Louis-Ferdinand Céline

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Louis-Ferdinand Céline
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Louis-Ferdinand Céline, en 1932.

Nom de naissance Louis Ferdinand Destouches[1],[2]
Alias
Céline
Naissance
Courbevoie, Seine, France
Décès (à 67 ans)
Meudon, Seine-et-Oise, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres
Adjectifs dérivés « Célinien »

Œuvres principales

Voyage au bout de la nuit (1932)
Mort à crédit (1936)
D'un château l'autre (1957)

Signature de Louis-Ferdinand Céline

Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline, né le à Courbevoie, et mort le à Meudon, connu sous son nom de plume généralement abrégé en Céline[3], est un médecin et écrivain français.

Sa pensée pessimiste est teintée de nihilisme. Controversé en raison de ses pamphlets antisémites, c'est un « écrivain engagé »[4], proche durant l'occupation allemande de certains milieux collaborationnistes, qui reste toutefois à l'écart de toute collaboration officielle[5],[6],[7]. Il est considéré, en tant qu'écrivain, comme l'un des plus grands novateurs de la littérature française du XXe siècle[8], introduisant un style elliptique personnel et très travaillé qui emprunte à l'argot et tend à s'approcher de l'émotion immédiate du langage parlé. À propos de son style, Julien Gracq dira « Ce qui m'intéresse chez lui, c'est surtout l'usage très judicieux, efficace qu'il fait de cette langue entièrement artificielle — entièrement littéraire — qu'il a tirée de la langue parlée. »[9].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse en région parisienne[modifier | modifier le code]

Louis Ferdinand Destouches naît à Courbevoie, au 11, rampe du Pont-de-Neuilly[2] (aujourd'hui chaussée du Président-Paul-Doumer). Il est le fils unique de Ferdinand Destouches (Le Havre 1865 - Paris 1932), issu du côté paternel d'une famille de petits commerçants et d'enseignants d'origine normande installés au Havre[10],[1] et bretonne du côté maternel, et de Marguerite Guillou (Paris 1868 - Paris 1945), propriétaire d'un magasin de mode, issue d'une famille bretonne venue s'installer en région parisienne pour travailler comme artisans, et de petits commerçants[1]. Il est baptisé le avant d'être confié à une nourrice[11]. Son père est employé d'assurances et « correspondancier, » selon les propres mots de l'écrivain, et a des prétentions nobiliaires (parenté revendiquée plus tard par son fils avec le chevalier Destouches, immortalisé par Jules Barbey d'Aurevilly), et sa mère est commerçante en dentelles dans une petite boutique du passage Choiseul.

Le no 64 du passage Choiseul où vécut Louis Destouches enfant.

Ses parents déménagent en 1897 et s'installent à Paris, d'abord rue de Babylone puis, un an plus tard, rue Ganneron et enfin, durant l'été 1899, passage Choiseul, dans le quartier de l'Opéra, où Céline passe toute son enfance dans ce qu'il appelle sa « cloche à gaz » en référence à l'éclairage de la galerie par la multitude de becs à gaz au début du XXe siècle. En 1900, il entre à l'école communale du square Louvois. Après cinq ans, il intègre une école catholique durant une année avant de revenir à un enseignement public. Il reçoit une instruction assez sommaire, malgré deux séjours linguistiques en Allemagne d'abord, à Diepholz pendant un an puis à Karlsruhe, et en Angleterre ensuite. Il occupe de petits emplois durant son adolescence, notamment dans des bijouteries, et s'engage dans l'armée française en 1912, à 18 ans, par devancement d'appel.

Première Guerre mondiale et Afrique[modifier | modifier le code]

Il rejoint le 12e régiment de cuirassiers à Rambouillet. Il utilisera ses souvenirs d'enfance dans Mort à crédit et ses souvenirs d'incorporation dans Voyage au bout de la nuit ou encore dans Casse-pipe (1949). Il est promu brigadier en 1913, puis maréchal des logis le . Quelques semaines avant son vingtième anniversaire, il est ainsi sous-officier.

Trois mois plus tard, son régiment participe aux premiers combats de la Première Guerre mondiale en Flandre-Occidentale. Pour avoir accompli une liaison risquée dans le secteur de Poelkapelle au cours de laquelle il est grièvement blessé au bras – et non à la tête, contrairement à une légende tenace qu'il avait lui-même répandue[12], affirmant avoir été trépané[13] –, et dès l'automne 1914 il sera décoré de la médaille militaire le [14], puis rétroactivement de la Croix de guerre avec étoile d'argent. Ce fait d'armes sera relaté dans L'Illustré national[15].

Réopéré en janvier 1915, il est déclaré inapte au combat, et est affecté comme auxiliaire au service des visas du consulat français à Londres (dirigé par l'armée en raison de l'état de siège), puis réformé après avoir été déclaré handicapé à 70 % en raison des séquelles de sa blessure (Céline se dit "mutilo 75 %" notamment dans D'un château l'autre). L'expérience de la guerre jouera un rôle décisif dans la formation de son pacifisme et de son pessimisme. Il se marie, à Londres, avec Suzanne Nebout, le [16], puis contracte un engagement avec une compagnie de traite qui l'envoie au Cameroun, où il part en avril 1916 surveiller des plantations. Malade, il rentre en France en juin 1917[11].

Rencontre importante qui complète sa formation intellectuelle : il travaille en 1917-1918 auprès du savant-inventeur-journaliste-conférencier Henry de Graffigny. Embauchés ensemble par la Fondation Rockefeller, ils parcourent la Bretagne en 1918 pour une campagne de prévention de la tuberculose.

Formation du médecin[modifier | modifier le code]

Portrait de Louis-Ferdinand Céline.

Après la guerre, Louis-Ferdinand Destouches se fixe à Rennes. Il épouse Édith Follet, la fille du directeur de l'école de médecine de Rennes, le 10 août 1919 à Quintin (Côtes-du-Nord). Celle-ci donne naissance à son unique fille, Colette Destouches (15 juin 1920 - 9 mai 2011)[17]. Il prépare alors le baccalauréat, qu'il obtiendra en 1919, puis poursuit des études de médecine de 1920 à 1924 en bénéficiant des programmes allégés réservés aux anciens combattants. Sa thèse de doctorat de médecine, La Vie et l'Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis (soutenue en 1924), sera plus tard considérée comme sa première œuvre littéraire. Il publie La Quinine en thérapeutique (1925). Après son doctorat, il est embauché à Genève par la fondation Rockefeller qui subventionne un poste de l'Institut d'hygiène de la SDN, fondé et dirigé par le Dr Rajchman. Sa famille ne l'accompagne pas. Il effectue plusieurs voyages en Afrique et en Amérique avec des médecins. Cela l'amène notamment à visiter les usines Ford au cours d'un séjour à Détroit qui dure un peu moins de 36 heures, le temps pour lui d'être vivement impressionné par le fordisme et plus largement par l'industrialisation. Contrairement à la légende souvent reprise, il n'a jamais été conseiller médical de la société des automobiles Ford à Détroit[18].

Son contrat à la SDN n'ayant pas été renouvelé, il envisage d'acheter une clinique en banlieue parisienne puis s'essaie à l'exercice libéral de la médecine. Il finit par être engagé au dispensaire de Bezons où il perçoit 36 000 F par an après sa titularisation[19]. Il y rencontre Albert Sérouille et lui fera même une fameuse préface à son livre Bezons à travers les âges[20]. Pour compléter ses revenus, il occupera un poste polyvalent de concepteur de documents publicitaires, de spécialités pharmaceutiques (il élabore en 1933 un traitement de la maladie de Basedow qui sera commercialisé sous le nom de Basedowine[21]) et même de visiteur médical dans trois laboratoires pharmaceutiques.

Elizabeth Craig[modifier | modifier le code]

En 1926, il rencontre à Genève Elizabeth Craig (1902-1989), une danseuse américaine, qui sera la plus grande passion de sa vie. C'est à elle, qu'il surnommera « l'Impératrice », qu'il dédiera Voyage au bout de la nuit. Elle le suit à Paris, rue Lepic, mais le quitte en 1933, peu après la publication du Voyage. Il partira à sa recherche en Californie, mais ce sera pour apprendre qu'elle a épousé Ben Tankel qui se trouve être Juif. Après quoi on n'entendra plus parler d'elle jusqu'en 1988, date à laquelle l'universitaire américain Alphonse Juilland la retrouvera, quelques jours avant Jean Monnier, qui était sur sa trace également[22]. Elle affirmera alors dans une interview qu'elle craignait qu'en perdant sa beauté avec l'âge, elle finisse par ne plus rien représenter pour lui[13].

Formation de l'écrivain[modifier | modifier le code]

Comme beaucoup d'écrivains, Céline a su habilement bâtir toute une série de mythes sur sa personnalité. En même temps que Voyage au bout de la nuit, Céline écrivait des articles pour une revue médicale (La Presse médicale) qui ne correspondent pas à l'image de libertaire qu'on s'est faite de lui[23]. Dans le premier des deux articles publiés dans cette revue en mai 1928, Céline vante les méthodes de l'industriel américain Henry Ford, méthodes consistant à embaucher de préférence « les ouvriers tarés physiquement et mentalement » et que Céline appelle aussi « les déchus de l'existence ». Cette sorte d'ouvriers, remarque Céline, « dépourvus de sens critique et même de vanité élémentaire », forme « une main-d’œuvre stable et qui se résigne mieux qu'une autre ». Céline déplore qu'il n'existe rien encore de semblable en Europe, « sous des prétextes plus ou moins traditionnels, littéraires, toujours futiles et pratiquement désastreux ».

Dans le deuxième article, publié en novembre 1928, Céline propose de créer des médecins-policiers d'entreprise, « vaste police médicale et sanitaire » chargée de convaincre les ouvriers « que la plupart des malades peuvent travailler » et que « l'assuré doit travailler le plus possible avec le moins d'interruption possible pour cause de maladie ». Il s'agit, affirme Céline, d'« une entreprise patiente de correction et de rectification intellectuelle » tout à fait réalisable pourtant car « Le public ne demande pas à comprendre, il demande à croire. » Céline conclut sans équivoque : « L'intérêt populaire ? C'est une substance bien infidèle, impulsive et vague. Nous y renonçons volontiers. Ce qui nous paraît beaucoup plus sérieux, c'est l'intérêt patronal et son intérêt économique, point sentimental. » On peut toutefois s'interroger sur la correspondance entre ces écrits et les sentiments véritables de Céline, sur le degré d'ironie de ces commentaires « médicaux » (ou sur une éventuelle évolution) car, quelques années plus tard, plusieurs passages de Voyage au bout de la nuit dénonceront clairement l'inhumanité du système capitaliste en général et fordiste en particulier[24].

C'est toute cette partie de sa vie qu'il relate à travers les aventures de son antihéros Ferdinand Bardamu, dans son roman le plus connu, Voyage au bout de la nuit (). Ce premier livre a un retentissement considérable[25]. Aux réactions scandalisées ou déconcertées, se mêlent des éloges enthousiastes[26]. Le roman reçoit le prix Renaudot, après avoir manqué de peu le prix Goncourt[27] (ce qui provoquera le départ de Lucien Descaves du jury du Goncourt[28] : il ne reviendra qu'en 1939). Il connaît un grand succès de librairie.

Le , paraît L'Église[29], pièce de théâtre écrite en 1926 et 1927[30], où figurent des allusions antisémites[31]. Les ventes sont modestes[32].

À cette époque, en raison de la publication du Voyage, Céline est particulièrement apprécié des milieux de gauche qui voient en lui un porte-parole des milieux populaires et un militant antimilitariste[33]. Louis Aragon le presse, mais en vain, de rejoindre la SFIC-Parti communiste[34] (ancien nom du PCF). Le , Céline prononce à Médan, sur l'invitation de Lucien Descaves, un discours intitulé « Hommage à Zola » lors de la commémoration annuelle de la mort de l'écrivain[35], discours qui demeure la seule allocution publique littéraire de sa carrière[36]. « Pessimiste radical[37] » selon Henri Godard, Céline y dénonce aussi bien les sociétés fascistes que bourgeoises ou marxistes. Elles reposeraient toutes sur le mensonge permanent et n'auraient qu'un seul et même but : la guerre[38]. Elsa Triolet participe à la traduction en russe du Voyage au bout de la nuit[39]. Il paraît en URSS en janvier 1934, lourdement sabré[40].

Le , en plein Front populaire, paraît le deuxième roman de Céline, Mort à crédit, avec des coupures imposées par l'éditeur[41]. Le livre se vend bien, mais loin des proportions attendues[42]. Selon François Gibault, le public a la tête ailleurs : la société française, en pleine décomposition, en plein désarroi face au conflit des idéologies, réclame des penseurs et des philosophes, non des romanciers[43]. Les critiques, de gauche comme de droite, se déchaînent contre le livre[44]. Ils dénoncent d'une part le style[45] (le vocabulaire emprunte plus que jamais au langage populaire, et la phrase est maintenant déstructurée[46]), d'autre part la propension de Céline à rabaisser l'homme[47]. Les écrivains ne reconnaissent pas Céline pour leur pair[48]. Les fervents laudateurs du Voyage — Léon Daudet, Lucien Descaves — se taisent[49]. Céline est blessé du feu nourri d'attaques dirigées contre Mort à crédit[50]. Certains biographes y voient la raison de l'interruption de sa production romanesque[51] : il va se consacrer pour un temps à l'écriture de pamphlets[52].

Il se rend en URSS en septembre[53] pour dépenser les droits d'auteur du Voyage — les roubles n'étant pas convertibles[54]. Deux mois plus tard, le 28 décembre, il publie Mea culpa, vision apocalyptique de la nature humaine. Pour Céline, toute forme d'optimisme est une imposture : on ne se débarrassera jamais des égoïsmes, et par conséquent le sort des hommes ne s'améliorera jamais[55]. Dans ce court pamphlet, l'auteur exprime d'abord son dégoût du capitalisme et des bourgeois, avant de s'en prendre au communisme, qui ne serait rien d'autre que « l'injustice rambinée sous un nouveau blase[56] ». Le texte est suivi de sa thèse de médecine consacrée à Semmelweis[57].

L'époque des pamphlets antisémites[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1930, alors qu'il est en contact avec Arthur Pfannstiel[58], un critique d'art et traducteur travaillant pour le Welt-Dienst (service mondial de propagande nazi anti-maçonnique et antisémite), organe auprès duquel il se renseigne[58],[59], Céline publie deux pamphlets fortement marqués par un antisémitisme virulent[60],[61] : Bagatelles pour un massacre (1937) et L'École des cadavres (1938).

Il présente lui-même ces ouvrages ainsi :

« Je viens de publier un livre abominablement antisémite, je vous l'envoie. Je suis l'ennemi no 1 des juifs[62]. »

Dès la fin des années 1930, Céline se rapproche des milieux d'extrême droite français pro-nazis, en particulier de l'équipe du journal de Louis Darquier de Pellepoix, La France enchaînée[63].

L'Occupation[modifier | modifier le code]

Sous l'Occupation, Céline, s'il ne signe pas à proprement parler d'articles, envoie des lettres aux journaux collaborationnistes[64] dont certaines sont publiées[65]. Il y fait preuve d'un antisémitisme violent[66],[67]. Par exemple, le 4 septembre 1941, le journal collaborateur Notre combat pour la nouvelle France socialiste publie un article intitulé « Céline nous parle des Juifs » ; Céline y déclare :

« Pleurer, c'est le triomphe des Juifs ! Réussit admirablement ! Le monde à nous par les larmes ! 20 millions de martyrs bien entraînés c'est une force ! Les persécutés surgissent, hâves, blêmis, de la nuit des temps, des siècles de torture[68]… »

Visitant l'exposition « Le Juif et la France », Céline reproche à Sézille d'avoir éliminé de la librairie de l'exposition Bagatelles pour un massacre et L'École des cadavres. Ces ouvrages sont controversés jusque chez les nazis : si Karl Epting, directeur de l'Institut allemand de Paris, décrit Céline comme « un de ces Français qui ont une relation profonde avec les sources de l'esprit européen », Bernard Payr, qui travaille au service de la propagande en France occupée se plaint du fait que Céline « gâcherait » son antisémitisme par des « obscénités » et des « cris d'hystérique »[69].

Durant cette période, Céline exprime ouvertement son soutien à l'Allemagne nazie. Lorsque celle-ci entre en guerre contre l'Union soviétique, en juin 1941, il déclare :

« Pour devenir collaborationniste, j’ai pas attendu que la Kommandantur pavoise au Crillon… On n’y pense pas assez à cette protection de la race blanche. C’est maintenant qu’il faut agir, parce que demain il sera trop tard. […] Doriot s’est comporté comme il l’a toujours fait. C’est un homme… il faut travailler, militer avec Doriot. […] Cette légion (la L.V.F.) si calomniée, si critiquée, c'est la preuve de la vie. […] Moi, je vous le dis, la Légion, c'est très bien, c'est tout ce qu'il y a de bien[70]. »

Il publie alors Les Beaux Draps, son troisième et dernier pamphlet antisémite (Nouvelles éditions françaises, le 28 février 1941), dans lequel il exprime clairement sa sympathie pour l'occupant :

« C’est la présence des Allemands qu’est insupportable. Ils sont bien polis, bien convenables. Ils se tiennent comme des boys scouts. Pourtant on peut pas les piffer… Pourquoi je vous demande ? Ils ont humilié personne… Ils ont repoussé l’armée française qui ne demandait qu’à foutre le camp. Ah, si c’était une armée juive alors comment on l’adulerait[71] ! »

En 1943, Hans Grimm, membre du Sicherheitsdienst de la SS à Rennes, fournit à Louis-Ferdinand Céline une autorisation pour se rendre en villégiature à Saint-Malo (zone d'accès limité à cette période du conflit). L’auteur lui offre un exemplaire d'une première édition d'un de ses romans.

L'absence en librairie des pamphlets n'est pas due à une décision d'interdiction officielle, puisque Bagatelles n'a donné lieu à aucun procès, que L'École des cadavres fut amputée de six pages (suite jugement en correctionnelle pour diffamation du 21 juin 1939[réf. nécessaire]), mais ne connut aucune mesure de restriction à la vente, et que Les Beaux Draps furent interdits, en zone libre inclusivement, le 4 décembre 1941 par le Gouvernement de Vichy[réf. nécessaire], mais l'ouvrage continua d'être normalement diffusé et réimprimé en zone occupée[réf. nécessaire]. À son retour en France, Céline n'autorisa jamais leur réimpression et son ayant droit a, depuis 1961, respecté sa décision[72].

Même si Céline était ouvertement antisémite, selon l'historien Henri Guillemin, il n'a jamais collaboré pendant la guerre[73].

En février 1944, lors d'un dîner à l'ambassade d'Allemagne à Paris avec ses amis Jacques Benoist-Méchin, Pierre Drieu la Rochelle et Gen Paul, Céline a déclaré à l'ambassadeur allemand Otto Abetz qu'Hitler était mort et remplacé par un sosie juif[74].

Le marque son retour au roman : il publie Guignol's Band[75], récit de son séjour de 1915 en Angleterre.

L'exil : Sigmaringen, puis le Danemark[modifier | modifier le code]

Après le débarquement du 6 juin 1944, Céline, craignant pour sa vie, quitte la France le et se retrouve d'abord à Baden-Baden, en Allemagne, avant de partir pour Berlin, puis pour Kraenzlin (le Zornhof de Nord), d'où il ne peut rejoindre le Danemark. Apprenant qu'un gouvernement français tente de se former à Sigmaringen, Céline propose alors à Fernand de Brinon, le représentant de Vichy pour la France occupée, d'y exercer la médecine ; celui-ci accepte. Céline gagne par le train Sigmaringen, voyage qu'il relate dans Rigodon ; là-bas, il s'installe avec sa femme, et côtoie le dernier carré des pétainistes et des dignitaires du régime de Vichy (D'un château l'autre)[76]. Le , il quitte Sigmaringen pour le Danemark, occupé par les Allemands, afin de récupérer des fonds qu'il a confiés avant guerre, sous forme de lingots d'or, à une amie danoise.

Il vit au Danemark près d'une année et demie en prison, et plus de quatre ans dans une maison au confort rudimentaire près de la mer Baltique, tandis qu'il est boycotté par le monde littéraire français. Entre 1947 et 1949, Céline entame une longue correspondance avec un universitaire juif américain, Milton Hindus, admirateur de son œuvre romanesque[77] qui publie en 1950 une importante étude enthousiaste sur le romancier intitulée The Crippled Giant[78] (« Le Géant infirme » sorti en France l'année suivante sous le titre de L.-F. Céline tel que je l’ai vu) que ce dernier versera à sa décharge lors de son procès[60].

Le 21 février 1950, dans le cadre de l'épuration, il est condamné définitivement par contumace par la chambre civile de Paris pour collaboration selon l'article 83 (pour « actes de nature à nuire à la défense nationale ») — et non l'article 75 (pour « intelligence avec l'ennemi et de trahison ») des Ordonnances du GPRF relatives à l'épuration[79] —, à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark), 50 000 francs d'amende, la confiscation de la moitié de ses biens et à l'indignité nationale[80],[13],[81],[82]. Raoul Nordling — consul général de Suède à Paris qui joua un rôle important auprès des autorités allemandes dans la sauvegarde des monuments de Paris en 1944 —, est intervenu en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre danois des affaires étrangères, pour retarder son extradition et aurait écrit en sa faveur au président de la Cour de justice qui le jugeait[83],[84]. Céline fait valoir auprès des autorités danoises son exécution de peine de prison effectuée en 1946-1947.

Retour en France[modifier | modifier le code]

La maison de Céline et de son épouse Lucette, route des Gardes à Meudon en 2012.

Le 20 avril 1951, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline[85] au titre de « grand invalide de guerre » (depuis 1914) en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat ne fasse le rapprochement[86],[61],[82]. De retour de Copenhague l'été suivant, Céline et son épouse – ils se sont mariés le 15 février 1943 à Paris 18e[2]Lucette (née Lucie Almansor, le à Paris) s'installent chez des amis à Nice en juillet 1951. Son éditeur Robert Denoël ayant été assassiné en 1945, il signe le même mois un contrat de cinq millions de francs avec Gaston Gallimard (il lui a demandé 18 % de droits d'auteur[87]) pour la publication de Féerie pour une autre fois, la réédition de Voyage au bout de la nuit, de Mort à crédit et d'autres ouvrages[88].

En octobre de la même année le couple s'installe dans un pavillon vétuste, route des Gardes, à Meudon, dans les Hauts-de-Seine (à l'époque, département de Seine-et-Oise). Inscrit à l'Ordre des médecins, le Docteur L.-F. Destouches, docteur en médecine de la Faculté de Paris accroche une plaque professionnelle au grillage qui enclot la propriété, ainsi qu'une plaque pour Lucette Almanzor qui annonce les cours de danse classique et de caractère que son épouse donne dans le pavillon[89]. Il vit pendant plusieurs années des avances de Gallimard jusqu'à ce qu'il renoue avec le succès[90], à partir de 1957, grâce à sa « Trilogie allemande », dans laquelle il romance son exil.

Publiés successivement et séparément, D'un château l'autre (1957), Nord (1960) et Rigodon (1969) forment en réalité trois volets d'un seul roman. Céline s'y met personnellement en scène comme personnage et comme narrateur.

Tombe de Céline au cimetière des Longs-Réages, à Meudon. Son épouse y a fait inscrire son nom en laissant en blanc sa date de décès commençant par 19.., sans savoir qu'elle fêterait ses 100 ans en 2012.

Louis-Ferdinand Destouches meurt à son domicile de Meudon le , vraisemblablement des suites d'une artériosclérose cérébrale[91] — bien que d'autres pathologies soient parfois évoquées[13] — laissant veuve Lucette Destouches[92]. Il est enterré au cimetière des Longs-Réages, à Meudon ; le pavillon qu'il occupait brûlera en , détruisant alors ses lettres et manuscrits[93],[13].

Le style Céline[modifier | modifier le code]

Le style littéraire de Louis-Ferdinand Céline est souvent décrit comme ayant représenté une « révolution littéraire »[94]. Il renouvelle en son temps le récit romanesque traditionnel, jouant avec les rythmes et les sonorités, dans ce qu'il appelle sa « petite musique »[95]. Le vocabulaire à la fois argotique influencé par les échanges avec son ami Gen Paul ainsi que le style scientifique, familier et recherché, est au service d'une terrible lucidité, oscillant entre désespoir et humour, violence et tendresse, révolution stylistique et réelle révolte (le critique littéraire Gaëtan Picon est allé jusqu'à définir le Voyage comme « l'un des cris les plus insoutenables que l'homme ait jamais poussé »). Son vocabulaire original peut donner lieu à des pastiches[96].

C'est en 1936, dans Mort à crédit, mettant en scène l'enfance de Ferdinand Bardamu, alter ego littéraire de Céline, que son style se fait plus radical, notamment par l'utilisation de phrases courtes, très souvent exclamatives, séparées par trois points de suspension. Cette technique d'écriture combinant langue écrite et orale, conçue pour exprimer et provoquer l'émotion, se retrouvera dans tous les romans qui suivront. Elle décontenancera une bonne partie de la critique à la publication de Mort à crédit. Dans ce roman nourri des souvenirs de son adolescence, Céline présente une vision chaotique et antihéroïque, à la fois burlesque et tragique, de la condition humaine. Le livre, cependant, connaît peu de succès, et se trouve même critiqué par les partisans de Voyage au bout de la nuit. Simone de Beauvoir prétendra (mais longtemps après, en 1960) qu'elle et Jean-Paul Sartre y auraient alors vu « un certain mépris haineux des petites gens qui est une attitude préfasciste[97] », tandis qu'Élie Faure, qui avait encensé le Voyage, juge simplement que Céline « piétine dans la merde[98] ».

Sur le plan stylistique, la progression qui apparaît entre son premier roman et son ultime trilogie est marquée par une correspondance de plus en plus nette entre le temps du récit (ou temps de l'action) et le temps de la narration (ou temps de l'écriture). C'est ainsi que le présent de narration envahit l'espace romanesque au point que l'action ne semble plus se dérouler dans le passé, mais bien au contraire au moment même où le narrateur écrit. Le texte se rapproche ainsi progressivement du genre de la chronique, donnant à son lecteur l'impression que les événements se déroulent « en direct », sous ses yeux.
Il est intéressant de le rapprocher de son contemporain Ramuz, qu'il disait être « l'initiateur du transfert de la langue parlée dans la langue écrite ».

Politique, racisme et antisémitisme[modifier | modifier le code]

La violente critique du militarisme, du colonialisme et du capitalisme qui s'exprime dans ses livres, fait apparaître Céline, dans ses débuts, comme un écrivain proche des idées de la gauche. En 1936, il est invité en URSS (Céline précise "à mes frais" dans D'un château l'autre), notamment sous l'influence d'Elsa Triolet, à valider ses droits d'auteur pour Voyage au bout de la nuit (en Union soviétique les droits d'auteurs étaient bloqués sur un compte en banque qu'on ne pouvait utiliser que dans le pays même). Il écrit à son retour son premier pamphlet, Mea culpa, charge impitoyable contre une Russie soviétique bureaucratique et barbare, la même année que Retour de l'URSS d'André Gide. Il a une vision très péjorative et raciste du peuple d'Occitanie : il écrit « Zone Sud, zone peuplée de bâtards méditerranéens, dégénérés, de nervis, félibres gâteux, parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt à jeter par-dessus bord. Au-dessous de la Loire, rien que pourriture, fainéantise infects métissages négrifiés. »[99].

Bagatelles pour un massacre[modifier | modifier le code]

Céline s'exprime alors par une série de pamphlets violemment antisémites[60],[100]. En 1937, quand paraît Bagatelles pour un massacre, André Gide écrira « Quant à la question même du sémitisme, elle n'est pas effleurée. S'il fallait voir dans Bagatelles pour un massacre autre chose qu'un jeu, Céline, en dépit de tout son génie, serait sans excuse de remuer les passions banales avec ce cynisme et cette désinvolte légèreté[101] », puis en 1938, L'École des cadavres. Ces livres connaissent un grand succès : il y étale un racisme et un antisémitisme radicaux, mais aussi le désir de voir se créer une armée franco-allemande et une apologie de Hitler qui n'aurait aucune visée sur la France : « Si demain Hitler me faisait des approches avec ses petites moustaches, je râlerais comme aujourd'hui sous les juifs. Mais si Hitler me disait : “Ferdinand ! c'est le grand partage ! On partage tout !”, il serait mon pote[102]! »

L'École des cadavres[modifier | modifier le code]

Et dans L'École des cadavres (1938) :

« Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. […] Dans l'élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n'a jamais été persécuté par les aryens. Il s'est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d'hybride »

— L'École des cadavres, Paris, Denoël, 1938, p. 108

Ou encore :

« Je me sens très ami d'Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu'ils ont bien raison d'être racistes. Ça me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis c'est les Juifs et les francs-maçons. Que la guerre c'est la guerre des Juifs et des francs-maçons, que c'est pas du tout la nôtre. Que c'est un crime qu'on nous oblige à porter les armes contre des personnes de notre race, qui nous demandent rien, que c'est juste pour faire plaisir aux détrousseurs du ghetto. Que c'est la dégringolade au dernier cran de la dégueulasserie »

— L'École des cadavres, Paris, Denoël, 1938, p. 151

Les Beaux Draps[modifier | modifier le code]

Après la défaite et l'occupation de la France, Céline rédige un troisième pamphlet : Les Beaux Draps, où il dénonce non seulement les Juifs et les francs-maçons mais aussi la majorité des Français, soupçonnés de métissage et d'être stupides. Le pamphlétaire demande également, entre autres considérations, une réduction du temps de travail (à trente-cinq heures dans les usines, pour commencer) et s'en prend assez clairement à la politique d'ordre moral du maréchal Pétain. Cela déplaît tant au régime de Vichy que, au même titre que Les Décombres de Lucien Rebatet, le livre est mis à l'index (sans pour autant être interdit de publication). L'écrivain adresse ensuite une quarantaine de lettres ouvertes publiées par les organes les plus virulents de la collaboration tout en restant en marge des différents mouvements collaborationnistes créés à la faveur des événements. Dans ces lettres, il se présente comme le pape du racisme et déplore l'insuffisance de la répression contre les Juifs, les francs-maçons, les communistes et les gaullistes. Il écrit en une lettre à Jacques Doriot dans laquelle il déplore le sentiment de communauté des Juifs, qu'il estime responsable de leur « pouvoir exorbitant » : « Le Juif n'est jamais seul en piste ! Un Juif, c'est toute la juiverie. Un Juif seul n'existe pas. Un termite, toute la termitière. Une punaise, toute la maison »[103].

Interprétations[modifier | modifier le code]

Plusieurs interprétations ont été données de l'antisémitisme célinien, qui se déchaîne dans cet extrait d'une lettre à sa secrétaire littéraire :

« Je veux les [les Juifs] égorger… […] Lorsque Hitler a décidé de « purifier » Moabit à Berlin (leur quartier de la Villette), il fit surgir à l'improviste dans les réunions habituelles, dans les bistrots, des équipes de mitrailleuses et par salves, indistinctement, tuer tous les occupants ! […] Voilà la bonne méthode. » (Lettres à Marie Canavaggia, Du Lérôt éd., 1995).

Ainsi, selon l'historien Philippe Burrin : « Ses pamphlets de l'avant-guerre articulaient un racisme cohérent. S'il dénonçait en vrac la gauche, la bourgeoisie, l'Église et l'extrême droite, sans oublier sa tête de Turc, le maréchal Pétain, c'est pour la raison qu'ils ignoraient le problème racial et le rôle belliciste des juifs. La solution ? L'alliance avec l'Allemagne nazie, au nom d'une communauté de race conçue sur les lignes ethnoracistes des séparatistes alsaciens, bretons et flamands. » (La France à l'heure allemande, 1940-1944, Seuil, 1995, p. 63.)

Burrin écrit encore : « Autant qu'antisémite, il [Céline] est raciste : l'élimination des juifs, désirable, indispensable, n'est pas le tout. Il faut redresser la race française, lui imposer une cure d'abstinence, une mise à l'eau, une rééducation corporelle et physique. […] Vichy étant pire que tout, et en attendant qu'une nouvelle éducation ait eu le temps de faire son œuvre, il faut attirer par le « communisme Labiche » ces veaux de Français qui ne pensent qu'à l'argent. Par exemple, en leur distribuant les biens juifs, seul moyen d'éveiller une conscience raciste qui fait désespérément défaut. » (ibid., p. 427.)

L'historien Robert Soucy, professeur émérite à l'Oberlin College (Ohio, États-Unis), perçoit une dimension sexuelle dans l'antisémitisme de l'auteur : « Selon Céline, les Juifs ne se bornent pas à dominer la France sur les plans politiques, économique, social et culturel ; ils constituent en plus une menace sur le plan sexuel, et plus précisément homosexuel. Selon Céline, les Juifs sont des « enculés » qui prennent de force les Aryens par derrière. Se montrer docile avec les Juifs, c'est courir le risque de se faire violer par eux. [...] Ses envolées contre les Juifs expriment beaucoup de craintes et aussi une jalousie de nature sexuelle. D'après lui, les Aryens sont souvent violés par des Juifs dominateurs ; quant aux Aryennes, elles trouvent les Juifs particulièrement attirants. Les Juifs exercent la même fascination sexuelle sur les femmes que les Noirs : « La femme est une traîtresse chienne née. [...] La femme, surtout la Française, raffole des crépus, des Abyssins, ils vous ont des bites surprenantes. » Ainsi, dans l'univers mental de Céline, la misogynie et le racisme se renforcent mutuellement[104]. »

Postérité[modifier | modifier le code]

Rééditions et travaux autour de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Ses livres sont réédités et traduits dans de nombreux pays. L'œuvre de Louis-Ferdinand Céline est notamment publiée dans la bibliothèque de la Pléiade. Une sélection de sa correspondance a été également publiée en 2009 dans la Pléiade[105].

Ses pamphlets des années 1930 n'ont pas fait l'objet de rééditions officielles en France — à l'exception de Mea Culpa — à la demande de Céline puis de sa veuve après sa mort. Ils sont de toutes manières concernés par le décret-loi Marchandeau de 1939 et la loi Pleven de 1972, qui interdisent la provocation à la haine raciale. Les exemplaires d'origine se négocient aux alentours de 180 € minimum (2008) pour l'édition originale en mauvais état, dépassant largement les 1 100 € lorsqu'ils sont en parfait état[réf. nécessaire]. Ils font également l'objet de publications pirates.

En 2012, la maison d'édition québécoise Huit publie une édition intégrale et critique des trois pamphlets antisémites de Céline en les réunissant dans un recueil intitulé Écrits polémiques[106],[107],[108].

De nombreux travaux ont été consacrés à la vie et à l'œuvre de Céline. Deux numéros des Cahiers de l'Herne (no 3 et 5) lui ont été consacrés. François Gibault lui a consacré une biographie en trois tomes. Des auteurs comme Philippe Alméras, Pol Vandromme, Philippe Muray, Frédéric Vitoux, Maurice Bardèche ou Robert Poulet lui ont également consacré études et biographies. L'association Société d'études céliniennes organise échanges et colloques à son sujet, publiant également la revue Études céliniennes. Une autre publication, La Revue célinienne, a existé de 1979 à 1981, pour devenir ensuite une revue mensuelle, Le Bulletin célinien.

Le périodique Le Bulletin célinien annonce en octobre 2014 la découverte d'un texte inédit, intitulé "On a les maîtres qu'on mérite", retrouvé dans les archives de la Société des Nations. Ce texte a vraisemblablement été écrit à Genève lorsque Céline y officiait en tant que médecin.

Auteurs faisant référence à Céline[modifier | modifier le code]

  • Charles Bukowski, fait référence à Céline dans son roman Pulp (1994) alors que le personnage de la Grande Faucheuse demande au protagoniste et détective Nick Belane de le retrouver pour pouvoir enfin l'attraper. Comme le mentionne son biographe Howard Sounes, Bukowski était un grand admirateur de l'auteur de Voyage au bout de la nuit, considérant Céline comme le plus grand auteur français de tous les temps[109].
  • Le style de Frédéric Dard est influencé par celui de Céline, auteur pour lequel il éprouvait une grande admiration, ce qu'il a volontiers reconnu à diverses reprises[110],[111].
  • Patrick Modiano ouvre son premier roman, La Place de l'Étoile, sur une reprise du style de Céline, dans un article imaginaire signé par le « docteur Bardamu ».
  • Dans Hygiène de l'assassin d'Amélie Nothomb, le personnage principal, Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, est un admirateur de Céline.
  • Le chanteur des Doors Jim Morrison fait référence à Voyage au bout de la nuit dans la chanson End of the Night.
  • L'auteur de romans noirs A. D. G., dont le style fait également référence à Céline, cite à plusieurs reprises les titres de ses romans (Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit), notamment dans son polar Pour venger Pépère. Le titre de son roman Cradoque's band est un pastiche de Guignol's Band.
  • Michel Audiard, dialoguiste de cinéma et écrivain, éprouvait une immense admiration pour Céline[112] et a à un moment envisagé de porter à l'écran Voyage au bout de la Nuit[113] et Mort à crédit[114].
  • Dans Sur la route, Jack Kerouac fait référence au Voyage au bout de la nuit alors qu'il se trouve dans un tramway de Détroit en compagnie de Neal Cassady.
  • Dans C'était la guerre des tranchées, Tardi présente Céline comme une influence majeure et cite un extrait du Voyage au bout de la nuit.
  • Marc-Édouard Nabe qualifie Louis Ferdinand Céline de « génie pur », et affirme son admiration pour cet auteur, notamment dès son passage à Apostrophes[115] le . En 1995, il consacre un roman à la veuve de Céline, Lucette Almanzor, intitulé Lucette.
  • Deux écrivains français contemporains sont aussi des spécialistes de Céline, qui ont achevé une thèse de doctorat sur son œuvre : il s'agit de Michaël Ferrier (qui en a tiré un essai sur La chanson dans l'œuvre de Céline, publié aux éditions du Lérot en 2004) et d'Yves Pagès (qui en a tiré un essai sur Les Fictions du politique chez L.-F. Céline, publié au Seuil en 1994). Michaël Ferrier s'est déjà exprimé publiquement à plusieurs reprises sur l'importance de Céline dans son travail de romancier[116].

Controverse de 2011[modifier | modifier le code]

Céline figurait parmi les 500 personnalités et événements pour lesquels le ministère de la culture souhaitait, en 2011, des célébrations nationales (en l'occurrence, à l'occasion du cinquantenaire de sa mort). À la suite d'une protestation de Serge Klarsfeld, qui a déclaré « Frédéric Mitterrand doit renoncer à jeter des fleurs sur la mémoire de Céline, comme François Mitterrand a été obligé de ne plus déposer de gerbe sur la tombe de Pétain »[117], le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, a finalement décidé de retirer Céline de cette liste, estimant que « les immondes écrits antisémites » de l'écrivain empêchent que la République lui rende hommage.

Ce retrait a suscité en retour des protestations, particulièrement de la part de Frédéric Vitoux et d'Henri Godard[118].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Pamphlets[modifier | modifier le code]

Autres textes[modifier | modifier le code]

  • Carnet du Cuirassier Destouches rédigé en 1913
  • Des vagues, nouvelle, 1917
  • La Vie et l'Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis, Simon, Rennes, 1924
  • La Quinine en Thérapeutique, Doin, Paris 1925
  • L'Église, éd. Denoël & Steele, Paris, 1933
  • Foudres et flèches, éd. F. Chambriand, Paris, 1948
  • Scandale aux abysses, éd. F. Chambriand, Paris, 1950
  • Entretiens avec le professeur Y, éd. Gallimard, Paris, 1955
  • Ballets sans musique, sans personne, sans rien, éd. Gallimard, Paris, 1959. Ce volume contient les ballets La Naissance d'une fée, Voyou Paul, brave Virginie et Van Bagaden qui figuraient déjà dans Bagatelles pour un massacre, ainsi que Foudres et flèches et Scandale aux abysses, le tout précédé de Secrets dans l'île et suivi de Progrès dans la réédition Gallimard de 2001.
  • Progrès, Mercure de France, Paris, 1978
  • Arletty, jeune fille dauphinoise, La flûte de Pan, Paris, 1983
  • Préfaces et dédicaces, Tusson, éd. du Lérot, 1987
  • Histoire du petit Mouck, Éditions du Rocher, 1997
  • À l'agité du bocal, L'Herne, Paris, 2006
  • Céline vivant, anthologie des entretiens audiovisuels avec LF Céline, Éd. Montparnasse, Paris, 2007

Correspondances[modifier | modifier le code]

  • 1979 : Cahiers Céline 5 : Lettres à des amies, Gallimard
  • 1980 : Vingt lettres : à André Pulicani, Jean-Gabriel Daragnès, Ercole Pirazzoli, Charles Frémanger, Charles de Jonquières et Albert Manouvriez, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1981 : Cahiers Céline 6 : Lettres à Albert Paraz 1947-1957, Gallimard
  • 1984 : Lettres à son avocat : 118 lettres inédites à Maître Albert Naud, Paris, La Flûte de Pan
  • 1985 : Lettres à Tixier : 44 lettres inédites à Maître Tixier-Vignancour, Paris, La Flûte de Pan
  • 1987 : Lettres à Joseph Garcin (1929-1938), Paris, Librairie Monnier
  • 1988 : Lettres à Charles Deshayes, 1947-1951, Paris, Bibliothèque de Littérature française contemporaine
  • 1989 : Le questionnaire Sandfort, précédé de neuf lettres inédites à J.A. Sandfort, Paris, Librairie Monnier
  • 1991 : Lettres à la NRF 1931-1961, Paris, Gallimard
  • 1991 : Lettres à Marie Bell, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1991 : Céline et les éditions Denoël, 1932-1948, Paris, IMEC
  • 1995 : Lettres à Marie Canavaggia, 1 : 1936-1947, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1995 : Lettres à Marie Canavaggia, 2 : 1948-1960, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1998 : Lettres de prison à Lucette Destouches et à Maître Mikkelsen (1945-1947), Gallimard
  • 2000 : Au fil de l'eau : Lettres de Louis-Ferdinand Céline à deux amies, Aimée Barancy et Éliane Tayar, et documents annexes, Tusson, Éd. du Lérot
  • 2002 : Lettres à Antonio Zuloaga (1947-1954), texte établi, présenté et annoté par Eric Mazet, préface de Philippe Sollers, La Sirène, Paris, 2002 (imprimerie Du Lérot, Tusson)
  • 2007 : Cahiers Céline 9 : Lettres à Marie Canavaggia (1936-1960), Gallimard
  • 2009 : Lettres, édition établie par Henri Godard et Jean-Paul Louis, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard
  • 2009 : Devenir Céline : lettres inédites de Louis Destouches et de quelques autres (1912-1919), édition et postface de Véronique Robert-Chovin, Gallimard
  • 2009 : Cahiers Céline 10 : Lettres à Albert Paraz (1947-1957), Gallimard
  • 2012 : Cahiers Céline 11 : Lettres à Milton Hindus (1947-1949), Gallimard
  • 2013 : Lettres à Henri Mondor, Gallimard

Chansons[modifier | modifier le code]

  • 1955 : À nœud coulant et Le règlement. Interprétées par l'auteur et enregistrées par Paul Chambrillon. Accompagnées à l'accordéon par Aimable en rerecording[119].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • 1938 : Hanns-Erich Kaminski, Céline en chemise brune ou le Mal du présent, Les Nouvelles Éditions Excelsior, (rééditions aux éditions Plasma en 1977, puis aux éditions Champ Libre en 1983 et enfin aux éditions Mille et une nuits en 1997 (avec une postface de Jean-Pierre Martin, Kaminsky scandale, et une notice biographique de Joël Gayraud sur Kaminsky, Portrait partiel d'un proscrit).
  • 1958 : Robert Poulet, Entretiens familiers avec L. F. Céline, Paris, Plon, « Tribune libre », (version définitive Mon ami Bardamu, entretiens familiers avec L. F. Céline, Paris, Plon, 1971).
  • 1959 : Interview de Louis-Ferdinand Céline par Francine Bloch retranscrit dans « Céline et l’actualité, 1933-1961 », Cahiers Céline no 7, Gallimard, 1986.
  • 1970 : Dominique de Roux, Michel Thélia et M. Beaujour (dir.), Cahier Céline, L'Herne, 2006 (ISBN 978-2-85197-156-2)
  • 1973 : Frédéric Vitoux, Céline, Misère et parole, collection Les essais CLXXX, Gallimard, 1re édition 1973
  • 1976 : Willy A. Szafran, Louis-Ferdinand Céline, Essai psychanalytique, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles.
  • 1976 : Frédéric Vitoux, Bébert, le chat de L.-F. Céline, Grasset, Paris.
  • 1977-1985 : François Gibault, Céline, Mercure de France, Paris (3 tomes).
  • 1977 : Jean-Pierre Dauphin et Jacques Boudillet, Album Céline (iconographie réunie et commentée), Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade ».
  • 1979 : Pierre Monnier, Ferdinand furieux (avec 313 lettres inédites de Louis-Ferdinand Céline), Lettera, L'Âge d'Homme.
  • 1985 : Henri Godard, Poétique de Céline, Gallimard, (ISBN 2-07-070500-5)
  • 1986 : Maurice Bardèche, Louis-Ferdinand Céline, La Table Ronde.
  • 1987 : Alice Kaplan, Relevé des sources et citations dans « Bagatelles pour un massacre », Tusson, éd. du Lérot.
  • 1987 : Jacques d'Arribehaude, Le cinéma de Céline : avec quatre lettres de Céline à l'auteur, éd. du Lérot.
  • 1987 : Frédéric Vitoux, Céline, Belfond, Paris.
  • 1988 : François Richard, L'Anarchisme de droite dans la littérature contemporaine, Collection littératures modernes, PUF, Paris.
  • 1988 : Frédéric Vitoux, La Vie de Céline, Grasset.
  • 1992 : Philippe Alméras, Les Idées de Céline, Berg international.
  • 1993 : Stéphane Zagdanski, Céline seul, Gallimard.
  • 1993 : Philippe Alméras, Céline : entre haines et passion, Robert Laffont.
  • 1994 : Henri Godard, Céline, scandale, éditions Gallimard, collection Blanche, (ISBN 978-2070738021).
  • 1995 : Gérard Loiseaux, La littérature de la défaite et de la collaboration, Fayard.
  • 1997 : Jean-Pierre Martin, Contre Céline, ou d'une gêne persistante à l'égard de la fascination exercée par Louis Destouches sur papier bible, José Corti.
  • 1997 : Michel Bounan, L'Art de Céline et son temps, Allia.
  • 1999 : Nicholas Hewitt, The Life of Céline. A Critical Biography, Blackwelll critical biographies, Blackwell, Oxford.
  • 1999 : Milton Hindus, L.-F. Céline tel que je l'ai vu, L'Herne.
  • 1999 : Annick Duraffour, Céline, un antijuif fanatique in L'antisémitisme de plume — 1940-1944, études et documents, Berg International Éditeurs.
  • 1999 : Régis Tettamanzi, Esthétique de l'outrance, Idéologie et stylistique dans les pamphlets de L.-F. Céline, 2 tomes, éd. du Lérot.
  • 2001 : Philippe Muray, Céline, Seuil, Paris, 1981 (réédition chez Gallimard).
  • 2001 : Pol Vandromme, Céline, Éditions Pardès.
  • 2003 : Émile Brami, Céline "Je ne suis pas assez méchant pour me donner en exemple", Écriture.
  • 2004 : Émile Brami, Céline, Hergé et l'affaire Haddock, Écriture.
  • 2004 : Philippe Alméras, Dictionnaire Céline, Plon.
  • 2004 : Éric Mazet et Pierre Pécastaing : Images d'exil, Louis-Ferdinand Céline 1945-1951, préface de Claude Duneton, éd. du Lérot.
  • 2004 : André Rossel-Kirschen, Céline et le grand mensonge, Éd. Mille et une nuits.
  • 2004 : David Alliot, Louis-Ferdinand Céline en verve, Éditions Horay.
  • 2004 : Michaël Ferrier, Céline et la chanson : de quelques oreilles que la poétique célinienne prête aux formes chantées, éd. du Lérot.
  • 2005 : Pierre Lainé, Céline, Pardès, collection "Qui suis-je?" (ISBN 978-2-86714-369-4)
  • 2006 : Sonia Anton, Céline épistolier : écriture épistolaire et écriture littéraire, Kimé.
  • 2006 : David Alliot, Céline, la légende du siècle, Infolio.
  • 2006 : David Alliot, Céline à Meudon, images intimes 1951-1961, préface de François Gibault, Ramsay.
  • 2007 : David Alliot, L'Affaire Louis-Ferdinand Céline, les archives de l'ambassade de France à Copenhague 1945-1951, Éditions Horay.
  • 2008 : David Alliot, Daniel Renard, Céline à Bezons 1940-1944, Éditions du Rocher, (ISBN 978-2-268-06498-7)
  • 2008 : David Alliot, François Marchetti, Céline au Danemark, préface de Claude Duneton, Éditions du Rocher.
  • 2008 : Philippe Alméras, sur Céline, Éditions de Paris, (ISBN 978-2-85162-224-2)
  • 2008 : Henri Godard, Un autre Céline, Textuel, (2 volumes).
  • 2009 : Yves Buin, Céline, Gallimard, coll. « Folio biographies », Paris.
  • 2009 : Philippe Sollers, Céline, Écriture, coll. « Céline & Cie », Paris.
  • 2010 : Jacqueline Morand, Les idées politiques de Louis-Ferdinand Céline, L'Archipel.
  • 2010 : Yves Pagès, Céline, Fictions du politique, Le Seuil, collection Univers Historique, 1994; réédition augmentée d'une postface, collection Tel, Gallimard.
  • 2011 : D'un Céline l'autre, édition établie par David Alliot, préfacée par François Gibault, R. Laffont, coll. « Bouquins »
  • 2011 : Henri Godard, Céline, édition Gallimard, coll. « collection Biographies »,‎ (ISBN 978-2070121922).
  • 2011 : Antoine Peillon, Céline, un antisémite exceptionnel, Essai, éd. Le Bord De L'eau, 74 pages, (ISBN 978-2356871183).
  • 2013 : Eugène Saccomano, Céline coupé en deux, Le Castor astral (ISBN 978-2859209254).
  • 2014 : Henri Godard, À travers Céline, la littérature, coll. Blanche, éditions Gallimard, 2014, (ISBN 9782070144068).

Enregistrements audio[modifier | modifier le code]

Enregistrements vidéo[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a, b et c Chronologie du volume I Romans, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, (ISBN 978-2-07-011000-1), p.LV-LVI.
  2. a, b et c Acte de naissance no 198 de Louis-Ferdinand Céline, établi à la mairie de Courbevoie le 28 mai 1894.
  3. Qui est le prénom de sa grand-mère et l'un des prénoms de sa mère.
  4. Sur la nature et le degré de l'«engagement» de Céline, voir Pierre A. G. Astier, Écrivains français engagés, Nouvelles éditions Debresse, 1978 et Paul del Perugia, Céline, Nouvelles Éditions latines, 1987, p. 167.
  5. «Il se tient soigneusement à l'écart de la collaboration officielle.», Henri Godard, Le Monde, 24 janvier 2011
  6. «La "collaboration" de Céline n'avait rien d'officielle[...]», Pierre Lainé, Le Monde, 27 janvier 2011
  7. «Sartre et Vailland ont fortement contribué à établir la légende de compromissions honteuses de Céline [...]», Pierre Lainé, Le Monde, 27 janvier 2011
  8. Entretien de Louis-Ferdinand Céline avec Louis Pauwels, émission En Français dans le texte, à l'ORTF le 19 juin 1959.
  9. Arts no 13, 22-28 décembre 1965
  10. Cette famille est issue de la petite noblesse du Cotentin, les Des Touches de Lentillière
  11. a et b « Louis-Ferdinand Céline » dans Le Magazine littéraire, Sophia Publication, Paris, no 505, février 2011, (ISSN 0024-9807).
  12. La légende vient de Céline lui-même : Bardamu dans Voyage au bout de la nuit subit une trépanation et selon le postulat Barnamu c'est l'auteur...
  13. a, b, c, d et e Émile Brami, Céline vivant - Entretiens - Biographie, 2 DVD + livret, Éditions Montparnasse, 2007
  14. Citation : « En liaison entre un Régiment d'Infanterie et sa brigade, s'est offert spontanément pour porter sous un feu violent un ordre que les agents de liaison de l'infanterie hésitaient à transmettre. A porté cet ordre et a été grièvement blessé au cours de sa mission. », Ordre n° 439 D du 25 novembre 1914
  15. Site Entre guillemets…, consulté le 27/10/2011
  16. Certainement un mariage de complaisance car non enregistré au consulat
  17. Céline vu par sa fille dans Le Figaro du 26 mai 2012.
  18. Nicholas Hewitt, The Life of Céline: a Critical Biography, Blackwell Publishers, 1998, p. 64-66.
  19. [PDF], Frédéric Antoine, « Céline dans les Yvelines, chapitre V : D'un dispensaire à l'autre (Sartrouville et Bezons) », le Courrier des Yvelines,‎ (lire en ligne)
  20. Bezons à travers les âges, préface de Louis-Ferdinand Céline, éditions Denoël, coll. À la Ronde du grand Paris, no 1, 1944, 17 illustrations et 4 plans. Achevé à Bezons en août 1943 et dédié à son épouse, Mme Sérouille de Meester.
  21. Louis-Ferdinand Céline et la pharmacie, Lucie Coignerai-Devillers, Revue d'histoire de la pharmacie, 74e année, no 269, 1986. pp. 137-139.
  22. Voir Elizabeth Craig raconte Céline : entretien avec la dédicataire de Voyage au bout de la nuit, par Jean Monnier, Paris, Bibliothèque de littérature française contemporaine, 1988 (OCLC 462165615) et Elizabeth et Louis : Elizabeth Craig parle de Louis-Ferdinand Céline, propos recueillis et présentés par Alphonse Juilland, Paris, Gallimard, 1994 (ISBN 978-2-07-072928-9) (OCLC 31066140).
  23. Si, en 1933, dans une lettre à Élie Faure, Céline s'est déclaré « anarchiste jusqu'au bout des ongles », c'était pour rejeter l'engagement dans l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR, organisation antifasciste proche des communistes) que lui proposait son correspondant, ainsi que « notre dégueulasserie commune de droite et de gauche d'homme ». Mais il ne s'engagera pas non plus avec les anarchistes, alors même que certains d'entre eux l'y incitaient après la guerre. Dans une lettre à Albert Paraz, il écrira même : « J'aime bien les anarchistes mais cette idolâtrie des “grandes figures” est niaise. C'est de l'impuissance mentale. Ils remarquent ceux qui ont souffert pour la cause deux siècles “trop tard” et encore “tout de travers” ! Ou pas souffert du tout. On est dans la connerie. »
  24. Citons ces deux passages relevés dans l'édition Folioplus de l'œuvre maîtresse de l'écrivain : « On est tous assis sur une grande galère, on rame tous à tour de bras, […] On travaille ! qu'ils disent. C'est ça encore qu'est plus infect que tout le reste, leur travail. On est en bas dans les cales à souffler de la gueule, puants, suintants des rouspignolles, et puis voilà ! En haut sur le pont, au frais, il y a les maîtres [qui s'engraissent] et qui s'en font pas, avec des belles femmes roses et gonflées de parfums sur les genoux. » (p. 13) « Un patron [avare] se trouve toujours rassuré par l'ignominie de son personnel. L'esclave doit être coûte que coûte un peu et même beaucoup méprisable. Un ensemble de petites tares chroniques et physiques justifie le sort qui l'accable. La terre tourne mieux ainsi puisque chacun se trouve dessus à sa place méritée. L'être dont on se sert doit être bas, plat, voué aux déchéances, cela soulage, surtout qu'il nous payait tout à fait mal Baryton. Dans ces cas d'avarices aiguës les employeurs demeurent un peu soupçonneux et inquiets. Raté, débauché, dévoyé, tout s'expliquait, se justifiait et s'harmonisait en somme. Il ne lui aurait pas déplu à Baryton que j'aye été recherché par la police. C'est ça qui rend dévoué. » (p. 454)
  25. Godard (2011), p. 174
  26. Voir le recueil d'André Derval, Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline : Critiques 1932-1935, IMEC et 10/18, 2005, p. 16.
  27. Les raisons pour lesquelles Céline fut privé du Goncourt sont évoquées dans un article du Petit Bara du , in André Derval, op. cit., p. 331-333, ainsi que dans Frédéric Vitoux, La Vie de Céline, Grasset, 1988, p. 233-234. L'affaire a inspiré à Eugène Saccomano son roman Goncourt 32, Flammarion, 1999.
  28. Godard (2011), p. 162-163
  29. François Gibault, Céline, Mercure de France, 1985, t. II, p. 68.
  30. Philippe Destruel, « Dossier », in Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, coll. « Folio plus », Gallimard, 1996, p. 516. Le manuscrit avait été refusé par Gallimard en octobre 1927. Une édition en tirage limité avait eu lieu chez Denoël le . Frédéric Vitoux, op. cit., p. 173, 241 et 258.
  31. Frédéric Vitoux, op. cit., p. 173 et 259.
  32. Frédéric Vitoux, op. cit., p. 258.
  33. Philippe Destruel, op. cit., p. 522 et 523.
  34. Godard (2011), p. 168
  35. Chronologie du volume I Romans, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, p. LXIX, (ISBN 978-2-07-011000-1).
  36. Texte intégral de l'« Hommage à Zola » sur le site http://www.scribd.com
  37. Godard (2011), p. 170
  38. « Libéraux, marxistes, fascistes, ne sont d’accord que sur un seul point : des soldats ! » Louis-Ferdinand Céline, « Hommage à Zola », Le Style contre les idées, coll. « Le regard littéraire », Complexe, 1987, p. 112.
  39. Selon Aragon, le traducteur est un Soviétique œuvrant à Moscou, à qui Triolet fournit une aide dans la compréhension des expressions populaires. Le livre attribue la traduction à Triolet. Elle-même la revendique. François Gibault, op. cit., t. II, p. 129 et 130.
  40. François Gibault, op. cit., t. II, p. 132.
  41. Le réalisme de certaines pages choquait Robert Denoël. Le texte intégral ne paraîtra en édition courante qu'en 1981, dans la Bibliothèque de la Pléiade. François Gibault, op. cit., t. II, p. 116.
  42. Frédéric Vitoux, op. cit., p. 287 et 288.
  43. François Gibault, op. cit., t. II, p. 119 et 120.
  44. François Gibault, op. cit., t. II, p. 118 et 119.
  45. « Un style exécrable […] rempli de procédés bassement littéraires... » Alain Laubreaux, La Dépêche de Toulouse, .
  46. Godard (2011), p. 211-212
  47. « Il y avait dans le Voyage une inoubliable dénonciation de la guerre, des colonies. Céline ne dénonce plus aujourd'hui que les pauvres et les vaincus. » Paul Nizan, l'Humanité, .
  48. Frédéric Vitoux, op. cit., p. 292.
  49. Frédéric Vitoux, op. cit., p. 293.
  50. Godard (2011), p. 221-222 et p. 239
  51. « La réception critique de Mort à crédit ne l'avait pas seulement ulcéré, elle l'avait peut-être pour un temps, découragé. » Frédéric Vitoux, op. cit., p. 301 et 302. « Force est en tout cas de constater que, après la publication de Mort à crédit, il interrompit son œuvre romanesque pour se lancer dans un genre littéraire complètement différent. » François Gibault, op. cit., t. II, p. 121.
  52. François Gibault, op. cit., t. II, p. 151 et 152.
  53. On ignore la date de son arrivée à Leningrad, peut-être fin août 1936, plus probablement début septembre. Il repart le 21 septembre. François Gibault, op. cit., t. II, p. 138-140.
  54. Marc Hanrez, Céline, coll. « La bibliothèque idéale », Gallimard, 1961, p. 23. Le rouble n'était plus convertible depuis 1932.
  55. « Massacres par myriades, toutes les guerres depuis le Déluge ont eu pour musique l'Optimisme… Tous les assassins voient l'avenir en rose, ça fait partie du métier. Ainsi soit-il. » Louis-Ferdinand Céline, Mea Culpa, Denoël, 1936, p. 8.
  56. « Mea Culpa », sur quellehistoire.com.
  57. Frédéric Vitoux, op. cit., p. 301.
  58. a et b Godard (2011), p. 251-252
  59. Pascal Ory, Les Collaborateurs coll. Points/Histoire, Le Seuil 1976, p. 25.
  60. a, b et c Notice « Louis-Ferdinand Céline » sur larousse.fr.
  61. a et b Jacques-Pierre Amette, « Céline, lettres de la haine », sur lepoint.fr, Le Point,‎ (consulté le 21 juillet 2010)
  62. Lettre au Docteur W. Strauss, 1937.
  63. Céline et l'extrême droite française.
  64. Cahiers Céline, no 7 : « Céline et l'actualité, 1933-1961 / Louis-Ferdinand Céline ». Textes réunis et présentés par Jean-Pierre Dauphin, Pascal Fouché. Préface de François Gibault. Édition augmentée, Gallimard, 1987 (table des matières).
  65. Emile Brami et Céline par l’INRP.
  66. « Quatre lettres de Louis-Ferdinand Céline aux journaux de l'Occupation » in Philippe Alméras, Sur Céline, Éditions de Paris.
  67. L'article « lettres aux journaux » dans Philippe Alméras, Dictionnaire Céline, Plon.
  68. Notre combat pour la nouvelle France socialiste, reproduit dans le site Mémoire juive et Éducation ; voir aussi le 9 juillet 1943, dans le journal collaborationniste Je suis partout.
  69. Gérard Loiseaux, La Littérature de la défaite et de la collaboration, Fayard, 1995.
  70. « Entretien avec Céline. Ce que l'auteur du Voyage au bout de la nuit « pense de tout ça »… », L'Émancipation nationale, 21 novembre 1941, in Cahiers Céline, n° 8, pp. 134-135.
  71. Les Beaux Draps, Nouvelles éditions françaises, 1941, p. 40.
  72. Dauphin & Fouché: Bibliographie des écrits de L.-F. Céline
  73. Céline vu par Guillemin, documentaire du 26 juin 1966, sur le site de la RTS.
  74. Jacques Benoist-Méchin, À l’épreuve du temps. Souvenirs chez Perrin, 2011
  75. Henri Thyssens, « Robert Denoël, éditeur : 1944 » sur thyssens.com, 2012.
  76. Chronologiquement, La trilogie allemande n'a pas été publiée dans l'ordre de ce qu'elle narre, puisqu'est d'abord paru D'un château l'autre puis Nord et enfin, publié à titre posthume, Rigodon.
  77. Lettres à Milton Hindus (1947-1949), dir. Jean Paul Louis, coll. « Les Cahiers de la NRF », éditions Gallimard, 2012 (ISBN 2070134296) pages ???[précision nécessaire]
  78. (en) Review of « The Crippled Giant » by Milton Hindus, John Switalski, Chicago Review, vol. 5, no 1, 1951, pp. 44-46.
  79. Godard (2011), p. 463
  80. Godard (2011), p. 468-469
  81. Pierre Assouline, L'Épuration des intellectuels, éd. Complexe, 1985, 174 p.
  82. a et b Le procès Céline
  83. Lettres de Céline, bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 2009, (ISBN 978-2-07-011604-1), p. 1871-1872 (note 1, lettre 48-90) et p. 1888 (note 1, lettre 49-33)
  84. Godard (2011), p. 458
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  86. David Alliot, « L'Affaire Louis-Ferdinand Céline », sur editions-horay.pagesperso-orange.fr, Éditions Horay,‎ (consulté le 26 octobre 2011). Article de Dominique Chabrol du 3 octobre 2007.
  87. Ce que gagnent les écrivains dans L'Express du 2 avril 2010.
  88. Henri Thyssens, Chronologie biographique de Robert Denoël, éditeur, in site personnel Thyssen.com, 2005-2010, passage en ligne
  89. Jean-Louis Cornille, Céline, d'un bout à l'autre, éd. Rodopi, 1999, p. 10, extrait en ligne
  90. Céline à Meudon, Film documentaire de Nicolas Crapanne, 2009, découvrir en ligne. Intervenants : David Alliot, Philippe Alméras, Madeleine Chapsal, Christian Dedet, Geneviève Freneau, François Gibault, Henri Godard, Judith Magre, Frédéric Vitoux.
  91. Christian Dedet, La condition médicale de L.-F. Céline, Louis-Ferdinand Céline, L'Herne, no 3, 1963, p. 312-314 et Céline à Meudon, Film documentaire de Nicolas Crapanne, 2009, découvrir en ligne. Intervenants : David Alliot, Philippe Alméras, Madeleine Chapsal, Christian Dedet, Geneviève Freneau, François Gibault, Henri Godard, Judith Magre, Frédéric Vitoux.
  92. « Lucette fut le vrai corps vivant de Céline. Il consacrait toute son énergie à penser, son cerveau gigantesque débordait de sa carcasse malingre et malade, sa nervosité musicale parcourait de fibrillations le coffre décharné de cet antique clavecin d'os et de veines. Lucette lui tenait lieu de réservoir de souplesse et de grâce, elle fut son trésor de sensualité, son sexe, ses muscles, sa vigueur. » Phrase citée par Stéphane Zagdanski dans Mes Moires[1] (page 130).
  93. Michel Audiard à propos de Louis-Ferdinand Céline sur le site de l'INA.
  94. Agnès Spiquel, Jean-Yves Guérin, Les révolutions littéraires aux XIXe et XXe sièclesPresses universitaires de Valenciennes, 2006, page 187
  95. Isabelle Chantemerle, Céline, Artefact, 1987, page 78
  96. À la manière de Céline. René Krémer texte intégral
  97. La Force de l'âge, Gallimard, p. 142.
  98. Élie Faure, O. C., Jean-Jacques Pauvert, t. III., p. 1127.
  99. Gérard de Sède, 700 ans de révoltes occitanes, Éditions Plon, 1982, p. 25-26
  100. Notice sur L.-F. Céline sur alalettre.com
  101. André Gide, « Les juifs, Céline et Maritain », NRF n° 295, .
  102. (Bagatelles pour un massacre, Denoël, 1937, p. 83)
  103. L'Express no 3045, Céline en toutes lettres, « Un juif, c'est toute la juiverie. », p. 130
  104. Robert Soucy, Fascismes français ? 1933-1939, Mouvements antidémocratiques, Collection Mémoires, Éditions Autrement, 2004, pp. 415-420.
  105. Céline en toutes lettres
  106. Les pamphlets antisémites de Céline réédités au Québec dans L'Express du 4 septembre 2012.
  107. http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120904.OBS1260/on-reedite-les-pamphlets-de-celine-au-quebec.html
  108. http://www.editionshuit.com/ecrits-polemiques/
  109. Howard Sounes, Charles Bukowski. Une vie de fou, traduit de l'anglais par Thierry Beauchamp, Monaco, Éditions du Rocher, coll. Biographie, 2008, p. 315.
  110. Entretien avec Bernard Léchot
  111. Entretien avec François Rivière
  112. Alain Paucard, La France de Michel Audiard, L'Âge d'homme, 2000, page 81
  113. David Alliot, Céline la légende du siècle, Infolio, 2006, page 144
  114. Dominique Chabrol, Michel Audiard:"c'est du brutal", Flammarion, 2001, page 174
  115. http://www.alainzannini.com/index.php?option=com_seyret&Itemid=&task=videodirectlink&id=1
  116. http://www.lepetitcelinien.com/2012/10/les-entretiens-du-petit-celinien-viii.html
  117. Le maire de Paris, Bertrand Delanoé a également affirmé à la radio que « Céline est un excellent écrivain, mais un parfait salaud » : La Croix, 20 janvier 2011
  118. « Mitterrand retire Céline des célébrations nationales », Le Figaro, 21 janvier 2011
  119. « On sait que c’est à Paul Chambrillon que l’on doit ses [sic] enregistrements. C’est en 1955 qu’il enregistra Céline à son insu alors qu’il venait de lui suggérer d’interpréter ces deux compositions »[2].
  120. Diffusé en février 2011 sur France Culture dans l'émission À voix nue, en réécoute libre : première partie, seconde partie.
  121. Jérome Dupuis, Céline Comédien, L'Express no 3058 du 11 février 2010, p. 16