Le roi de Gugé (Tibet occidental) insiste pour que Antonio de Andrade revienne chez lui (cfr : C. Wessels : Early Jesuit travellers in Central Asia (1603-1721), La Haye, 1926, p.66. Il y a également l’édit de tolérance de l’empereur de Chine,Kangxi (22 mars 1692). Également au Congo, en Éthiopie...
  9. BMS, BMS Origins (2015)
  10. Jean-François Fiorina, “Le monde est leur paroisse” : comment les évangélistes redessinent la carte mondiale des religions, CLES (11/2/2011)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Elisabeth Dufourcq. Les aventurières de Dieu : Trois siècles d'histoire missionnaire française. Librairie Académique Perrin. 2009. 784 p. (ISBN 978-2262030926)
  • Samuel Gance, Anton ou la trajectoire d'un père, L'histoire romancée du père Anton Docher. L'Harmattan, Paris, 2013, 208 p. (ISBN 978-2-336-29016-4)
  • Abbé Boursin, Un Martyr normand, le vénérable Auguste Chapdelaine, de la Société des missions étrangères, Grillot éditeur, 1894.
  • Amédée Nagapen, La Naturalisation du Père J.-D Laval et des missionnaires spiritains - Un volet de la politique coloniale britannique à l'île Maurice, Diocèse de Port-Louis, Port-Louis, 1992.

Liens externes[modifier | modifier le code]