Marcel Proust

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Marcel Proust
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Marcel Proust en 1900.

Nom de naissance Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust
Naissance
Auteuil, France
Décès (à 51 ans)
Paris, France
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture français
Genres
Adjectifs dérivés « proustien »

Œuvres principales

Signature de Marcel Proust

Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust, né à Paris XVIe (quartier d'Auteuil) le et mort à Paris le , est un écrivain français, dont l'œuvre principale est une suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée de 1913 à 1926.

Issu d'une famille aisée et cultivée (son père est professeur de médecine à Paris), Marcel Proust est un enfant de santé fragile et toute sa vie il a des difficultés respiratoires graves causées par l'asthme. Très jeune, il fréquente des salons aristocratiques où il rencontre artistes et écrivains, ce qui lui vaut une réputation de dilettante mondain. Profitant de sa fortune, il n'a pas d'emploi et il entreprend en 1895 un roman qui reste à l'état de fragments (publiés en 1952, à titre posthume, sous le titre Jean Santeuil). En 1900, il abandonne son projet et voyage à Venise et à Padoue pour découvrir les œuvres d'art en suivant les pas de John Ruskin sur qui il publie des articles et dont il traduit deux livres : La Bible d'Amiens et Sésame et les Lys.

En 1907, Marcel Proust commence l'écriture de son grand œuvre À la recherche du temps perdu dont les sept tomes sont publiés entre 1913 (Du côté de chez Swann) et 1927, c'est-à-dire en partie après sa mort ; le deuxième volume, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, obtient le prix Goncourt en 1919. Marcel Proust meurt épuisé, le 18 novembre 1922, d'une bronchite mal soignée : il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, accompagné par une assistance nombreuse qui salue un écrivain d'importance que les générations suivantes placeront au plus haut en faisant de lui un véritable mythe littéraire.

L'œuvre romanesque de Marcel Proust est une réflexion majeure sur le temps et la mémoire affective comme sur les fonctions de l'art qui doit proposer ses propres mondes, mais c'est aussi une réflexion sur l'amour et la jalousie, avec un sentiment de l'échec et du vide de l'existence qui colore en gris la vision proustienne où l'homosexualité tient une place importante. La Recherche constitue également une vaste comédie humaine de plus de deux cents acteurs. Proust recrée des lieux révélateurs, qu'il s'agisse des lieux de l'enfance dans la maison de Tante Léonie à Combray ou des salons parisiens qui opposent les milieux aristocratiques et bourgeois, ces mondes étant traités parfois avec une plume acide par un auteur à la fois fasciné et ironique. Ce théâtre social est animé par des personnages très divers dont Marcel Proust ne cache pas les traits comiques : ces figures sont souvent inspirées par des personnes réelles ce qui fait de À la recherche du temps perdu un roman à clés et le tableau d'une époque. La marque de Proust est aussi dans son style dont on remarque les phrases souvent longues, qui suivent la spirale de la création en train de se faire, cherchant à atteindre une totalité de la réalité qui échappe toujours.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Caillebotte et peut-être l'ambiance de Combray.

Marcel Proust naît dans le quartier d'Auteuil (actuellement dans le 16e arrondissement), dans la maison de son grand-oncle maternel, Louis Weil, au 96, rue La Fontaine. Sa mère, née Jeanne Clémence Weil, fille d'un agent de change d'origine juive alsacienne et Lorraine de Metz[1], lui apporte une culture riche et profonde. Elle lui voue une affection parfois envahissante. Son père, le Dr Adrien Proust, fils d'un commerçant d'Illiers (en Eure-et-Loir), professeur à la Faculté de médecine de Paris après avoir commencé ses études au séminaire, est un grand hygiéniste, conseiller du gouvernement pour la lutte contre les épidémies. Marcel a un frère cadet, Robert, né le 24 mai 1873, qui devient chirurgien.

Sa vie durant, Marcel a attribué sa santé fragile aux privations subies par sa mère au cours de sa grossesse, pendant le siège de 1870, puis pendant la Commune de Paris[2],[3]. C'est pour se protéger des troubles entraînés par la Commune et sa répression que ses parents ont cherché refuge à Auteuil. L'accouchement est difficile, mais les soins paternels sauvent le nouveau-né[2].

« Peu avant la naissance de Marcel Proust, pendant la Commune, le docteur Proust avait été blessé par la balle d'un insurgé, tandis qu'il rentrait de l'hôpital de la Charité. Madame Proust, enceinte, se remit difficilement de l'émotion qu'elle avait éprouvée en apprenant le danger auquel venait d'échapper son mari. L'enfant qu'elle mit au monde bientôt après, naquit si débile que son père craignit qu'il ne fût point viable. On l'entoura de soins ; il donna les signes d'une intelligence et d'une sensibilité précoces, mais sa santé demeura délicate[4]. »

Marcel est baptisé à l'église Saint-Louis-d'Antin, à Paris. Sa santé est fragile et le printemps devient pour lui la plus pénible des saisons. Les pollens libérés par les fleurs dans les premiers beaux jours provoquent chez lui de violentes crises d'asthme. À neuf ans, alors qu'il rentre d'une promenade au Bois de Boulogne avec ses parents, il étouffe, sa respiration ne revient pas. Son père le voit mourir. Un ultime sursaut le sauve. Voilà maintenant la menace qui plane sur l'enfant, et sur l'homme plus tard : la mort peut le saisir dès le retour du printemps, à la fin d'une promenade, n'importe quand, si une crise d'asthme est trop forte.

Années de jeunesse[modifier | modifier le code]

Le jeune Marcel à 15 ans en mars 1887, photographié par Paul Nadar.

Il est au début élève d'un petit cours primaire, le cours Pape-Carpentier, où il a pour condisciple Jacques Bizet, le fils du compositeur Georges Bizet et de son épouse Geneviève Halévy. Celle-ci tient d'abord un salon chez son oncle, où se réunissent des artistes, puis tient son propre salon, lorsqu'elle se remarie en 1886 avec l'avocat Émile Straus, et duquel Proust est l'habitué. Marcel Proust étudie ensuite à partir de 1882[5] au lycée Condorcet. Il redouble sa cinquième et est inscrit au tableau d'honneur pour la première fois en décembre 1884. Il est souvent absent à cause de sa santé fragile, mais il connaît déjà Victor Hugo et Musset par cœur[6], comme dans Jean Santeuil. Il est l'élève en philosophie d'Alphonse Darlu, et il se lie d'une amitié exaltée à l'adolescence avec Jacques Bizet. Il est aussi ami avec Fernand Gregh, Jacques Baignères et Daniel Halévy (le cousin de Jacques Bizet), avec qui il écrit dans des revues littéraires du lycée. Le premier amour d'enfance et d'adolescence de l'écrivain est Marie de Bénardaky, fille d'un diplomate polonais, sujet de l'empire russe[Note 1], avec qui il joue dans les jardins des Champs Élysées, le jeudi après-midi, avec Antoinette[Note 2] et Lucie Félix-Faure Goyau, filles du futur président de la République, Léon Brunschvicg, Paul Bénazet ou Maurice Herbette[7]. Il cessa de voir Marie de Bénardaky en 1887, les premiers élans pour aimer ou se faire aimer par quelqu'un d'autre que sa mère avaient donc échoué. C'est la première « jeune fille », de celles qu'il a tenté de retrouver plus tard, qu'il a perdue[8].

Les premières tentatives littéraires de Proust datent des dernières années du lycée. Plus tard, en 1892, Gregh fonde une petite revue, avec ses anciens condisciples de Condorcet, Le Banquet, dont Proust est le contributeur le plus assidu[Note 3]. Commence alors sa réputation de snobisme, car il est introduit dans plusieurs salons parisiens[9] et entame son ascension mondaine. Il est ami un peu plus tard avec Lucien Daudet, fils du romancier Alphonse Daudet, qui a six ans de moins que lui. L'adolescent est fasciné par le futur écrivain. Ils se sont rencontrés au cours de l'année 1895[10]. Leur liaison, au moins sentimentale, est révélée par le journal de Jean Lorrain.

Marcel Proust (assis), Robert de Flers (à gauche) et Lucien Daudet (à droite).

Proust devance l'appel sous les drapeaux et accomplit son service militaire en 1889-1890 à Orléans, au 76e régiment d'infanterie, et en garde un souvenir heureux[11]. Il devient ami avec Robert de Billy. C'est à cette époque qu'il fait connaissance à Paris de Gaston Arman de Caillavet, qui devient un ami proche, et de la fiancée de celui-ci, Jeanne Pouquet, dont il est amoureux. Il s'inspire de ces relations pour les personnages de Robert de Saint-Loup et de Gilberte[12] Il est aussi introduit au salon de Madame Arman de Caillavet à qui il reste attaché, jusqu'à la fin et qui lui fait connaître le premier écrivain célèbre de sa vie, Anatole France (modèle de Bergotte).

Rendu à la vie civile, il suit à l'École libre des sciences politiques les cours d'Albert Sorel (qui le juge « pas intelligent » lors de son oral de sortie) et d'Anatole Leroy-Beaulieu ; à la Sorbonne ceux d'Henri Bergson, son cousin par alliance, au mariage duquel il est garçon d'honneur et dont l'influence sur son œuvre a été parfois jugée importante, ce dont Proust s'est toujours défendu. Marcel Proust est licencié ès lettres en mars 1895[13].

En 1894, il publie Les Plaisirs et les Jours, un recueil de poèmes en prose, portraits et nouvelles dans un style fin de siècle, illustré par Madeleine Lemaire, dont Proust fréquente le salon avec son ami le compositeur Reynaldo Hahn. Il a fait connaissance chez Mme Lemaire de Reynaldo Hahn, élève de Jules Massenet, qui vient chanter ses Chansons grises au printemps 1894. Proust, qui a vingt-trois ans, et Reynaldo Hahn, qui vient d'avoir vingt ans, passent une partie de l'été 1894 au château de Réveillon chez Mme Lemaire[14]. Le livre passe à peu près inaperçu et la critique l'accueille avec sévérité — notamment l'écrivain Jean Lorrain, réputé pour la férocité de ses jugements. Il en dit tant de mal qu'il se retrouve au petit matin sur un pré, un pistolet à la main. Face à lui, également un pistolet à la main, Marcel Proust, avec pour témoin le peintre Jean Béraud. Tout se termine sans blessures, mais non sans tristesse pour l'auteur débutant. Ce livre vaut à Proust une réputation de mondain dilettante qui ne se dissipe qu'après la publication des premiers tomes d'À la recherche du temps perdu.

Rédaction de Jean Santeuil[modifier | modifier le code]

Le château de Réveillon de Mme Lemaire, où Proust fit deux longs séjours en 1894 et 1895. Ce lieu inspira des pages de Jean Santeuil et La Raspelière de Madame Verdurin.

La fortune familiale lui assure une existence facile et lui permet de fréquenter les salons du milieu grand bourgeois et de l'aristocratie du Faubourg Saint-Germain et du Faubourg Saint-Honoré. Il y fait la connaissance du fameux Robert de Montesquiou, grâce auquel il est introduit entre 1894 et le début des années 1900 dans des salons plus aristocratiques, comme celui de la comtesse Greffulhe, cousine du poète et belle-mère de son ami Armand de Gramont, duc de Guiche, de la princesse de Wagram, née Rothschild, de la comtesse d'Haussonville[Note 4], etc. Il y accumule le matériau nécessaire à la construction de son œuvre : une conscience plongée en elle-même, qui recueille tout ce que le temps vécu y a laissé intact, et se met à reconstruire, à donner vie à ce qui fut ébauches et signes. Lent et patient travail de déchiffrage, comme s'il fallait en tirer le plan nécessaire et unique d'un genre qui n'a pas de précédent, qui n'aura pas de descendance : celui d'une cathédrale du temps. Pourtant, rien du gothique répétitif dans cette recherche, rien de pesant, de roman - rien du roman non plus, pas d'intrigue, d'exposition, de nœud, de dénouement.

Le 29 juin 1895, il passe le concours de bibliothécaire à la Mazarine, il y fait quelques apparitions pendant les quatre mois qui suivent et demande finalement son congé. En juillet, il passe des vacances à Kreuznach, ville d'eau allemande, avec sa mère, puis une quinzaine de jours à Saint-Germain-en-Laye, où il écrit une nouvelle, « La Mort de Baldassare Silvande », publiée dans La Revue hebdomadaire, le 29 octobre suivant et dédicacée à Reynaldo Hahn. Il passe une partie de mois d'août avec Reynaldo Hahn chez Mme Lemaire dans sa villa de Dieppe[Note 5]. Ensuite, en septembre, les deux amis partirent pour Belle-Île-en-Mer et Beg Meil. C'est l'occasion de découvrir les paysages décrits par Renan. Il rentre à Paris mi-octobre.

C'est à partir de l'été 1895 qu'il entreprend la rédaction d'un roman qui relate la vie d'un jeune homme épris de littérature dans le Paris mondain de la fin du XIXe siècle. On y retrouve l'évocation du séjour à Réveillon qu'il fait à l'automne, encore chez Mme Lemaire, dans son autre propriété. Publié en 1952, ce livre, intitulé, après la mort de l'auteur, Jean Santeuil, du nom du personnage principal, est resté à l'état de fragments mis au net.

L'influence de son homosexualité sur son œuvre semble pour sa part importante, puisque Marcel Proust fut l'un des premiers romanciers européens à traiter ouvertement de l'homosexualité (masculine et féminine) dans ses écrits, plus tard. Pour l'instant, il n'en fait aucunement part à ses intimes, même si sa première liaison (avec Reynaldo Hahn) date de cette époque.

Léon Daudet décrit Proust arrivant au restaurant Weber vers 1905 :

« Vers sept heures et demie arrivait chez Weber un jeune homme pâle, aux yeux de biche, suçant ou tripotant une moitié de sa moustache brune et tombante, entouré de lainages comme un bibelot chinois. Il demandait une grappe de raisin, un verre d'eau et déclarait qu'il venait de se lever, qu'il avait la grippe, qu'il s'allait recoucher, que le bruit lui faisait mal, jetait autour de lui des regards inquiets, puis moqueurs, en fin de compte éclatait d'un rire enchanté et restait. Bientôt sortaient de ses lèvres, proférées sur un ton hésitant et hâtif, des remarques d'une extraordinaire nouveauté et des aperçus d'une finesse diabolique. Ses images imprévues voletaient à la cime des choses et des gens, ainsi qu'une musique supérieure, comme on raconte qu'il arrivait à la taverne du Globe, entre les compagnons du divin Shakespeare. Il tenait de Mercutio et de Puck, suivant plusieurs pensées à la fois, agile à s'excuser d'être aimable, rongé de scrupules ironiques, naturellement complexe, frémissant et soyeux »[15].

L'esthétique de Ruskin[modifier | modifier le code]

Gustave Caillebotte, Jeune Homme à la fenêtre.

Vers 1900, il abandonne la rédaction de ce roman qui nous est parvenu sous forme de fragments manuscrits découverts et édités dans les années 1950 par Bernard de Fallois. Il se tourne alors vers l'esthète anglais John Ruskin, que son ami Robert de Billy, diplomate en poste à Londres de 1896 à 1899, lui fait découvrir[16]. Ruskin ayant interdit qu'on traduise son œuvre de son vivant, Proust le découvre dans le texte, et au travers d'articles et d'ouvrages qui lui sont consacrés, comme celui de Robert de La Sizeranne, Ruskin et la religion de la beauté. À la mort de Ruskin, en 1900, Proust décide de le traduire. À cette fin, il entreprend plusieurs « pèlerinages ruskiniens », dans le nord de la France, à Amiens, et surtout à Venise, où il séjourne avec sa mère, en mai 1900, à l'hôtel Danieli, où séjournèrent autrefois Musset et George Sand. Il retrouve Reynaldo Hahn et sa cousine Marie Nordlinger qui demeurent non loin, et ils visitent Padoue[17], où Proust découvre les fresques de Giotto, Les Vertus et les Vices qu'il introduit dans La Recherche. Pendant ce temps, ses premiers articles sur Ruskin paraissent dans La Gazette des Beaux Arts.

Cet épisode est repris dans Albertine disparue. Les parents de Marcel jouent d'ailleurs un rôle déterminant dans le travail de traduction. Le père l'accepte comme un moyen de mettre à un travail sérieux un fils qui se révèle depuis toujours rebelle à toute fonction sociale et qui vient de donner sa démission d'employé non rémunéré de la bibliothèque Mazarine. La mère joue un rôle beaucoup plus direct. Marcel Proust maîtrisant mal l'anglais[18] elle se livre à une première traduction mot à mot du texte anglais ; à partir de ce déchiffrage, Proust peut alors « écrire en excellent français, du Ruskin », comme le nota un critique à la parution de sa première traduction, La Bible d'Amiens (1904).

À l'automne 1900, la famille Proust emménage au 45, rue de Courcelles[19]. C'est à cette époque que Proust fait la connaissance du prince Antoine Bibesco chez sa mère, la princesse Hélène, qui tient un salon où elle invite surtout des musiciens (dont Fauré qui est si important pour la Sonate de Vinteuil) et des peintres. Les deux jeunes gens se retrouvent après le service militaire dans la Roumanie du prince, en automne 1901[20]. Antoine Bibesco devient un confident intime de Proust, jusqu'à la fin de sa vie, tandis que l'écrivain voyage avec son frère Emmanuel Bibesco, qui aime aussi Ruskin et les cathédrales gothiques. Proust continue encore ses pèlerinages ruskiniens en visitant notamment la Belgique et la Hollande en 1902 avec Bertrand de Fénelon (autre modèle de Saint-Loup) qu'il a connu par l'intermédiaire d'Antoine Bibesco et pour qui il éprouve un attachement qu'il ne peut avouer[21]. Le départ du fils cadet, Robert, qui se marie en 1903, transforme la vie quotidienne de la famille[22].

L'écriture de La Recherche[modifier | modifier le code]

Immeuble (no 102, boulevard Haussmann) où vécut Marcel Proust de 1907 à 1919.

La première pierre, la première phrase de l'œuvre entière est posée en 1907. Pendant quinze années, Proust vit en reclus dans sa chambre tapissée de liège, au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, où il a emménagé le 27 décembre 1906 après la mort de ses parents, et qu'il quittera en 1919. Portes fermées, Proust écrit, ne cesse de modifier et de retrancher, d'ajouter en collant sur les pages initiales les « paperolles » que l'imprimeur redoute. Plus de deux cents personnages vivent sous sa plume, couvrant quatre générations.

Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage en raison de son asthme. Il s'épuise au travail, dort le jour et ne sort — rarement — que la nuit tombée et dînant souvent au Ritz, seul ou avec des amis. Son œuvre principale, À la recherche du temps perdu, est publiée entre 1913 et 1927.

Le premier tome, Du côté de chez Swann (1913), est refusé chez Gallimard sur les conseils d'André Gide, malgré les efforts du prince Antoine Bibesco. Gide exprime ses regrets par la suite. Finalement, le livre est édité à compte d'auteur chez Grasset. L'année suivante, le 30 mai, Proust perd son secrétaire et ami, Alfred Agostinelli, dans un accident d'avion. Ce deuil, surmonté par l'écriture, traverse certaines des pages de La Recherche.

Les éditions Gallimard acceptent le deuxième volume, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, pour lequel Proust reçoit en 1919 le prix Goncourt.

C'est l'époque où il songe sérieusement à entrer à l'Académie française, où il a des amis ou soutiens tels que Robert de Flers, René Boylesve, Maurice Barrès, Henri de Régnier...

Il ne reste plus à Proust que trois années à vivre. Il travaille sans relâche à l'écriture des cinq livres suivants de À la recherche du temps perdu, jusqu'en 1922. Il meurt épuisé, le 18 novembre 1922, emporté par une bronchite mal soignée. Il demeurait au 44, rue de l'Amiral-Hamelin à Paris. Une célèbre photographie[23], prise par Man Ray à la demande de Jean Cocteau, montre Marcel Proust sur son lit de mort, le 20 novembre. Les funérailles ont lieu le lendemain, 21 novembre, en l'église Saint-Pierre-de-Chaillot, avec les honneurs militaires dus à un chevalier de la légion d'Honneur. L'assistance est fort nombreuse. Barrès dit à Mauriac sur le parvis de l'église : « Enfin, c'était notre jeune homme[24] ! »

Marcel Proust est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris, division 85.

Les œuvres[modifier | modifier le code]

Les Plaisirs et les Jours[modifier | modifier le code]

Les Plaisirs et les Jours est un recueil de poèmes en prose et de nouvelles publié par Marcel Proust en 1896 chez Calmann-Lévy. Ce recueil s'inspire fortement du décadentisme et notamment du travail du dandy Robert de Montesquiou. Il s'agit du premier ouvrage de son auteur, qui cherchera à en éviter la réimpression pendant la rédaction de La Recherche.

Jean Santeuil[modifier | modifier le code]

En 1895, Proust entreprend l'écriture d'un roman mettant en scène un jeune homme qui évolue dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Considéré comme une ébauche de La Recherche, Jean Santeuil ne constitue pas un ensemble achevé. Proust y évoque notamment l'affaire Dreyfus, dont il fut l'un des témoins directs. Il est l'un des premiers à faire circuler une pétition favorable au capitaine français accusé de trahison et à la faire signer par Anatole France.

Les traductions de Ruskin[modifier | modifier le code]

John Ruskin,
La Bible d'Amiens.

Proust traduit La Bible d'Amiens (1904), de John Ruskin, et ce travail, ainsi que sa deuxième traduction, Sésame et les lys (1906), est salué par la critique, dont Henri Bergson. Cependant, le choix des œuvres traduites ne se révèle pas heureux et l'ensemble est un échec éditorial. C'est pourtant pour le futur écrivain un moment charnière où s'affirme sa personnalité. En effet, il accompagne ses traductions de notes abondantes et de préfaces longues et riches qui occupent une place presque aussi importante que le texte traduit. Surtout, en traduisant Ruskin, Proust prend peu à peu ses distances avec celui-ci, au point de critiquer ses positions esthétiques. Cela est particulièrement perceptible dans le dernier chapitre de sa préface à La Bible d'Amiens qui tranche avec l'admiration qu'il exprime dans les trois premiers. Il reproche notamment à Ruskin son idolâtrie esthétique, critique qu'il adressa également à Robert de Montesquiou et qu'il fit partager par Swann et dans La Recherche. Pour Proust, c'est dévoyer l'art que d'aimer une œuvre parce que tel écrivain en parle ; il faut l'aimer pour elle-même.

Contre Sainte-Beuve[modifier | modifier le code]

Le Contre Sainte-Beuve n'existe pas réellement : il s'agit d'un ensemble de pages, publiées à titre posthume en 1954 sous la forme d'un recueil associant des courts passages narratifs et de brefs essais (ou esquisses d'essais) consacrés aux écrivains que Proust admirait tout en les critiquant : Balzac, Flaubert, etc. Il y attaque Charles-Augustin Sainte-Beuve et sa méthode critique selon laquelle l'œuvre d'un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et ne pourrait s'expliquer que par elle. En s'y opposant, Proust fonde sa propre poétique ; on peut considérer À la recherche du temps perdu comme une réalisation des idées exposées dans ces pages, dont certaines sont reprises par le narrateur proustien dans Le Temps Retrouvé, ou attribuées à des personnages ; d'autre part, nombre de passages narratifs ont été développés dans le roman.

Pastiches et Mélanges[modifier | modifier le code]

Pastiches et Mélanges est une œuvre que Proust publie en 1919 à la NRF. Il s'agit d'un recueil de préfaces et d'articles de presse parus principalement dans Le Figaro à partir de 1908, rassemblés en un volume à la demande de Gaston Gallimard.

À la recherche du temps perdu[modifier | modifier le code]

Article détaillé : À la recherche du temps perdu.
Épreuve annotée de Du côté de chez Swann.

Des critiques[Qui ?] ont écrit que le roman moderne commençait avec Marcel Proust. En rompant avec la notion d'intrigue, l'écrivain devient celui qui cherche à rendre la vérité de l'âme. La composition de La Recherche en témoigne : les thèmes tournent selon un plan musical et un jeu de correspondances qui s'apparentent à la poésie. Proust voulait saisir la vie en mouvement, sans autre ordre que celui des fluctuations de la mémoire affective. Il laisse des portraits uniques, des lieux recréés, une réflexion sur l'amour et la jalousie, une image de la vie, du vide de l'existence, et de l'art.

Son style écrit évoque son style parlé, caractérisé par une phrase parfois longue, « étourdissante dans ses parenthèses qui la soutenaient en l'air comme des ballons, vertigineuse par sa longueur, (...) vous engaînait dans un réseau d'incidentes si emmêlées qu'on se serait laissé engourdir par sa musique, si l'on n'avait été sollicité soudain par quelque pensée d'une profondeur inouïe[25] », mais selon « un rythme d'une infinie souplesse. Il le varie au moyen de phrases courtes, car l'idée populaire que la prose de Proust n'est composée que de phrases longues est fausse (comme si d'ailleurs les phrases longues étaient un vice)[26] ».

« Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y ait d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et qui, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial.

« Ce travail de l'artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l'expérience, sous des mots, quelque chose de différent, c'est exactement le travail inverse de celui que, chaque minute, quand nous vivons détournés de nous-mêmes, l'amour-propre, la passion, l'intelligence, et l'habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher entièrement, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie ». (Le Temps retrouvé)

Dernière page de La Recherche.

L'œuvre de Marcel Proust est aussi une réflexion majeure sur le temps. La « Recherche du Temps Perdu » permet de s'interroger sur l'existence même du temps, sur sa relativité et sur l'incapacité à le saisir au présent. Une vie s'écoule sans que l'individu en ait conscience et seul un événement fortuit constitué par une sensation — goûter une madeleine, buter sur un pavé — fait surgir à la conscience le passé dans son ensemble et comprendre que seul le temps écoulé, perdu, a une valeur (notion de « réminiscence proustienne »). Le temps n'existe ni au présent, ni au futur, mais au seul passé, dont la prise de conscience est proche de la mort. La descente de l'escalier de Guermantes au cours de laquelle le Narrateur ne reconnaît pas immédiatement les êtres qui ont été les compagnons de sa vie symbolise l'impossibilité qu'il y a à voir le temps passer en soi comme sur les autres. On garde toute sa vie l'image des êtres tels qu'ils nous sont apparus le premier jour et la prise de conscience de la dégradation opérée par le temps sur leur visage nous les rend méconnaissables jusqu'à ce que les ayant reconnus l'individu prenne conscience de sa mort prochaine. Seule la conscience du temps passé donne son unité au quotidien fragmenté.

Le Grand Hôtel de Cabourg, où Proust séjourna chaque été de 1907 à 1914.

L'analyse du snobisme et de la société aristocratique et bourgeoise de son temps fait de l'œuvre de Proust une interrogation majeure des mobiles sociaux de l'individu et de son rapport aux autres, instruments de l'ascension sociale. Comme Honoré de Balzac, Marcel Proust a su créer un monde imaginaire, peuplé de personnages devenus aujourd'hui des types sociaux ou moraux. Comme le Père Goriot, Eugénie Grandet, la Duchesse de Langeais ou Vautrin chez Balzac, Madame Verdurin, la duchesse de Guermantes, Charlus ou Charles Swann sont, chez Proust, des personnages en lesquels s'incarne une caractéristique particulière : ambition, désintéressement, suprématie mondaine, veulerie[Note 6],[27],[28].

L'amour et la jalousie sont analysés sous un jour nouveau. L'amour n'existe chez Swann, ou chez le Narrateur, qu'au travers de la jalousie. La jalousie, ou le simple fait de ne pas être l'élu, génèrerait l'amour, qui une fois existant, se nourrirait non de la plénitude de sa réalisation, mais de l'absence. Swann n'épouse Odette de Crécy que lorsqu'il ne l'aime plus. Le Narrateur n'a jamais autant aimé Albertine que lorsqu'elle a disparu (voir Albertine disparue). On n'aime que ce en quoi on poursuit quelque chose d'inaccessible, on n'aime que ce qu'on ne possède pas, écrit par exemple Proust dans La Prisonnière. Cette théorie développée dans l'œuvre reflète exactement la pensée de Proust, comme l'illustre la célèbre rencontre entre l'écrivain et le jeune Emmanuel Berl, rencontre que ce dernier décrira dans son roman Sylvia (1952). Lorsque Berl lui fait part de l'amour partagé qu'il éprouve pour une jeune femme, Proust dit sa crainte que Sylvia ne s'interpose entre Berl et son amour pour elle, puis devant l'incompréhension de Berl, qui maintient qu'il peut exister un amour heureux, se fâche et renvoie le jeune homme chez lui.

La Recherche réserve une place importante à l'analyse de l'homosexualité, en particulier dans Sodome et Gomorrhe où apparaît sous son vrai jour le personnage de Charlus.

Enfin, l'œuvre se distingue par son humour et son sens de la métaphore. Humour, par exemple, lorsque le Narrateur reproduit le style lyrique du valet Joseph Périgot ou les fautes de langage du directeur de l'hôtel de Balbec, qui dit un mot pour un autre (« le ciel est parcheminé d'étoiles », au lieu de « parsemé »). Sens de la métaphore, lorsque le Narrateur compare le rabâchage de sa gouvernante, Françoise, une femme d'extraction paysanne qui a tendance à revenir régulièrement sur les mêmes sujets, au retour systématique du thème d'une fugue de Bach.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

Surnoms et pseudonymes[modifier | modifier le code]

La mère de Proust lui donnait, enfant, des surnoms affectueux, tels « mon petit jaunet » (un jaunet est un louis d'or ou un franc Napoléon en or), « mon petit serin », « mon petit benêt » ou « mon petit nigaud ». Dans ses lettres, son fils était « loup » ou « mon pauvre loup ».

Ses amis et relations lui attribuaient d'autres sobriquets, plus ou moins amicaux, tels que « Poney », « Lecram » (anacyclique de Marcel), l'« Abeille des fleurs héraldiques », le « Flagorneur » ou le « Saturnien », et ils utilisaient le verbe « proustifier » pour qualifier sa manière d'écrire. Dans les salons, il était « Popelin Cadet », et ses dîners mémorables dans le grand hôtel parisien lui ont valu l'appellation de « Proust du Ritz ».

Le romancier Paul Bourget affubla Proust d'un sobriquet faisant référence à son goût pour les porcelaines de Saxe. Il écrivit à la demi-mondaine Laure Hayman, amie des deux écrivains : « (...) votre saxe psychologique, ce petit Marcel (...) tout simplement exquis ». Laure Hayman avait donné à Marcel Proust un exemplaire de la nouvelle de Paul Bourget Gladys Harvey relié dans la soie d'un de ses jupons. Laure était le modèle supposé du personnage créé par Bourget, et avait écrit sur l'exemplaire offert à Proust une mise en garde : « Ne rencontrez jamais une Gladys Harvey ».

Dans ses écrits, Proust a souvent employé des pseudonymes. Ses publications dans la presse sont signées Bernard d'Algouvres, Dominique, Horatio, Marc-Antoine, Écho, Laurence ou simplement D.

Illiers-Combray[modifier | modifier le code]

Blason d'Illiers-Combray.

Le village d'Illiers, en Eure-et-Loir, inspira à Proust le lieu fictif de Combray. À l'occasion du centenaire de sa naissance, en 1971, ce village d'Illiers où, enfant, le « petit Marcel » venait passer ses vacances chez sa tante Élisabeth Amiot, lui rendit hommage en changeant de nom pour devenir Illiers-Combray. C'est l'une des rares communes françaises à avoir adopté un nom emprunté à la littérature[29].

La maison de Tante Léonie, où Proust passa ses vacances d'enfance entre 1877 et 1880, est devenue le Musée Marcel Proust.

Le questionnaire[modifier | modifier le code]

L'écrivain est également connu pour le Questionnaire de Proust (1886), en réalité un simple questionnaire de personnalité auquel il répondit par hasard dans son adolescence, et qui donna à Bernard Pivot l'idée d'élaborer le sien. Quelques réponses sont restées historiques, par exemple, à l'interrogation « Comment aimeriez-vous mourir ? », la réplique : « J'aimerais mieux pas. » Quelques années après son apparition chez Bernard Pivot, le questionnaire traversa l'Atlantique pour se retrouver dans l'émission télévisée Actors' Studio, où James Lipton interviewe les stars du grand écran.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Elle devient plus tard la princesse Michel Radziwill
  2. Il avait l'habitude de lire à Antoinette, qui avait le même âge que lui, ses poèmes préférés.
  3. Y collaborent aussi Fernand Gregh, Jacques Bizet, Daniel Halévy, Jacques Baignères, Robert Dreyfus, Horace Finaly, Louis de la Salle, Robert de Flers et Léon Blum...
  4. Marcel Proust lui emprunte quelques traits pour Mme de Cambremer.
  5. S'y trouvent en même temps le comte et la comtesse Louis de Talleyrand-Périgord, et Josselin de Rohan.
  6. « Ce sont les fameux « monomanes » de Balzac que nous revoyons, en effet, dans les grands passionnés de Proust, dans Charlus, dans le narrateur lorsqu'il devient le tortionnaire d'Albertine et le bourreau de lui-même, dans Swann, aveugle devant Odette, dans Saint-Loup, à partir du moment où ce personnage mystérieux et fuyant révèle sa véritable figure. À eux tous s'applique exactement le mot de Balzac sur les « hommes à passion » (...). Swann détruit en quelques mois une situation mondaine qu'il avait mis des années à construire(...). À la fin de la Recherche, Madame Verdurin devenue princesse de Guermantes, Bloch (...) qui va entrer à l'Académie, Morel, « grand honnête homme », (...) sont des triomphateurs balzaciens, c'est le triomphe des indignes (...). Proust, plus intérieur que Balzac, a même découvert ce qu'on pourrait appeler une transcription habituelle des monomanes, une déformation systématique de la sensibilité et du raisonnement (...) à laquelle Balzac n'avait pas pensé. Charlus n'est pas seulement obsédé par son vice, comme Claës ou Grandet le sont par leur idée fixe, comme Hulot l'est par son goût (...) des tendrons, mais encore il voit la vie quotidienne de Paris en guerre à travers un verre coloré qui est celui de sa préoccupation constante. Sa sensibilité, sa vision, sont imprégnées par son idée fixe qui l'a amené à se construire un univers dans lequel toutes les actions s'expliquent par son homosexualité et dans lequel également les seuls événements passionnants sont ceux qui facilitent son penchant. Ce parallélisme, non pas accidentel, mais profond, de Balzac et de Proust, nous met alors sur la voie. Leurs personnages démonstratifs se ressemblent parce que leur explication des passions des hommes, qui semble si différente, repose au fond, sur la même idée. Pour Proust, comme pour Balzac, l'imagination est la reine des batailles : nous sommes ce que notre imagination fait de nous. » (Maurice Bardèche, cité par Georges Cattaui dans Marcel Proust, Proust et son Temps, Proust et le Temps, Julliard, Paris, 1953, préface de Daniel-Rops, p. 112-113.).
Références
  1. « Ascendance de Marcel Proust (compléments) »
  2. a et b Cyril Grunspan, Marcel Proust : Tout dire, Portaparole, 2005, p. 21
  3. Julia Kristeva, invitée de Marc-Alain Ouaknin, « Proust, être juif entre la Madeleine et la Victoire », Les Talmudiques, France-Culture, 9 octobre 2013.
  4. Georges Cattaui, « Proust », Dictionnaire des auteurs Laffont-Bompiani, t. III, 1990, p. 793 (ISBN 2221501748).
  5. George Painter, p. 77, tome I. Le lycée est à dix minutes de marche à pied du domicile familial, au 9 boulevard Malesherbes
  6. George D. Painter, p. 79, tome I
  7. George Painter, p. 80, tome I.
  8. George Painter, p. 88, tome I.
  9. À commencer par ceux des parents de ses deux amis Jacques Bizet et Baignères
  10. George Painter, p. 244, tome I.
  11. Son livret militaire signale qu'il mesure 1m68, in Jean-Yves Tadié, p. 469.
  12. George Painter, p. 106-113, tome I.
  13. George Painter, p. 237, tome I.
  14. George Painter, p. 228.
  15. Léon Daudet, Salons et Journaux, chap. IX.
  16. George Painter, p. 324.
  17. George Painter p. 341, tome I.
  18. « Je lis l'anglais très difficilement » dit-il à Violet Schiff en 1919, in George Painter, p. 344, tome I.
  19. George Painter, p. 356, tome I.
  20. Jean-Yves Tadié, p. 457.
  21. Jean-Yves Tadié, p. 468 sq.
  22. Il épouse Marthe Dubois-Amiot, in George Painter, p. 386, tome I.
  23. « Marcel Proust sur son lit de mort », sur Musée d'Orsay,‎ 1922 (consulté le 4 mars 2015)
  24. George Painter, tome II, p. 450.
  25. Paul Morand, Le Visiteur du soir, La Palatine, 1949, p. 11.
  26. Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature française, 2005, p. 700.
  27. Georges Cattaui, « Proust », Dictionnaire Laffont-Bompiani, t. III, 1990, p. 794.
  28. Axel Preiss, « Proust », Dictionnaire des littératures de langue française, Paris, 1984, t.III, p. 1814-1815(ISBN 2040153357)
  29. Autre cas connu : les communes de Varennes-sur-Amance, Chézeaux et Champigny-sous-Varennes, pendant leur brève fusion (1972-2012), ont pris le nom de Terre-Natale inspiré du titre de l'ouvrage autobiographique de Marcel Arland, Terre natale, Gallimard, 1938.

Publications[modifier | modifier le code]

Tombe de Proust au Père Lachaise.

Ouvrages antérieurs à La Recherche[modifier | modifier le code]

Publiés par Proust

Ces deux ouvrages de Ruskin ont été réunis dans une édition critique établie par Jérôme Bastianelli, collection Bouquins, Robert Laffont, 2015

Éditions posthumes

À la recherche du temps perdu[modifier | modifier le code]

Éditions originales
Éditions diverses
  • Gallimard : Les quatre versions chez Gallimard utilisent toutes le même texte :
    • Pléiade : édition en 4 volumes, avec notes et variantes
    • Folio : édition en 7 volumes, poche
    • Collection blanche : édition en 7 volumes, grand format
    • Quarto : édition en 1 volume, grand format
  • Garnier-Flammarion : édition en 10 volumes, poche
  • Livre de Poche : édition en 7 volumes, poche
  • Bouquins, Robert Laffont : édition en 3 volumes, grand format
  • Omnibus, Presses de la Cité : édition en 2 volumes, grand format
  • Intégrale, lue par André Dussollier, Guillaume Gallienne, Michael Lonsdale, Denis Podalydès, Robin Renucci et Lambert Wilson aux éditions Thélème
  • Texte intégral de l'édition Gallimard de 1946-1947 en ligne sur Gutenberg

Correspondance[modifier | modifier le code]

  • Plusieurs volumes posthumes, publiés à partir de 1926.
  • Robert de Billy, Marcel Proust, Lettres et conversations, Paris, Éditions des Portiques, 1930
  • Une première édition en 6 tomes (classée par correspondants), publiée par Robert Proust et Paul Brach : Correspondance générale (1930-1936).
  • Une grande édition de référence en 21 tomes, où les lettres des volumes précédents sont reprises, augmentées, dotées d'une annotation universitaire et classées chronologiquement par Philip Kolb : Correspondance (Plon, 1971-1993).
  • Une édition anthologique de l'édition de Philip Kolb, corrigée et présentée par Françoise Leriche, avec de nouvelles lettres inédites : Marcel Proust, Lettres (Plon, 2004).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Bibliographie sur Marcel Proust.

Ouvrages iconographiques[modifier | modifier le code]

  • Georges Cattaui, Proust, documents iconographiques, éditions Pierre Cailler, collection « Visages d'hommes célèbres », 1956, 248 pages illustrées de 175 photos relatives à Marcel Proust.
  • Collectif, Le Monde de Proust vu par Paul Nadar, édition du Centre des monuments nationaux / Éditions du Patrimoine, 1999 - (ISBN 9782858223077)
  • Pierre Clarac et André Ferré, Album Proust, Gallimard, collection Albums de la Pléiade, 1965.
  • Mireille Naturel et Patricia Mante-Proust, Marcel Proust. L'Arche et la Colombe, Michel Lafon, 2012.
  • Henri Raczymow, Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Parigramme, 1995.

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Céleste Albaret (et Georges Belmont), Monsieur Proust, Robert Laffont, 1973.
  • Jacques Bersani (éd.), Les Critiques de notre temps et Proust, Garnier, 1971.
  • Catherine Bidou-Zachariasen, Proust sociologue. De la maison aristocratique au salon bourgeois, Descartes, 1997.
  • Maurice Blanchot, « L'étonnante patience », chapitre consacré à Marcel Proust dans le Livre à venir, Gallimard, 1959.
  • Brassaï, Marcel Proust sous l'emprise de la photographie, Gallimard, 1997.
  • Étienne Brunet, Le Vocabulaire de Marcel Proust, avec l'Index complet et synoptique de À la recherche du temps perdu, 3 vol., 1918 p., Genève-Paris, Slatkine-Champion, 1983 (préface de J.Y. Tadié). (ISBN 2051004749) (ISBN 9782051004749).
  • Alain Buisine, Proust et ses lettres, Presses Universitaires de Lille, coll. « Objet », 1983.
  • Philippe Chardin et Nathalie Mauriac Dyer, Proust écrivain de la Première Guerre mondiale, Dijon, EUD, 2014.
  • Józef Czapski, Proust contre la déchéance : Conférence au camp de Griazowietz, Noir sur blanc, 2004 et 2011.
  • Serge Doubrovsky, La Place de la madeleine, Écriture et fantasme chez Proust, Mercure de France, 1974.
  • Robert Dreyfus, Souvenirs sur Marcel Proust (accompagnés de lettres inédites), Paris, Grasset, 1926.
  • Clovis Duveau, Proust à Orléans, édité par les Musées d'Orléans, 1998.
  • Michel Erman, Le Bottin proustien. Qui est dans « La Recherche » ?, Paris, La Table Ronde, 2010.
  • Michel Erman, Le Bottin des lieux proustiens, La Table ronde, 2011.
  • Luc Fraisse, L'Œuvre cathédrale. Proust et l'architecture médiévale, José Corti, 1990, 574 pages.
  • Louis Gautier-Vignal, Proust connu et inconnu, Robert Laffont, 1976.
  • Geneviève Henrot Sostero, Pragmatique de l'anthroponyme dans À la recherche du temps perdu, Paris, Champion, 2011.
  • Laure Hillerin, La comtesse Greffulhe, L'ombre des Guermantes, Flammarion, 2014.
  • Elisabeth Ladenson, Proust lesbien (préface d'Antoine Compagnon), Ed. EPEL 2004.
  • Nathalie Mauriac Dyer, Proust inachevé, le dossier Albertine disparue, Honoré Champion, 2005.
  • Marie Miguet-Ollagnier, La Mythologie de Marcel Proust, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Annales littéraires de l'Université de Besançon »,‎ , 425 p. (ISBN 2-251-60276-3).
  • Christian Péchenard, Proust à Cabourg ; Proust et son père ; Proust et Céleste, in Proust et les autres, Éditions de la Table ronde, 1999.
  • Léon Pierre-Quint, Comment travaillait Proust, Bibliographie, Les Cahiers Libres, 1928.
  • Georges Poulet, L'Espace proustien, Gallimard, 1963.
  • Henri Raczymow, Le Cygne de Proust, Gallimard, coll. L'un et l'autre, 1990.
  • Jean Recanati, Profils juifs de Marcel Proust, Paris, Buchet-Chastel, 1979.
  • Thomas Ravier, Éloge du matricide : Essai sur Proust, Gallimard, coll. « L'Infini », Paris, 2008, 200 p. (ISBN 978-2-07-078443-1)
  • Jacqueline Risset, Une certaine joie. Essai sur Proust, Éditions Hermann, 2009.
  • Jean-Yves Tadié (dir.), Proust et ses amis, Colloque fondation Singer-Polignac, Gallimard, « Les cahiers de la NRF », 2010.

Adaptations[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]