Francis Popy

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Francis Popy
Description de l'image Francis Popy.jpg.
Nom de naissance François Joseph Popy
Naissance
Lyon
Décès (à 53 ans)
Belleville
Activité principale Compositeur
Style Belle Époque

François Joseph Popy, dit Francis Popy, est un compositeur français né le dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon et mort à Belleville le .

Sa musique est représentative de la Belle Époque.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Originaire d'une famille de maçons creusois, François Joseph Popy naît le au 7 place Commandant-Arnaud (anciennement rue du sentier)[Note 1], dans le 4e arrondissement de Lyon, quartier de la Croix-Rousse[1]. Ses parents, Antoine Popy et Joséphine Claret, sont canuts, comme beaucoup d'ouvriers de ce quartier qui tissent la soie dans l'un des nombreux ateliers situés sur la colline de la Croix-Rousse. Le père pratique également la musique en tant que batteur dans un orchestre amateur, ce qui contribuera à développer chez son fils la fibre musicale. Le jeune Francis entre au Conservatoire de musique de Lyon en 1885, à l'âge de 11 ans. Le jury du conservatoire lui attribuera à l'unanimité un premier prix de clarinette en 1892. Confiant en son talent, Popy décide en 1893 de s'engager dans l'armée, à l'âge de 19 ans, soit deux ans avant d'y être forcé par la conscription, afin d'y suivre une carrière de musicien militaire. Il est affecté au 74e régiment d'infanterie à Rouen pour trois ans.

Carrière de musicien militaire[modifier | modifier le code]

Francis Popy, en uniforme.

Popy obtient en 1896 le grade de sous-chef de musique alors qu'il renouvelle son engagement. Il fait alors jouer aux musiciens de sa troupe une de ses premières compositions, la polka Marche de nuit, qui connaîtra un succès international. Peu de temps après, il est nommé sous-chef de musique au 41e régiment d'infanterie à Paris, où il est repéré par un éditeur musical parisien, Louis Philippo, qui l'encourage dans la voie de la composition. Popy retourne à Lyon en 1900, dans le 99e régiment d'infanterie, comme sous-chef de musique et clarinette solo. Il fréquente alors les bals populaires, où ses compositions originales sont appréciées. Ce succès aboutit à l'offre de diriger l'orchestre du théâtre des Célestins à Lyon durant une saison d'opérettes. En 1902, il épouse Marie-Antoinette Bussière[1].

En 1904, il est affecté au 119e régiment d'infanterie et doit retourner à Paris. En parallèle de sa carrière de compositeur, il est nommé sociétaire définitif de la SACEM, à laquelle il avait adhéré dès 1896, et il est chargé des adaptions et de la direction des orchestres pour les enregistrements phonographiques de la société Odéon.

Sa composition la plus célèbre, la valse chantée Sphinx ?, voit le jour en 1906. Cependant, le compositeur Léo Pouget l'accuse d'avoir plagié pour ce morceau une de ses œuvres, la valse lente Mystérieuse. Le procès se conclura à l'amiable par le partage équitable des droits d'auteur.

Les dernières années[modifier | modifier le code]

En 1907, Popy s'engage à nouveau pour une durée de deux ans, sans doute pour avoir droit à la pension de retraite de l'armée[1]. Il s'installe ensuite à Belleville avec sa femme et ses deux enfants, Jean et Renée. Le succès de ses œuvres permet à la famille Popy de faire l'acquisition d'une propriété à Belleville, sur laquelle a été édifiée l'École Municipale de Musique Francis Popy. Popy est mobilisé en 1914 mais réformé en 1915 à cause de son fragile état de santé, notamment dû à une bronchite chronique. Il collaborera avec différents artistes, tels que Paul Comte (sous le pseudonyme commun d'Henry Staz) ou Henry Delmas, et composera jusqu'à sa mort, le dans sa maison de Belleville.

Hommage[modifier | modifier le code]

À Lyon, le parc Francis-Popy porte son nom, offert par sa famille à la ville de Lyon.

À Belleville, une rue et une école de musique portent son nom[2].

Sphynx ? et le Titanic[modifier | modifier le code]

La valse lente Sphynx ?, présente dans un livret de musique de la White Star Line, était l'un des morceaux susceptible de figurer au répertoire de l'Orchestre du Titanic[3].

En 1994, un extrait de l'œuvre est utilisé dans le film Titanic de James Cameron, ce qui pousse les héritiers de Popy à porter plainte pour violation des droits d'auteur, Sphynx ? figurant notamment sur les listes de l'ASCAP[4],[5].

Compositions majeures[modifier | modifier le code]

Œuvre orchestrale[modifier | modifier le code]

Son œuvre comporte entre autres 401 compositions orchestrales dont :

  • Sphinx ? (1906), valse trouvée au répertoire de l'orchestre qui était à bord du Titanic ;
  • Méditerranea, grande valse pour orchestre ;
  • La Porteñita, grande valse pour orchestre ;
  • Ensorceleuse, valse de genre pour orchestre avec piano.

Mélodies et chansons[modifier | modifier le code]

144 chansons dont :

  • La Folie verte chanson sur des paroles de Georges Sibre.
  • Honneur et Gloire à l'école laïque, chant choral (1931), sur des paroles de Jean Rynat. Cet hymne fut interprété dans toutes les écoles de la République pour célébrer le cinquantenaire de l'école laïque.
  • Les gueuses (1908), chanson sur des paroles d'Henri Piccolini.
  • Le petit Turco, chanson sur des paroles de Georges Sibre.

Musique pour piano seul[modifier | modifier le code]

  • Au son des cloches
  • Billet bleu
  • Caravane hindoue (1914), éditions Marcel Combre.
  • Caresses
  • Carnaval parisien
  • Chant d'ivresse
  • Chimères
  • Énigmes
  • Hongroise et une marche tzigane, éditions Gallet.
  • Idylle au moulin
  • Japonia
  • Marche de nuit, polka, marche.
  • Océana
  • Ode à Vénus
  • Petit lapin
  • Pimpante et jolie
  • Pleurs d'amour
  • Polka des petits minets
  • Rêve d'Orient
  • Smarteuse
  • Suite orientale (1922), éditions Marcel Combre.
    1. La Bayadère
    2. Au bord du Gange
    3. Les Almées
    4. Les patrouilles
  • Valse poudrée : intermezzo et valse lente.
  • Venise

Musique de chambre[modifier | modifier le code]

  • Gavotte des baisers pour violon et piano.
  • Pierrot sommeille pour violon et piano.
  • Colombine rêve pour violon et piano.

Discographie sélective[modifier | modifier le code]

La discographie de Francis Popy comporte une soixantaine d'enregistrements connus sur de multiples supports, du disque phonographique en cire aux disques compacts[Note 2].

  • Les Frissons, ensemble instrumental Sortie d'artistes (Les Verres Luisants, 1997)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francis Popy (1874-1928) : Présentation de Guy Claudet, suivi de la liste des compostions et de la discographie de Francis Popy, Villefranche-sur-Saône, Maison du Patrimoine,‎ , 73 p. (ISBN 2-9526333-4-7)
    • Guy Claudet, « Un musicien compositeur à la Belle Époque : Francis Popy (1874-1928) », Chroniques du pays Beaujolais, Bulletin de l'Académie de Villefranche-en-Beaujolais, no 22,‎ , p. 25-29
  • Hommage commémoratif au célèbre compositeur Francis Popy 1874-1928, éditions Andrieu Frères.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une plaque commémorative situe aujourd'hui sa maison natale.
  2. La valse Sphinx est absente de la bande originale officielle de Titanic.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a, b et c Guy Claudet, « Un musicien compositeur à la Belle Époque : Francis Popy (1874-1928) », Chroniques du pays Beaujolais, Bulletin de l'Académie de Villefranche-en-Beaujolais, no 22,‎ , p. 25-29
  2. « École de musique Francis Popy », sur http://www.cc-beaujolaisvaldesaone.fr
  3. Rebekah Maxner, « The popular side of the WSL songbook », sur http://titanicpiano.blogspot.fr,‎ (consulté le 2 janvier 2014)
  4. Catherine Lagrange, « La valse du « Titanic » », sur http://www.lepoint.fr,‎
  5. « Jackpot pour les héritiers du compositeur lyonnais Francis Popy », Le Figaro Rhône-Alpes,‎

Liens externes[modifier | modifier le code]