Équateur (pays)

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République de l'Équateur

República del Ecuador (es) Prononciation du titre dans sa version originale Écouter

Drapeau
Drapeau de l'Équateur
Blason
Armoiries de l'Équateur
Description de l'image ECU orthographic.svg.
Devise nationale Dieu, patrie et liberté
(en espagnol : « Dios, patria y libertad »)
Hymne national Salve, Oh Patria
Administration
Forme de l'État République
Président de la République Rafael Correa
Vice-président de la République Jorge Glas
Langues officielles Espagnol[1]
Kichwa et Shuar[2]
Capitale Quito

0° 09′ S 78° 21′ O / -0.15, -78.35

Géographie
Plus grande ville Guayaquil
Superficie totale 283 520 km2
(classé 74e)
Superficie en eau 8,8 %
Fuseau horaire UTC -5
Histoire
Indépendance de l'Espagne
Date
Démographie
Gentilé Équatorien, Équatorienne
Population totale (2015) 16 218 217 hab.
(classé 66e)
Densité 54 hab./km2
Économie
IDH (2012) 0,724 (élevé) (89e)
Monnaie Dollar américain (sucre jusqu'en 2000) (USD​)
Divers
Code ISO 3166-1 ECU, EC​
Domaine Internet .ec
Indicatif téléphonique +593

L’Équateur, en forme longue la République d'Équateur ou la République de l'Équateur, en espagnol Ecuador et República del Ecuador, est un pays d'Amérique du Sud, frontalier du Pérou au sud et de la Colombie au nord, baigné à l'Ouest par l'océan Pacifique. Ses habitants sont les Équatoriens. Sa superficie est de 283 520 km2, partagée en trois grandes régions : la côte du Pacifique, où se trouve la principale ville du pays (Guayaquil), la partie andine du pays, où se trouve la capitale Quito, et l'Amazonie équatorienne, à l'Est du pays. Les deux premières de ces régions concentrent l'essentiel de la population et de l'activité économique du pays, tandis que la partie amazonienne, moins peuplée, recèle des ressources significatives en hydrocarbures, ainsi qu'une biodiversité extrêmement importante. À ces trois régions continentales, il faut ajouter une région insulaire formée par les îles Galápagos, situées dans l'océan Pacifique à un millier de kilomètres à l'ouest de la côte.

Depuis son indépendance de l'Espagne en 1822, l'Équateur est une République, aujourd'hui divisée en vingt-quatre provinces. La Constitution de 2008 le définit comme un État interculturel et plurinational : si l'espagnol est la langue officielle de la République, des nations indigènes sont reconnues, et le kichwa et le shuar ont un statut de langues de relations interculturelles. Les principales exportations du pays sont les hydrocarbures et des produits agricoles tels que les bananes, les roses ou les crevettes.

L’Équateur est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2009.

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire de l'Équateur.

Période préhispanique[modifier | modifier le code]

Ruines inca d'Ingapirca, près de Cuenca.

Les restes archéologiques les plus anciens trouvés en Équateur datent de 3500 av. J.-C. et ont été trouvés dans la province du Guayas. Ils correspondent à la culture Valdivia. D'autres sites archéologiques ont été découverts sur la côte aussi bien que dans la sierra équatorienne, datant pour la plupart des deux derniers millénaires. Malgré ces découvertes, ces cultures restent mystérieuses et on dispose de relativement peu de connaissances certaines sur l'histoire de l'Équateur jusqu'au XVe siècle.

Au XVe siècle, l'Équateur était peuplé par différentes ethnies parlant des langues distinctes : sur la côte les cultures Esmeralda, Manta, Huancavilca et Puná (du nord au sud), pratiquant toutes la pêche, la chasse, l'agriculture et le commerce (aussi bien par la mer entre différentes zones côtières qu'avec les indiens de la sierra). Dans la sierra, les principales cultures à cette même période étaient les Pastos, les Caras, les Panzaleo, les Puruhá, les Cañaris et les Paltas. Leur économie était essentiellement agricole, avec un mode de vie sédentaire et un important usage de l'irrigation en particulier pour les Cañaris. L'organisation politique se faisait autour de caciques, qui nouaient entre eux des alliances fluctuantes et étaient capables de lever des armées et d'administrer certains territoires[3].

Les andes équatoriales sont conquises par les incas sous les règnes de Tupac Yupanqui, qui conquiert le sud de l'actuel Équateur, puis de son fils Huayna Capac, né à Tomebamba, qui conquiert Quito et en réduit les dernières résistances des Otavalos lors du massacre de Yahuarcocha, vers 1505. À la mort de Huayna Capac en 1527, la noblesse, divisée sur le choix du successeur légitime, partage l'empire inca en deux, attribuant à Atahualpa la partie nord, avec pour capitale Quito, et à Huascar (son demi-frère) la partie sud, avec pour capitale Cuzco. Une guerre civile se déclenche rapidement entre les deux empereurs, qui tourne finalement à l'avantage d'Atahualpa, qui parvient à pénétrer profondément dans le territoire de Huascar et fait prisonnier ce dernier en 1532[L 1].

Atahualpa (empereur inca)

C'est alors qu'Atahualpa est aux bains de Cajamarca, se préparant à entrer en vainqueur à Cuzco, qu'a lieu sa rencontre avec Francisco Pizarro. Le conquistador, à la tête d'une petite armée et malgré l'escorte imposante d'Atahualpa, parvient à s'emparer de l'Inca et à le faire prisonnier le [L 2]. Malgré une forte résistance opposée aux conquérants espagnols par certains généraux d'Atahualpa, dont Rumiñahui, l'Équateur est conquis entre 1532 et 1534, et Sebastián de Belalcázar fonde Quito le [4], sur les ruines du Quito inca détruit par Rumiñahui avant de l'abandonner aux espagnols[L 3].

Période coloniale[modifier | modifier le code]

Fondation de l'Audience royale de Quito[modifier | modifier le code]

Territoires rattachés à l'Audience royale de Quito par le décret royal de 1563.

Après la conquête définitive de Quito, l'exploration du pays se poursuit et se concrétise par la fondation des villes les plus importantes du pays : Guayaquil le , puis dans les années qui suivent Ambato, Riobamba et Manta, entre autres. Loja est fondée en 1548 et Cuenca en 1557. Le mythe de l'Eldorado naît à Quito, et l'exploration se poursuit en particulier dans les régions amazoniennes, au départ de Quito : plusieurs villes y sont fondées, dont certaines ont été détruites peu après leur fondation par les indigènes, et une expédition partant de Quito sous la direction de Francisco de Orellana découvre l'Amazone le , après avoir descendu le Río Coca puis le Río Napo[L 4].

Sur le plan politique, Quito contribue à la défaite de Gonzalo Pizarro contre Charles Quint, Belalcázar choisissant le camp de ce dernier. En 1545, le pape Paul III donne qualité d'évêché à Quito, et en 1563, Philippe II fait de Quito le siège de l'audience royale de Quito, avec pouvoir sur un vaste territoire s'étendant de Jaén et Guayaquil au sud, jusqu'à Cali et Buenaventura au nord et comprenant également une large part du bassin amazonien. Bien que théoriquement soumise à l'autorité du Vice-Roi du Pérou, l'Audience de Quito, gouvernée par un Président nommé par le roi, jouissait d'une large autonomie due à la grande distance entre Quito et Lima. Une rébellion éclate en 1592, appelée « Révolution des alcabalas », en opposition à l'impôt du même nom décrété par la couronne d'Espagne. Cette révolution, qui se résout après une médiation des jésuites, est parfois vue comme le premier témoignage de l'émergence des Espagnols nés dans la colonie (les Créoles) qui entrevoient déjà la possibilité de l'indépendance, qui ne se concrétisera que plus de deux siècles plus tard. Malgré cette rébellion, la deuxième moitié du XVIe siècle marque la consolidation de la domination des Espagnols nés en métropole, aussi bien sur le plan culturel que religieux ou administratif[L 5].

XVIIe siècle : l'âge d'or de l'Audience royale de Quito[modifier | modifier le code]

Le XVIIe siècle marque l'apogée de l'Audience royale de Quito, marqué par la paix et la stabilité. L'économie est fondée sur l'agriculture, les mines d'or, et l'artisanat textile, avec une main d'œuvre bon marché fournie par l'exploitation des populations indigènes. Des tentatives d'évangélisation des peuples amazoniens ont lieu, en particulier par les Jésuites et les Franciscains.

Les jésuites fondent trois Collèges, à Quito (1586), Cuenca (1638), et Riobamba (1689), ainsi que l'Université Saint-Grégoire à Quito. Quito devient un centre d'activité artistique et architectural sans égal sur tout le continent : la ville voit fleurir des églises et monastères plus somptueux les uns que les autres dans le style baroque, ces constructions entraînant le développement d'un art religieux florissant (peinture, sculpture de la pierre et du bois etc.). À cette époque, la prospérité et la splendeur de Quito sont enviées par Lima et Bogota.

Cette période est toutefois marquée par plusieurs tremblements de terre dévastateurs, des éruptions volcaniques suivies de lahars faisant parfois des milliers de morts. Les villes de la côte subissent des attaques de corsaires tout au long du siècle, culminant avec le sac et l'incendie de Guayaquil en 1684 par François Gronier[L 6].

Du rattachement à la Nouvelle-Grenade à la fin de la période coloniale[modifier | modifier le code]

Eugenio Espejo (1747-1795), philosophe, considéré comme l'un des précurseurs de l'indépendance

Par décret du 27 mai 1717, Philippe V d'Espagne supprime l'Audience royale de Quito, rattachant son territoire à la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, nouvellement créée et qui avait son siège à Bogotá. Après avoir supprimé cette vice-royauté et rétabli le statu quo en 1720, Philippe V rétablit finalement la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, y rattachant définitivement l'Audience Royale de Quito sans toutefois la supprimer. De 1736 à 1743 a lieu une mission géodésique franco-espagnole dirigée par Charles Marie de La Condamine, avec pour but de mesurer un arc du méridien de Quito. Cette mission, qui permet de confirmer la thèse de Newton d'une Terre aplatie aux pôles, augmente considérablement les connaissances scientifiques et géographiques sur l'Équateur, et ouvre la voie au système métrique. Le journal de voyage de La Condamine, journal de voyage à l'Équateur, influera plus tard sur le choix du nom du pays lorsqu'il prendra son indépendance.

Le XVIIIe siècle est également marqué par l'arrivée de la première presse de l'Audience de Quito, installée en 1755 à Ambato, qui permet à Eugenio Espejo d'éditer le premier journal propre à l'Audience de Quito. L'expulsion des jésuites par la couronne d'Espagne en 1767 a un fort impact dans l'Audience, causant la fermeture de plusieurs universités, écoles et collèges. La fin du siècle est marquée par un important soulèvement à Quito en 1785, en particulier en opposition aux taxes et droits de douane imposés par l'Espagne, tandis que des révoltes indigènes d'une ampleur jamais vue depuis le XVIe siècle éclatent entre 1766 et 1803 dans toute la sierra. Les écrits d'intellectuels comme le philosophe Eugenio Espejo et l'historien jésuite Juan de Velasco, qui écrit la première histoire de Quito, favorisent la prise de conscience d'une «Nation quiténienne»[L 7].

Période républicaine[modifier | modifier le code]

Histoire politique[modifier | modifier le code]

Le palais du Carondelet, résidence du Président de la République, à Quito

L’Équateur prit son indépendance le , au sein de la Grande Colombie, puis en 1830 séparément. Le pays tire son nom des travaux d’une mission scientifique dirigée par Louis Godin, Charles Marie de La Condamine et Pierre Bouguer au XVIIIe siècle. Son premier président est Juan José Flores (de 1830 à 1834 puis de 1839 à 1845), qui échoue dans une guerre contre la Colombie visant à conquérir le Cauca, mais parvient à maintenir l'unité du pays et à annexer les îles Galápagos. Au XIXe siècle, deux dirigeants ont profondément marqué l'histoire du pays. Gabriel García Moreno, conservateur, (président de 1861 à 1865 puis de 1869 à son assassinat, le 17 janvier 1875), réalise un régime central fort, lance de grands travaux comme la construction du train de Quito à Guayaquil, et conforte le rôle de l'Église catholique dans la vie publique du pays, consacrant le pays au Sacré-cœur de Jésus-Christ en 1873. Il reste aujourd'hui une référence pour les secteurs conservateurs de la société catholique. Eloy Alfaro, libéral, prend le pouvoir par les armes en 1895 après plusieurs tentatives avortées. Président de 1895 à 1911 avec une interruption entre 1901 et 1906, il propose dès sa prise du pouvoir de « mettre fin à la théocratie », rédige une Constitution sans référence à Dieu dans son préambule et met fin au Concordat avec l'Église catholique. Son deuxième mandat voit également l'inauguration de la ligne de train reliant Quito à Guayaquil, commencée sous García Moreno, et puissant symbole de l'unité nationale du pays. Au cours de la première moitié du XXè siècle, le mouvement ouvrier émerge et se structure dans le pays : en 1909 puis en 1922 se tiennent deux "Congrès ouvriers". La grève générale de novembre 1922 à Guayaquil est réprimée dans le sang par l'armée le 15 novembre, faisant plusieurs centaines de victimes. Cette répression est l'événement qui par sa marque sanglante marque le début des luttes syndicales en Équateur, selon les mots de l'historien Jorge Salvador Lara[5]. En 1926 est fondé le Parti socialiste de l'Équateur, dont une scission rejoint la IIIè Internationale en 1931 sous le nom de Parti communiste de l'Équateur.

Durant toute la période républicaine, l'Équateur est marqué par une forte instabilité politique, et le pays a connu vingt constitutions successives entre 1830 et 2008. Toutefois, par rapport à d'autres pays d'Amérique du Sud, il n'a connu dans son histoire récente que trois brèves périodes de dictature militaire (1937-1938, 1963-1966 puis de 1972 à 1978). Ces gouvernements militaires, malgré leur caractère autoritaire, particulièrement entre 1963 et 1966, ont été parmi ceux qui ont fourni les efforts les plus cohérents pour résoudre les problèmes sociaux du pays et renforcer son unité, en particulier au travers de la réforme agraire de 1964. Malgré de graves épisodes comme le massacre de l'usine AZTRA en octobre 1977, ces dictatures ont en général évité de tomber dans les excès répressifs qui ont caractérisé les régimes militaires d'autres pays comme l'Argentine, le Brésil ou le Chili, à tel point que la plupart des Équatoriens se souviennent de la dernière période de régime militaire (1976-1979) comme d'une dictadouce (dictablanda)[6].

En 1990, les indigènes manifestèrent pacifiquement pour la reconnaissance de leurs droits, bloquant le pays en s’asseyant par terre. Le président Borja dut accorder à la confédération des Shuars la propriété de 11 000 km2 de territoire en Amazonie, même si au même moment des escarmouches étaient lancées contre les chefs indiens. Enfin en 2000, à la suite de la dollarisation de l’économie, la population manifesta, bientôt suivie par l’armée, au point de renverser le président Jamil Mahuad.

Histoire militaire et pertes territoriales[modifier | modifier le code]

Sur le plan militaire, l'histoire de l'Équateur a été marquée par les conflits avec ses deux voisins: le Pérou et la Colombie. les principales guerres avec la Colombie ont eu lieu en 1830-1832, avec l'objectif pour l'Équateur de conquérir le département colombien du Cauca, qui avait fait partie de l'Audience royale de Quito. La frontière est finalement fixée en 1832 sur le río Carchi, le Cauca restant donc à la Colombie, ce qui n'empêchera pas une nouvelle guerre d'avoir lieu entre 1861 et 1863, sous la présidence de Gabriel García Moreno. Les conflits frontaliers avec le Pérou voisin ont donné lieu à quatre guerres : la guerre de 1858-1860, la guerre de 1941, qui se conclut par une défaite de l'Équateur et débouche sur la signature du Protocole de Rio en 1942. Ce protocole entérine la perte par l'Équateur de la majeure partie de ses possessions en Amazonie (soit 200 000 km2!) et de l'accès au Marañon, et trace une nouvelle frontière qui se veut définitive. Toutefois, de nouvelles explorations de la zone frontalière dès 1947 aboutissent à des interprétations divergentes entre le Pérou et l'Équateur sur le tracé de la frontière, désaccords qui débouchent sur deux nouvelles guerres, la guerre du Paquisha en 1981 et la guerre du Cenepa en 1995, sans modifications territoriales importantes. Le conflit est finalement résolu par l'accord de Brasilia du 26 octobre 1998, qui fixe définitivement la frontière entre les deux pays.

Ordres et décorations[modifier | modifier le code]

  • Ordre du Mérite National
  • Ordre National de San Lorenzo
  • Ordre National de "Honorato Vásquez"
  • Ordre du Mérite Agricole
  • Ordre du Mérite Aéronautique

Politique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Politique en Équateur.

Politique contemporaine[modifier | modifier le code]

Depuis la fin des dictatures militaires en 1979, l'Équateur a connu une importante instabilité politique, qui atteint son paroxysme à la fin des années 1990 et au début des années 2000 : le président Abdalá Bucaram est destitué en 1997 pour « incapacité mentale », remplacé par Fabián Alarcón. Les élections de 1998 voient l'élection de Jamil Mahuad, mais rapidement le président Mahuad est fragilisé par l'effondrement du système bancaire du pays, et par l'hyperinflation qui le conduit à abandonner le Sucre et à « dollariser » l'économie. Jamil Mahuad démissionne en janvier 2000 à la suite d'importants mouvements populaires, marqués en particulier par une forte participation de la CONAIE et des partisans de Lucio Gutiérrez. Le vice-président Gustavo Noboa lui succède jusqu'en 2003, date où Lucio Gutierrez lui succède, avec le soutien de plusieurs partis de gauche dont le mouvement indigène Pachakutik. Menant une politique d'austérité et accusé par ses anciens alliés de faire la politique du FMI, Gutiérrez ne peut faire face à un important soulèvement populaire et démissionne le 20 avril 2005, ce qui en fait le troisième président élu consécutif à se trouver dans l'incapacité de terminer son mandat. C'est son vice-président Alfredo Palacio qui lui succède jusqu'à la fin du mandat le 15 janvier 2007.

Les élections générales des 15 octobre et 26 novembre 2006 donnent gagnant Rafael Correa, économiste de gauche avec 56 % des voix au deuxième tour, contre Álvaro Noboa, homme d'affaires membre du Parti roldosiste équatorien.

Conformément à sa promesse électorale, Correa annonce lors de son investiture le 15 janvier 2007[7] la tenue d'un référendum le 18 mars 2007 dans le but d'autoriser la création d'une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Ce dernier s'est finalement tenu le 15 avril 2007. Les électeurs équatoriens se sont à cette occasion prononcés en faveur de l'élection d'une Assemblée constituante.

Rafael Correa, président de l'Équateur depuis 2007.

L'alliance électorale qui soutient le président Correa s'était abstenue de présenter des candidats lors de l'élection législative qui se déroulait parallèlement à l'élection présidentielle. L'absence de députés de la mouvance présidentielle au sein de la chambre des représentants, majoritairement orientée à droite, a créé des tensions notables entre les pouvoirs exécutif et législatif durant les premiers mois du mandat présidentiel. L'épisode le plus marquant de ce conflit larvé s'est soldé par la destitution de 57 des 100 députés qui composaient la chambre des représentants. Ces derniers avaient tenté de destituer le président du Tribunal électoral à la suite de son annonce d'autoriser la tenue du référendum concernant l'élection de l'Assemblée constituante. L'organe de contrôle électoral avait réagi en destituant à son tour le groupe de députés dont une partie s'est exilée en Colombie[8].

Le 30 septembre 2007, l'Alianza Pais (Alliance pays) qui soutient le projet du président Correa, a obtenu 70 % des suffrages lors de l'élection de l'Assemblée constituante. L'Alliance pays totalise quatre-vingts des cent trente députés chargés de la rédaction de la nouvelle constitution.

Le projet de constitution, élaboré par cette constituante, a été approuvé par référendum le 28 septembre 2008 avec 64 % de votes favorables contre 28 % de votes défavorables[9]. Cf. Référendum constitutionnel équatorien de 2008.

Le 30 septembre 2010, une crise politique entraîne une mutinerie de la police. Le président Rafael Correa est mis en danger, mais les militaires rétablissent la situation[10].

Le 16 août 2012, l'Équateur accorde[11] l'asile politique à Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, malgré des pressions du Royaume-Uni qui rappelle qu'Assange est accusé de "Sexe par surprise"[12] en Suède et qu'il est l'objet d'un mandat d'arrêt international[13].

Rafael Correa a été réélu président le 17 février 2013 avec 57,17% des voix [14]

Provinces[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Subdivisions de l'Équateur.
Subdivisions de l'Équateur.

L’Équateur est divisé en 24 provinces. Ces provinces ont un gouverneur et un conseil provincial élu par le peuple. Elles sont autonomes par rapport au gouvernement central au niveau économique et social, ainsi que pour l’utilisation des ressources naturelles.

Province Capitale
Azuay Cuenca
Bolívar Guaranda
Cañar Azogues
Carchi Tulcán
Chimborazo Riobamba
Cotopaxi Latacunga
El Oro Machala
Esmeraldas Esmeraldas
Galápagos Puerto Baquerizo Moreno
Guayas Guayaquil
Imbabura Ibarra
Loja Loja
Los Ríos Babahoyo
     
Province Capitale
Manabí Portoviejo
Morona-Santiago Macas
Napo Tena
Orellana Puerto Francisco de Orellana
Pastaza Puyo
Pichincha Quito
Santa Elena Santa Elena
Santo Domingo de los Tsáchilas Santo Domingo
Sucumbíos Nueva Loja
Tungurahua Ambato
Zamora-Chinchipe Zamora

Voir aussi : Liste des principales villes d’Équateur.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le Chimborazo, le plus haut sommet du monde si l'on entend par là le sommet le plus éloigné du centre de la terre
Article détaillé : Géographie de l'Équateur.
Équateur
Principales villes d'Équateur
Géographie physique de l'Équateur (hors îles Galápagos)

Situé en Amérique du Sud, de part et d'autre de la cordillère des Andes qui traverse le pays du nord au sud, l'Équateur est limité par le Pérou (au sud et à l'est, le long d'une frontière de 1 420 km), la Colombie (au nord, avec une frontière longue de 590 km), et l'océan Pacifique (à l'ouest). Le territoire équatorien comprend également les îles Galápagos.

D'un point de vue géographique, climatique et humain, l’Équateur peut se diviser en quatre régions naturelles :

  • La Costa (côte) est une région côtière au climat tropical humide vers le nord, semi-aride au sud. Elle forme une plaine longue de 800 km, s’étalant des versants de la cordillère des Andes jusqu’à l’océan Pacifique. Le courant de Humboldt et l'upwelling associé font des eaux équatoriennes une zone de fortes ressources halieutiques, en particulier dans le sud du pays. La Costa est également une zone de culture de la banane, principalement pour l'exportation, ainsi que d'autres produits tropicaux (mangue, canne à sucre etc.) La principale ville de cette région est Guayaquil, important port sur le Pacifique et ville la plus peuplée du pays.
  • La Sierra est la partie du pays située en altitude, dans la cordillère des Andes. En Équateur, la cordillère est divisée en deux chaînes parallèles, chacune comprenant plusieurs volcans avoisinant ou dépassant les 5 000 m. Le point culminant du pays est le Chimborazo (6 310 m), dans la Cordillère Occidentale mais le Cotopaxi (5 897 m), plus haut volcan actif du monde, situé dans la Cordillère Orientale est également très emblématique. Ces deux cordillères sont séparées par une dépression dite couloir interandin, dont l'altitude est d’environ 2 500 m. La Sierra s’étend sur 600 km depuis Tulcán, à la frontière colombienne, jusqu’à la région de Loja au Sud. Cette région, qui bénéficie d'un climat tempéré, est historiquement la plus peuplée mais a vu à partir de la deuxième moitié du vingtième siècle sa population rattrapée puis dépassée par celle de la Costa. Les principales villes sont Quito, capitale du pays, au nord, et Cuenca, au sud.
  • L’Oriente (Amazonie) est une région peu accessible, peu peuplée, sillonnée de différents affluents du fleuve Amazone (dont le Napo). Cette région au climat tropical humide, qui fait partie de la forêt amazonienne, concentre la quasi-totalité des ressources pétrolières de l'Équateur.
  • Les Îles Galápagos sont un archipel considéré comme patrimoine de l'humanité pour la diversité de ses espèces. L'origine des îles est volcanique.
Vue nocturne de l'embarcadère de Puerto Ayora, Île Santa Cruz (îles Galápagos).


Zalophus wollebaeki Vue nocturne de l'embarcadère de Puerto Ayora, Île Santa Cruz.


Zalophus wollebaeki Vue nocturne de l'embarcadère de Puerto Ayora, Île Santa Cruz.

Biodiversité, Galápagos[modifier | modifier le code]

La faune sous-marine, protégée par la réserve marine des Galápagos, est également exceptionnelle de diversité, comprenant, outre l'iguane marin, près de 300 espèces de poissons (dont des requins des Galápagos), de petits mammifères (otarie des Galápagos, otarie à fourrure) et des cétacés, (baleine à bosse notamment).

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Volcans importants[modifier | modifier le code]

Volcan Tungurahua.
  • Chimborazo (6 310 m), l'un des plus hauts volcans de l'hémisphère sud (le Nevado Ojos del Salado est le plus haut volcan, à 6 891 m), et également le point de la surface terrestre le plus éloigné du centre de la terre (à cause de l'aplatissement de la terre aux pôles).
  • Cotopaxi (5 897 m), le plus haut volcan actif du monde.
  • Cayambe (5 785 m), situé sur la ligne équatoriale.
  • Antisana (5 753 m), proche de Quito.
  • El Altar (5 319 m).
  • Tungurahua (5 023 m).
  • Guagua Pichincha (4 784 m), le volcan actif qui surplombe Quito.

Catastrophes naturelles[modifier | modifier le code]

Comme tous les pays andins, situés près de la zone d'affrontement de la plaque continentale d'Amérique du Sud et de la plaque océanique du Pacifique, l'Équateur est victime de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques. Parmi les tremblements de terre récents, on peut signaler celui du 5 mars 1987. De magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter, il détruisit une partie de la route Quito-Lago Agrio, renforçant ainsi pendant plusieurs mois l'isolement des provinces de l'Oriente. Il emporta une partie du pipe-line transportant le pétrole brut des stations de pompage de l'Oriente vers la raffinerie d'Esmeraldas. Environ 2 000 personnes vivant dans des vallées encaissées de la Cordillère ont péri lors de ce tremblement de terre[15].

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie de l'Équateur.
Bananier

L’économie exportatrice de l’Équateur repose principalement sur quatre éléments : la culture de la banane (1er exportateur mondial), le pétrole, le cacao (septième producteur mondial) et le tourisme. On peut noter aussi l'essor de l'exportation des fleurs coupées, la rose de Quito étant réputée comme étant la plus belle du monde et celle qui se conserve le mieux[16], de l'huile de palme et du célèbre chapeau Panama. L'autosuffisance alimentaire est atteinte sur de nombreux produits de base (en particulier les huiles et graisses alimentaires, dont les Équatoriens sont grands consommateurs, sont produites en grande quantité par la culture du palmier à huile et du soja). Outre les produits de la terre, d'autres ressources sont aussi exploitées. Ainsi, l'abondance de poissons et de fruits de mer a propulsé le pays au rang des premiers producteurs de crevettes d'élevage à l'échelle mondiale.

Artisanat[modifier | modifier le code]

Chapeau Panama[modifier | modifier le code]

L'équateur est mondialement connu pour la fabrication de chapeaux de paille tissés à la main (dans les régions de Cuenca, Montecristi et Jipijapa): les fameux chapeaux (mal nommés) panama ! Ce sont des chapeaux réalisés à partir de jeunes fibres de palmier produisant la "paja toquilla". Ces chapeaux de paille fine rencontrent un large succès, encore aujourd'hui, en Europe et aux Etats unis. ils sont particulièrement appréciés pour leur finesse, leur légèreté, leur souplesse, leur fraicheur, et le grand chic qu'ils procurent à ceux qui le porte.

Tagua (ou : "ivoire végétale")[modifier | modifier le code]

Ecorce d'un gros fruit issu d'un palmier, qui, une fois poli ressemble à s'y méprendre à de l'ivoire. La tagua est utilisée pour la fabrication artisanale de bijoux, de sculptures, de bibelots en forme d'animaux..

Vêtements en Alpaga (Alpaca)[modifier | modifier le code]

L'alpaga provient de la laine d'animaux appelés justement alpaga (très ressemblant aux lamas) vivants sur les hauts plateaux andins. Leur laine ayant la particularité de très bien conserver la chaleur et d'être très résistante. Elle est utilisée dans la confection de vêtements; tels: pulls, vestes, poncho... et aussi d'écharpes ou encore de couvertures.[17]

Travail du bois[modifier | modifier le code]

La région d'Ibarra s'est spécialisée dans le travail du bois (acajou, cèdre et balsa) et produit, de façon artisanale, meubles, statues, diverses boites (c'est en balsa que sont réalisées les boites contenant les fameux chapeaux panamas pliables)

Céramique[modifier | modifier le code]

Depuis les incas, les céramistes, en Equateur, excellent jusqu'à nos jours. Inspirés par la tradition, ils décorent leur créations de motifs géométriques complexes et répétitifs.

Tapis[modifier | modifier le code]

c'est à Salasaca et à Otavalo que se concentre la plupart des tisserands de tapis aux motifs indiens et aux couleurs chaudes (ressemblants aux motifs mexicains)[18]

Agriculture[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

À partir de la conquête espagnole, les communautés indigènes sont privées de l'accès aux terres qu'elles cultivaient traditionnellement, ce qui pénalise également les échanges commerciaux traditionnels entre zones andines et zones tropicales. Les communautés sont généralement rattachées à une hacienda, de laquelle font partie les travailleurs, qui sont vendus avec celle-ci quand elle change de main. La notion de propriété privée du sol, encore méconnue des amérindiens, devient de règle, à l’image de l’Europe qui dominait le monde entier à cette époque[19]. Les colonisateurs s’approprient la plupart des terres, auxquelles on attribue un certain nombre d’indigènes pour les travailler : c'est le système de l'encomienda. Malgré la nécessité théorique d'obtenir l'accord des populations indigènes concernées, il s’agissait en pratique d’accaparement des terres et d’esclavage des natifs[20].

Le système du huasipungo émerge au XVIIIe siècle. Par ce système, une forme de servage, les propriétaires s'attachent le travail à temps plein des indigènes vivant sur leur propriété, en échange d'un lopin de terre qu'ils louent par leur travail. Ce système permet aux propriétaires de haciendas de disposer d'une main d'œuvre à plein temps (les huasipongueros). Ce système cohabite toutefois avec le système de la mita. Une partie des Indiens fuit toutefois les haciendas et vit dans les hautes terres, ce qui est rendu difficile car les principales ressources en eau et en bois ainsi que les terres les plus fertiles sont contrôlées par les haciendas, qui en permettent l'accès seulement aux huasipongueros et aux mitayos. La diversité des espèces et variétés locales cultivées à l'époque préhispanique est maintenue dans les jardins des huasipungueros ainsi que par les communautés qui vivent en altitude hors des haciendas. L'accès à ces ressources, ainsi qu'un système par lequel les huasipongueros sont forcés de s'endetter vis-à-vis du propriétaire, sont les deux principaux mécanismes qui permettent le maintien de cette situation de servage[r 1],[20]. Une autre pratique courante des propriétaires consistait à louer des haciendas aux indigènes et en exiger la moitié de ses récoltes. Ainsi, celui qui produisait du riz ou du blé ne pouvait pas toujours en conserver la quantité suffisante afin de mener une vie décente[20].

Les haciendas se sont rapidement transformées en monocultures de produits d’intérêt pour les pays développés. Elles devenaient des cultures d’exportation pour alimenter les métropoles, aux dépens des cultures vivrières destinées aux besoins des populations autochtones[20].

La règle de la propriété privée s’est perpétuée au fil de l’histoire. Les terres demeurent souvent à ce jour des propriétés agricoles privées. Cependant, à la suite de plusieurs révoltes du peuple autochtone et à une prise de conscience des pays développés quant à l’injustice d’autrefois, beaucoup de terres ont été rendues au peuple équatorien[21]. Pour améliorer la situation des paysans, il fallait leur donner des terres à exploiter. Mais il en manquait terriblement, car avec ses 264 000 km2, l’Équateur est passé de 3,5 millions d’habitants en 1950 à 7,5 millions en 1977. Sa population a donc plus que doublé en 27 ans avec une croissance de 3,4 % par année[20]. De plus, le phénomène des monocultures s’est aussi perpétué au fil du temps. Ces terres appartiennent souvent à des compagnies étrangères transnationales qui ont les moyens de s’approprier les grandes terres planes de bonne qualité. Ces haciendas sont exploitées pour les cultures d’exportation rentables telles que les bananes, le café et le sucre[22]. Ainsi, les paysans sont obligés de cultiver sur des terres de moindre qualité. Il s’agit souvent de pentes fortes sur lesquelles se déclenchent déjà des phénomènes d’érosion[20]. Les cultures d’exportation créent beaucoup d’emplois pour la population équatorienne toujours grandissante et stimule l’économie, mais elles monopolisent des terres sur lesquelles pourrait s’effectuer de l’agriculture vivrière dans une optique de développement durable.

Performances[modifier | modifier le code]

Malgré une urbanisation rapide, l’agriculture reste une composante importante de l’économie et de la société équatoriennes. Elle représentait, en 2010, 6,8 % du PIB et elle employait, selon le recensement de la population de 2010, 29,3 % de la population active occupée. Les exportations agricoles ont procuré, en moyenne, 22 % des recettes en devises entre 1976 et 1985[23].

L’Équateur se divise en trois régions géographiques qui ont des climats distincts, permettant la culture de produits qui y sont particuliers. Il y a l’Oriente ou l’Amazonie, au climat équatorial, toujours chaud et humide[20]. Elle abrite 6 % de la population, mais fait l’objet de colonisation rapide et anarchique. On y produit de la viande, de l’huile de palme et des produits forestiers[23]. On compte aussi la Sierra, le cœur du pays, deux chaînes de montagnes élevées encadrant la série de dépressions du sillon interandin qui sont souvent surpeuplées[20]. Cette région abrite 42 % de la population totale et a une agriculture principalement tournée vers la production de denrées vivrières pour le marché intérieur. On y produit notamment la pomme de terre, le maïs, le blé, les haricots, les légumes et les fruits[23]. Vient enfin la Costa ou la Côte, entre l’océan et les Andes. Il s’agit d’une région de piémonts, plaines et collines alternées, au climat plutôt tropical, avec une pluviométrie très variable, parfois très sèche ou bien arrosée[20]. Ce territoire regroupe 42 % de la population et produit les principales cultures d’exportation telles que les bananes, le cacao, le café, les crevettes et le sucre. On y produit aussi du riz, du maïs, des graines de soja, du sorgho et de la viande[23].

Cacao

Impacts écologiques[modifier | modifier le code]

L'Équateur souffre d'autres impacts écologiques dus à l'agriculture outre la déforestation pour la création de nouvelles terres agricoles, qui est évidemment, par la destruction d'habitats, une menace à la biodiversité des écosystèmes du pays[20].

Une pratique agricole courante en Équateur est la création d'une série de fossés et d'arêtes. On appelle ce type de champ camellones[24]. On creuse les fossés et on empile le matériel d'excavation pour créer les arêtes. Les fossés facilitent le drainage dans les endroits très humides et l'eau qui s'y retrouve limite les fluctuations de température de surface du champ et empêche la création de givre sur ce dernier dans les endroits de haute altitude[24]. Puisque cette pratique est très efficace, ces types de champs sont souvent surexploités. Une étude sur la micromorphologie de ces sols montre que ces derniers sont souvent épuisés. Effectivement, l'étude sur un sol de Camellone, menée par C. Wilson, explique que l'activité des microorganismes était autrefois élevée dans le sol, mais qu'elle est à présent presque absente[24]. S'il y a peu de microorganismes présents pour décomposer et recycler la matière organique en nutriments disponibles aux plantes, la production primaire de ces dernières ralentit beaucoup et il y donc encore moins de matière organique qui tombe au sol puis encore moins de microorganismes[25]. Ce cercle vicieux entraîne une désertification des sols, ces derniers n'étant plus fertiles et donc ni propices à l'agriculture. Au bout de la ligne, l'agriculture intensive sur les sols équatoriens, quoique efficace à court terme, appauvrit les sols à long terme.

Un autre impact important est l'érosion et l'appauvrissement des sols en pente sur lesquels les paysans cultivent souvent[20]. Afin de créer une terre agricole, les pentes sont souvent défrichées. On enlève ainsi les arbres dont les racines retiennent les nutriments dans le sol et empêchent l'érosion. Lorsqu'il pleut, les nutriments sont emportés par le ruissellement en bas de pente et le sol s'érode[25]. Le sol devient donc de plus en plus pauvre et par conséquent, le choix d'espèces à cultiver devient de plus en plus limité.

Démographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Démographie de l'Équateur.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.

Le dernier recensement officiel de 2010 fait état d'une population de 14 483 499 habitants[26]. L'estimation actuelle fournie par la Banque Mondiale donne environ 15,7 millions d'habitants[27]. Elle est divisée en quatre groupes ethniques. Les métis sont de loin ceux qui ont le plus de poids démographique parmi toutes les ethnies équatoriennes, et constituent plus de 65 % de la population actuelle. Les Amérindiens sont la deuxième ethnie avec une représentation démographique aux alentours de 25 %. Les Européens et créoles, les descendants directs des colonisateurs espagnols, représentent 7 % de la population. La minorité ayant la plus faible représentation sont les afroéquatoriens (les Mulatos et les Zambos) qui sont 3 %. D'autres groupes ethniques sont aussi représentés en Équateur. Des Chinois venus dans le pays au XIXe siècle participer à la construction des deux voies ferrées reliant Quito à Guayaquil d'une part et Quito à San Lorenzo via Ibarra d'autre part. Aujourd'hui beaucoup de leurs descendants ont ouvert des restaurants chinois appelés Chifas ou des épiceries. À Guayaquil, nombre de commerçants sont d'origine coréenne ou libanaise. Trois fils de cette communauté libanaise ont d'ailleurs accédé à des fonctions politiques importantes : Abdala Bucaram Ortiz dit el Loco, ancien maire de Guayaquil et président de la République en 1996, Jamil Mahuad, ancien maire de Quito et président de la République de 1998 à 2000, Alberto Dahik Garzozzi, ancien vice-président de Sixto Duran Ballen de 1992 à 1995.

Guayaquil (ville la plus peuplée)

Par ailleurs, un grand nombre d'Équatoriens vit à l'étranger, particulièrement en Espagne (487 239 en 2005 selon les chiffres officiels), aux États-Unis (436 409 en 2005, chiffres officiels), au Venezuela, au Chili, en Colombie et au Pérou (pour ces deux derniers pays, aucun chiffre officiel n'est disponible)[28]. Les envois d'argent de ces émigrés vers l'Équateur s'élevaient à 2,495 milliards de dollars pour l'année 2009, ce qui en fait une très importante source de devises pour le pays[29].

Santé[modifier | modifier le code]

La population est en moyenne très jeune puisque l’âge moyen est de 25,3 ans alors que l’espérance de vie est de 75,5 ans[30]. Grâce à un développement rapide du pays, environ 97 % de la population a accès à l'eau potable.

Immigration[modifier | modifier le code]

L'Équateur est l'un des rares pays d'Amérique Latine à connaître un phénomène d'immigration. Le pays reçoit des milliers de personnes de différents pays pour différentes causes. Au début du XXe siècle, l'immigration était le fait de migrants d'origines arabe, juive ou européenne (principalement les Espagnols, les Belges, les Hollandais, les Italiens et les Français) qui sont arrivés au pays pour des motifs d'investissement et de commodité, attirés par les paysages naturels, la variété de climats et d'espèces, ainsi que des Argentins, des Chiliens, et des Uruguayens fuyant les dictatures. De nos jours, l'immigration est principalement d'origine colombienne, constituée de populations fuyant le conflit interne de ce pays (guérilla, insécurité). On estime que plus d'un demi-million de Colombiens vivent légalement en Équateur. Dans une moindre mesure, des migrants provenant du Pérou, de Cuba, d'Haïti, de Bolivie, de Chine et d'autres États américains arrivent en Équateur principalement à la recherche de travail. L'Équateur accueille le plus grand nombre de réfugiés en Amérique latine.

Éducation[modifier | modifier le code]

Actuellement les indices d'analphabétisme ont été remarquablement réduits avec campagnes d'alphabétisation imposées par le gouvernement. En effet près de 94 % de la population Équatorienne sait lire et écrire. Les réformes éducatives entreprises en 2008 ont poussé l'actualisation et la modernisation de la qualité éducative, entre celles-ci, une implantation de technologies d'apprentissage, une amélioration d'infrastructures, des constructions de nouvelles unités éducatives, entre autres.

Religion[modifier | modifier le code]

Catholicisme[modifier | modifier le code]

L'Équateur est un pays historiquement catholique, où la religion a joué un rôle déterminant dès le début de la conquête espagnole, et l'Église catholique d'Équateur a amassé des richesses considérables durant la période coloniale via les dons et la collecte de dîmes. Pendant toute la période coloniale et jusqu'à l'accession de Eloy Alfaro à la présidence, le catholicisme a été la religion d'État en Équateur. À partir de 1895 toutefois, Eloy Alfaro autorise la pratique des religions autres que le catholicisme et saisit une part importante des terres appartenant à l'Église, et la Constitution de 1945 réaffirme la liberté de culte et la séparation de l'Église et de l'État. L'Église catholique continue toutefois à jouer un rôle important dans la société équatorienne, en particulier au cours des années 1960 et 1970, au cours desquelles des prêtres proches de la théologie de la libération, comme Leonidas Proaño, veulent faire de l'Église une force de transformation sociale, n'hésitant pas à entrer en conflit avec les autorités militaires qui gouvernent le pays[31]. En 2011, l'Équateur se divise en quatre archevêchés sis à Quito, Cuenca, Guayaquil et Portoviejo[32].

Cathédrale de Guayaquil

Bien que l'immense majorité des Équatoriens soient catholiques (95 % en 2009 selon la CIA World Factbook[33]), la plupart des catholiques ne sont pas pratiquants, tandis que d'autres pratiquent leur religion d'une façon fort éloignée de la doctrine officielle de l'Église catholique romaine, comme c'est le cas par exemple des indigènes kichwa de la Sierra, qui pratiquent des formes de syncrétisme mariant des éléments de catholicisme avec leurs croyances ancestrales[31].

Autres religions[modifier | modifier le code]

Un grand nombre de religions sont pratiquées en Équateur, pour la plupart des variantes du christianisme. À titre d'exemple, quinze religions sont pratiquées de façon significative à Guayaquil[34]. Les églises évangéliques ont connu un important essor à partir des années 1960 et 1970, et aspirent à jouer un rôle politique au travers d'organisations comme la FEINE (Conseil des peuples et organisations indigènes évangéliques d'Équateur). Les témoins de Jéhovah et les mormons ont également une présence importante dans le pays[34].

Culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture de l'Équateur.

L’Équateur est un pays très catholique où l'on parle l’espagnol et des langues amérindiennes (comme le kichwa ou le shuar). Un certain contraste apparaît entre la culture de la région de la Costa et celle de la Sierra.

La culture équatorienne est marquée par la confluence de la culture espagnole, puis créole, avec des traditions d'origine précolombienne fortement enracinées. Sur le plan musical par exemple, la musique traditionnelle équatorienne utilise aussi bien des instruments traditionnels européens comme la trompette, la guitare ou l'accordéon que des instruments andins comme la kena ou la flute de Pan. Cette rencontre a donné naissance à des genres de musique comme le Pasacalle. Le compositeur contemporain Luis Humberto Salgado s'est inspiré de ces musiques traditionnelles équatoriennes pour beaucoup de ses œuvres, dont la Symphonie équatorienne.

Le pasillo est un genre musical extrêmement populaire en Équateur, au point d'être considéré comme la musique équatorienne par excellence, et un symbole national[35]. Les pasillos sont généralement des chansons mélancoliques célébrant la beauté féminine et la nostalgie de l'être aimé. Le pasillo équatorien a connu son apogée internationale avec le chanteur Julio Jaramillo. Parmi les compositeurs réputés de ce genre musical, on trouve des noms tels que Francisco Paredes Herrera, surnommé « le prince du pasillo équatorien », Enrique Espín Yépez, Segundo Cueva Celi, Enrique Ibáñez Mora, Cristóbal Ojeda ; parmi les interprètes, des noms tels que le guitariste Homero Hidrovo, le pianiste et guitariste Segundo Bautista, le duo Benítez-Valencia, les frères Miño Naranjo, Los Brillantes, les frères Villamar, et plus récemment Las Tres Marías, les frères Nuñez et Juan Fernando Velasco. La chanteuse de pasillo la plus connue est Carlota Jaramillo, surnommée « la reine de la chanson nationale » ou « la reine du pasillo équatorien »[36].

L'Équateur a également vu naître le compositeur de musique électroacoustique Mesías Maiguashca et le peintre Oswaldo Guayasamin.

Parmi les artistes équatoriens les plus importants, on peut citer entre autres Juan León Mera, Jorge Icaza, Juan Montalvo, Benjamin Carrión, José de la Cuadra, Alicia Yánez Cossio, Jorge Queirolo Bravo, Gabriela Alemán, Karina Gálvez, Jorge Enrique Adoum et d'autres.

Sur le plan architectural, l'architecture coloniale est particulièrement riche et bien conservée en Équateur, raison pour laquelle les villes de Quito et Cuenca sont classées au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Sur un plan plus anecdotique mais appartenant également au mode de vie équatorien, l'« heure équatorienne » symbolise la tendance des équatoriens à arriver en retard aux rendez-vous (jusqu'à plusieurs heures), à tel point que le gouvernement a lancé en octobre 2003 une campagne de lutte contre cette coutume, que l'on retrouve également au Pérou[37],[38].

Parc Sucre à Riobamba
Fêtes
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l’an Año nuevo
6 janvier Épiphanie
février ou mars Mardi gras, Carnaval
12 février Découverte en 1542 de l’Amazone
27 février Bataille de Tarqui et jour du Patriotisme et de l’Unité nationale
mars ou avril Semaine sainte (jeudi et vendredi) Jueves Santo y Viernes Santo
1er mai Fête du travail Día del Trabajo
24 mai Bataille de Pichincha Batalla de Pichincha
24 juillet Naissance de Simón Bolívar Natalicio de Simón Bolívar
25 juillet Fondation de Guayaquil Fundación de Guayaquil
10 août Fête nationale (Indépendance de Quito) Día de la Independencia
15 août Assomption Día de la Asunción
9 octobre Indépendance de Guayaquil Independencia de Guayaquil
12 octobre Journée de la race (Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb) Día de la raza
1er novembre Toussaint Día de Todos Los Santos
2 novembre Commémoration des Fidèles défunts Día de los fieles Difuntos
3 novembre Indépendance de Cuenca Independencia de Cuenca
6 décembre Fondation de Quito Fundación de Quito
25 décembre Noël Navidad

Codes[modifier | modifier le code]

L'Équateur a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. langue officielle de l'Équateur
  2. langues officielles de relation interculturelle
  3. PRE-HISPANIC ERA, dans Dennis M. Hanratty, Ecuador: A Country Study, 1989
  4. Cette date est celle où Belalcázar s'installe définitivement à Quito, mais la ville avait été fondée de jure le 28 août de la même année, cf. Lara, p. 171-172 et p. 176
  5. (es) Jorge Salvador Lara, Breve historia contemporanea del Ecuador, Quito, Fondo De Cultura Economica,‎ (ISBN 978-9681661151), p. 447
  6. Militares y Estado en Ecuador: ¿construcción militar y desmantelamiento civil?, Lisa North, 2006
  7. (es) Discurso de Posesión del Presidente de la República, Econ. Rafael Correa
  8. Jean-Hébert Armengaud, « Référendum de crise en Équateur », Libération, 14 avril 2007.
  9. http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1053124&clef=ARC-TRK-G_01
  10. (fr) Équateur: retour à la normale au lendemain d'une rébellion policière, AFP, 2 octobre 2010
  11. WikiLeaks : l'Équateur accorde l'asile politique à Julian Assange accusé de viol en Suède, accusation qu'il rejette sans se présenter au jugement sur (fr)lemonde.fr
  12. « Assange poursuivi pour sexe par surprise » sur lexpress.fr
  13. « Affaire Assange : Quito dénonce "un acte hostile et intolérable" de Londres » sur lemonde.fr
  14. Équateur: Correa obtient 57,1% des voix, Le Figaro
  15. (es)La sismicité en Équateur, OEA
  16. http://www.lefigaro.fr/sciences/2006/02/14/01008-20060214ARTFIG90166-l_equateur_un_paradis_pour_les_roses.php
  17. http://www.e-equateur.com/equateur.php?p=artisanat
  18. http://www.routard.com/guide/equateur/1353/culture.htm
  19. Preston, D.A. 1990. From hacienda to family farm- changes in environment and society in Pimampiro, Ecuador. Geographical Journal. 156: 31-38.
  20. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Dumont, R. 1978. Paysans écrasés, Terres massacrées Équateur, Inde, Bangladesh, Thaïlande, Haute-Volta. Éditions Robert Laffont. Paris.
  21. Becker, M. 2007. Indigenous Struggles for Land Rights in Twentieth-Century Ecuador. Agricultural History. 81: 159-181.
  22. De Janvry et al. 1991
  23. a, b, c et d De Janvry, A., E. Sadoulet et A. Fargeix. 1991. Ajustement et Équité en Équateur. OCDE. Paris.
  24. a, b et c Wilson, C., I.A. Simpson and E.J. Currie. 2002. Soil management in pre-Hispanic raised field systems: Micromorphological evidence from Hacienda Zuleta, Ecuador. Geoarchaeology- an International Journal. 17: 261- 283.
  25. a et b Aber J.D. and J.M. Melillo. 2001. Terrestrial Ecosystems. Second Edition. Harcourt Academic Press. San Diego.
  26. (es) resultados del censo 2010, INEC
  27. Équateur - Données, Bamque Mondiale, consulté le 13 mai 2015
  28. Ecuador: Diversidad en Migración , B. Jokish, Migration Information Source, 2007
  29. Remesas de emigrantes ecuatorianos caen 5% en el primer semestre de 2010, americaeconomia.com, 17 septembre 2010
  30. (en) Fiche de l'Équateur, dans le CIA World Factbook.
  31. a et b A Country Study : Ecuador, Federal Research Division, Library of Congress, Ed. Dennis M. Hanratty
  32. Divisiones Eclesiasticas, conferencia episcopal ecuatoriana
  33. Ecuador, The CIA World Factbook
  34. a et b En Guayaquil se practican quince religiones, Hoy, 10 octobre 2004
  35. (es) Wong, Ketty. La nacionalización del pasillo ecuatoriano a principios del siglo XX. Actas del III Congreso Latinoamericano de la Asociación Internacional para el estudio de la música popular. Banco Central del Ecuador, Quito. 1999. [1].
  36. (es) Santana, Francisco. Carlota Jaramillo, la reina del pasillo ecuatoriano. Publié le mardi 6 juillet 2004. Consulté le 13 avril 2012.
  37. Article de l'Expansion tiré d'une dépêche AFP.
  38. (es) La hora ecuatoriana éditorial de El Diario, le 10 avril 2010
  1. Chap. 3, Incursion, fragmentation and tradition : , p. 27-45

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Jorge Salvador Lara, Historia contemporánea del Ecuador, Mexico, Fondo de cultura económica,‎ , 638 p. (ISBN 968-16-4174-4)
    • El Quito en el Tahuantinsuyo, p. 81-121
    • p. 145-149
    • p. 156-181
    • p. 181-205
    • Chap. IV : La real audiencia y presidencia de Quito, p. 206-215
    • Chap. V : Quito en el Siglo XVII : apogeo y esplendor del Quito colonial, p. 216-233
    • p. 234-270
    • Autres :

    Articles connexes[modifier | modifier le code]

    Liens externes[modifier | modifier le code]

    Catégorie Équateur (pays) de l’annuaire DMOZ