Taux de fécondité

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Indice de fécondité par pays dans le monde en 2006

Le taux de fécondité, ou indice de fécondité, peut se définir comme le nombre moyen d'enfants par femme en âge de procréer (à ne pas confondre avec le taux de natalité).

C'est un indice statistique permettant de mesurer la tendance d'une population à augmenter ou à diminuer naturellement (donc l'accroissement naturel, c'est-à-dire sans tenir compte des flux migratoires). Il s'agit d'une mesure transversale.

Cet indice peut prendre plusieurs formes, qui ont leurs méthodes et leurs intérêts propres : indice de fécondité générale, indicateur conjoncturel de fécondité (ou indice synthétique de fécondité) et indice de descendance finale.

Indice de fecondité[modifier | modifier le code]

C'est le rapport entre le nombre de naissances vivantes durant une année et le nombre de femmes en âge de procréer (15 à 49 ans). Ce taux dépend de la structure par âge de la population féminine. Or à l'intérieur même de la tranche 15 – 49 ans, il existe une grande variabilité de la fécondité. C'est pour cela que cet indice n'est plus guère utilisé. On peut alors calculer le taux de fécondité pour chaque âge, opération qui sert au calcul de l'indicateur synthétique de fécondité (ou indicateur conjoncturel de fécondité), qui est aujourd'hui davantage utilisé par les démographes, avec l'indicateur de la descendance finale.

Indicateur conjoncturel (ou synthétique) de fécondité[modifier | modifier le code]

Il permet de calculer le nombre moyen d'enfants auxquels les mères donneraient le jour si les générations futures avaient le même taux de fécondité par âge que les générations actuelles.
On le calcule en faisant la somme des taux de fécondité pour chaque âge (de 15 à 49 ans), ou en multipliant par cinq la somme des taux pour chaque groupe d'ages de cinq ans (15-19, 20-24, ...) établis pour une année donnée[1]. Ce calcul revient à accorder une pondération identique aux différentes classes d'âge, quel que soit leur effectif, ce qui élimine l'effet de structure que constitue la répartition par âge des femmes en âge de procréer. C'est une mesure transversale[réf. nécessaire], c'est-à-dire qu'il mesure la fécondité « du moment » (à ne pas confondre avec la descendance finale).

En France :

  • L'Insee a constaté en France (comme ailleurs en Europe et dans le monde) une tendance à un premier accouchement arrivant plus tard dans la vie des femmes (âge moyen : 30 ans en métropole en 2009) ;
  • Pour cette raison, l'indice conjoncturel de fécondité a subi un apparent ralentissement après 1976 (environ 1,8 enfant par femme) ; Mais quand on intègre dans les modèles une fécondité des femmes déjà mères variant avec l’âge du dernier enfant, et non avec l’âge de la mère, la fécondité est alors estimée à 2,0 enfants par femme (taux proche de la descendance finale des générations).
  • Cette descendance finale des générations va un peu diminuer pour les générations nées après 1956, mais pourrait se stabiliser aux alentours de 2,0 enfants par femme pour la « génération 1970 », suite à une légère augmentation de la part des femmes qui resteront sans enfant (hausse de l'infécondité, qui pourrait notamment être due à une délétion de la spermatogenèse chez les hommes et à une diminution de la fécondité féminine).
  • La répartition des femmes selon le nombre d’enfants reste cependant, selon l'Insee, « remarquablement stable depuis vingt-cinq ans : les tailles de famille sont très homogènes, puisque près de deux femmes sur cinq ont exactement deux enfants »[Les naissances sont retardées mais la fécondité est stable[2].

Descendance finale[modifier | modifier le code]

La descendance finale se mesure dans chaque génération : c'est tout simplement le nombre moyen d'enfants que les femmes de cette génération ont eu à la fin de leur vie féconde.

Seuil de renouvellement des générations[modifier | modifier le code]

Le seuil de renouvellement (ou de remplacement) des générations, c'est-à-dire le nombre moyen d'enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif, est au minimum de 2,05 enfants par femme, soit 205 enfants pour 100 femmes, parce que pour 105 garçons il naît 100 filles. Les seuils réels sont supérieurs à ce minimum en raison de la mortalité entre la naissance et l'âge de procréation. Dans les pays développés, cette mortalité juvénile est devenue très faible et le seuil de renouvellement est de l'ordre de 2,10 enfants par femme.

Un pays dont le taux de fécondité se maintient durablement en dessous de ce seuil verra sa population diminuer (en l'absence d'immigration).

Indice conjoncturel de fécondité dans le monde[modifier | modifier le code]

L'indice de fécondité varie beaucoup selon les différentes régions du monde[3] :

Région Taux de fécondité
(2015)
Taux de fécondité
(2005)
Afrique subsaharienne 5,0 5,6
Afrique 4,7 5,1
Afrique du Nord 3,4 3,3
Asie de l'Ouest 2,9 3,6
Asie centrale 2,9 3,2
Asie du Sud 2,5 3,2
Moyenne mondiale 2,5 2,7
Océanie 2,5 2,1
Asie du Sud-Est 2,4 2,7
Asie 2,2 2,5
Amérique latine 2,1 2,6
Amérique 2,0 2,4
Amérique du Nord 1,8 2,0
Asie de l'Est 1,6 1,6
Europe 1,6 1,4

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'indicateur conjoncturel de fécondité (ou indice synthétique ou somme des naissances réduites) mesure la fécondité d'une année » selon l'INED
  2. Laurent Toulemon et Magali Mazuy (2001), Les naissances sont retardées mais la fécondité est stable
  3. (en)2015 World Population Data Sheet

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]