Jordanie

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31° 57′ 00″ N 35° 56′ 00″ E / 31.95, 35.9333

Royaume hachémite de Jordanie

المملكة الأردنّيّة الهاشميّة (ar)

Al-Mamlaka al-Urduniya al-Hashimiya (ar)

Drapeau
Drapeau de la Jordanie
Blason
Armoiries de la Jordanie
Description de l'image LocationJordan.svg.
Devise nationale Dieu, la Patrie et le Roi.
Hymne national
Administration
Forme de l'État Monarchie constitutionnelle
Roi Abdallah II
Premier ministre Abdullah Ensour
Langues officielles Arabe[1]
Capitale Amman

31°57′N 35°56′E

Géographie
Plus grande ville Amman
Superficie totale 92 300 km2
(classé 110e)
Superficie en eau 0,8 %
Fuseau horaire UTC +2
Histoire
Indépendance Du Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Jordanien(ne)
Population totale (2014) 7 930 491 hab.
(classé 107e)
Densité 62 hab./km2
Économie
Monnaie Dinar jordanien (JOD​)
Divers
Code ISO 3166-1 JOR, JO​
Domaine Internet .jo
Indicatif téléphonique +962

La Jordanie, en forme longue le Royaume hachémite de Jordanie (en arabe Al-ʾUrdunn, الأردنّ et Al-Mamlakah al-ʾUrdunniyyah al-Hāshimiyyah, المملكة الأردنّيّة الهاشميّة), est un pays d'Asie occidentale. Sa capitale est Amman. Son territoire est entouré à l'ouest par la Palestine et Israël, le long du Jourdain et de la mer Morte, au sud par l'Arabie saoudite, à l'est par l'Irak et au nord par la Syrie, avec en outre un accès à la mer Rouge par le golfe d'Aqaba. Si l'arabe est la langue officielle, l'anglais est aussi bien répandu dans l'éducation et les médias.

La Jordanie est une monarchie constitutionnelle dont les actuels souverains sont, depuis le , le Roi Abdallah II et la reine Rania.

Histoire[modifier | modifier le code]

La ville antique de Pétra, considérée comme l'une des sept nouvelles merveilles du monde
Article détaillé : Histoire de la Jordanie.

Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre le croissant fertile et le désert d'Arabie. Certains peuples historiques y ont établi leurs capitales comme les Ammonites, les Édomites, les Moabites. D'autres civilisations ont également dominé cette région, tels les Akkadiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, ainsi que l'Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juive hasmonéenne des Maccabées. La civilisation la plus connue en Jordanie a probablement été la civilisation nabatéenne qui y a laissé de riches vestiges archéologiques comme Pétra. L'alphabet arabe semble être né à Pétra.

Des civilisations occidentales ont également régné en Jordanie comme les Macédoniens, les Romains, les Byzantins et les Ottomans. Dès le VIIe siècle, la région a été culturellement musulmane et arabe, à l'exception d'une brève période de domination par les croisés et sous le mandat britannique.

Indépendance[modifier | modifier le code]

Au cours de la Première Guerre mondiale, les Britanniques conquièrent sur l’Empire ottoman une bande de territoire limitée au sud par la ligne Aqaba - Bassorah et au nord par la ligne Acre - Damas - Mossoul.

En 1920, lors de la Conférence de San Remo et dans le mandat donné aux Britanniques sur la Palestine en 1922, les alliés redéfinissent les frontières de la région en la scindant en quatre mandats dont celui de Palestine mandataire qui comprend les territoires situés entre la mer Méditerranée et le désert de Syrie, territoires correspondant aujourd’hui à Israël, à la Cisjordanie, à la Bande de Gaza et à la Jordanie. En 1923, lors de l’officialisation du Mandat sur la Palestine, et avec la volonté de respecter les promesses formulées envers Hussein ibn Ali et le mouvement sioniste[réf. nécessaire], les Britanniques scindent la région en deux parties : la Palestine à l’ouest du Jourdain, où parmi les diverses promesses (parfois contradictoires) faites par les Britanniques avant 1918, on compte celle d’un « foyer national juif », et l'« Émirat hachémite de Transjordanie » à l’Est (ou Transjordanie, la future Jordanie) attribué Abdallah bin al-Hussein à la suite de l'alliance victorieuse contre les ottomans conclue entre sa famille et les Britanniques lors de la première guerre mondiale.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'armée transjordanienne connue sous le nom de Légion arabe combat en Irak et en Syrie aux côtés des forces britanniques.

En 1946, l'émirat acquiert l'indépendance totale et devient le « Royaume hachémite de Transjordanie ». Il est admis à l'Organisation des Nations unies et rejoint la Ligue arabe.

Conflit israélo-arabe et histoire récente[modifier | modifier le code]

En 1948, le Royaume de Transjordanie est un acteur important de la Guerre de Palestine à l'issue de laquelle il prend le contrôle de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, qu'il annexe avec l'assentiment de la majeure partie de la population et l'appui de la Grande-Bretagne, mais sans la reconnaissance de la communauté internationale. Plusieurs historiens affirment qu'en réalité David Ben Gourion et Abdallah Ier de Jordanie avaient conclu un accord tacite et informel pour se partager la Palestine[2] mais cette thèse est controversée[réf. nécessaire].

En 1949, pour marquer ces modifications territoriales, le royaume change de nom pour devenir le « Royaume hachémite de Jordanie » (sans le préfixe « Trans- ») ou plus communément, la Jordanie[3]. Il accueille également sur son territoire plusieurs centaines de milliers de Palestiniens fuyant la guerre ou expulsés par l'armée israélienne. Le roi Abdallah est toutefois victime d'un attentat fomenté par les partisans de Mohammed Amin al-Husseini.

Entre 1948 et 1953, la Jordanie combat les incursions terroristes palestinienne en Israël et les représailles de ces derniers.

Après la Crise de Suez, le royaume se rapproche du régime de Nasser. Lors de la guerre des Six Jours en 1967, son armée est vaincue en moins de 72 heures de combats avec les Israéliens, qui s'emparent de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Le royaume accueille 300 000 Palestiniens qui fuient les combats. La Jordanie ne participera pas activement à la Guerre du Kippour de 1973.

Après la guerre des Six Jours, le pays perd beaucoup de son prestige aux yeux des Palestiniens qui développent « un État dans l'État ». Ils mènent leur propre lutte contre Israël depuis le territoire jordanien et Israël y répond par des incursions, comme la bataille de Karameh en 1968. Face à la déstabilisation engendrée par les mouvements palestiniens et aux tentatives de putsch contre le pouvoir hachémite, ce dernier lance une répression massive contre les activistes palestiniens en septembre 1970 et chasse les groupes armés du pays[4].

En 1974, Hussein renonce à toute revendication sur la Cisjordanie et reconnait l'OLP comme seul représentant légitime du peuple palestinien.

1989 est marquée par la crise économique et une révolte dans le sud du pays, notamment à Ma'an. Un processus de libéralisation politique rapide est entrepris avec la fin de la loi martiale, le rétablissement d'un Parlement et la participation d'une trentaine de partis à la vie politique, incluant le Front islamique d'action. Le succès des forces islamistes est large lors des premières élections libres en novembre 1989. En revanche, les élections de novembre 1993 montrent un recul de l'opposition et des islamistes.

En 1994 est signé le traité de paix israélo-jordanien, donnant lieu à des modifications mineures sur les frontières et restant en attente d'un règlement final du conflit israélo-palestinien.

Le roi Hussein meurt le 7 février 1999. Son fils, Abdallah II, lui succède et poursuit les réformes politiques et économiques du pays commencées dans les années 1990, vers davantage de libéralisme.

Dans les années 2000, et malgré les événements affectant la région, le gouvernement jordanien se montre régulièrement soucieux de rester en paix avec ses voisins.

Géographie[modifier | modifier le code]

Les montagnes d'Ajlun
Article détaillé : Géographie de la Jordanie.

La Jordanie est un pays du Moyen-Orient entouré par la Syrie au nord, l'Irak au nord-est, l'Arabie saoudite à l'est et au sud, et enfin Israël et la Cisjordanie à l'ouest. Toutes ces frontières représentent 1 619 km. La Jordanie possède également 26 km de littoral le long du golfe d'Aqaba et de la mer Morte. Les principales villes du pays sont Amman (1 181 000 habitants en 2001), Irbid et Zarqa, toutes trois situées dans le Nord-Ouest du pays.

La Jordanie est composée principalement d’un plateau désertique aride à l'Est, et d’une région montagneuse à l'Ouest. La Vallée du grand rift et le Jourdain séparent la Jordanie d'Israël. Le point culminant du pays est le jabal Umm ad Dami (1854 mètres), tandis que la mer Morte est le point le plus bas.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat est sec et chaud, surtout sur la plus grande partie du territoire occupé par le désert d'Arabie. Cependant, le pays a une saison pluvieuse à l'ouest de novembre à avril.

Politique[modifier | modifier le code]

La Jordanie est une monarchie constitutionnelle parlementaire multipartite, où le Premier ministre est le chef du gouvernement.

Les rois de Jordanie Période
Abdullah Ier 1946-1951
Talal 1951-1952
Hussein 1952-1999
Abdullah II depuis 1999

Divisions administratives de la Jordanie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Gouvernorats de la Jordanie.

Selon l'article 2e du système de divisions administratives par le ministère de l'Intérieur, le pays, administrativement, est divisée en 12 provinces (ou gouvernorats), chacune dirigée par un gouverneur nommé par le roi. Ils sont les seules autorités de tous les ministères et les projets de développement dans leurs domaines respectifs. Ces provinces sont divisées en 52 départements. Les gouvernorats sont les suivants:

Les gouvernorats de Jordanie par population[5]

Mahis late winter.JPG
Mahis (Gouvernorat de Balqa)
AqabaVueDeLaMer.JPG
Aqaba, de la Mer Rouge

Irbid

Province Population[6] Superficie(km2) Densité (hab/km2) Capitale Population (estimations pour 2010)[7]

Shoubak2.jpg
Shoubak (Gouvernorat de Ma'an).
Tulul adh-Dhahab and Jabbok in spring.jpg
La rivière Zarqa (Gouvernorat de Jerash)
Mecca Street 003.JPG
Amman, la capitale de Jordanie

1 Gouvernorat d'Amman 2 027 685 8231 246,3 Amman 1 919 000
2 Gouvernorat d'Irbid 950 700 1621 570,3 Irbid 650 000[8]
3 Gouvernorat de Zarqa 838 256 4080 205,5 Zarqa 447 880
4 Gouvernorat de Balqa 349 580 1076 324,9 Salt 96 700[9]
5 Gouvernorat de Mafraq 245 671 26435 9,3 Mafraq 56 340
6 Gouvernorat de Karak 214 225 3217 66,6 Karak 68 810
7 Gouvernorat de Jerash 156 675 402 370 Jerash 39 540
8 Gouvernorat de Madaba 135 890 2008 67,7 Madaba 83 180
9 Gouvernorat d'Ajloun 118 496 412 287,.1 Ajlun 55 000[10]
10 Gouvernorat d'Aqaba 107 115 6583 16,3 Aqaba 95 408
11 Gouvernorat de Ma'an 103 920 33163 3,1 Ma'an 50 350[11]
12 Gouvernorat de Tafilah 81 000 2114 38,3 Tafilah 30 000

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie de la Jordanie.

La Jordanie poursuit la politique de modernisation économique entamée par le roi Hussein dès la fin des années 1980 et amplifiée par son successeur, son fils, le roi Abdallah II. Dans un environnement régional particulièrement difficile, les performances de l’économie jordanienne ont été supérieures aux attentes. Parmi les réussites à porter à l’actif des autorités : l’amélioration de la gestion du secteur public, la gestion des privatisations, la création de la zone économique spéciale d’Aqaba (son port est l'un des plus efficaces grâce à son emplacement idéal[réf. nécessaire]) et de zones industrielles spéciales (QIZ).

Ces éléments ont contribué à porter la croissance économique du pays (7,5 % en 2005), qui est également soutenue par la position de refuge que connait la Jordanie pour les capitaux irakiens, palestiniens ou syriens, ainsi que par l’aide extérieure (principalement américaine). Le royaume a accueilli fin mai 2005, pour la troisième année consécutive, la réunion du World Economic Forum sur les rives de la mer Morte.

La Jordanie a un endettement extérieur de 5,522 milliards de dollars en 2010[12] et un déficit budgétaire important. Son secteur touristique est sensible aux crises régionales. Une partie non négligeable de la population est pauvre. La Jordanie a également dû subir les conséquences de l’augmentation des prix du pétrole depuis le début de l’année 1.[précision nécessaire].

De plus, la Jordanie n'a pas été touchée par la crise économique de 2008. Elle a seulement connu un ralentissement en 2009, ce qui a permis de relancer l'économie et la baisse des coûts de la matière première et de la production alimentaire de base. Seule conséquence de cette crise, une diminution des exportations.

Démographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Démographie de la Jordanie.

La population de Jordanie est estimée à 7,9 millions en 2014[13]. Environ 98 % de la population sont des Arabes. Avant l'occupation de la Cisjordanie en 1967, environ 70 % de celle-ci étaient Palestiniens[14]. Actuellement, il y a 1 951 603 réfugiés Palestiniens dans le pays. Les Tcherkesses composent la grande partie des 2 % restants. Les autres groupes ethniques minoritaires sont les Tchétchènes, les Turkmènes, les Kurdes et les Bosniaques.

L'Anglais est parlé par la classe aisée, l'élite, l'armée, et les milieux du tourisme.

Religions[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Islam en Jordanie.
Une église grecque orthodoxe à Amman.

L'islam est la religion d'État. Selon les estimations officielles, 92 % des habitants sont sunnites et les chrétiens représentent 6 % de la population[15]. Les chrétiens sont surtout grecs-orthodoxes ; cependant, on compte aussi des grecs-catholiques, des orthodoxes coptes, des orthodoxes arméniens, des syriens-orthodoxes et un petit nombre de protestants et de catholiques latins[15]. Le pays abrite aussi des chiites et des druzes[15].

Culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture de la Jordanie.

Les fêtes et jours fériés sont fixés par le calendrier lunaire musulman:

La place Ovale de Jerash

Codes[modifier | modifier le code]

Villes et sites principaux[modifier | modifier le code]

Ajlun, Amman, Aqaba, Balqa, Irbid, Jerash, Karak, Madaba, Ma'an, Mafraq, Salt, Zarqa
Jourdain et vallée du Jourdain, mer Morte, mer Rouge, golfe d'Aqaba, désert d'Arabie, Vallée du grand rift, Wadi Rum
Pétra, sept nouvelles merveilles du monde
Les Châteaux du désert : période omeyyade, Qusayr Amra

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Fiche de la Jordanie, sur le World Factbook.
  2. Avi Shlaim, Collusion across the Jordan, 1988.
  3. Le Royaume a conservé cette dénomination depuis malgré le perte de la Cisjordanie lors de la Guerre des Six Jours et le renoncement à toute revendication sur celle-ci après le Traité de paix israélo-jordanien de 1994.
  4. Géopolitique de la Jordanie par Alain Renon, octobre 1996, p. 134, (ISBN 2870276230)
  5. (en) [PDF]2004 census
  6. دائرة الإحصاءات العامة - الأردن
  7. http://world-gazetteer.com/wg.php?x=&men=gcis&lng=en&des=wg&geo=-110&srt=pnan&col=adhoq&msz=1500&va=&pt=a
  8. [1]
  9. [2]
  10. [3]
  11. [4]
  12. https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/jo.html
  13. CIA World Factbook
  14. (en) Riad M. Nasser, Palestinian identity in Jordan and Israel: the necessary 'other' in the making of a nation, Routledge,‎ , 271 p. (ISBN 0-415-94969-6, lire en ligne), p. 64-65
  15. a, b et c Office du tourisme de Jordanie, « Religion et foi » (consulté le 14 juin 2009)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]