Eazy-E

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Eazy-E
Nom de naissance Eric Lynn Wright
Naissance
Compton, Californie, Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès (à 31 ans)
Los Angeles, Californie, Etats-Unis
Activité principale Rappeur, producteur
Genre musical Gangsta rap, G-funk, rap West Coast
Années actives 19861995
Labels Ruthless Records, Priority Records, Relativity Records, Epic Records

Eazy-E, né Eric Lynn Wright[1],[2],[3] le à Compton et décédé le à Los Angeles, est un rappeur et producteur américain, membre et fondateur du groupe N.W.A. Il est considéré comme l'un des pères fondateurs du gangsta rap, ayant créé Ruthless Records, le premier label spécialisé dans ce genre musical.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eric Wright est né de Richard et Kathie Wright le 7 septembre 1963, à Compton, en Californie, un quartier de Los Angeles connu pour ses gangs et ses activités criminelles[4],[5]. Son père était facteur et sa mère directrice d'école[6]. Wright quitte le lycée[7] mais obtient plus tard son General Educational Development (GED)[8].

Wright subvient à ses besoins en dealant, une activité que son cousin lui a appris[7]. Son manager, Jerry Heller, avoue avoir vu Wright vendre de la marijuana, mais jamais de la cocaïne. Comme Heller le note dans son ouvrage Ruthless : A Memoir, ce statut de dealer attribué à Wright faisait partie de son « armure protectrice »[9]. Wright était également considéré comme un « voyou ». Heller explique que : « Le quartier dans lequel il a grandi était dangereux. Il n'était pas très costaud. Voyou c'était un rôle qu'on connaissait ; ça donnait un certain niveau de protection dans le sens où les gens hésitaient à vous chercher des emmerdes. Mais dealer c'était un rôle qui donnait un certain privilège ainsi que du respect[9] ».

En 1986, à l'âge de 22 ans, Wright compte 250 000 $ de gains issus de ses ventes de drogue. Cependant, après l'assassinat de son cousin, il décide de se reconvertir dans la scène hip-hop de Los Angeles, un genre qui grimpe à cette période rapidement en popularité[10]. Il se lance dans les enregistrements au milieu des années 1980 dans le garage de ses parents[8].

L'idée de fonder Ruthless Records émerge lorsque Andre Young a.k.a. Dr. Dre lui propose de monter un label et de se lancer dans la musique avec lui. Wright trouve le nom du label, loue un studio d'enregistrement mais, faute d'artistes, Dre lui suggère alors d'enregistrer les morceaux écrits par O'Shea Jackson a.k.a. Ice Cube. En premier lieu il refuse, rétorquant qu'il n'est pas rappeur, puis se laisse finalement convaincre. Il fait presser les disques avec l'argent qu'il récolte en dealant puis rencontre un manager en perte de vitesse, Jerry Heller. Ils montent une société et est décidé que Wright empocherait 80 pourcent des revenus de celle-ci, et Heller 20 pourcent. Selon Heller, il aurait dit à Wright que « chaque dollar revient à Ruthless, je prends 20 pourcent. C'est la base pour un manager de mon calibre. Je prends vingt pourcent et tu prends quatre-vingt pourcent. Je gère mes dépenses, et toi tu gères les tiennes. La société t'appartient. Je travaille pour toi[9]. » Avec Heller, Wright investit la majeure partie de son argent pour Ruthless Records[11]. Heller déclare avoir d'abord investi 250 000 $ et jusqu'à un million pour la société[9].

N.W.A et Eazy-Duz-It (1987–1991)[modifier | modifier le code]

N.W.A se forme lorsque les membres de Ruthless Dr. Dre et Ice Cube écrivent le titre Boyz-n-the-Hood. Le groupe se compose alors de Wright, Dr. Dre, Ice Cube, DJ Yella puis MC Ren et Arabian Prince[12]. La compilation N.W.A and the Posse est publiée le 6 novembre 1987, puis certifiée disque d'or aux États-Unis[13],[14]. L'album fait participer N.W.A en collaboration avec Fila Fresh Crew, un groupe de rap West Coast originaire de Dallas, dans le Texas[15],[16]. Heller qui est également devenu manager de N.W.A leur permet de signer un contrat avec le label Priority Records.

Le premier LP solo d'Eazy-E, Eazy-Duz-It, est publié le 16 novembre 1988, et contient douze titres. Il est orienté rap West Coast, gangsta rap, et golden age hip-hop. Il est écoulé à plus de 2,5 millions d'exemplaires aux États-Unis et atteint la 41e place du Billboard 200[8],[17]. L'album est produit par Dr. Dre et DJ Yella, et composé par MC Ren, Ice Cube et The D.O.C.[18]. Glen Boyd du Seattle Post-Intelligencer et Jon Wiederhorn de MTV citent Eazy-Duz-It comme étant le disque qui a « ouvert la voie » à l'album le plus controversé de N.W.A, Straight Outta Compton[19],[20]. Le seul solo de Wright issu de l'album Straight Outta Compton est un remix du titre 8 Ball, qui est d'abord inclus dans N.W.A and the Posse. Il pose sur huit chansons et aide sur quatre autres morceaux[21].

Après la publication de Straight Outta Compton, Ice Cube quitte le groupe à cause de divergences financières[12]. N.W.A publie 100 Miles and Runnin' en 1990 et Niggaz4Life en 1991. Une guerre des mots est lancée entre N.W.A et Ice Cube à la publication de 100 Miles and Runnin' et Real Niggaz. Ice Cube répond avec le titre No Vaseline sur son album Death Certificate[22]. Wright pose sur sept chansons de l'album Niggaz4Life[23].

En mars 1991, Wright accepte une invitation à un diner au Republican Senatorial Inner Circle, organisé par George H. W. Bush[24]. Un porte-parole du rappeur explique qu'Eazy-E a soutenu Bush pour sa participation à la Guerre du Golfe[25].

Fin de N.W.A et rivalité avec Dr. Dre (1991–1994)[modifier | modifier le code]

Eazy-E en 1993.

N.W.A commence à se séparer lorsque les autres membres du groupe comprennent que Jerry Heller a privilégié Eazy-E à leur détriment et qu'en fait la société lui appartient. Dr. Dre explique que : « la séparation s'est faite quand nous avons ouvert les yeux. Heller a joué à diviser pour mieux régner. Plutôt que de veiller sur tout le monde, il a choisi de veiller sur un seul gars, et c'était Eazy. Et Eazy était genre : on s'occupe de moi, j'm'en fous. » Dre, suspicieux, demande à Suge Knight de faire vérifier ses contrats et de surveiller la situation financière d'Eazy. Dre demande à Eazy de rompre son contrat avec Ruthless Records, ce qu'il refuse. Après ce refus, Knight dit à Eazy qu'il retient Heller prisonnier dans un van. Cela ne le convainc pas de rompre le contrat avec Dre, et Knight décide alors de menacer sa famille. Il lui montre un morceau de papier sur lequel est écrit l'adresse où réside sa mère. Après avoir été passé à tabac par Knight et ses sbires Eazy romp finalement le contrat de Dre, mettant ainsi un terme à N.W.A[26].

La rivalité avec Dr. Dre se poursuit lorsqu'il publie le titre The Chronic contenant des paroles insultant Eazy-E. Eazy répond avec l'EP, It's On (Dr. Dre) 187um Killa, avec les titres Real Muthaphuckkin G's et It's On. L'album est publié le 25 octobre 1993. Cependant, peu de temps avant sa mort, et après avoir rencontré Ice Cube qui lui avait donné son accord, Eazy contacte Dre pour envisager la reformation de N.W.A. Ce dernier est alors enthousiasmé par l'idée et heureux d'enterrer enfin la hache de guerre. Malheureusement, le jour prévu pour retravailler ensemble, DJ Yella, MC Ren et Eazy-E attendent Dr. Dre et Ice Cube en studio quand Eazy fait un malaise et est transporté à l'hôpital. Les médecins lui annoncent qu'il est gravement malade et qu'il ne lui reste peut-être plus que 6 mois à vivre.

Décès et funérailles[modifier | modifier le code]

Le 24 février 1995, Wright est admis au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles pour ce qu'il pense être une pneumonie car il toussait déjà depuis un certain temps. Cependant, il est diagnostiqué positif au virus du SIDA. Il annonce sa maladie dans un communiqué le 16 mars. Wright perd sa virginité à l'âge de douze ans, et son comportement à risques couplé à son addiction sexuelle le mène à devenir officiellement géniteur de sept enfants nés de six femmes différentes, mais en réalité certainement de beaucoup plus officieusement[10],[27],[28]. La semaine du 20 mars, il rédige un dernier message à ses fans[29]. Eazy-E succombe à des complications liées au SIDA seulement un mois après son diagnostic, le 26 mars 1995, à approximativement 18 h 35 PST. Il était âgé de 31 ans[8],[30]. Il est enterré au Rose Hills Memorial Park de Whittier, en Californie[31],[32].

Le dernier album d'Eazy-E, Str8 off tha Streetz of Muthaphukkin Compton est publié à titre posthume. MC Ren ne se rendit pas aux obsèques car il préfèrait se rappeler des bons moments passés avec son ami. Quelque temps plus tard, DJ Yella sort la compilation Eternal E. Ses funérailles rassemblent des figures emblématiques du rap de la West-Coast comme Tupac Shakur, Snoop Doggy Dogg, Ice Cube, ou bien encore Dr. Dre. Le 1er février 2011, il lui rend hommage dans les dernières secondes du clip du titre I Need a Doctor en se recueillant sur sa tombe.

Culture populaire et postérité[modifier | modifier le code]

Graffiti en mémoire d'Eazy-E aux Pays-Bas.

En 2004, son titre Eazy-er Said Than Dunn fait partie de la bande son de la Radio Los Santos dans le jeu vidéo Grand Theft Auto: San Andreas ainsi que quelques chansons de son groupe N.W.A. Dans ce même jeu, il prête son visage au personnage nommé Ryder. En 2006, son fils aîné, Lil Eazy-E (pseudonyme choisi en hommage à son père) suit les traces de son père et prévoit de racheter les droits du label d'Eazy-E (Ruthless Records). Lil Eazy-E est aujourd'hui reconnu dans le milieu du gangsta rap.

En 2013, Eazy-E apparaît sous forme d'hologramme au festival "Rock The Bells" de San Bernardino en Californie. Il est accompagné sur scène du collectif Bone Thugs-n-Harmony. Ils interprètent Straight Outta Compton, Boyz-n-the-Hood et Foe tha Love of $.

En 2015, il est incarné par Jason Mitchell dans le film Straight Outta Compton de F. Gary Gray co-produit par Dr. Dre, Ice Cube et sa veuve Tomica Woods-Wright, dans lequel il est confirmé qu'il n'écrivait pas les textes de ses morceaux au sein de N.W.A.

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

EPs[modifier | modifier le code]

Compilations[modifier | modifier le code]

Avec N.W.A[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Top Five Most Wanted », Billboard,‎ , p. 38.
  2. (en) Michael Miller, The Complete Idiot's Guide to Music History, Alpha,‎ (ISBN 1-59257-751-2), p. 219.
  3. (en) "Celebrities We've Lost To AIDS | Lifestyle|BET.com". Bet.com. 19 novembre 2007.
  4. (en) Hochman, Steve (25 mars 1995). "Rap Star, Record Company Founder Eazy-E Dies of AIDS Music: Singer, entrepreneur helped popularize 'gangsta' style with the group N.W.A. and later became a top-selling solo artist". Los Angeles Times.
  5. "Hip-Hop News: Remembering Eric 'Eazy-E' Wright". Rap News Network. 26 mars 2006.
  6. Carter Harris, « Eazy Living », Vibe, vol. 3, no 5,‎ juin-juillet 1995, p. 62.
  7. a et b « Straight Outta Left Field », Dallas Observer,‎ (lire en ligne).
  8. a, b, c et d (en) Pareles, Jon (28 mars 1995). "Eazy-E, 31, Performer Who Put Gangster Rap on the Charts". The New York Times.
  9. a, b, c et d (en) Jerry Heller, Ruthless: A Memoir, Gallery,‎ , 65–77 p. (ISBN 978-1-4169-1794-6).
  10. a et b (en) Jeff Chang, « The Last Days of Eazy E », Swindle,‎ .
  11. (en) Hunt, Dennis (22 octobre 1989). "Dr Dre Joins an Illustrious Pack In the last year, producer has hit with albums for N.W.A, Eazy-E, J. J. Fad and the D.O.C.". Los Angeles Times.
  12. a et b (en) Stephen Thomas Erlewine, « N.W.A – Biography », Allmusic,‎ .
  13. (en) Koroma, Salima (29 septembre 2008) "Vh1 Airs Documentary On N.W.A.". HipHopDX.
  14. (en) « Gold & Platinum – November 26, 2010 », Recording Industry Association of America (consulté le 27 novembre 2010).
  15. (en) Yvonne Bynoe, Encyclopedia of Rap and Hip Hop Culture, Greenwood Publishing Group,‎ (ISBN 0-313-33058-1), p. 294.
  16. (en) Nathan Brackett, The New Rolling Stone Album Guide: Completely Revised and Updated 4th Edition, Fireside Books,‎ (ISBN 0-7432-0169-8), p. 248.
  17. « Eazy-Duz-It – Eazy-E », Billboard (consulté le 27 novembre 2010).
  18. (en) Eazy-Duz-It| titlelink = Eazy-Duz-It - Eazy-E. 1988. Ruthless, Priority.
  19. (en) Boyd, Glen (20 mars 2010). "Music Review: Eazy E - Eazy Duz It (Uncut Snoop Dogg Approved Edition/Remastered)". Seattle Post-Intelligencer
  20. (en) Wiederhorn, Jon. (31 juillet 2002). "N.W.A Classics To Be Reissued With Bonus Tracks". MTV.
  21. (en) Straight Outta Compton, N.W.A.. 1988. Ruthless/Priority/EMI Records.
  22. (en) Cameron Lazerine et Lazerine, Devin, Rap-Up: The Ultimate Guide to Hip-Hop and R&B, Grand Central Publications,‎ , 43–67 p. (ISBN 978-0-446-17820-4).
  23. (en) Niggaz4Life, N.W.A. 1991. Ruthless/Priority.
  24. « Rap's Bad Boy to Get Lunch With the Prez », Los Angeles Times,‎ .
  25. « Do the Right-Wing Thing », Entertainment Weekly, no 59,‎ (lire en ligne).
  26. (en) Borgmeyer, Jon; Lang, Holly, Dr. Dre: A Biography, Greenwood Publishing Group,‎ , 52–55 p. (ISBN 0-313-33826-4).
  27. (en) Borgmeyer, Jon and Lang, Holly, Dr. Dre: A Biography, Greenwood Publishing Group,‎ , 99–100 p. (ISBN 0-313-33826-4)
  28. Pele Talia, « Vibe article », Vibe, vol. 3, no 7,‎ , p. 32.
  29. « Eazy-E's Last Words » (consulté le 2 décembre 2014).
  30. Niki Kapsambelis, « Gangsta rapper Eazy-E dies of AIDS », Park City Daily News,‎ , p. 39.
  31. (en) « Rose Hills Memorial Park, Whittier, CA », Notable Names Database (consulté le 27 novembre 2010).
  32. (en) "Magic Show takes the gold at Rose Hills". Lawn & Landscape, 4 novembre 2010

Liens externes[modifier | modifier le code]