Maurice (pays)

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Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne la République de Maurice. Pour l’île, voir Île Maurice. Pour les autres significations, voir Maurice.

République de Maurice

Republic of Mauritius (en) Prononciation du titre dans sa version originale Écouter

Drapeau
Drapeau de la République de Maurice
Blason
Armoiries de Maurice
Description de cette image, également commentée ci-après

Les îles de la République de Maurice

Description de cette image, également commentée ci-après

Les îles de la République de Maurice, l'archipel des Chagos et l'île Tromelin sont revendiquées par Maurice

Devise nationale Stella Clavisque Maris Indici (en latin)
(en français : « L’étoile et la clé de l’océan Indien »)
Hymne national Mère Patrie
Administration
Forme de l'État République
Présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim
Premier ministre Anerood Jugnauth
Langues officielles

Aucune

Anglais et français (seulement au Parlement)[1]
Capitale Port-Louis

20° 09′ 36″ S 57° 30′ 36″ E / -20.16, 57.51

Géographie
Plus grande ville Port-Louis
Superficie totale 2 040 km2
(classé 181e)
Fuseau horaire UTC +4
Histoire
Indépendance du Royaume-Uni
Date
 - République

Démographie
Gentilé Mauricien, Mauricienne
Groupes ethniques

Indo-mauriciens, Afro-mauriciens, Sino-mauriciens,

Franco-mauriciens
Population totale (2013) 1 259 838[2] hab.
(classé 151e)
Densité 630 hab./km2
Économie
PIB nominal (2014) 12,717 milliards de USD[3]
PIB (PPA) (2014) 22,025 milliards de dollars[3]
PIB (PPA) par hab. (2014) 17 716 de USD[3]
IDH (2013) en augmentation0.771[4] (élevé) (63e)
Monnaie Roupie mauricienne (MUR​)
Divers
Code ISO 3166-1 MU​
Domaine Internet .mu
Indicatif téléphonique +230
Organisations internationales Commonwealth, OIF, UA, COMESA, SADC

Maurice, en anglais Mauritius, en forme longue la République de Maurice, anglais Republic of Mauritius, est un État de l’océan Indien, situé à environ 2 000 kilomètres au sud-est de l'Afrique. Cet État se compose de l'Île Maurice, de Rodrigues (560 kilomètres à l'est), des îles Agalega et de l'archipel de Saint Brandon. Les îles Maurice, Rodrigues et de La Réunion, 170 km au sud-ouest, forment parties de l'archipel des Mascareignes. La superficie totale du pays est de 2 040 km². La capitale et la plus grande ville est Port-Louis. Sa densité est la plus élevée d'Afrique (10e rang mondial).

L’île Maurice fut visitée pendant le Moyen Âge par les Arabes puis les Portugais, qui la nommèrent Dina Arobi et Cirne respectivement. L’île demeura inhabitée jusqu'à l'établissement d’une colonie en 1638 par les Provinces-Unies, les Néerlandais la nommant en l’honneur du Prince Maurice de Nassau. La colonie hollandaise fut abandonnée en 1710 et cinq ans plus tard, l’île devint une colonie française et fut rebaptisée Isle de France. Par sa position stratégique, l’île était connue comme étant « l'étoile et la clé » de l’océan Indien.

Le dodo, l’emblème du pays, n’existait qu’à l'île Maurice, il avait perdu la faculté de voler en raison de l’abondance de nourriture et de l’absence de prédateurs. L’extinction du dodo, seulement quatre-vingts ans après sa découverte par les Néerlandais, a pour la première fois montré à l’être humain qu’il pouvait induire l’extinction de plantes et d’animaux[5]. Le Royaume-Uni prend le contrôle de l'île en 1810 au cours des Guerres napoléoniennes, et l'île Maurice devient indépendante le 12 mars 1968[6].

La population possède des origines multiples, à la suite de la colonisation du pays par des puissances européennes, à l'esclavage et à l’engagisme de travailleurs indiens et chinois. La culture du pays reflète sa composition ethnique diverse, à travers les différentes religions, les festivals religieux, la cuisine, la musique et le folklore mauricien[7]. Le créole mauricien, à base lexicale française, est né du mélange avec d'autres langues (notamment africaines et malgaches) pendant la période de l'esclavage. Il est parlé par la majorité de la population et est considéré comme la langue nationale du pays. L’anglais est généralement considéré comme la langue officielle du pays, est utilisé dans les administrations gouvernementales, les tribunaux et les entreprises, mais la langue la mieux comprise et parlée après le créole mauricien demeure le français, qui demeure l'apanage des médias, puisque les journaux et les programmes télévisés sont généralement en français. Les langues asiatiques font également partie de la mosaïque linguistique du pays[8].

L’île Maurice a l’une des économies les plus prospères et compétitives en Afrique. En 2011, Maurice est classée premier pays en Afrique pour ce qui est de la démocratie, du climat d'investissement, de la bonne gouvernance pour la cinquième année consécutive et 8e dans le monde en terme de liberté économique[9]. Selon le FMI, l’estimation du PIB en 2014 était de 22,025 milliards de dollars et le PIB par habitant était de 16 820 dollars, l’un des plus élevés en Afrique[3]. Étant dépendant de la production de sucre depuis son indépendance, Maurice a depuis mis au point une économie diversifiée basée sur des piliers importants comme les services financiers, l'éducation, le tourisme, les technologies de l'information et de la communication, les fruits de mer, l'hospitalité, la santé, les énergies renouvelables.

Étymologie[modifier | modifier le code]

L’île Maurice est d’abord nommée Dina Arobi par des navigateurs arabes au Moyen Âge. En 1507, les navigateurs portugais visitent l'île inhabitée et Maurice s'affiche alors avec un nom portugais Cirne sur les premières cartes portugaises, probablement en raison de la présence de cet oiseau endémique incapable de voler, le dodo, qui était abondant à cette époque. En 1598, une escadre hollandaise de l'amiral Van Wybrand Warwyck accoste à Grand Port et nomme l'île Mauritius, en l’honneur du prince Maurice de Nassau, stathouder de la République néerlandaise. L’île devient une petite escale de ravitaillement sur la route des Indes néerlandaises. La France, qui administre déjà l’île Bourbon (aujourd'hui île de la Réunion), s’installe à l’île Maurice en en faisant une île de peuplement d’abord avec la Compagnie des Indes, puis directement en 1715 et la rebaptise plus tard Isle de France. Le 3 décembre 1810, la France remet formellement l’île aux Britanniques après les guerres napoléoniennes. Le nom de l'île redevient Mauritius. L'île Maurice est connue aussi sous le nom de Maurice en français, Moris en créole et मॉरिशस en hindi[6].

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire de Maurice.

Les historiens pensent que les premiers visiteurs de l'île Maurice furent les navigateurs phéniciens qui l’auraient abordée lors de la première circumnavigation autour du continent africain, commanditée par le pharaon d’Égypte Néchao II, vers l’an -600. Les marins arabes visitèrent Maurice régulièrement à partir du Ve siècle et lui donnèrent le nom de Dina Arobi.

Ce n'est qu'au début du XVIe siècle que des navigateurs portugais commencèrent à circuler dans la région. Des Portugais s'y installèrent pour la première fois en 1507 et ont établi une base de visite. L’île figure sur les premières cartes portugaises, avec le nom portugais de Cirne, probablement en raison de la présence du dodo, un oiseau incapable de voler qui a été trouvé en grand nombre à cette époque. Un autre marin portugais, Pedro de Mascarenhas, a donné le nom Mascareignes à l’archipel d'îles désormais connues sous le nom de Maurice, Rodrigues et la Réunion[6].

Période néerlandaise[modifier | modifier le code]

L’île est occupée puis colonisée par les Néerlandais de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à partir de 1598. Elle est baptisée Maurice en l'honneur du prince néerlandais Maurice de Nassau. Les Néerlandais, qui finissent par quitter l'île, sont les premiers à introduire des esclaves sur l'île, les esclaves les plus nombreux sont amenés d'Afrique et de Madagascar. Leurs descendants, plus ou moins métissés, constituent la population dite créole.

Période française[modifier | modifier le code]

En 1715, Maurice passe sous l'administration du royaume de France, quand Dufresne d'Arsel la revendique, et est renommée Île-de-France. Elle est colonisée par des colons français, comme l'île Bourbon, étant une étape de la compagnie des Indes. Les colons y introduisent la canne à sucre[6].

Période britannique[modifier | modifier le code]

L’île est prise par les Britanniques en décembre 1810 après une défense du gouverneur-général Isidore Charles Decaen. En août de la même année eut lieu l’unique victoire navale de Napoléon : la bataille du Grand Port. L'île est officiellement rattachée à l’Empire britannique en 1814, date à laquelle elle retrouve son ancien nom[6].

Il existe des Indiens (de l'Inde) esclaves[10] présents dans l’île aux côtés des premiers Européens et d’Indiens libres de niveau social non négligeable. Ils apporteront aussi les cerfs de Java, qui sont aujourd’hui chassés[6]. L’esclavage est aboli à Maurice le 1er février 1835. Le suffrage universel est introduit à Maurice en 1958.

L'indépendance[modifier | modifier le code]

L’indépendance est obtenue le par le scrutin du . Le pays reste depuis membre du Commonwealth des Nations, bien qu’il soit devenu une république le . Grâce à une démocratie relativement stable ponctuée d’élections libres et régulières et à un bilan positif en matière de droits de la personne, le pays attire des investissements étrangers importants et dispose d'un des revenus par habitant les plus importants d’Afrique.

Système politique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Politique à Maurice.

Maurice a un système juridique qui fonctionne sur la base des éléments de la loi britannique avec des éléments du Code Napoléon, un héritage de la colonisation française. Selon l’Indice de démocratie compilé par l’Economist Intelligence Unit qui mesure l’état de la démocratie dans 167 pays, en 2011 Maurice est classé 24e dans le monde et est le seul pays africain avec une « démocratie parfaite »[11].

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Poste occupé Titulaire de charge Entrée en fonction
Présidente Ameenah-Garib Fakim 1 juin 2015
Vice-présidente Monique Ohsan Bellepeau 13 novembre 2010
Premier ministre Anerood Jugnauth 14 décembre 2014
Deputy prime minister Xavier-Luc Duval 14 décembre 2014
Vice-Premier ministre Showkutally Soodhun 14 décembre 2014
Vice-Premier ministre Ivan Collendavelloo 14 décembre 2014
Chef de l'opposition Paul Bérenger 14 décembre 2014

Politique étrangère[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Relations extérieures de Maurice.

Géographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Géographie de Maurice.
Voir aussi: Carte de l'île Maurice sur Wikimedia Commons

Situation[modifier | modifier le code]

Maurice est relativement jeune géologiquement, l’île résulte d'éruptions volcaniques sous-marines qui se sont produites il y a quelque huit millions d’années. Elle est située dans l’archipel des Mascareignes qui comprennent La Réunion, Rodrigues, ainsi que plusieurs petites îles proches. Ces îles ont émergé de l'océan à la suite des gigantesques éruptions volcaniques sous-marines qui se sont produits des milliers de kilomètres à l'est du bloc continental constitué par l’Afrique et Madagascar. Ils ne sont plus volcaniquement actif, et le point chaud se trouve aujourd’hui à quelques dizaines de kilomètres de la Réunion. Il n'y a eu aucune activité volcanique sur l'île pendant plus de 100 000 ans. L’île Maurice est entourée par des chaînes de montagnes, dont la hauteur varie de 300 mètres à 800 mètres d'altitude. Le terrain s'élève des plaines côtières à un plateau central où il atteint une hauteur de 670 mètres, le plus haut sommet, le Piton de la Petite Rivière Noire à 828 m, se situe dans le sud-ouest. Des ruisseaux et rivières parsèment l'île ; beaucoup d'entre eux ont été créés par le passage de lave.

Le pays est situé au sud-ouest de l’océan Indien, entre latitudes 19°58.8' et 20°31.7 Sud et longitude 57°18.0' et 57°46.5' Orient. L’île Maurice mesure 65 km de long et 45 km de large et a une superficie totale d'environ 1 864,8 km2, elle est entourée par plus de 150 kilomètres de plages de sable blanc et les lagons sont protégés de la mer par la troisième barrière de corail du monde par sa taille. Sur les côtes de l’île Maurice, il y a quelque 49 îles et îlots inhabités, certains d'entre eux sont utilisés comme réserves naturelles pour la protection des espèces en voie de disparition[12].

Vue panoramique montrant des chaînes de montagne, des maisons et des plantations de canne à sucre.

Territoires et les dépendances[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Île Maurice, Rodrigues, Saint-Brandon et Agaléga.

La superficie totale du pays, selon la géographie mauricienne est de 2 040 km2, ce qui en fait le 181e pays dans le monde pour ce qui est de la superficie. Le territoire mauricien comprend également l'île Rodrigues, qui est situé à environ 560 km à l'est avec un superficie de 104 km2. Deux petites îles, Agalega situées à quelque 1 000 km au nord de l'île Maurice et les écueils des Cargados Carajos (également appelés Saint-Brandon) situés à quelque 430 km au nord-est de l'île Maurice, la superficie des deux îles est de 71,2 km2. Maurice revendique la souveraineté sur l'île Tromelin qui se trouve à 430 km au nord-est de l'île Maurice. Cette revendication fait l'objet d'interrogations quand à sa légitimité historique. La zone économique exclusive (ZEE) du pays couvre environ 1 200 000 km2 de l'océan Indien. En 2011, l'Organisation des Nations unies a approuvé la soumission conjointe de l'île Maurice et les Seychelles pour étendre leur plateau continental de 396 000 km2 dans la région des Mascareignes, ce qui donne aux deux pays le droit souverain de gérer conjointement et d'exploiter les fonds marins et leur sous-sol dans la zone.

Maurice revendique sa souveraineté sur l'archipel des Chagos (1,931 kilomètres au nord-est) qui comprend l'atoll de Diego Garcia, connue comme le Territoire britannique de l'océan Indien. L'archipel faisait partie du territoire mauricien depuis le XVIIe siècle, à l'époque où les Français se sont installés dans la République de Maurice. Toutes les îles faisant partie du territoire colonial français de l'Isle de France (le nom de Maurice à l'époque) sont cédées aux Britanniques en 1810 en vertu de l'Acte de capitulation signé entre les deux pays. Mais trois ans avant que Maurice ne devienne indépendante en 1968, le Royaume-Uni a exclu de ce processus l'archipel de la République de Maurice et loué Diego Garcia, l'île principale de l'archipel, aux États-Unis en vertu d'un bail de 50 ans (qui expire en 2016 et arrive à échéance en 2014). Le détachement des Chagos du territoire mauricien est une violation du droit international. La résolution des Nations unies interdit le démembrement de territoires coloniaux avant l'indépendance. Maurice a affirmé à maintes reprises que l'archipel des Chagos est l'un de ses territoires et cela est une violation du droit de résolutions de l'ONU. Le Royaume-Uni a déclaré qu'il n'a aucun doute sur sa souveraineté sur les Chagos, mais a également dit que les Chagos seront retournés à l'île Maurice une fois que les îles ne sont plus nécessaires à des fins de défense. Compte tenu de l'absence de progrès avec le Royaume-Uni, Maurice a décidé d'internationaliser le conflit et de prendre la question à tous les forums juridiques et politiques appropriés.

Après avoir nié que ces îles étaient habitées, à partir de 1968 les autorités britanniques ont expulsé environ 2 000 Chagossiens à l'île Maurice et Seychelles pour en finir le 27 avril 1973 avec l'évacuation des habitant de Peros Banhos, afin de permettre aux États-Unis d'établir une base militaire sur Diego Garcia. Depuis 1971, seul l'atoll de Diego Garcia est habité et ce, exclusivement par du personnel militaire et civil des États-Unis. Les Chagossiens qui avaient vécu sur ces îles depuis plusieurs siècles sont toujours en exil, ils se battent toujours pour retourner dans leur patrie, en faisant valoir que leur dépossession et expulsion forcées étaient illégales[13].

Géologie[modifier | modifier le code]

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Environnement[modifier | modifier le code]

Plage tropicale, Trou aux Biches.

L'environnement de Maurice est typiquement tropical dans les régions côtières avec des forêts dans les régions montagneuses. La faune et la flore de l'île, bien que régulièrement endommagées par les cyclones saisonniers, se régénèrent rapidement. La qualité de l'air à l'île Maurice est l'une des meilleures dans le monde, Maurice s'est classé deuxième dans l'indice de la qualité de l'air publié par l'organisation mondiale de la santé en 2011[14],[15].

Situé près du tropique du Capricorne, l'île Maurice a un climat tropical. Il y a 2 saisons : un été chaud et humide de novembre à avril, avec une température moyenne de 24,7° et un hiver relativement frais et sec de juin à septembre, avec une température moyenne de 20,4°. La différence de température entre les saisons n'est que de 4,3°. Les mois les plus chauds sont janvier et février avec une température maximale quotidienne moyenne atteignant 29,2° et les mois les plus frais sont juillet et août où les températures moyennes minimales nocturnes descendent à 16,4°. Les précipitations annuelles varient de 900 mm sur la côte à 1 500 mm sur le plateau central. Bien qu'il n'y ait pas de saison marquée des pluies, la plupart des précipitations se produisent au cours des mois d'été. La température de la mer dans le lagon varie de 22° à 27°. Le plateau central est beaucoup plus frais que les zones côtières et peut connaître le double de précipitations. Les alizés dominants gardent le côté est plus frais et ont également tendance à amener de la pluie. Il peut aussi y avoir une différence marquée de température et de précipitations d'un côté de l'île à l'autre. Des cyclones tropicaux se produisent généralement entre janvier à mars et ont tendance à perturber le temps pour seulement trois jours apportant ainsi beaucoup de pluie dans la région.

Biodiversité[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Biodiversité de Maurice.

Le pays abrite quelques-unes des plantes et animaux les plus rares du monde. Mais l'habitation humaine et l'introduction des espèces non indigènes ont menacé la flore et la faune indigènes[16]. En raison de son origine volcanique, de son âge et de son isolement, Maurice est doté d'une diversité de la flore et la faune qu'on ne retrouve généralement pas dans un espace si restreint. Avant sa découverte par les Portugais en 1507, il n'y avait pas de mammifères terrestres sur l'île. Cela a permis l'évolution d'un certain nombre d'oiseaux et de grandes espèces de reptiles. L'arrivée de l'homme a vu l'introduction d'espèces exotiques envahissantes et la destruction rapide de l'habitat et la perte d'une grande partie de la flore et la faune endémiques. Il reste aujourd'hui moins de 2 % de la forêt indigène qui s'étendait jadis des sommets des montagnes du plateau central aux régions côtières et elle est maintenant concentrée principalement dans les gorges de Rivière-Noire (Black River Gorges National Park) dans le sud-ouest, ainsi qu'au sein de la chaîne de montagnes de Grand-Port dans le sud-est (notamment la vallée de Ferney). Plus de 100 espèces de plantes et d'animaux ont disparu et beaucoup d'autres sont menacés. Les activités de conservation ont commencé il y a 25 ans avec la mise en œuvre des programmes pour la reproduction des oiseaux menacés et les espèces végétales ainsi que la restauration de l'habitat dans les parcs nationaux et réserves naturelles[17].

Dodo[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Dodo.
Le dodo n’existait qu’à l'île Maurice.

À sa découverte, l'île Maurice était le foyer d'une espèce d'oiseau jusque-là inconnue, que les Portugais nommèrent le dodo. Les dodos sont les descendants d'un type de pigeon qui s'est installé à l'île Maurice il y a plus de 4 millions d'années. En l'absence de prédateurs, se nourrissant de fruits tombés des arbres, ils ont perdu tant la nécessité que la capacité de voler. Il n'y avait pas de mammifères sur l'île et une grande diversité d'espèces d'oiseaux vivait dans les forêts denses. En 1505, les Portugais ont été les premiers humains à fouler le sol mauricien. L'île est rapidement devenue une escale pour les navires sur la route des épices. Pesant jusqu'à 50 kg, le dodo était une source appréciable de viande fraîche pour les marins. Une grande partie des dodos a été tuée pour la nourriture. Plus tard, lorsque les Néerlandais utilisèrent l'île comme une colonie pénitentiaire, des animaux domestiques furent introduits sur l'île. Bon nombre de navires avaient également des rats à bord, dont certains se réfugièrent sur l'île. Les rats, porcs et singes mangèrent les œufs dans les nids des dodos au sol. 100 ans après l'arrivée des humains sur l'île Maurice, le dodo autrefois abondant était devenu un oiseau rare. Le dernier oiseau a été tué en 1681. Le dodo figure comme support sur les armoiries de Maurice.

Districts[modifier | modifier le code]

L'île Maurice est divisée en neuf districts qui comprennent différentes villes et villages. L'île Rodrigues autrefois dixième arrondissement du pays, a obtenu le statut d'autonomie en 2002.


Démographie[modifier | modifier le code]

Pyramide des âges de Maurice en 2011.
Article détaillé : Démographie de Maurice.

L'estimation de la population (au 31 décembre 2013) pour toute la république était de 1 259 838 habitants, dont 623 472 étaient des hommes et 636 366 des femmes. Pour l'île Maurice seulement, le nombre est de 1 218 060 et l'île Rodrigues 41 504. Agalega et Saint Brandon ont une population de 274 habitants[2]. La société mauricienne comprend des gens de différents groupes socioculturels et religieux. Les habitants de la république mauricienne sont les descendants de personnes originaires de l'Inde, de l'Afrique continentale et de Madagascar, de l'Europe et de la Chine. Selon la Constitution mauricienne, il existe 4 groupes communautaires reconnus par l’État et dont le recoupement ne suit pas les mêmes critères: les Sino-Mauriciens (originaires de la Chine), les Hindous et les Musulmans (originaires du sous-continent indien) et la population générale (qui regroupe aussi bien les descendants de colons européens, principalement français, les créoles – une population métisse –, mais également tous ceux issus de mariages mixtes, qui ne peuvent donc être intégrés aux 3 premiers groupes).

En 2013, Maurice a été classée au deuxième rang en Afrique dans l'Indice de développement humain et 63e sur 187 pays dans le monde[4].

Langues[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Langues à Maurice.

La Constitution de Maurice ne mentionne aucune langue officielle (de jure) pour le pays. Néanmoins, l'anglais est utilisé par l'administration, les Britanniques ayant été les derniers à administrer l'île avant son indépendance. La langue officielle de l'Assemblée est l'anglais mais les membres peuvent aussi s'exprimer en français[18]. L'anglais est généralement reconnu comme la langue officielle (de facto) de l'île Maurice car il est utilisé dans les administrations gouvernementales, les tribunaux et les entreprises. La Constitution de Maurice et toutes les lois sont rédigées en anglais. La population mauricienne est multilingue, la plupart des Mauriciens parlant couramment le créole mauricien, mais également le français (73 %[19]) et l'anglais. Tandis que le français et l'anglais sont appris dès la première année du cycle primaire en tant que matières obligatoires, les langues orientales et le créole mauricien sont également enseignés en tant que matières optionnelles. Il existe également une répartition fonctionnelle des langues dans le pays : l'anglais et le français, langues supracommunautaires, sont utilisés dans le cadre professionnel, les langues asiatiques sont utilisées dans les activités socioculturelles des communautés originaires de l'Asie, tandis que le créole et le bhojpuri sont cantonnés au registre familier. Le créole, à base lexicale française et enrichi d'apports provenant d'autres langues, est parlé par la majorité de la population et est considéré comme la langue nationale[20]. Le français est surtout utilisé dans les médias et la littérature, c'est aussi la langue la plus parlée après le créole ou le bhojpuri[21]. Diverses langues ancestrales sont également parlées à Maurice, parmi lesquelles le bhojpuri, l’hindi, le tamoul, le télougou, le marathi, le cantonais, le mandarin, le hakka, l’arabe et l’ourdou[22][23]. Le créole rodriguais, le créole d'Agalega, le créole chagossien, variantes du créole mauricien, sont parlés par les gens de l'île Rodrigues, d'Agalega et des Chagos.

Éducation[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Éducation à Maurice.

Le système d'éducation à l'île Maurice est en grande partie basé sur le système britannique car l'île Maurice était une ancienne colonie britannique. L'éducation est gratuite pour tous les citoyens du pré-primaire jusqu'au tertiaire. Depuis juillet 2005, le gouvernement a également introduit le transport gratuit pour tous les élèves. Le système éducatif de l'île Maurice est divisé en 4 cycles principaux - le pré-primaire, le primaire, le secondaire et le tertiaire. La structure de l'éducation comporte trois années de pré-primaire, six ans d'études primaires menant au certificat de l'enseignement primaire (CPE), suivie par cinq années d'enseignement secondaire conduisant à la School Certificate (O-Level) et de deux années supplémentaires de fin de secondaire supérieur avec le Higher School Certificate (A-Level). Les examens de O-level et A-level sont organisés par l'Université de Cambridge qui élabore le programme, prépare et imprime les papiers d'examens et fait la correction. Certains étudiants mauriciens se classent premiers dans le monde chaque année pour l'examen international de Cambridge en O Level, A Level et AS Level[24],[25]. Le secteur tertiaire comporte l'étude dans des institutions d'enseignement supérieur, les universités et autres établissements d'enseignement technique. Les deux principales universités publiques du pays sont l'université de Maurice et l'université de Technologie. Le taux d'alphabétisation est estimée à 89,8 % en 2011 selon le recensement effectué par le Centre Statistics de Maurice[26].

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie de Maurice.
Plantation de la canne à sucre.

Depuis son indépendance acquise en 1968, Maurice a connu une évolution économique fulgurante. L'île est passée d'un statut de pays à bas revenus, dont l'économie reposait sur l'agriculture, à un statut de pays dit émergent, aux revenus intermédiaires dont l'économie diversifiée repose sur des secteurs industriel, services financiers, l'éducation, tourisme, technologies de l'information et de la communication, de fruits de mer, l'hospitalité, de la propriété, la santé, l'énergies renouvelables, et externalisation des processus métier. Le taux croissance du PIB réel reste fort même s'il à légèrement ralenti à 4,1 % en 2011, passant de 4,2 % en 2010, avec des projections montrant une croissance modérée de 4,0 % en 2012, la zone euro, la principale destination d'exportations du pays, tombe dans une autre récession.

Port-Louis, la capitale de Maurice.

L'île Maurice a l’une des économies les plus prospères et compétitives en Afrique. En 2011, Maurice a été classé premier pays en Afrique pour ce qui est de la démocratie, du climat d'investissement et de la bonne gouvernance pour la cinquième année consécutive et 8e dans le monde en liberté économique[9]. L’estimation du PIB en 2013 était 11,94 milliards de de dollars et le RNB par habitant était 9 300 dollars[27], l’un des plus élevés en Afrique[3]. Maurice est également le plus grand investisseur étranger en Inde, d'avril 2000 à décembre 2011, le flux d'IDE en Inde était de 62 470,80 millions de US$ ce qui représente plus de 39 % des entrées totales[28].

Médias et communication[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Télécommunications de Maurice.

Transports[modifier | modifier le code]

L'île est desservie par l'aéroport international Sir-Seewoosagur-Ramgoolam, situé à Plaisance ; c'est le hub de la compagnie aérienne nationale Air Mauritius.

Culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture mauricienne.

Religion[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Religion à Maurice.

D'après le recensement de 2011, les principales religions sont les suivantes[29] :

Fêtes et jours fériés[modifier | modifier le code]

Les fêtes et jours féries sont un reflet de la société pluriculturelle évoluant à Maurice et issue de l'histoire complexe du pays. Tandis qu'il existe quatre jours fériés républicains (1er et 2 janvier, le 12 mars et le 1er mai), les autres sont attribués sur des critères communautaires et religieux. Il y a des festivals hindous, des festivals chinois, des festivals musulmans, ainsi que des festivals chrétiens.

Il y a 15 jours fériés annuels à l'île Maurice. Sept d'entre eux sont des jours fériés fixes : 1er et 2 janvier, 1er février, 12 mars ; 1er mai, 2 novembre et 25 décembre. Les jours restants sont des fêtes religieuses dont les dates varient d'année en année. La liste ci-dessous concerne uniquement les jours fériés, plusieurs autres festivités et célébrations d'importance comme le Festival International Kreol, le Carnaval de Maurice, Holi, Raksha Bandhan et le pèlerinage du Père Laval existent également à Maurice.

Musique[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Musique mauricienne et Séga.

Littérature et Poésie[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Littérature mauricienne et Poésie mauricienne.

Gastronomie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Cuisine mauricienne.

Jeux et sports[modifier | modifier le code]

Course hippique au Champ de Mars.

Le sport favori des Mauriciens est le football et l'équipe nationale est le Club M. Les autres sports qui sont populaires à Maurice sont le cyclisme, le tennis de table, le badminton, le volley-ball, le basket-ball, le handball, la boxe, la pétanque, le judo, le karaté, le taekwondo, l'haltérophilie, la musculation et l'athlétisme.

Les équipes nationales de Maurice ont eu peu de succès au niveau international due à plusieurs raisons, notamment une faible population, le manque de financement et une culture locale qui valorise plutôt la réussite scolaire que d'autres activités. Maurice est assez compétitif au niveau régional dans l'océan Indien, Maurice recueille des médailles d'or, d'argent et de bronze aux Jeux des îles de l'océan Indien. Les deuxième (1985) et cinquième éditions (2003) des Jeux des îles ont été organisées à Maurice. En 2008, Maurice remporte sa première médaille olympique à Pékin : Bruno Julie remporté la médaille de bronze en boxe.

Les courses hippiques font également partie intégrante du patrimoine culturel de l'île, puisqu'elles remontent à 1812, lorsque le Champ de Mars a été inauguré à Port-Louis, ce qui en fait le plus ancien hippodrome de l'hémisphère sud. Huit courses s'y déroulent tous les samedis de mars à décembre, dont la plus célèbre est la Maiden Cup.

Symboles[modifier | modifier le code]

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Codes[modifier | modifier le code]

Maurice a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]