Plutarco Elías Calles

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Plutarco Elías Calles
Image illustrative de l'article Plutarco Elías Calles
Fonctions
Président du Mexique
Prédécesseur Álvaro Obregón
Successeur Emilio Portes Gil
Secrétaire des Finances et du Crédit Public du Mexique
Président Abelardo L. Rodríguez
Prédécesseur Alberto J. Pani
Successeur Marte R. Gómez
Secrétaire de la Guerre et de la Marine du Mexique
Président Pascual Ortiz Rubio
Prédécesseur Joaquín Amaro
Successeur Abelardo L. Rodríguez
Président Emilio Portes Gil
Prédécesseur Joaquín Amaro
Successeur Joaquín Amaro
Président Adolfo de la Huerta
Prédécesseur Francisco L. Urquizo
Successeur Benjamín Hill
Secrétaire de l'Intérieur du Mexique
Président Álvaro Obregón
Prédécesseur José Inocencio Lugo
Successeur Gilberto Valenzuela
Secrétaire de l'Industrie et du Commerce du Mexique
Président Venustiano Carranza
Prédécesseur León Salinas
Successeur León Salinas
Prédécesseur León Salinas
Successeur León Salinas
Gouverneur de l'État de Sonora
Prédécesseur Benjamín G. Hill
Successeur Adolfo de la Huerta
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mexico, Mexique
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Mexico, Mexique
Nationalité Mexicain
Parti politique Parti Laborista (PLM)
PNR (ancêtre du PRI)
Conjoint Natalia Chacón (1879-1927)
Profession Militaire
Liste des chefs d'État du Mexique

Francisco Plutarco Elías Campuzano, né le à Sonora, Mexique et mort le à Mexico, Mexique, fut président du Mexique entre 1924 et 1928.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né d'une relation hors mariage, Plutarco Elías Calles est le fils de Plutarco Elías Lucero et de María de Jesús Campuzano, membre d'une famille aisée du Sonora. Enfant, il vécut avec sa mère jusqu'à ce que celle-ci décède, il avait alors quatre ans. Il fut recueilli par sa tante María Josefa Campuzano et son mari Juan Bautista Calles. Il fit ses études à Hermosillo puis, sans fortune personnelle, il exerça de nombreux métiers pour subsister, tels qu'instituteur, trésorier municipal du port de Guaymas, inspecteur général de l'éducation, ou administrateur d'un hôtel.

En 1911, alors qu'il travaillait dans un commerce qui vendait aussi bien des machines que des liqueurs, il fut nommé par le gouverneur issu de la révolution José María Maytorena (alors ami et partisan de Francisco Villa) commissaire de la ville d'Agua Prieta, pour maintenir l'ordre révolutionnaire, administrer la justice et les douanes[1]. En 1911, il défendit cette ville contre les attaques des magonistes. En 1913, il fut nommé général par Álvaro Obregón. Après la rupture de Villa et de Maytorena avec Venustiano Carranza, Calles, qui cherchait à affermir son pouvoir dans l'État de Sonora, devint un partisan de Carranza, et combattit alors ses anciens amis. Venustiano Carranza, alors Primer Jefe autoproclamé des constitutionnalistes, le nomma gouverneur militaire de l'État de Sonora (1915-1916).

Durant cette période, il fit ouvrir des écoles primaires dans tous les villages de plus de 500 habitants, obligea les entreprises minières et industrielles à ouvrir des écoles, instaura un système de bourses pour les étudiants pauvres, créa des bibliothèques, fonda des écoles pour adultes, proposa un nouveau régime fiscal, créa des mutuelles ouvrières et légalisa le divorce. Il interdit par décret, l'importation, la vente et la fabrication de n'importe quelle quantité des boissons enivrantes, sous peine de cinq ans de prison, et il fit fusiller pour l'exemple un ivrogne à Cananea. Le salaire minimum devint une réalité, d'autres décrets interdirent les jeux de hasard et les paris. Il fit aussi fermer les salles de torture dans les pénitenciers[2]. Il est par ailleurs franc-maçon[3].

Gouvernement[modifier | modifier le code]

En 1920, il s'associa avec Álvaro Obregón pour renverser le président Venustiano Carranza et devint ministre de l'Intérieur (Secretario de Gobernación). Avant son élection à la présidence, Calles, lors d'une visite à Cuautla, se proclama l'héritier d'Emiliano Zapata : en quatre ans il fit distribuer dans 15 000 villages plus de 3 millions d'hectares de terres[4]. Le mandat présidentiel étant limité à une période de quatre ans, il succèda à Obregón en 1924, à l'instigation de ce dernier, qui le préfèra à son rival Adolfo de la Huerta, jugé moins malléable.

Durant cette période, il assainit les finances publiques, abaissa les salaires des fonctionnaires, simplifia la bureaucratie. Il fit construire des barrages, des systèmes d'irrigation, des routes (Mexico-Acapulco, Mexico-Puebla), la voie ferrée du Pacifique sud, fit établir des relations téléphoniques avec la Grande-Bretagne, fonda des banques dites agraires et des académies de médecine vétérinaire.

En 1924, Calles voyagea en Allemagne, où il s'intéressa à l'organisation du travail, et y étudia les statuts internes des syndicats et des coopératives agricoles. Il s'intéressa également aux remembrements parcellaires effectués en Prusse et au système bancaire Raiffeisen. Il visita aussi la France, où il fut reçu avec de grands honneurs par Édouard Herriot.

En , il inaugura la société anonyme de Banco de México, désormais seul organisme habilité à émettre des billets de banque[5].

Calles, influencé par le marxisme, décida d'appliquer à la lettre la Constitution mexicaine de 1917 promulguée par Venustiano Carranza. Son gouvernement reconnut la validité du divorce civil. Il fit expulser les prêtres étrangers, la plupart d'entre-eux espagnols ou américains[6]. Basées sur la Constitution, les lois « Calles » interdirent les manifestations religieuses hors des églises et limitèrent le nombre des prêtres. Elles exigèrent aussi la laïcité de l'enseignement (que Cárdenas changea plus tard en enseignement socialiste).

En juin 1928, Obregón fut déclaré président élu, puis fut assassiné par José de León Toral, un militant catholique.

Guerre des Cristeros[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Guerre des Cristeros.

La Guerre des Cristeros culmina entre 1927 et 1929, lorsque les catholiques, en grande partie d'humbles paysans, prirent les armes pour défendre leurs libertés, y compris religieuses. Après de violents massacres, la guerre ne fit ni vainqueurs ni vaincus. le gouvernement de Calles négocia avec le Vatican qui obligea les évêques à faire déposer les armes des Cristeros.

Maximato[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Maximato.

Après le décès d'Obregón, Calles devint le Jefe maximo de la Revolución[7], le chef suprême de la Révolution.

À l'initiative de Calles fut fondé le le PNR (parti national révolutionnaire), qui devient en 1946 le PRI.

Jusqu'en 1934, Calles continua de diriger la politique du Mexique par le truchement de successeurs dociles désignés par lui : Emilio Portes Gil (1928-1930), Pascual Ortiz Rubio (1930-1932), qui, fatigué d'être manipulé, démissionna, et Abelardo L. Rodríguez (1932-1934). Calles et ses partisans furent exclus du PNR, et perdirent tout pouvoir politique, peu après l'élection de Lázaro Cárdenas del Río.

Une fois au pouvoir, en 1934, Cárdenas l'envoya en exil aux États-Unis. Calles se fixa à San Diego, il ne revint au Mexique qu'en 1941, sous la présidence du général Manuel Avila Camacho. Il s'abstint dès lors de toute activité politique et vécut en simple citoyen.

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Enrique Krause - Reformar desde el origen - biografía del Poder - pages 18 et suivantes -Tezontle - Mexico 1987 - (ISBN 9-6816-2292-8)
  2. Enrique Krause Reformar desde el origen - page 29
  3. Denslow, William R. 10,000 Famous Freemasons p. 171 (2004, Kessinger Publishing)ISBN 1-4179-7578-4
  4. Henry B. Parkes - Histoire du Mexique - préface de Jacques Soustelle - page 389 - Payot - Paris (ISBN 2-2281-2790-6)
  5. Luis Pazos -Historia sinóptica de México, Editorial Diana, Mexico 1994 (ISBN 9-6813-2560-5)
  6. Jean Meyer - La Cristiada - Siglos XXI Editores - Mexico - 1974
  7. Henry B. Parkes - Histoire du Mexique - déjà cité - page 398

Liens externes[modifier | modifier le code]