Malawi

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République du Malawi

Republic of Malawi (en)

Dziko la Malaŵi (ny)

Drapeau
Drapeau du Malawi
Blason
Armoiries du Malawi
Description de l'image Malawi (orthographic projection).svg.
Devise nationale Unity and freedom
(Unité et Liberté)
Hymne national Mulungu dalitsani Malawi
(Ô Dieu honore notre pays le Malawi)
Administration
Forme de l'État République
Président de la République Peter Mutharika
Langues officielles anglais, chichewa
Capitale Lilongwe

13° 58′ S 33° 45′ E / -13.967, 33.75

Géographie
Plus grande ville Blantyre
Superficie totale 118 844 km2
(classé 99e)
Superficie en eau >20 %
Fuseau horaire UTC +2
Histoire
Indépendance du Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Malawites/Malawien, Malawienne
Population totale (2014) 15 805 239[1] hab.
(classé 64e)
Densité 130 hab./km2
Économie
Monnaie Kwacha malawite (MWK​)
Divers
Code ISO 3166-1 MWI, MW​
Domaine Internet .mw
Indicatif téléphonique +265

Le Malawi, en forme longue la République du Malawi (en anglais Republic of Malawi, en chichewa Malaŵi ou Nyassaland jusqu'en 1964), est un État situé en Afrique australe, entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie. Sans débouché sur la mer, il est baigné par le lac Malawi, ou Nyassa, troisième lac d’Afrique par sa superficie, qui couvre environ le cinquième de la superficie du pays et dans lequel affluent huit rivières principales et des centaines de petits cours d’eau.

L’origine du nom « Malawi » (attribuée originairement au lac, (en langue bantoue) n’est pas certaine ; il évoquerait le scintillement du soleil lorsqu’il se lève sur le lac (représenté sur le drapeau du pays), ou encore serait dérivé du nom d’une population du sud du pays[réf. nécessaire].

Géographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Géographie du Malawi.
Carte du Malawi

Géographie physique[modifier | modifier le code]

Vue sur le lac Malawi depuis une navette spatiale.

Pays de hauts plateaux, le Shire Highlands au sud et le Nyka Uplands au nord, le Malawi culmine à 3 002 m avec le pic Sapitwa dans le massif Mulanje.

Le Grand Rift traverse le pays du nord au sud. Dans cette dépression se trouve le lac Malawi, le troisième plus grand lac d’Afrique ; sa superficie couvre environ 20 % du pays.

À l’extrémité méridionale du lac prend naissance la rivière Shire, qui se jette dans le Zambèze 400 km plus au sud, au Mozambique. À l'est et à l'ouest, le Grand Rift est surplombé par de vastes et hauts plateaux s’élevant de 900 à 1 200 m au-dessus du niveau de la mer.

Au nord, le Nyika Uplands (haut plateau) culmine à 2 600 m ; le Shire Highlands, de 600 à 1 600 m, est dominé par les monts Zomba et Mulanje culminant respectivement à 2 130 et 3 002 m.

À l'extrême sud du pays, la plaine s'étend de 60 à 90 m au-dessus du niveau de la mer. C’est là que se trouve la plus importante densité de population de l’Afrique subsaharienne.

Lilongwe (capitale depuis 1971) compte plus de 400 000 habitants. Blantyre, principale place commerciale, abrite le siège de la Cour Suprême du pays (la population est passée de 109 000 habitants en 1966 à 500 000 en 1998).

Les îles Likoma et Chizumulu appartiennent au Malawi bien qu’elles se trouvent dans les eaux territoriales du Mozambique où elles forment une enclave.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat du Malawi est essentiellement subtropical.

La saison des pluies dure de novembre jusqu’en avril. De mai à octobre, les précipitations deviennent très rares. D’octobre à mai, le climat est chaud et humide le long de la côte du lac, ainsi que dans la vallée de la Shire et dans la zone de Lilongwe ; l’humidité dans le reste du pays est plus faible.

De juin à août, dans la zone du lac et dans le sud du pays, la chaleur est agréable. Dans les mois qui restent, la température des nuits peut devenir relativement rigoureuse, comprise entre 5 et 16 °C.

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire du Malawi.

L’occupation par des hominiens remonterait à un million d’années. Les bords du lac furent habités par des populations préhistoriques entre 50 000 et 60 000 av. J.-C. Des ossements datant d’environ 8 000 ans av. J.-C. permettent de déduire que les caractéristiques physiques de la population locale étaient similaires aux ethnies qui habitent aujourd’hui la corne de l’Afrique.

Période coloniale[modifier | modifier le code]

Les Portugais furent les premiers européens, au XVIe siècle, à voyager jusqu'au lac Malawi ; et non David Livingstone, qui, remontant la rivière Shire parvint jusqu’au lac en 1859. Après quoi, l’Église presbytérienne écossaise établit autour du lac plusieurs missions, dans l’espoir d’endiguer la traite négrière (mais ce commerce continua jusqu’à la fin du XIXe siècle).

En 1878, un groupe de commerçants originaires de Glasgow fondèrent la compagnie African Lakes Company pour assurer l’approvisionnement des missions. D’autres Européens suivirent pour commercer, cultiver et chasser. En 1891, les Britanniques fondèrent le protectorat de l’Afrique centrale britannique et en 1907, le protectorat du Nyassaland (Nyassa en langue Yao veut dire « lac » ; c’est un des noms dont a été baptisé le lac Malawi, qui aujourd’hui encore est appelé Nyasa ou Niassa).

Les Britanniques maintinrent leur domination sur cette région pendant toute la première moitié du XXe siècle, en s’opposant à de nombreuses tentatives des habitants pour leur indépendance. Une élite africaine ayant étudié dans les écoles d’Europe et des États-Unis émerge, permettant la création, en 1944, du Nyasaland African Congress (NAC).

En 1953, le Nyassaland entra dans la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, avec la Rhodésie du Nord et la Rhodésie du Sud.

En 1958, le docteur Hastings Kamuzu Banda (qui avait obtenu son doctorat en médecine aux États-Unis en 1937) retourne au Malawi et devient leader du NAC, qu’il transforme en Malawi Congress Party (MCP). En 1959, prisonnier politique, il sera incarcéré à la prison de Gwelo jusqu’en 1960[réf. nécessaire].

Il participe à la conférence constitutionnelle à Londres. Lors d’élections, le , le MCP remporte une victoire écrasante au Conseil législatif, obtenant aussi le contrôle du Conseil exécutif du Nyassaland.

L'indépendance[modifier | modifier le code]

En 1962, le gouvernement britannique accorde l’autodétermination au Nyassaland. Banda devient premier ministre le 1er février 1963, alors que les Britanniques contrôlent encore le système financier, la sécurité et le système juridique du pays.

La Fédération de Rhodésie et du Nyasaland est dissoute le , et le , l’indépendance du Malawi est proclamée. Le pays adhère au Commonwealth.

Deux ans après, le Malawi adopte une nouvelle constitution avec un parti unique, et Banda comme premier président. En 1970, Banda est déclaré président à vie du MCP, et en 1971 président à vie du Malawi. L’aile paramilitaire du MCP (les jeunes pionniers) contribue à maintenir le pays sous un régime autoritaire jusqu’en 1990.

Vers la démocratie[modifier | modifier le code]

Les pressions des Églises du Malawi et de la communauté internationale imposent au régime un référendum le , où les Malawites votent en faveur d’un régime démocratique pluraliste.

Le , les premières élections libres donnent la victoire au Front démocratique uni (United Democratic Front - UDF) de Bakili Muluzi, qui s’unira avec l’Alliance pour la démocratie (Alliance for Democracy - AFORD). Muluzi est élu président en battant le chef de l'État sortant. Malgré la dissolution de la coalition en 1996, Muluzi et ses partisans restent au gouvernement.

En 1995, Muluzi reçoit de la Lincoln University du Missouri le titre de docteur honoris causa. Il rédige une nouvelle Constitution abrogeant les privilèges résiduels du MCP. Le , il est réélu, contre une coalition constituée du MCP et de l’AFORD.

En , le candidat à la présidence de l’UDF, Bingu wa Mutharika, bat le candidat du MCP. Malgré cela l’UDF n’a pas la majorité au Parlement et forme un « gouvernement d’unité nationale ». Bingu wa Mutharika quitte l’UDF, officiellement à cause d’une significative divergence de vue à propos de la campagne anticorruption amorcée par le président.

Un rite d’initiation au Malawi

Politique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Politique au Malawi.

Depuis 1994 le Malawi est une démocratie.

Conformément à la Constitution de 1995, le président de la République est élu au suffrage universel, tous les cinq ans. Le président Bingu wa Mutharika (né Ryson Webster Thom), élu en 2004, a été réélu en mai 2009. À son décès, le 6 avril 2012, il est remplacé par la vice-présidente de la République, Joyce Banda. Peter Mutharika, frère de Bingu wa Mutharika, lui succède à la présidence le 31 mai 2014.

Les membres du cabinet présidentiel sont choisis par le président de la République.

L’Assemblée nationale est composée de 193 députés dont 2 femmes, élus pour cinq ans.

La Constitution prévoit également un Sénat de 80 sièges, qui représente toutes les régions ainsi que des groupes ayant des intérêts spécifiques, comme les jeunes, les handicapés ; mais cette institution n’existe pas encore.

La Constitution prévoit un système judiciaire indépendant, basé sur le modèle anglais, avec une Cour de premier niveau, une Haute Cour, et une Cour suprême d’appel.

L’administration locale est divisée en districts, sous la responsabilité d’un gouverneur nommé par le gouvernement central ; lors des premières élections locales de 2000, l’UDF a remporté 70 % des sièges.

Forces armées[modifier | modifier le code]

Le Malawi dispose d'une force de défense constituée de 25 500 personnels actifs et dont le budget s'élève à 9,5 millions de dollars, soit 0,76 % du PNB. Le président Peter Mutharika en est commandant en chef.

Sa modeste armée de l'air comprend entre autres 2 Eurocopter SA330 Puma, 1 Eurocopter AS365 Dauphin, 2 Basler BT-67, 4 Dornier Do 228 et 1 Dassault Falcon 900 affecté au transport VIP.

Subdivisions[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Subdivisions du Malawi.

Le Malawi est divisé en trois régions, comprenant 27 districts, comprenant 137 divisions et 68 sous-divisions.

Les trois régions : Northern, Central, et Southern.

Les 27 districts : Balaka, Blantyre, Chikwawa, Chiradzulu, Chitipa, Dedza, Dowa, Karonga, Kasungu, Likoma, Lilongwe, Machinga, Mangochi, Mchinji, Mulanje, Mwanza, Mzimba, Nkhata Bay, Nkhotakota, Nsanje, Ntcheu, Ntchisi, Phalombe, Rumphi, Salima, Thyolo, Zomba.

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie du Malawi.
Plantation de thé dans la région de Mulanje en 2009.

L’économie du Malawi repose sur l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et l’industrie minière[2]. Le pays produit du tabac, du sucre, du maïs et de l’éthanol. Les habitants du Malawi ont remplacé le combustible par des panneaux solaires, ce qui est beaucoup plus économique et écologique[3].

Démographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Démographie du Malawi.

La population compte 15 028 757 habitants, en 2009[4], dont 90 % en zone rurale.

La majorité (95 %) de la population est noire, divisée en plusieurs ethnies : Chewas, Nyanjas, Yaos, Tumbuka, Lomwe, Sena, Tongas, Ngoni, Ngonde. Européens et Asiatiques constituent le reste de la population. Les Chewas représentent le groupe ethnique dominant et le chichewa est la langue nationale, parlée dans tout le pays. L’anglais est la langue officielle, employée surtout en zone urbaine, mais tout de même connue en zone rurale.

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.

Langues[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Langues au Malawi.

Éducation[modifier | modifier le code]

Le taux d'analphabétisme est plus élevé parmi les femmes[5]. La part des dépenses pour l'éducation parmi les dépenses du gouvernement dans la période 1998–2007 était de 12 %[5]. L'école primaire a huit cycles.

Santé[modifier | modifier le code]

L’espérance de vie est de 49 ans pour les hommes et de 51 ans pour les femmes, en 2009. L'âge moyen est de 16,8 ans ; 16,9 ans pour les femmes et 16,8 ans pour les hommes ; en 2009[4]. Actuellement, la principale cause de mortalité est l’infection due au VIH et ses complications, qui frappent une grande partie de la population jeune-adulte. En effet, en 2007, on comptait 68 000 décès liés à cette maladie. Mais d'autres maladies graves touchent le Malawi et font des dégâts non négligeables à sa population, telles que la pneumonie bactérienne, la tuberculose, le paludisme et la lèpre pour les plus connues.

Culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture du Malawi.

Les cultes traditionnels sont toujours pratiqués mais une bonne part de la population est chrétienne : environ 20 % de catholiques, 55 % de protestants ; on compte 13 % de musulmans, localisés surtout au nord du pays et sur les rives du lac Malawi, quelques évangéliques, juifs, rastafariens, et adventistes du septième jour.

Divers[modifier | modifier le code]

Codes[modifier | modifier le code]

Le Malawi a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Population Projections Malawi, National Statistical Office, 2011, p. 14
  2. Bilan du monde de l'année 2007 Le monde Hors-série de janvier 2008.
  3. http://anr.typepad.com/anr/2010/01/lessucc%C3%A9s-del%C3%A9nergie-solaire-au-malawi.html
  4. a et b https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/mi.html
  5. a et b http://www.unicef.org/infobycountry/malawi_statistics.html

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]