René Thomas (pilote)

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René Thomas
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Date de naissance
Lieu de naissance Périgueux
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès Colombes
Qualité Pilote automobile et pionnier de l'aviation

René Thomas (né le à Périgueux - mort le à Colombes) est un pionnier français de l'aviation et un pilote automobile.

Biographie[modifier | modifier le code]

De formation carrossier, il commence quelques compétitions motocyclistes dès 1903, et débute dans la vie professionnelle chez les motoristes Lacoste et Battmann (lieu où il rencontrera une première fois son mécanicien Laly, en 1905, alors qu'il débute sur quatre roues lors de la Coupe des Voiturettes)[1].

Un pionnier de l'aviation[modifier | modifier le code]

René Thomas obtient le brevet de pilote d'aéronef numéro 116, le 21 juin 1910 sur avion Antoinette[2].

Dès lors, il en réalise la promotion dans divers meetings d'importance tels que la 2e semaine aéronautique de Champagne à Reims du 3 au 10 juillet 1910 ou la Grande semaine d'aviation Bordeaux Beau-Désert du 11 au 18 septembre.

Le 1er octobre 1910, il entre en collision avec le biplan Farman du capitaine Bertram Dickson lors du Milano Circuito Aereo Internazionale. Ce dernier est sérieusement blessé, et ne pourra plus revoler avant son décès en 1913[3],[4],[5].

En décembre 1910, il effectue deux tentatives pour la Coupe Michelin Internationale où il s'agit d'effectuer "la plus grande distance en circuit fermé sans contact avec le sol" [6]: le 25 décembre, il parcourt 210 km en 2h35 avant d'être contraint d'abandonner à cause de la pluie [7] . Une nouvelle tentative infructueuse est effectuée le 30 décembre. En 1911, il devient directeur de l'École des Pilotes Civils et Militaires de Mourmelon.


semaine aéronautique de Champagne, N°31, 1910.
La première collision aérienne entre deux avions (représentation datée de janvier 1911)[8].

Course automobile[modifier | modifier le code]

En 1909 sur Le Gui, puis en 1911 sur Delage, il finit troisième de la Coupe des Voiturettes à Boulogne.

En 1914, il termine deuxième du Tour de France automobile.

René Thomas a remporté les 500 miles d'Indianapolis en 1914 (et une belle médaille ainsi que son mécanicien). Au volant de sa Delage semi-officielle (Louis Delage, ne cautionnant pas la participation de sa marque à l'épreuve américaine, avait exigé que René Thomas et son coéquipier Albert Guyot se portent acquéreurs de leurs montures), il double à deux reprises après le 200e kilomètre ses concurrents français les plus sérieux (Goux et Boillot), malgré l'obligation de changer un pneu éclaté en évitant de peu la sortie de piste, puis va s'imposer avec en fin de course la fixation cassée du collier de fixation de son tuyau d'échappement, obligeant son mécanicien embarqué (Robert Laly) à maintenir ce dernier sous son bras avec les risques de brûlures que l'on imagine[9]. Les quatre premiers pilotes sont alors francophones, et représentent six des quinze premiers classés. Les quatre premières voitures sont de marques françaises (deux Delage intercalées avec deux Peugeot), Barney Oldfield cinquième étant le premier pilote arrivé sur un véhicule américain. Cette victoire permet à Thomas de terminer troisième du championnat des États-Unis (US AAA National Championship Trail)[10].

Il participera à trois reprises supplémentaires à l'Indy 500, et glanera notamment une pole position en 1919, et une deuxième place à l'arrivée en 1920, toutes deux sur Ballot. La voiture de la pole, dite "l'Indy 1919" 4.9L., lui permettra la même année 1919 de s'imposer dans la Course de côte de Gaillon, près de Rouen. En 1921 il finit par remporter la Coupe des Voiturettes en Talbot-Darracq 56, après avoir été septième en 1920 sur Eric-Campbell Coventry Simplex.

En 1922 et 1923, il remporte la Course de côte du Mont Ventoux, sur Delage Sprint. En 1923 il remporte également la Course de côte Limonest - Mont Verdun et celle de Nice - La Turbie avec sa Delage 5,15 L. 6 cylindres[11]. La suite de son palmarès dans cette spécialité de côte permet de constater qu'il remporte toutes les principales courses proposées alors en France, en quelques années.

Le 6 juillet 1924 à Arpajon, toujours au volant d'une Delage (La Torpille), René Thomas a également été le dernier français à établir un record du monde de vitesse sur terre, en atteignant 230,64 km/h. En juin 1925, il obtient encore une pole position au premier Grand Prix de Belgique à près de 40 ans, la deuxième épreuve du nouveau championnat du monde des manufacturiers encore appelée troisième Grand Prix d'Europe, fort longue (plus de 800 kilomètres), et où seules deux marques sont présentes. Il abandonne au sixième tour, sa voiture en feu, après avoir un temps mené les débats[12]. La même année il est troisième du Grand Prix de Saint-Sébastien, toujours sur Delage 2LCV.

Au total sa carrière en compétition automobile s’est étalée de 1905 à 1927, essentiellement en course de côte au plan national. Son bilan est de 52 podiums, dont plus de 30 victoires pour Delage entre 1922 et 1927.

Dès l'arrêt de son activité en sports mécaniques, Thomas est devenu le Président de l’Amicale des coureurs automobiles de vitesse français, alors qu'il travaille désormais chez Jaeger.

Deux ans avant sa mort, le 28 mai 1973, il effectue quelques tours d'honneur à Indianapolis en avant-première de la course dans son véhicule victorieux, alors assis sur le siège de son mécanicien.

Il faut attendre 86 ans avant de revoir un pilote possédant la nationalité française remporter à nouveau l'Indy 500, avec Gil de Ferran.

Sa Delage 1914, au Motor Speedway Hall of Fame Museum.
Vainqueur des 500 miles d'Indianapolis (30 mai 1914).
Grand Prix de France, 1914.

Autres victoires en courses de côte[13][modifier | modifier le code]

  • Gaillon (Rouen): 1919 sur Ballot Indy 1919 4,9 L., 1920 sur Sunbeam 18,3 L., 1923 et 1925 sur Delage DH 12 cylindres (seul quadruple vainqueur de l'épreuve);
  • Mont Agel (Nice): 1922 et 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Le Camp (Cuges/Marseille): 1922 et 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Fougères (Mayenne): 1922, sur Delage 5.2-liter 6 cylindres;
  • Pont-Réan (Rennes): 1922, sur Delage 5.2-liter 6 cylindres;
  • Mayenne: 1922, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Val-Suzon (Dijon): 1922, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Mi-Corniche (Monaco): 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Les Dunes (Poitiers): 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Pic Montaigu (Bourges): 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Alouette (Tours): 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Vendranges (Roanne): 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Val Suzon (Dijon): 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Laffrey (Grenoble): 1923, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Griffoulet (Toulouse): 1923, sur Delage DH 12 cylindres;
  • Allauch (Marseille): 1924, sur Delage "Sprint I" 5 L;
  • Château-Thierry (Reims): 1924, sur Delage DH 12 cylindres;
  • Poix (Amiens): 1924 et 1925, sur Delage DH 12 cylindres;
  • Saint-Martin (Boulogne-sur-Mer): 1924, sur Leyland Special;
  • Pailladou (Marseille): 1925, sur Delage DH 12 cylindres;
  • Allauch (Marseille: 1925, sur Delage DH 12 cylindres.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Courte biographie de René Thomas sur Mini.42.
  2. « La Grande semaine d'aviation de Bordeaux 1910 » (consulté le 8 novembre 2014)
  3. « Aeroplanes in Collision », Popular Mechanics,‎ , page 91 (lire en ligne)
  4. « The Milan Aviation Meeting, Italy, 1910. », Science Museum Pictorial, Science and Society Picture Library,‎
  5. « Continental Flight Meetings », Flight,‎ , page 828–829 (lire en ligne) :

    « ...the Antoinette monoplane crashed on to the biplane, both machines falling to earth a mass of broken planes and tangled wires. »

  6. Antoine Champeaux, Michelin et l'aviation, 1896-1945 : patriotisme industriel et innovation, Panazol, Lavauzelle, coll. « Histoire, mémoire et patrimoine »,‎ , 513 p. (ISBN 2702513018 et 978-2-702-51301-9), p. 64
  7. « Contre les records », Le Petit Parisien,‎
  8. Popular Mechanics, January 1911, page 91
  9. Roger Labric, Si la Course Vous Etait Contee, Nouvelles Éditions Latine,‎ (1re éd. 1955) (ISBN 2723310698 et 978-2723310697, lire en ligne), « Hispano, Delage et Bugatti », p. 79.
  10. 1914 AAA National Championship Trail
  11. Épreuves de montagne de 1897 à 1949, sur laberezina.com (dates du calendrier international - page 1915-1923)
  12. 1925 Grand Prix (team DAN).
  13. (fi) Hill Climb winners : 1897-1949

Liens externes[modifier | modifier le code]