Marguerite Duras

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Marguerite Duras
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Marguerite Duras en 1955

Nom de naissance Marguerite Germaine Marie Donnadieu
Naissance
Saïgon, Cochinchine,
Drapeau de l'Indochine française Indochine française
Décès (à 81 ans)
6e arrondissement de Paris,
Drapeau de la France France
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Un barrage contre le Pacifique
Moderato cantabile
Hiroshima mon amour
Le Ravissement de Lol V. Stein
Le Vice-Consul
India Song
L'Amant
La Douleur

Marguerite Duras, nom de plume de Marguerite Germaine Marie Donnadieu, est une écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née le à Gia Định[1] (près de Saïgon), alors en Indochine française, morte le à Paris.

Par la diversité et la modernité de son œuvre, qui renouvelle le genre romanesque et bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, elle est un auteur important de la seconde moitié du XXe siècle, quelles que soient les critiques qui aient pu être adressées à ses œuvres.

En 1950, elle est révélée par un roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique. Associée, dans un premier temps, au mouvement du Nouveau Roman, elle publie ensuite régulièrement des romans qui font connaître sa voix particulière avec la déstructuration des phrases, des personnages, de l'action et du temps, et ses thèmes comme l'attente, l'amour, la sensualité féminine ou l'alcool : Moderato cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Le Vice-Consul (1966), La Maladie de la mort (1982), Yann Andréa Steiner (1992), dédié à son dernier compagnon Yann Andréa, écrivain, qui après sa mort deviendra son exécuteur littéraire, ou encore Écrire (1993).

Elle rencontre un immense succès public avec L'Amant, prix Goncourt en 1984, autofiction sur les expériences sexuelles et amoureuses de son adolescence dans l'Indochine des années 1930, qu'elle réécrira en 1991 sous le titre de L'Amant de la Chine du Nord.

Elle écrit aussi pour le théâtre, souvent des adaptations de ses romans comme Le Square paru en 1955 et représenté en 1957, ainsi que de nouvelles pièces, telle Savannah Bay en 1982, et pour le cinéma : elle écrit en 1959 le scénario et les dialogues du film Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, qui lui vaut d'être nommée pour l'Oscar du meilleur scénario original à la 33e cérémonie des Oscars et dont elle publie la transcription en 1960. Elle réalise elle-même des films originaux comme India Song, en 1975, avec Delphine Seyrig, Le Camion, en 1977, avec Gérard Depardieu, ou encore Les Enfants, en 1985, avec Daniel Gélin.

Biographie[modifier | modifier le code]

L’enfant des Colonies[modifier | modifier le code]

Ses parents se sont portés volontaires pour travailler dans les colonies de Cochinchine. Son père, Henri Donnadieu (parfois prénommé Émile[2]), est directeur de l’école de Gia Dinh (Saïgon)[3], sa mère, Marie, institutrice. Ils ont trois enfants : Pierre, Paul et Marguerite.

Gravement malade, son père part se faire hospitaliser en métropole, il y meurt le [2] à l'âge de 49 ans. Il est inhumé dans le petit cimetière de Lévignac-de-Guyenne, près de Duras, en Lot-et-Garonne[réf. nécessaire].

Bénéficiant d’un congé administratif, son épouse retourne en métropole avec ses trois enfants. Ils habitent pendant deux ans dans la maison familiale du Platier, dans la commune de Pardaillan, près de Duras. En juin 1924, Marie Donnadieu repart avec ses enfants rejoindre sa nouvelle affectation à Phnom-Penh au Cambodge. Elle ne veut pas y rester et est envoyée à Vinh Long, puis à Sadec et à Saïgon. En 1928, lasse de cette vie de nomade, elle achète, poussée par l’administration coloniale, une terre à Sadec, dans le delta du Mékong. Cette terre inculte, perpétuellement inondée, ne donne rien, et Marie, ruinée, doit reprendre l’enseignement. Cette expérience marquera profondément Marguerite[4] et va lui inspirer nombre d'images fortes de son œuvre (Un barrage contre le Pacifique, L'Amant, L'Amant de la Chine du Nord, L'Éden Cinéma).

En 1930, elle entre en pension au lycée Chasseloup Laubat de Saïgon, pour suivre ses études secondaires. Son baccalauréat de philosophie acquis, Marguerite quitte l’Indochine en 1931, et poursuit ses études en France, dans une école privée, l’École technique Scientia à Auteuil dirigée alors par Charles-Jérémie Hemardinquer puis retourne en Indochine en 1932.

Revenue à Paris, elle s'inscrit à la faculté de droit, rue Saint-Jacques et dit suivre des cours de mathématiques spéciales[5]. En janvier 1936, elle fait la connaissance de Robert Antelme. Après avoir terminé sa licence et obtenu son diplôme de sciences politiques, elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies début juin 1938. Robert Antelme est mobilisé dans l'armée à la fin de l'été. Duras et Antelme se marient le .

La guerre et l'entrée en écriture[modifier | modifier le code]

Marguerite Donnadieu cosigne, au printemps 1940, avec Philippe Roques, L'Empire français, une commande de propagande du ministre Georges Mandel dans lequel est cité Jules Ferry : « On ne peut pas mêler cette race jaune à notre race blanche », il est du devoir « des races supérieures de civiliser les races inférieures ». Marguerite Duras désavouera ce livre signé Marguerite Donnadieu[6]. Elle démissionne du ministère en novembre 1940.

Dans la capitale occupée, Robert est engagé à la préfecture de police de Paris. Le couple s'installe rue Saint-Benoît, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Marguerite est enceinte. Elle accouche d'un garçon mort-né dont elle ne saura jamais faire le deuil. En 1942, elle est recrutée comme secrétaire générale du Comité d’organisation du livre. Elle y préside un comité de lecteurs chargé d'autoriser, ou non, l'attribution aux éditeurs agréés par Vichy d'un quota de papier, qui est très rationné – travail contrôlé par les Allemands. C'est là qu'elle fait la connaissance de Dominique Aury[7] et de Dionys Mascolo, qui devient son amant. Au mois de décembre, elle apprend la mort de son frère Paul, en Indochine.

En 1943, l’appartement du couple devient un lieu de rencontres informelles où des intellectuels comme Jorge Semprún discutent littérature et politique, le groupe de la rue Saint-Benoît. Marguerite se met à l'écriture et publie son premier roman Les Impudents. Elle le signe du nom de Duras, le village où se trouve la maison paternelle. Robert, Dionys et elle-même, se mettant au service de la Résistance, se lient à François Mitterrand, alias Morland, qui dirige le RNPG, réseau qui fabrique des faux papiers pour les prisonniers de guerre évadés. Vis-à-vis de la Collaboration, Marguerite Duras s'emploie à un jeu entriste. Au COIACL, elle représente Bernard Faÿ, directeur toujours absent[7] et acteur majeur de la persécution des maçons. Elle entretient des relations professionnelles avec le principal assistant de Karl Epting, le professeur de philosophie « francophile » et lieutenant détaché (de) Gerhard Heller (de). Elle s'affiche chez l'écrivain pro-hitlérien Ramon Fernandez, dont la femme, Betty, anime un brillant salon.

Le , son groupe tombe dans un guet-apens. Robert Antelme est arrêté par la Gestapo, secourue par Mitterrand, Marguerite Duras s'échappe. Au lendemain du débarquement des alliés, elle apprend que son mari a été emmené à Compiègne d’où partent les trains pour les camps de concentration. Robert est déporté à Dachau. Marguerite entretient une relation ambiguë avec Charles Delval, un agent de la Gestapo qui a fait arrêter son mari et qu'elle aurait séduit pour sauver ce dernier[8]. À la Libération, elle le fera arrêter et condamner à mort. En août, Paris se libère. Début septembre, Betty Fernandez est tondue et internée avec Marie Laurencin à Drancy par les gendarmes français, le 17 septembre, Marguerite les fait libérer. Betty sera un personnage de L'Amant, l'épuration des maîtresses de soldats allemands faisant le sujet central de Hiroshima mon amour.

A cette époque elle écrit les Cahiers de la Guerre qui serviront de contenu au livre La Douleur publié en 1985. À l’automne, elle s’inscrit au Parti communiste français, son nouveau roman, La Vie tranquille, est publié en décembre. Marguerite attend le retour de son époux. Alors que la Libération se poursuit, Dionys, en avril 1945, aidé par Mitterrand, va chercher Robert au camp de Dachau et le trouve moribond. Ces douze mois où elle le soigne, avec le secours d'un médecin, Marguerite Duras les racontera dans La Douleur et Robert Antelme dans L'Espèce humaine.

L'après guerre, une première manière de romans[modifier | modifier le code]

En 1945, elle fonde avec son mari les éphémères éditions de la Cité Universelle, qui publieront trois ouvrages : L'An zéro de l'Allemagne d'Edgar Morin (1946), les Œuvres de Saint-Just présenté par Dionys Mascolo (1946) et L'Espèce humaine de Robert Antelme (1947)[9]. Le couple divorce le . Duras épouse Dionys Mascolo, dont elle se sépare quelques années après. Jean[10] leur fils naît le 30 juin 1947.

En 1950, la guerre d'Indochine contraint la mère de Marguerite à revenir en France. Début mars, un des camarades, qui serait Jorge Semprún, dénonce Marguerite Duras auprès du Comité central du PCF : elle aurait, lors d'une soirée en compagnie d'autres écrivains, formulé de nombreuses critiques à l'égard de Louis Aragon. Il lui est reproché des « inconvenances envers certains membres du Parti et une ironie trop appuyée »[11]. Un soupçon généralisé s'installe et Marguerite Duras décide de ne plus reprendre sa carte de militante, et déclare que le Parti cherche à salir sa réputation en lui donnant une image sulfureuse. Dès lors, « les rumeurs se multiplient : esprit politique pervers, Duras serait aussi une traînée qui fréquente assidûment les boîtes de nuits (...) une traîtresse du Parti, décadente petite-bourgeoise. » Le 8 mars, elle reçoit une lettre qui lui signifie son exclusion pour tentative de sabotage du Parti par usage de l'insulte et de la calomnie, fréquentation de trotskistes et fréquentation des boîtes de nuit. Dans une ultime lettre adressée au Parti, elle écrit : « je reste profondément communiste, ai-je besoin de dire dans ces conditions que je ne m'associerai jamais à rien qui puisse nuire au Parti. »

Malgré sa rupture avec le Parti communiste, Marguerite Duras s'engage dans de nombreuses causes, la lutte contre la guerre d'Algérie, la revendication du droit à l'avortement.

La même année, son roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique, paraît en juin, il est sélectionné pour le prix Goncourt, mais le manque de peu.

En 1954, elle participe au comité des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Algérie[12].

Dans les années 1950, Marguerite Duras collabore également au magazine Elle, sous le pseudonyme de Marie-Joséphine Legrand[13].

Le cinéma et le théâtre[modifier | modifier le code]

Plaque rappelant les séjours de Marguerite Duras à l'hôtel des Roches Noires à Trouville-sur-Mer.

Elle se sépare de Dionys Mascolo en 1956 et rencontre Gérard Jarlot[14], journaliste à France-Dimanche, en 1957, année où meurt sa mère. Jarlot travaille avec elle pour diverses adaptations cinématographiques et théâtrales. Pour la première fois, un de ses romans est adapté au cinéma, le Barrage contre le Pacifique que réalise René Clément[15].

En 1958, elle travaille pour des cinéastes en écrivant le scénario de Hiroshima mon amour avec Alain Resnais puis celui d’Une aussi longue absence pour Henri Colpi. La même année, elle participe à la revue Le 14 juillet, fondée par Dionys Mascolo, en opposition à la prise de pouvoir par de Gaulle[12].

En automne 1960, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, et signe le Manifeste des 121. La même année, elle devient membre du jury du prix Médicis[16]. En 1961, sa relation avec Gérard Jarlot prend fin. En 1963, elle achète un appartement dans l'ancien hôtel « Les Roches noires » à Trouville-sur-Mer[17]. Elle reçoit son premier succès au théâtre avec Des journées entières dans les arbres, joué par Madeleine Renaud en 1965. Ses talents multiples la font maintenant reconnaître dans trois domaines : littéraire, cinématographique et théâtral. Elle met en scène des personnages puisés dans la lecture des faits divers. Elle innove sur le déplacement des acteurs, sur la musicalité des mots et des silences. Fatiguée par l'alcool, elle fait une cure et s'arrête de boire. Pendant « les évènements » de mai 1968, elle se trouve en première ligne au côté des étudiants contestataires et participe activement au comités des écrivains-étudiants[12].

Marguerite Duras aborde la réalisation cinématographique parce qu’elle est insatisfaite des adaptations que l’on fait de ses romans. Elle tourne en 1966 son premier film La Musica, coréalisé avec Paul Seban, puis Détruire, dit-elle, en 1969. Ce titre évocateur définit son cinéma : celui du jeu des images, des voix et de la musique. « Ce n'est pas la peine d'aller à Calcutta, à Melbourne ou à Vancouver, tout est dans les Yvelines, à Neauphle. Tout est partout. Tout est à Trouville […] Dans Paris aussi j'ai envie de tourner, […] L'Asie à s'y méprendre, je sais où elle est à Paris… » (Les Yeux verts). Le , elle signe, avec notamment Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig et Jeanne Moreau, le Manifeste des 343, réclamant l'abolition de la loi contre l'avortement.

Elle tourne ensuite Nathalie Granger, dans sa maison de Neauphle-le-Château, India Song, dans le Palais Rothschild à Boulogne, avec la musique de Carlos d’Alessio. Comme dans son travail pour le théâtre, elle réalise des œuvres expérimentales. Par le décalage entre l'image et le texte écrit, elle veut montrer que le cinéma n’est pas forcément narratif : La Femme du Gange est composé de plans fixes, Son nom de Venise dans Calcutta désert est filmé dans les ruines désertes du palais Rothschild en reprenant sa bande son d'India Song, Les Mains négatives, où elle lit son texte sur des vues de Paris désert la nuit. La limite extrême est atteinte dans L'Homme atlantique, avec sa voix sur une image complètement noire pendant trente minutes sur quarante. Après un voyage en Israël, en 1978, elle réalise Césarée, où elle évoque la ville antique sur des images du jardin des Tuileries.

L’alcool et le succès[modifier | modifier le code]

Duras vit alors seule dans sa maison de Neauphle-le-Château. Depuis 1975, elle a renoué périodiquement avec l’alcool. Elle rencontre Jean Pierre Ceton au festival de cinéma de Hyères 1979 qui lui parle d'un groupe d'amis de Caen (dont Yann)[18], elle préfacera son premier roman Rauque la ville[19]. En 1980, elle est transportée à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye et reste hospitalisée pendant cinq semaines. À son retour, elle écrit à Yann Lemée (dit Yann Andréa), un jeune admirateur rencontré cinq ans plus tôt à Caen — à l’issue d’une projection-débat d’India Song[20]. Après six mois d’abstinence, elle sombre une nouvelle fois dans l’alcool. Serge July, rédacteur en chef de Libération, lui propose d’y tenir une chronique hebdomadaire tout l’été[21]. Un soir, Yann Lemée lui téléphone. Ils se retrouvent à Trouville-sur-Mer. Elle l’héberge, en fait son compagnon et lui donne le nom de Yann Andréa[22].

En 1981, elle va au Canada pour une série de conférences de presse à Montréal et filme L’Homme atlantique en prenant son compagnon comme acteur. Parce que sa main tremble, Yann écrit sous sa dictée La Maladie de la mort. Elle accepte de faire une cure de désintoxication à l’Hôpital américain de Neuilly en octobre 1982[23]. L'année suivante, Duras dirige Bulle Ogier et Madeleine Renaud dans la pièce de théâtre, Savannah Bay, qu'elle a écrite pour cette dernière.

En 1984, L’Amant est publié et obtient le prix Goncourt. C'est un succès mondial[24]. Il fait d'elle l'un des écrivains vivants les plus lus. En 1985, elle soulève l’hostilité et déclenche la polémique en prenant position dans une affaire judiciaire qui captive l'opinion publique : l’affaire Grégory. Dans une tribune du quotidien Libération du 17 juillet, elle se montre convaincue que la mère, la « sublime, forcément sublime Christine V. », est coupable du meurtre de son enfant, trouvé noyé dans la Vologne en octobre 1984. De nouveau prisonnière de l’alcool, elle tente en 1987, de donner une explication à son alcoolisme dans son livre, La Vie matérielle.

Après avoir vainement tenté l'expérience chez Gallimard et Minuit, Marguerite Duras devient éditrice aux éditions P.O.L. au sein desquelles elle dirige une collection littéraire nommée « Outside[25] ». Paul Otchakovsky-Laurens, directeur de la maison, déclare : « L'idée est venue tout naturellement. Elle me disait qu'elle voulait aider de jeunes auteurs à se faire connaître. Elle voulait les publier et les protéger. Je lui ai donné carte blanche. » Après avoir aidé à la publication d'une dizaine d'œuvres dont celles de Catherine de Richaud, Nicole Couderc et Jean Pierre Ceton, l'expérience cesse en raison de désaccords littéraires entre Duras et la maison P.O.L[26].

L'écrit et le silence[modifier | modifier le code]

Le numéro 5 de la rue St-Benoît.
Pierre tombale de Marguerite Duras.

En mai 1987, Marguerite Duras citée comme témoin au procès de Klaus Barbie refuse de comparaître[27]. En juin de la même année, elle publie La Vie matérielle, suivi en septembre par Emily L..

L'Amant devient un projet de film du producteur Claude Berri. À la demande de ce dernier, elle s'attelle à l'écriture du scénario, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation, le . Souffrant de crise d'emphysème et subissant une trachéotomie, elle est plongée dans un coma artificiel dont elle ne s'éveille que cinq mois plus tard.

Pendant ce temps, le réalisateur Jean-Jacques Annaud contacté, accepte de réaliser le film et en commence l’adaptation. Marguerite Duras sort de l'hôpital en automne 1989 et reprend le projet en cours en rencontrant le cinéaste. La collaboration tourne court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s'empresse de la réécrire : L'Amant de la Chine du Nord est publié en 1991, juste avant la sortie du film. Duras a désormais des difficultés physiques pour écrire. Cependant, d’autres livres paraissent ; ils sont dictés ou retranscrits. C'est le cas de Yann Andréa Steiner (1992) et d'Écrire (1993).

En 1995, paraît l'ultime opus C'est tout, un ensemble de propos recueillis par Yann Andréa (réédition définitive, 1999). La même année, Le Square entre au répertoire de la Comédie-Française[28].

M.D.

Le dimanche , à huit heures, Marguerite meurt au troisième étage du 5 rue Saint-Benoît. Elle allait avoir quatre-vingt-deux ans. Les obsèques ont lieu le 7 mars, en l’église Saint-Germain-des-Prés. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse. Sur sa tombe, son nom de plume, deux dates et ses initiales : M D.

Postérité[modifier | modifier le code]

Devenue « un mythe littéraire, et même une mythologie[29] », Marguerite Duras reste aujourd'hui un des auteurs les plus étudiés dans les lycées. Certains de ses textes sont traduits dans plus de 35 langues (dont le géorgien et le cingalais, ainsi que l'arménien). L'ensemble des œuvres édité par Gallimard approchait, en 2008, les 5 millions d'exemplaires écoulés[30].

L'Amant, traduit dans 35 pays, s'est vendu, toutes éditions confondues, en 2011, à plus de 2 400 000 exemplaires[31].

En 2001 sort au cinéma Cet amour-là, réalisé par Josée Dayan, un biopic des dernières années de la vie de Marguerite Duras, librement adapté du témoignage éponyme de Yann Andréa.

En 2002, Savannah Bay entre au répertoire de la Comédie-Française[32],[33].

Lors de la session 2005-2006, Le Ravissement de Lol V. Stein et Le Vice-Consul sont au programme de l'agrégation de lettres modernes.

En 2007, est retrouvé un roman, Caprice, publié en 1944 sans nom d'auteur et identifié par Dominique Noguez comme étant l' « un de ces romans écrits pendant la guerre « pour acheter du beurre au marché noir », dont Duras parlait elle-même dans l'avant-propos d'Outside en 1980[34]. »

Le a lieu l'inauguration du lycée français international Marguerite Duras, à Hô-Chi-Minh-Ville[35].

En , Marguerite Duras fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade. Deux premiers volumes rassemblant les écrits de 1943 à 1973 sont dès lors publiés[36]. Les tomes III et IV, qui rassemblent l'ensemble des écrits de 1973 à 1996 ainsi que de nombreux textes inédits, paraissent en 2014, accompagnés d'un album consacré à l'auteur.

En 2013, les studios Tales of Tales commercialisent un jeu vidéo, Bientôt l'été, fondé sur l'œuvre et la personnalité de Marguerite Duras[37].

En 2014, à l'occasion du centenaire de la naissance de Duras, des textes inédits paraissent, dont Le Livre dit et Deauville la mort. La presse note alors que si « Duras est morte il y a dix-huit ans [...] elle vit toujours, intensément, à travers ses textes »[38].

Par ailleurs, de nombreux écrivains parlent de l'influence de Marguerite Duras sur leurs œuvres littéraires : Christine Angot[39], Guillaume Dustan[40], Camille Laurens[41] ou encore Marie Darrieussecq[38].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Prix Marguerite-Duras[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Prix Marguerite-Duras.

Le prix Marguerite-Duras est créé en 2001 par le conseil général de Lot-et-Garonne. Il est aujourd’hui financé par la mairie de Trouville-sur-Mer et la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent[43]. La dotation du prix s'élève à 15 000 €.

Polémiques[modifier | modifier le code]

« Marguerite Duras refusée par ses propres éditeurs »[modifier | modifier le code]

En 1992, après un dîner d'amis où Marguerite Duras a été consacrée auteur le plus surfait du moment, le journaliste Guillaume P. Jacquet (alias Étienne de Montety) recopie L'Après-Midi de M. Andesmas, un des livres célèbres de Marguerite Duras, en ne changeant dans le texte que les noms des personnages et en remplaçant le titre par « Margot et l'important ». Il envoie le résultat aux trois principaux éditeurs de Duras : Gallimard, POL et les Éditions de Minuit. Les Éditions de Minuit répondent à Guillaume P. Jacquet que « [son] manuscrit ne peut malheureusement pas entrer dans le cadre de [leurs] publications »; Gallimard que « le verdict n'est pas favorable »; POL que « [le] livre ne correspond pas à ce qu'[ils] cherchent pour leurs collections ». Le fac-similé des lettres de refus est publié dans le Figaro littéraire sous le titre « Marguerite Duras refusée par ses propres éditeurs »[44].

La biographie romancée[modifier | modifier le code]

En 1994, à la suite de la parution, chez Grasset, de Duras ou le poids d'une plume, une biographie romancée de Duras signée Frédérique Lebelley, Marguerite Duras poursuit l'auteure en justice[45].

Marguerite Duraille : M.D. pastichée[modifier | modifier le code]

Le style de Marguerite Duras a été pastiché à plusieurs reprises par Patrick Rambaud. En 1988, il publie Virginie Q.[46], chez Balland, dont le titre évoque Emily L., et, en 1996, Mururoa mon amour, chez Jean-Claude Lattès, qui rappelle, lui, Hiroshima mon amour. Éditées sous le pseudonyme de Marguerite Duraille, les deux œuvres adoptaient la même présentation que les œuvres des Éditions de Minuit (éditeur de Duras), à savoir titre bleu et nom d'auteur noir sur fond blanc.

En 1977, déjà, avait paru Parodies chez Balland, ouvrage rédigé par Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud qui pastichait le style d'une trentaine d'écrivains, dont Marguerite Duras.

En 2008, Laurent Nunez pastiche Duras dans son roman Les Récidivistes (éditions Champ Vallon ; rééd. Payot, 2014).

Petites haines entre écrivains[modifier | modifier le code]

La vie littéraire de Marguerite Duras est émaillée par de nombreuses confrontations avec d'autres « grands écrivains » de son époque. Ses propos sur ses « confrères » se font souvent radicaux. Pour illustration, à Bernard Pivot qui l'interroge, elle déclare :

« Des gens très très célèbres, pour moi, n’ont pas écrit. Sartre, il n’a pas écrit. Pour moi il n’a pas su ce que c’était, écrire. Il a toujours eu des soucis annexes, des soucis en second, de secondes mains. Il n’a jamais affronté l’écriture pure. C’est un moraliste, Sartre. Il a toujours puisé dans la société, dans une espèce d’environnement de lui. Un environnement politique, littéraire. Ce n’est pas quelqu’un de qui je dirais : « Il a écrit ». Je n’y penserais même pas. J’ai lu une chose de lui qui m’intéressait dans Situations, il parlait de la littérature américaine, oui. Sans ça, rien. Je dirais que Maurice Blanchot écrit, Georges Bataille a écrit… Mais vous savez ce n’est pas un jugement de valeur que je porte là. Il y a des gens qui croient écrire, et puis des gens qui écrivent. C'est rare, c'est très rare[47]. »

Cherchant à distinguer les écrivains (qui écrivent au sens strict du terme) et ceux qui singent l'écriture (qui se contentent de publier des livres), Duras fustige publiquement ce qu'elle nomme « le faux de l'écrit », notamment chez Roland Barthes :

« Roland Barthes était un homme pour lequel j'avais de l'amitié mais que je n'ai jamais pu admirer. Il me semblait qu'il avait toujours la même démarche professorale, très surveillée, rigoureusement partisane [...] J'ai essayé de lire Fragments d'un discours amoureux mais je n'y suis pas parvenue. C'est très intelligent très évidemment. Bloc-notes amoureux, oui, c'est ça, amoureux, s'en tirant de la sorte en n'aimant pas, mais rien, il me semble, rien, charmant homme, charmant vraiment, de toute façon. Et écrivain, de toute façon. Voilà. Écrivain d'une certaine écriture, immobile, régulière[48]. »

Dans Yann Andréa Steiner, Duras explique :

« Je vous ai dit aussi que je n'arrivais pas du tout à le lire, que Roland Barthes pour moi c'était le faux de l'écrit et que c'était de cette fausseté qu'il était mort. Je vous ai dit plus tard que Roland Barthes, un jour, chez moi, m'avait gentiment conseillé de « revenir » au genre de premiers romans « si simples et si charmants ». J'ai ri[49]. »

Les prises de positions littéraires de Marguerite Duras lui vaudront, dans une certaine mesure, quelques inimitiés. Fâchée avec son éditeur Jérôme Lindon à la suite d'un désaccord sur le manuscrit de L'Amant de la Chine du Nord, brouillée avec Alain Resnais et Jean-Jacques Annaud à cause de divergences cinématographiques[50], elle sera, en retour, l'objet de sévères critiques. Si Angelo Rinaldi s'en est longtemps pris à elle dans ses chroniques littéraires, Jean-Edern Hallier écrira, dans Le Refus, que Marguerite Duras n’est qu’une « vieille dame indigne des lettres françaises. » Il argue alors que sa « littérature Tampax à l’usage des attachés de direction et des divorcées sur la quarantaine » et « l’indigence de sa prose » ont donné « l’illusion de mettre l’avant-garde à la portée des classes moyennes sans culture ». Avant de conclure : « Vieux corbeau littéraire. À jeter dans la Vologne. » L'humoriste Pierre Desproges la décrit quant à lui dans ses Chroniques de la haine ordinaire comme la « papesse gâteuse des caniveaux bouchés », une « apologiste sénile des infanticides ruraux » qui n’écrit que des « feuilletons de cul à l’alcool de rose. »

La Cuisine de Marguerite : le livre interdit[modifier | modifier le code]

Article détaillé : La Cuisine de Marguerite.

En 1999, Jean Mascolo, le fils de Marguerite Duras, publie La Cuisine de Marguerite, par le biais de sa maison d'édition Benoît Jacob. Dès sa parution, le livre fait l'objet d'une demande d'interdiction d'exploitation de la part de Yann Andréa, exécuteur littéraire de Marguerite Duras.

Œuvres de Marguerite Duras[modifier | modifier le code]

Romans et récits[modifier | modifier le code]

Recueils[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Entretiens[modifier | modifier le code]

Œuvres réunies[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Réalisations[modifier | modifier le code]

Scénarios publiés[modifier | modifier le code]

  • Hiroshima mon amour. Gallimard, 1960.
  • Une aussi longue absence, en collaboration avec Gérard Jarlot. Gallimard, 1961.
  • La Musica. Gallimard, 1965.
  • Nathalie Granger, suivi de La Femme du Gange. Gallimard, 1973[59].
  • India Song. Gallimard, 1973.
  • Le Camion, suivi d’entretiens avec Michelle Porte. Les Éditions de Minuit, 1977.
  • Le Navire Night, suivi de Césarée, Les Mains négatives, Aurélia Steiner. Mercure de France, 1979.

Participations[modifier | modifier le code]

Distinction[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Bibliographie sur Marguerite Duras[modifier | modifier le code]

  • Harvey Robert, Alazet Bernard et Hélève Volat, Les Écrits de Marguerite Duras : bibliographie des œuvres et de la critique, 1940-2006, éditions IMEC, 2009.

Biographies[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

  • Bernard Alazet, Le Navire Night de Marguerite Duras. Écrire l'effacement, Presses universitaires de Lille, 1992.
  • Bernard Alazet, Christiane Blot-Labarrère et Robert Harvey (dir.), Marguerite Duras. La tentation du poétique, Presses Sorbonne Nouvelle, 2002.
  • Olivier Ammour-Mayeur, Les imaginaires métisses - Passages d'Extrême-orient et d'Occident chez Henry Bauchau et Marguerite Duras, L'Harmattan, 2004.
  • Aliette Armel, Marguerite Duras et l'autobiographique, Le Castor Astral, 1990.
  • Aliette Armel, Marguerite Duras. Les Trois Lieux de l'écrit, Christian Pirot, 1998.
  • Pierre Assouline, « Duras, l'Indochinoise », L'Histoire, no 203, octobre 1996, p. 46-47
  • Danielle Bajomée, Duras ou la douleur, De Boeck Université, 1989.
  • Françoise Barbé-Petit, Marguerite Duras au risque de la philosophie, Kimé, 2010.
  • Claude Burgelin et Pierre Gaulmyn, Lire Duras. Écriture - Théâtre - Cinéma, Presses universitaires de Lyon, 2000.
  • Christiane Blot-Labarrère, Marguerite Duras, Seuil, 1992.
  • Madeleine Borgomano, L'Écriture filmique de Marguerite Duras, éd. Albatros, 1985.
  • Madeleine Borgomano, Marguerite Duras. De la forme au sens, L'Harmattan, 2010.
  • Catherine Bouthors-Paillart, Duras la métisse. Métissage fantasmatique et linguistique dans l'œuvre de Marguerite Duras, Droz, 2002.
  • Burgelin Claude et Pierre Gaulmyn (dir.), Lire Duras. Écriture - Théâtre - Cinéma, Presses universitaires de Lyon, 2000.
  • Mireille Calle-Gruber, Marguerite Duras, la Noblesse de la banalité , De l'incidence éditeur, 2014 (ISBN 978-2-918193-28-9).
  • Pascale Cassagnau, Intempestif, indépendant, fragile. Marguerite Duras et le cinéma d'art contemporain, Les Presses du réel, 2012.
  • Florence de Chalonge, Espace et récit de fiction : le « Cycle indien » de Marguerite Duras, Presses universitaires du Septentrion, 2005.
  • Florence de Chalonge (dir.), Le Ravissement de Lol V. Stein, Le Vice-consul, India Song de Marguerite Duras, Roman 20-50, hors-série no 2, 2005.
  • Florence de Chalonge (dir.), L'Été 80, Emily L., Yann Andréa Steiner de Marguerite Duras, Roman 20-50, no 40, 2005.
  • Florence de Chalonge (dir.), Le Personnage : miroitements du sujet, La Revue des Lettres modernes, série Marguerite Duras, no 4, 2011.
  • Florence de Chalonge, Yann Mével, Akiko Uedo (dir.), Orient(s) de Marguerite Duras, Rodopi, 2014.
  • Collectif (Jacques Lacan, Maurice Blanchot...), Marguerite Duras, éd. Albatros, 1988.
  • Collectif, Poétiques de l'absence chez Marguerite Duras, Presses de l'Université du Québec, 2013.
  • Collectif, Marguerite Duras, éd. Le Magazine littéraire, coll. « Nouveaux regards », 2013.
  • Anne Cousseau, Poétique de l'enfance chez Marguerite Duras, Droz, 1999.
  • Anne Cousseau et Dominique Denès (dir.), Mettre en scène Marguerite Duras, Presses universitaires de Nancy, 2011.
  • Michel David, Marguerite Duras : une écriture de la jouissance. Psychanalyse de l'écriture, Desclée de Brouwer, 1996.
  • Alice Delmotte-Hatler, Duras d'une écriture de la violence au travail de l'obscène, L'Harmattan, 2010.
  • Christian Jouvenot, La Folie de Marguerite : Marguerite Duras et sa mère, L'Harmattan, 2008.
  • Christian Jouvenot, Aimer Duras. Marguerite aux semelles d'eau et de vent, L'Harmattan, 2013.
  • Myriem El Maïzi, Marguerite Duras ou l'écriture du devenir, éd. Peter Lang, 2009.
  • Jacques Lacan, « Hommage fait à Marguerite Duras, du Ravissement de Lol V. Stein », Les Cahiers Renaud-Barrault, no 52, 1965.
  • Suzanne Lamy et André Roy, Marguerite Duras à Montréal, éditions Spirale, 1981.
  • Najet Limam-Tnani (dir.), Marguerite Duras : altérité et étrangeté ou la douleur de l'écriture et de la lecture, Presses universitaires de Rennes, 2013.
  • Sylvie Loignon, Le Regard dans l'œuvre de Marguerite Duras : circulez y'a rien à voir, L'Harmattan, 2001.
  • Sylvie Loignon, Marguerite Duras, L'Harmattan, 2003.
  • Sylvie Loignon (dir.), Les Archives de Marguerite Duras, éd. Ellug, 2012.
  • Marcelle Marini, Territoires du féminin. Avec Marguerite Duras, éditions de Minuit, 1977.
  • Dominique Noguez, Duras, toujours, éd. Actes Sud, 2009.
  • Romuald Ntchuisseu Ngock, Marguerite Duras. De l'écriture de la révolte à la révolte de l'écriture, éditions universitaires européennes, 2010.
  • Joëlle Pagès-Pindon, Marguerite Duras. L'écriture illimitée, éditions Ellipses, 2012.
  • Stéphane Patrice, Marguerite Duras et l'Histoire, PUF, 2003.
  • Stéphane Patrice et Alexandra Saemmer, Les Lectures de Marguerite Duras, Presses universitaires de Lyon, 2005.
  • Jean Pierrot, Marguerite Duras, éd. José Corti, 1987.
  • Catherine Rodgers et Raynalle Udris (dir.), Marguerite Duras. Lectures plurielles, Rodopi, 1998.
  • Janine Ricouart, Écriture féminine et violence : une étude de Marguerite Duras, Summa publications, 1991.
  • Michelle Royer, L’Ecran de la passion Une étude du cinéma de Marguerite Duras. Brisbane: Boombana Publications. 1997.
  • Michelle Royer, "Le Spectateur face au bruissement sonore des films de Marguerite Duras et à ses images. In Jean Cleder (Eds.), Marguerite Duras le Cinema, (pp. 43-54). Paris: Garnier Classiques. 2014.
  • Alexandra Saemmer, Duras et Musil, Rodopi, 2002.
  • Sandrine Vaudrey-Luigi, La Langue romanesque de Marguerite Duras, Classiques Garnier, 2013.
  • Philippe Vilain, Dans le séjour des corps. Essai sur Marguerite Duras, éditions La Transparence, 2010.
  • Philippe Vilain, Dit-il. D'après « L'Été 80 » de Marguerite Duras, éditions Cécile Defaut, 2011.

Témoignages[modifier | modifier le code]

Numéros spéciaux de revues[modifier | modifier le code]

  • Le Magazine littéraire, no 158 (mars 1980), no 278 (juin 1990), no 513 (novembre 2011).
  • L'Arc, no 98 « Marguerite Duras », 1990.
  • Lire, no 193 « La vraie vie de Marguerite Duras », octobre 1991.
  • Le Magazine littéraire, no 452 « Marguerite Duras : visage d'un mythe », juin 2006.
  • Europe, janvier/février 2006.
  • Le Monde, hors-série Une vie, un écrivain « Marguerite Duras, la voix et la passion », août/octobre 2012.

Autres documents[modifier | modifier le code]

Photographies[modifier | modifier le code]

coffret de 30 photographies prises entre 1980 et 1994.

Documentaires[modifier | modifier le code]

Biopic[modifier | modifier le code]

Enregistrements sur CD[modifier | modifier le code]

Enregistrements sur DVD[modifier | modifier le code]

  • Les Grands Entretiens de Bernard Pivot : Marguerite Duras
Diffusé sur Antenne 2, le pour le magazine Apostrophes.
Gallimard/INA, 2003.
  • Césarée de Marguerite Duras édité par Lowave
  • Détruire, dit-elle. écrit et réalisé par Marguerite Duras (1969)
suivi de Marguerite Duras : À Propos de Détruire dit-elle., réalisé par Jean-Claude Bergeret.
Benoît Jacob Vidéo 2008.
  • Nathalie Granger écrit et réalisé par Marguerite Duras (1972)
suivi de À propos de Nathalie Granger, entretien croisé avec Geneviève Dufour, Benoît Jacob et Luc Moullet, et L'écriture filmique de Marguerite Duras, entretien avec Madeleine Borgomano.
Blaq Out 2007.
  • India Song écrit et réalisé par Marguerite Duras (1974)
suivi de La Couleur des Mots, entretiens avec Dominique Noguez, réalisation Jérôme Beaujour et Jean Mascolo.
Benoît Jacob Vidéo 2005.
  • Césarée, Les Mains négatives, Aurélia Steiner (Melbourne), Aurélia Steiner (Vancouver) écrits et réalisés par Marguerite Duras (1979)
suivis de La Caverne Noire, entretiens avec Dominique Noguez, réalisation Jérôme Beaujour et Jean Mascolo.
Benoît Jacob Vidéo 2007.
  • Agatha et les lectures illimitées , film écrit et réalisé par Marguerite Duras (1981) suivi de Duras filme(1981), produit et réalisé par Jean Mascolo et Jérôme Beaujour Benoît Jacob Vidéo2009.
  • Agatha, pièce écrite par Marguerite Duras (1981) mise en scène par Jacques Malaterre, avec Anne Richard et Jean-Marc Richard
suivie de Ma sœur, mon amour, le film making of de la pièce.
Copat 2006.
  • Les Enfants écrit et réalisé par Marguerite Duras (1984) en collaboration avec Jean Mascolo et Jean Marc Turine.
Benoît Jacob Vidéo 2007.

Enregistrement numérique[modifier | modifier le code]

Associations[modifier | modifier le code]

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

  • En 2004, Gérard Streiff publie Camarade Duras (L'Harmattan), une pièce de théâtre qui met en scène l'exclusion de Marguerite Duras du Parti communiste.
  • Dans la bande dessinée Paris, secteur soviétique de la série chronique Jour J, Marguerite Duras est l’une des protagonistes de l'histoire, sous le nom de « capitaine Donnadieu »[67].
  • Dans le roman Je rêve que Marguerite Duras vient me voir d'Isabelle Minière, Marguerite Duras apparaît en rêve à un homme qui n'arrive pas à écrire et lui dévoile le secret pour devenir écrivain[68].
  • Dans le roman Marguerite Duras, une jouissance à en mourir (Le passeur éditeur, coll. « Dans la peau de », 2014, ), Olympia Alberti se glisse dans la peau de l'écrivain.


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice sur BnF.fr
  2. a et b Christophe Meurée et Pierre Piret, De mémoire et d'oubli : Marguerite Duras,‎ , p. 129, De mémoire et d'oubli: Marguerite Duras sur Google Livres
  3. Aujourd’hui, Hô-Chi-Minh-Ville.
  4. Elle écrit dans Des journées entières dans les arbres : « Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... »
  5. Laure Adler, Marguerite Duras, Gallimard, Folio, p. 174
  6. D. Denès, Marguerite Duras, écriture et politique, L'Harmattan, Paris, 2005.
  7. a et b D. Aury, Vocation clandestine. Entretiens avec Nicole Grenier, in L'Infini, Gallimard, Paris, 1988, réed. L'Infini, p. 23, Denoël, Paris, 1996.
  8. Le Nouvel Observateur en ligne.
  9. Christiane Blot-Labarrère, Marguerite Duras, Le Seuil, 1992, p. 295.
  10. "outa", surnommé Outa.
  11. Laure Adler, Marguerite Duras, Paris, Gallimard, 1998, p. 268-276.
  12. a, b et c Jean-Marc Turine, Marguerite Duras. Le Ravissement de la parole, Ina/Radio France, 1997.
  13. F.D., « Enthousiastes ou perplexes, les spécialistes sont divisés », Le Figaro, 13 février 2008.
  14. « J’ai rencontré quelqu’un qui aimait vraiment l’alcool […] très vite je l’ai dépassé ».
  15. . Les droits d'auteurs lui permettent d’acheter une maison à Neauphle-le-Château.
  16. a et b « Chronologie », Marguerite Duras, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, 2011, p. XII.
  17. Roland Godefroy, «Appelez-moi Marguerite Duras de Trouville », Ouest-France, 3 août 1992
  18. La Fiction d'Emmedée, éditions du Rocher 1997, page 15.
  19. Éditions de Minuit, mars 1980.
  20. Il lui écrit assidûment depuis cette rencontre mais elle ne lui avait encore jamais répondu.
  21. Ces textes seront réunis dans L’Été 80.
  22. Yann Andrea, le dernier compagnon de Marguerite Duras, article sur lefigaro.fr du 11 juillet 2014.
  23. Yann Andréa relatera cette période dans son livre M.D.
  24. Traduit en vingt-huit langues, il s'est vendu à plus de 1 700 000 exemplaires.
  25. (notice BnF no FRBNF34244089n), consultée le 4 août 2012.
  26. Laure Adler, Marguerite Duras, Gallimard, 1998, p. 543.
  27. Le Magazine littéraire, no 513, dossier Duras, novembre 2011.
  28. « Chronologie », in Œuvres complètes de Marguerite Duras, Tome IV, Bibliothèque de la Pléiade, 2014, p. XVI.
  29. Elisabeth Philippe, « Entre mythe et caricature, que reste-t-il de Marguerite Duras », Les Inrockuptibles, 14 octobre, 2011.
  30. Daniela Veres, Duras et ses lecteurs. Étude de la réception de l'œuvre dans le paysage littéraire et journalistique français, sous la direction de Jean-Pierre Martin, thèse de doctorat, Littérature française contemporaine, Université Lumière Lyon 2, 2008.
  31. « L'Amant », sur Les Éditions de Minuit (consulté le 9 juillet 2011)
  32. « Notice Savannah Bay (mise en scène d'Éric Vigner, 2002) », sur BnF (consulté le 10 juillet 2011)
  33. Mélissa Chemam, « Marguerite Duras entre au répertoire de la Comédie française », sur Artelio,‎
  34. Alain Abellard, « "Il n'y a pas d'être plus fictif ou fictionel qu'elle" », entretien avec Dominique Noguez, Le Monde, 27 juillet 2012.
  35. Inauguration du lycée Marguerite Duras à Ho Chi Minh Ville (Saïgon), pol-editeur.com, 16 mai 2011.
  36. « Duras elle aussi en Pléiade », Le Magazine littéraire, no 509, , p. 16.
  37. Erwan Higuinen, « Marguerite Duras au cœur d'un jeu vidéo », Les Inrockuptibles, 22 janvier 2013.
  38. a et b Elisabeth Philippe, « Duras, l'éternel retour, Les Inrockuptiples, 14 mai 2014.»
  39. « Christine Angot : bibliothèque utilitaire », sur Le Matricule des anges,‎ 1997
  40. Guillaume Dustan, « Mes livres : pourquoi et comment », Nicolas Pages, Balland, coll. « Le Rayon », 1999.
  41. Camille Laurens, « Duras, "que cette inconnue entre et gêne" », Le Magazine littéraire, no 493, janvier 2010
  42. Prix décerné à la librairie la Hune par un jury composé notamment de Roland Barthes, Georges Bataille, Maurice Nadeau, Louis-René des Forêts, Nathalie Sarraute et Alain Robbe-Grillet (sources : Laure Adler, Marguerite Duras, Gallimard, 1998, p. 325.)
  43. Article sur le prix
  44. « Marguerite Duras refusée par ses propres éditeurs », par Renaud Matignon, Le Figaro, 14 septembre 1992. Voir un exposé détaillé dans Daniela VERES, Duras et ses lecteurs (Étude de la réception de l’œuvre dans le paysage littéraire et journalistique français), Thèse à l'université Lumière- Lyon 2, 2008, en ligne. Voir aussi Frédéric Rouvillois, Le collectionneur d'impostures, Paris, Flammarion, 2010, p. 206-208, qui renvoie à Guillaume P. Jacquet, « Marguerite Andréas Duras », Réaction, no 7, automne 1992, et à Hélène Maurel-Indard, Du Plagiat, Paris, PUF, 1999.
  45. La vie voulue de/par Duras et les coups de tonnerre..., theses.univ-lyon2.fr, consulté le 29 juillet 2013.
  46. Voir l'extrait en ligne du pastiche Virginie Q.
  47. Apostrophes, émission de Bernard Pivot consacrée à Marguerite Duras, diffusée le 28 septembre 1984 sur Antenne 2, production Antenne 2 et Bernard Pivot, réalisation de Jean-Luc Leridon.
  48. Marguerite Duras, La Vie matérielle; P.O.L, 1987, p. 41-42.
  49. Marguerite Duras, Yann Andréa Steiner, P.O.L, 1992, p. 21.
  50. Laure Alder, Marguerite Duras, Gallimard, coll. « NRF » Biographie, 1998.
  51. Le nom du personnage est la juxtaposition des premières syllabes de trois noms : "AN-telme", son premier époux, "DES-Forêts", un ami et "MAS-colo", son second mari.
  52. Récit-scénario du film Les Enfants, tourné en 1985.
  53. Voir la section « La Cuisine de Marguerite : le livre interdit » de la partie « ¨Polémiques » de cette page
  54. Commande du directeur du National Theatre de Londres.
  55. Entretiens donnés au cours de deux émissions télévisées en mai 1976.
  56. Cinq entretiens avec le Président de la République, parus dans L'Autre Journal de juillet 1985 à avril 1986.
  57. Projeté hors compétition au Festival de Cannes 1977.
  58. Commande de la RAI.
  59. Deux textes issus des films réalisés en 1972.
  60. Présenté hors compétition au Festival de Cannes.
  61. Prix Louis-Delluc en 1960, Palme d'or au Festival de Cannes en 1961.
  62. « Ouverture du Festival de Venise », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  63. La réalisatrice Josée Dayan en a tiré un film, avec Jeanne Moreau et Aymeric Demarigny, présenté à la Mostra de Venise le .
  64. Témoignage d'un ami intime sur Duras et le cinéma (les tournages, les festivals de films, etc).
  65. Ouvrage publié à l’occasion de la première grande exposition consacrée à Duras : Marguerite Duras, une question d’amour, conçue par l’écrivain Dominique Noguez et présentée par l’Institut mémoires de l'édition contemporaine à l’Abbaye d'Ardenne, 14280 Saint-Germain-la-Blanche-Herbe près de Caen, du samedi 4 novembre 2006 au dimanche 21 janvier 2007.
  66. Théâtre Marguerite Duras
  67. Duval & Pécau - Séjourné, Paris, secteur soviétique, série Jour J (tome 2), 2010, page 16.
  68. Isabelle Minière, Je rêve que Marguerite Duras vient me voir, éditions du Jasmin, décembre 2012.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Marguerite Duras.

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Liens externes[modifier | modifier le code]