Ousmane Sow

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aller à : navigation, rechercher
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Ousmane et Sow.
Ousmane Sow
Naissance (79 ans)
Dakar
Nationalité Sénégal Sénégal
Profession
Formation

Ousmane Sow (né le 10 octobre 1935 à Dakar[1]) est un artiste sculpteur sénégalais.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1957, jeune adulte, Ousmane Sow quitte le Sénégal pour la France où il doit renoncer à son projet d’intégrer l’école des beaux-arts faute de moyens. Tout en vivant de petits métiers, il obtient le diplôme d’infirmier, puis de kinésithérapeute en faisant son apprentissage auprès de Boris Dolto[2]. Ce métier, qu’il exerce durant une vingtaine d’années notamment à l'hôpital Laennec de Paris, n'est pas sans influence sur son travail de sculpteur, grâce à la connaissance et l’approche du corps humain qu’il lui a apporté. Durant toute cette période, en autodidacte, il consacre l’essentiel du temps que lui laisse sa profession à perfectionner sa technique artistique et à faire des recherches sur les matériaux.

En 1965, il retourne au Sénégal et crée le service de kinésithérapie de l'hôpital Le Dantec, puis revient en France en 1968, et ouvre un cabinet privé à Montreuil[3][Lequel ?].

En 1984 il décide de retourner au Sénégal et d’y ouvrir un cabinet privé de kinésithérapie qu’il abandonne ensuite, à l’âge de cinquante ans pour se consacrer entièrement à la sculpture. Il finit de mettre au point une technique très personnelle. Sur une armature faite de métal, de paille, de toile de jute et d’autres matériaux, il modèle ensuite son sujet en étalant une pâte de sa composition faite de terre et minéraux mélangés à divers produits et longtemps macérés, qu’il a mis des années à mettre au point et dont il garde jalousement le secret.

En 1988, il expose pour la première fois sa série Noubas qui lui a été inspirée par les photos de Leni Riefenstahl, au Centre culturel français de Dakar. Les années suivantes, il n’arrête plus d’exposer. Un peu partout en France d’abord, en Allemagne, au Japon, aux États-Unis, au Sénégal, en Belgique, en Italie ensuite.

En 1999, l’exposition de ses œuvres, dont la série Little Big Horn, sur le pont des Arts, à Paris est visitée par trois millions de personnes, achevant de lui apporter la reconnaissance du grand public après celles des milieux artistiques.

Ousmane Sow est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands sculpteurs contemporains.

Après la lecture d'une biographie du général Dumas écrite par Claude Ribbe, Ousmane Sow a préparé un projet de statue pour remplacer une œuvre érigée en 1906 à Paris sur l'actuelle place du général Catroux mais abattue par les nazis en 1942. Une pétition a été adressée dans ce sens à Bertrand Delanoë, maire de Paris par Claude Ribbe qui souhaiterait, à travers l'association des amis du général Dumas qu'il préside, offrir une copie de l'œuvre d'Ousmane Sow à la République d'Haïti, conformément à un souhait émis en 1838 par l'écrivain Alexandre Dumas, fils du général.

Le 8 décembre 2009, Ousmane Sow met en vente quelques œuvres chez Christie's, à Paris, afin de financer la construction d'un musée personnel, consacré aux grands hommes, près de Dakar.

Le , il devient le premier Noir à intégrer l'Académie des beaux-arts[4],[5].

Œuvres[modifier | modifier le code]

L’homme est toujours au centre de ses préoccupations artistiques. Ses premières séries sont inspirées de peuples d’Afrique qu’il n’a pas besoin d'avoir rencontrés pour se sentir proche d'eux.

  • La série Nouba, réalisée entre 1984 et 1987, comprend douze sculptures ou groupes de sculptures et représente des guerriers et lutteurs Noubas (ethnie du sud du Soudan).
  • La série Masaï, réalisée entre 1988 et 1989 est constituée de six pièces, dont quelques-unes sont formées de deux sculptures, représentant deux femmes, quatre hommes, un enfant et deux buffles, de l’ethnie Masaï vivant au Kenya et en Tanzanie.
  • Les pièces isolées : Gavroche (une pièce représentant un garçon et un homme), Marianne et les Révolutionnaires (trois pièces représentant une femme et deux hommes) et Toussaint Louverture et la Vieille Esclave (deux pièces figurant un homme et une femme) toutes réalisées en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution française (sur commande du Président français François Mitterrand).
  • La série Zoulou, réalisée entre 1990 et 1991 et composée de sept personnages constituant la scène de Chaka, fondateur de la nation Zoulou (pour la première fois avec cette œuvre apparaît la sculpture narrative).
  • La série Peuls, réalisée entre 1993 et 1994, comprend cinq sculptures représentant des scènes familiales, quotidiennes et rituelles.
  • La série Little Big Horn, réalisée entre 1994 et 1999, comprend vingt trois personnages et huit chevaux, représentant des scènes de bataille ; la sculpture devient résolument narrative.
  • Les bronzes tirés de ses originaux, réalisés entre 2001 et 2004: La Danseuse aux cheveux courts (série Noubas), le Lutteur debout (série Noubas), La Mère et l’Enfant (série Masaï), Le Lanceur (série Zoulou), et Sitting Bull en prière (Série Little Big Horn).
  • En 2001 et 2002, il réalise pour le Comité international olympique, Le Coureur sur la ligne de départ et à la demande de Médecins du monde, une statue de Victor Hugo pour la « Journée du refus de l’exclusion et de la misère » (installée à Besançon, place des Droits de l’Homme).
  • En 2008, sur commande de la ville de Genève, Ousmane Sow a réalisé une statue de bronze représentant un homme assis en train de lire en hommage aux immigrés sans-papiers[6].
  • En 2013 L'Homme et l'Enfant, sculpture pour le nouveau monument aux morts de Besançon, inauguré le 1er juin 2013 [7].
  • En 2015, une sculpture de Toussaint Louverture à la suite d'une commande de la ville de La Rochelle, inauguration le 20 mai[8].

Un début artistique tardif[modifier | modifier le code]

L'année 1988-1989 est une année charnière. Après avoir exercé le métier de kinésithérapeute en France pendant vingt années, il décide de devenir sculpteur à plein temps à l'âge de 50 ans. En effet, parallèlement à son activité de kinésithérapeute qu'il exerçait auparavant, il sculptait n'hésitant pas à transformer son cabinet de kinésithérapeute en atelier : il fabriquait ainsi des marionnettes articulées, crée des scénarios ubuesques et réalise un court film d'animation. En 1966, il expose au premier festival mondial des arts nègres. Finalement, cette profession médicale a été un long entraînement avant de se consacrer pleinement à la sculpture. En effet, ces études lui ont permis d'avoir de bonnes connaissances anatomiques. Ses œuvres sont le résultat de ce travail patient et de cette longue réflexion sur le corps humain : un corps soumis à sa pensée en le malaxant, le déformant, le pliant et le recréant. « Ce qui est important c’est de connaître l’homme, comment il est fait, son anatomie. Ça permet de se libérer de la mentalité grecque de la perfection. Le corps n’est pas parfait. Quand quelque chose n’est pas à sa place, il faut parfois le laisser, ça peut donner de la puissance à l’ensemble. »

Une renommée immédiate[modifier | modifier le code]

Sa renommée débute en 1987 lors de son exposition au Centre Culturel Français de Dakar de sa première série sur les Lutteurs Noubas. Six années plus tard, en 1993, il participe à la Dokumenta de Kassel en Allemagne. Puis, en 1995, au Palazzo Grassi, il expose lors du centenaire de la Biennale de Venise pour une exposition intitulée Identité et altérité. En 1999, trois millions de visiteurs sont curieux de découvrir son exposition sur le pont des Arts. La grande rétrospective en 1999 du pont des Arts regroupe toutes ces sculptures : Little Big Horn, Noubas, Peuhl et Masaï. Ces œuvres sont transportées internationalement par avion, bateau et camion depuis au début de son atelier de Médine puis de sa maison de Dakar en forme de Sphinx. Le 11 décembre 2013, il est reçu par le sculpteur Jean Cardot comme membre associé étranger à l'Institut de France (qui rassemble les cinq académies) trente ans après son compatriote Léopold Sedar Senghor. Il est installé dans un fauteuil précédemment occupé par le peintre anglais Andrew Wyeth (1906-2001) au sein de l'Académie des beaux arts de Paris. Le motif choisi pour le pommeau de son épée qu'il a lui-même réalisé est un Nouba en plein vol plané. « Je l'appelle le saut dans l'inconnu car je ne regrette pas de m'être lancé dans l'art à 50 ans passés ».

Techniques de l'artiste[modifier | modifier le code]

Ousmane Sow travaille par séries : les Noubas, les Maasaï, les Zoulous, les Peuls puis les Indiens avec les chevaux de Little Big Horn. Ces sculptures souvent monumentales sont figuratives et créées sans modèle. Elles sont le résultat d'un melting-pot réussi entre la grande statuaire occidentale et les pratiques rituelles africaines. À ces sculpteurs qu'il admire, il a réussi à puiser dans chacun d'entre eux leurs singularités respectives : à Antoine Bourdelle, il a emprunté la force d'expression, à Alberto Giacometti le dépouillement et à Auguste Rodin sa puissance intérieure. Il a inventé sa propre matière lui servant pour sculpter et pour la construction des carreaux de couleur qui sont disposés sur le sol de sa maison à Dakar. Il maintient volontairement le secret de sa fabrication. Cette mystérieuse mixture est un mélange de sable, de jute et de paille avec une vingtaine de produits qui font l'objet d'une longue macération dans des tonneaux de plus de deux cents litres. Il témoigne d'un souci de vérité éloigné de tout réalisme. Sa sculpture est toute en contraste : à la fois brutale, vibrante et toute en retenue et maîtrise de soi, des caractéristiques attribuées généralement aux Yorubas ou aux Peuls.

Le griot de la glaise[modifier | modifier le code]

Ses sources d'inspiration sont vastes : photographie, histoire, cinéma, ethnologie. Par exemple, la série des Nouba a été créée à la suite de la vision choc des photographies de la cinéaste Leni Riefenstahl issues de ces deux livres : People of Kau et The last of the Nuba. Il témoigne de l'intérêt pour les ethnies africaines et amérindiennes. En quittant le continent africain pour le continent américain, c'est un même et vibrant hommage à ces lutteurs d'un même soleil. Ces sculptures célèbrent les mêmes attributs de ces ethnies : nomades, esthètes et orgueilleuses.

L'originalité de son travail provient aussi d'une scénographie adaptée en fonction des lieux d'exposition et des publics rencontrés.

Il souhaite apporter une dimension universelle au témoignage historique. Il en est ainsi dans ces sculptures spécialement créées pour le Bicentenaire de la révolution française : « Marianne et les Révolutionnaires » et « Toussaint Louverture et la vieille esclave ».

Il semble s'éloigner de l'histoire universelle lorsqu'il s'intéresse aux Nouba, Masaï, Zoulou et Peulh. Pourtant, ces personnages portent en eux la mémoire légendaire de ces ethnies qui sont à l'origine du continent africain. La dimension orale et narrative de sa sculpture est essentielle : elle témoigne et souhaite provoquer des réflexions et un engagement. Elle est la mémoire vivante de temps reculés comme peuvent la raconter les griots. D'ailleurs, l'écrivain John Marcus le surnomme « le griot de la glaise ». Ces sculptures racontent toujours une histoire : il s'agit bien de sculptures narratives. Ses statues sont tels des Golem qui seraient nés de la terre qui en attendant que le mot emeth (vérité) soit inscrit sur leurs fronts font immerger de notre mémoire collective des faits du passé. Mais ces Golem sont des statues parlantes. Il aime montrer des combats opposant les plus faibles aux plus forts : « Ceux qui se soumettent sans rien tenter ne m'intéressent pas : j'aime souligner que les petits ont une chance contre l'asservissement ».

Ousmane Sow s'intéresse donc exclusivement à la représentation de l'humanité et à sa dignité : d'où son intérêt pour des résistants, pour des hommes en action. La lutte est toujours intérieure et elle n'est jamais extériorisée par des scènes de violence. Il s'agit aussi pour Ousmane Sow de raconter et mettre à jour l'injustice dans une approche toujours inventive de l'expression formelle et spatiale, provoquer l'émotion des grands textes qui gouvernent l'humanité. Avec poésie, il réussit à raconter la gravité de la vérité.

Zoom sur Little Big Horn[modifier | modifier le code]

Little Big Horn est une reconstitution panoramique et vivante du champ de bataille avec les principaux protagonistes, Two Moon, Chief Gall et Sitting Bull. C'est une vision d'un charnier où des carcasses d'hommes et de chevaux s'entremêlent. Des squelettes de fer peuvent être discernés sous la chair de paille recouverte le plus souvent d'une première peau de toile de jute qui semble desquamée et en voie de désagrégation. De cette vision d'horreur de cette bataille, Ousmane Sow souhaite restituer l'humanité, l'identité de ces protagonistes en mettant en valeur les combats essentiels de l'humanité et l'héroïsme. Pour autant, aucune trace de blessure ou de sang n'est visible : la guerre se suffisant déjà dans son inhumanité. Il préfère laisser au spectateur le soin d'imaginer et d'interpréter. On sait que les indiens ont interrompu la guerre dès qu'ils se sont rendu compte qu'ils étaient les vainqueurs (cette attitude témoignant bien de leur respect de la vie). Si les visages des indiens sont sereins et mystiques, les américains montrent la peur et l'horreur en constatant leur défaite. La couleur comme signe ethnique est mise en valeur : les indiens sont représentés dans une couleur plus sombre que les américains. « La couleur modifie la perception du volume ».

Les représentations des chevaux sont particulièrement nombreuses. Les émotions ressentis par les chevaux vont de la peur à la souffrance ou à l'excitation. Ils sont sculptés en mouvement attaquant, reculant ou s'effondrant sous le poids des cavaliers. Pour Ousmane Sow, la morphologie du cheval est idéale : « Le cheval est un animal doté d'une anatomie précisément dessinée et d'une forme parfaite, c'est pourquoi sa représentation réaliste en sculpture est totalement dépourvue de vie ». La seule voie pour le sculpter est donc de le torturer, en lui faisant épouser les émotions humaines les plus radicales.

La bataille de Little Big Horn est une allégorie de la défaite américaine. Cette défaite de la bataille de Little Big Horn est une illustration factuelle de la défaite de l'impérialisme américain. Même si cette œuvre est une allégorie, il ne s'agit pas de pointer en accusateur l'agression américaine. Il s'agit de mettre en parallèle l'histoire des Indiens aux États-Unis et l'histoire coloniale endurée par les africains. C'est le récit d'une victoire dans une histoire marquée par la défaite, le génocide, l'anéantissement et la déportation. Derrière cette victoire se profilait l'élimination systématique des indiens par une administration américaine qui venait juste d'abolir l'esclavage. Amère victoire : le 24 décembre 1890, sur une colline nommée Wounded Knee, les soldats de ce régiment ont massacré des centaines de personnes de la tribu lakota.

Il souhaite ainsi dépasser la singularité de cet événement pour le transformer en une expérience universelle. À travers Little Big Horn, il illustre la nature même du combat opposant la force et la détermination. Ces visages défaits et ces corps affaiblis suggèrent l'épuisement d'une lutte éternelle. C'est cette transition phénixienne qui est visualisée : après cet état d'épuisement, un état de début ou de renaissance est possible.

Le choix du bronze[modifier | modifier le code]

En 1999, avec le patronage du musée Dapper, l'aide et le talent des fondeurs et patineurs de Coubertin, il choisit le bronze. Le choix de ce matériau permet de magnifier son œuvre. Son souhait d'utiliser le bronze est dans l'intention de faire voyager ses sculptures à travers le monde à la manière de l'Oba du Bénin : selon la tradition, l'Oba faisait fondre en bronze la tête de ses ennemis décapités pour les envoyer à leurs fils en guise de menace le jour où ceux-ci accédaient au pouvoir. Le bronze classique africain est donc la réplique d'un original vivant, un métal issu de la chair.

Ousmane Sow a travaillé en étroite coopération avec la fonderie de Coubertin, située à Saint-Rémy-lès-Chevreuse dans les Yvelines. En moins d'une décennie, environ quarante bronzes dont dix-neuf œuvres monumentales ont été créés dans cette fonderie. Les ouvriers de la fonderie ont démontré l'étendue de leur talent pour que dans le bronze se retrouve l'aspect si singulier de sa mixture et les couleurs de ses pigments. Les bronzes sont signés de l'artiste : le mimétisme entre les sculptures originales et les bronzes est troublante.

Il a réalisé ses premières fontes à partir de ses premières œuvres : la Danseuse aux cheveux courts et Le Lutteur debout de la série des Nouba, La Mère et l'enfant de la série des Masaï. La fonte permet de mieux mettre en valeur les caractéristiques du Lutteur debout : ce guerrier devient plus fort, plus ramassé, plus concentré et plus brutal. Le masque peint sur le visage est destiné à effrayer ses ennemis. Il est décapé en vert acide dans le bronze directement entraînant une violence digne des peintures de guerre nouba réalisées à partir de poussière de charbon et de coquillages concassés. La peau ici ne s'effrite plus. Contrairement aux créations originales et humaines, ces fontes réclament une résurrection de la chair. Désormais, la peau est constituée de grains d'éternité.

Certaines de ces pièces sont visibles dans des villes sur des sites prestigieux. Genève expose en son centre L'Immigré. Le Museum of African Art a acquis Toussaint Louverture et La Vieille Esclave. Le conseil général des Yvelines détient une sculpture monumentale représentant de Gaulle commandée pour le quarantième anniversaire du département. Nelson Mandela est sculpté dans une tenue de gardien de but de l'Afrique pour écarter de la main droite tous les chefs d'États africains corrompus. Cette statue sculptée en 2009 est située au siège de la Compagnie française d'Afrique occidentale à Sèvres (Hauts-de-Seine). Le Guerrier debout est un bronze de plusieurs couleurs installé près de la gare d'Angers. Ousmane Sow n'est pas le premier à colorer ses bronzes (Giacometti et Germaine Richier l'ont déjà fait avant lui). Cependant, la couleur n'est pas utilisée par nécessité mais par jeu, tocade ou lubie. La couleur est le masque, la parure intérieure de ses bronzes.

Besançon a acquis en 2003 la statue de Victor Hugo installée le 17 octobre 2003 sur la place des Droits de l'homme et L'Homme et l'enfant destiné à compléter le monument aux morts en rendant hommage à « l'action de ceux qui, au péril de leur vie, ont protégé ou sauvé des personnes ». Ousmane Sow admire profondément Victor Hugo. Une de ses œuvres l'a particulièrement marqué : Bug Jargal, écrit à 16 ans par Victor Hugo, qui relate le courage d'un capitaine de Saint Domingue qui n'hésite pas à sacrifier sa vie pour sauver son esclave. Cette statue est l'opportunité de témoigner sa foi en l'homme et en Dieu. Il cite aussi Nox, le poème d'ouverture des Châtiments.

Ses liens avec la littérature contemporaine existe aussi. Jean-Christophe Rufin de l'Académie française, reçu solennellement sous la Coupole le 12 novembre 2009, ancien ambassadeur de la France au Sénégal, a demandé à Ousmane Sow de réaliser son épée d'académicien. L'artiste s'est inspiré du personnage de Colombe de son roman Rouge Brésil, prix Goncourt en 2001.

Il souhaite créer de nouveaux exemplaires d'humanité passé et à venir. La série intitulée Merci est destinée à rendre hommage aux grands hommes qui l'ont aidé « à ne jamais désespérer du genre humain » et qui comptent pour l'humanité.

Des projets en cours[modifier | modifier le code]

Il travaille en 2015 sur une statue de paysan destinée au centre culturel de Dakar. Depuis plusieurs années, il a le projet d'ouvrir un musée des Grands Hommes, près de Dakar, destiné à protéger ses œuvres et à les rendre accessibles au public[9].

Expositions[modifier | modifier le code]

1996 - Expositions au Pont-Neuf de Toulouse et, au musée Dechelette de Roanne.

  • 1997 - Rurart à Venours, et Médiatine à Bruxelles
  • 1999 - Grande rétrospective à Paris, au pont des Arts, exposition des Indiens à Dakar, au site du mémorial de Gorée, boulevard Heurteloup à Tours[3]
  • 2007 - Terre noire au musée Maurice-Denis de Saint-Germain-en-Laye
  • 2010 - Expositions des peuples d'Afrique au Quai à Angers
  • 2013 - Exposition rétrospective des sculptures d'Ousmane Sow à la Citadelle de Besançon du 15 juin au 15 septembre. Séries présentées : Zoulou, Massaï, Peulh, Nouba et trois statues des grands hommes (Mandela, de Gaulle, Victor Hugo), ainsi que celle de son père (Le Sage) et en exclusivité L'Homme et l'enfant, dont le bronze sera visible à partir du 18 juin 2013 au parc des Glacis à Besançon, près du monument aux morts.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ponts des Arts - Paris 1999, hors série Beaux Arts magazine (ISBN 2 84278 309 3)
  • Collectif, Ousmane Sow, Actes Sud, 2006, 256 p. (ISBN 978-2-7427-6211-8)
  • Collectif, Ousmane Sow le soleil en face, Le P'tit Jardin, 2001, 160 p. (ISBN 2-9513768-2-0)
  • Fabrice Hervieu-Wane, « Ousmane Sow. Sculpteur d'histoires », dans Dakar l'insoumise, Éditions Autrement, Paris, 2008, p. 24-29
  • Nicolas Michel, « Ousmane Sow, l'anartiste », Jeune Afrique, no 2525, du 31 mai au 6 juin 2009, p. 86-87
  • Béatrice Soulé, Même Ousmane Sow a été petit (avec des dessins originaux de Christophe Humbert), Le P'tit jardin, Paris, 2009, 164 p. (ISBN 978-2-9513-7683-0)
  • John Marcus, Ousmane Sow, Le griot de la glaise, Hommage photographique (libre consultation), L'Autre Éditions, Paris, 2012, 78 p.

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Ousmane Sow : sculpteur d'Afriques, film de Yolande Josèphe, Sésame productions, Paris, 1993, 24' (VHS)
  • Ousmane Sow ; Ousmane Sow, le soleil en face, films réalisés par Béatrice Soulé, Le P'tit jardin, Neuilly-sur-Seine ; Actes Sud, Paris, 2006, 81' (26' + 55') (DVD)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :