Économie du Pakistan

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Pakistan
Indicateurs économiques
Monnaie Roupie pakistanaise
Année fiscale 1er juillet - 30 juin
Organisations internationales ECO, OMC, ASACR, OMPI
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 166,5 milliards $ (2008)
Produit intérieur brut en PPA 431,2 milliards $ (2008)
Croissance du PIB 2,0 % (2009)
2,7 % (2008)
PIB par habitant en PPA 2 600 $ (2008)
Inflation (IPC) 11,17 % (2009)
20,8 % (2008)
Pop. sous le seuil de pauvreté 23 % (2007)
Indice de développement humain (IDH) 0,551 ; 136e en 2005[1]
Population active 99,18 millions (2006)
Taux de chômage 15,2 % (2009)
Principales industries -
Commerce extérieur
Exportations 17,87 milliards $ (2007)
Biens exportés Textile, cuir, riz, etc.
Principaux clients États-Unis (22,4 %), Émirats arabes unis (8,4 %), Royaume-Uni (6 %), Chine (5,4 %), Allemagne (4,7 %), (2007)
Importations 28,31 milliards $ (2007)
Biens importés Pétrole, plastique, équipements de transport, etc.
Principaux fournisseurs Chine (14,7 %), Arabie saoudite (10,1 %), Émirats arabes unis (8,7 %), Japon (6,5 %), États-Unis (5,3 %), Allemagne (5 %), Koweït (4,9 %), (2007)
Finances publiques
Recettes publiques 23,21 milliards $ (2009)
Dépenses publiques 30,05 milliards $ (2009)
Déficit public 3,4 % du PIB (2009)
Aide au développement -

L'économie du Pakistan est la 27e économie au monde en termes de PIB, avec un PIB de 430 milliards de dollars en 2008. Avec une population de 180 millions d'habitants, le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat était d'environ 2 624 $ en 2008.

Le Pakistan possède de nombreux atouts qui auraient pu faire de ce pays une puissance émergente, comme une main d'œuvre abondante et bon marché, des terres fertiles et des climats variés, des universités réputées, etc. Mais pourtant, l'économie du pays est fragile et sa croissance faible. Le pays souffre d'une instabilité politique, d'un conflit interne entre des groupes islamistes et le gouvernement, de nombreux attentats, d'une importante crise énergétique, d'une crise des finances publiques et de catastrophes naturelles comme les graves inondations de 2010.

Historique[modifier | modifier le code]

Croissance de l'économie et de la population du Pakistan par année.
Taux le plus fort - taux le plus faible.
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
PIB + 2,1 % + 4,7 % + 7,5 % + 9 % + 6,6 % + 7 % + 5,8 % + 2,7 % + 2,0 % + 2,8 % + 2,6 % + 3,7 %
Population + 2,73 % + 2,04 % + 1,78 % + 1,97 % + 2,02 % + 2,08 % + 2,09 % + 2,04 % + 1,60 % - -

La croissance du PIB a été forte au début des années 2000 et jusqu'en 2007 où elle était d'environ 6 %.

Depuis 2007, l’instabilité politique et la violence islamiste sapent l'économie, qui progresse à peine plus vite que la croissance de la population. La stagflation (avec une inflation d’environ 25 %), combinée avec un taux de chômage de plus de 30 %, ne montre aucun signe de rémission début 2010. Le pays souffre, de plus, d’une grave pénurie d’énergie ; environ un tiers de la demande n’est pas satisfaite et chaque jour des coupures de courant privent les Pakistanais d’électricité pendant une durée allant de six à quatorze heures et fragilisent l’industrie (environ 35 % des entreprises ont mis la clé sous la porte). La guerre contre les extrémistes Taliban, dont le coût pour l'économie est estimé par son gouvernement à quelque 35 milliards d’euros entre 2005 et 2010 (20 milliards de dollars selon le FMI)[2], a augmenté le déficit du budget fédéral, malgré les aides militaires et financières régulièrement accordées par les États-Unis[3],[4].

Durement frappé par la crise économique, la croissance s'est ralentie avec un taux à 2 % en 2009. Le pays n'est toutefois pas entré en récession. Montrant enfin des signes positifs, le taux de croissance économique pour 2010 est prévu à 4,2 % mais les graves inondations à partir de fin juillet 2010 compromettent ces prévisions et le Pakistan demande l'aide internationale. Le taux de croissance est finalement de 2,4 %.

Statistiques[modifier | modifier le code]

Son taux de croissance était sur la période 1992-2002 de 3,4 %, 5,5 % en 2003. Celle-ci tourne en 2004 autour de 6-7 % et en 2009 autour de 2 %. Son taux d'inflation était de 3,6 %. Sa population active est 44 millions d’individus et sa dette extérieure était de 33 milliards de dollars en 2003.

L'indice de développement humain est faible avec 0,572, se situant au 141e rang mondial selon le PNUD en 2009.

Le taux d'alphabétisation de la population était de 46 % en 2003.

En 2009, 35 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et, selon la Banque mondiale, 74 % de la population pakistanaise vivrait avec moins de 2 dollars américains par jour. En 2011, plus de 41 % de la population, soit 74 millions de personnes, vivent en dessous du seuil de pauvreté[5].

Budget de l'État et revenus[modifier | modifier le code]

En 2008, le budget de l'État dans ce pays est de 30,05 milliards de dollars américains de dépenses pour 23,21 milliards de dollars de recettes soit un déficit de 6,84 milliards de dollars.

Pour l'année fiscale 2011/2012, le gouvernement prévoit un budget - jugée irréaliste - de 2 767 milliards de roupie pakistanaise (32,5 milliards de USD), soit 14,2 % de plus que l’an passé avec des dépenses courantes de 2 315 G PKR (84 % du total, 1 % de plus qu’en 2010/11) et des dépenses de développement de 452 G PKR (16 % du total, 64 % d’augmentation). Il table sur des revenus fiscaux de 2 074 G PKR dont 1 952 G PKR collectés par le Federal Bureau of Revenue en augmentation de 24 % sur l’objectif de 1 588 G PKR fixé cette année. Le gouvernement compte également sur des recettes non fiscales aléatoires comme un surplus en provenance des provinces (125 G PKR) ou des ressources externes (bailleurs de fonds) qui ne sont pas acquises pour l’instant (414 G PKR), dans le cadre d’une croissance estimée à 4 %. Au niveau fédéral, le budget fait état de hausses de 12,3 % des dépenses à 2 504 G PKR (29,4 G USD) et de 11 % des recettes à 1 529 G PKR (18,0 G USD). Le déficit budgétaire s’établirait ainsi à 975 G PKR (11,5 G USD)[5].

2,7 millions d’habitants sont assujettis à l'impôt en 2008, soit 1,8 % de la population totale mais seuls 60 % ont effectivement payé leurs impôts en 2008-2009[6]. Le ratio recettes/PIB ne devrait pas dépasser 9 % en 2011[5].

Les transferts monétaires des 3,55 millions de Pakistanais à l’étranger ont été de 7,81 milliards de dollars en 2008-2009 et de 8,9 milliards en 2009-2010[6].

Aides publique internationale[modifier | modifier le code]

L’aide financière pour le Pakistan durant l’année fiscale 2008-2009 a atteint 8,8 milliards de dollars. Le FMI a débloqué sur la période 3,94 milliards de dollars, la Banque asiatique de développement a prêté respectivement 1,5 G USD et la Banque mondiale 1,17 G USD, la Banque islamique de développement a apporté 656 M USD, les 1,7 G USD restant proviennent des bailleurs bilatéraux. En 2009-10 le montant de l’aide financière au Pakistan devrait dépasser les 10 milliard USD avec notamment une aide bilatérale qui pourrait atteindre 3 G USD[7].

Alors que le Pakistan connait plusieurs attaques et attentats par jour, le président des États-Unis Barack Obama signe en 2009 le Enhanced Partnership with Pakistan Act of 2009 connu sous le nom de plan Kerry-Lugar-Berman offrant une aide non-militaire sous conditions de 1,5 milliard de dollars par an au Pakistan répartie jusqu'en 2014 soit un total de 7,5 milliards[8].

Les dons et prêts financiers sont en baisse depuis 2008 à la suite de la dégradation des relations entre le gouvernement pakistanais et ses bailleurs de fonds ainsi que la rupture d'un accord avec le FMI en septembre 2011[9].

Commerce international[modifier | modifier le code]

Le pays a exporté en 2003 pour 11,431 milliards de dollars.

Principaux clients par zone géographique à cette date : 39,2 % vers l'Asie, 27,6 % vers l'Union européenne, 22,1 % vers les États-Unis.

Les échanges vers les États-Unis s'agit essentiellement du coton, des textiles, des tapis, du cuir et de produits alimentaires vers les États-Unis, Émirats arabes unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Arabie saoudite et la Chine.

Il importe en 2003 pour 15,669 milliards de dollars.

Principaux fournisseur par zone géographique : 68,4 % depuis l'Asie, 16,9 % depuis l'Union européenne, 5,9 % depuis les États-Unis

Il importe du pétrole et dérivés, machines et équipements de transport, produits chimiques, fer et acier depuis les Émirats arabes unis, la Chine, l'Arabie saoudite, le Koweït, le Japon, les États-Unis, l'Allemagne et la Malaisie.

Ses principaux fournisseurs d'armements sont la République populaire de Chine, les États-Unis et la France. Le Pakistan a une bonne base technologique (arme nucléaire, missile sol-sol).

Le Pakistan a reçu 3,7 milliards de dollars américains d’investissement direct à l'étranger et 2,2 milliards durant l'année fiscale 2009/2010.

Agriculture[modifier | modifier le code]

Au Pakistan comme en Inde, les grandes familles régnantes d’hier continuent à jouir d’un prestige et d’une grande autorité. Une étude de la Banque mondiale indique que 44 % des terres arables sont détenues par seulement 2 % des exploitants soit 5 000 influentes familles rurales.

Dans ce pays essentiellement agricole, cette position implique l’autorité quasi-directe, proche de l’absolu, sur plusieurs millions d’individus. Une mainmise impossible à ignorer pour le pouvoir central, dépendant du soutien de cette classe dominante[10].

Énergie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Énergie au Pakistan.

Crise énergétique[modifier | modifier le code]

En 2007, la capacité de production d'électricité était de 19 505 MW. La crise n'a cessé de s'aggraver malgré les promesses du gouvernement. Les coupures de courant sont très nombreuses.

Le pays fait face à une grave crise énergétique. En 2010, elle s'aggrave et créée une polémique dans le pays. Le Premier ministre Youssouf Raza Gilani annonce des mesures d'urgence et un plan pour doubler la capacité énergétique du pays d'ici à 2020. Il prévoit 20 000 mégawatt supplémentaires répartis de la façon suivante : 6 000 grâce au charbon, 6 000 grâce à l'énergie hydraulique, 5 000 grâce au gaz, 2 000 grâce à des énergies renouvelables et 1 000 grâce au pétrole.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Classement IDH 2005
  2. (fr) Le Pakistan appelle à la concrétisation des promesses d’aide internationale, Le Pakistan en bref : actualité économique et financière du 16 au 22 juillet 2010 , ambassade de France du Pakistan
  3. (fr) Les militaires reprennent la main, Najam Sethi, The Friday Times, 29 mars 2010
  4. (en) Croissance de 4,1 % grâce à la protection du FMI, The express Tribune. Consulté le 16 juin 2010
  5. a, b et c Hervé Stemmelen, « Lettre économique du Pakistan et d’Afghanistan », sur http://www.ambafrance-pk.org, Ambassade de France au Pakistan,‎ (consulté le 23 juin 2011)
  6. a et b « Le Pakistan en bref : actualité économique et financière du 8 au 14 octobre 2009 », sur http://www.ambafrance-pk.org, Ambassade de France au Pakistan,‎ (consulté le 15 octobre 2009)
  7. (fr) « Le Pakistan en bref : actualité économique et financière du 20 au 27 août 2009 », sur http://www.ambafrance-pk.org, Ambassade de France au Pakistan,‎ (consulté le 15 octobre 2009)
  8. Agence France-Presse, « Le Congrès américain approuve un plan d'aide au Pakistan sur le long terme », L'Express,‎ (lire en ligne)
  9. [PDF]Simon de Latour, « L’Aide au Pakistan en 2011 », sur Ambassade de France au Pakistan,‎ (consulté le 28 juin 2011)
  10. http://www.lignes-de-reperes.com/catalogue/pakistan3.htm

Lien externe[modifier | modifier le code]

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