Néopaganisme

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Symboles de plusieurs religions neopaïennes:
SlavesCeltiqueGermanique
GrecquepentagrammeRome
WiccaÉgyptienneMésopotamienne

Embryonnaire aux XVIIIe et XIXe siècles, le néopaganisme est un mouvement de résurgence du paganisme antique, influencé par l'apport de religions polythéistes extra-européennes, le folklore européen, l'ésotérisme et la sorcellerie.

C'est essentiellement à partir de la fin du XIXe siècle que cette mouvance religieuse commença à prendre forme. Toutefois, elle prit de nombreuses voies, parfois différentes dans leur inspiration, tels les néopaganismes les plus connus que sont le néodruidisme et la Wicca.

Depuis la fin du XXe siècle, le phénomène est de plus en plus connu du public, poussé par la vague du retour à la terre et du New Age. Il est surtout répandu dans les pays nordiques et anglo-saxons, mais fait de plus en plus d'adeptes en Europe orientale et dans certains pays latins. On estime entre 200 000 et 300 000 le nombre de païens aux États-Unis[1].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le néopaganisme se réfère au paganisme ancien. Il est dans certains cas de nature reconstructionniste.

Il en diffère par son individualisme et surtout par son absence de distinction entre sacré et profane[2].

Il peut être considéré comme un héritier du panthéisme du XVIIe siècle[3].

Principaux mouvements[modifier | modifier le code]

Une diversité liée aux origines[modifier | modifier le code]

Le néopaganisme comporte différents mouvements dont la nature et la répartition géographique sont liées à celles des religions anciennes dont il s'inspire. L'Odinisme ou Ásatrú, basé sur la mythologie nordique est présent dans les pays nordiques, tandis que le néodruidisme est implanté dans les anciens pays celtiques et le monde anglo saxon. L'hellénisme ou dodécathéisme est basé sur la religion grecque antique et Nova Roma sur la religion de la Rome antique. La Wicca, reprenant des éléments du folklore anglo-saxon, s'est d'abord diffusé en Grande-Bretagne puis aux États-Unis.

Certains analystes, comme Wouter Hanegraaff, estiment que le New Age a également une composante néopaïenne. Cette position est discutée ; en effet s'il y a des points communs tels que l'importance accordée à la magie ou à l'harmonie avec la nature, les mouvements comportent aussi des différences marquantes. Le néopaganisme du type ethnico-religieux tel que le néodruidisme ou Asatru se réfère à des religions locales ; ces références ethniques sont absentes du New Age, syncrétisme universaliste. Celui-ci serait plus proche de la Wicca, autre assemblage de références éclectiques prônant des valeurs féministes et écologistes[4]. Selon Reender Kranenborg, le néopaganisme se distingue en outre par sa croyance en des divinités concrètes, et une perception différente de l'autre monde : les idées de réincarnation ou d'attente d'une ère messianique répandues dans le New Age lui sont étrangères[5].

Néodruidisme[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Néodruidisme.

Le néodruidisme, dont les premiers mouvements apparaissent en Angleterre au XVIIIe siècle, relève des premières manifestations de la mouvance néopaïenne. Il promeut l'harmonie avec la nature, souvent au travers d'une forme de culte de la nature. C'est un mouvement essentiellement présent dans le monde anglo-saxon et en Europe dans les pays anciennement celtisés.

Notamment dans les pays restés les plus celtiques (Grande-Bretagne et Irlande), des lettrés recréèrent les gorseddau, mot gallois pour désigner les assemblées de druides, de bardes et de ovates qui arrivèrent bientôt en Bretagne et aux États-Unis.

Ces nouveaux druides n'ont pas de continuité avec les druides d'avant l'ère chrétienne. En outre, les Gorseddau ne se considèrent nullement comme relevant du néopaganisme. D'ailleurs, plusieurs ecclésiastiques de haut rang ont été élus à la tête de la Gorsedd de Galles. Par ailleurs, la reine Élisabeth de Grande-Bretagne a été reçue à la Gorsedd de Galles sous le nom d'Elizabeth of Windsor. La Gorsedd de Bretagne se définit comme une société de pensée.

Wicca[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Wicca.

La Wicca est parfois considérée comme une religion, parfois davantage comme une philosophie. Elle inclut des éléments que l'on peut trouver dans nombre de croyances telles que le chamanisme, le druidisme, et les mythologies gréco-romaine, slave, celtique et nordique. Ses adeptes, les wiccans, prônent le culte de la nature, qu'ils dénomment « l'Ancienne Religion ».

Le kémitisme[modifier | modifier le code]

Le kémitisme rassemble les Croyances religieuses égyptiennes antiques Polythéistes ou monothéistes (Culte d'Aton). Les Kémites n'ont pas de clergé mis à part les "kemits ortodox" qui ont à leur tête ce qu'ils appellent leur Pharaonne. Bien qu'ils n'aient pas de lieux de cultes, les croyants ont chez eux un autel dédié à un ou plusieurs dieux.

Voulant se tourner vers une véritable religion plutôt que vers l'archéologie, ils nomment leurs dieux par leur noms égyptiens.

Mouvements néopaïens[modifier | modifier le code]

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Néopaganisme et politique[modifier | modifier le code]

Le néopaganisme regroupe aujourd'hui de nombreuses tendances hétérogènes dont les divergences sur le plan politique sont souvent notoires.

Il existe un néopaganisme de droite, voire d'extrême droite[6] comme dans le cas de l'association française Terre et Peuple[4].

Par contre, les courants les plus répandus aux États-Unis, comme la Wicca, sont plutôt d'une sensibilité de gauche, soutenant des valeurs égalitaires, féministes et écologiques[7]. Ainsi, on peut aussi parler de néopaganisme de gauche, écologiste ou de tendance altermondialiste.

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (Orion, 1995)
  2. Le néo-paganisme et la politique : une tentative de compréhension article de Stéphane François dans Raisons politiques n°25 2007/1, Page 129
  3. Le néo-paganisme et la politique : une tentative de compréhension article de Stéphane François dans Raisons politiques n°25 2007/1, Page 128
  4. a et b Le néo-paganisme et la politique : une tentative de compréhension article de Stéphane François dans Raisons politiques n°25 2007/1, Page 130 et 135
  5. New age and neopaganism: two different traditions? Reender Kranenborg, Free University of Amsterdam, 2001
  6. The European Extreme Right and Religious Extremism article de Jean-Yves Camus octobre 2008, sur le site Fragments sur les Temps Présents
  7. Magical Religion and Modem Witchcraft James R. Lewis State University of New York Press Recension

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En anglais
  • Chas Clifton et Graham Harvey, The Paganism Reader, Routledge, 2004, ISBN 978-0-415-30352-1.
  • Douglas E. Cowan, Cyberhenge: Modern Pagans on the Internet, Routledge, 2004, ISBN 0-415-96911-5.
  • Ronald Hutton, The Triumph of the Moon: A History of Modern Pagan Witchcraft, Oxford, Oxford University Press, 2001, ISBN 0-19-285449-6
  • Shelley Rabinovitch et James Lewis, The Encyclopedia of Modern Witchcraft and Neo-Paganism, Kensington Publishing Corporation, 2004, ISBN 978-0-8065-2407-8
  • Michael F. Strmiska, Modern Paganism in World Cultures: Comparative Perspectives, Santa Barbara, ABC-CLIO, 2005
  • Michael York, Pagan Theology: Paganism as a World Religion,NYU Press, 2003, ISBN 978-0-8147-9702-0
En français