Vat Phou

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Vat Phou et les anciens établissements associés du paysage culturel de Champassak *
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial de l'UNESCO
Vue du site
Vue du site
Coordonnées 14° 50′ 54″ N 105° 49′ 03″ E / 14.848264, 105.817614° 50′ 54″ Nord 105° 49′ 03″ Est / 14.848264, 105.8176
Pays Drapeau du Laos Laos
Type Culturel
Critères (iii) (iv) (vi)
Superficie 39 000 ha
Numéro
d’identification
481
Zone géographique Asie et Pacifique **
Année d’inscription 2001 (25e session)

Géolocalisation sur la carte : Laos (relief)

(Voir situation sur carte : Laos (relief))
Vat Phou et les anciens établissements associés du paysage culturel de Champassak
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO
Vat Phou - Palais nord, dit palais des Femmes
Volées de marches bordées de frangipaniers
La trimurti du Vat Phou.

Le Vat Phou (en Lao, ວັດພູ 'wāt pʰúː : « temple de la montagne », vat phu) surplombe une colline des monts Pasak, située dans la province de Champassak, à l’extrême sud du Laos. Le point culminant de la chaîne de montagne, le Phou Kao, a une forme particulière, identifiée dans l’antiquité à un lingam, symbole phallique de Shiva, d’où son nom ancien de Lingaparvata, et sa réputation de montagne sacrée. Une source présente sur le site a vraisemblablement incité les anciens rois de la région à installer là un sanctuaire shivaïte.

Ce site a été occupé successivement par plusieurs temples dès le Ve siècle. Certains auteurs situent à cet endroit la capitale du royaume de Chenla (Tchen-La de Terre) fondée par le roi Shresthavarman à cette époque.

L’ensemble des constructions visibles ont été construites par les Khmers qui administrèrent le Laos pendant une grande partie de l’Empire khmer (Xe au XIIe siècles).

Après un second édifice au IXe siècle, associant déjà un sanctuaire et des ouvrages hydrauliques, le temple visible actuellement fut construit au XIIe siècle en même temps qu’une retenue d’eau (baray) pendant le règne de Sūryavarman II alors que celui-ci guerroyait au Champâ et au Đai Viêt, plus à l’est.

Par la suite, Vat Phou devint un sanctuaire bouddhiste très vivant et l’est resté jusqu’à nos jours : chaque année, en janvier ou février, le 15e jour de la lune croissante du 3e mois, a lieu un pèlerinage qui attire de nombreux fidèles Lao coïncidant avec la fête bouddhiste du Makha Busa.

L’ensemble est orienté selon un axe est-ouest, et depuis la plaine, escalade le flanc de la montagne pour aboutir au sanctuaire, situé sur une terrasse au pied de la falaise où coule la source sacrée. Le site commence avec deux barays (lacs artificiels), ensuite une allée de grès bordée de bornes mène aux deux grands palais (nord et sud). De là part une route ancienne surélevée qui conduit au temple de Nang Sida et continuait vers Angkor.

On peut voir les vestiges d’un petit édifice (milieu du XIe siècle), souvent appelé temple de Nandin (le taureau sacré, monture de Shiva). Une suite d’escaliers et de terrasses donne accès au sanctuaire principal (milieu du XIe siècle, style du Baphuon), flanqué d’une bibliothèque. La source sacrée se situe derrière le sanctuaire en bas de la falaise et alimentait originellement l’arrière du sanctuaire. De nombreux éléments sculptés sont visibles aux alentours.

La ville ancienne[modifier | modifier le code]

La ville ancienne, située au bord du Mékong, mesure environ 2 kilomètres par 1,8, et possède une double enceinte de terre, semble avoir été fondée vers le Ve siècle ap. J.-C., comme l’atteste une inscription d’un roi nommé Devanika, trouvée dans l’actuel village de Vat Luang Kao. Des inscriptions trouvées dans la même zone attestent que dès la fin du VIe siècle, elle est la capitale du roi Mahendravarman, qui règnera aussi plus tard sur la région de Sambor Prei Kuk (à 240 kilomètres au sud-ouest, au Cambodge).

Par la suite, cette ville, souvent identifiée à Shrestapura, perd son importance politique, car les dynasties déplacent peu à peu leur centre de pouvoir, pour finir, dès le IXe siècle, par régner sur l’ensemble du territoire khmer, avec Angkor comme capitale.

Découvrir le site[modifier | modifier le code]

Le site réserve quelques particularités qu’il faut découvrir : Dvarapala (gardiens de porte), falaise gravée, énorme éléphant sculpté, quelques restes d’anciennes cellules monacales, la trimurti : une trinité hindouiste gravée dans la pierre (Shiva, Brahma, Vishnu), un crocodile sculpté… De plus, d’autres ruines khmères, proches de Vat Phu, sont accessibles : les temples de Nang Sida et Tao Tao, le temple de Tomo (Huei Tomo ou Oubmong) de l’autre côté du Mékong.

Pour accéder au sanctuaire principal, il faut gravir plusieurs volées de marches dont une grande partie est bordée de frangipaniers centenaires. Il y a une superbe vue sur le Mékong depuis la troisième plate-forme, avec de grands arbres pour l’ombre et la fraicheur.

Il faut compter environ 3 heures de visite avec le musée, qui contient de nombreux objets, éléments d’architecture et sculptures issus des fouilles archéologiques réalisées dans et autour du site.

Les missions étrangères[modifier | modifier le code]

Des missions étrangères françaises, italiennes, indiennes, japonaises, dans le cadre de projets de coopération avec le Laos, effectuent des travaux de restauration, d’aménagement, de promotion et de mise en valeur du site, en relation étroite avec les autorités lao. En 1991, le Projet de recherche archéologique lao (Pral), la première mission française, a débuté avec Marielle Santoni (CNRSmusée Guimet).

« Sauvegarde, cartographie et études des emplacements archéologiques », par la mission archéologique italienne (fondation Lerici) dirigée par Patricia Zolese a suivi la même année.

En 2001, le site de Vat Phu est inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO.

En 2005, le projet de coopération franco-lao crée le fonds de solidarité prioritaire (FSP) pour la formation du personnel, la promotion et la mise en valeur du site.

Des missions étrangères sont actuellement sur le site pour la restauration de trois bâtiments : le temple de Nandin par la mission italienne depuis 2006, le palais sud par la mission française depuis 2009, le palais nord par la mission indienne depuis 2010.

Accès à Vat Phu[modifier | modifier le code]

De nombreuses guesthouses situées au bord du Mékong sur la route du site ou directement depuis la ville de Paksé. Le district de Champasak dans lequel se trouve le site de Vat Phu, est une région très accueillante, calme, avec le Mékong très large d’un côté, de l’autre la chaîne de montagne et au milieu les rizières. Quelques vielles maisons traditionnelles et certaines maisons coloniales sont visibles depuis la route qui longe le Mékong.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Projet de Recherches en Archaeologie Lao. Vat Phu: The Ancient City, The Sanctuary, The Spring (pamphlet).
  2. Freeman, A Guide to Khmer Temples in Thailand and Laos p. 200-201.
  3. ICOMOS report p. 71.
  4. ICOMOS report p. 72.
  5. Global Heritage Fund - Where We Work - Wat Phu, Laos Accessed on 2009-04-28.
  6. Global Heritage Fund - Where We Work - Wat Phu, Laos Accessed on 2009-04-28.

Références[modifier | modifier le code]

  • É. Aymonier, Le Cambodge. II Les provinces siamoises, Paris 1901;
  • E. Lunet de Lajonquiére, Inventaire descriptif des monuments d’Indochine. Le Cambodge, II, Paris 1907;
  • Henri Marchal, Le Temple de Vat Phou, province de Champassak, Éd. du département des Cultes du Gouvernement royal du Laos
  • H Parmentier, «Le temple de Vat Phu», Bulletin de l’École Française d’Extrême-Orient, 14/2, 1914, p. 1-31;
  • M. Freeman, A Guide to Khmer Temples in Thailand and Laos. Weatherhill 1996. ISBN 0-8348-0450-6.
  • M. Santoni et al., «Excavations at Champasak and Wat Phu (Southern Laos) », in R. Ciarla, F. Rispoli (ed.), South-East Asian Archaeology 1992, Roma 1997, p. 233-63;
  • M. Cucarzi, O. Nalesini et al., «Carta archeologica informatizzata: il progetto UNESCO per l’area di Wat Phu», in B. Amendolea (ed.), Carta archeologica e pianificazione territoriale, Roma 1999, p. 264-71;
  • UNESCO Champasak Heritage Management Plan, Bangkok 1999 [1];
  • International Council on Monuments and Sites report on World Heritage Site application, September 2001;
  • O. Nalesini, «Wat Phu», in Enciclopedia archeologica. Asia, Roma 2005.
  • C. Higham The Civilization of Angkor. Phoenix 2001. ISBN 1-84212-584-2.
  • Projet de Recherches en Archaeologie Lao. Vat Phu: The Ancient City, The Sanctuary, The Spring (pamphlet).
  • Global Heritage Fund - Where We Work - Wat Phu, Laos Accessed on 2009-04-28.
  • Recherches nouvelles sur le Laos - EFEO(école française d'extrême orient) - Yves Goudineau & Michel Lorrillard - 2008 - 678 pages.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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