Anarchisme

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Dans une manifestation à Londres le 9 novembre 2011.
Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Libertarianisme, Libéralisme ni Le Libertaire.
Le A cerclé, symbole de l'anarchisme.
Illustration du livre Le Principe anarchiste de Pierre Kropotkine (1913).
Étoile anarchiste.
Black Bloc : « Peu importe pour qui ils votent, nous sommes ingouvernables » (2008).

L'anarchisme est un courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et de pratiques anti-autoritaires[1] d'égalité sociale.

Depuis 1857, année où Joseph Déjacque a créé ce néologisme pour en renforcer le caractère égalitaire, le terme libertaire est, souvent, utilisé comme synonyme.

Fondé sur la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et le refus de toute contrainte découlant des institutions basées sur ce principe[2], l'anarchisme a pour but de développer une société sans domination et sans exploitation, où les individus-producteurs coopèrent librement dans une dynamique d'autogestion[3] et de fédéralisme.

Contre l'oppression, l'anarchisme propose une société basée sur la solidarité comme solution aux antagonismes, la complémentarité de la liberté de chacun et celle de la collectivité, l'égalité des conditions de vie et la propriété commune autogérée. Il s'agit donc d'un mode politique qui cherche non pas à résoudre les différences opposant les membres constituants de la société mais à associer des forces autonomes et contradictoires[4].

Le terme « anarchisme » et ses dérivés sont employés tantôt péjorativement, comme synonymes de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l’anomie, tantôt comme un but pratique, car l'anarchisme défend l'idée que l'absence d'une structure de pouvoir n'est pas synonyme de désorganisation sociale[5].

Les anarchistes rejettent en général la conception courante de l'anarchie (utilisée par les médias et les pouvoirs politiques). Pour eux, l'ordre naît de la liberté, tandis que les pouvoirs engendrent le désordre. Certains anarchistes useront du terme « acratie » (du grec « kratos », le pouvoir), donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « libertaires »[6].

Pour ses partisans, l'anarchie n'est justement pas le désordre social. C’est plutôt le contraire, soit l'ordre social absolu, grâce notamment au collectivisme anti-capitaliste. Ce collectivisme, contrairement à l'idée de possessions privées capitalisées, suggère celle de possessions individuelles ne garantissant aucun droit de propriété, notamment celle touchant l'accumulation de biens non utilisés[7]. En outre, ce collectivisme s’exprime par une liberté politique organisée autour du mandatement impératif, de l'autogestion, du fédéralisme et de la démocratie directe. L'anarchie est donc organisée et structurée : c'est l'ordre moins le pouvoir.

L'anarchisme est un mouvement pluriel qui embrasse l'ensemble des secteurs de la vie et de la société. Concept philosophique, c’est également « une idée pratique et matérielle, un mode d’être de la vie et des relations entre les êtres qui naît tout autant de la pratique que de la philosophie ; ou pour être plus précis qui naît toujours de la pratique, la philosophie n’étant elle-même qu’une pratique, importante mais parmi d’autres »[8].

En 1928, Sébastien Faure, dans La synthèse anarchiste définit quatre grands courants qui cohabitent tout au long de l'histoire du mouvement : l'individualisme libertaire qui insiste sur l'autonomie individuelle contre toute autorité ; le socialisme libertaire qui propose une gestion collective égalitaire de la société ; le communisme libertaire, qui de l'aphorisme « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » créé par Louis Blanc, veut économiquement partir du besoin des individus, pour ensuite produire le nécessaire pour y répondre ; et l'anarcho-syndicalisme, qui propose une méthode, le syndicalisme, comme moyen de lutte et d'organisation de la société[9]. Depuis de nouvelles sensibilités se sont affirmées, tels l'anarcha-féminisme ou l'écologie sociale.

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Pour Vivien Garcia dans L'anarchisme aujourd'hui (2007), l'anarchisme « ne peut être conçu comme un monument théorique achevé. La réflexion anarchiste n'a rien du système. [...] L'anarchisme se constitue comme une nébuleuse de pensées qui peuvent se renvoyer de façon contingente les unes aux autres plutôt que comme une doctrine close »[10]

Selon l'historien américain Paul Avrich : « Les anarchistes ont exercé et continuent d'exercer une grande influence. Leur internationalisme rigoureux et leur antimilitarisme, leurs expériences d'autogestion ouvrière, leur lutte pour la libération de la femme et pour l'émancipation sexuelle, leurs écoles et universités libres, leur aspiration écologique à un équilibre entre la ville et la campagne, entre l'homme et la nature, tout cela est d'une actualité criante. »[11]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Étymologie du terme anarchie.

Le terme anarchie est un dérivé du grec « ἀναρχία » (« anarkhia »)[12]. Composé du préfixe privatif an- (en grec αν, « sans », « privé de ») et du radical arkhê, (en grec αρχn, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »)[13],[14]. L'étymologie du terme désigne donc, d'une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. Cela se traduit par « absence de principe[15] », « absence de règle[15] », « absence de chef[16] », « absence d'autorité[2] » ou « absence de gouvernement[14] ».

Dans un sens négatif, l'anarchie évoque le chaos et le désordre, l'anomie[17]. Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute autorité[17]. Ce dernier sens apparaît en 1840 sous la plume du théoricien, socialiste libertaire, Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865). Dans Qu'est-ce que la propriété ?, l'auteur se déclare « anarchiste » et précise ce qu'il entend par « anarchie » : « une forme de gouvernement sans maître ni souverain »[17].

Précurseurs de l'anarchisme[modifier | modifier le code]

Pour de nombreux théoriciens de l'anarchisme, l'esprit libertaire remonte aux origines de l'humanité[18]. À l'image des Inuits, des Pygmées, des Santals, des Tivs, des Piaroa ou des Merina, de nombreuses sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans autorité politique (État ou police)[19] ou suivant des pratiques revendiquées par l'anarchisme comme l'autonomie, l'association volontaire, l'auto-organisation, l'aide mutuelle ou la démocratie directe[20].

Les premières expressions d'une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme et le bouddhisme[21]. Au taoïsme, l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l'État ; au bouddhisme, l'individualisme libertaire, la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée[22].

Une forme d’individualisme libertaire est aussi identifiable dans certains courants philosophiques de la Grèce antique, en particulier dans les écrits épicuriens, cyniques et stoïciens[23].

Certains éléments libertaires du christianisme ont influencé le développement de l'anarchisme[24], en particulier de l'anarchisme chrétien[25]. À partir du Moyen Âge, certaines hérésies et révoltes paysannes attendent l'avènement sur terre d'un nouvel âge de liberté[22]. Des mouvements religieux, à l'exemple des hussites ou des anabaptistes s'inspirèrent souvent de principes libertaires[26].

Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies françaises et anglaises de la Renaissance et du siècle des Lumières[27]. Pendant la Révolution française, le mouvement des Enragés s'oppose au principe jacobin du pouvoir de l'État et propose une forme de communisme[28]. En France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis, les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle, les attaques contre l'État et la religion, les critiques du libéralisme et du socialisme[22]. Certains penseurs libertaires américains comme Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson et Walt Whitman, préfigurent l’anarchisme contemporain de la contre-culture, de l'écologie, ou de la désobéissance civile[29].

Remonter si loin dans l'histoire de l'humanité n'est pas sans risque d'anachronisme ou d'idéologie[30]. C'est donner une définition extrêmement vague de l'anarchisme sans tenir compte des conditions historiques et sociales de l'époque des faits[30]. Il faudra attendre la Révolution française pour découvrir des aspirations ouvertement libertaires chez des auteurs comme Jean-François Varlet, Jacques Roux ou Sylvain Maréchal[30]. William Godwin (1793) apparaît comme l'un des précurseurs de l'anarchisme. Pierre-Joseph Proudhon est le premier théoricien social à s'en réclamer explicitement en 1840[31].

Principes généraux[modifier | modifier le code]

Être gouverné

« Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu... Être gouverné, c'est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est, sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. »
Pierre-Joseph Proudhon, Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle, 1851.

L'anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d'une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social autoritaire.

L'objectif principal de l'anarchisme est d'établir un ordre social sans dirigeants ni dirigés. Un ordre fondé sur la coopération volontaire d'hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l'individu qui participe à celle-ci. Selon l'essayiste Hem Day : « On ne le dira jamais assez, l’anarchisme, c’est l’ordre sans le gouvernement ; c’est la paix sans la violence. C’est le contraire précisément de tout ce qu’on lui reproche, soit par ignorance, soit par mauvaise foi. »[32]

La pensée anarchiste s’oppose par conséquent à toutes les formes d’organisation sociale qui oppriment des individus, les asservissent, les exploitent au bénéfice d’un petit nombre, les contraignent, les empêchent de réaliser toutes leurs potentialités[33].

À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle ou collective. L'amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques.

L'anarchisme est opposé à l'idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d'organisation sociale et économique libertaire, c'est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la coercition.

L'ennemi commun de tous les anarchistes est l'autorité, sous quelque forme que ce soit, l'État étant leur principal ennemi : l'institution qui s'attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s'approprier l'individu (conscription, service militaire)[34].

Une société sans État[modifier | modifier le code]

Les visions qu'ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État sont en revanche d'une grande diversité. Opposé à tout credo, l'anarchiste prône l'autonomie de la conscience morale par-delà le bien et le mal définis par une orthodoxie majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L'anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d'exprimer librement sa pensée.

Certains anarchistes dits « spontanéistes » pensent qu'une fois la société libérée des entraves artificielles que lui impose l'État, l'ordre naturel précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O » (« L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir », Proudhon). Ceux-là se situent, conformément à l'héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel (elle-même affiliée à Rousseau).

D'autres pensent que le concept d'ordre n'est pas moins « artificiel » que celui d'État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d'ordre coercitif s'installer. À ces fins, ils préconisent l'auto-organisation des individus par fédéralisme, comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs (votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un mandat précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu'en cas d'absolue nécessité.

Les anarchistes se distinguent de la vision marxiste d'une société future en rejetant l'idée d'une dictature qui serait exercée après la révolution par un pouvoir temporaire : à leurs yeux, un tel système ne pourrait déboucher que sur la tyrannie. Ils sont partisans d'un passage direct, ou du moins aussi rapide que possible, à une société sans État, celle-ci se réaliserait par le biais de ce que Bakounine appelait l'« organisation spontanée du travail et de la propriété collective des associations productrices librement organisées et fédéralisées dans les communes »[35].

Pierre Kropotkine voit pour sa part la société libertaire comme un système fondé sur l'entraide, où les communautés humaines fonctionneraient à la manière de groupes d'égaux ignorant toute notion de frontière. Les lois deviendraient inutiles car la protection de la propriété perdrait son sens ; la répartition des biens serait, après expropriation des richesses et mise en commun des moyens de production, assurée par un usage rationnel de la prise au tas (ou « prise sur le tas ») dans un contexte d'abondance, et du rationnement pour les biens plus rares[36].

Courants et modèles[modifier | modifier le code]

Lors du dernier tiers du XIXe siècle et du début du XXe siècle, l'anarchisme est l'un des deux grands courants de la pensée révolutionnaire, en concurrence directe avec le marxisme[31].

Avec Michel Bakounine, qui joue un rôle déterminant dans la Première Internationale dont il est évincé par les partisans de Karl Marx en 1872, l'anarchisme prend un tour collectiviste face à la tendance mutualiste et respectueuse de la petite propriété privée défendue par Pierre-Joseph Proudhon[31].

Sous l'influence des communistes libertaires, dont Pierre Kropotkine et Élisée Reclus, émerge ensuite le projet d'une réorganisation de la société sur la base d'une fédération de collectifs de production ignorant les frontières nationales.

Dans les années 1880-1890, sous l'inspiration notamment de Errico Malatesta, l'anarchisme se scinde entre insurrectionnalistes et partisans d'une conception gradualiste à la fois « syndicaliste et éducative [...] fondée sur le primat pacifiste des solidarités vécues »[31].

Typologie[modifier | modifier le code]

En 1928, dans l'Encyclopédie anarchiste, le russe Voline définit « les trois idées maîtresses » : « 1° Admission définitive du principe syndicaliste, lequel indique la vraie méthode de la révolution sociale ; 2° Admission définitive du principe communiste (libertaire), lequel établit la base d'organisation de la nouvelle société en formation ; 3° Admission définitive du principe individualiste, l'émancipation totale et le bonheur de l'individu étant le vrai but de la révolution sociale et de la société nouvelle. »[37]

En 2007, l'historien Gaetano Manfredonia propose une relecture de ces courants sur base de trois modèles[38].

Courants socialistes[modifier | modifier le code]

Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par mutualisme, collectivisme, communisme, syndicalisme, mais aussi par conseillisme. L'abolition de la propriété et l'appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance. Par « propriété », on n'entend pas le fait de posséder quelque chose pour soi, mais de le posséder pour en tirer des revenus du travail des autres. Ces courants, composés initialement de Proudhon (et de ses successeurs), puis de Bakounine, étaient présents au sein de l'Association internationale des travailleurs (Première internationale), jusqu'à la scission de 1872 (où Bakounine et Karl Marx se sont trouvés opposés). Le socialisme libertaire établit un pont entre le socialisme et l'individualisme (notamment par le biais du coopérativisme et du fédéralisme) combattant tant le capitalisme que l'autoritarisme sous toutes ses formes.

  • L'anarcho-syndicalisme, courant devenu dominant au sein de l'anarchisme après la faillite de sa tendance violente au cours des années 1880-1890[31], propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l'anarchisme, comme moyen de lutte et d'accès vers une société anarchiste (mouvement largement influencé par les écrits d'Émile Pouget, Pierre Monatte et Fernand Pelloutier).
  • Le postanarchisme qui s'inspire de la pensée post-structuraliste et post-marxiste.
  • L'anarcho-sionisme est un courant politique qui naît après le sentiment d'échec de l'action révolutionnaire des juifs à l'issue des grands pogroms des années 1890. Les anarchistes comme les socialistes viennent à penser que la question juive ne peut faire l'économie d'un projet de société séparée en attendant la révolution mondiale. Pour les anarcho-sionistes, il s'agit de fonder un foyer national sans État. Ce courant n'adhèrera pas au sionisme de Theodor Herzl (auteur français : Bernard Lazare).

Les cinq tendances (socialiste, communiste, syndicaliste, proudhonienne et insurrectionnelle) se rejoignent et coexistent au sein des différentes associations. L'ensemble de ces courants se caractérise par une conception particulière du type d'organisation militante nécessaire pour avancer vers une révolution. Ils se méfient de la conception centralisée d'un parti révolutionnaire, car ils considèrent qu'une telle centralisation mène inévitablement à une corruption de la direction par l'exercice de l'autorité.

Courants individualistes[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Anarchisme individualiste et Postanarchisme.

Selon E. Armand dans l'Encyclopédie anarchiste : « Les individualistes anarchistes sont des anarchistes qui considèrent au point de vue individuel la conception anarchiste de la vie, c'est-à-dire basent toute réalisation de l'anarchisme sur « le fait individuel », l'unité humaine anarchiste étant considérée comme la cellule, le point de départ, le noyau de tout groupement, milieu, association anarchiste »[40].

Les individualistes nient la nécessité de l’État comme régulateur et modérateur des rapports entre les individus et des accords qu’ils peuvent passer entre eux. Ils rejettent tout contrat social et unilatéral. Ils défendent la liberté absolue dans la réalisation de leurs aspirations.

  • Le néo-anarchisme ou postanarchisme apparaissent en fin du XXe siècle. Termes polémiques, ils opposent un « anarchisme classique » ou « traditionnel » plutôt centré sur la lutte de classes à un anarchisme de la modernité ou de la postmodernité qui serait plus culturel et hédoniste (auteurs : Michel Onfray, Daniel Colson).

Courants féministes[modifier | modifier le code]

Graffiti, Paris, 2012.

L'anarcha-féminisme ou féminisme libertaire, qui combine féminisme et anarchisme, considère la domination des hommes sur les femmes comme l'une des premières manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés. Le combat contre le patriarcat est donc pour les anarcha-féministes partie intégrante de la lutte des classes et de la lutte contre l'État, comme l'a formulé Susan Brown : « Puisque l'anarchisme est une philosophie politique opposée à toute relation de pouvoir, il est intrinsèquement féministe. »[41].

Un des aspects principaux de ce courant est son opposition aux conceptions traditionnelles de la famille, de l'éducation et du rôle des sexes, opposition traduite notamment dans une critique radicale de l'institution du mariage. Voltairine de Cleyre affirme que le mariage freine l'évolution individuelle, tandis que Emma Goldman écrit que « Le mariage est avant tout un arrangement économique [...] la femme le paye de son nom, de sa vie privée, de son estime de soi et même de sa vie ». Le féminisme libertaire défend donc une famille et des structures éducatives non-hiérarchiques, comme les écoles modernes inspirées de Francisco Ferrer.

L'anarcha-féminisme peut apparaître sous forme individuelle, comme aux États-Unis, alors qu'en Europe il est plus souvent pratiqué sous forme collective. Auteures : Virginia Bolten, Emma Goldman, Voltairine de Cleyre, Lucía Sánchez Saornil, l'organisation féminine libertaire[42] Mujeres Libres.

Courants écologistes[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Écologie libertaire et Anarcho-primitivisme.

Pour l'écologie libertaire, les ressources ne sont plus déterminées par les besoins de chacun mais par leur limite naturelle. Ce courant se situe au croisement de l'anarchisme et de l'écologie. Selon Robert Redeker dans la revue Le Banquet, un des éléments constitutif de cette rencontre est « le développement de la question nucléaire, qui a joué un grand rôle en amalgamant dans le même combat milieux libertaires post-soixante-huitards, scientifiques et défenseurs de la nature »[43].

L'écologie libertaire s'appuie sur les travaux théoriques des géographes Élisée Reclus et Pierre Kropotkine. Elle critique l'autorité, la hiérarchie et la domination de l'homme sur la nature. Elle propose l'auto-organisation, l'autogestion des collectivités, le mutualisme[44]. Ce courant est proche de l'écologie sociale élaborée par l'américain Murray Bookchin.

Très critique envers la technologie, elle défend l'idée que le mouvement libertaire doit, s'il veut évoluer, rejeter l'anthropocentrisme : pour les écologistes libertaires, l'être humain doit renoncer à dominer la nature.

Courants chrétiens[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Anarchisme chrétien et Anticléricalisme.

L'anarchisme chrétien entend concilier les fondamentaux de l'anarchisme (le rejet de toute autorité ecclésiale ou étatique) avec les enseignements de Jésus de Nazareth, pris dans leur dimension critique vis-à-vis de l'organisation sociale. D'un point de vue social, il se fonde sur la « révolution personnelle », soit la métamorphose de chaque individu au quotidien. Léon Tolstoï, Søren Kierkegaard, Jacques Ellul, Dorothy Day, Ferdinand Domela Nieuwenhuis et Ivan Illich en sont les figures les plus marquantes[48].

Selon Ellul, « Tout cela, que l’on voit (le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises ; le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises ; la « morale » chrétienne ; le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises…), c’est le caractère « sociologique et institutionnel » de l’Église, […] ce n’est pas l’Église. Ce n’est pas la foi chrétienne. Et les anarchistes avaient raison de rejeter ce christianisme »[49]. Par ailleurs, l'anarchisme est pour Ellul « la forme la plus aboutie du socialisme[49] ».

L'« anarcho-personnaliste » exprimé par Emmanuel Mounier et les « pédagogues de la libération » comme Paulo Freire au Brésil et Jef Ulburghs (nl) en Belgique partagent des racines avec ce courant. Simone Weil y fut sensible.

Aux États-Unis, le mouvement Jesus Radicals (en)[50] s'inscrit dans cette mouvance.

Courants non-violents[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Anarchisme non-violent et Antimilitarisme.
Le fusil brisé, symbole du pacifisme libertaire.

L'anarchisme non-violent est un mouvement dont le but est la construction d'une société refusant la violence. Les moyens utilisés pour arriver à cette fin sont en adéquation avec celle-ci : écoute et respect de toutes les personnes présentes dans la société, choix de non-utilisation de la violence, respect de l'éthique (la fin ne justifie jamais les moyens), place importante faite à l'empathie et à la compassion, acceptation inconditionnelle de l'autre.

Apolitique, profondément humaniste, il vise à rassembler les hommes et les femmes pour construire une société où chacun puisse se réaliser (la société est au service de l'individu) et en même temps incite l'individu à collaborer, à contribuer au bien-être de tous les acteurs de la société (l'individu est au service de la société)[51],[52].

Personnalités marquantes : Léon Tolstoï, Louis Lecoin, Barthélemy de Ligt, May Picqueray, Jean Van Lierde.

Autres courants[modifier | modifier le code]

Des courants plus récents, moins connus ou ayant leur autonomie propre , et ne rentrant pas dans le cadre des tendances précédentes existent.

Ces différents courants/tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle. C'est surtout après la Seconde Guerre mondiale qu'apparaissent d'autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques et littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines anarchistes classiques.

  • L'anarchisme épistémologique est un mouvement qui s'oppose à l'autoritarisme intellectuel et politique s'appuyant sur la transmission coercitive du savoir, la hiérarchie intellectuelle et la censure, et qui prône au contraire la liberté de pensée et d'expression, la diversité de pensée et de culte, et la libre adhésion aux idées (auteur : Paul Feyerabend).
  • Le crypto-anarchisme promeut l'utilisation de la cryptologie à des fins de protection sur Internet contre une autorité de régulation qui devient de plus en plus présente.
  • L'anarchisme queer, ou le Pink Bloc - dans lequel se manifeste le mouvement anarcho-queer - qui cherche à radicaliser le mouvement gay et lesbien d'un côté, et de l'autre à « queeriser » les réseaux anarchistes à travers la mise en avant des questions d'homophobie et de transphobie.

Conflits entre courants[modifier | modifier le code]

Les tendances de l'anarchisme historique (socialiste, syndicaliste, proudhonien, communiste et individualiste stirnerien) sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui s'est construit au fil des décennies autour d'un militantisme et d'un activisme très vivaces. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme. Ce sont ces mêmes courants qui s'associent parfois pour faire front commun au sein d'organisations synthésistes.

Au sein du mouvement libertaire, d'autres courants non traditionnels sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains étant considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres non. Néanmoins, les diverses tendances se rejettent parfois mutuellement, les individualistes pouvant rejeter la composante socialiste et réciproquement (notamment dans le cas d'une organisation politique de type plateformiste).

Pour les courants libertaires traditionnels, les courants tels que le national-anarchisme, l'anarcho-capitalisme et l'anarchisme de droite sont rejetés, considérant que les idées de ces mouvements sont extérieures à l'anarchisme politique et historique et qu'elles n'ont aucun point commun avec les leurs, voire qu'elles leur sont fondamentalement opposées. Les nationalistes anarchistes sont pointés du doigt pour leur promiscuité politique avec l'extrême-droite (pour la branche proche du néonazisme) ou l'incompatibilité de défendre le nationalisme et l'internationalisme. L'anarchisme de droite est critiqué pour son incohérence et son inexistence en tant que mouvement politique. Les critiques à l'encontre des anarcho-capitalistes contestent la possibilité de combiner l'anarchisme et le capitalisme, ce dernier étant considéré par eux comme une source d'exploitation. L'anarchisme chrétien est critiqué par ceux qui estiment que la religion est source d'oppression et d'aliénation.

Expériences historiques[modifier | modifier le code]

Organisations primitives apparentées à l'anarchisme[modifier | modifier le code]

  • De nombreux peuples dits primitifs, généralement des chasseurs-cueilleurs comme les Aeta, mais aussi des agriculteurs comme les Papous, sont dépourvus de structures d'autorité et le pouvoir de coercition n'y est pas considéré comme légitime (voir les travaux de l'anthropologue et ethnologue français Pierre Clastres).

La propagande par le fait[modifier | modifier le code]

La « propagande par le fait », à ne pas confondre avec l'action directe, est une stratégie d'action politique développée par certains anarchistes à la fin du XIXe siècle en association à la propagande écrite et verbale. Elle proclame le « fait insurrectionnel », moyen de propagande le plus efficace[53] et vise à sortir du terrain légal pour passer d'une « période d’affirmation » à une « période d’action », de « révolte permanente », la « seule voie menant à la révolution ». Les actions de propagande par le fait utilisent des moyens très divers dans l'espoir de provoquer une prise de conscience populaire[54]. Elles englobent les actes de terrorisme, les actions de récupération et de reprise individuelle, les expéditions punitives, le sabotage, le boycott, voire certains actes de guérilla[55]. Bien qu'ayant été largement employé au niveau mondial, le recours à ce type d'action est resté un phénomène marginal dénoncé par de nombreux anarchistes. À la suite d'un bilan critique, cette pratique est abandonnée au début du XXe siècle au profit de l'action syndicale.

En périodes révolutionnaires[modifier | modifier le code]

Barcelone 19 juillet 1936.
  • En 1911, l'essai de création d'une « république socialiste de Basse-Californie », notamment par les frères Flores Magón.

En périodes non-révolutionnaires[modifier | modifier le code]

Sur ces diverses périodes expérimentales[modifier | modifier le code]

L'échec de ces expériences sera dû, selon les anarchistes, à plusieurs facteurs, externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, le trop faible soutien populaire ou international, la répression, les contraintes inhérentes à une situation de guerre révolutionnaire, les entraves de jacobins, de bolcheviques (pour les Soviets en Russie), de staliniens lors de la Guerre d'Espagne.

Ces expériences parviennent toutefois à réaliser, selon les anarchistes, de nombreux principes anarchistes, en particulier en matière d'éducation libre, de libre collectivisation des terres et des usines, de liberté politique, etc.

Période contemporaine[modifier | modifier le code]

  • Diverses expériences lors de la révolte étudiante de Mai 68 en France (dont le Mouvement du 22-Mars) et dans les années qui suivent.
  • Dans les années 1980, des libertaires sont présents dans le mouvement des radios libres, en Belgique comme en France avec Radio libertaire.
  • En 2007, une Metaversial Anarchist Federation est créée dans le monde virtuel de Second Life par des militants de divers pays.

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, des anarchistes sont présents dans nombre de collectifs sur des terrains aussi divers que :

Influences dans l'art et la culture[modifier | modifier le code]

L'anarchisme a depuis longtemps des liens avec les arts créatifs, en particulier la peinture, la musique et la littérature. L'influence de l'anarchisme dans l'art n'est pas qu'une question d'imagerie spécifique ou de figures publiques propres à l'anarchisme, mais peut être vue comme une approche vers l'émancipation totale de l'homme et de l'imagination[64].

Dès le XIXe siècle, des liens sont tissés entre artistes et anarchistes. Gustave Courbet est l’ami de Pierre-Joseph Proudhon[65]. Entre 1880 et 1914, nombreux sont les artistes et les écrivains qui s’intéressèrent à l’anarchisme. Ils collaborent à des revues ou font parfois don de certaines œuvres. On peut citer les noms de plusieurs peintres : Camille Pissarro[66], Paul Signac[67], Maximilien Luce[68] et Henri-Edmond Cross[69], ou le critique d'art Félix Fénéon[70].

Plus significativement, l'esprit libertaire se retrouve dans les œuvres du mouvement dadaïste[71] et du surréalisme[72].

Dans le monde francophone, des personnalités comme Albert Camus[73],[74],[75], André Breton[76], Jacques Prévert[77], Boris Vian[78],[79] Robert Desnos[80] ou Étienne Roda-Gil[81] marquent le champ culturel d'une empreinte libertaire. Il en est de même dans le cinéma[82], avec Jean-Pierre Mocky[83] ou Luis Buñuel[84].

Critiques de l'anarchisme[modifier | modifier le code]

Selon le philosophe et historien des idées politiques d'orientation libérale Philippe Nemo, une société anarchiste est impossible à la fois sur le plan théorique et dans la pratique. Il constate que, tout au plus, on a pu observer uniquement « de brefs exemples historiques » mais aucune réalisation durable. Il estime que cette impossibilité est définitive en se basant sur les questions posées au XIXe siècle par Lord Acton concernant la politique : qui doit exercer le pouvoir et quelles doivent être ses limites. Selon lui, la réponse anarchiste, en particulier des anarchistes socialistes, qui réunit un pouvoir sans limitation, exercé par le peuple dans son ensemble, sans que ce pouvoir soit confisqué par un individu ou un groupe d'individus, est fondamentalement instable. Pour Nemo, cette solution ne peut pas durer car elle tend à devenir soit un système totalitaire (prise de contrôle du pouvoir par un individu ou un groupe) soit une démocratie libérale (limitation des pouvoirs exercés par tous). À l'inverse de la réponse anarchiste, selon Nemo, ces deux réponses sont stables puisque, dans le premier cas, les pouvoirs de l'État sur tous permettent facilement son maintien au pouvoir, tandis que dans le second, le « libéralisme rend possible l'existence d'opposants politiques, faisant vivre la démocratie »[85].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Dictionnaires[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Histoire de l'anarchisme.

Textes théoriques[modifier | modifier le code]

(classement par apparition des auteurs)

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Théoricien de l'anarchisme.

Philosophie[modifier | modifier le code]

Anthologies[modifier | modifier le code]

Biographies[modifier | modifier le code]

Anthropologie[modifier | modifier le code]

Textes contemporains[modifier | modifier le code]

Recherches universitaires[modifier | modifier le code]

  • Simon Luck, L'actualité de l'anarchisme. Une perspective de sociologie politique, Institut d'études politiques de Strasbourg, 2002, notice critique..
  • Caroline Granier, Nous sommes des briseurs de formules. Les écrivains anarchistes en France à la fin du dix-neuvième siècle, Thèse de doctorat, Université Paris-VIII, 2003, publiée chez Ressouvenances, 2008, texte intégral.
  • Isabelle Marinone, Anarchisme et cinéma : panoramique sur une histoire du 7e art français virée au noir, doctorat en Art et archéologie, Cinéma, Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, 2004, résumé en ligne.
  • Constance Bantman, Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914 : Échanges, représentations, transferts, doctorat en langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes, Université Paris 13 Nord, 2007, texte intégral.
  • Gaëlle Douët, Post-totalitarisme, antipolitique et anarchisme, maîtrise en science politique, Université du Québec à Montréal, 2007, texte intégral.
  • Simon Luck, Sociologie de l’engagement libertaire dans la France contemporaine. Socialisations individuelles, expériences collectives, et cultures politiques alternatives, doctorat de science politique, École doctorale de science politique, Centre de recherches politiques de la Sorbonne, 2008, texte intégral.
  • Irène Pereira, Un nouvel esprit contestataire - La grammaire pragmatiste du syndicalisme d’action directe libertaire, doctorat en sociologie, École des hautes études en sciences sociales, Groupe de sociologie politique et morale, 2009, texte intégral.
  • Anne-Marie Bouchard, Figurer la société mourante - Culture esthétique et idéologique de la presse anarchiste illustrée en France, 1880-1914, Département d'histoire de l'art et d'études cinématographiques, Faculté des arts et sciences, Université de Montréal, 2009, lire en ligne.
  • Jo Le Tarte, Évolution de la critique libertaire du travail entre le XIXe siècle et le XXe siècle, Faculté des études supérieures de l'Université Laval, 2009, texte intégral.
  • Jean-Christophe Angaut, Anarchisme et libéralisme. Une démarcation, École normale supérieure de Lyon, Triangle (UMR 5206), 2011, texte intégral.
  • Alexandre LeBlanc, Relecture de l’anarchisme classique à partir du concept d’éducationnisme-réalisateur, maîtrise en science politique, Université de Montréal, août 2014, lire en ligne.
  • Jean-Louis Guereña, Anarchisme et sexualité en Espagne jusqu’en 1939, Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, 2|2015, lire en ligne, DOI:10.4000/ccec.5591.
  • David Berry (dir.), Anarchismes, nouvelles approches, nouveaux débats, Dissidences, 2015, Éditions Le Bord de l'eau, (ISBN 9782356873583), présentation en ligne.

Fiction[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

Sources historiques[modifier | modifier le code]

Œuvres cinématographiques[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Film libertaire.

Documents vidéos[modifier | modifier le code]

  • Richard Prost, Un autre futur : L'Espagne rouge et noir (1990) et Contre vents et marées (1995), 151 min., Les films du village, voir en ligne.
  • Juan Gamero, Vivir la utopía (Vivre l'utopie), 96 min., TV Catalunya, 1997, voir en ligne.
  • Aitor Arregi, Jose Mari Gaenaga, Lucio, 93 min., 2007, notice.
  • Aurélie Marcireau, L'histoire mondiale de l'Anarchie, LCP, 15 octobre 2014, voir en ligne.

Bande son[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Chanson libertaire.

Radio[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992.
  2. a et b Sébastien Faure, Encyclopédie anarchiste, Paris, La Librairie Internationale
  3. Emmanuel de Waresquiel, Le siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au XXe siècle, Larousse, coll. « In Extenso », 1999
  4. Daniel Colson, Petit lexique philosophique de l'anarchisme, Paris, Librairie générale française, 2001, p.27.
  5. Gaëlle Douët, Post-totalitarisme, antipolitique et anarchisme, Maîtrise en science politique, Université du Québec à Montréal, 2007, p.98.
  6. Guillaume Thuillet, Le Système Idéal, Books on Demand, 2011, (ISBN 978-2810612284), page 19.
  7. Ely, Richard et al. 'Property and Contract in Their Relations to the Distribution of Wealth' The Macmillan Company (1914)
  8. Daniel Colson, L’anarchisme et les discontinuités de l’Histoire, introduction à Trois essais de philosophie anarchiste, Éditions Lignes & Manifeste, 2004, texte intégral.
  9. Sébastien Faure, La synthèse anarchiste, Jstor, texte intégral
  10. Vivien Garcia, L'anarchisme aujourd'hui, La Librairie des Humanités, L'Harmattan, 2007, page 94.
  11. Domenico Tarizzo, L'anarchie : histoire des mouvements libertaires dans le monde, préf. Paul Avrich, Seghers, 1978, page 3.
  12. Sur l'étymologie du terme anarchie, voir :
    Grand dictionnaire encyclopédique, Paris, Larousse, 1982 ;
    Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française, Bruxelles, Auguste Schnée, 1862 ;
    (en) Ernest Weekley, An Etymological Dictionary of Modern English, vol. 1, Dover Publications, 1967
  13. Trésor de la langue française, Paris, CNRS Éditions
  14. a et b Pierre Kropotkine, Encyclopædia Britannica, Londres, 1910
  15. a et b Pierre Joseph Proudhon, Qu'est-ce que la propriété ?, Paris, 1840
  16. Le Nouveau Petit Robert, Paris, Éditions Le Robert, 1995
  17. a, b et c Sylvie Arend, Christiane Rabier, Le Processus Politique : Environnements, Prise de Décision et Pouvoir, Ottawa, University of Ottawa Press, 2000 (ISBN 978-2-7603-0503-8)
  18. Sur les origines de l'esprit libertaire voir :
    (fr) Jean Grave, La société mourante et l'anarchie, Paris, P.V Stock, 1893, p. 3
    (fr) Max Nettlau, Bibliographie de l'Anarchie, Paris, Stock, 1897
    (fr) Émile Armand, Qu'est-ce qu'un anarchiste? Thèses et opinions, Paris, éditions de l'anarchie, 1908, p. 43
    (fr) Pierre Kropotkine, La science moderne et l'anarchie, Paris, P.V Stock, 1913, p. 3
  19. Francis Dupuis-Déri, L'anarchie en philosophie politique ; Réflexions anarchistes sur la typologie traditionnelle des régimes politiques, Les ateliers de l'éthique, Vol. 2, no 1, 2007
  20. David Graeber, Fragments of an Anarchist Anthropology, Prickly Paradigm Press, sur prickly-paradigm.com, 2004 (ISBN 0-9728196-4-9)
  21. Sur les racines taoïstes et bouddhistes de l'anarchisme, voir :
    (en) Robert Graham, Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas, Black Rose, 2005 (ISBN 1551642506)
    (en) Peter Marshall, Demanding the Impossible: A History of Anarchism, Fontana Press, 2008 (ISBN 978-0-00-686245-1)
  22. a, b et c Sylvie Arend, Christiane Rabier, Le Processus Politique : Environnements, Prise de Decision et Pouvoir, Ottawa, University of Ottawa Press, 2000 (ISBN 2760305031)
  23. Jean Préposiet, Histoire de l'anarchisme, Tallandier, coll. « Approches », 2005 (ISBN 2847341900)
  24. Pierre Kropotkine, La science moderne et l'anarchie, Paris, P.V Stock, 1913
  25. À propos de l'anarchisme chrétien, voir :
    (fr) Léon Tolstoï, Aux travailleurs, traduit du russe, par J.W. Bienstock, Paris, Stock, 1903
    (fr) Jacques Ellul, Anarchie et christianisme, Lyon, Atelier de création libertaire, 1988
  26. Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Tome I, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724980)
  27. Michel Antony, Ferments libertaires dans quelques écrits utopiques, sur ac-besancon.fr, 2008
  28. À propos des Enragés, voir :
    Daniel Guérin, La lutte de classes sous la première république, bourgeois et « bras nus » (1793-1797)
  29. (en) Peter Marshall, Demanding the Impossible: A History of Anarchism, Fontana Press, 2008 (ISBN 978-0-00-686245-1)
  30. a, b et c Gaetano Manfredonia, L'anarchisme en Europe, Presses universitaires de France, 2001, (ISBN 2-13-051668-8).
  31. a, b, c, d et e Guy Hermet, Bertrand Badie, Pierre Birnbaum, Philippe Braud, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Armand Colin, 2010, lire en ligne.
  32. Hem Day, Violence - Non-violence - Anarchie, L'Unique, n°54-55-58, 1951, cité par Xavier Bekaert dans Anarchisme. Violence. Non-Violence. Petite Anthologie de la révolution non-violente chez les principaux précurseurs et théoriciens de l'anarchisme, Éditions du Monde libertaire & Éditions Alternative libertaire (Belgique), 2000, page 27, lire en ligne.
  33. Christophe Mileschi, Qu'est-ce que l'anarchisme ? Quelques considérations préliminaires à la lecture de Dario Fo, Chroniques italiennes, n°19, janvier 2011, Université Sorbonne nouvelle, lire en ligne.
  34. Pierre-Joseph Proudhon, Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle, Garnier frères, 1851, wikisource en ligne.
  35. Christian Dupuy et André Encrevé, Saint-Junien, un bastion anarchiste en Haute-Vienne (1893-1923), Presses Universitaires de Limoges et du Limousin, 2003, page 195.
  36. Olivier Meuwly, Anarchisme et modernité : essai politico-historique sur les pensées anarchistes et leurs répercussions sur la vie sociale et politique actuelle, Lausanne Paris, l'Âge d'homme,‎ , 223 p. (ISBN 978-2-825-11091-1, OCLC 468157615), p. 85-87, 207
  37. Voline, Synthèse (anarchiste), Encyclopédie anarchiste, texte intégral.
  38. Gaetano Manfredonia, Anarchisme et changement social : Insurrectionnalisme, syndicalisme, éducationnisme-réalisateur, Lyon, Atelier de création libertaire,‎ , 347 p. (ISBN 978-2-35104-017-1, lire en ligne).
  39. Alexandre LeBlanc, Relecture de l’anarchisme classique à partir du concept d’éducationnisme-réalisateur, maîtrise en science politique, Université de Montréal, août 2014, lire en ligne.
  40. E. Armand, Anarchie, anarchisme, individualisme anarchiste, Encyclopédie anarchiste initiée par Sébastien Faure, 1925-1934, lire en ligne.
  41. Susan Brown, The Politics of Individualism: Liberalism, Liberal Feminism and Anarchism, Montreal, Black Rose Books, 1993, p.208.
  42. Mary Nash, Femmes Libres : Espagne, 1936-1939, La pensée sauvage, 1977, lire en ligne.
  43. Robert Redeker, Quelle est la couleur de l'écologie politique ?, Le Banquet, 1999, texte intégral
  44. Noël Nel, Pour un nouveau socialisme, L'Harmattan, 2010, (ISBN 978-2-296-13282-5), page 277.
  45. « Du développement à la décroissance - se sortir de l'impasse suicidaire du capitalisme », sur lezarts.com,‎ (consulté le 13 septembre 2014)
  46. « Les auteurs du monde libertaire - Jean-Pierre Tertrais », sur Le monde libertaire,‎ (consulté le 13 septembre 2014)
  47. « Anarchisme et Décroissance », sur Le monde libertaire,‎ (consulté le 17 septembre 2014)
  48. Gregory Baum, Chrétiens dans la mouvance anarchiste, in Relations, Actualité de l’anarchisme, no 682, février 2003, texte intégral.
  49. a et b Jacques Ellul, Anarchie et Christianisme.
  50. site Jesus Radicals
  51. Xavier Bekaert, Anarchisme. Violence. Non-Violence. Petite Anthologie de la révolution non-violente chez les principaux précurseurs et théoriciens de l'anarchisme, Le Monde libertaire, Alternative Libertaire Belgique, 2000, 2005, texte intégral.
  52. Xavier Bekaert, Le principe de la non-violence, in Relations, Actualité de l’anarchisme, no 682, février 2003, texte intégral.
  53. Lettre d'Errico Malatesta à Carlo Cafiero, Bulletin de la Fédération jurassienne, 3 décembre 1876.
  54. Christian Beuvain, Stéphane Moulain, Ami-Jacques Rapin, Jean-Baptiste Thomas, Révolution, lutte armée et terrorisme, tome 1, Paris, L'Harmattan, coll. « Dissidences », 2006.
  55. Thierry Vareilles, Histoire d'attentats politiques, de l'an 44 av. Jésus-Christ à nos jours, Paris, L'Harmattan, 2006.
  56. Maurice Joyeux, La Commune de Paris et les anarchistes, Le Monde libertaire, n°1630, 7-13 avril 2011, lire en ligne.
  57. Alexandra Bogaert, « Il n'y a pas un Black Bloc, mais des Black Blocs », Metronews, 5 avril 2009, texte intégral.
  58. Francis Dupuis-Déri, Black Blocs : bas les masques, Mouvements, n°25, janvier-février 2003, pp. 74-80, texte intégral.
  59. Cédric Moreau de Bellaing, Casse, politique et représentation dans la France contemporaine, Droit et cultures, n°58, 2009-2, texte intégral.
  60. Jacques Leclercq, Ultras-gauches : Autonomes, émeutiers et insurrectionnels (1968-2013), 2013, (ISBN 978-2-336-30158-7), page 239.
  61. Francis Dupuis-Déri, Black Bloc et carré rouge, Montréal, Le Devoir, 28 avril 2012, texte intégral.
  62. David Dufresne, Tarnac, magasin général, Calmann-Lévy, 2012, texte intégral.
  63. Anaïs Condomines, Geoffrey Bonnefoy, Qui sont ces anarchistes accusés de contrôler un camp de migrants à Paris ?, Metronews, 18 juin 2015, lire en ligne.
  64. (en) David Goodway, Anarchist Seeds beneath the Snow : Left-Libertarian Thought and British Writers from William Morris to Colin Ward, Liverpool University Press, 2006, page 9.
  65. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Gustave Courbet.
  66. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Camille Pissarro.
  67. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : Paul Signac.
  68. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Maximilien Luce.
  69. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Henri-Edmond Cross.
  70. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Félix Fénéon.
  71. Theresa Papanikolas, Anarchism and the Advent of Paris Dada : Art and Criticism, 1914-1924, Ashgate, 2010.
  72. Alix Large, L'esprit libertaire du surréalisme, Lyon, Atelier de création libertaire, 1999.
  73. Jean-Pierre Barou, Camus, ce libertaire qu’on voudrait ignorer, Libération, 4 janvier 2010, texte intégral.
  74. Mustapha Harzoune, Michel Onfray, L’Ordre libertaire. La vie philosophique d’Albert Camus, Hommes et migrations, no 1295, 2012.
  75. Hubert Prolongeau, Libertaire, j'écris ton nom, Marianne, 23 juin 2013.
  76. Michel Ragon, Dictionnaire de l'Anarchie, Albin Michel, 2008, lire en ligne.
  77. Pierre Marcabru, Jean-Claude Lamy, Jacques Prévert, l’anarchiste bien-aimé, Le Figaro, 3 février 2000 & encyclopédie Encarta 1997 lire en ligne.
  78. Philippe Boggio, Boris Vian, Paris, Flammarion, 1993, p. 347-359 et : Le parolier libertaire page 347. Dans ce chapitre, Philippe Boggio évoque principalement la création du Déserteur, et des chansons créées pour La Bande à Bonnot ; il souligne, après l'arrêt de la comédie musicale, que Boris Vian « est fixé : le public, les producteurs n'aiment pas la veine libertaire », ce qui le conduit plus tard, à interpréter lui-même ses chansons.
  79. Gilbert Pestureau, « Boris Vian, témoin anarchiste de la Libération », French Cultural Studies, vol. 5, no 15,‎ , p. 293-300 (DOI 10.1177/095715589400501509) (Ce texte a été aussi été republié dans le tome neuvième des œuvres de Boris Vian, pages 1101 à 1108) : Gilbert Pestureau, faisant référence au traitement de l'antimilitarisme dans L'équarrissage pour tous, et du racisme américain dans une de des Chroniques du menteur, « Impressions d'Amérique », indique : « On peut estimer pourtant que la provocation libertaire et l'éthique anarchiste sont inadmissibles à propos de sujets aussi douloureux que les camps de la mort ou la tragédie du peuple noir. L'humoriste répondra que c'est le seul moyen de supporter l'inacceptable ». Gilbert Pestureau conclut son analyse par ces mots : « Il témoigne d'une méfiance tonique contre les idéologies triomphantes, ou les systèmes de pensée organisés, et ce désengagement est part de son originalité ; ne serait-il d'ailleurs pas en cela « postmoderne » ? A coup sûr, son pacifisme anarchisant et sa revendication de l'épanouissement de l'individu furent déterminants dans la gloire qui le saisit en 1968. »
  80. Jean-Louis Trintignant, Trois poètes libertaires, Sic Productions.
  81. Dictionnaire international des militants anarchistes, notice biographique.
  82. Section Histoire du cinéma libertaire, in Arbus P., Bousquet F. (dir.), Cinéma et identités collectives, 2005, Éditions Le Manuscrit, texte intégral
  83. Jean-Pierre Mocky le libertaire vedette d'"Un réalisateur dans la ville" à Nîmes, Culturebox, 29 juillet 2013, lire en ligne.
  84. Anne Dessuant, Dans l'œil de Buñuel, Télérama, 29 juin 2013.
  85. Philippe Nemo, Histoire des Idées Politiques, PUF, 2003, p. 23-24.
  86. Romain Blondeau, « Un film de Banksy sur la culture anarchiste disponible en ligne », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]